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 Toi, Moi, le Chien, le Chat, les Chevaux et les Roses

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Brian O'Conner

Brian O'Conner


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MessageSujet: Re: Toi, Moi, le Chien, le Chat, les Chevaux et les Roses   Toi, Moi, le Chien, le Chat, les Chevaux et les Roses - Page 2 EmptyJeu 18 Mar 2021 - 22:25


Nous


Feat : Alex Cormier



- Ça peut vraiment poser problème ?

Je me contente de hausser les épaules. L’effondrement a creusé l’écart entre croyants, athées et agnostiques. Les progrès de la tolérance des différences n’ont pas reculé, mais ils stagnent avec des préoccupations de survies.

- C’est contre-intuitif : on va tout de même récupérer un môme qui aurait peut-être pas eu de place dans un autre foyer, sinon.
- Je ne pense pas qu’il y aura de souci. Mais comme tu le soulignes, on pense à nous, car il n’y a pas d’autres choix. Il faut veiller à ce que ce môme et nous aussi ne voyions pas cela ainsi.

Je suis heureux qu’Alex affirme être volontaire à accueillir un enfant, de nous constituer parents. Il vient à peine de rentrer d’un long voyage, notre couple a la fraîcheur de la rosée du matin. Ses contacts tendres et nombreux sont le signe d’un amour neuf, qui cherche à en multiplier les preuves, à se rassurer. J’aime qu’il me dévore des yeux ou des lèvres. L’adoption va nous obliger à nous assagir à un moment où on se découvre encore. Je hoche la tête quand Alex évoque une préférence pour un orphelin non humain. Lui, comme moi sommes préparés à ce genre de différences pour que cela n’affecte pas l’affection que nous pouvons offrir. Plus l’idée prend corps, plus je compte les bouleversements que cela va procurer dans ma vie. En dix années, j’ai pris des habitudes et des manies. Le bonheur que me procure Alex efface les tracasseries futiles que toute nouvelle présence apporte dans un lieu de vie.

- Et si il manque de famille d’accueil, ça me fendrait le cœur de voir un enfant laissé pour compte. Je veux pas en prendre deux d’un coup, mais… Si la nécessité l’impose, on saura s’arranger. Tu ne crois pas ?
- Oui. Je sais qu’il y a au moins une fratrie. J’ai travaillé à l’hôpital toute la journée.

J’explique la sinistre tâche que l’on m’a confiée : m’assurer que ceux qui succombaient ne se relèveraient plus. Gérer aussi les proches en colère. Le nom de Dick a souvent été prononcé. C’est humain de vouloir pour son mari, sa femme ou son enfant le miracle qu’a pu avoir mon ami. Ne réclamerai-je pas la même chose pour Alex ? Que Derek le morde, que Mafdet lui fasse boire son sang… Seulement, le cas de Dick n’a pas pu être reproduit faute de cas clinique. Et là, la ville se trouve confrontée à trop de contaminations pour tenter quoi que ce soit de sérieux scientifiquement parlant. Les médecins sont débordés, submergés. C’est en réfléchissant à ce fait que mes préoccupations d’amoureux transis m’apparaissent bien peu de choses.

- Oui, il y a cette fratrie, des faux jumeaux. Déjà orphelin de père, un lycan mort lors de la dernière attaque d’importance d’une bande de pillards. Leur mère, humaine, qui aidait à l’hôpital s’est fait mordre par un type qui avait caché la réalité de ses blessures… Trop de blessés à soigner, par le temps de faire dans la dentelle pour tous ceux déjà condamnés. Tout le monde a vite compris le sort réservé à ceux qui avaient été mordus. Beaucoup se sont tus par peur.

Je me tais, baisse la tête et coince mes mains entre mes cuisses. Dans un monde meilleur, on aurait pu endormir définitivement ces gens de manière douce. Je serre les cuisses pour que mes mains ne tremblent pas. Seulement, chaque dose de médicament est trop précieuse pour l’offrir à un mort en sursis. Ce qui nous fait tenir, c’est que personne ne se projette en mort errant. C’est juste que l’équation Dick + Derek + Mafdet a compliqué ce consensus. Je me force à reprendre le fil de ce que je disais.

- Ce sont deux garçons. L’un a hérité des gènes lycan de son père, pas l’autre. Je ne sais pas leur âge, huit- dix ans ? Plus ? Moins ? C’est difficile, la rudesse de ce monde vieillit les gens prématurément. Je ne sais pas s’il y a d’autres surnaturels à adopter.

Je me lève et vais serrer Alex, toujours assis, dans mes bras, mon menton posé contre le haut de son crâne.

- Je propose qu’avant d’aller à la réunion, on dégage vite fait le lit de la petite chambre. Car on risque fortement de revenir pas que tous les deux. On récupèrera les affaires de l'enfant plus tard, voir ses meubles.

(…)

Le soleil rasant illumine la salle des mariages. Nous croisons les bénévoles habituels qui s’affairent auprès d’une troupe qui de loin pourrait ressembler à un départ de colonie de vacances, mais de très loin. Le chagrin et la tristesse marquent les visages, les larmes brouillent la vue et une bonne partie pleure. Je serre la main d’Alex. Saurons-nous être à la hauteur ? Dans un coin, je reconnais celle qui gère le planning des gardes. Elle tente de convaincre deux couples de prendre au moins un enfant.

- Cela fait une bouche de plus à nourrir… On a déjà du mal.

Arguments et contre arguments s’enchaînent jusqu’à ce que Pierre Argent réclame le silence. Je tire Alex vers moi pour aller nous asseoir sur un banc près d’une fenêtre. Je ne lâche pas sa main. Sur le sol, il reste des pétales de fleur fanés du dernier mariage en date.



© Fiche par Mafdet Mahes


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Pierre Argent

Pierre Argent


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MessageSujet: Re: Toi, Moi, le Chien, le Chat, les Chevaux et les Roses   Toi, Moi, le Chien, le Chat, les Chevaux et les Roses - Page 2 EmptyJeu 18 Mar 2021 - 22:35




Réunion de la nouvelle chance


Feat : Alex & Brian 


Nous avons frôlé l’émeute. Ce sont les morts qui se sont relevés plus vite que notre capacité à réagir qui ont calmé le jeu.

Dans l’aile dédiée à la recherche sur le virus, j’avais demandé d’y conduire deux blessés par morsure. Par impartialité, je n’avais pas choisi ces personnes moi-même, me fiant à la bénévole à qui je m’étais adressé. Elle ne connaissait pas mon dessein, simplement qu’il me fallait des gens non grièvement blessés, seulement contaminés et non soignable par amputation. L’idée étant de leur appliquer le protocole que la Druide Mahes avait opéré sur Richard Turner. Je les ai mordus avec leur consentement et fais boire du sang que l’on avait prélevé sur la féline. L’un d’eux vient de se transformer en mort-vivant et l’autre présente la fièvre typique du virus. Je garde espoir, car cela avait été aussi le cas de Turner, mais seuls ceux du secteur recherche sont au courant. Il est impossible de justifier pourquoi ces deux personnes et pas deux autres.

(…)

Un premier recensement fait apparaître quatorze orphelins après l’attaque de la horde. Moins de la moitié à cause de l’attaque elle-même. Le reste est dû à la gestion des blessés et leur affluence dans le premier cercle grillant tout le protocole de passage d’une zone à l’autre. La faute aux moyens médicaux centralisés à l’hôpital, la bienveillance à vouloir soigner tout le monde et aux mensonges de ceux qui ont caché les traces de dents sur leur chair. Tout est à revoir : la gestion des crises, la discipline.

Je regarde la salle des mariages se remplir. Les enfants ont pu manger à la mairie. Mais nous n’avons pas l’infrastructure pour les accueillir plusieurs jours. Tous les adultes sont occupés soit à réparer la palissade, soit à l’hôpital. Je repère dans la salle quelques cellules familiales potentielles. Pas assez. J’ai une idée pour décider les familles plus frileuses à se lancer à accueillir un enfant. Je vais moi-même montrer l’exemple alors que je suis veuf.

- Silence, s’il vous plaît. Je vous remercie d’être venus ce soir. Je sais que vous êtes tous très occupés et que la rupture de la palissade a chamboulé notre quotidien. La communauté s’est battue pour repousser les marcheurs et à l’heure qu’il est, une première réparation de fortune surveillée nuit et jour rend de nouveau la troisième enceinte hermétique. Nous ne savons pas combien de marcheurs se baladent encore dans le troisième cercle. La zone reste déconseillée de nuit et je vous demande un maximum de prudence pour ceux qui ont des cultures à ces endroits. Par sécurité, il est prévu de réparer les pièges à marcheurs en recreusant ce qui doit l’être et en rénovant les carillons pour les attirer dans les fosses. Nous sommes encore là grâce à la solidarité qui nous lie et j’en appelle à nouveau à votre générosité pour accueillir ceux qui ont perdu leurs parents dans la bataille. Leur sacrifice nous engage moralement.

Je souris en direction des enfants. Ils sont paumés, effrayés par un avenir incertain. Toutes les familles d’accueil ne se valent pas. Certains ne voudront que des adolescents pour qu’ils les aident dans les tâches quotidiennes, d’autres au contraire voudront un plus jeune pour remplacer leurs enfants décédés d’un accident ou d’une maladie. Les motivations sont souvent égoïstes. J’aimerais pouvoir trier les adoptants potentiels, mais je n’ai pas ce luxe, ils sont à peine assez nombreux.

- Je sais la charge que cela représente. Le conseil a donc voté à l’unanimité d’attribuer des crédits à chaque orphelin. Un pécule mensuel jusqu’à leur quinze ans. Cela pour aider les familles qui les prendront en charge. L’idéal serait d’accueillir les enfants chez vous dès ce soir, ils seront toujours mieux qu’ici. On vous demande un engagement sérieux. Mais évidemment, on ne vous obligera pas à poursuivre si cela se passe mal. Gardez tout de même en mémoire, que ces enfants viennent de perdre leur parent. Ils vont avoir besoin de temps et d’affection.

J’écoute les réactions, réponds à quelques questions puis reprends la main. Le jour décline et certains habitent loin.

- Qui est déjà décidé à accueillir un ou plusieurs enfants ?

Quelques mains se lèvent. Un couple qui a perdu ses deux filles presque coup sur coup. Un autre dont les enfants viennent de quitter le nid. Et deux gardes : Brian et mon fils. Éric va bientôt être papa. Il ne m’a pas parlé de son intention.



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Alex Cormier

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MessageSujet: Re: Toi, Moi, le Chien, le Chat, les Chevaux et les Roses   Toi, Moi, le Chien, le Chat, les Chevaux et les Roses - Page 2 EmptyMar 30 Mar 2021 - 1:57



Notre Foyer


Feat. Brian O'Conner







Alex était livide alors qu’il écoutait Brian lui raconter sa journée. Certes, il avait vu sa part d’horreurs et d’inhumanité, mais c’était surtout en tant que nomade. L’idée de s’enraciner à Beacon Hills avait grandement changé sa perspective des choses qui était tolérables ou non. Des événements qu’il pouvait oublié d’un haussement d’épaule, en changeant simplement d’endroit, à celles qui restaient ancrées dans la terre. Sous la table, il ferma lentement sa main et la rouvrit, alors qu’elle lui élançait. La plaie était propre, ce qui tenait du miracle après une si longue journée de jardinage. Il ne lui manquait plus que de planter la cataire chez l’une des maisons voisines. Il n’avait pas envie d’attirer les chats errants : son père avait déjà commis cette bévue par le passé. Puis il pensait faire de même avec la menthe et les autres espèces envahissantes. Avant qu’elles ne traversent la route abîmée devant chez Brian eux, il y avait le temps. Il chassa rapidement ces pensées pour se concentrer à nouveau sur la discussion qu’ils entretenaient, sans relâcher ses exercices palmaires.

Brian racontait qu’il y avait au moins un duo de jumeaux hétérozygotes et Alex ne sut cacher sa tristesse ni son horreur en entendant l’histoire de leurs parents. Alex songea qu’il serait effectivement le mieux placer pour aider le jeune lycanthrope à vivre cette transition, mais également que son frère pourrait devenir son apprenti. Dans cette nouvelle réalité plus que jamais, le monde aurait besoin de druides. Avoir un loup-garou comme frère conférait un net avantage au niveau de la courbe d’apprentissage, plutôt que d’apprendre l’existence de l’univers surnaturel à la fin de la vingtaine. Alex soupira. Si le courant passait mieux avec un autre enfant, celui-ci pourrait tout aussi bien devenir son apprenti. Il était loin de se douter que la fille d’un vieil ami serait également intéressé par cet apprentissage.

