[Event] "Crasse" Over - Phase IV | Classe du professeur Severus Argent

Maison des GRIFFONNELS

Je la regarde. Même couleur. Même texture bizarre.. Je ne prend même pas la peine de la goûter et je la range dans l'intention de, soit faire une blague, soit le mettre tout simplement à la poubelle.. Je soupire d'être encore tomber sur cette dragée.. Ce n'est pas ma chance..

Cours de Potion ou Décryptage de notes tordues

Fier de ma réussite, je m'empresse de verser cette merveille dorée dans une fiole effilée qui sied à merveille à ses délicieuses propriétés. Nul doute que cette potion va me servir un jour. Il ne tient qu'à moi de l'utiliser à bon escient. En attendant, les consignes accomplies, il ne me reste qu'à faire profil bas en attendant la fin du cours.

Je nettoie avec attention mon plan de travail puis je sors le carnet de note de ma mère. La couverture est en cuir noir usé. On sent sans mal à la souplesse du matériaux et aux cassure qui recouvrent la première de couverture qu'elle a ouvert et refermé ce carnet à d'innombrables reprises. Je reste un moment à regarder la toute première page et à redessiner les jolies lettrines délicatement encrées par ma mère. À ce moment-là, elle était vraisemblablement en parfaite possession de ses moyens et ne tremblait pas.

Au blason qu'elle a dessiné, je comprends qu'elle aussi avait été admise chez les serpents. Cette première page est digne d'une grande artiste. J'ai les larmes aux yeux et j'éprouve la plus grande difficulté à tourner la page, comme si en la tournant, le livre allait redevenir vierge, m’arrachant les précieux souvenirs de ma mère.

Un bruit de verre me fait sursauter et quand je vois un liquide poisseux se déverser de la table voisine, je songe à tout ce qui pourrait détruire la merveille que je tiens en mains. Je dois le protéger autant que possible. D'abord des choses simples, des accidents les plus communs.

- «Impervius»

Cours de Potion ou Décryptage de notes tordues

Mes yeux s'agrandissent comme des soucoupes quand je vois la table se recouvrir de liquide. Je me suis planté de sortilège ou quoi? Je réagis rapidement et je prends le carnet dans mes mains avant de lancer un nouveau sort.

- «Recurvite»

Cours de Potion ou Décryptage de notes tordues

Une onde...J'ai tout juste provoqué une onde à la surface de l'eau. À moins que l'eau elle même soit en train de se foutre de moi. Je commence à me demander si posséder une potion Felix Felicis sans la boire ne porte pas malchance. Je répare mes bêtise à coup de cape. Tant pis si je suis trempé!

Bon un dernier essai car je suis la preuve vivante que c'est utile!


- «Impervius»

Cours de Potion ou Décryptage de notes tordues

Sort de mer.....

Fin du cours

Avec un grand déplaisir j’observe les griffonnels s’offrir succès critiques sur succès critiques. Derrière la nonchalance de la bande à Hale se cache des aptitudes que je ne peux pas nier. J’ai toujours abhorré ceux qui réussissent sans forcer. La pratique des potions est un art rigoureux alors quand je vois la nonchalance avec lequel Monsieur Cormier fait la sienne, je ne peux que rager intérieurement, surtout qu’il réussit de manière magistrale. Des apprentis s’essayent à la potion donnée à leurs aînés avec un bon taux de succès. La classe manque de discipline, mais les potions qui commencent à s’aligner sur les tables contredisent ce que je pense de leur niveau.

- Mesdemoiselles et messieurs veuillez m’écouter. Avant de quitter votre place, vous êtes priés de ranger soigneusement votre poste de travail. Un changement dû à vos innombrables punitions nous oblige à reporter les premiers cours de Messieurs Marama et Weizerling à demain matin. Donc à la fin du cours de potion, les élèves qui doivent accomplir une punition, autre que les copies avec la plume de Dolores Ombrage, sont priés de se rendre à l’endroit demandé. Ceux qui sont conviés à des endroits différents en même temps se voient pris sous un sort de dédoublement qui leur permettra d’effectuer leurs diverses punitions en parallèle. Les autres élèves iront pendant ce temps dans les salles communes de leur maison où sera servi le repas. Nous avons eu… quelques soucis avec la grande salle commune de l’école. Elle sera disponible dans quelques jours après quelques menues réparations….

