[Event] "Crasse" Over - Phase annexe parallèle | Punition - Nettoyer le potager des spectres

Maison des SERPENSEURS

Je rate lamentablement une fois de plus et esquisse une moue interrogative. Je regarde Kada'an et bascule la tète sur le coté avant de lui demander si elle ne voulait pas que l'on échange de baguettes. Car la mienne semblait véritablement capricieuse. Non là on était plus dans le capricieux, on était carrément dans la mauvaise foi. Une baguette qui n'aime pas son propriétaire. Est ce qu'on a déjà vu une chose pareille. Non bien sur que non et il fallait que cela tombe sur moi. Franchement, je commence à me demander pourquoi on m'a invité dans une école de magie si c'est pour enchaîner les foirages à une allure quasi mécanique. C'bien la preuve que je dois avoir des membres de la famille à être passé par là ou au moins quelques ancêtres parce que franchement je suis persuadé d’être bien plus doué en curling, pilotage d'hélicoptère ou surf alors même que je n'en ai jamais fait. Oui, je n'ai pu être invité que parce ma famille l'a été avant moi. Je ne vois pas d'autres explications.  Je réprime un soupir de déception et une envie de pester à coups de crottes de sombrals, face de troll vérolé ou cervelle puante de géant. Mais je retrouve bien vite le sourire en notant l'expression de la jeune louve et le sourire de Chad. Je lance : Fichtre, je me disais bien que je n'aurais pas du scier une branche près de chez moi et fabriquer cette baguette moi même. Ouais, j'aurais du aller en acheter une comme tout le monde. Le bricolage me perdra.

Puis, je relâche Kada'an et m'éloigne de quelques pas avant de lui lancer : Je ne voudrais pas te refiler ma poisse très chère.
Une moue de chien battu se peint sur mon visage que je ne parviens pas à maintenir en place car un rire s'échappe de mes lèvres : Tu es sur que tu ne veux pas qu'on échange de baguette. Bon d'accord.
Je me tourne finalement vers Chad et lui lance en souriant : Non mais c'est ta faute. Tu m'éblouis de ton talent de grand mage. J'ai le trac maintenant. Je retente ma chance. Soyez indulgents hein.
Je pivote sur moi même pour lancer un nouveau sort sur un glace les os plongeant sur Matrim : Evanesco

Maison des SERPENSEURS

Je me retourne vers le reste du groupe et hausse les épaules de manière fort désabusée parce que tous ces échecs commencent sérieusement à me taper sur le système qu'on se le dise. Je lève de nouveau ma baguette et pointe un spectre avant de lancer un Incendio .

Maison des SERPENSEURS

Je range ma baguette dans ma poche et me fais la réflexion qu'elle ne me sert définitivement à rien alors je n'en ai pas vraiment besoin. Je me concentre et lève les bras dans une attitude théâtrale proche de celle de Chad en mode Phantasia mais je crois que personne n'est dupe puisque contrairement à lui je ne me pavane pas pour que nous rions tous de bon cœur devant cet étalage d'auto dérision. Pour ma part, je veux simplement avoir la confirmation que j'aurais pu m'épargner de me lever ce matin. Mes deux mains levées et orientés vers le premier spectre passant devant moi. Je murmure : Confringo

Maison des SERPENSEURS

Le spectre explose dans une gerbe d'étincelle et disparaît dans un nuage de fumée. Cette réussite ne me procure aucune fierté, aucun sentiment de joie et je ne suis toujours pas bien convaincu que j'ai bien fait de me lever ce matin. Mais pour ne pas casser l'ambiance, je me retourne vers le reste du groupe et lance en souriant : Voyez, c'est bien plus facile sans baguette. Autant jeter ces bouts de bois inutiles.
Mais, je sens bien que mon sourire doit probablement sonner faux tout comme mon entrain. Le plus triste c'est que j'avais bel et bien raison, cette baguette ne me sert strictement à rien. Quand je pense que le vieux Ollivander m'avait assommé de discours enflammé à propos de ces petits morceaux de bois censés être le reflet magique de son propriétaire, une âme sœur de matière pour tout sorcier qui se respecte. Mes fesses, ouais. L'école de magie africaine de Uagadou enseigne la magie sans baguette et ses élèves sont parmi les meilleurs animagus du monde et compte de très bons sorciers. La baguette doit probablement être une lubie occidentale pour se donner plus de cachet. Pour ma part, je ne me sens pas intimement lié à ce morceau de bois plus capricieux qu'un mioche de cinq ans et demi devant la vitrine d'un magasin de bonbons. Je décide de retenter une nouvelle fois ma chance sans baguette toujours et c'est avec une extrême lassitude dans la voix que je réitère : Confringo.