- On verra tout à l’heure, Brian. Ne te fais pas de bile, voulut-il rassurer, alors que le garde avouait ne pas savoir combien d’autres surnaturels il y avait. C’était un peu ironique que ce soit le laborantin qui donne ce conseil, compte tenu de sa nervosité naturelle. Il était certes beaucoup plus calme depuis la fin du monde, mais restait souvent prisonnier de ses pensées.

Brian vint se placer derrière lui, et les mains du druide grimpèrent doucement le long des bras du mentaliste pour s’y accrocher quelques instants. D’un geste faible, mais suffisant vu la position du menton de Brian, acquiesça à sa suggestion, mais imposa silencieusement de rester cajolés encore une minute avant de monter libérer la chambre. Alex profita de ce moment de ménage pour faire part à son tour de ce qu’il avait fait de sa journée et comptait faire les jours suivants. Heureusement, le plus gros était derrière : il avait su être efficace.


***


Alex avait mis les plus beaux habits qu’il avait pu trouver. Il voulait donner une bonne impression, au risque de paraître pédant. L’ambiance et la vision en entrant dans la grande pièce étaient à se briser le coeur. Par réflexe, le scientifique serra la main qui serrait la sienne. Les gens autour étaient actifs, discutaient, s’obstinaient, et envoyaient de temps à autre un regard suspect à l’inconnu qui accompagnait O’Conner. Ils prirent place sur un banc, sans couper le contact, comme une promesse muette qu’ils s’embarquaient ensemble dans cette aventure.

Alex tournait lentement la tête en observant tantôt les enfants, tantôt les potentiels parents. Certains marmots semblaient également observer la foule assise, parfois défiants, parfois effrayés. L’idée de se retrouver sur une scène, mis à l’avant-plan de la sorte, était anxiogène en soi, alors Alex ne pouvait s’imaginer comment cela pourrait être dans ces conditions. Horrible, certainement. Alex tentait de suivre le discours le plus attentivement possible, mais n’avait plus du tout l’habitude de ce genre de prestations et ne pouvait qu’espérer que la rencontre ne serait pas trop longue, ou il en sortirait épuisé. Voilà qui ferait immanquablement bonne impression…

Les sourcils froncés sur son front, Alex se débattait avec son cerveau pour intégrer les informations. L’enceinte était de nouveau sécuritaire, et surveillée. On commençait donc par les bonnes nouvelles avant de sortir le vinaigre. Il restait potentiellement des cadavres errants dans les cercles intérieurs, ce qui signifiait de serrer les coudes davantage et redoubler d’effort. Alex pinça les lèvres. C’était là qu’on le jugerait véritablement, plus que sur ses fringues. À savoir s’il méritait véritablement sa place au sein de ce microcosme. Puis l’éléphant dans la pièce. Le morceau qui était probablement le plus difficile à faire passer ou, du moins, imprévisible. Personne ne prétendrait être contre la solidarité et l’engagement au sein de la communauté, car le risque étant grand de se faire montrer la porte. Toutefois, la liberté d’accepter ou de refuser un enfant supplémentaire était bien plus grande.

Alex se tourna vivement vers Brian, comme s’il n’était pas certain d’avoir bien compris. On allait payer des gens pour qu’ils adoptent les mômes? Certes, l’idée n’était pas inédite, mais il y avait définitivement une marge entre les allocations familiales et ça. En plus, les allocations familiales étaient déjà bien controversées dans l’ancien monde. Alex se doutait bien que personne ne se mettrait riche ou pourrait ne plus avoir besoin de travailler (donc serait riche) simplement en adoptant un gamin, mais c’était tout de même une porte ouverte aux abus. Le conseil en question en était certainement conscient, et avait dû en tenir compte dans ses débats et sa décision finale. Ça mettait tout de même Alex mal à l’aise. Il avait l’impression de faire quelque chose d’amoral, ou qu’on venait d’envoyer valser toutes ses intentions réelles pour les remplacer par celles que la population entière percevrait désormais d’eux. Entre ses dents, Alex murmura à son compagnon :

- On va pas être payé pour… Il cherchait ses mots. "Faire la bonne chose" sonnait trop présomptueux, "sauver un gamin de la rue" également … faire notre juste part?

Les gens devant Alex ne semblèrent pas l’avoir entendu, et la dame derrière fonça un sourcil qui semblait surtout vouloir dire de porter attention. Un peu comme ceux de ces vieilles dames, jadis, à l’église, ou de ces premières de classe qui s’asseyaient à l’arrière des salles de cours seulement pour jouer à la police. Le druide obtempéra donc et retourna son attention sur l’avant-scène, où deux paires d’yeux s’étaient tournées dans sa direction. Le garçon qui ne lâchait pas la main de son frère, conclut Alex, et une fillette avec un aura similaire. Mal à l’aise d’avoir négligé le facteur ouïe surdéveloppée, Alex leur sourit timidement en écoutant la fin du discours. Sa main se leva simultanément à celle de Brian, alors que celles entrelacées restaient au repos entre les deux hommes.


***


Alex avait insisté pour que Brian s’informe du montant de la pension que recevraient les gamins et s’il croyait qu’ils pourraient s’en sortir avec la moitié de la somme. Si Brian n’avait pas trop changés, ils étaient tous deux économes, et débrouillard. C’était probablement le cas de chacun dans ce nouveau Beacon Hills, cela dit. On n’avait pas trop le choix. Le druide n’avait pas voulu savoir quelle avait été l’entente avec le gouverneur, et ne savait même pas si Brian et lui en avaient même discuté ensemble. L’assignation des familles avait été étrangement rapide. Trop, du moins, pour le sauvage qu’était devenu Alex, dont la lenteur semblait être devenu un mot d’ordre, en ce qui avait trait aux événements à tout le moins.

Alex avait passé le bras autour du torse du garçon assis devant lui, comme un harnais de sécurité, car il connaissait le tempérament parfois imprévisible de Chose Première. Le gamin avait d’abord maugréer, mais s’était finalement mis à dodeliner jusqu’à ce que, d’une voix pâteuse, il interroge les cavaliers.

« Comment voulez-vous être appelés? Papas? »

Alex sourit derrière le garçon qui s’agrippait à son baluchon comme si sa vie en dépendait. Il s’y trouvait le nécessaire pour une journée, le temps que les parents adoptifs puissent aller récupérer le reste de leurs affaires. Alex ne croyait en rien avoir mériter ce titre de père. Peut-être un jour se sentirait-il légitime – et honoré – d’être ainsi vu, mais il n’imposerait pas cela.

- Alex suffira, Max. Vous m’appelez comme vous voulez, tant que ça n’est pas insultant. C’est gentil de demander.

Le druide lança un regard à son partenaire. C’était à lui de répondre, bien que le châtain s’attendait à une attitude similaire. Ensuite, Brian savait également être plein de surprises. Max bâilla une réponse incompréhensible alors que les montures tournaient doucement en prenant la direction du lotissement qui avait vu sa population quadrupler en quelques semaines. Le gamin s’était fait un point d’honneur de leur expliquer que Max, ça n’était le diminutif de rien du tout, pas plus que Dean. « Évidemment » avait-il rajouté avec un aplomb bien de son âge. Dean chevauchait sur Bidule, aux aguets. C’était lui qui avait choisi le jeune couple, son frère le suivant avec la confiance qu’imposait leur gémellité.

À la lueur d’une chandelle, la petite troupe monta à l’étage. Brian s’était occupé, à juste titre, de faire le tour du propriétaire. Ils avaient égrené quelques règles de vies qu’ils avaient établies ensemble sur le chemin de l’allée. Des trucs normaux, sinon évidents, pour la plupart. Lorsqu’ils présentèrent la chambre d’invité aux garçons, ceux-ci s’y avancèrent à pas feutrés, presque méfiants, comme s’ils pénétraient à Narnia.

- Ça ne vous dérange pas de dormir ensemble?

Comme le druide s’y attendait, cela convenait aux enfants. Être ensemble était, après tout, toute la stabilité qu’il leur restait dans ce monde, et cela se prouverait certainement rassurant pour eux. Michael avait raconté à son frère comment les premiers temps avaient été rudes quand il avait récupéré la petite fille que Gabriel avait sauvée. Qu’il avait eu du mal à s’adapter lorsqu’il était devenu père, du jour au lendemain. Au moins Michael s’était montré être une figure paternelle. Il n’avait pas simplement gagner une cagnotte humaine. Concept qui le rendait toujours aussi mal à l’aise.

- S’il y a quoi que ce soit, nous sommes de l’autre côté du palier.

Les feux étaient éteints depuis quelques minutes lorsque Alex glissa sous la couette pour étreindre Brian. Il lui embrassa la nuque et, incapable de fermer les yeux, enfoui son nez dans le cou du garde comme s’il cherchait en se lovant ainsi à bloquer les dernières lueurs nocturnes qui subsistaient à travers les rideaux.

- On est parents, murmura-t-il, incrédule, alors que son cerveau le corrigea presque instantanément : ils étaient tuteurs. Du pouce, il caressa la paume de sa main. Il y avait une décennie que la vie du druidon n’avait pas changé aussi vite. S’il n’avait pas survécu, ou s’il avait fait une bêtise, que serait-il arrivé de ces deux mômes? Si la question s’était posée pour Brian, cela n’incombait aucune responsabilité de la part du druide. Là, les enfants dépendaient d’eux. Du fait qu’Alex soit vivant et en santé, tout comme Brian. Alex raffermit un peu sa prise et modifia sa position pour être un brin plus confortable. Il était épuisé et avait l’impression en même temps de ne jamais s’être senti aussi vivant. Une phrase déboula de ses lèvres, brute, sans même qu’il ait idée d’où elle provenait.

- Bordel que j’t’aime.

:copyright:Codage by Mr. Chaotik from Never-Utopia


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Merci Matrim & Chuck!


Dernière édition par Alex Cormier le Dim 16 Mai 2021 - 23:18, édité 1 fois
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Brian O'Conner

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MessageSujet: Re: Toi, Moi, le Chien, le Chat, les Chevaux et les Roses   Toi, Moi, le Chien, le Chat, les Chevaux et les Roses - Page 2 EmptyMar 13 Avr 2021 - 18:31


Une famille


Feat : Alex Cormier



J’ai l’impression de me retrouver dans une vulgaire vente aux enchères. La promesse d’une allocation mensuelle par orphelin en donne la couleur. La main d’Alex écrase la mienne. Il est nerveux et déstabilisé. Je sais que Pierre Argent tente de faire de son mieux et que l’urgence conduit parfois aux mauvaises décisions. Mais le constat est là : notre communauté est massivement en deuil. Beaucoup déplorent la perte d’un être aimé, d’une paire de bras qui permet de subsister. Sans aide, l’accueil d’un enfant mettrait en péril les foyers volontaires. Je vois déjà les abus du système. La pandémie n’a pas éliminé le mauvais côté des hommes.

- On va pas être payé pour… faire notre juste part ?

Je réponds juste un signe de tête négatif, le moment n’est pas aux bavardages. Je savais que cela allait choquer mon compagnon et comme lui, je suis là ce soir pour faire mon devoir d’homme.

Nous levons la main de concert quand il est demandé aux adoptants de se manifester. Je souris en voyant la mine étonnée du gouverneur. Son fils m’avait parlé de ses intentions malgré son enfant à naître. Heureusement, notre communauté garde beaucoup de belles âmes.

(…)

Notre accord pour adopter au moins deux enfants nous conduisit naturellement pour une paire de faux jumeaux. L’un humain, l’autre lycan. Alex avait insisté pour que je m’informe si nous pouvions ne recevoir que la moitié de l’allocation. J’ai une idée en tête, mais je refuse de parler de l’argent des enfants devant eux. Je proposerai à Alex de laisser cette somme sur leurs comptes, de nous débrouiller sans comme l’ont fait d’autres familles avant nous. Si je veux tout de même conserver cet argent, c’est parce que l’invasion de la horde de marcheurs et de ses conséquences montre que nous ne sommes pas éternels et que nos orphelins pourraient le redevenir avant leur émancipation.