Un brouhaha s’installe que je fais taire d’un claquement sec. Je ne peux pas leur parler de l'attaque que nous avons subie. Les détraqueurs sont à pied d’œuvre...

- Les resquilleurs seront doublement châtiés. Et si l’envie vient aux non punis d’aider leur camarades, grand bien leur en fasse. Merci de terminer rapidement et de sortir sans raffut. Monsieur Marama vous avez donc quartier libre, quant à monsieur Weizerling... vous m'aiderez à faire les heures de colle...

Je retourne à mon bureau dans un bruissement de cape et reprends le livre que je lisais avant le début du cours. Je soupire au bruit de casse que j’entends mais ne lève pas le regard sur les fautifs, je risquerais de les transformer en crapaud ! Quand tout le monde est parti, je lance un sortilège de récuvite afin d’être certain que la salle de classe soit propre et file en prenant un passage secret à la salle des heures de colle. Il y en a certains qui vont regretter leur punition…

Spoiler:

Maison des GRIFFONNELS

Assis comme ses quatre compères autour de la grande table qu’ils s’étaient appropriés, Charlie machouillait dans le vide d’un air absent. Durant la corvée de nettoyage, il avait avalé son dragée surprise de Bertie Crochue tout rond au moment où Alex avait attaqué son popotin à coup de seau et il cherchait depuis à essayer de reconnaître ce goût senti fugacement.  Autrement dit, l’inquiétant discours de mise dans l’ambiance du corbeau qui leur servait de professeur lui passa à quinze pied au dessus de la tête.

« Faut faire quoi ? » Réagit-il enfin en se penchant vers Alec alors que les autres commençaient déjà à préparer leurs ingrédients. Lorsqu’on l’eut éclairé sur la teneur de l’exercice, le garou jeta un coup d’œil circonspect à son livre de cours. C’était comme un genre de recette, c’est ça ? Cela lui semblait déjà un peu moins flou que la métamorphose à coup de baguette, même si les ingrédients qu’il aurait à manipuler ne s’étaient jusqu’alors jamais invité dans sa cuisine.

« C'toi la miette !» Répliqua-t-il du tac au tac à la moquerie de Derek, juste avant de faire disparaître les derniers vestiges de son gueuleton de nettoyage d'un coup de langue.

Avec un train de retard, il entreprit de commencer sa préparation. Non loin d’eux, un gamin de la maison adverse ne cessait de faire exploser son chaudron et il eut une grimace à son égard. Bordel, c’était donc si dur de suivre quelques instructions ? Il aurait peut-être dû s’en inquiéter mais la méfiance était un concept relativement étranger au jeune Crowley.

A sa table, les choses allaient grand train. Derek se faisait charrier pour avoir aidé une jolie rouquine de leur maison et lorsque les moqueries se reportèrent sur son druide, Charlie eut un « Greuh » vaguement menaçant. Il avait toujours un peu considéré comme son taf de veiller sur les membres de sa bande, bien que la plupart fut tout à fait capable de le faire seul, et n’avait pas perdu cette habitude de garder l’œil ouvert, mine de rien. Brian manqua son premier essai mais réussit le second et l’ours fronça le nez en se penchant vers lui, jusqu’à ce qu’il réalise que copier dans cette matière risquait de se révéler plus difficile que lorsqu’il le faisait en math. Alec réussit brillamment lui aussi, puis Alex, et l’ours délaissa un instant son chaudron pour se pencher avec autant de curiosité que de gourmandise sur celui du druide en humant des effluves de miel.

