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 Tabous et Cryptologie

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Brian O'Conner

Brian O'Conner


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MessageSujet: Re: Tabous et Cryptologie   Tabous et Cryptologie - Page 2 EmptyVen 17 Jan 2020 - 18:13


Tabous et Cryptologie


Feat : Alex et Richard



La rumeur s’agite, nonchalante. Je crois avoir trouvé ce que je cherche, alors je suis la piste, remonte le courant des fils d’énergie à défaut d’avoir un autre mot pour désigner cette conversation qui n’en est pas une. C’est comme une foule où tout le monde parle en même temps sans vraiment s’écouter, sauf s’il y a quelque chose de suffisamment fort, comme là. Du sang, de la souffrance, une mort. Mon cœur s’agite, j’ai peur qu’un innocent vienne de payer ma lenteur à trouver le monstre. Mon esprit galope dans la forêt parfois à raz le sol avec les fougères, parfois tout en haut des cimes des grands arbres. Puis je me fige, j’ai trouvé l’épicentre du signal. La faune est muette, mais la flore, elle, ne se tait pas. Il n’y a pas de notion de bien ou de mal, juste le constat de la vie : une créature se nourrit au dépens d’une autre.

Avec crainte, j’approche m’attendant à l’horreur. Je sens encore la peur qui s’évacue encore du cadavre. Le cœur s’est arrêté, mais les cellules elles sont encore vivantes. Je sens l’acharnement du prédateur à déchiqueter les chairs et se repaître. Seulement, les plantes n’ont ni d’yeux ni d’oreilles. Il me faut du temps pour comprendre qu’il ne s’agit que d’une biche qui a succombé à l’attaque d’un puma. Je ne sais pas si je suis soulagé ou déçu. Je m’éloigne, m’attarde au pied d’un frêne, je suis perdu. Je cherche un repère quand une onde froide résonne au loin. Je me remets en chemin, j’ai du mal à garder le cap, mon esprit est envahi de stimuli divers qui font que j’errerais bien au milieu de ce carré de fougères bien actives et qui échangent leurs spores. C’est une pression sur ma main qui me relance dans ma recherche. Je me focalise sur la chaleur que je sens contre mon bras et ma paume. Cette sensation est mon amarre.

Un nouveau chemin, un buisson de buis, un rond de sorcière, des feuilles mortes, des branches, des épines, à nouveau un sous-bois aéré. J’ai perdu le signal, je tourne en rond et désespère que cette méthode soit plus efficace qu’une vraie ronde en chair et en os. Puis, c’est comme si un iceberg venait d’entrer dans la forêt. Pire qu’une foule qui parle : son silence le plus total. Je suis ce non-signal à ras le sol. La faune détale, je vais non sans crainte vers la source qui les fait fuir. Je passe une colline, plonge dans une combe, reconnais l’endroit pour y avoir récupéré une voiture qui était tombée d’une route un peu en surplomb. À présent je suis une flore faite de mousse et de lichen. Les seules à encore émettre un signal. Primaire.

Quand je pense m’être trompé ou avoir dépassé ce qui fait taire la nature, je sens comme une vibration à l’intérieur de mon corps. Je n’ai pas dépassé la chose, je suis dans la chose. Une terreur sans fond me noue le ventre. Il faut que je rentre, je serre la main, mais ne rencontre que du vide. Je cherche la chaleur d’Alex, mais j’ai l’impression de me noyer dans une obscurité poisseuse. Je perds pied. Je tente de retrouver mon fil d’Ariane. J’appelle Alex à l’aide, mais je n’ai pas de bouche, plus de lèvres ni de corps.

J’ai peur de ce gouffre qui m’aspire. Je hurle le nom d’Alex, il est la seule chose à laquelle mon âme arriva à s’ancrer. Car mon esprit se délite sous l’impulsion d’effroi qui règne chez la flore. Je me désagrège dans la conscience commune.

(…)

Je n’arrive pas à savoir ce que c’est, un mouvement, des mots, une chaleur. Enfin ! Mon esprit se recompose, se focalise sur la chair qui est mouvement, chaleur et voix. J’ai l’impression de m’extirper de l’enfer avec une horde à mes trousses. Le monstre me voit. Non c’est impossible ! Je reviens à moi en hurlant. Mes yeux n’ont pas le temps de s’acclimater à l’endroit où je suis. Je suis la source de chaleur, mon havre de paix et de sécurité.

Quand ma respiration s’apaise enfin et avec elle le rythme de mon cœur, je me rends compte que je serre Alex à l'étouffer. Je l’entoure de mes bras, me presse contre lui comme pour fusionner nos corps. Je me fais violence pour desserrer mon étreinte, me rasseoir sur le canapé d’où j’ai chuté, emportant mon hôte avec moi.

Je n’arrive pas à parler, je tremble encore de peur. C’est le regard inquiet d’Alex qui m’aide à me reprendre et le rassurer sur mon état.

- Je l’ai trouvé…

(…)

La fenêtre a été fermée, mais j’ai du mal à me réchauffer. Alex a posé sur mon dos une couverture supplémentaire pendant que je lui explique où se trouve le Crocotta. Il a déplié une carte pour que je situe l’endroit. Je le regarde un peu gêné. Je n’oublie pas le moment où j’ai réalisé que je le tenais serré comme un koala câline son arbre. Je sens encore la douleur dans ma main de l’avoir tenu si fort. Grand moment où ni l’un ni l’autre n’ose un mot. Je pose mon doigt sur une position. Alex connaît l’endroit pour être reculé.

- On appelle Richard et on s’y colle ?

(…)

Nous rejoignons mon collègue devant le poste de police. Il a appelé un certain Tama pour qu’il vienne veiller au sommeil de ses enfants. Pendant qu’Alex patiente dans la voiture, Richard et moi faisons une razzia dans l’armurerie dont j’ai les clés.

(…)

Nous avons laissé la voiture sur un sentier et poursuivons à pied. Nous sommes équipés comme pour partie en guerre. J’ai pris un gilet pare-balles de plus pour Alex en lui offrant le choix de le porter ou pas. Cela peut nous éviter de méchants coups de griffes, mais c’est lourd à porter.

- La tête et le cœur en premier.

Je parle surtout à Richard. Alex a apporté l’espèce de lance que Jansen lui a laissée. J’avais ressenti une vibration en la touchant. Il se peut que cette arme soit plus efficace que nos fusils d’assaut.

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Alex Cormier

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MessageSujet: Re: Tabous et Cryptologie   Tabous et Cryptologie - Page 2 EmptySam 25 Jan 2020 - 2:08



Tabous et Cryptologie


Feat. Brian O'Conner & Richard Turner






Accroupi au-dessus de Brian, Alex ne savait plus comment ramener Brian parmi les hommes. Son regard inquiet auscultait le faciès inconscient de celui que Dick forçait désormais à appeler son ami. Le druide sursauta lorsque ses tympans résonnèrent de la frayeur du mentaliste qui l’entraînait à la renverse. Dans leur chute, Alex eut tout juste le réflexe de passer une main de la joue de Brian à son omoplate opposée, son autre main se retrouvant coincée dans un angle étrange entre les deux hommes. Il fallait admettre que la position générale d’Alex était également un peu ridicule, ayant été projeté par derrière à partir de sa posture accroupie. Le souffle du laborantin coupa instantanément, ainsi que les ronflements de l’ours dans sa chambre, mais la respiration revint au biochimiste bien avant que le tonnerre ne reprenne dans la petite chambre, accompagnée d’un grognement.

Malgré la force et l’étroitesse de l’étreinte qu’il subissait, Alex ramena Brian encore un peu plus vers lui et murmura au creux de l’oreille du phytophone des paroles de réconfort donc il n’avait pas conscience qu’il les vomissait.  La scène laissait même croire que, s’il avait été en position de le faire, il aurait même bercé son ami. Il fallut un moment avant que Brian ne commence à reprendre le contrôle de son corps après la montée d’adrénaline, et un instant encore avant qu’il ne décide de libérer Alex.  Un frisson surprit le biochimiste alors que Brian retrouvait son siège sur le canapé. Le druide resta par terre, s’y asseyant simplement par crainte de ne pouvoir prendre appui sur son bras engourdi, et leva un regard rempli d’appréhension vers celui qui s’était amarré à lui un instant auparavant. Les nouvelles ne pouvaient pas être bonnes.  Soit l’expérience avait été un nouveau désastre et cette fois Alex refuserait la moindre nouvelle tentative, soit…
- Je l’ai trouvé…

-Raconte.
C’était clair et concis.  Tout ce qu’Alex appréciait, mais ne savait généralement pas faire. Quelques minutes plus tard, ils étaient assis à fixer une carte, en espérant parvenir à se réchauffer. Le scientifique espérait ne pas s’être massé la gorge de sa main moite, pour ne pas attirer la sollicitude ou la pitié du policier.  Celui-ci, pour sa part, semblait déjà être prêt à foncer.  Alex comprenait bien qu’ils ne devaient pas perdre la piste, mais il s’inquiétait également pour Brian.

-Tu es certain que ça ira?

Brian était intraitable. Une vraie tête de mule, aurait pesté Janet s’il s’était agit de l’un de ses fils.  Le souvenir de la militaire donna une idée au druide qui se releva comme s’il était assis sur un nid de guêpes.  Il revint rapidement, un liquide ambré au fond d’un verre.

-Bois ça.

C’était un ordre et Alex resta planté jusqu’à ce que Brian ne termine la lampée de cognac, le gratifiant simplement d’une petite anecdote explicative.

-Ma mère m'en faisait boire quand il y avait des hold-ups au marché où j'étais caissier. Pour me ramener les idées en place, qu’elle disait.

Alex avait récupéré l’arme de Jansen, ainsi que le bâton, qui parait la porte du sous-sol, et qui avait appartenu à son aïeul. Ce n’était principalement qu’un objet de valeur symbolique, à ce point, mais il trouvait quelque chose de rassurant dans ce geste. Il avait également récupéré quelques sachets qu’il considérait potentiellement utiles et se retrouva rapidement à patienter devant le poste de police en bidouillant sur son portable, incertain de devoir laisser ses coordonnées à quelqu’un ou non. Finalement, il envoya un message simple à son colocataire, bien qu’il sache que son pouvoir de détection des bestioles en danger était équipé d’une fonction radar.