Je jette un coup d’œil inquiet à Alex. Tout cela arrive si vite ! Nous chevauchons à la lueur des étoiles et d’une lune gibbeuse. Les enfants ont avec eux un mince baluchon : le strict nécessaire pour un ou deux jours. Il était entendu que les adoptants s’arrangeaient à récupérer ce que les enfants souhaitaient conserver de leur ancienne demeure. Tous ceux qui travaillent exclusivement pour la communauté telle que moi bénéficient d’un congé de deux jours pour accueillir les enfants. Devant moi, agrippé à la crinière de Bidule, Dean guette le chemin. Je devine qu’il tente de se repérer. J’espère que ce n’est pas les prémisses d’une éventuelle fugue. C’est lui qui nous avait choisis. Peut-être me trouvait-il une affinité avec mon don de mentaliste. Comme lui, je suis différent du reste de la population. Je lui frotte le crâne dans un geste affectueux.

- Je te montrerai sur une carte où est notre maison et on regardera quel est le meilleur chemin pour aller jusqu’à votre ancienne demeure.

Dix ans. À peine sorti de la tendre enfance. Pas encore à l’âge de la préadolescence. Comme tous les gamins d’aujourd’hui, ils sont plus débrouillards que leurs congénères dix ans auparavant.

- Comment voulez-vous être appelés ? Papas ?

La voix fluette de Max surgit à ma droite. Il y a tant d’autres questions dans celle-ci. Tant d’angoisses sur un futur incertain.

- Alex suffira, Max. Vous m’appelez comme vous voulez, tant que ça n’est pas insultant. C’est gentil de demander.
- Pareil !, lancé-je après un regard de mon compagnon. Une adoption se veut dans les deux sens. « Papa » me conviendra quand cela aura ce sens pour vous deux.

Papa… Cela me fait drôle à entendre, à prononcer également. Je discerne une tendance chez les jumeaux. Max semble être le plus extraverti, le plus volubile. Tandis que Dean paraît être le dominant, le plus sur ses gardes.

(…)

La maison, enfin. Je tiens à leur montrer toute la maison et l’extérieur même si on n’y voit pas grand-chose. Max fera confiance aux sens de son frère. Je ne souhaite pas que leur première nuit se passe dans l’angoisse d’un lieu inconnu. Je suis fier de mon effet quand je leur explique que les w.c. de l’étage et du bas sont opérationnels. Le centre-ville a rapidement vu ses égouts bouchés. L’avantage d’être la seule maison occupée depuis dix ans dans ce lotissement loin du reste de la ville a rendu cela possible. Je veille moi-même à l’entretien de l’égout qui conduit à un plus large tunnel qui se perd sous terre en direction de l’océan.

- Ça ne vous dérange pas de dormir ensemble ?

Alex est attentif aux garçons. Il guette un signe d’inquiétude ou une réserve de leur part. Je souris dans l’ombre en le voyant prendre son rôle à cœur. Les enfants sont plutôt soulagés de pouvoir rester ensemble. Je ne sais pas ce que nous pourrons récupérer dans leurs anciennes maisons, peut-être des lits superposés. À défaut, je crois qu’il y en a dans l’une des maisons du quartier.

(…)

Alex se glisse dans le lit et se colle contre mon dos en me serrant doucement contre lui. Son souffle chauffe ma nuque. Nous ne disons rien, ne bougeons pas. J’imagine que les enfants ne dorment pas non plus eux aussi aux aguets des bruits de la nuit, ou d’une bribe de conversation que nous pourrions avoir.

- On est parents.

Cela tombe comme une sentence. Je sais tout ce qui traverse son cerveau. Le même tumulte règne sous mon crâne. Je ne suis pas anxieux, je suis un homme de devoir et d’engagement. J’espère seulement que les garçons se feront à cette nouvelle vie. Qu’ils n’auront pas de doute dans notre couple si jeune.

- Bordel que j’t’aime.
- Pas autant que moi, mon druide. Je te tout pareil.

Je me retourne et roule sur Alex, emprisonnant son visage entre mes mains pour mieux l’embrasser et le regarder dans l’obscurité diffuse.

- On sera à la hauteur. Ce sont de bons petits gars.

Je sais que Dean peut m’entendre clairement. J’espère les mettre en confiance. Je câline Alex un moment, puis le stress de la journée a raison de nos forces.

(…)

- Monsieur ?
- Hum…
- Monsieur !
- Oui, Max ?

- Y a un monstre dans notre chambre !

L’enfant me prend de court. Je sais qu’il ne faut pas ridiculiser les peurs enfantines. À côté, presque à la limite de tomber du matelas, Alex dort d’un sommeil agité. Insconciement, il doit sentir la présence des jumeaux.

- On peut dormir là ?
- Euh… OK. Pour ce soir. Il ressemble à quoi le monstre ? dis-je en me décalant au milieu du lit.
- Tout noir. Il apparaît et disparaît.
- Ah !, souffleté-je doucement pour ne pas réveiller Alex. C’est Truc. C’est un chat un peu magicien. Il est pas méchant, juste curieux. Vous le verrez demain.
- Un chat magicien ?

Tenir à quatre dans notre lit n’est pas possible, mais je n’ai pas le cœur de les renvoyer dans leur chambre. Tandis que Max s’installe au bord du matelas, Dean se pose à moitié sur l’espace restant et à moitié sur moi. Je serre la fratrie dans mes bras et finis par me rendormir.

(…)

J’ai expliqué à Alex la raison qui a rapatrié les enfants dans notre lit. La présentation de Truc aux garçons achève de les rassurer. Le vieux chat ne souhaite pas se faire tripoter par les enfants. Il passe son temps à fuir en disparaissant, et à réapparaître à un endroit d’où il peut les surveiller. Alex s’affaire à confectionner un gruau pour nous remplir l’estomac tandis que je montre comment actionner l’eau dans la salle de bain.

- Pour le bain chaud, il va falloir s’organiser pour les bassines d’eau chaude.

Nous redescendons quand le cuisinier nous appelle. Les regards sont encore timides. Alex nous rejoint à table.

- Vous mangez quoi habituellement ?
- Des œufs et des fruits en plus de la bouillie.
- Hum… On songeait déjà à s’installer un poulailler. Par contre, faudra s’en occuper.
- Ben suffit de récupérer les poules de maman !
- On s’occupait des poules et aussi de ramasser l’herbe pour les lapins.
- Y a des lapins à récupérer aussi ?


La glace fondue, Max et Dean nous listent tout ce qu’on peut récupérer chez eux. Ils sont amusants à parler à deux voix. L’un commence une phrase, Max généralement, que Dean termine avec une fluidité impressionnante. Comme si leurs cerveau ne faisaient qu’un. Je regarde Alex :

- La carriole de Derek va nous être utile.

On ne peut pas se permettre de rater de récupérer un maximum de chose chez les enfants. Poules et lapins sont synonymes de nourriture renouvelable.

- Je crois qu’on ne va pas chaumer pendant deux jours.

Je tais le fait que leur maison risque de souffrir du pillage si nous traînons trop. Je pose ma main sur celle d’Alex et la serre doucement et la soulève pour poser mes lèvres dessus.

- Vous êtes mariés ? interroge Dean.

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Alex Cormier

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MessageSujet: Re: Toi, Moi, le Chien, le Chat, les Chevaux et les Roses   Toi, Moi, le Chien, le Chat, les Chevaux et les Roses - Page 2 EmptyLun 17 Mai 2021 - 0:12



Notre Foyer


Feat. Brian O'Conner







Alex n’avait pas très bien dormi. Bien qu’il n’ait un souvenir précis d’aucun, il savait avoir enchaîné des rêves trépidants autant qu’angoissants à un rythme effréné, et il n’avait pas pu profiter d’un sommeil réparateur.  Il ne l’admettrait pas, mais c’était dû au stress. L’ermite en cavale n’arrêtait plus de sortir de sa zone de confort, et il ne semblait pas avoir le temps de s’ajuster et de trouver un nouvel équilibre à sa réalité qu’un nouveau changement venait le chambouler. Non seulement son univers s’était à grandi à deux, puis quatre personnes, mais les deux plus jeunes membres de cet étrange noyau familial étaient dépendants de sa responsabilité. Il y avait bien de quoi en faire des cauchemars!

Épuisé, le druide avait ouvert les yeux dès son réveil. Ce réflexe de survie n’était toujours pas disparu. Le ronflement doux de Brian vint rassurer l’homme, jusqu’à ce qu’il réalise que deux soufflements fluets venaient de l’autre côté du garde. Toujours suffisamment prude pour avoir un mouvement de panique en constatant qu’il était à demi-nu dans le même lit que deux gamins qui étaient autant des inconnus que ses pupilles, Alex avait ramené le drap à son menton en grognant comme un ours. Dans son mouvement de recul, il était presque tombé du lit, mais avait appuyé sa jambe au sol assez vite pour ne pas perdre l’équilibre. La position assise dans laquelle il se retrouva par la force des choses lui laissa entrevoir le bras de Brian par-dessus les corps des gamins. Attendri, mais toujours aussi préoccupé, il n’eut pas le temps de chercher comment réagir : il semblait être parvenu dans sa réaction à réveiller la maisonnée entière. Ce n’était pas un tel exploit quand ils se trouvaient tous dans le même mètre carré, mais tout de même! Brian rassura l’ancien biochimiste, qui demanda timidement aux garçons de sortir. Plus que l’atteinte à sa pudeur – ou à celle des gamins – qui aurait pu avoir lieu, il craignait qu’ils aillent dire qu’Alex dormait à poil avec eux. Il y avait un risque de méprise chez un auditeur externe.

À peine habillé, Alex ressortit de la chambre, à la recherche des garçons. Tentant de se montrer aussi sympatique que possible alors qu’il n’avait toujours pas eu son café – depuis une dizaine d’années, quand même! - il leur demanda s’ils avaient bien dormi malgré la frayeur causée par Truc, dont Brian mena l’expédition pour le retrouver. Curieux, le félin fut facile à trouver. Méfiant, il restait toutefois hors de la portée des quatre petites mains. Alex passa d’ailleurs la sienne dans les cheveux de Dean, qui se montrait particulièrement frustré des tactiques d’évasion du chat magicien.

- Laissez-lui un peu de temps. Quand il vous aura apprivoiser, il sera plus câlin.

Ça ne semble pas avoir un grand effet sur le gamin. Toutefois, Alex restait assuré qu’il avait vu juste. Sauf si les enfants se mettaient à martyriser le vieil animal : mais ils ne toléreraient pas ce genre d’attitude sous ce toît. Il écouta d’une oreille distraite Brian expliquer diverses choses, tout en touillant le porridge qu’il préparait. De toute manière, il ne percevrait que des bribes incompréhensibles. Alex servit quatre portions égales dans des bols, sourcils froncés, et appela la petite troupe à redescendre manger. Il installa la bouilloire sur la cuisinière, en prévision de la vaisselle, et plaça les cuillères près de chaque bol.

- Mangez selon votre appétit. Je ne savais pas si vous auriez très faim.
La portion devant lui et devant Brian était quelque peu maigre : Alex n’avait pas la moindre idée de ce à quoi il devait s’attendre de la part des enfants, aussi avait-il préféré jouer la carte de la prudence. Si l’un des garçons ne terminait pas son bol, il ne risquait pas d’y avoir du gaspillage pour autant.

Sans tourner la tête, il porta tout de même son attention sur la voix fluette qui expliquait avoir l’habitude des poules et des lapins. L’intérêt de Brian résonnait avec celui du druide, qui se demandait si poulailler et clapier seraient également assez facile à transporter : si ils pouvaient s’épargner les misères et les ressources de devoir construire eux-même les petites demeures animalières, ce serait ça de gagné. Alex fronça des sourcils en réfléchissant à sa bêtise. Ils avaient besoin de transporter les bêtes dans un endroit fermé, de toute manière. Heureusement n’avait-il pas partagé sa réflexion à voix haute!

C’était au tour d’Alex de se montrer silencieux. Déjà, la fatigue nuisait à sa propension à parler. Ensuite, il ne voulait pas risquer d’effrayer leurs enfants adoptifs en se montrant cassant. Il se contenta d’opiner vivement lorsque Brian mentionna la carriole de Derek, et plissa les yeux à sa déclaration suivante.

- Ça ne sera pas trop dur de sortir de ta farniente?

Le sarcasme percolait de chaque mot, et si les gamins n’avaient peut-être aucune idée de ce que pouvait être des vacances ou la farniente, ils durent tout de même comprendre qu’Alex se payait la gueule de son copain.

Le garde semblait songeur. Il déposa néanmoins sa main sur celle du druide, qui activa son pouce par réflexe, pour lui caresser les doigts, et n’offrit aucune résistance au baisemain qui lui était si généreusement offert. C’était agréable d’aimer. C’était encore plus agréable de retrouver l’être aimé. Il y avait une espèce de félicité associée à l’idée de pouvoir s’aimer ouvertement, devant d’autres humains. Brian avait toujours été plutôt timide, et Alex aussi. Toutefois, dix ans après l’apocalypse, ils semblaient s’être mis d’accord, sans un mot, pour mettre leur retenue de côté : il n’y avait rien de mal à être fier d’aimer une personne aussi extraordinaire que O’Conner, après tout!