Maison des SERPENSEURS

Cette fois je ne réprime pas un soupir de déception et laisse retomber mes bras le long de mon corps avant de m'allonger au milieu du potager avec une nonchalance bien réelle. Devant le regard interrogatif de mes partenaires de corvée, je lance : A part vous gêner, je ne sers pas à grand chose alors je m'excuse de vous laisser finir le travail. Mais, on a bien vu que même un troll avec une baguette serait plus efficace que moi. Autant arrêter le massacre avant que mon humeur n'atteigne la même température que ces maudits glaciers ambulants. Puis, je passe les mains derrière ma tète et observe les étoiles figées dans le ciel avec un intérêt bien réel. En cet instant précis, même l'étude d'une courgette ou d'un navet me paraitrait plus passionnante que ca. La magie. Je ne sais pas si Jhon Coleman était un sorcier et je suis désormais persuadé qu'il ne vaut mieux pas parce que si cela s'avérait être le cas je ne pourrais être qu'une affreuse déception à ses yeux. Et vous savez ce qu'il y a de pire que de foirer tout ce que l'on entreprends. Non. Et bien, croyez moi vous dire que vous feriez honte à un père que vous n'aviez pas connu pouvait faire parfaitement l'affaire. Je fais abstraction des spectres avec dédain. S'ils s'approchent je me transformerais. La fumée les généra suffisamment pour qu'ils me foutent la paix.  

Distribution de points

Maison Griffonnel : + 10 points pour monsieur Chad Wilder pour son succès critique.

- Grouillez-vous à finir au lieu de vous amuser et retourner dans vos maisons respectives.

Maison SERPENSEURS

Je ne regret pas d’avoir accompagné Matrim pour sa punition. Car finalement, nous arrivons à tourner cela comme un amusement, ou presque. La jeune Griffonnel est de nature enjouée et naturelle. Nous sommes trois chevaliers servants aux petits soins pour la belle rouquine. La scission entre nos maisons est effacée au profit d’une belle connivence. Arès est aussi affecté par des échecs successifs.

- Je crois que j'ai plusieurs ris en 1 heure que mes ancêtres en 5 générations ! Clame la louve.
- Me voilà comblé de joie belle demoiselle, répliqué-je en m’inclinant bien bas la saluant d’un chapeau imaginaire.

Arès me suit dans ce mode d’autodérision. Nous avons tous notre fierté et notre égo. Mais le temps d’un moment, nous rangeons cela au fond de nous-même et acceptons nos défaites de bonne grâce, non sans bougonner un peu tout de même.

- Je crains de ne pas avoir le talent de Chad pour la valse. Mais... Dit Arès d’un ton modeste que la suite contredit.

Il esquive les attaque des spectres dans une belle chorégraphie avec Miss Kadan’an dans les bras.

- Fichtre, râle Arès après un nouvel échec. Je me disais bien que je n'aurais pas dû scier une branche près de chez moi et fabriquer cette baguette moi-même. Ouais, j'aurais dû aller en acheter une comme tout le monde. Le bricolage me perdra.

- Mouarf ! M’exclamé-je.

Je devine bien qu’il plaisante, mais j’aime son esprit de dérision.

- Non mais c'est ta faute, me dit-il. Tu m'éblouis de ton talent de grand mage. J'ai le trac maintenant. Je retente ma chance. Soyez indulgents hein.

- Désolé fis-je en m’appuyant sur un bâton imaginaire de grand mage.

- Evanesco, prononce Arès.

« Échec »

- Incendio !

« Échec »

Kada’an suffoque de rire. J’ai du mal à ne pas l’imiter. Notre ami a déjà suffisamment la poisse pour qu’on ne l’embête pas avec nos pouffements et éclats de rires. Nous ne nous moquons pas de ses échecs en tant que tel, mais de l’effet comique de la répétition que j’ai également subi juste avant.

- Confringo

« Réussite »

- Bravo !

- Confringo

« Échec »

- Arf !

- A part vous gêner, je ne sers pas à grand-chose alors je m'excuse de vous laisser finir le travail.

- Mais si tu sers… à étouffer les jolies rousses ! C’est du roussiside !

- Mais, on a bien vu que même un troll avec une baguette serait plus efficace que moi.

- Il serait moins drôle Arès !

- Autant arrêter le massacre avant que mon humeur n'atteigne la même température que ces maudits glaciers ambulants.

- Il n’en reste plus beaucoup. Ça va être le temps de deux coups de baguettes… ou plus si j’ai la même poisse. Incendio !

Maison SERPENSEURS

Une large flamme s’échappe de ma baguette et je crame les dernier spectres à la manière d’un lance flamme. Même si nous avons bien rit, je ne suis pas fâché d’en avoir fini.