« Ça sent super bon ton truc ! Hey ! »

Impitoyable, Cormier lui ôta la potion de sous le nez, avant même qu’il ait pu avancer la patte pour en goûter un peu. Boudeur, l’ours se rappela soudainement qu’il avait lui-même une potion sur le feu, et il y revint avec précipitation. Avec ses conneries, il allait rater sa cuisson !

Maison des GRIFFONNELS

Dépité, l'ourson ne put qu'assister, impuissant, au fugace passage de l'or à la surface de son chaudron, juste avant que cette dernière prenne une teinte que n'aurait pas renié une bonne soupe au potiron. L'odeur, quant à elle, était bien moins alléchante. Grommelant, le cuisinier entreprit de vider son chaudron et de le nettoyer avant de recommencer, bête mais discipliné lorsqu'il se trouvait dans un lieu qui lui évoquait son boulot.

Maison des GRIFFONNELS

« Ah ! Enfin ! »

Dans n’importe quelle autre matière, l’ours n’aurait espéré aucun résultat, mais dans l’une qui ressemblait tant à son unique domaine de compétence (car il doutait que donner des baffes soit plus enseigné à Beaconlard qu’à son ancien lycée), il se permettait d’avoir un minimum d’attente. Jetant un regard à la ronde, il entreprit de suivre le mouvement collectif en remplissant une fiole de sa préparation, puis s’attela au nettoyage de son matériel. Avoir un plan de travail clean, c’était le B-A BA en cuisine !  Lorsque la fin du cours sonna enfin, la mention du repas approchant fit gronder son estomac, et il en poussa presque sa petite bande vers la sortie.

« Grouillez vous, j’ai faim ! »

Maison des SERPENSEURS

Mr Argent était apparemment satisfait de ma potion et j'eus un grand sourire à cette idée. Sourire qui disparut telle un Stiles devant Lydia lorsqu'il me fit remarquer l'incroyable gâchis d'ingrédients que j'avais fais. Il avait raison. Les matières premières étaient parfois chères et il fallait les utiliser avec parcimonie. Mais il n'y a pas d'apprentissage sans échec et c'est en forgeant qu'on devient forgeron. Berk... Plus de proverbes que cela et je me transformais en dandy anglais, le petit doigt en l'air. Qu'est ce que je ne donnerais pas pour boire un coup de whisky. Mais l'alcool était à éviter. Vu mon faible talent magique valait mieux éviter d'éborgner quelqu'un en jetant un sort accentuant les effets de l'alcool.

Mais ce n'était que de la pratique qui me manquait... Ainsi je commençai à nettoyer ma paillasse et lorsqu'elle fut propre, ne laissant que les tâches et les flaques des jus, des liquides ou simplement de l'eau je brandis ma chose et pensai fortement en imaginant une table propre, brillant d'un bel éclat propre.

"Evanesco."

Peut être mon sortilège informulé fonctionnerait cette fois ci...

Maison des SERPENSEURS

Deuxième sourire de la journée pour moi. Une perfection. Tout était propre et c'était idéal. J'allais pouvoir filer jusqu'à ma retenue avec Rogue. Deux fois quatre heures... Je craignais devoir enlever des Veracrasses de quelconques récipients, sans gants ni sortilèges. Mais cela était ma faute si j'avais autant échouer. Et ensuite la nuit allait tomber. Seigneur Dieu... Une nuit dans la Forêt Interdite... Alors que je glissai mon sac dans mon dos, ma main se referma sur la poche avant et je sentis la boîte de Dragée Surprise de Bertie Crochue qui y était rangée depuis un moment. Allez j'avais bien le droit à une petite gâterie après la réussite. C'était pas tous les jours qu'un sortilège informulé était si finement mené !

Maison des SERPENSEURS

... Je suis génial.
A quoi bon me concocter une potion de chance alors que visiblement elle m'accompagne! Ce n'est qu'un stupide remède contre des furoncles, mais je jubile : j'ai réussi ma première potion!

