Sujet: Re: Event : La lune rousse [PV : All] Sam 22 Nov 2014 - 22:31
Carrefour obscur
Derek s’était approché, mécontent de me trouver sur son chemin. Soudain, mon esprit fut attiré par un possible futur qui venait de s’ouvrir sur cette ville comme un gouffre insondable. Difficile d’analyser cette nouvelle information.
Je frôlai la souche du Nemeton sentant encore vibrer le pouvoir dans les fibres du bois.
- Tu n’as rien à faire ici, dit Derek soudain protecteur envers ce lieu si particulier de la forêt.
Ses paroles faisaient échos aux sentiments futurs qu’éprouveraient les habitants de Beacon Hills. Ils se méfiaient des sentinelles. Qui ne se soucierait pas d’être en notre présence. Sans vouloir régner nous étions parfois plus dépréciés que des monarques despotiques.
Parfois la diplomatie était suffisante.
- Je n’éprouve pas de regret de devoir m’effacer si j’ai la certitude que ma mission connaitra la fin la moins difficile, dis-je simplement.
Le loup grogna que les loups étaient chez eux ici, qu’ils pouvaient régler leurs problèmes par eux-mêmes. Ne me voyant pas répondre, le fixant, Derek s’élança dans ma direction.
Parfois la diplomation n’était pas appropriée.
Ne souhaitant pas un combat qui n’apporterait rien, je laissais Derek arriver sur moi. Je restai immobile jusqu’à la dernière seconde. Un flottement dans l’air plus tard et je me tenais à un mètre de son point d’impact. Je plaquai la paume de ma main sur son bras.
Son corps tressaillit puis s’immobilisa. Il ne souffrait pas mais se recroquevilla sur le sol, toute trace de l’animal sauvage ayant disparu. Pour un temps.
- Cette ville est particulière Derek, je ne t’apprends rien. Vous êtes nombreux ici, vous les loups. Mais vous n’êtes pas seuls. Et la multitude que vous représentez, tous autant que vous êtes, est une difficulté majeure pour préserver la paix. Pourtant, Beacon Hills a autrefois connu une époque prospère. Les Hale y ont toujours accordé une grande importance. Bien avant que de nouvelles meutes arrivent, que d’autres hybrides soient attirés ici, toi, Derek, tu étais déjà présent. C’est en partie sur toi, et tes amis, que repose la tâche de préserver ceux qui vous entoure, humains ou non. Un jour tu seras sans doute l’égal de ta mère, Talia. Tu as énormément à faire ici mais je ne peux apporter mon aide à ceux qui ne le souhaite pas.
Leurs avis m’importaient peu car préserver l’équilibre était et sera toujours ma mission première. Mais dès lors que nous, sentinelles, apparaissons quelque part, nous entrons dans l’équation. Et parfois cela compliquait grandement les choses.
Le loup au fond de sa cage, l’humain, lui, m’avait écouté. Je le lus dans ses yeux.
- Pense à ce que je t’ai dit Derek, murmurai-je près de son oreille.
Puis je m’éloignai de lui, le laissant replié sur le même à mettre ses idées au clair tandis que son loup lui offrait du répit.
J’analysai moi-même de nombreuses pensées. Il y avait cette bataille entre l’ordre et le chaos, mais dans cette dualité, une entité compliquait la donne. Le libre arbitre des humains. Si nous nous impliquions plus que nécessaire, Mafdet et moi, nous risquions d’être la cause du conflit que nous souhaitions éviter. Un regard dans le lointain, je repensai à ma position dans cette ville.
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Sujet: Re: Event : La lune rousse [PV : All] Sam 22 Nov 2014 - 22:32
Sauver. Secourir. Aider.
Il ne me répondait pas et se contentait de tousser. Mon alpha paraissait pratiquement se noyer alors que les points luminescents formaient une superbe constellation sur la toile du ciel. Ses yeux brillaient de leur lueur bleue. Peter avait aimé tuer un jour. Il avait éprouvé de la jouissance en arrachant toutes ses vies et en faisant du meurtre sa douce initiation de meute. Je me rappelle encore de tous les moments passés avec lui ainsi que de son appel qui éveillait en moi tous les instincts du monstre qui sommeillait dans mes veines.