Le scientifique, blême, avait réquisitionné l’aide d’un agent de la paix pour enfiler le gilet pare-balle. Il préférait encore suer et puer la charogne que de mourir pour des raisons esthétiques.

-Je paie le resto à tous ceux qui reviennent vivants, tenta-t-il infructueusement d’alléger l’atmosphère.

Le laborantin bredouilla quelques mots d’excuses, et s’interrogea intérieurement sur la manière de se décontracter que pouvait avoir les policiers dans de pareilles situations. Il vérifia plutôt une énième fois qu’il avait tout, se sentant incroyablement nu avec ses armes primitives, et entra les coordonnées GPS dans son portable. Ils étaient fin prêts. Il désigna l’une des armes à feu au hasard.

-Je peux en avoir un? Je m’en servirai pas. Juste, je me dis que psychologiquement ça me rassurerais. J’aurais moins l’impression d’avoir "appât" d’étamper dans le front...

Quelques minutes plus tard, ils avançaient à pas feutrés dans le bois.  Richard avait pris place au centre, d’un commun accord suite à sa mésaventure précédente en forêt. Pour le moment, le sentier était suffisamment large pour marcher côte à côte, mais il viendrait un moment où ils devraient piquer à travers les bois. Alex avisa les deux autres et proposa de prendre la tête du peloton à ce moment. Le druide considérait qu’il connaissait le mieux la forêt et qu’en cas de danger, il n’avait qu’à se jeter au sol et laisser les deux autres faire feu au-dessus de lui. Qui plus est, cela évitait de leur empêtrer les mains avec le portable.

:copyright:Codage by Mr. Chaotik from Never-Utopia


Tabous et Cryptologie - Page 2 44efacfdaf62e6a62a56Tabous et Cryptologie - Page 2 Alexby10
Merci Matrim & Chuck!
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Richard Turner

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MessageSujet: Re: Tabous et Cryptologie   Tabous et Cryptologie - Page 2 EmptyJeu 30 Jan 2020 - 9:52




 


Tabous et Cryptologie
FT Alex Cormier & Brian O'Conner


 

Mentir à ses enfants est un art comme un autre. On se perfectionne avec la pratique, on finit par se persuader qu'on agit pour la bonne cause. Et ce quitte à envoyer en l'air toutes les belles lignes de conduite en lesquelles on croyait jusqu'à ce jour.

Richard n'a pas sourcillé en quittant son appartement, laissant Joanie et Troy à leur gardien qui n'a pas perdu de temps pour arriver après un message rapide du père de famille. Dick s'est contenté de parler d'une soirée entre collègues pour expliquer son départ soudain. Une semie-vérité en quelque sorte. Un mensonge moins grave que les autres. Pour ne pas alourdir un peu plus sa conscience déjà bien chargée. Il a vu le doute dans le regard de sa fille, mais a décidé de ne pas en tenir compte. Il se demande combien de temps la gamine sera encore dupe face aux actions en douce de son paternel. Chaque jour il a peur que cette dernière ne découvre le pot aux roses. Que le cousin de Will ne laisse paraître sa nature face à elle. Que Therence lâche à l'interclasse la véritable raison du déménagement des Turner.

Des scènes comme ce moment où Mafdet a mit la main sur un dossier d’enquête censé être secret, Dick ne veut plus en vivre. Il a eu si peur de la perdre, et ne veut plus voir ses erreurs être pointées du doigt de la sorte. Agir sans réfléchir, c'est facile. Assumer ce qui ressemble fortement à des conneries cela l'est beaucoup moins.

Devant le poste de police, le cul vissé sur le capot de son auto il attend l'arrivée de ses deux comparses. Quand enfin ils pointent le bout de leur nez, Richard suit le mouvement sans se poser de question, pénètre avec Brian dans l'armurerie dont son collègue a réussi à récupérer les clés. Le canadien ne se sentait pas de demander une autorisation à leur patron. Stilinski semble se douter de ce que fait le père de famille en dehors de ses heures de travail. Même si Turner sait avoir un comportement exemplaire pendant son service, il n'est pas des plus discrets pour autant. Il pose parfois la question de trop, celle qui amène le doute dans les yeux de ses collègues.

Richard chasse ses pensées moroses de son esprit, secoue la tête avant de tirer à lui un fusil. Un de ceux qui l'a fait se poser des questions lors de sa première visite du post. On lui avait alors parlé de puma, et même si cette explication lui avait semblé un peu loufoque, il n'avait pas daigné chercher si la vérité était ailleurs. Maintenant il sait que les dangers dans les parages résident sous une autre forme, loin de celle d'un animal sauvage qui se serait perdu dans les bois qui entourent la ville.

Les bois. Cette foutue forêt qui lui file les chocottes. Il se demande un bref instant ce qui est le plus haut sur l'échelle de l'horreur entre Lecter et le Crocotta. Les deux ont un régime alimentaire des plus particuliers. Finir becté par l'ennemi reste la pire des fins que Dick puisse imaginer.

-Tout va bien se passer.

Brian lève la tête, le fixe un bref instant. Le canadien ne sait pas qui de lui ou son collègue il vient de tenter de rassurer.

[...]

Il achève d'enfiler son pare-balles. Se force à ne pas regarder en direction des bois. Ce n'est pas la peur qui le fait agir ainsi. Juste des souvenirs.

En fait si, c'est sûrement de la peur. Mais ce sentiment pousse à rester prudent, et donne champ libre pour le courage. Il n'y a rien de plus imprévisible qu'un homme qui part vers le danger sans avoir peur de ce dernier.

-Cœur et tête. On tire pour tuer, c'est bon pour moi.

Il resserre sa prise sur l'arme qu'il tient contre lui. Alex a emmené cette drôle de lance dont il a déjà parlé. Près de lui, son collègue aide le druide à enfiler son gilet. Un peu de prudence n'a jamais fait de mal à personne. Richard tente une petite blague, pour détendre l’atmosphère en réponse au trait d'humour dont vient de faire preuve son compatriote.

-J'adore la bouffe mexicaine.

La promesse d'une part de nourriture trop grasse, trop salée et trop épicée ne suffirait sans doute jamais à éloigner tout danger mortel, mais en tout cas parler d'un après bataille réchauffe le cœur du père de famille. En quittant son appartement, il avait refusé de penser que peut être, il ne reviendrait jamais. Cela aurait transformé son départ en un geste totalement irresponsable. Ses gamins ont déjà été abandonnés par leur mère, ils n'ont pas besoin que leur paternel leur inflige ça à son tour.

Alex prononce le mot appât en demandant s'il peut avoir une arme lui aussi. Soudainement Dick s'en veut, il a été un con de haute catégorie ce jour là. Sa colère de s'être fait ainsi berner, la peur de savoir qu'on pouvait vouloir mêler Mafdet à toute cette histoire, ses mots ont dépassé ses pensées. Il  serre les dents, n'ose lever les yeux vers le druide. Se faire rappeler ses erreurs n'est jamais une bonne chose. Et l'instant ne semble pas propice aux excuses. Même si Alex parle de ne pas se servir de l'arme, Dick souhaite tout de même s'assurer que ce dernier saura l'utiliser en cas de besoin.

Il attrape un modèle des plus classiques, le montre au druide. Visiblement ce dernier se moque de l'arme qu'on va lui mettre entre les mains. Le père de famille vérifie que l'objet est bien chargé, puis demande. Soucieux malgré lui, inquiet du bon devenir de cette idée.

-Tu sais t'en servir ?

Une réponse négative du druide se fait entendre. En temps normal cela suffirait à Richard pour mettre fin immédiatement à cette discussion. Mais il doit bien avouer que lui aussi est rassuré à l'idée que l'autre soit armé. Avec quelque chose de plus conventionnel qu'une lance mystique et un bâton. Ébauche de sourire aux lèvres, à grand renfort de pédagogie et de sympathie naturelle, il entreprend d'expliquer à son comparse comment se servir d'une arme à feu. Juste au cas où.

-Ça veut pas dire que tu vas t'en servir. En espérant même que tu ne seras jamais dans une situation qui exigera que tu le fasses.

En tout cas plus jamais après cette nuit. Brian est prêt pour le départ. Les trois hommes ne prononcent plus un mot, se mettent en mouvement. Dick à la place du milieu. Celle du trouillard lui souffle la petite voix mesquine qui loge sous son crâne. Cette garce n'a peut être pas entièrement tord. Mais quand le moment sera venu il ne fuira pas le danger. Personne ne l'a forcé à venir, c'est même lui qui s'est imposé.

[...]

Il n'a sursauté que deux fois. Un lapin l'a presque fait crier comme une fillette en sortant d'un fourré alors qu'ils commençaient leur marche. Pan Pan a bien failli se faire tirer dessus. Le second sursaut c'est quand un de ses pieds s'est accroché dans une racine et qu'il a failli aller biser le sol. Ses comparses ont eu la bonté de ne pas noter son étrange comportement. Ils sont suffisamment conciliants pour ne pas faire savoir à Richard que ses défaillances le rendent ridicule dans une pareille situation.

Pour ne plus se sentir aussi impressionné par ce lieu, il fixe le dos de son collègue. Se fie entièrement à se dernier qui est le meilleur des guides qu'ils auraient pu dégoter. Sans lui la présence dans les environs de cette chose qu'ils sont en train de traquer ne serait même pas connue.

Ils ont ralenti leur cadence au fur et à mesure de leur progression à travers les bois. Le vent siffle entre les branches ce qui ne fait qu'augmenter l'ambiance lugubre les lieux. Puis un son, qui lui n'a rien à voir avec le bruit du vent se fait entendre. Immédiatement Richard se fige, son arme portée devant lui, de manière à pouvoir réagir rapidement si la grosse erreur de la nature venait à se montrer à eux. Quelques mots prononcés par son collègue lui confirment que oui, l'instant est venu de prendre les armes. Aux aguets, Richard attend le moment où ils vont devoir vaincre. Périr cette nuit n'est pas une option envisageable.