Plus que le plaisir d'avoir réussi l'exercice, ce succès immédiat fait un beau pied de nez à tout les favorisés que l'on convie à cuisiner leur propre chance mais qui pour ce faire doivent se démener à coup de mortier et de mesures méticuleuses et au prix d'inévitables échecs pour certains. Que l'on mesure la mienne de chance pour voir si ça ne vaut pas un 10/10! Je vaut autant qu'eux! D'ailleurs, à la somme de mes sortilèges et potions satisfaisantes, moi qui ne suis qu'un apprentis comme le rappelle cet exercice imposé, peut-on encore parler d'aubaine? Je suis fais pour la sorcellerie. Il faut seulement le reconnaitre.

...Et bien que les succès fleurissent d'une table à l'autre, heureusement, on ne peut pas dire que ce soit le cas de tout le monde...
Je me régale des essaies de Barbara. Quand elle jette un œil sur la classe, probablement pour s'assurer que le prof n'ai pas remarquer ses tentatives foireuses successives, je lui offre mon plus beau sourire, ma fiole plaine bien en évidence sur la table. Si elle n'arrive pas à préparer une potion médicinale aussi basique, comment elle peut espérer se faire un peu de chance en bouteille? M'enfin, histoire d'éviter de me faire assommer par un chaudron volant, je m'en tiens à mon insupportable sourire qui j'en suis sur, illuminera le restant de sa journée.

-Je m'incruste. Tu dois avoir l'habitude maintenant. m’interpelle Coleman. J'hésite en reconsidérant son accusation imméritée dans les dortoir, puis décale trois babioles pour lui signifier qu'il est le bienvenu. Pas mal la potion pour les furoncles.

-Ça va... râlé-je. Inutile pour l'expérimenté qui se balade avec sa réussite au cou de remuer le couteau dans la plaie! Au moins je les réussi du premier coup...

Sans rancune? rajoute mon demi-sourire. Le baraqué s'en amuse et enchaine en me désignant Ka da'an.

-Tu vois la jolie rousse là bas elle a réussie une Felix Felicis avec aisance. Si elle peut le faire, tu peux non ?

Oh le... Je me tourne vers lui, franchement vexé.

-Bien sur que je peux!

Pour qui il me prend? J'ai bien réussi la majorité de mes tours jusque là! Hormis quelques petits échecs insignifiants, c'est surtout à cause de bravades et d'injustices que j'ai perdus des points. Mais on ne peut pas nier que je sais manier la baguette et faire la cuisine comme un chef! Ce n'est pas moi qui vais approuver ces rumeurs de chances et de malchances aléatoires. Ce sont les incompétents qui mettent leurs défaites sur le dos du hasard.

-Allez rapporte nous des points. Gueule d'ange.

-Gueule d'ange est derrière, avec Derek! intervient-on avec un bras amical. Je jette un œil par dessus mon épaule pour scruter les auréolés de la bande... et un Derek qui a migré à l'oreille de Monsieur je me dénude à demi pour exhiber mes tatoo. Je rêve ou il essaie de séduire tout ce qui lui tombe sous la main?! Alors, on veut faire gagner des points à sa maison? C'est mignon.

-Qu'est-ce qu'il y a Cormier, un regret de m'avoir conseillé le Apparitum?

C'est d'après son encouragement que j'y suis arrivé et regagné des points après tout, quand bien même je n'ai pas besoin d'être poussé au vice pour m'y adonner pleinement.

-T'rence impressionne-nous donc comme chez la Hale. On pourra t'aider si tu as besoin de conseils, comme on a terminé.

-J'ai pas besoin d'aide. pestè-je bassement pour ne pas mettre à mal sa présence à notre table mais en me débarrassant de son bras d'un roulement d'épaule pour me redresser fièrement sur ma chaise. Je me débrouille très bien tout seul, agitè-je l'antidote contre les furoncles en guise de preuve. Puis je tiens à réussir les épreuves qui me sont données par moi-même.

Quoiqu'il en soit, bons ou mauvais démons, je me retrouve avec deux gus qui n'attendent qu'à ce que je prouve mes compétences. Alors sur un air de défis entendu, je m'éclipse faire ma vaisselle et reviens à table avec les ingrédients nécessaires à la concoction de la Felix Felicis.