- Messieurs, je propose que nous déposions la demoiselle griffonnel chez elle avant de nous rentrer chez nous

Maison des SERPENSEURS

J’ai beau avoir réussi ma potion, ce qui n’est pas, en soit, une mince affaire, j’ai tout de même écopé de punitions, et je ne vois vraiment pas comment y échapper. En fait, si, je vois tout à fait comment y échapper, sauf que je pense que le résultat serait encore plus de punitions.. Pas vraiment productif, donc.

Les profs, visiblement habitués à ces punitions, ont même trouvé un moyen pour qu’on les effectue en même temps.. Retourneur de temps, potion ou sortilège de duplication, et nous voilà en train de souffrir à deux endroits en même temps.. Peut-on mourir d’ennui deux fois ? Pour deux choses en simultané ? Il semble que je vais bientôt avoir la réponse à cette question…

Le seul truc cool, c’est que je ne vais pas être seul ici. Ya un élève apprenti qui m’a fait un sourire d’enfer, pendant le cours de sortilèges. Le petit surexcité, la. Une vraie pile électrique, mais mignon tout plein. Je lui ai souri en retour, il a l’air vraiment trognon… Stiles, qu’il s’appelle. J’avoue que mes échecs successifs, en plus d’être humiliants en soit, ont le désagréable effet annexe de me faire écoper de punitions… Mon autre moi, mon double, est en train d’effectuer des heures de colles avec le professeur Argent, et je ressens son ennui mortel. Je me demande si… Est-ce que j’ai deux fois la bestiole ? Et qu’est ce qui se passera si je relâchais la bride à ces deux bestioles en même temps ? Je n’ose imaginer le bordel que ça engendrait.

Avec nous, il y a le grand black bien gaulé, Ares.. Ce mec est un appel au vice, mais en même temps, il fait froid dans le dos. Pas du genre à accepter qu’on lui chie dans les bottes sans réagir. Et vue le gabarit, je ne préfère pas me trouver sur la trajectoire de son poing.
On est déjà sur le pied de guerre, et ces saletés de spectres sont pratiquement à la fête foraine. Je me demande s’ils n’ont pas passé une sorte de pacte avec les enseignants, du genre « on vous laisse tranquille le reste de l’année, mais envoyez-nous les apprentis pour qu’on rigole un bon coup, qu’on leur foute de la morve spectrographique (ça se dit ça ?) Dans les cheveux, ou du slime dégueu sur le visage ».

Je passe un petit moment à pas vraiment savoir quoi faire. Les effets pyrotechniques se succèdent, avec plus ou moins de résultat, d’ailleurs, et les exclamations ravies, dégoutées ou apeurées ponctuent le feu d’artifice mystique.. Moi j’ai, pour le moment, même pas encore tenté d’allumer un pétard mouillé. J’ai bien réussi en cours de potion, mais mes essais de sortilèges n’étaient pas vraiment fructueux précédemment. Peur de l’échec ? Je ne suis pas suffisamment en fugue mentale pour nier ce fait. Oui. J’ai peur de l’échec. Parce que je me revois échouer lorsque mon père tentait de faire de moi un sorcier de son acabit. Quelle déception il avait dû avoir. Bien sûr, il n’avait jamais rien dit de tel, au contraire, il était fier de moi, du don que j’avais reçu. N’empêche, jamais je n’avais réussi à reproduire les nombreux sortilèges qu’il tentait bravement de m’enseigner. Lorsque je vois Alex, qui s’est vanté être le digne de fils d’un druide-sorcier accomplis, je vois ce que j’aurai pu être, réussissant brillamment dans la magie… Au lieu de ça, au mieux, je bricole les courants magiques, de façon aléatoire.

Kada’an m’encourage. Elle est simpa cette fille. Et jolie. Censée être une adversaire, mais franchement, en compagnie de Rusard, et les pieds dans le slime, je me trouve aucun autre adversaire, merci bien.

Je grimace quand, à deux reprises, ses sortilèges échouent. Je compatis, car je n’ai pas eut plus de succès jusqu’à présent… Mais l’échec n’a jamais été une épreuve insurmontable. Je me tends presque en même temps qu’elle, lorsqu’elle réessaie, et réussit enfin ! Mon sourire est une piètre récompense, mais je lui envoie tout de même.

Chad, fort du succès de Kada, a l’air de vouloir utiliser la même technique. Visiblement le sortilège utilisé demande à être lancé trois fois pour réussir, car lui aussi doit s’y reprendre à deux fois. 3.. Un chiffre mystique. Mais je n’ai pas vraiment envie de faire trois fois un sortilège pour potentiellement me reprendre une punition, alors que justement je dois finir celle-ci.