   

Codage de Liiloux




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MessageSujet: Re: Tabous et Cryptologie   Tabous et Cryptologie - Page 2 EmptyMer 5 Fév 2020 - 13:26


Tabous et Cryptologie


Feat : Alex et Richard




Alex demande de l’aide pour serrer son gilet pare-balles. Quand on n’en a jamais porté, sans quelques explications, c’est vite désagréable et gênant. D’un geste rompu par l’habitude, je desserre les sangles récalcitrantes pour les fixer de manière homogène. Je n’ose pas croiser son regard. Je me sens responsable de lui et j’imagine qu’il en va un peu de même de la part de Richard. C’est notre fonction, flics, ex-soldat, notre vie est dédiée aux autres avec tout ce que cela apporte de heurts, de reconnaissances ou de haines. Toutefois, mes gestes restent fermes, le corps d’Alex oscille à mes sollicitations pour retrouver son équilibre quand mes mains se retirent de son armure.

- Je paie le resto à tous ceux qui reviennent vivants.
- J'adore la bouffe mexicaine.
- Ça m’va aussi. Tant qu’on ne m’oblige pas à manger du chou fleur…

Mon père adorait, j’ai fini par avoir une aversion pour ce légume en réaction contre celui qui a pourri mon enfance d’un non-amour. Par chance, en mer à la Navy, ils évitaient tous les aliments qui pouvaient causer des troubles digestifs. Je vérifie mon fusil d’assaut, les munitions. J’ajuste mon gilet pare-balles pour ne pas être gêné pour dégainer mon arme de service, puis resserre la sangle qui plaque un poignard contre ma jambe droite. J’ai une trouille bleue, c’est normal, c’est salutaire. J’espère simplement que cela ne va pas me faire perdre mes moyens.

- Je peux en avoir un ? Je m’en servirai pas. Juste, je me dis que psychologiquement ça me rassurerait. J’aurais moins l’impression d’avoir "appât" d’étamper dans le front...

Alex… On nous avait enseigné un truc à la Navy, une astuce pour canaliser sa peur, pas pour l’annihiler, car elle est indispensable pour survivre. Il fallait se concentrer sur le point positif de sa mission. À l’armée, il s’agissait de sauver son pays, ici… Je serais heureux qu’Alex me paie ce restaurant. Je vais visualiser ça : lui content de nous payer à manger. Alex avec un sourire soulagé et non crispé comme maintenant. La lueur de nos lampes le rend encore plus blême. Je donne la direction et nous nous enfonçons dans la forêt à la lueur de nos Maglites.

Richard marche entre nous. Je ne me moque pas de mon camarade, ce qui rode dans ces bois n’est humainement pas envisageable. Je pensais avoir vécu pas mal de situations extrêmes avant mon arrivée ici, me retrouver face à un monstre de trois mètres de haut que mes balles chatouillaient à peine m'a fait un terrible choc. Je lui avais méticuleusement plombé les yeux et les oreilles, le rendant sourd et aveugle pour que Shepherd et Amaro l’attaquent. Quand Richard crie pour un lapin qui détale, je ne dis rien. Alex fait de même, alors qu’il ne doit pas être plus rassuré.

(…)

La nature devient comme pétrifiée, le flux des plantes se tarit au fur et à mesure qu’on avance. J’ai activé mon don, sans créer de vent, je scrute l’air qui nous entoure, son flux et sa texture, surtout ce qui se trouve devant Alex qui ouvre la marche depuis un moment, Richard toujours entre nous. Comme ça je pourrais alerter en cas d’infimes mouvements si nos yeux nous font défaut dans cette nuit bien sombre sous les frondaisons des arbres. Puis le vent se lève.

- Ce n’est pas moi.

Je préfère préciser, mais nul besoin car un bruit absolument inhumain se fait entendre. Un frisson de terreur me traverse et me fait vaciller : les plantes hurlent, mais je suis le seul à les entendre. Dick a épaulé son arme, je fais pareil. Je me décale lentement sur la droite, Dick fait de même sur la gauche.

- Alex, pose un genou à terre. Tiens-toi prêt à bloquer cette chose avec ta poudre de sorbier.

Quand j’arrive à sa hauteur, ma main gauche lâche brièvement le canon de mon fusil pour serrer doucement son épaule et lui insuffler du courage. J’ai calé ma Maglite au canon de mon fusil et balaye l’espace devant moi. Les vieux réflexes reviennent, mes appuis sont stables, mais légers pour bouger rapidement au cas où.

La monstruosité apparaît, partiellement éclairée par les ronds de lumière de nos lampes elle est encore plus effrayante. Je ne m’attarde pas sur sa gueule immonde à plusieurs rangées de dents comme les requins, la porte d’un enfer monstrueux : l’estomac d’un prédateur. Je tire deux fois là où doit se trouver son cœur, Dick tire aussi de son côté. Mais le monstre s’ébroue comme après de simples piqûres.

- La tête, faut viser la tête, son cœur est pas à gauche ou il en a plusieurs !

Le Crocotta bondit, il se mange le mur invisible créé par Alex, mais le druide n’a pas le temps de terminer son cercle que la bête dévie, change de direction à une vitesse hors norme, nos yeux n’arrivent pas à la suivre. L’air qu’elle déplace me fait regarder sur ma droite. Le monstre est intelligent et rapide. Je n’arrête pas de tirer, toutes mes balles ne lui rentrent pas dans le crâne tant il bouge vite, mais je suis certain d’avoir fait mouche cinq fois. Ça avait au moins fait reculer la bête du Gévaudan, mais le Crocotta continue de me foncer dessus. J’entends les autres hurler. J’ai reculé un pied pour encaisser le choc inévitable. Je continue de tirer, j’ai basculé mon arme en automatique. Je termine de vider mon chargeur quasiment à bout portant quand je bascule en arrière, les deux pattes griffues du monstre sur mes épaules.

Je repousse sa gueule en tenant mon fusil en travers de sa gorge. A bout de bras malgré la douleur sur mes épaules. Je n’arrive pas à me concentrer pour le repousser d’une rafale de vent. Nous sommes trop proches, cela m’impacterait aussi. J’entends tirer, Richard certainement, Alex peut-être. Je fais bien la distinction entre les balles qui se perdent et celles qui rentrent dans ce corps monstrueux taillé pour la chasse : épaules larges puissamment musclées, corps effilé pour la course. Criblé de balles, le Crocotta ne perd pas son énergie. Je hurle une première fois quand l’une de ses pattes arrière m’entaille la jambe en profondeur. L’odeur de mon sang semble l’exciter. Ses griffes enserrent mes épaules de plus en plus fort. Elles ne percent pas le gilet, mais la pression me fait hurler à nouveau de douleur. Mon fusil coincé entre mon corps et celui du monstre pour le repousser est inutilisable.

Puis je sens quelque chose craquer dans mon épaule gauche sous la pression des griffes. Seule la gueule du monstre qui se rapproche de la mienne m’évite à ne pas tomber dans l’inconscience, les cris de mes amis aussi. Ils s’acharnent, je sais qu’ils font ce qu’ils peuvent. J’ai lâché mon fusil et tiens le monstre au cou de la main droite, mon bras gauche inerte repose contre mon torse. J’ai verrouillé l’articulation de mon coude, mais je ne vais pas tenir longtemps. Je tente d’en appeler à mon don, un vent s’agite, mais il ne fait que bouger la poussière, la douleur me vide de mon énergie et de ma concentration. Mon coude commence à plier. La gueule du monstre se rapproche avec son haleine fétide, sa bave immonde coule sur mon visage. J’ai beau serrer de toutes mes forces son cou et sa fourrure rêche, mais la bête ne semble pas avoir besoin d’oxygène. Le Crocotta appuie à nouveau sur ma clavicule cassée, la douleur me fait lâcher prise. C’est la fin.

Je sens le monstre sursauter, se tordre et hurler à son tour. Il pèse une tonne. Nouveau mouvement, nouvelle torsion sur l’os cassé, je plonge dans le néant.


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Alex Cormier

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MessageSujet: Re: Tabous et Cryptologie   Tabous et Cryptologie - Page 2 EmptyJeu 13 Fév 2020 - 3:40



Tabous et Cryptologie


Feat. Brian O'Conner & Richard Turner






Le corps non seulement droit, mais raide, Alex se berçait sur ses jambes au rythme des ajustements de Brian, malgré ses tentatives pour y résister.  Il fixait les doigts habiles qui ajustaient l’armure à son corps, comme s’il aurait pu apprendre par mimétisme ce qui tenait de la rigueur de l’entraînement et de la force de l’habitude. Il tenta bien d’accrocher le regard du policier, dans l’espoir de lui offrir un sourire reconnaissant, mais celui-ci passa à autre chose sans en laisser l’occasion au druide, qui se contenta ensuite de pouffer à la mention du légume.  Si c’était là la seule condition, aussi surprenante fusse-t-elle, ils n’étaient pas trop mal barrés.

Ce fut Richard qui s’occupa d’armer Alex.  Le laborantin blêmit dès qu’il sentit le poids de l’arme dans ses mains. Un faible «Non» effleura ses lèvres lorsque son compatriote voulut connaître les compétences du pacifiste qui eut aussitôt droit à un cours à toute vitesse. Le crâne congestionné par cet amas d’infomations auxquelles il était naturellement réticent, Alex se concentra sur ce qu’il considéra comme essentiel, à savoir principalement ce qui tenait de la sécurité de ses "potes" et de lui-même.  S’il venait à faire feu et devoir recharger, il espérerait se rappeler comment.  Sinon, un bon coup de crosse devait faire voir des étoiles même à un cannibale, non?  Comme si leurs pensées suivaient un cours parallèle, Richard voulut rassurer Alex.

-C’est Beacon Hills, s’entendit-il répondre d’un ton bien plus lugubre qu’il ne l’aurait espéré.  Cette fois-ci, au moins, il parvint à accrocher le regard d’un policier, l’aîné, pour lui offrir un sourire crispé, mais authentique.