Je savais ce soir que tu ne reprendrais jamais ton ancienne puissance et peu importait dans le fond puisque nous avions changé. Le contact de cette femme – de ta gemme – avait fait ressortir le plus beau en toi. Les vers qui dansaient sur le fil du temps et les mots se réunissant pour former les plus beaux trésors de la littérature. Peter Hale. Tu me donnes envie de vomir.
Je ne prends plus la peine de retenir un sourire carnassier en voyant ce loup aussi faible. Les puissants tombent toujours et il ne faisait pas exception. Dommage pour la petite conversation que je souhaitais avoir avec lui. Il est inutile dans mes plans : seulement un cameo dont personne ne se souciait pour le moment. Nous nous affronterons un jour et le combat sera mémorable. Je me redresse avant de dire à mes loups que nous pouvions partir.
Nous continuons de marcher comme si rien ne pressait. Le temps ne pressait pas quand on tirait avantage de chacune des secondes que nous donnait cette existence. Le vent soufflait alors que les alentours brillaient de rousses lueurs. Elles donnaient aux bois une apparence automnale en cette saison printanière. Saviez-vous comment on dit « automne » en anglais ? De la même façon que pour dire « chute ». Deux personnes tomberaient dans cette lande empourprée comme une tempête de feuilles qui se laissait bercer par le vent. Je me tourne vers Isaac et lui fais un sourire franc. Sa compagnie me rendait assez heureux.
-On va les avoir.
Mes pas sont feutrés alors que je demeure attentif à la respiration de ces bois qui nous donnaient vie. Les oiseaux nocturnes hululaient alors que des petits animaux fuyaient comme si quelque chose leur fait terriblement peur. Je ne comprenais pas les raisons de leur panique. Un hurlement fort résonne au travers de la forêt : ils avaient senti le danger.
Je plisse les yeux en me concentrant sur cet appel qui se voulait tout aussi rassembleur que le mien et mandant les loups de ne pas faire une décision qui leur serait regrettable. Aaron était trop mignon. Il se la jouait « grand méchant loup » alors que je pouvais pratiquement sentir son cœur battre à toute vitesse dans sa voix qui trémulait. Je jouerai bien avec lui. Il me restait encore du temps. Trente nuits qui seraient les plus horribles de toute sa vie de lycanthrope.
-Bien joué, Aaron.
Je ne dis rien de plus… Aaron ne valait vraiment pas ma salive… Je le laisserai tomber seul dans un puits sans lui tendre la moindre échelle pour remonter. Toute personne qui allait contre mes plans méritait de mourir.
Je laisse mon aura prendre un peu plus de puissance et envelopper les loups qui perdaient leur chemin. Je sens un halo semblable à celui du gars avec qui nous boxions… Le mec à la peau foncée qui avait dit avoir été un alpha… Il était dans la meute du basketteur. Je ris sous cape : ses bêtas pliaient sous mon hurlement. On avait tout vu. Je ne pouvais résister à cette terrible envie de narguer mon camarade, mon allié, ce si puissant « alpha tyran ».
-Si j’étais toi, je me concentrerai sur ma meute avant de songer aux autres loups. Je sens tes bêtas chuter au simple son de ma voix.
Je continue mon chemin sans porter attention à mon semblable accompagné de mes deux loups. Les autres servaient à baliser le terrain et de renforts en cas que les choses se corseraient. Je marche en mettant les mains dans mes poches. Mes griffes déchirent la doublure de la poche en jean et une chaleur coulait sur ma cuisse droite. Ma jambe chauffait et je reprends mes esprits le temps de quelques secondes. Que faisais-je en pleine forêt ? Ma mère était de garde ce soir et je lui avais promis de lui ramener son repas.
Un autre hurlement suivit et me fit frissonner. Le feulement du félin guerrier qui me défiait avec prestance et magnificence. Je cours en direction de la clairière dans laquelle devait m’attendre la grande druidesse. Isaac était avec moi. Jaycee devait se charger de la sentinelle venteuse. On aurait dit que celle-ci doutait de mes plans… mais peu importait. Elle comprendrait plus tard que je faisais tout cela pour leur bien.
Je m’avançais en direction de cette femme qui semblait si jeune en apparences. Elle avait des cheveux magnifiques tombant en cascade dans son dos avec une grâce incomparable, un corps svelte qui pourrait faire naître bon nombres de désirs autant chez les hommes que chez les femmes et des yeux éblouissants. Verts comme des émeraudes : vanadium et fer dans une combinaison des moins communes. Tu es toujours venue de la terre. Du plus profond des manteaux terrestres et je me ferais un plaisir de te faire brûler à nouveau dans un éclat des plus incandescents.