La question de Dean prit Alex par surprise, et il ne put réprimer un éclat de rire franc. Au moins, l’interrogation ne le gênait pas ni ne l’indisposait, comme cela aurait jadis pu être le cas. Il lança un regard à Brian, et crut y déceler son accord pour répondre en leur nom à tous deux.

- Non, Dean. Ça n’a pas été dans nos priorités, pour le moment.
« Pourquoi vous dormez dans le même lit si vous n’êtes pas mariés? »
- Parce qu’on s’aime, Max. On trouve que c’est suffisant.

Les questions continuèrent de débouler jusqu’à la fin du repas. Alex n’était pas certain que les enfants étaient confortables avec l’idée que des adultes puissent ne pas être mariés. Peut-être qu’ils percevaient cet arrangement, "accoté" comme on avait dit jadis au Canada, fragile, alors qu’ils avaient besoin de stabilité plus que toute autre chose. Les adultes y répondirent du mieux qu’ils le purent, et Alex conclut la conversation en se levant pour porter la vaisselle à l’évier. Pourquoi n’étaient-ils pas mariés? L’enfant du divorce ne pouvait pas leur dire que c’était parce qu’ils n’étaient ensemble que depuis une poignée de jours. Ça ne donnerait pas l’impression d’un foyer solide.

- Le mariage, c’est pas un truc magique qui rend les gens plus amoureux. C’est  avant tout une occasion d’annoncer son amour à la communauté, et de le célébrer ensemble. Ensuite, pour que le mariage fonctionne bien, il faut continuer de se promettre tous les jours de s’aimer.  Avec Brian, c’est ce qu’on fait. On n’est juste pas encore prêt à organiser une grande fête. Je ne connais pas tout le monde et je dois me… il faut que je m’adapte, moi aussi. Toute bonne chose vient à qui sait attendre.

Ça n’était pas la bonne expression. Ce n’était pas bien grave : les marmots comprendraient certainement. Ils ne semblaient qu’à demi-convaincus et Max promettait déjà à Alex de lui présenter tout le monde, sans exception. Alex le remercia et lui tendit un torchon. Le druide se mit à laver la vaisselle, les garçons la séchèrent et Brian la rangea. En un rien de temps – car il y avait presque rien -, ils avaient terminé et purent ressortir dehors préparer la carriole.


***


Brian avait tenu sa parole et avait montré aux jumeaux l’emplacement de leur nouvelle maison, pendant qu’Alex allait récupérer des framboises et quelques autres collations pour la route; il faudrait d’ailleurs qu’ils présentent les garçons aux "filles" de Brian. En retour, Dean lui avait indiqué approximativement où ils habitaient avant, et ils avaient pris la route. Chose Première avec la carriole dans laquelle les gamins avaient choisi de s’installer. Présentement, ils bavassaient. Sur le côté, à mi-distance entre la selle d’Alex et l’essieu de la carriole, Brian était leur navigateur. Carte en main, et surtout la destination bien mémorisée, il guidait Alex en passant devant au besoin.

« Monsieur? »

Alex se tourna sur sa selle, provoquant un hennissement consterné de la jument qui semblait se juger maltraitée. Le druide se contenta de resserrer un peu les cuisses et envoya un clin d’oeil à Brian.

- Il va falloir être un peu plus précis si vous voulez qu’on sache à qui vous parlez. Sinon je vais vous appeler "enfant", moi aussi. Qu’est-ce qu’il s’passe?
« Monsieur Alex. » Dean ne semblait pas réellement amusé par l’humour du canadien. « Max a envie de pipi. » Max faisait effectivement une drôle de tête.
- On va arrêter, alors, c’est une bonne idée. Et on pourra se dégourdir les jambes un peu.

Un peu plus loin se trouvait une maison devant laquelle une imposant bosquet de lilas permettrait d’avoir l’intimité nécessaire à la besogne. Alex n’était pas descendu de selle que Max y accourait. Un sourire amusé aux lèvres, il le laissa faire et encouragea Dean à faire de même, pour ne pas devoir arrêter encore dans dix minutes. Lui-même se dirigea de l’autre côté de la voie pour se vidanger également. Lorsqu’il revint au convoi, Alex fit un signe à Brian, taquin.

- Toi aussi, Brian! Hop! C’est pause-pipi pour tout le monde!

À la surprise du druide, cette intervention pourtant sérieuse dans son essence fit bidonner les jumeaux. Quand vint le temps de repartir, Alex eut la surprise de sentir quelqu’un lui tirer la manche. « Monsieur Alex, est-ce que je peux monter sur le cheval avec toi, comme hier? » s’enquit-il en observant ses pieds, comme si une telle requête était universellement punie des pires châtiments.
Alex fit une drôle de tête en réalisant que ça n’était pas aujourd’hui qu’il pourrait ce défaire de cet étrange et agaçant titre de monsieur. Il s’accroupit à la hauteur du garçon pour lui répondre.
- Tu es certain que tu ne veux plus être dans la carriole avec Dean ?

Max confirma d’un signe de tête et, un instant plus tard, il se retrouva en selle. Alex lui ordonna de bien s’agripper le temps qu’il monte à son tour sur l’équidé, puis passa son bras devant le garçon comme la veille. Pas même une minute plus tard, Max repoussait doucement le bras protecteur.

« Je ne vais pas tomber. »
- Mmmh, grogna le châtain. Tu veux tenir les rênes pour m’aider à diriger Chose?

Ça, c’était une bonne idée. Au moins, Max ne semblait pas embêter de partager les rênes avec Alex, qui ne voulait pas se montrer imprudent au point de laisser entièrement le contrôle à un enfant qui n’aurait pas la force de maîtriser une jument (de moins en moins) imprévisible. À la requête du druide, le cavalier de Bidule annonça combien de temps il estimait qu’il leur restait pour atteindre la résidence désormais abandonnée des jumeaux.

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MessageSujet: Re: Toi, Moi, le Chien, le Chat, les Chevaux et les Roses   Toi, Moi, le Chien, le Chat, les Chevaux et les Roses - Page 2 EmptySam 29 Mai 2021 - 15:03


Une famille


Feat : Alex Cormier



- Vous êtes mariés ? interroge Dean

Si la question de Dean me prend au dépourvu, je suis soulagé qu’Alex quémande d’un regard bref mon tacite accord avant de répondre pour nous deux. Notre relation est si récente que je n’y ai même pas songé. Signer des engagements est dans ma nature, sinon je n’aurais jamais été ni soldat ni policier. Mais qu’en est-il pour mon compagnon ? Alex regarde à nouveau l’enfant-loup, notre enfant.

Je suis du regard le profil du Canadien. En dix années, il a gagné un peu en tour de taille, une caractéristique de son patrimoine génétique ? Il ne m’a pas encore raconté tout son périple, mais je devine qu’il n’a pas dû faire bombance chaque jour contrairement à l’exercice physique pour simplement survivre sans la protection des palissades. J’aime sa mâchoire carrée, la forme de ses yeux en gouttes d’eau couchée, sa fine barbe qui a repoussé depuis que je l’avais rasé. Et son regard, si expressif comme ses sourcils.

Alex explique que le mariage n’est pas dans nos priorités. En logique enfantine imparable, Dean lui oppose le droit de dormir dans le même lit et le statut marital qui devrait être le nôtre de son point de vue. Je souris au fait qu’il est plus embarrassé par notre non-mariage que par le fait que nous soyons deux hommes. Les priorités des enfants sont souvent incongrues pour un adulte, mais pas si dénué de sens. Si je tente d’analyser celle-ci, Dean ne doute pas de notre amour, mais que l’absence de papiers officiels nous unifiant ne soit le reflet que d’une liaison éphémère, fragile.

- Dean, on ne vous a pas adopté parce qu’on nous a forcé la main, mais parce qu’on se sent capables d’être parents. Que c’est aussi notre seul choix pour l’être. On officialisera notre union, si cela vous rassure.

Alex tente de rassurer les enfants en expliquant sa conception du mariage, que les liens se créent avec du temps et non une simple fête et la signature d’un document devant témoins. Les deux frères sont malicieux et saisissent la perche qu’Alex leur tend malgré lui en affirmant ne pas connaître tout le monde.

Ce qui n’est pas le cas des jumeaux, comme tous ceux du territoire de Beacon Hills, moi le premier. La communauté se constitue d’environ dix mille âmes, la moitié d’il y a dix ans, sans compter les Kawaiisu. Cela peut paraître beaucoup, mais en vivant en vase clos, on finit par tous se connaître. Même ceux qui habitent à l’opposé les uns des autres, à des distances ridicules en voiture, qui ne le sont plus depuis qu’on doit se contenter de marcher ou de pédaler, posséder un cheval restant un luxe. Le centre-ville reste un passage incontournable avec le magasin, l’école, l’hôpital et la mairie et son panneau d’affichage. Internet n’est plus.

Les tâches ménagères se répartissent à l’instinct. Volonté de donner bonne impression, ou réelle habitude d’aider ? L’avenir nous le dira. Sur une carte de la région, je montre aux garçons où se trouve notre maison, d’après les indications communes de Max et Dean, je positionne celle de leurs parents. Les préparatifs vont bon train. Alex se charge d’atteler Chose Première, tandis que je selle Bidule. Une fois hissé sur mon cheval, je garde la carte dans une main, pour rassurer les jumeaux. Je sais où nous allons. Je connaissais leurs parents. Je ne l’exprime pas clairement. Je préfère que les enfants nous donnent l’image qu’ils avaient de leur père et de leur mère, que de confronter mon ressenti, par ailleurs positif, avec le leur. Garder leur passé intact, tel qu’ils en ont le souvenir.

Je me retourne de temps à autre vers l’équipage qui me suit quand Dean nous appelle. Je plisse les lèvres au « monsieur » très formel de Dean. Alex tente un trait d’humour qui tombe à l’eau et se mange un « Monsieur Alex » en retour. Cela prêterait à sourire, si je ne devinais pas toute la détresse des enfants derrière ce « monsieur ». Les nouveautés se sont enchaînées depuis la veille. Dean et Max n’ont pas eu le temps de se poser, de prendre conscience que leur vie vient de prendre un sacré virage. J’appréhende leurs réactions devant leur maison.

- Toi aussi, Brian ! Hop ! C’est pause-pipi pour tout le monde !
- Hein ?! Oui, papa !

Je descends de ma selle et m’aligne avec les trois autres pour arroser l’herbe jaunie du bord de la route. Sera-t-on à la hauteur comme je l’ai affirmé plus tôt dans la matinée ? L’ampleur de notre engagement me percute de plein fouet. Max semble être le plus impressionnable. Il n’a pas osé dire qu’il voulait uriner. Il me semble plus réfléchi que Dean plus spontané.

Nous nous remettons en route. Max quémande une place devant Alex. Le courant passe entre ces deux-là. L’enfant montre aussi qu’il a besoin d’être entouré. Ça chipote pour l’aide qu’apporte Alex. Les prémices de l’adolescence sont là : un besoin d’affection marqué avec des barrières qui commencent à s’ériger.

- Encore dix minutes, et nous y sommes.

Nous cheminons en silence. Les garçons sont devenus muets à l’approche de leur maison et de ce quartier qu’ils connaissent. Leur maison est à l’écart avec un garage indépendant transformé en grange. L’absence du père depuis quelques années se fait sentir. La maison a besoin de réparation qu’une femme seule avec deux enfants à charge avait du mal à assurer seule. La mère de Dean et Max s’est focalisée sur l’essentiel : les animaux de bassecours et son potager. Les enfants sont tétanisés. Je descends de cheval et m’approche de la carriole pour tendre les bras à Dean. Il se blottit contre moi. Son frère fait pareil avec Alex, comme s’ils ne savaient plus marcher. Un faible jappement se fait entendre, plus une plainte qu’un aboiement.

- Galilée !

Dean se débat dans mes bras pour descendre, puis me tire par la main jusqu’à l’arrière de la maison. Un chien de un ou deux ans à peine se dresse dans un enclos grillagé. Un croisé bouvier avec je ne sais quoi. Le chien est affamé. Dean lui ouvre et le câline.

- C’est un ami de papa qui nous l’a offert quand papa est…

Max s’est approché de moi, il me regarde avec inquiétude.

- On l’embarque, ne t’inquiète pas. Je viens de perdre mon chien. Galilée le remplacera.