Alex crut que son coeur l’avait lâché lorsqu’un lièvre avait fait sursauter Richard. Lui-même avait dû résister à son envie de prendre ses jambes à son cou et, au final, tout le monde poursuivit le chemin sans en faire de cas. Si personne n’en parlait, ça ne serait simplement jamais arrivé.  Par contre, lorsque le… était-ce un hurlement ou un fracas? Lorsque ce son se fit entendre, donc, le trio parvint à réagir avec sang-froid.  Avec professionnalisme, pour le deux tiers du groupe. Avec confiance en les deux policiers, pour le tiers restant. Le druide hésita, sur place, son regard tentant de percer les ténèbres d’où avait semblé provenir le son. Préférant ne pas regarder derrière lui, il n’osait pas demander d’instruction, et elles vinrent heureusement d’elles-mêmes. Alex obtempéra avec une rapidité qui trahissait son anticipation. La main à la ceinture, le druide attendait le moindre signe de la présence de la bestiole pour l’emprisonner.

Comme si le destin avait décidé d’épargner son tempérament impatient, l’horreur leur apparut bientôt en face. Une monstruosité innommable, issue des cauchemars d’un enfant beaucoup trop imaginatif; véritable frayeur sur pattes. Quelque chose lui rappelait la créature qu’ils avaient terrassé, avec les Gardiens. La terreur qu’elle instiguait, certainement.  Pourtant, contrairement à la chimère, elle n’avait ni cette aura mystique, ou envoûtante, issue de son sang de dryade, ni cette neutralité comme éloignée, comme vide, que le druide avait à peine eu le temps de reconnaître, sans parvenir à l’identifier, chez Weizerling. Le crocotta émanait une forte aura de froideur et de putridité, à en donner la chair de poule au druide sensibilisé qu’Alex était. Une distinction finale : la chimère restait davantage humanoïde que la bête devant eux. Le canadien s’en demanderait plus tard s’il réussirait un jour à dormir de nouveau.

Tétanisé, Alex ne réalisa pas immédiatement qu’il avait figé son geste, qu’il s’empressa de poursuivre.  Le crocotta se prit la barrière en pleine poire, mais sembla trouver une faille dans le cercle, probablement due à l’hésitation, et donc la peur, du biochimiste. Il tenta bien de réparer son erreur, mais il était déjà trop tard, et c’est le coeur serré que le druide constata que la créature ne lui était plus visible.  Les coups de feu se poursuivaient toutefois, signe que quelqu’un avait pu la suivre du regard. Si la bête était si agile, il valait mieux se protéger, songea-t-il finalement. Alex jeta une poignée de poudre de sorbier à ses pieds, puis à ceux de Richard, lui adjurant de rester à l’intérieur du liséré scintillant. C’est en se tournant vers Brian qu’Alex comprit pourquoi son compatriote n’avait pas semblé l’écouter et hurlait plutôt en direction de l’ex-marine. Le druide ajouta sa voix à la sienne en une litanie de dénégations et d’injures lorsqu’il réalisa que Brian jouait désormais le rôle de proie. Il se saisit de l’arme à feu posée au sol et défit la sûreté sans même y réfléchir. Il ne tira pas immédiatement, de crainte de n’atteindre le mentaliste.

Les imprécations du druide firent soudainement place à un hurlement à s’en arracher l’âme lorsque le choc se fit, et que le crocotta fit basculer Brian, l’entraînant avec lui dans sa chute au sol. Si ce n’était de la position de la bestiole, qui laissait croire que sa proie lui résistait d’une manière ou d’une autre, et lui donnait du fil à retorde, Alex n’avait aucun angle de vue sur le policier et il lui était donc impossible de connaître son sort. Le doigt sur la gâchette, Alex déchargeait sa haine, autant que les munitions de l’arme, sur le monstre qui tentait d’arracher la vie de Brian.  Ils avaient dit qu’ils mangeraient mexicain à trois. Pas à deux. Le mur de chair rendait Alex téméraire, confiant de ne pouvoir atteindre celui qu’il espérait aider.

À chacun des hurlements de Brian, Alex s’était avancé d’un pas, ou deux.  Il craignait pour sa vie, mais tant qu’il pouvait crier, tout n’était pas perdu, n’est-ce pas? C’est lorsque Dick le héla par son nom pour le rappeler à l’ordre qu’Alex réalisa qu’il avait fait un mètre hors de son cercle protecteur. Il s’y réfugia, laissant tomber au sol l’arme à feu lorsqu’il vit étinceler la lame métallique forgée par Jansen. Le canadien se contenta d’insuffler puis d’expirer par les naseaux, pour se redonner un peu de contenance, et saisit la lance en jurant : se rapprocher du crocotta n’était pas ce que lui conseillait ses instincts. Il se sentait à une fronde près d’une reprise de David contre Goliath alors qu’il sprintait vers la bête. Le scientifique parvint à planter la lame dans le flanc de la bestiole, qui se cambra de douleur, un vagissement protestataire en réponse à ce que lui infligeait le poignard. Alex savait que c’était suicidaire, mais il ne pouvait pas sciemment laisser périr Brian sans ne rien y faire. La lance ressortit de la chair, une tache poisseuse sur son sillon, et se replanta quelques pouces plus loin, à la recherche d’un organe vital, ou d’une effusion suffisante.  Le mastodonte manqua de s’effondrer sur le policier américain, et Alex renfonça la garde encore un peu pour le pousser plus loin.  La bête tressaillit et s’effondra à demi sur Brian.

C’est alors qu’Alex réalisa le silence de son ami.  Plus angoissant encore que ses cris de douleurs; aussi terribles que son absence de réponse, quelques heures plus tôt, lorsqu’il avait failli disparaître dans la flore. C’était comme si les entrailles d’Alex venaient de se volatiliser, tant il semblait soudainement vide à l’intérieur. Un regard suffit pour confirmer que Brian était inconscient et, avec une véhémence renouvelée, le druide effectua une troisième ponction. Cette fois, le crocotta semblait s’être complètement désintéressé de l’homme évanoui au sol. Le biochimiste ressortit la lance pour répéter l’opération, des sueurs froides lui roulant sur le front alors qu’il réalisait qu’il était devenu la principale cible du prédateur. Lorsqu’il retira la lame pour la plonger une quatrième fois dans le corps gigantesque, Alex remarqua que les premières plaies semblaient s’être nécrosées.  Brian avait eu raison!

Toutefois, cet instant d’inattention coûta cher au druide : la créature avait eu le temps de balancer l’une de ses pattes contre la lance au moment où elle ressortait de la chair, envoyant valser la tête de l’arme en direction de Richard.  Le cadet de la troupe se retrouva donc avec un bâton tronqué dans les mains. Il s’en servit pour bloquer un coup de griffes, reculant d’un pas.

-Dick! La lame l’empoisonne! tenta-t-il tout de même de communiquer à son allié, en esquivant une nouvelle attaque.

Alex voulut profiter du léger avantage que lui donnait son esquive pour faire trébucher la créature d’un coup de bâton entre les jambes, mais il avait négligé le manque de souplesse que lui conférait le gilet pare-balle.  Il se retrouva donc plutôt empâté, ne parvenant qu’à écorcher un mollet de la bête avant de se prendre un coup de paluche en plein torse.  Le souffle coupé, Alex rata quelques inspirations alors qu’il était propulsé quelques mètres plus loin, où un arbre vint l’intercepter.

Tout devint noir pour ce qui lui sembla n’être qu’une fraction de seconde, puis ses sens lui revinrent comme en grésillant. À la manière d’un vieux téléviseur au mauvais poste, les stimulis n’étaient qu’une neige, qui s’allégea en une voie lactée de points étincelants dans son crâne, comme des épingles qu’on lui aurait planté à travers les méninges. Lorsqu’il reprit conscience de la situation dans laquelle il se trouvait, Alex voulut se relever pour poursuivre ce qu’ils avaient commencé.  Aussitôt qu’il posa la main par terre pour prendre appui, il eut l’impression que le sol se déroba, glissant sous sa main, et il manqua de s’y affaler. Le druide cligna d’un œil pour chasser les abeilles qui lui résonnaient aux oreilles.  Richard était toujours là.  Il devait lui dire de fuir, d’aller chercher des renforts.  Le manoir n’était pas très loin. C’était la meilleure solution. Le repli stratégique. Revenir en force.  Ils l’attendraient, patiemment. Oui, c’était ce qu’il y avait de plus logique.  Pourquoi diable sa mâchoire refusait-elle d’obtempérer, ne se contentant que de murmurer des borborygmes, jusqu’à ce qu’il ne parvienne à pousser une supplique, destinée au vancouverois.

-Brian. Aide-le.

Sauve-le, lui d’abord, aurait-il voulu dire.  Il fallait que quelqu’un terrasse la bête et venge la souffrance qu’elle avait causée, mais il fallait surtout que Brian vive.

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Tabous et Cryptologie - Page 2 44efacfdaf62e6a62a56Tabous et Cryptologie - Page 2 Alexby10
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MessageSujet: Re: Tabous et Cryptologie   Tabous et Cryptologie - Page 2 EmptyMer 19 Fév 2020 - 13:56




 


Tabous et Cryptologie
FT Alex Cormier & Brian O'Conner


 

Maglite calée au canon de son arme, il balaie les alentours, ne veut pas louper l’apparition de cette chose dont ils sont venus régler le compte. Trois hommes contre une bête dont au final, ils ne savent pas grand chose. Cela pourrait paraître un peu fou, mais pas autant que de prendre le risque qu'elle ne s'attaque à des civils, des innocents, ceux que Dick s'est juré de protéger en prenant l'uniforme.

Il n'a pas le temps d'inspirer pour se préparer au pire que ce dernier leur apparaît déjà sous les yeux. Grosse méchante erreur de la nature, si Richard lui avait donné ce petit nom, c'était pour tenter de tromper sa terreur. Mais quand le crocotta leur fait face, il se dit que c'était peut être trop doux pour le décrire. Trop de dents. Trop de puissance qu'il parvient à deviner sans même avoir besoin de se confronter au monstre. Sans perdre de temps, il tire, suit les indications données par son collègue. Tête ou cœur, on vise pour tuer. Car c'est une des seules options finales à cet affrontement, et le père de famille se refuse à imaginer l'autre possibilité qu'il leur resterait si ce n'était pas eux qui parvenaient à vaincre ce soir.