Je retire mon capuchon alors que je marchais en ta direction. Mes pas crissaient sous les feuilles des arbres et les quelques branches tombées. Le vent qui soufflait me chatouillait la peau et je ne pouvais que te rendre ton sourire alors que tu me toisais. Tous auraient cru à une marque de sympathie. Mais nous nous toisions. Nous nous jaugions du regard en observant les atouts que pourraient prendre notre adversaire lors du combat. Ton aura était bestiale. Puissante et non retenue dans le sens le plus animal du terme. Je murmure doucereusement :
-Ma félonne féline préférée.
Scott a au moins eu une bonne idée en élargissant son vocabulaire. Ça permet des jeux de mots tout bonnement amusants.
-Je suis content de te retrouver. Je me souviens encore de notre première bataille. Nous en avons fait du chemin depuis… murmurai-je avec une presque réminiscence. Tu es maintenant émissaire de la meute de Ruby… et j’ai la mienne. Tu les entends ? Ils sont là. Ils sont déjà tous là…
Ma voix était devenue plus faible que le vent qui se mourrait sous les branches des arbres. Les hurlements des loups ne tardaient pas à fuser sur le territoire forestier. Mon pouvoir était plus grand que tout ce que je ne pouvais avoir imaginé. Scott et moi avions retrouvé un semblant de paix. Cela ne me rendait que plus puissant. Je regardai mes griffes en refermant mon poing dans un mouvement successif. Je ne portai pratiquement aucune attention à la druidesse.
-Je suis devenu un alpha, mais toi… toi tu es toujours pareille. Sentinelle soumise à la source de vie se contentant de tout faire pour que tout soit « équilibré »… Tu ne nous dis pas toujours quand nous devons faire attention, tu parles pour ne rien dire et tu te fiches de mettre ta propre meute en danger. Tu veux éviter le chaos alors que tu crées autour de toi une folie obsidionale. Toujours et encore cette même routine qui nous ennuie tous. Enfin surtout toi à la longue… Mais dis…
Je relevai la tête vers elle et la fixai dans les yeux.
-As-tu seulement un ami ? Tu as eu ton chasseur, mais tu es toute seule maintenant. Les autres gens ne doivent représenter pour toi que des dommages collatéraux.Je ne sais pas. Je ne connais rien aux sentinelles... Mais mon but est de les protéger, de protéger tous ceux qui ont besoin de mon aide ou tout simplement d'être sauvés. Peut-être est-ce pour cela que nous ne pouvions pas être compatibles : que tu ne pouvais pas être ma druidesse. Tu tailles les branches des futurs possibles pour que tout balance en te fichant de tout le monde alors que le plus grand déséquilibre… c’est toi. Tu te transformes en panthère. Tu peux faire trembler la terre. Tu peux cacher je-ne-sais-quoi dans la tanière de ma meute… Je me demande seulement… jusqu’à quel point tu peux cicatriser.
Je haussai les épaules en souriant.
-« Le plus monstrueux de nous deux n’est pas celui que tu penses ». *
Je rugis avant de foncer sur la jeune femme. Mes pieds foulent avec délectation le sol recouvert des feuilles de ces bois avant que mes griffes ne viennent flatter la chair de la guerrière. Déesse fauchée qui revenait maintenant sur terre. Sa peau paraissait comme du beurre sous les couteaux de mes lames. Des gouttelettes de sang revolaient sur mon visage alors que nous nous battions. Je ne tarde pas à recevoir un coup de patte en pleine poitrine qui m’envoie valser contre un arbre. Je me relève de peine et de misère en tenant avec difficulté sur mes jambes. Elles tremblaient alors que je levai la tête en direction de la panthère. Mes yeux doivent avoir repris leur couleur originelle.
-Des sentinelles qui se trament dans tous les futurs possibles. Il y en a ma claque. Je voulais juste vivre une vie normale et être comme tous les autres… Deaton est comme vous, hein ? C’est pour ça qu’il est parti ? La douleur rend humain… Le loup et moi étions en parfait équilibre : sur chacun des pôles. Le combat reprit entre la panthère et moi. Mafdet Mahes était maintenant un amas humain de chair et de sang. Je me place à califourchon sur la panthère et caresse sa gorge du bout de mes griffes. Mon aura a repris de sa puissance. Elle est plus forte, plus froide, plus intimidante, plus sombre… mais peu importe.