Je me tourne vers Alex et hausse les épaules. Une bestiole de plus ou de moins… Je jette un regard à la ronde. Il nous faudra plus qu’un voyage pour ramener ce qui nous sera utile et aussi ce qu’il représente l’affectif pour les jumeaux. Je m’approche d’Alex et l’entoure de mes bras.

- Je propose d’annexer la maison au nord de la nôtre. J’avais déjà des vues dessus pour agrandir mon potager avant d’y renoncer à cause des pillages dont je faisais les frais. J’en avais parlé au gouverneur qui ne s’y était pas opposé. Je redemanderais pour la forme et que ce soit acté. On s’en servira de grange et de débarras. Une partie pourra aussi être consacrée aux enfants, un espace de jeu à l’abri, sécurisé. Je vise celle-ci, car j’en ai les clés et que j’ai veillé à ce qu’elle ne tombe pas en ruine. Y a de quoi étendre le potager, des framboises aussi…

Alex me fait comprendre qu’il a trouvé mon trésor sucré. C’est en silence que nous entrons dans la maison. Des bols traînent dans l’évier, une marmite sur une cuisinière à bois, comme si leur mère allait surgir d’un instant à l’autre. C’est trop pour eux, les larmes prennent le dessus. Enfin, ils expriment leur chagrin. Je m’accroupis et invite Alex à le faire aussi pour un câlin groupé. On serre les rangs. Du menton, je montre la cuisinière à bois à Alex. Nous n’en avons pas besoin pour le moment, mais c’est un bien trop précieux pour être abandonné. Cela servira aux enfants quand ils s’installeront à l’âge adulte.

- Vous allez dans vos chambres et vous rassembler tous ce que vous avez besoin ou voulez garder. On fera autant de voyage que nécessaire. Pendant ce temps avec Alex, on s’occupe des provisions, de tout ce qui peut nous être utile. On fait des tas, on gère la carriole après.

Le chien suit ses jeunes maîtres après qu’on lui ait donné ce qui avait été abandonné dans la casserole. Ce n’est jamais agréable de fouiller dans les affaires des autres, encore plus quand c’est la maison de ceux que l’on adopte. Il y a l’utile, comme les grands bacs ou leur mère devait faire la lessive et l’affectif avec un cadre méli-mélo qui montrent leurs parents et d’autres gens certainement morts depuis. Max et Dean sont trop jeunes pour avoir des photographies d’eux.

(…)

J’ai fini par laisser Alex à l’intérieur rassembler en premier lieu les provisions pour voir comment transférer les lapins et les poules. Galilée me file entre les jambes manquant de me faire tomber. Ce pauvre chien a cru qu’il avait été abandonné. Trop heureux de voir du monde, il n’a pas songé à nous grogner dessus. À moins qu’il ait compris que nous avions recueillir ses maîtres ?

Dans la grange, je trouve un trésor : des outils, le papa devait être menuisier à ses heures, des bocaux de conserves vides avec leurs joints et surtout une charrette à deux essieux. Le lycan avait adapté les brancards pour la tirer lui-même. Il nous faudrait un collier et des sangles pour l’accrocher à Bidule. Dans mes recherches, je tombe sur plusieurs cartons qui nous permettront de transporter les animaux. Alex me rejoint et m’ôte de la paille qui s’était accrochée à mes cheveux.

- On peut mettre les poules dans l’enclos de Bidule en attendant de remonter le poulailler. Pour les lapins, faut se décider de l’emplacement définitif du clapier pour ne pas avoir à bouger à nouveau le clapier. Ce sont des modules emboîtables. Un peu lourd, mais facile à assembler. Et regarde ce carrosse !

Je passe mon bras au tour d’Alex et regarde l’ampleur de la tâche qui nous attend. Dean se pointe avec une peluche qui a vu des jours meilleurs serrée contre lui.

- Monsieur ?
- Alex, Brian, Papa, pas de monsieur !
- Max s’est caché sous sa couette et pleure.
- On arrive. Tu sais si ton papa avait de quoi accrocher son chariot à un cheval ?
- Je sais pas.
- Pas grave, Bonhomme.


Je me baisse pour attraper Dean. Le chariot va nous faciliter la tâche. Dès que je pose mon regard sur quelque chose, la liste de ce qu’on doit ramener s’alourdit. Je songe aussi aux affaires personnelles de leurs parents. Ça peut leur être utile plus tard, pour eux. Je garde présent à l’esprit que ce qu’on laissera ici sera perdu. On entreposera tout ça dans la maison voisine. Je ne veux pas effacer leur passé.

(…)

- Max ?

Je pose Dean sur le plancher de leur chambre commune. Au centre de la pièce, il y a un tas d’affaires et de jouets. Galilée se rue entre nos jambes et flaire chaque recoin de la chambre. J’attrape le chien et le glisse sous la couette de Max. Ses sanglots redoublent. Impuissant, je cherche de l’aide vers Alex.




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MessageSujet: Re: Toi, Moi, le Chien, le Chat, les Chevaux et les Roses   Toi, Moi, le Chien, le Chat, les Chevaux et les Roses - Page 2 EmptySam 24 Juil 2021 - 19:12



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Après que Brian eut annoncé que la petite troupe était près de leur destination, le silence était tombé sur eux comme un couperet. Alex n’osa pas passer enserrer Max dans un effort pour le rassurer. Il n’était pas pressé pas se prendre un deuxième rejet. Il se contenta plutôt de passer une main dans ses cheveux, et le gamin émit un grognement indéfinissable. Le châtain retint un soupir et se contenta d’encadrer l’enfant de ses avant-bras, partageant les rênes avec lui. Il envoya un regard à Brian, incertain de savoir comment il devrait agir, mais l’ancien militaire n’en avait probablement pas une meilleure idée que lui.

La maison se profila, et Max se dandina sur sa monture, inconfortable. Le druide posa le gamin au sol avant de sauter à ses côtés. Cette fois, Max prit l’initiative de se réfugier contre Alex, non sans avoir vérifier d’abord que Dean s’était alloué cette permission. Le quadragénaire prit sur lui de prendre le gamin dans ses bras, le visage juvénile enfoui contre son cou comme si ne pas voir la maison écartait la réalité de leur présence ici. Le cou cercler des deux bras fins, Alex n’eut pas le temps de faire deux pas qu’un chien fit connaître sa présence. Le temps que Dean ait rejoint leur animal, Max s’était débattu et avait retrouvé contact avec le sol, pour rejoindre Brian, de grands yeux levés sur le grand homme. Le garde se tourna vers l’exilé comme pour lui demander son aval. Surpris, Alex se contenta d’approuver d’un hochement de tête abrupt, avant de réaliser que le mouvement d’épaule n’engageait pas réellement en une question. Délaissant Max et Brian, il alla rejoindre Galilée et Dean pour gratter sous la gueule de la bête.

- Comment qu’il s’appelle, cet ami? On pourra lui rendre visite si vous voulez. Ce serait un bon début pour que Max puisse tenir cette promesse de leur présenter tout le monde, et prouver que le fugueur parmi leurs pères adoptifs tiendrait parole.

« Osé. Ils sont allés à l’école ensemble. »
« C’est Rosé, pas Osé ! » obstina le jeune humain, d’un ton défiant qu’il semblait se permettre seulement envers son frère.

Alex sourit. Il y avait donc un José quelque part à Beacon Hills qui connaissait bien ces enfants et qui pourrait leur donner des conseils, en cas de besoin. Un allié, en quelque sort, à défaut d’être un roc auquel s’amarrer. Le druide se releva pour laisser sa place à Max. Le clébard ne semblait pas mauvais, au moins. Les bras solides du policier vinrent sertir le druide, qui posa les mains sur les siennes et les caressa distraitement en écoutant ses projets. Sourcils haussés, Alex réalisait l’ampleur du travail à abattre, ou croyait le réaliser, du moins. Peut-être que Brian saurait trouver de l’aide auprès d’amis ou collègues, s’ils peinaient à y parvenir à 8 mains. Enfin. Si ce n’était pas trop le monde du chacun pour soi. Alex aurait peut-être dû saluer Richard lorsqu’il l’avait vu à l’hôpital, plutôt que de se planquer dans sa honte et sa crainte de retrouvailles aussi houleuses qu’avec Brian. Au moins, à ce niveau, ça s’était bien terminé : peut-être était-ce garant de ce qui arriverait également avec l’autre policier?

- Celle qui restait sur le buisson était délicieuse, taquina Alex. Il déposa un bisou sur la main de Brian lorsqu’il le força à rompre son emprise, et se dirigea, curieux, vers la basse-cour. Son coeur rata un battement alors qu’il s’accroupissait pour mieux observer un lapin qui s’avançait vers lui. Alex tendit sa main vers le curieux, qui le sentit.

« C’est Bob Morane! Maman dit toujours qu’il n’est pas assez peureux. »
« Monsieur, vous… Monsieur Alex, tu fais une drôle de tête. »

Un sourire doux et nostalgique vint étirer les lèvres du druide. S’il n’avait pas lui-même enterré Civet dans son jardin, il se serait demandé comment il avait pu vivre jusqu’à une douzaine d’années, sinon plus. Il se releva prestement, bouleversé par les souvenirs de sa coloc des débuts de l’apocalypse, qui l’assaillirent subitement.

Ils se dirigèrent ensemble à l’intérieur. Avec le pincement au coeur, caractéristique de l’intrusion, qu’il ressentait à chaque passage dans une maison abandonnée. Sauf que cette fois, c’était différent. Il ne venait pas piller ou chercher une maigre pitance. En fait, il n’outrepassait même pas réellement. Il venait récupérer pour bâtir avec les deux marmots qui les suivaient silencieusement. Et il déglutit ostentatoirement lorsqu’il réalisa qu’il n’avait pas la moindre idée de ce qu’il devait prendre ou laisser. Après huit ans à vivre avec un sac à dos comme seule possession, son sens du nécessaire, de l’utilitaire et du luxe s’était altéré. Un geste de Brian rattrapa son attention, et la porta sur les marmots en larmes. Un pincement différent, empathique, vint heurter le muscle cardiaque du canadien, alors qu’il s’abaissait pour les câliner. Alors que d’une main il caressait une tête blonde, ce furent ses lèvres qui se posèrent sur la chevelure de la seconde. Au bout d’un moment, Brian lui fit lorgner du côté de la cuisinière. Alex ne fut pas certain de comprendre immédiatement. Il voulait l’emporter? Ça devait peser une tonne. Et puis, ils en avaient déjà une. C’est lorsqu’il désigna les enfants du menton qu’Alex crut comprendre. Ils pourraient toujours en reparler à une meilleure heure.

Le clathrate affectif se dissolut et Brian donna quelques ordres. Alex fut soulagé qu’il prenne ainsi le rôle de leader, ne se sentant pas lui-même de prendre les choses en main. Le druide avait eu le réflexe de penser d’abord et avant tout à la nourriture, et cela semblait bien s’enligner avec les plans du garde. Après avoir déposé un torchon au fond de la casserole nettoyée par Galilée, il y déposa quelques vivres en vrac, puis continua son manège. Au bout de quelques minutes, l’ermite posa la main sur la hanche de Brian et déposa un baiser sur sa joue.

- J’peux m’occuper de la cuisine seul. Tu sauras mieux qu’moi ce qui vaut la peine ou pas d’être ramené, dans les autres pièces. Il ne devrait pas y avoir de honte à admettre qu’il était déconnecté de la réalité citadine qu’il venait de rejoindre, n’est-ce pas? Pourquoi alors en ressentait-il, et pourquoi craignait-il de devenir un poids?


***


La table de cuisine croulait sous les victuailles et les boites rassemblées. Alex avait même trouver le temps de vider les cendres du poêle à bois pour ranger de la vaisselle à l’intérieur de celui-ci. C’était une idée farfelue, mais il lui semblait plus simple de la laisser là que de chercher partout où elle se trouvait, lors de leur prochain passage. Ne sachant plus que faire, il chercha Brian, et le trouva au garage. Le policier n’avait manifestement pas chômé:son front légèrement luisant, et la saleté dans ses cheveux le trahissaient – et lui donnaient un petit air particulièrement sexy -. Il manqua de lui demander s’il avait joué à se rouler par terre avec Galilée, ratant une bonne occasion de demander plutôt avec qui il avait roulé dans la paille, et se contenta plutôt d’une formule sobre :

- T’as trouvé des trucs intéressants?

Pour ça! Alex écouta le résumé de Brian, impressionné et soulagé. Ça devrait réduire la taille des aménagements à faire, non? Il observa le carrosse dont Brian lui parlait, sourcils froncés.