Les balles fusent, mais tout cela semble ne rien faire à la bête, sauf peut être l'agacer un peu, pour lui donner encore plus d'entrain dans sa chasse à l'humain. La seule réponse que donne Dick à Brian, c'est l'urgence. Nerfs en feu, il lève son arme et vise à présent la tête de la monstruosité. Inlassable, comme persuadé que même si cette balle qui lui a pourtant semblé faire mouche n'a eu aucun effet, la prochaine parviendra à son but, c'est certain.  

Pourtant une distraction se fait une place dans sa cervelle, lui retire une partie de ses belles espérances. Le crocotta s'est trouvé une proie. Peut être a t-il juste comprit que ce groupe était fort car les membres en étaient soudés ? Le monstre fonce sur Brian et c'est pour laisser la panique s'exprimer par sa bouche, pour énoncer la pire des évidences que Dick se met à hurler.

-BRIAN ! FAIS ATTENTION !

La panique parle, plus que la logique. Son collègue sait certainement sans que Richard n'ait besoin de le lui rappeler qu'il doit rester sur ses gardes. Le père de famille ne cesse de tirer dans la tête de cette horreur que rien ne semble stopper. Les choses s'accélèrent tout comme le rythme du cœur du canadien. Sa terreur trouve écho dans celle d'Alex qui semble oublier ses propres ordres. Rester protégé par cette poudre censée servir de bouclier ne devient plus une priorité. C'est secourir Brian qui se perd en hurlement de douleur qui passe au dessus de tout le reste. Richard hésite, puis finalement finit par lui aussi franchir cette barrière. Hors de question de laisser ces deux hommes aller seuls au devant du danger. Pas en cet instant où Brian s'est tût, ne rendant sa position que plus inquiétante encore.

Le druide se jette sur le monstre, sa lance à la main. Tel un valeureux chevalier partant vaillant au devant du dragon pour protéger une princesse en détresse.

La lame s'enfonce dans cette bête atroce qui deviendra certainement la compagne de Lecter dans les cauchemars de Richard. Plus un son ne se fait entendre, Dick a stoppé ses tirs, trop effrayé par l'idée de toucher un de ses amis. Il refuse cette idée qui éclot dans sa caboche et qui ne fait que prendre de l'ampleur alors que cette situation risquée dans laquelle ils étaient prêts à plonger il y a encore quelques minutes n'a de cesse de tourner à la catastrophe. Ses enfants, il veut les revoir ce soir. Refuse que ses derniers mots pour eux n'aient été rien de plus qu'un nouveau mensonge. Les petits le croient en train de boire une bière avec un collègue. Ils l'attendent, et demain matin seront au garde à vous pour prendre leur petit déjeuner. Mafdet ne sait même pas qu'il est ici, en train de risquer sa peau, en train d'assister impuissant à ce qui semble être une fin.

Dents serrées, il se refuse à prononcer un mot, alors que sous ses yeux, les cartes changent de main. Contre toute attente, c'est cette arme, cette lance étrange aussi mystique que de la poudre de perlimpinpin qui parvient à blesser cette chose que les armes à feu n'ont fait qu'agacer. C'est une exclamation de joie qui échappe au père de famille face à ce qui ressemble à un début de réussite.

-Bordel Alex ça fonctionne !

Tout cela ne ressemble certes qu'à une demie victoire, en effet il est bien compliqué de juger de l'état de Brian tant qu'aucun d'entre eux ne sera assez proche de lui pour vérifier s'il est toujours en vie. Mais Richard refuse de penser au pire. Il veut ce repas à trois, une motivation de plus pour que ce soir, chacun des membres de leur drôle d'équipe rentre chez lui. Ce cri de joie se retrouve pourtant porteur de mauvaises choses, le karma leur en veut. D'un coup de patte l'abomination envoie valser la lance, la brise. Dick reste stupéfait une fraction de seconde, puis se jette sur les restes de l'arme échouée à quelques pas de lui. Du regard il jauge cet objet, si fort et si anodin à la fois. Comme venu d'un autre monde. Une arme qui ne devrait pas exister, pour lutter contre cette chose qui n'aurait jamais dû voir le jour.

Le père de famille ne met pas longtemps à troquer cette arme contre celle qui lui est de toute façon inutile. Les balles ne tuent donc pas tout ce qui peut marcher sur cette terre. C'est effrayant comme constatation, comme tout ce que vit le canadien depuis qu'il est arrivé dans cette ville qui semble vouloir sa peau. En 17 ans de carrière, il a l'impression de ne jamais avoir autant souffert de malchance que durant ces quelques mois passés à Beacon Hills. Même le quartier de son enfance, celui qu'il nommera toujours son chez lui, est une promenade de santé en comparaison avec ce bled paumé dans le trou du cul de la Californie.

Le Crocotta confond Alex avec une pinata géante, le secoue puis finalement l'envoie valser contre un arbre. Encore un peu plus de fureur qui prend doucement la place de la terreur dans le bide du flic. Voir ses compagnons chuter les uns après les autres face à l'ennemi n'est pas une vision plaisante. Richard laisse son regard glisser vers la lame qu'il tient à présent fermement. Pense à sa dernière virée en foret, rien de bien glorieux. Il n'est définitivement pas fait pour les joies de la vie en plein air. Mais s'il a pu aider Will face à Lecter en mettant ce dernier KO quelques instants, il se doit de faire de même pour sauver les deux hommes qui ont bien voulu de lui dans leurs pattes. Il tend une jambe en arrière, prend un peu d'élan, autant que le lui permet la distance qui le sépare de cette chose, puis finalement se jette sur le monstre.

C'est le début de ce qui ressemble à un mauvais rodéo. Le flic s'accroche à la bête, tente de ne pas chuter, complètement conscient qu'une telle maladresse causerait sa perte. Mais le monstre rue, essaie de désarçonner ce gêneur. Un hurlement rageur quitte la bouche de Dick quand il sent des griffes transpercer le tissu épais de son jean, puis mains tendues, il enfonce la lame dans le crâne de la bête. Le résultat ne se fait pas attendre bien longtemps. Le crocotta devient comme fou, plus encore qu'il ne l'était il y a quelques instants. Le fait de sentir sa mort proche nourrit sa défense d'un souffle nouveau, alors que les grognements de l'animal se font plus terrifiants encore. Un dernier salut à la vie plein de fureur, refus de cette fin irrémédiable.

Richard tangue de plus en plus sur son perchoir improvisé fait de muscles et de colère. Sèchement, dans un geste nourrit par la hargne il retire la lame. Ce n'est plus de la rage qui emplit les hurlements de la chose dont il est en train de causer le trépas, mais uniquement de la douleur. Trois petits humains seront ce soir la cause de sa déchéance. Quand la lame revient dans les chairs, taquine la cervelle du monstre, ce dernier lâche prise. Dans un grognement sourd, il se laisse chuter au sol, sous le regard catastrophé de Dick qui comprend où il a fauté dans sa manœuvre. Il va finir écrasé par ce mastodonte s'il ne réagit pas rapidement. Habité par cette peur nouvelle, celle de terminer aplatit comme une crêpe par leur ennemi, Richard bouge, tente de descendre de son perchoir. Puis geint quand son dos s'écrase au sol, et que fatalement l'autre finit par lui tomber dessus.

-Saleté. Tu fais chier même une fois mort.

Il gémit, toutefois heureux de s'en sortir aussi bien. Une partie de son corps n'est pas bloquée par l'emprise de celui qui n'a même plus la force d'émettre le moindre son. Mais le père de famille ne peut s'empêcher de douter, de craindre un retour en puissance de l'ennemi. Et si tout cela n'était rien d'autre qu'une feinte de cette chose ? Un instant de calme avant que la bataille ne reprenne. Ni lui, ni ses amis ne sont en état de se relever pour faire face a une telle situation.

Richard fixe les étoiles qu'il parvient à voir à travers la coupole formée par les arbres au dessus de leurs têtes, avant de finalement se mouvoir, poussant le crocotta qui continue à jouer au mort. L'abomination est lourde, et s'extirper de sous sa carcasse est laborieux. Quand enfin il y parvient, le canadien lutte pour reprendre son souffle. Puis reprend la lame, la tire à lui. Assène un nouveau coup. Suivi d'un autre. Puis bien vite il perd le compte, alors que malgré tout, le monstre reste muet. Sa colère, sa terreur et sa joie de se savoir en vie se mêlent, créent un obscur mélange de sentiments qui rend ses pensées folles. Primaire, il a besoin de lutter encore et encore contre cette chose morte qui ne peut pourtant plus lui faire de mal. Des larmes brillent sur ses joues, déroulent la pente de son visage aux traits nettement dessinés. Du soulagement. Quand du coin de l’œil il voit une masse au sol, il reprend petit à petit pied. Ses amis sont là, ses amis ne vont pas bien. Ils ont besoin de lui, pas d'un fou qui s'obstine à tuer un cadavre, encore et encore.

Il relâche son arme, tout en pensant qu'il ne faudra pas l'oublier derrière eux. Si grâce à elle ils sont parvenus à venir à bout de cette horreur, il ne fait pas de doute qu'elle pourrait aussi se montrer utile dans d'autres situations. Dick délaisse la masse morte, sans un regard pour ce crâne qu'il a réduit en charpie à force de fous assauts répétés. Puis sans perdre plus de temps, il fonce vers Brian. Laisse son regard couler sur les blessures de ce dernier. D'une main hésitante et à la fois volontaire, il vérifie le pouls de son collègue. Puis sourit, soulagé quand un battement régulier se fait sentir sous la paume de ses doigts couverts d'un sang qui n'est pas le sien.

Doucement il appelle, une des mains de l'ancien soldat serrée dans une des siennes.