-Personne n’attaque ma meute.
« Sauver ». « Secourir ». « Aider ». Telle était ma devise. Tous les fous qui diraient que je suis sombre et abject ont tort : je ne fais que protéger ma meute et tous les loups de la ville. Je sens cependant la lune rousse qui commence à faiblir… Le temps avait passé tellement rapidement et maintenant venait le temps de mon déclin. Je plaque mes mains contre mes oreilles en poussant un dernier hurlement de rage et de douleur. Mafdet ne semblait même plus ciller. Elle prendrait elle aussi un peu de temps pour se relever… Mais moi… Je me voyais reprendre forme humaine… Non… Mes loups… Le pouvoir… Je devais retourner à sa source…
La source du pouvoir.
RP FINI POUR MOI : SUITE À VENIR. Merci de ne prendre personnel aucune des insultes ou jugements défavorables qui ont été lancés au cours de cette intrigue. Je vous adore tous ^^ cela était seulement pour donner vie au personnage. => * Super fic Maf !
Sujet: Re: Event : La lune rousse [PV : All] Sam 22 Nov 2014 - 22:33
La chute d’une sentinelle
Le loup noir me fait face. Noir était la couleur de son âme. Son aura a changé, elle a la couleur d’un feu glacé. J’espère ne pas me tromper, d’avoir fait le bon choix. La solution la plus simple, la plus facile serait de l’annihiler lui et son bêta qui suit son maître comme un toutou docile. Trois secondes à peine et ces deux-là se vident de leur tripes. Trois secondes me suffisent. Stoppant par la même occasion cet appel à l’insurrection, stoppant la rébellion qui couve et menace. Je pourrais même faire disparaitre les corps. Cependant personne chez les lycans ne serait dupe. De despote, Scott passerait au statut de martyrs. Je payais peut-être le fruit de mon arrogance. Avais-je été impudente ? Certainement, la réaction exacerbée de Scott n’était-elle pas en partie ma faute ?
La solution facile n’était point la bonne en cette soirée où la lune se teintait de la couleur du sang. Le sang de cet alpha imbu serait versé, mais uniquement pour me permettre de tenir dans la longueur. Cette nuit et les suivantes seraient longues. Le loup s’élança. Je l’avais toisé jusqu’à la dernière seconde. Je suis ta cible Scott McCall et j’entends bien que tu n’en changes pas.
- Ma félonne féline préférée. - Petit chiot, on cherche une maman ? - Je suis content de te retrouver. Je me souviens encore de notre première bataille. Nous en avons fait du chemin depuis… murmurai-je avec une presque réminiscence. Tu es maintenant émissaire de la meute de Ruby… et j’ai la mienne. Tu les entends ? Ils sont là. Ils sont déjà tous là…
Je me fis provocante, juste par plaisir, car ce soir je savais que je n’aurai pas le dernier mot.
- Je n’ai entendu qu’un aboiement. Un loup, un vrai ça hurle ! Toi, tu couines.
Je terminais ma phrase par un rugissement. La panthère avait pris la place de la femme. Scott me tomba dessus avec toute sa puissance exacerbée. Je ne pouvais plus répondre à sa logorrhée. Je suis peut-être un animal surnaturel, mais même le surnaturel a ses limites, les limites de la logique. Mes cordes vocales ne pouvaient qu’hurler ou feuler. Cependant même sans mots, Scott comprenait parfaitement ce que je voulais transmettre. Notre combat fut d’une violence extrême. Si j’épargnais un peu Isaac qui avait pris un peu de force avec la proximité de son alpha, je rendais coups pour coups à Scott. Jouer à celle qui encaisse sans broncher n’aurait servi à rien, sinon qu’à empirer sa rage de se faire snober. Je devais perdre et le convaincre de ce fait. Du moins convaincre le côté sombre de sa personne, ce loup qui secouait ses chaines, emprisonné dans la prison de bonté qu’était Scott. Le sauvage était de sortie ce soir.
La douleur sourdait de chaque muscle, chaque entaille. Un être ordinaire serait mort déjà vingt fois. A un moment un vent glacé s’était levé. J’avais craint une intervention d’Erick. Nous étions semblable, lui seul pouvait comprendre le fardeau d’être une sentinelle. Mais il savait l’importance de notre mission. Il ne me faisait que part de son soutient de manière discrète. Il avait sa propre part à faire.