- Comment on va l’harnacher au ch’val? constata-t-il d’abord, avant de poursuivre en marmonnant pour lui-même. J’pourrai peut-être demander à Derek s’il peut me dire comment en fabriquer...

Lorsque Alex se redressa, Brian vint passer son bras derrière lui et déposer sa main contre sa taille. Le châtain bedonnant, tout à ses réflexions, ne réagit pas, et se contenta de fouiller dans ses souvenirs de son nouveau chez-soi, arpentant mentalement la rue où il vivait à la recherche d’un souvenir ou de quelque chose qui pourrait les aider à déterminer où installer la basse-cour. Le plus évident était probablement de les laisser dans la cour arrière, et d’y aménager un poulailler. Le druide arqua des sourcils, lorsqu’une révélation se profila à son esprit. Il y avait bien une maison, de l’autre côté de la rue, en diagonale de celle aux roses, dont la cour avant était fermée par une clôture de petits piquets d’un blanc écaillé, souvenir du rêve américain. Trois pieds de hauteur seraient-ils suffisant pour que les poules y restent? Les lapins tenteraient-ils de se faufiler sous celle-ci? Avec un peu de chance, la taille de l’enclos les satisferait et ils ne tenteraient pas de s’enfuir. Alex partagea son idée avec le joli mentaliste.

- Ça devrait être moins long de rafistoler la clôture que de refaire un enclos, pis on pourra facilement avoir un œil dessus de la maison et de la future grange-débarras. T’en pense quoi ?  Si les deux hommes étaient de nature cartésiennes, certaines mauvaises langues diraient même prosaïques, Brian était celui du couple qui était le plus à même de juger ce qui était ou non réaliste, possible, réalisable ou aucune de ces réponses. Heureusement, le pragmatisme était devenu une qualité incontournable. Brian rétorqua que le garage de cette maison pourrait servir d’abri aux poules et lapins, la nuit, et la discussion se fila ainsi, sur les besoins que cela traduisaient en paille et litière pour les bêtes.

Les considérations du jeune couple d’âge moyen furent interrompue par l’arrivée de Dean. Brian s’occupa de lui répondre et de le rassurer, alors qu’Alex observait le toutou. Peut-être que leur mère avait du matériel de couture et que le druide n’avait pas entièrement oublié comment se servir d’une aiguille à coudre, presque trente ans plus tard. Alex suivit Brian en direction des chambres, le visage de Dean par-dessus son épaule surplombant le biochimiste de quelques centimètres. Le druide força un sourire qu’il espérait réconfortant.

- Et toi, Dean, comment tu te sens?

Si aucune réponse ne fut verbalisée, Alex comprit rapidement au regard qu’il reçu, que la question paraissait être la plus stupide de l’univers, aux yeux du garçon. Alex soupira et entra dans la chambre alors que le louveteau rejoignait le plancher. Brian semblait plutôt bien gérer la situation, jusqu’à ce qu’il semble enjoindre Alex à prendre le relai. Ce traître! Le druide abasourdit s’avança lentement, comme si le déplacement de la moindre molécule d’oxygène risquait de chambouler l’univers entier, et alla s’asseoir sur le matelas, près de la bosse double formée par Galilée et Max.

- Max?

Il n’y eut pas de réponse. Le regard d’Alex parcourut la pièce. Au sol, il reconnaissait des jouets de plastiques et d’autre de bois, apparemment taillés à la main. Quelques bandes dessinées étaient aussi empilées au sol, alors que d’autres étaient toujours dans leur meuble de rangement.

- Est-ce que tu pleures ? demanda-t-il en se trouvant particulièrement stupide.
« Non ! » fit la couette entre un sanglot et un reniflement particulièrement peu appétissant. Alex tendit la main pour caresser la forme qui lui semblait la plus humaine.
- C’est normal de pleurer quand on est triste, Max. Moi aussi, j’ai beaucoup pleuré quand j’ai perdu mes parents. C’était une vaste exagération; un pieu mensonge, mais cela sembla faire effet. Il y eut un sanglot étranglé, puis une question timide.
« C’est vrai ? »

Alex fut pris de court par le louveteau, et réalisa à ce moment que le gamin savait distinguer le vrai du faux.

« Oui, Max. » Le fantôme d’un sourire passa sur son visage, alors que son regard croisait l’air terrorisé du druide, qui se détendit, reconnaissant.
« Mais les grands ne pleurent pas ! »

Alex se mordit les lèvres et chercha un peu d’encouragement dans le regard de Brian. Il se souvenait vaguement de discussions qu’ils avaient eues, une dizaine d’années auparavant, sur la masculinité toxique, bien qu’ils ne l’avaient jamais nommée ainsi. Il était hors de question qu’ils élèvent des gamins dans cette mentalité.

- Quand j’tais jeune, je pensais aussi que les grands pleuraient jamais. J’ai essayé d’garder mes émotions pour moi, et de jamais les montrer, parce que je pensais que c’était un signe de faiblesse. Sauf que je perdais le contrôle et tout sortait dans le désordre, et je faisais du mal aux gens que j’aimais, comme à moi-même.

Alex envoya un regard d’excuses à Brian. Il avait toujours du chemin à faire. À preuve, ses premiers jours ici. Devant lui, Dean avait le regard timidement planté sur le bout de ses chaussures. Alex le fixa en poursuivant, espérant capter son regard.

« C’est vrai que tu as vécu plein d’années en sauvage ? » s’enquit Max. Interloqué, Alex hésita un instant avant de répondre par un oui prudent.
« Il faut être fort pour survivre dehors, non? » Alex comprit alors à quoi les enfants pensaient.

- Ah! Euh, c’est pas la même sorte de force. J’oublie parfois encore d’exprimer mes sentiments, et ça m’arrive encore de causer du mal à cause de ça. Je… la dernière chose que je voudrais, c’est que vous ayez le même problème. Alex soupira. C’que je veux dire c’est… Nous sommes une famille, maintenant. Et j’veux pas qu’on ait  peur, ou honte, ou quoi que ce soit d’autre, de montrer nos émotions entre nous. Je peux vous demander de me faire une promesse?

Le regard de Dean se retrouva instantanément plaqué dans celui d’Alex, et les jumeaux répondirent par l’affirmative avec la même méfiance dans la voix. Max croyait peut-être que le druide utiliserait de son autorité pour le faire sortir de là?

-J’aimerais que vous me promettiez de toujours vous souvenir de ça : qu’il n’y a pas de mal à nous parler de vos émotions, à Brian et moi, et que vous pouvez toujours vous sentir à l’aide de le faire. Je vous promet aussi que je ne vous cacherai pas les miennes.

Les deux frères semblèrent prendre une seconde pour y réfléchir, avant de le promettre. Ils durent juger n’avoir rien à perdre : ils ne promettaient pas de faire quoi que ce soit, sinon de se souvenir que la porte leur était toujours ouverte, après tout. Les sanglots s’espacèrent, et la petite boule sous la couette se mit à respirer plus doucement. Au bout d’un moment, la frimousse de Max se révéla, la tête de Galilée coincée près de lui, et d’une voix fluette il annonça :

« En vrai, je pleurais. Je suis triste et... »

Il n’y eut plus de son. Par respect, Alex attendit quelques secondes.

- C’est normal, Max. Il y a beaucoup de sentiments qui doivent se mêler, n’est-ce pas.  Un bout de couette ondula en ce qui semblait être un mouvement de tête acquiesçant. C’est important que vous sachiez que personne ne peut remplacer vos parents, et ce n’est pas ce qu’on tente de faire. On veut juste vous donner une deuxième chance à avoir une vie agréable, malgré vos euh... malchances.

Cette fois, la réaction ne parvint pas du lit. Un sanglot étouffé, quelques octaves trop haut, et un brin désespéré fit lever la tête d’Alex en direction de son compagnon. Les larmes de Dean mouillaient la chemise de Brian où son visage s’était plaqué.

« C’est pas juste! On a toujours été sages, on n’a pas mérité ça! Maman non plus! »
« Dean? » Max s’inquiétait et tentait de sortir de sous les draps. Alex se releva pour lui laisser du leste, alors que le second frère poursuivait en s’adressant à son frère. C’était peut-être plus facile pour lui de s’exprimer en faisant comme s’il n’y avait pas d’adulte dans la pièce.

« J’ai peur. S’ils sont gentils et qu’ils disparaissent aussi… J’en ai marre ! » Sa voix se cassa en un grognement frustré, mais il ne relâcha pas Brian pour autant. Alex leva les yeux vers le policier. La crainte était légitime, et il était à court de mots. Comment pouvait-il répondre à cette peur qui n’était qu’un reflet de leur monde.

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MessageSujet: Re: Toi, Moi, le Chien, le Chat, les Chevaux et les Roses   Toi, Moi, le Chien, le Chat, les Chevaux et les Roses - Page 2 EmptyVen 6 Aoû 2021 - 11:28


Une famille


Feat : Alex Cormier



Je suis toujours démuni devant la détresse d’un enfant. Et c’est un peu lâchement que je laisse à Alex le soin de trouver les mots justes. Il n’est pas plus père que moi, toutefois je l’imagine plus doux que je pourrais être. Une impression, un faux-semblant qui me donnent une excuse pour me désengager ?

Je sais gérer une situation dans l’urgence. J’ai eu à le faire quand j’étais marine, flic ou garde. Mais là, ce n’est pas de l’aura rassurante que peut avoir un soldat dans certaines circonstances qu’on a besoin. C’est bien autre chose quand on se trouve impliqué dans l’avenir d’un enfant. De notre enfant. Il est certain qu’on nous a forcé la main. Seulement, derrière le gouverneur, c’est la vie actuelle la grande responsable de ce qu’il se passe sous ce toit où une famille vivait, il y a peu de temps et peut-être pas dans la joie totale. Une famille qui a été encore déconstruite. Être un bon père, c’est une question qui m’a taraudé longtemps, avant d’abandonner l’idée de le devenir, avant le retour d’Alex, avant qu’on nous le propose. On aurait pu refuser, mais Alex comme moi a un sens moral très développé.

Avec un trouble certain, j’écoute Alex partager l’émotion qu’il a ressentie en perdant ses propres parents. Il ne sort pas à Max le couplet sur la force intérieure, la nécessité de prendre sur soi, d’être fort. Sage. Tout ce qui a bercé mon enfance et mes années d’armée. C’est sur ce point que je sens Alex plus capable que moi : avoir la bonne approche. Celle de la sincérité. Je retiens mon souffle quand Max questionne Dean sur la véracité des propos de l’homme que j’aime depuis tant d’années. Je devine qu’il a exagéré les réactions qu’il affirme avoir eues. Caché sous sa couette, Max ne voit pas le visage de son frère. Le sourire du louveteau, quand il rassure son jumeau, ne fait aucun doute qu’il soutient en connaissance de cause le pieux mensonge d’Alex. Si jeune et pourtant si mature. Je lui ébouriffe les cheveux pour le remercier.

Je suis ému et touché d’écouter mon compagnon se livrer, plus sincèrement cette fois-ci. Je lui réponds d’un clin d’œil à son regard d’excuse. Quelque part au fond de moi, je lui en veux pour toutes ces années perdues à se tourner le dos. Je l’aurais suivi, puisque quitter Beacon Hills était un impondérable. Je m’en veux aussi de n’avoir pas su me montrer plus courageux, avouer mes sentiments, m’imposer. Mais je ne suis pas ce genre d’homme là et c’est peut-être ce qu’il aime chez moi. Puis avec des « si », on refait le monde.

- C’est vrai que tu as vécu plein d’années en sauvage ?

Je souris en coin. Alex n’était-il pas déjà un « sauvage » à vivre loin de la ville dans la forêt ? Un sauvage civilisé, mais déjà d’une nature presque solitaire si ce n’était son colocataire à l’esprit bas de plafond. Je n’ai pas osé l’interroger sur Charlie. Il ne m’en a rien dit et les silences chez le Canadien en disent parfois plus long que les rares mots qu’il mâche consciencieusement.

D’ailleurs, il n’a jamais été autant loquace que maintenant. Il fait promettre aux enfants d’être honnêtes envers nous sur ce qu’ils ressentent. Je pense que nous devrons l’être en retour, pas en totalité pour ne pas les inquiéter. Alex promet d’être transparents sur ses émotions, je suis plus réservé à ce sujet et préfère ne rien garantir, Dean se rendrait compte que je ne serais pas tout à fait sincère. Un soldat tait ses doutes et ses souffrances, il protège, se bat pour la cause qu’il a embrassée.