-Hey mon pote c'est bon. Réveille toi. T'es trop lourd pour que j'te porte.

Il tente de rire, de faire rire l'autre qui doucement remue. Sous les paupières de Brian, ça bouge. Preuve que ce dernier est sur le chemin de l'éveil. C'est sans ouvrir ses yeux clairs sur la nuit que le flic parle. Marmonne. Trop faiblement pour que Dick ne puisse l'entendre clairement. Le père de famille se penche au chevet de son collègue, puis chuchote à son tour.

-Plus fort mon vieux. Je suis plus de première jeunesse et je deviens un peu dur de la feuille.

Cette fois, Brian ouvre les yeux. Sa douleur est inscrite sur son visage, mais ses mots sont ceux d'un homme qui s'inquiète pour son ami. Richard ne tente même pas de refréner un sourire quand ce dernier s'enquiert de l'état du druide avant de s'inquiéter du reste.

-Alex s'est mangé un arbre, mais il doit avoir la tête dure. Et la grosse erreur de nature est aussi morte que la mort elle même.

[...]

-Alex réveille toi.

Le scientifique bouge un peu. Dick serre la main de son compatriote dans la sienne, tente de lui insuffler un peu de force, sachant que la prochaine étape pour aider Alex à se réveiller ne saurait être autre chose qu'une bonne grosse beigne.

Doucement mais sûrement, le druide ouvre les yeux à son tour. Le regard hagard, il fouille les environs. Puis ouvre la bouche et manque de faire éclater de rire le père de famille tant sa première inquiétude ressemble à celle qu'a exprimée Brian à son réveil. Dick se contente de lever les yeux au ciel, puis sur un ton amusé rétorque.

-Brian est réveillé et bientôt sur ses deux jambes. C'est marrant, il m'a demandé de m'occuper de toi à son réveil. Marrant et mignon. Vous perdrez toute crédibilité la prochaine fois qu'un de vous osera me dire que vous êtes pas amis.  

Il ne prend pas de gants pour charrier les deux autres. Son cœur est léger, égaillé par la mort du crocotta. Ils sont parvenus à protéger les gens de cette ville. Ont prit des risques fous, mais finalement s'en sont sortis. Quelques os brisés et de grosses frayeurs leurs apprendront peut être la prudence.

-Tu peux marcher ? Je connais un type à l'hosto. Un doc qui posera pas de questions et qui m'en doit une belle. Mais on doit se dépêcher. La clavicule de Brian doit ressembler à un puzzle expert et si on le fait pas réparer rapidement, on devra couper sa bectance au resto.

[...]

Le chemin pour retrouver la voiture a été laborieux à parcourir. Tout en soutenant son collègue autant que possible, Dick n'a pas osé quitter des yeux le druide qui marchait devant eux. Le choc à la tête pourrait mener à des conséquences qu'il ignore comment gérer. C'est une autre des raisons de son empressement à se rendre à hôpital. Une fois tout le monde installé dans la voiture, il s'offre une pause rapide, déjà installé sur le siège conducteur. Il file sur son répertoire, cherche le numéro du chasseur. À son grand soulagement, Douglas ne met pas beaucoup de temps avant de répondre. Sans prendre le temps de jouer la carte de la politesse, Richard se lance. Un poil revanchard.

-Dougy chéri ? C'est l'heure de te distinguer pour faire oublier que tu m'as laissé me faire engueuler la dernière fois. Tu sais ce jour bénit où je t'ai sauvé le cul et que tu m'as abandonné face au vieux comme la vilaine crevure que tu es.

Sur la ligne, ça soupire, marmonne des excuses. Puis demande des explications.

-J'ai des amis avec moi. On va arriver à l'hosto. On a besoin d'un gentil doc sympa qui posera pas de  questions. T'es le premier que j'ai sur cette liste, en fait t'es même le seul. Je te passe un pote et il t'explique.

Il fourre son portable dans les mains de celui qui se trouve sur le siège passager, puis met le contact avant d'allumer les phares. Doucement, il démarre et mène leur petite équipe de bras cassés vers l’hôpital.











   

Codage de Liiloux





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MessageSujet: Re: Tabous et Cryptologie   Tabous et Cryptologie - Page 2 EmptyVen 21 Fév 2020 - 16:54


Tabous et Cryptologie


Feat : Alex et Richard




Je fais un cauchemar dont je n’arrive pas à me réveiller. Je rampe dans une vase obscure, mon paquetage me scie les épaules. Des missions d’infiltration j’en ai fait des centaines, toujours avec la peur de ne pas en revenir. Quel que soit le terrain, le climat ou la météo, un marine avance, quoi qui vaille. Seulement, cette fois-ci, c’est différent, comme si la peur habitait chaque recoin d’ombre, chaque flaque ou je patauge, ou je m’enlise. Ma main est bloquée par un obstacle chaud qui contraste avec le froid qui règne autour de moi.

- Hey mon pote c'est bon.

On me parle.

- Réveille-toi.

Dick ? Que se passe-t-il ? Je tente de bouger, une douleur fulgurante me transperce l’épaule gauche. Tout me revient d’un bloc : le crocotta qui apparaît, Alex qui jette la poudre de sorbier, le monstre qui fonce, mais qui feinte trop vite, bien trop vite. Je me souviens de mes balles qui ont fait mouche comme celle de Dick… L’impossibilité de le tuer.

- T'es trop lourd pour que j'te porte.
- Où est Alex ?
- Plus fort mon vieux. Je suis plus de première jeunesse et je deviens un peu dur de la feuille.
- Où est Alex ? Comment va-t-il ?


Je n’ai pas su le protéger. Ce sentiment est bien plus douloureux que cette foutue épaule ou ma jambe qui me lance.

- Alex s'est mangé un arbre, mais il doit avoir la tête dure. Et la grosse erreur de nature est aussi morte que la mort elle-même.
- Ce n’est pas trop grave ? Vous avez eu le monstre ! Génial !

Dick me réconforte en serrant ma main puis se redresse pour aller au chevet d’Alex. Doucement, je reprends pied. Dans le rayon d’une de nos lampes tombées au sol, j’aperçois la carcasse du Crocotta, inerte. Dans la pénombre, je ne vois pas ce qui l’a achevé. Je reprends mon souffle, fais mentalement l’inventaire de mon corps. Il est évident que j’ai la clavicule de pétée à gauche. Mon épaule droite est douloureuse, mais reste mobile, quant à ma jambe, la plaie faite par les griffes de la bête pulse méchamment. C’est dans ces moments-là qu’on est heureux d’être à jour dans ses vaccinations.

J’entends Dick parler avec Alex. Ils sont dans mon dos, je ne peux pas les voir. Laborieusement, je me mets debout et les rejoins. Alex est sonné, mais en un seul morceau. En quelques mots, on m’explique que c’est la lance de Jansen qui a eu raison du monstre. Je me dis que nous sommes bien démunis avec nos fusils d’assaut. Je regarde Alex avec un sentiment de culpabilité. J'ai merdé.

(…)

Dick a récupéré mon arme et mon sac. Il me sert de béquille sur ce terrain accidenté. C’est laborieux, je me motive à avancer en ne quittant pas des yeux le dos D’Alex qui marche devant. Il ne va pas bien droit, cela m’inquiète.

Voir la silhouette de la voiture sonne enfin le temps du repos. Dick m’installe à l’avant, je colle mon dos au dossier et ferme les yeux. J’écoute Alex s’installer à l’arrière, il garde des propos cohérents, ce qui est rassurant, mais il a mal au crâne. Je sursaute quand Dick me refile son téléphone, je dois expliquer notre état. En phrases hachées, je décris mon état et ce que je sais de celui d’Alex.

Une fois raccroché, je ferme les yeux et me tasse dans la position qui me fait le moins mal. Je réponds par un murmure à une question qui fuse de l’arrière. Je repense à l’attaque, nous n’étions clairement pas prêts. Les erreurs tactiques évidentes me sautent aux yeux. Je m’en veux, car c’est moi le militaire du groupe. Le bilan aurait pu être bien plus lourd. Je pense à Truc et Machin, ça va être galère de m’occuper d’eux. Ils sont restés chez Alex en plus.

(…)

J’ai dû m’assoupir ou somnoler, quand j’ouvre à nouveau les yeux nous sommes devant l’hôpital. Dick parle à un type. Je me dis qu’il ressemble à l’un des acteurs de Game of thrones. Quand il revient vers nous, Dick nous fait un topo et sur la version que nous devons donner si on nous pose des questions : nous nous sommes fait attaquer par un ours alors que nous faisions du camping.

- Pourquoi un ours ? C’est vrai que ça change des pumas…

Dick m’explique qu’un ours en rapport taille-poids se rapproche plus du crocotta et de mes blessures. Je hoche la tête trop embrumée pour réfléchir.

- Un ours, du camping. OK

Nous sommes pris en charge. On me colle sur un fauteuil roulant pendant qu’un interne grimace après avoir regardé les yeux d’Alex avec  une petite lampe. Je n’ai pas le temps de m’en inquiéter que je suis amené en radio : rupture franche de la clavicule. J’évite l’opération, mais je dois attendre un médecin pour qu’il immobilise mon bras de manière à aligner les bouts d’os cassés. On me parle d’anesthésie locale, et d’un bon mois et demi d’immobilisation. Personne ne peut me donner des nouvelles d’Alex. Ambiance hôpital : odeur de désinfectant et d’éther, j’ai échappé à la chemise de nuit qui laisse tout voir de votre postérieur, car ils ne vont pas me garder.

Pendant l’attente, une infirmière me pose une perfusion avec des antibiotiques et un antalgique, puis soigne la blessure de ma jambe. Elle nettoie au mieux. Je serre les dents, elle a fait une anesthésie locale, mais la plaie est profonde. Elle tente de plaisanter pour m’aider à patienter, me promet une belle couture qui ne se verra pas ou peu. Des cernes violets ourlent ses yeux, sa garde de nuit se sent sur son visage fatigué, pourtant elle tente de garder un sourire sur les lèvres. Cela me coûte vingt points de suture. J’ai eu pire, mais on se passe bien de ce genre de chose.