Maniant un erlenmeyer, je regarde l'insolent chimiste, puis le grand chauve plus sage, me laisse traverser d'une bêtise, mais m’abstins finalement de tout commentaires.


Alors s'engage une chorégraphie de mains et d'instruments agrémentée de sa musique propre. Les verreries cliquètent entre elles et choquent sur la table, les mélanges fument et bouillonnent fort, fuitent dans les conduits et, pendant que je bats des ingrédients en miettes, abandonnent leur distillat qui goutte un rythme régulier. Sous mon action, les éléments se transforment, changent de récipients, d'état puis de couleur. Je prend en comptes les échecs et réussites de mes camarades ainsi que les remarques du professeur distillée ci et là en surveillant bien la température, évitant de remuer plus qu'il n'en faut... et veillant à ce que les deux parasites qui m'accompagnent ne troublent pas ma manœuvre.

"Pas touche", claquè-je la main d'Alex. "Chut!" demandè-je à Arès. Qu'ils me laissent faire et réfléchir en paix, je vais y arriver tout seul!

J'évacue une grosse nuée de fumée sombre de la main, peu rassuré, mais, conseil d'expert, on m'assure que ce n'est pas un signe manifeste de raté. Je soupçonne quand même la cuisson d'être trop forte... Enfin...

-Y a pas de fumée sans feu comme on dit... sauf si on s’appelle Arès. insinuè-je son petit égarement de tout à l'heure.

Je profite que la potion mijote pour faire la discussion. Quel genre de créature possède ce genre de particularités? Un dragon?! Non, quand même pas... Je compte sur la présence d'Alex pour faire pression avec moi et qu'Arès nous en dise plus. Je veux savoir... et je saurais bien à un moment ou l'autre, foi de Garnet!

-Au fait, c'était quoi ta cuisine de tout à l'heure? demandè-je au second avec la même curiosité. Je ne peux pas m'empêcher de railler quand je découvre les effets de son breuvages. T'as peur de pas arriver à conclure sans un petit plus? Ce que tu fais là, c'est une injure à l'art de la séduction!

Concocter une potion pour s'attirer quelqu'un? Mais c'est un sacrilège! Où est la difficulté? Le plaisir du jeu?! Le triomphe du dépassement de soi!

-...A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire! Heu... Alex?

Je peux savoir ce qu'il fait?... Le Griffonnel se fait plus serpent qu'un Serpenseur en se faufilant plus prêt et en glissant une main sur la mienne pour guider mes mouvements dans le potage. Ça alors... j'aurais à ce point mal calculé le rat de labo de chimie intelligent mais modeste que je l'aurais parié être avant d'apprécier son aplomb le cours dernier? Peut-être qu'il n'a pas besoin de ce genre de potion finalement, l'épatant... Mais la surprise laisse place à une mine provocatrice, et je m'amuse de la proximité de nos nez et attend sa réaction quand je tourne le visage pour le détailler.

-Envie de prendre des risques finalement?

Qu'il se méfie le Cormier, il a une tête à se faire plaquer contre des casiers... Je le bouscule et baisse le nez sur ma potion pour camoufler un rire quand l'ombre professorale passe quelques rangs derrières. Ce serait pas le tout de se faire virer du cours pour des bêtises pareilles.

-Et donc, elle est pour qui cette potion?

...Ou pour quoi? J'ai bien saisis que rien n'est innocent chez celui-là, ça ne m’étonnerais pas qu'il prévoie un mauvais coups.

-Moi, j'y trouverais bien une utilité...

Je souris, de ce sourire de diable en pleine manigance. J'ai une vengeance à fomenter... mais m'abstins de d'avantage de jubilation avec ce moralisateur de Coleman à côté. Que je l'accepte à ma table n'empêche que je l'ai quand même en travers. J'ai des raisons de me méfier de lui pour ces choses là maintenant... Qu'il aille donc surveiller l'autre bande de trublions de rouge plutôt que s'occuper des affaires de ses camarades de maisonnée!