Alex réussit à engager le dialogue. Les enfants ouvrent leur cœur et s’épanchent sur leur lassitude des turpitudes que la vie leur fait subir. Heureusement qu’ils n’ont pas de points de comparaison avec le passé et la vie à laquelle ils auraient pu prétendre. Il y avait bien le danger des chasseurs, mais c’était sans commune mesure avec ce qui nous guette de l’autre côté des palissades. Dean s’énerve sur leur sort, pourtant, il ne me lâche pas. Ils craignent qu’ils nous arrivent aussi un malheur. Je croise le regard d’Alex à court d’arguments. Promettre qu’il ne nous arrivera rien de fâcheux serait une insulte à leur intelligence. Je serre Dean un peu plus fort, puis regarde Alex.

- Depuis que j’ai retrouvé Alex, depuis qu’on a décidé de vivre ensemble, j’ai changé ma façon d’aborder ma vie.

Une mise en ménage trop récente pour une réelle mise en pratique, mais il est certain que je compte faire attention à moi en sachant que quelqu’un m’attend.

- Quand je n’avais personne, je ne trouvais pas grave de prendre des risques. Sans être kamikaze, je me montrais parfois un poil audacieux. Mais maintenant que je sais qu’on m’attend à la maison, je promets d’être prudent. Aller ! Câlin groupé !

Max sort de son lit, et nous nous étreignions tous les quatre. Je frissonne sous l’émotion. Tout va si vite, mes retrouvailles avec Alex qui ont failli tourner au vinaigre et nous voila devenus pères par la force des choses. J’effleure la joue de mon aimé du coin des lèvres. La pression de l’étreinte, la chaleur des corps embrasent mon cœur. Je ne sais pas quelle magie opère, mais là, je sais que j’aime Dean et Max comme s’ils étaient mes enfants biologiques. Au-delà du devoir moral de sauver des orphelins, c’est bien un élan d’amour qui m’anime à l’instant. Une famille à moi. Un foyer. Enfin.

(…)

J’ai bricolé un système avec des sangles pour atteler Bidule à la charrette trouvée dans la grange. Le retour se fait avec un raffut certain : poules et coqs nous font comprendre qu’on a dérangé le programme de la basse-cour. Max et Dean, chacun dans une des charrettes, veillent à ce qu’on ne sème rien. Enfermés dans plusieurs grands sacs de toile, les gallinacés se taisent, faute de repères visuels et de lumière. Je les suspecte même de dormir. Galilée court autour du convoi en digne gardien. Je me rends compte que la chambre destinée aux enfants va avoir du mal à les accueillir en plus de leurs affaires. Celle que j’occupe est spacieuse, et pour le temps que nous y passions…

- Alex ? T’en penses quoi si on intervertit les chambres ? Ce n’est pas une pièce de vie pour nous et les enfants doivent caser leurs jouets en plus de leurs affaires et des lits séparés ou gigognes.

Cela sera aussi leur refuge, autant qu’il soit agréable.

(…)

Les poules ont profité d’un moment d’inattention pour s’éparpiller autour de la maison. Heureusement que mon terrain est clôt. Galilée renifle partout consciencieusement. L’odeur de Machin est encore présente. J’ai un pincement au cœur quand je le vois recouvrir les anciennes marques de mon chien par sa pisse. Je me retiens de crier sur le chien. Max et Dean ne comprendraient pas.

C’est un joyeux bordel. Pour le moment, chacun garde sa chambre, car il nous faut trouver les lits pour les jumeaux. La question se pose de récupérer les leurs, ou de se servir chez l’un de mes voisin avec des lits superposés, ce qui permettrait de gagner de la place. Les carrioles se vident peu à peu.

- Alex ? Tu m’aides ?

Nous avons laissé les lapins dans leur clapier, que nous superposons à côté de l’écurie, ou plutôt la cabane de Bidule.

- Je pense que ce n’est pas prudent de les mettre avec les poules, ils vont creuser des terriers et s’enfuir. Après, on pourra tester avec un couple.

Les lapins de nouveau empilés, Dean s’occupe de leur donner de l’herbe, tandis que Max aide Alex à coincer les poules dans l’enclot de Bidule. Mon cheval piaffe son mécontentement de cette invasion bruyante et dodelinant.

- C’est le moment de prendre son bain !
- On n’est pas sale ! proteste Max, la figure mâchuré de poussière.
- C’est ce qu’on va voir !

Je lui cours après, puis l’attrape pour le hisser sur mes épaules. Je fauche son frère en passant, puis rentre dans la maison avec mon fardeau remuant, Max se baissant pour ne pas se prendre le linteau de la porte.

- Aller ! Filez en haut, je monte l’eau chaude.

(…)

Je me laisse choir sur un transat sur la terrasse. Les enfants barbotent dans leur bain. Il semble que l’installation de leur parent était plus rudimentaire pour se laver et se résumait à une grande bassine dans la cuisine. Je suis épuisé. Une poule passe sur la terrasse, suivie d’une deuxième. Je me redresse un peu, me penche pour voir l’enclot de Bidule : la porte est entrebâillée.

- Alex ! les poules se sont échappées !


J’entends Alex sortir de la cuisine où il s’affairait à préparer de quoi nourrir la tribu que nous somme et soupirer quand il fait la même constatation. Ses dames se dandinent à qui mieux mieux sur l’herbe à la recherche de vers. L’un des coqs nous toise, gonfle son poitrail dans l’idée de pousser la chansonnette. Son homologue en profite pour lui arracher une plume du derrière. Les deux males partent dans une course poursuite bruyante. Galilée en profite pour venir m’écraser les jambes, sa truffe nichée dans mon entre-jambe. Je repousse un peu le chien.

- Avec une peu de chance, elles y retournent toutes seuls quand il fera nuit noire.

D’un bras, je cercle les cuisses d’Alex et le force à me rejoindre sur le transat. Le chien grogne pour la forme puis descend s’étaler sur les planches de la terrasse.

- On a une tonne de travail ! dis-je en serrant le corps du canadien contre moi.

Sa chaleur, son odeur : des repères rassurants. J’avais aménagé mon coin de vie à mon rythme. La clôture tout autour de mon terrain avait été ma priorité, tandis que les morts- vivants rodaient encore. Ensuite, il avait fallu envisager la vie sans l’électricité ni l’eau courante. Sans supermarché. Revenir deux cents ans en arrière. L’ingéniosité m’avait ramené l’eau presque courante dans la salle de bain et la cuisine. Le réservoir que j’ai installé en hauteur a ses limites, la pompe se désamorce souvent. Un broc remplit trône dans les WC quand la chasse d’eau est vide. Penser à mon éolienne, me fait songer à de futurs besoins. L’agrandissement du jardin, nourrir quatre personnes….

- Le réseau d’irrigation sud passe pas si loin. On va avoir besoin d’eau si on agrandit notre zone cultivable. On va avoir besoin d’une autorisation. C’est une ressource communautaire. On l’aura, je connais ceux qui entretiennent les champs plus bas. Deux grosses fermes. Je fais souvent du troc avec eux. On a une bonne entente. Je suis certain qu’on pourra leur emprunter des outils. Je les ai aidés à s’installer.

Du gras du pouce, je caresse la nuque d’Alex. Je l’écoute parler des taches à faire, des priorités. Un futur se met en place. J’en oublierai presque les marcheurs. Cette vie proche de la nature, celle qu’ont connu nos ancêtres, ceux qui sont arrivés là avec une charrette et une bonne dose de motivation. Les Jumeaux nous trouvent, toujours enlacés. Ils ont les cheveux mouillés dressés en pics sur la tête.

- On mange ? Monsieur… papa ?
- Faut pas s’inquiéter pour les poules !

Le plus vieux des coqs passe à ce moment-là, poursuivant son cadet dans un concert caquètement.

- Y a besoin de deux coqs ?
- Oui, le plus jeune doit remplacer l’ancien. Pour ça que le vieux le course !
- Il ne veut pas laisser sa place ! rigole Dean.



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Notre Foyer


Feat. Brian O'Conner







Le corps entier du druide se détendit, lorsque son compagnon prit la parole, et le relai. Les propos du policier auraient pu être les siens, dans ce monde sauvage qu’il avait arpenté pendant une décennie tronquée. Prendre des risques audacieux, peut-être même bravaches, parce qu’on jugeait ne rien avoir à perdre, et n’avoir de comptes à rendre à personne, il l’avait également fait. Dans cet état d’esprit, c’était réellement un miracle que les deux amoureux perdus se soient retrouvés, vivants.

Le druide s’était joint sans hésiter au câlin familial. Le concept pénétrait toujours aussi difficilement dans son crâne épais et têtu. Une famille, c’était bien un rêve qu’il avait eu, jadis. Avant que tout rêve n’éclate et qu’une époque insouciante, devenue révolue, ne laisse place à cette ère morose et dangereuse. Du bout des lèvres, Alex déposa un bisou sur la tempe des garçons avant qu’ils ne se relèvent tous. Il restait beaucoup à faire.

Brian prouva être devenu un bricoleur hors-norme au cours de la dernière décennie. Des étoiles dans les yeux, un Alex émerveillé observa plus longtemps le créateur que sa création, lorsqu’il découvrit le harnais de fortune qui deviendrait celui de Bidule. Persuadé d’avoir récupéré tous les vivres et toutes les provisions de la maisonnée, Alex les avait ramenées de la table de cuisine aux charrettes, avec l’aide des jumeaux. Lorsqu’ils repartirent enfin, le druide se renfrogna rapidement. Tout ce bruit lui faisait grincer des dents et lui donnait mal à la tête. Il se retenait à grande peine d’hurler un commandement de silence aux bestiaux à l’arrière. Presque au bout de sa patience, il fut notamment sauvé par quelques Fortunes, qui firent s’endormir le poulailler en le plus agréable des decrescendi.

De longues minutes de silences s’étirèrent, et Alex songea à diverses choses. L’air tout aussi peu avenant, il était probablement heureux que les enfants se trouvent dans son dos, incapable de voir la mine du biochimiste de mauvais poil. Au vu de son tempérament, cela risquait bien d’arriver suffisamment rapidement, de toute manière. Alex en était à songer qu’il faudrait qu’ils retournent à la maison pour y poser une pierre non pas tombale, mais commémoratrice. Il ne savait pas s’il saurait se servir d’un maillet et d’un gravelet suffisamment convenablement pour inscrire davantage que les noms de ce couple Anderson-Garcia dont ils étaient venus prendre la place. Une formule telle que « À la douce mémoire de … » était-elle trop ambitieuse? C’est alors qu’il se demandait s’il faudrait laisser aux enfants le soin de choisir quoi y inscrire qu’Alex fut tirer de ses rêveries par Brian, qui semblait également avoir cogité de son côté.

- D’accord.

Ce fut sa courte réponse, après une dizaine de secondes de réflexion. Vider les armoires et les tiroirs, pour déménager les meubles, puis les y remettre en place lui semblait être une tâche triviale en comparaison non seulement de ce qui les attendait avec tout le matériel qui roulait à leur suite, mais également en comparaison à ce qui deviendrait le quotidien du druide à une vitesse effarante.

Leur petit train avançait d’un bon rythme, et Alex se surprit à se demander ce que les jumeaux savaient des mythes fondateurs de ce qui furent jadis les État-Unis d’Amérique. Avaient-ils appris la résilience des pèlerins et l’audace de la conquête de l’Ouest?


***


Alex poussa un énième soupir, toujours aussi long que les autres, alors que ses sourcils tentaient de leur mieux de rester impassible. C’était une mission impossible, et quiconque leur était familier comprendrait rapidement qu’en ce moment, le druide se porterait volontaire toute la volaille de la terre, s’il en avait l’occasion. Évidemment, il attendrait le moment opportun : celui où il serait bientôt temps de se nourrir. Le druide délesta les satanées volailles pour laisser les garçons courir en riant, à tenter de les rattraper. Un vague souvenir d’un jeu vidéo où le héros était un enfant blondinet lui vint à l’esprit, mais le nom lui échappait.

Se tournant vers Brian, Alex fronça les sourcils. Le soldat observait Galilée avec un drôle d’air. Si le druide comprenait qu’il soit triste de remplacer Machin si tôt et avant d’avoir eu le temps d’en faire son deuil, le pli dans le front du garde indiquait un autre sentiment : pourquoi était-il en colère contre le chien ?  Alex sursauta lorsque son copain l’interpella alors que lui-même s’apprêtait à faire de même. Il opina du chef et allongea la jambe pour rejoindre Brian et mettre l’épaule à la roue.