Le médecin arrive, il est prêt à agir. À sa mine, je devine que je vais douiller. Il me demande comment je me suis fait ça, quand il remarque les traces violacées qu’ont laissées les pattes griffues du crocotta.

- Un ours pas content.
- Vous avez de la chance, un ours qui attaque ne lâche pas sa proie.

Je lui réponds par un sourire crispé. Je préfère ne pas donner de détails, le meilleur des mensonges doit être bref et simple. Pendant qu’il prépare son intervention secondée par l’infirmière, je me plonge dans mes pensées et vogue sur ce qu’il s’est passé cette nuit. Je revois l’intérieur cosy de la maison d’Alex, son accueil amical. Je sais qu’on a vaincu la chose grâce à lui, mais je ne peux pas m’empêcher de me reprocher ses blessures. Un mouvement sur mon bras m’arrache un cri. On me présente un masque avec du gaz à respirer. Bon élève, je m’exécute tout en songeant à ce salon chaleureux, la tisane offerte et au sentiment de quiétude qui régnait néanmoins troublée par notre mission.

Je ne regarde pas ce qu’ils font autour de mon épaule jusqu’à ce qu’on me donne un linge à mordre. J’étouffe un cri lorsque le médecin d’un geste rapide et énergique tire sur mon bras puis le ramène contre mon ventre.

- Ne bougez plus, on va bloquer l’articulation comme ça.

J’ai craché le linge et souffle profondément pendant que l’on m’immobilise le bras avec une coque en plastique et des sangles. Nouvelle piqûre près de la clavicule pour m’aider à passer les prochaines heures.

(…)

Efficacité et déshumanisation de l’hôpital, je me retrouve déposé devant chez moi par une ambulance sans pouvoir revoir mes amis ni avoir de leurs nouvelles. Dick n’a pas moufté et s’est inquiété d’Alex et moi, mais je ne suis pas certain qu’il n’ait pas reçu lui aussi un coup. Je sors mon téléphone : batterie à plat. Je jure. La maison est bien vide sans Machin et Truc. Avec des gestes maladroits, je mets mon téléphone à recharger et boitille jusqu’au canapé où je m’effondre. Je n’ai pas le courage de grimper les escaliers. Puis le médecin m’a recommandé d’attendre le lendemain pour me laver. L’atèle passe à la douche. J’aurais le droit de la retirer un peu dans la journée dans trois semaines.

Les bips de mon téléphone me réveillent vers midi. Dick a tenté de me joindre, j'ai plein de messages, il me demande de mes nouvelles. Il me dit qu’Alex est rentré chez lui, qu’il va bien, mais doit rester sous surveillance. Je me contente d’un bref message pour dire que je vais sûrement dormir toute la journée. Je me sens un peu fiévreux, il faudrait nettoyer la plaie de ma jambe, mais la pharmacie est à l’étage, trop loin pour le peu d’énergie qu’il me reste. Je me rendors avec des rêves peuplés de bêtes aux mâchoires impossibles.



© Fiche par Mafdet Mahes


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Alex Cormier

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MessageSujet: Re: Tabous et Cryptologie   Tabous et Cryptologie - Page 2 EmptyJeu 27 Fév 2020 - 17:28



Tabous et Cryptologie


Feat. Brian O'Conner & Richard Turner






Alex retira vivement sa main de celle qui l’enchâssait, lorsqu’il le réalisa. Le sifflet dans ses oreilles était désagréable et venait partiellement couvrir les railleries du poulet. Le druide intégra avec un léger délai les informations. Brian était vivant, son épaule était à plaindre, et ils avaient été promus amis. Bien qu’il avait lancé un regard noir à son compatriote lorsqu’il lui demanda s’il pouvait marcher, Alex eut besoin de sa main pour se relever sans aller cueillir des brins d’herbe par le nez. Trop concentré à contenir les pulsations de son cerveau à l’intérieur de sa boîte crânienne, le laborantin ne rechigna même pas à l’idée de consulter un médecin, ni ne fouilla en jouant les moralisateurs curieux à la mention de l’absence de questions de celui-ci. Il se contenta de reprendre le poignard que Richard lui tendait et fit un sourire groggy à ses deux compagnons. Il prit ensuite la tête de la marche, les yeux quasiment clos pour parvenir à regarder son portable sans en être complètement ébloui. Le manitobain s’efforçait de marcher aussi droit et naturellement que possible, malgré les difficultés que représentaient le terrain ainsi que ses étourdissements.

Lorsqu’il vit la voiture apparaître et étinceler sous le clair de lune, Alex réprima un soupir de soulagement : il ne les avait pas égarés dans les bois. On lui retira le gilet pare-balle alors qu’il se laissait mollement faire, soulagé de ne plus sentir sur son torse cette pression dont il était venu à en oublier le poids. L’impression d’avoir l’arcade sourcilière enflée de l’intérieur n’en fut qu’accrue, maintenant que son attention était libérée de cette masse de plomb. Le druide s’installa sur la banquette arrière, où il s’étendit comme il le pouvait. Le scientifique ferma les yeux afin de réduire cette impression de déséquilibre nauséeux qui lui rappelait un peu trop le tournis qu’il avait ressenti après avoir vidé le bar de sa mère avec son petit frère. Alex était bien content de ne pas être le médecin qui venait leur sauver les fesses. Du moins, il était heureux que ce n’était pas à lui que Dick ne s’adressait de la sorte.  La boussole morale d’Alex oublia de pencher du côté des flics véreux en entendant les efforts de manipulation et les appels louches à des services dû dont il était sur le point de bénéficier.

Les lèvres d’Alex s’étirèrent involontairement lorsque Brian se retrouva avec le combiné. Cette fois, il aurait bien aimé être le récepteur désigné de la voix qui expliquait leur état, faisant passé le sourire vaguement niais à une moue inquiète. Il regrettait d’avoir entraîné le mentaliste dans toute cette histoire et s’inquiétait sur son état : s’il en gardait des séquelles, il ne pensait pas pouvoir se le pardonner. Pareillement pour Turner, évidemment. Alex ouvrit la bouche pour s’excuser, mais repensa à une discussion avec Derek à ce sujet.

-Je dis qu’on attend quelques jours avant d’aller manger mexicain. Pour la tournée, vous préférez la bière ou la sangria?

La bière mexicaine n’était pas réputée pour être savoureuse, mais elle était déshydratante. C’était bien suffisant quand on venait de risquer de ne plus avoir de lendemains. Les réponses se perdirent dans l’engourdissement des sens d’Alex, bercé par le ronronnement du moteur et les tangages de la route.

Le druide n’était pas certain d’avoir capté le nom du médecin qui les avait accueilli. Vu sa taille, ses cheveux bouclés noirs, son teint rubicond et son air aimable, Alex détermina qu’il s’agissait du docteur Sacquet. L’agent Turner leur fit un topo de la situation officielle : attaque d’ours en camping. Alors que Brian faisait remarqué avec justesse que c’était habituellement le puma qui était impliqué dans les attaques surnaturelles, Alex jugea mentalement qu’ils allaient probablement être la risée du personnel soignant, puisqu’ils n’avaient pas du tout l’air de campeurs expérimentés. Pas avec ce qu’ils portaient, du moins. Ce n’était pas très grave, se raisonna-t-il alors qu’on lui fichait un projecteur de stade sur la rétine. Le laborantin fit un concours de grimace avec l’infirmier timbré qui l’éblouissait de la sorte, avant de réaliser qu’on venait de les séparer de Brian. L’estomac au fond du ventre à la vue de la chaise  roulante qui disparaissait au coin du corridor, le biochimiste s’agita. Pour toute réponse, on le fit asseoir et leur demanda, à Richard et lui-même, de patienter. Nouvelle sieste pour le canadien


***


Le verdict était tombé, ainsi que la punition pour avoir joué au héros : commotion cérébrale, et beaucoup de repos. On avait permis à Alex d’appeler ses deux emplois pour les aviser qu’il manquerait une semaine de travail. Le médecin lui avait signé un papier justifiant son arrêt de travail. La sanction ne s’arrêtait toutefois pas là. Pas d’activité intense, tant physiquement que mentalement; éviter les drogues, alcool inclus; éviter les lumières vives, tels que les écrans; évitez autant que possible de conduire; et y retourner la semaine prochaine pour que l’on puisse juger de son état.

On donna finalement son congé au laborantin, en insistant une fois de plus sur la recommandation de porter une paire de lunettes de soleil de qualité lorsqu’il irait dehors. Richard raccompagna Alex chez au poste de police. Le druide présenta un optimisme exemplaire, se disant confiant d’être de retour sur pieds en peu de temps, mais également d’être apte à rentrer chez lui avec la voiture de l’agent O’Conner et de pouvoir la lui ramener plus tard. La réalité fut toute autre, alors qu’il réalisait avec impatience que les feux de circulation l’aveuglaient et lui vrillaient la cervelle. Quand, enfin, le châtain s’engagea sur la route de campagne à l’éclairage déficient qui le ramènerait chez lui, il crut être au bout de ses peines. Ce n’est que lorsqu’il vit la lumière du salon allumée, et une silhouette qui se leva du canapé qu’Alex comprit qu’il avait eu tort.

Charlie attendait son druide de pied ferme, et lui passa un savon monumental. C’était la première fois qu’Alex se prenait toute l’intensité de son aura d’ours en plein visage, et il comprenait mieux pourquoi on le trouvait aussi intimidant. L’intellectuel fut accueilli par un "espèce de druide en mousse!" qui ne faisait que donner le ton d’un sermon dont il avait davantage l’habitude d’être l’émetteur. Alex s’interrogea à savoir s’il se montrait aussi dur et moralisateur, avant de se prendre une nouvelle diatribe. Son Hununpa de colocataire n’appréciait apparemment pas d’être réveillé au milieu de la nuit avec un sentiment de danger imminent. Le druide regretta d’avoir conclus que cela avait marché, désormais accusé de s’être servi de son ami sans l’avoir prévenu. Il ajouta à juste titre qu’il ne savait pas se téléporter et que par le temps qu’il avait parcouru la moitié du chemin, le sentiment d’urgence s’était éteint, ainsi que la piste à suivre s’il comptait retrouver Alex et avoir une chance de savoir s’il était toujours vivant. Heureusement, l’ours-garou n’était pas très loquace et termina rapidement ses remontrances en installant un thé au miel dans le creux des mains de son émissaire.  C’était le monde à l’envers.