-En parlant d'amour inconditionnel, je me demande si O'Brien n'est pas tombé dans une marmite d'Amortentia le jour où il a croisé son Liam.

Ça expliquerais beaucoup de choses. Ah! Les derniers grains du sablier me rappellent à l'ordre, et je reprend ma concoction avec toute la concentration adéquate. Minutieusement, je m'apprête à verser une ultime dose dans la mixture... mais je m'en abstint pour interroger d'un soupir.

-Vous avez pas autre chose à faire par hasard?

Je me plains pas d'avoir de la compagnie, hein! Mais ces crétins qui me regardent me mettent la pression plus qu'ils ne m'aident, là. A se demander si ce n'est pas leur but de me rajouter de la difficulté... Si jamais ça tourne mal, ce ne sera pas de mon fait!

Maison des SERPENSEURS

« Je te parie qu'on arrive à improviser une potion ensemble » avait murmuré Tama'Rangi à la recrue Weizerling, au bout de dix éternellement longues minutes à passer entre les tables pour observer les élèves et les étudiants travailler et préparer leurs propres potions, alors qu'ils s'étaient croisés dans le microscopique chemin entre les tables du Hale et du trio des aînés de sa propre maison.  Un sourire entendu plus tard, Tama avait relevé la tête, éloignant ses lèvres de l'oreille à laquelle ils venaient de se pencher, et en se massant la main, retourna à la table qu'ils avaient quitté pour jouer les surveillant.  Il avait pris des notes comparées entre les techniques d'enseignement de Minerva et Severus, avait annoté les avantages et inconvénients de chacun, avait inscrit le barème de notation des deux enseignants et les instructions qu'ils avaient donnés à leurs classes.  Son écriture grossière et maladroite était toujours visible, l'encre rouge puisée à même le renard avait séché et les plaies sur le dos de sa main se cicatrisaient doucement.

Le calme était revenu dans la salle, maintenant que les exclamations de surprise et de fierté des étudiants s'étaient apaisées.  Ils commençaient à voir que ce n'était pas si anodin que de réussir quelque chose.  Chassant cette sombre pensée, le renard des marées installa le chaudron sur le brûleur et le remplit d'eau.  La bande à Hale ne semblait plus voir l'intérêt de s'assurer l'attention de la terre entière sur leurs nombrils imberbes.  Coleman avait retrouvé toute sa tangibilité.  Que demander de mieux.   Peut-être rappeler à Garnet que ce n'était pas un cirque ici et que s'il avait envie de jouer avec Cormier, il pourrait rester en retenue avec le professeur Argent à la suite du cours.

Le polynésien était passé auprès de Walker quelques minutes plus tôt, lui soulignant que la répétition faisait la perfection, mais la jeune huître était bien difficile à lire, et il n'avait pas la moindre idée à savoir si il l'avait exaspérée davantage ou si ses encouragements avaient fonctionné.

Toujours prêt à jouer, l'idée d'un pari aussi ridicule lui était venue en observant le trio qui s'auto-émulait et tentait de convaincre le blousonneux de tenter la potion de chance à son tour.  Effectivement, si la jeune Griffonelle avait réussi, pourquoi Garnet échouerait-il?  Et puis... pendant qu'il « contrevenait » à la consigne de cette manière, il ne faisait ni bêtise ni chahut.  Un instant, le maori regretta à son tour de ne pas avoir décidé plutôt de simplement tenter sa chance sur la potion de Felix, justement, mais ce fut de courte durée : la curiosité et le plaisir de l’inconnu étaient plus forts qu'une certitude absolue.  Savoir ce qu'ils attendaient comme résultat n'était pas suffisant pour un gambler tel que le mélanésien.

Le renard des marées coupa un bézoard en fines lamelles, histoire de ne pas s'empoisonner quand même, qu'il fit flotter sur la décoction qui commençait à s'agiter par la convection de son contenu.  Il ne leur restait qu'à espérer que le chaudron ne leur exploserait pas au visage!