- Aria ? Ariaaa !!
L’air chaud vibre des bourdonnements des insectes. Dix heures du matin, le soleil est déjà haut. Il chauffe ma peau halée. Le ciel est d’un bleu limpide. Nous sommes en plein été.
- Aria !
Je lève ma main vers notre dieu solaire. Les contours de ma main se font rouges, je vois à travers ma peau là où elle est plus fine. Est-ce que Zia voudra bien aller jouer à la rivière cette après-midi ?
- Aria ! - Quoi ! Dis-je agacée. - Vas me chercher de l’eau. - Non ! C’est au tour de Tian d’y aller ! - Ton frère s’est blessé en allant chasser avec ton père, il doit se reposer. - Quel andouille d’être si maladroit. Tu verras quand je serai grande, je serai invulnérable. - Si tu veux ma chérie, mais pour l’instant tu prends ce sceau et tu vas me chercher de l’eau au puits.
Tss… Quelle galère cette corvée d’eau. Mais c’est ainsi dans les bas quartiers de Danus Talis. On n’a pas les aqueducs comme dans les hauts quartiers. Zia les a vus une fois quand elle a accompagné son père qui est tisserand. Il avait une livraison à faire à un noble. Quelle chance ! Ce n’est pas avec papa que je risque de visiter les hauts quartiers, les chasseurs n’ont rien à y faire. Mais je connaissais une haute colline, pas loin de l’endroit où j’allais déterrer les racines de manioc. Depuis son sommet, on voyait loin à l’horizon, loin au-dessus de la forêt tropicale.
Je me mis à courir, plus vite je faisais mes corvées plus vite je pourrais aller jouer avec Zia. Il y aurait peut-être son frère… Peut-être que cette fois il me parlerait et pour me dire autre chose que « sale gamine » ! J’ai dix ans quoi ! Encore deux années solaires et je suis en droit de me marier.
- Maf’ ?
Mes paupières mi-closes ne perçoivent que la nuit. Le silence est de nouveau retombé sur la forêt. Où suis-je ? J’ai perdu la notion du temps.
- Maf’ !
Je sens un vent léger qui agite mes cheveux. Un gout de sang empli ma bouche. Je serre les dents et bloque mon esprit face à la douleur qui afflue soudainement. Je tente d’esquisser un geste. Je ne bouge pas d’un millimètre. Je crois que j’ai plusieurs os fracturés. J’ouvre enfin les yeux et croise un regard clair, clair comme le ciel de mon enfance. Erick… Mes lèvres s’activent, un murmure en sort.
-Aria… je m’appelle Aria...
Cinq milles ans que je n’avais pas prononcé mon vrai prénom. Depuis ce jour, le jour de mes douze ans. Je devais épouser le frère de Zia… La nature, la source de toute vie en avait décidé autrement. Je suis morte le jour de mon passage au rang de femme. Car c’est bien mourir quand on vous arrache à votre vie, à vos amis, à votre amour. Alors que mon corps tente de survivre à ce furieux combat, mon passé m’est revenu comme une vague de fond. Je me souviens du regard haineux de Scott. Ma puissance, mon immortalité le font gerber. « Je me la pète » comme disent certains. Je donnerai l’univers pour redevenir cette petite fille de douze ans. Car enfin le frère de Zia ne me voyait plus comme une gamine, mais comme sa future femme. Que nous avions notre vie de mortel devant nous. Ce que l’ile de l’Atlantide était belle. L’enfant que j’étais ignorant alors qu’elle sombrera de mes propres mains à cause de la vanité de ceux de la haute cité.
Un vent protecteur m’entoura, immobilisant mes membres fracturés. Je fermai les yeux sur mes larmes. Le passé fait bien plus mal que tous les coups de griffes ou de crocs donnés ce soir. Je laissais le nordique m’emmener. Je comprenais maintenant pourquoi une deuxième sentinelle était arrivée à Beacon Hills. J’étais la mission d’Erick.