"Pourquoi tu m’as rien dit?" demanda finalement Charlie. Alex comprit que c’était probablement ce qui l’affectait le plus, d’avoir été tenu à l’écart.  Et il n’avait aucune véritable justification à ce niveau.

-Je me suis dit que t’aimes pas les flics.
"Toi non plus", fit valoir le métamorphe, à juste titre.

Il faisait davantage attention à la force de sa voix depuis qu’Alex lui avait signifier son mal de tête.  Le druide se contenta d’hausser les épaules en soupirant. Il répondit avec honnêteté.

-Franchement, j’en sais rien. On s’est retrouvés ensemble trop vite pour que je comprenne ce qui s’est passé.

Charlie était curieux de savoir, justement, ce qui s’était passé, et Alex lui promit de le lui expliquer après qu’il ait dormi un peu.  De toute façon, il devait retourner au cadavre et s’en débarrasser, expliqua-t-il à l’arctomorphe sans se douter que le charnier était déjà devenu un brasier. Si le cuisinier l’accompagnait, le laborantin aurait tout le temps de lui raconter les détails.  Alex se leva de table avec l’intention de rejoindre son lit, et Truc choisit ce moment pour apparaître sur la table. Charlie n’eut pas un mot à dire, mais simplement à échanger un regard avec le druide pour que celui-ci ne lui réponde.

-Je les ramène chez Brian demain… tout à l’heure. Dès qu’on aura terminé dans la forêt, avec le crocotta et tout ça.

Charlie grommela un truc incompréhensible, et attira son colocataire dans une étreinte courte et amicale qui eut l’avantage de rassurer Alex sur l’état de leur relation et la miséricorde de l’ours.  Ensuite, les deux amis se dirigèrent chacun vers leur chambre en s’échangeant des souhaits de bonne nuit.

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Richard Turner

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MessageSujet: Re: Tabous et Cryptologie   Tabous et Cryptologie - Page 2 EmptyVen 6 Mar 2020 - 12:47




 


Tabous et Cryptologie
FT Alex Cormier & Brian O'Conner


 

Douglas les attend déjà devant l'hôpital. Sans perdre de temps, Dick sort du véhicule, fourre les clés dans sa poche avant de rejoindre celui qui est plus proche d'une connaissance que d'un ami à ses yeux. Le regard brun du plus petit tente de voir ce qui se passe dans la voiture, puis soudainement ce dernier accuse Richard.

-Dans quelle histoire tu t'es encore fourré ?

Sourcils froncés, le père de famille serre les dents pour ne pas devenir inconvenant. Hurler sur Douglas pour lui rappeler que les ennuis de la dernière fois étaient entièrement nés par sa faute à lui. Mais finalement Dick pour éviter de mettre les pieds dans un début de conflit aussi exténuant qu'inutile se contente de rester sur sa première idée. On ne pose pas de questions et on cherche un mensonge plausible à donner aux autres membres du personnel hospitalier.

-On a une épaule en miette, des vilaines griffures pour Brian et un choc à la tête pour Alex. On dit puma et c'est bon pour toi ?

Ici puma est le mot magique pour éviter de parler du surnaturel à la population. Richard a découvert que ce n'était rien d'autre qu'un code le jour où, dans une ruelle, il s'est retrouvé confronté à tout cela, avec en guise de cadeau bonus une petite amie féline et vieille de cinq millénaires. Forcé de donner plus d'explications au chasseur, Dick développe un peu. Décrit plus précisément la chose qu'ils sont allés affronter. Il élude la partie mise à mort, ne bronche pas quand le docteur lui dit que tout cela n'était rien d'autre que du suicide. C'est faux, la preuve est là. Trois hommes encore en vie, même si certains sont un peu amochés. Et un monstre mort. Il attend, fixe le docteur qui semble en pleine réflexion, les traits aiguisés de son visage plongé dans la concentration illuminés par les néons extérieurs de l'hôpital. Quand Doug ouvre enfin la bouche, c'est surpris que Dick rétorque immédiatement.

-Un ours ? Pas de puma ?
-T'as vu la taille de cette chose ? Même un ours ça me paraît presque léger.

Le flic se contente d'opiner du chef avant de se tourner vers la voiture de son collègue. Il va devoir les mettre tous d'accord sur la version à donner en espérant qu'on ne leur posera pas trop de questions. Un bon mensonge est un mensonge simple. Un de ceux qui ne demandent pas beaucoup de détails. Car c'est bien souvent sur ces points que le doute en profite pour se frayer un chemin. Plus on parle, plus on risque de donner des versions différentes.

Après tout ce n'est pas comme si Richard ne savait pas mentir.

[...]

Ses deux compagnons de déroute ont été prit en charge rapidement et même si Richard n'a pas pu retenir sa panique à propos de leur état, on a bien vite été le rassurer. Tout en lui demandant de prendre soin de lui même, ainsi que de sa jambe. Il lui a fallu un petit instant pour parvenir à comprendre de quoi il était question, puis c'est Douglas qui a jugé bon de lui montrer son mollet. Le jean fichu, détrempé par le sang qui a commencé à sécher. Le flic s'est retrouvé nez à nez avec de belles balafres quand son ami lui a demandé d'enlever le bas dans une salle de consultation déserte. Dans sa peur, sa fureur puis son soulagement il a totalement oublié sa propre condition. Des blessures bien légères en comparaison avec celles récoltées par ses frères de bataille.

C'est seulement quand Douglas commence à recoudre la peau aux endroits où cela s'avère nécessaire que Richard serre les dents. Son mal se rappelle à lui, se lit sur son visage crispé. Douglas fige son geste, le fixe puis murmure, dépité.

-T'es sûr que tu veux rien pour la douleur ?
-Non. Je dois rester alerte. Les petits m'attendent à l'appart.
-J'ai pas le droit de faire ça. Te recoudre à vif.
-Promis je dirais rien. J'ai connu pire.

[...]

Douglas l'a enfin relâché, sans oublier de lui refiler un flacon d'anti-douleurs et quelques pilules censées l'aider à trouver le sommeil sans difficulté. Sans que Richard n'ait eu besoin de le dire à voix haute, le docteur semble avoir réussi à lire le flot d'émotions qui embrument la caboche du canadien. Cette ville, le fait d'avoir l'impression de risquer sa vie à chaque fois qu'il met les pieds en dehors de chez lui depuis qu'il est venu vivre ici dans l'espoir idyllique de trouver du calme dans ce trou paumé. Glo qui glisse tout doucement vers le harcèlement, les mensonges qu'il débite à longueur de temps à ses mômes, cette enquête qu'il mène sur ce qui ressemble au mafieux local. Ça commence à faire beaucoup, ça commence même à faire trop pour un seul homme.

Il sort son portable, envoie un message rapide à Brian dont il n'a pas eu de nouvelles depuis le début de leur prise en charge dans cet endroit. Puis assit sur une chaise en plastique aussi criarde qu'inconfortable, il attend son compatriote dont on vient de lui dire qu'il était autorisé à quitter l'hôpital ce soir. Bouche figée dans un début de bâillement, le canadien tente de faire naître un sourire sur son visage quand enfin, le druide le rejoint. Ce dernier à l'air d'être dans les vapes et c'est presque inquiet que le père de famille finit par questionner.

-Tu vas pouvoir me ramener jusqu'au poste pour que je récupère ma voiture ? On peut faire ça demain si tu préfères.

Même s'il serait suspect que le père de famille rentre chez lui au volant d'une voiture qui n'est pas la sienne, il se refuse à laisser prendre le moindre risque au scientifique. S'ils ont su survivre au crocotta ce n'est pas pour mourir quelques heures plus tard dans un bête accident de voiture. Sans perdre de temps, Alex se dit prêt à prendre le volant et c'est malgré tout soulagé que le flic laisse les clés de Brian changer de main pour la suite des opérations.

[...]

Discrètement, il pousse la porte de son appartement. Il pose un pied dans l'entrée, puis se tourne pour fermer la porte tout en prenant garde à ne pas faire le moindre bruit. Réveiller ses enfants serait inutile et il est trop fatigué pour se battre avec un Troy surexcité. Richard ferme le verrou, puis passe la chaîne dans son emplacement avant de sursauter quand la lumière se fait dans la pièce.

-Il était bien ce verre ?

Doucement, il se retourne. Ne peut réprimer un frisson quand sur lui se pose le regard vert devenu noir de sa fille. Sur le canapé, droite comme la justice, elle attend. Mais son père n'a ni la force ni l'envie de lui répondre. Tout ce qu'il veut, c'est prendre les pilules du doc et aller se cacher sous sa couette. Joanie se racle la gorge face au manque cruel de collaboration dont fait part son paternel, puis d'une voix froide lâche quelques mots.

-Je dis ça parce que tu es parti presque six heures.

Nul besoin d'en jeter plus. Elle sait que son père lui a menti. Et ce dernier n'a pas envie de prendre le temps d'argumenter avec sa fille. Sans un mot, totalement sourd face à ce qui ressemble à des reproches, il retire sa veste en cuir, la laisse sur la patère avant de se déchausser. Il est sur le point de regagner sa chambre quand l'adolescente en rajoute une couche.

-Tu m'expliques comment tu t'es blessé ? Une bouteille de bière t'a attaqué ?

Dents serrées, Richard finit toutefois par oser répliquer face à cette insolence qui n'en est pas vraiment. Il en a marre et n'a pas besoin que sa gamine vienne rendre sa vie encore plus compliquée qu'elle ne l'est déjà en mettant le doigt sur les cachotteries qu'il lui fait. Le ton de sa voix est morne, habité par la fatigue quand enfin, il se fend de quelques mots avant de pénétrer dans sa chambre.

-C'est pas le moment Jo.







   

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