Maison des GRIFFONNELS

Le moins que l’on pouvait dire, c’était que Mr. Marama semblait bien plus studieux que je ne l’avais jamais été.  Là où j’avais passé la plupart du temps le nez en l’air à ressasser quelques souvenirs de mes années d’études, mon collègue, lui avait pris des notes, comparant je ne savais trop quoi avec je ne savais trop quels éléments, prouvant ainsi que la rigueur allemande pouvait être plus présente chez un maori que chez un natif. Fort de ce constat, j’avais demandé à Tama’ l’autorisation de recopier ses notes pendant que lui déambulait entre les élèves et les tables. La plume de Dolores Ombrage dans la main, je m’attelais donc à recopier les notes, sans faire attention à ce que l’écriture soit lisible par une personne extérieure, ni même par moi : après tout, je n’avais même pas vraiment besoin de ces quelques lignes ; j’avais seulement besoin d’effectuer cette stupide punition qui, j’en étais certain, avait été abrogée par la loi des dizaines d’années auparavant. Mais soit, je devais la faire malgré mon statut de futur enseignant. Bougonnant dans ma barbe en terminant de recopier les informations de Tama’, j’envoyais valser la plume d’Ombrage loin de moi en observant les lettres imprimées sur ma main. Même dans une chambre à coucher, ce genre de punition devait être sacrément pénible !

Imitant celui qui semblait être ma principale source d’inspiration depuis mon arrivée dans cette foutue classe, je passais voir les élèves, souriant à leurs réussites comme à leurs échecs. Après tout, pourquoi se priver si eux le faisaient aussi ? J’observais avec une attention toute particulière les élèves de Griffonnels. Ils semblaient, en règle générale, plus disciplinés qu’ils ne l’avaient été lors de l’arrivée, et ce fut avec un soulagement non feint que je vis le mélange parfait de la rouquine, une jeune louve. Croisant son regard, je lui offris un sourire ravi et levai le pouce pour la féliciter, avant de me sursauter brusquement en sentant un souffle contre mon oreille. Pestant mentalement pour l’approche furtive du renard que je devinais à l’odeur et à l’aura, un sourire ne put s’empêcher de fleurir sur mes lèvres à sa proposition… me tournant à demi vers lui, je scrutais son visage, louchant sans gêne sur ses lippes… s’il continuait ainsi, ce n’était pas une potion, qu’ils allaient improviser ensemble…

-Deal, répondis-je d'un coup d’œil enflammé.

Le laissant passer devant, je profitais sans aucun remord de la vue qu’il m’offrait. Espérant que notre partie d’échec à venir ne se termine pas par une simple victoire ou une simple défaite, j’utilisais les derniers mètres qui nous séparaient de notre chaudron pour reprendre un peu mes esprits. Pas que le travail passait avant tout, mais si je devais passer un certains temps à baver sur le physique de mon collègue, autant ne pas faire ça au vu et au su de tous. Tandis que le professeur découpait un bézoard en lamelles, j’allais chercher dans les réserves quelques ingrédients. L’idée que notre potion allait sûrement ne mener à rien était amusante, et, à défaut d’avoir un but, permettrait au moins de faire passer l’heure plus rapidement. Pas que les cours d’Argent n’étaient pas intéressants, mais… disons que j’étais ravi de ne plus faire parti des élèves pour ne pas avoir à subir ça.

Ecrasant des crochets de serpent jusqu’à les réduire en poudre, je me tenais à une distance raisonnable de la concoction, au cas où celle-ci, à une étape ou une autre de notre préparation, se décidait à nous exploser au visage. On était jamais assez prudent ! Regardant d’un œil distrait les gestes du polynésien, je plissais soudainement le nez à l’odeur que dégageait le mélange. Rigolant à la réaction de mon collègue, je me glissais à ses côtés pour verser la poudre de crochet de serpent dans un petit verre, en espérant au moins arranger l’odeur de la mixture avant qu’elle ne se propage trop dans les cachots.