Sujet: Re: Event : La lune rousse [PV : All] Sam 22 Nov 2014 - 22:33
Go Away
J’avais laissé Derek avec Luka, son ami d’enfance. J’adressai un signe de tête à Ama, que je vis apparaitre au-dessus de lui et lui transmis une pensée : celle de tenir quelques temps la meute de Ruby et celle d'Aaron à l’écart par l’intermédiaire des deux jeunes hommes. À l’opposé d’où nous étions à cet instant, un combat avait lieu. Et nul autre que ceux déjà présents ne devait y prendre part. Chacun savait ce qu’il avait à faire. Et certaines tâches étaient difficiles. Très difficiles.
Je parcourus la distance qui me séparait de ma semblable et me résolus à rester moi aussi spectateur passif de ce qui arrivait. Je n’étais pas là pour combattre mais pour transmettre un message. Cela était bientôt fini.
Alors j’attendais, observant la fureur de Scott et la grâce de Mafdet. Le combat était équitable alors qu’il aurait suffi d’un geste pour appréhender le groupe déchainé. Un geste pour faire taire cette violence. Pourtant, ce combat était juste, et la violence tournée vers la sentinelle nécessaire. La femme-félin agissait comme une muraille autour de cette ville. Je sais pertinemment ce qui se serait passé si les loups n’avaient pas un exutoire pour affronter la lune rousse. C’était inenvisageable.
Si les images des futurs possibles m'avaient renseigné sur une disparition, Mafdet étant en sursis, l'exactitude quant à l'avenir était une chimère. Les évènements avaient pris une tournure inattendue. Lorsqu’elle était arrivée, imperturbable aux yeux des autres, à ce carrefour important, Mafdet avait pris la décision cruciale pour mener à bien sa mission.
De longues minutes après que l’avantage, ou l’illusion de la victoire, soit définitivement du côté des loups, les lycans enragés refluèrent. Scott jeta un dernier regard empli de noirceur vers Mafdet. Puis ils laissèrent le corps de celle qui fut autrefois une alliée. En période de trouble, il est si facile d’oublier. Oublier ceux qui ont été un soutien et qui ont su apprécier à leur juste valeur ceux qui les entouraient.
Les yeux clos, on eut dit qu’elle dormait. Pourtant je savais les nombreuses blessures qui parsemaient son corps et obscurcissaient son esprit. Je m’approchai lentement, dans le silence presque irréel de cette forêt.
- Maf ?
L’absence de réponse me força à hausser la voix, sans pourtant continuer à y laisser transparaitre la compassion que je ressentais pour ma semblable.
- Maf !
- Aria… je m’appelle Aria... murmure-t-elle en ouvrant légèrement les yeux.
L’espace d’un instant, la jeune femme, celle des premières heures de sa vie, revenait du fond des âges.
En me connectant à elle, je sus qu’elle se sentait faillir. Je la fixai tendrement avant de laisser s’échapper mon pouvoir. La Voix des tempêtes fut brise et souleva délicatement le corps endoloris de la sentinelle. Je laissais la douce chaleur annihiler la douleur et apporter des soins à ses blessures physiques. Pour ce qui était de la confusion de son esprit, j’avais un message à délivrer.
- La source de vie ne t'abandonne ni te punit pour ce que tu as fait, au contraire elle te remercie et t'offre le présent le plus précieux : la vie elle-même.
Je lui adressai un sourire chaleureux, rempli de bienveillance, avant de poursuivre.
- Elle t'offre le répit d'une vie. Pas d'immortalité, pas de pouvoirs mais la possibilité de vivre comme une femme, de connaître le bonheur, l'amitié et l'amour. Le fardeau d'une sentinelle est tel que nous existons sans être autorisés à vivre. Notre mission est capitale et pourtant, tout au fond de notre être, une part d'humanité subsiste.
Avec un sourire vidé de toutes forces mais rempli de joie face à cette promesse d'avenir, la femme, la déesse, la druide, celle qui a été une amante et une alliée, étudia plus que jamais le choix qui s’offrait à elle.
D'une voix profonde qui n'était plus mienne, surgit des profondeurs du Tout, la source de Vie s'exprima :
- Aria, je peux te libérer.