- Tout va bien ? demanda-t-il tout de même en signifiant le clébard du regard. Le cœur serré, empli d’une crainte irrationnelle, Alex craignit pour une seconde que Brian n’oserait pas se confier à lui. Lui dire ce qui le tourmente, lui partager ses pensées. Qu’ils retournent dans ce modèle de comportements qui les avait éloignés et tenus si longtemps à l’écart. Brian lui répondit avec une préoccupation concernant les léporidés. S’il faisait diversion parce que les enfants étaient trop près, ils en reparleraient plus tard.

Le druide retourna ensuite à ses poules, son apprenti avec lui. Le gamin semblait soit être plus doué que son aîné, soit avoir gagner la confiance des écervelées, car il s’en tirait haut la main. Le laborantin se contenta d’apaiser Bidule en lui tapotant l’encolure, laissant Max terminer la tâche sans que leur efficacité ne soit ralentie par la perte de l’un des participants.

Ça rouspétait pour ne pas se laver, puis ça se mit à rire et à crier sous le regard abasourdi d’Alex, qui observait Brian trimballer un môme sur chacune de ses épaules. Si quelqu’un doutait encore de la force de son partenaire, ça n’était pas le druide. Il se contenta de terminer de s’occuper de quelques broutilles, s’arrêtant un instant pour observer les cour avant des voisins, ou anciens voisins, en se demandant si ce qui y poussait naturellement ferait un suffisamment bon fourrage pour leur ménagerie ou s’ils devraient trouver des graminées à y semer.

Alex était ensuite rentré et s’était mis à chercher dans les provisions ramenées le jour même ce qui était le plus près de périmer. Certains gestes étaient revenus plus rapidement que d’autres au canadien revenu d’exil. Toujours un peu lent en cuisine, oubliant parfois comment faire telle ou telle chose, il prenait son temps. Il en était à couper les légumes lorsque sa voix préférée retentit, l’appelant de l’extérieur. Alex déposa le couteau sur le comptoir et, s’essuyant les mains sur son pantalon en un réflexe inutilement ridicule, sortit sur la terrasse. Il soupira en remarquant la présence de ces volatiles démoniaques un peu partout.

- Faudra ajouter une clenche, et des crochets à la porte, pis un verrou et un cad’nas, s’emballa-t-il en exagérant le nombre de fermoirs requis pour empêcher des poules d’ouvrir une porte. Brian se montra optimiste, espérant qu’elles retournent d’elles-mêmes se jucher sur leurs perchoirs lorsque Morphée les appellera. Un nouveau soupir franchit ses lèvres. Tant qu’elles ne vont pas dans le jardin, j’suppose.

Un onomatopée de panique plus tard, Alex tombait sur Brian qui l’avait pris en traître et forcé à plier les genoux. Galilée protesta et Brian mentionna l’évidence. Alex se laissa paresser un instant dans les bras de sa tendre moitié avant de lui répondre avec fougue :

- Et des estomacs vides! Plongeant à pleines lèvres sur la bouche de Brian, il l’embrassa malicieusement et tenta ensuite de se libérer de son emprise. Pour ne retomber que plus lourdement sur le garde. Les pattes du transat glissèrent en grinçant contre le sol. Cette fois, Alex ne tenta pas de se relever, comme Brian se vidait l’esprit en lui partageant les tâches et besoins qui occupaient son esprit. Si on avait dit à Alex que la fin du monde ne résulterait pas en une diminution de sa charge mentale, il ne l’aurait jamais cru.

Le druide se demanda si, parmi les survivants, un expert en hydraulique était resté en ville pour partager ses connaissances. Les ouvrages d’irrigations, longs canaux desservants virtuellement tout le territoire, l’avaient franchement impressionné à son arrivée. Il ne se souvenait pas d’avoir rencontré un autre village de survivants aussi bien organisés. C’était définitivement l’une des raisons supplémentaires qui le poussait à vouloir rester à Beacon Hills. Hormis la lassitude qu’il avait désormais d’arpenter un monde sauvage où les grizzlys n’étaient pas la plus menaçante des rencontres, la principale motivation à son retour était allongée sous lui. Pour ne pas trop l’écraser, Alex se laissa rouler contre l’accoudoir du meuble, à demi calé contre Brian. Il passa la main dans les cheveux de son garde personnel en lui répondant.

- Je suis certain qu’on trouvera quelqu’un qu’tu t’es pas mis à dos pour nous aider, taquina-t-il. Richard, peut-être? Je l’ai entrevu à l’hôpital.

Inutile de mentionner sa propre couardise alors qu’il avait tenté de son mieux de ne pas pénétrer le champ de vision de ce flic sympathique qui leur avait forcé la main de l’amitié. Qui sait, peut-être que si ce soir du jour de l’an tout ne s’était pas effondré, il aurait poussé Brian et Alex dans les bras l’un de l’autre plus rapidement. Alex parlait d’agrandir leur terrain par l’intérieur de ce qui fut jadis des cours arrière. Transformer la maison aux roses en fermette. Séparer les herbivores des plantes, pour éviter de voir le fruit de leur labeur gaspiller. Il mentionna à nouveau la cour de l’ancien voisin de Brian – certainement un républicain – et s’interrogea à voix haute à transformer un garage séparé d’une maison en écurie. Ou alors le bout de pavé, couvert par la prolongation du toit, entre ce garage et ladite maison qu’il desservait.

Alex se releva prestement en voyant réapparaître les frères. Il sourit en voyant leur coiffure et pressa le pas dans la maison pour poursuivre le repas qu’on lui réclamait, laissant Brian discuter avec eux. Un sourire aux lèvres, Alex se promis de ne jamais poursuivre Max en caquetant, car il savait trop bien qu’il lui laisserait un jour sa place. Il ne pouvait qu’espérer que ce jour se fasse attendre et que Max y soit prêt. Gabriel serait fier. Ses deux fils continuaient de propager les enseignements ancestraux.


***


- C’est l’heure du dodo! imposa Alex, alors que lui-même baillait à s’en décrocher la mâchoire. Il y eut quelques protestations mollassonnes, probablement davantage pour tester les limites des nouveaux mentors que pour réellement défier l’autorité, et un simple "Hop! Hop!" suffit à les faire monter à leur chambre.

Les jumeaux prirent leur temps pour se mettre en pyjama, caressant Galilée qui semblait chercher le second lit, ou un endroit où dormir. Lorsque Alex et Brian repassèrent dans la chambre pour l’extinction des feux, Dean avait son haut à l’envers. Alex lui ordonna de le remettre correctement et le gamin s’exécuta en pouffant d’amusement autant que de fatigue, puis ils prirent place dans le lit.

- S’il y a un problème, venez nous voir, mais toquez à la porte, les prévint-il, encore un peu traumatisé de son réveil de ce matin. Il tourna le menton vers Brian et ajouta entre ses dents, à l’intention du policier dont il pinça la hanche d’une manière joueuse :
- Et tu me réveilles, que je puisse mettre un boxer.

Dean pouffa de nouveau et, la main devant la bouche, murmura quelque chose à son frère, qui fit une grimace.
- Beurk !

Les adultes n’avaient pas sitôt fait demi-tour qu’une voix les appela.

- M’s…Papa Alex? Papa Brian? Est-ce qu’on aura le droit de retourner à l’école ? J’ai hâte de revoir mes amis.

Le druide échangea un regard avec le mentaliste, dans l’obscurité de la pièce. Ils n’en avaient pas parlé, mais il semblait évident que le biochimiste valorisait l’éducation, et il aurait été bien surpris que ce ne soit pas également le cas de son compagnon.

- On voulait retourner à votre maison demain pour récupérer le reste de vos affaires. J’ai assumé que vous voudriez nous accompagner, mais si vous préférés, on vous déposera à l’école en chemin.

Ça permettrait également à Alex de savoir où elle se trouvait. Il se doutait bien que cette responsabilité lui incomberait, comme son travail l’emmènerait à bosser au centre-ville, et non pas aux murailles extérieures comme Brian. Le silence des gamins, alors qu’ils échangeaient des regards communicatifs, ne dura que quelques secondes.

- On en reparlera demain matin. Vous aurez le temps d’y réfléchir.

Dans tous les cas, Alex comptait les y ramener pour un adieu à leur ancienne maison. Il n’était pas certain si le choc de l’habitation vide serait trop intense pour eux, advenant le cas où Brian devraient se débrouiller seuls le lendemain, ou si au contraire il leur serait plus déchirant de piller leur foyer.  Brian avait approuvé le report de cette discussion et s’était dirigée vers la chambre des maîtres. Pour sa part, le druide attendit un instant pour s’assurer que c’était tout. Il était sur le point de repartir quand on l’interpella de nouveau.

- Monsieur ! Le choix de mot autant que l’intonation de Dean était plus insolente, presque provocatrice.
- Quoi ? demanda Alex en ravalant un « encore ». Il s’était efforcé à ne pas laisser transparaître son impatience : les gamins jouaient clairement à grapiller du temps. Toutefois, il sembla avoir échoué, vu comment Dean perdit de sa superbe.
- Max, il aimerait être bordé.

Un sourire se posa sur les lèvres d’Alex. C’était légitime, comme demande, mais amusant de voir que Dean utilisait encore une fois son frère pour exprimer ses besoins. S’il pensait que le druide était né de la dernière pluie, Alex comptait lui prouver qu’on n’apprenait pas à un vieux singe à faire des grimaces.

- C’est vrai, Max?

L’œil supplicateur et un hochement de tête en réponse, Alex contourna le lit pour tirer les draps sous son menton, et les caler sous le matelas. Il ne savait pas trop ce qu’il faisait, sa mère n’ayant jamais été du type à perdre son temps avec de tels rituels, et improvisait donc avec ce qu’il se souvenait d’avoir vu à la télé. Le biochimiste se pencha pour déposer un bisou sur le front de Max, qui se tordit pour retenir le rire provoqué par la barbe de quelques jours. Le petit humain tendit soudainement les bras et les agrippa au cou d’Alex, qui dut rester pencher. Par confort, il s’assit sur le matelas qui s’affaissa légèrement. Le druide passa la main dans les cheveux blonds.

- Bonne nuit, Max.
- Bonne nuit, Alex répondit-il d’une voix engourdie et apaisée en ramenant ses bras contre lui.

Alex se leva et se dirigea vers la porte, en se doutant très bien que Dean s’attendait au même traitement. Il y eut un petit glapissement outré, et Alex se retourna, mimant la surprise.

- Tout va bien, Dean?
- Oui.

Alex fit un nouveau pas. Nouveau gémissement étranglé. Galilée choisit ce moment pour sauter au bout du lit et s’enrouler aux pieds des jumeaux.

- Aimerais-tu aussi être bordé?
- Oui. répondit timidement le louveteau.
- Pourquoi ne pas l’avoir dit?

Sans attendre de réponse, Alex borda le jeune loup-garou comme il venait de le faire avec son frère. Celui-ci ne se permit pas de câlin. Toutefois, il poussa l’audace à réclamer une histoire. Alex accepta à reculons, et Brian revint, en pyjama, alors qu’il débutait par la phrase de circonstances.

- Il était une fois, dans un pays lointain…
- Pas une histoire comme ça! Une histoire de quand tu étais dehors ! interrompit le futur apprenti-druidon.
- Pas ce soir, alors. Je vais réfléchir à une bonne histoire. Et surtout une anecdote qui se racontait à des gamins, songea le druide, flatté par la requête. C’est l’heure de dormir, là. Bonne nuit, les garçons.
- Bonne nuit.
- Bonne nuit, papa. Les deux voix endormies répondirent à l’unisson et il y eu un instant de flottement avant que Dean ne réalise ce qu’il venait de dire. D’un ton agacé, il se reprit alors. Alex.
- Faites de beaux rêves.

Il cacha son amusement, conscient que ce n’était probablement qu’un lapsus. Comme lorsqu’il appelait par inadvertance Mamie son ancienne collègue, Marnie. Les nouveaux parents laissèrent la porte des enfants entrouverte. Au moins pour que le chien puisse sortir de la pièce s’il le désirait, sinon pour apporter un petit sentiment de sécurité à la marmaille.  Un instant plus tard, la porte de leur chambre fermée, Alex déposait ses vêtements du jour sur la commode et se glissait sous les draps en tenue d’Adam. Il enroula ses bras autour de Brian, une main caressant paresseusement son torse, et l’autre calée sur son entrejambe comme un nid. Alex fichu un baiser sur la nuque du soldat et lui souhaita une bonne nuit d’une voix pâteuse, avant de sombrer dans le sommeil.  Il risquait bien de se réveiller avec un bras engourdi.


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