Invité Invité
Sujet: Re: Event : La lune rousse [PV : All] Sam 22 Nov 2014 - 22:35
Puppet
Lorsque j’arrive auprès de mon alpha, je me mets aussitôt à genoux en signe de soumission. La partie de moi qui lutte contre cette lune rousse craint le loup qu’est devenu Scott ce soir. Oui, je le crains car il me fait penser à ce que j’étais à une époque. Mais très vite, c’est la louve que j’étais, justement, qui prend le dessus. Comme c’est bon d’être à nouveau là. Libre de tuer. J’ai été élevée pour tuer. Je suis une exécutrice. C’est ce que je suis, et cela fait trop longtemps que cette petite idéaliste me musèle ! Mon alpha me donne un ordre. Dommage qu’il soit avec Isaac. L’humaine voit les deux comme des frères, mais mes besoins sont plus primaires, et je ne dirais pas non. Mais ce n’est pas le moment. Il m’a donné un ordre. Je hoche la tête et je m’exécute. Trouver la sentinelle est plus compliqué qu’il n’y parait. Il se déplace aussi rapidement que le vent. Mais peu importe. La traque est ma spécialité. Je le retrouve alors qu’il se dirige va la sentinelle femelle. Je m’interpose.
Folle que tu es. Il peut te tuer d’un claquement de doigts.
Tu me sous-estimes. Tu nous sous-estimes. Je me redresse, toutes griffes dehors et j’attaque ce bel Apollon. D’un revers de la main, il me balaye. Je me relève, je repars à l’assaut. Mais je ne l’atteins pas. Il me renverse, il me repousse, comme si je n’étais rien. Mais je n’en démords pas, jusqu’à être projetée contre un arbre avec tant de force qu’il se brise. Je perds connaissance.
Je reprends le contrôle. Un sanglot se coince dans ma gorge. la douleur me cloue au sol. La sentinelle s’approche de moi et me regarde. On dirait qu’il me toise tant il est grand, mais c’est plutôt de la pitié que je lis dans son regard.
- « Tuez-moi. Je ne veux plus faire de mal et cette lune m’en fera faire, alors tuez-moi, je vous en prie. »
Il hésite je le sens. Il regarde vers les sombres bois avant de me regarder à nouveau.
- « Quelque chose d’autres requiert votre attention. Quelque chose de plus important. Et vous ne pouvez m’y mener, sinon, ce serait déjà fait. Mais vous savez que si vous me laissez là, je pourrais tuer quelqu’un cette nuit. Tuez-moi. Je préfère cela à faire du mal. Chaque jour que je vis depuis mes treize ans est un cadeau. J’accepte de mourir. »
J’ai à peine murmuré à cause de mes côtes cassées mais je sais qu’il a entendu ou senti…Pourtant, je ne sais pas ce qu’il va faire. Aucun indice ne filtre. Je sais pertinemment que ce n’est pas qu’il tient à me garder en vie, alors, je me demande ce que le destin a prévu pour moi. Quand je vois Erik bouger, j’ai une pensée pour la meute, une pour mon frère et une pour la meute des Pake qui n’est plus. Mais le coup, s’il doit y en avoir un, ne m’atteint jamais. Une ombre me recouvre. J’ouvre un œil et je vois miyavi. Peut-être le coup m’a-t-il atteint finalement. C’est impossible qu’il soit là. Il me tourne le dos et semble supplier Erik de me laisser en vie.
Je suis grièvement blessée mais rien de vraiment grave en réalité. Je guérirai. Je le sais. Si j’avais été humaine, je serais déjà morte, mais je suis une louve et je guérirai. Erik s’éloigne et mon frère se tourne vers moi. Nous nous fixons, lui agenouillé tout près, moi, au sol, incapable de me relever. Il m’aide à me redresser et il s’incline aussi bas que possible avant de lever une main vers moi. Il veut que je le reprenne. Il veut que je le pardonne.
Le silence s’empare de la forêt autour de nous. Il doute. Vais-je accepter ? Sans doute suis-je idiote, mais je ne résiste pas longtemps avant de prendre sa main. Bien sûr que je te pardonne mon frère. Je ne suis rien sans toi. Il me serre dans ses bras et me soulève pour m’amener à la tanière. Il restera auprès de moi pour m’empêcher de faire n’importe quoi, quitte à me battre s’il le faut. C’est l’ordre que je viens de lui donner. C’est l’ordre qu’il suivra. Isabella est bouche bée en nous voyant arriver. Lui, qui était parti, moi qui suis dans un bien sale état. Elle prendra soin de nous. J’ai confiance en elle.
Mafdet Mahes
Meute & Clan : Hale's pack Âge du personnage : 50 siècles / 34 ans
Brumes du futur : Druide methamophe Meute & Clan : Turner's familly Âge du personnage : 50 siècles / 43 ans