- Mat’ ? Tu as l’intention de les photographier ou tu dors debout ?
Les photographier ? hmm.. quelle idée !

Au vu des commentaires hilares des spectres, ça a l’air de leur faire plaisir de nous donner en spectacle. Et si je changeait la donne ?
« alors, les spectrobouffons ? ça vous amuse ? Vous prenez votre pied ? ET si on se marrait, NOUS, à vous voir en spectacle ? »

Bon.. Ils se retournent vers moi. Ça, c’est la phase Une. Phase deux… j’empoigne mon appareil photo. Phase trois… Je les regarde avec un sourire torve…

« vous voulez de la frustration ? en voila ! »
« PRIAPISMUS » Dis-je, en les pointant de mon bâton magique turgescent.

Maison des SERPENSEURS

Au début, il y a comme un flottement. De la part des autres élèves, et de la part des spectres.. Il faut croire que je suis plus doué quand il s’agit de faire des farces. Quelques instants plus tard, les spectres, qui étaient très dubitatif sur le choix judicieux ou non de mon sortilège, commencent à avoir la plus formidable érection qu’ils n’aient jamais eut de leur vie…

« Dommage hein ? vous pouvez rien en faire ! . Souriez, le PETIT oiseau va sortir ! »

Et je les mitraille de photo, de flash, tout en me gondolant. Très vite, je ne suis pas le seul à me marrer, et les spectres sont la risée de toute la bande. Ils ne mettent pas bien longtemps, pour certains, à vouloir se planquer hors d’atteinte de mon appareil photo et de mes railleries.

« Alors ? C’est moins drôle quand on est plus spectateur mais acteurs de la farce ? »
Mais je n’en ai pas fini..
Certains se drappent dans leur dignité et dans des tissus spectraux.. plus pour longtemps..

Je pense fortement au sortilège suivant, ne le prononçant pas à voix haute. Cracbadaboum est un joli appoint à leur débandade.

Maison des SERPENSEURS

Je suis déchainé.. Encore une réussite, et ce coup-ci, en plus, ils ne l’ont pas vu venir.. Et voila que les derniers remparts à leur dignité tombent comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Incongrus. Inélégant. Grotesque.
Leurs frusques spectrales se relâchent, tombent, glissent, et on peut « admirer » le résultat encore bien vivace de mon sortilège précédent.

« ehhh ben dis donc.. Même avec un sortilège, c’est tout ce que vous avez ? ».
Je ne savais pas que les fantômes pouvaient rougir.. Aller, ça mérite une photo.

Maison des SERPENSEURS

Tandis que je suis tranquillement allongé sur le sol du potager, les bras derrière la tète et les yeux fixés sur le ciel nocturne les réponses de Chad à mon discours défaitiste de vaincu par la nullité émanant de ma personne m'arrache chacune un éclat de rire. Décidément, je suis bien content que le loup des Serpenseurs soit venu aider Matrim ce soir car il m'aura fait rire et redonné le sourire tout au long de cette éprouvante corvée. Éprouvante alors qu'elle n'aurait absolument pas du l’être notez le bien. Et qu'elle ne l'aurait pas été si j'avais un quelconque talent pour la magie ce qui ne semble franchement pas être le cas. Mais alors si je ne suis pas foutu de jeter des sorts ni de faire des potions qu'est ce que je vais bien pouvoir faire ici. Je sais suppléer Rusard dans sa tache de concierge. Mais oui quelle idée géniale j'ai toujours rêvé de devenir concierge d'une école de magie dans laquelle je n'étais pas fichu de m'illustrer contrairement à quatre vingt dix pour cent des étudiants. Ah mais si je vous assure quand on me demandait ce que je voudrais faire plus tard, je répondais Rusard avec un grand sourire niais sur les lèvres. Tss. Trêves de plaisanteries, l'intervention amicale de Chad dans mon monologue d'abandon est plus que bienvenue et appréciée car étant quelqu'un d'entier je peux me montrer le plus joyeux et amical des camarades comme je peux facilement devenir le plus renfermé et broyeur du noir de la promotion. Avec moi, il n'y a pas d'entre deux malgré ma discipline de gardien du surnaturel. Lorsque je suis de mauvaise humeur, je me montre exécrable et distant avec le reste du monde. Néanmoins, je n'étais pas réellement tombé dans l’abîme de la mauvaise humeur puisque cette soirée s'étant au final révélé bien agréable malgré mes humiliations successives. Non mais sérieusement, si j'avais su qu'il y aurait une option masochisme je ne serais pas venu. Mais revenons en aux répliques du loup garou, du roussisside. Non, pas de roussisside surtout quand elles sont aussi mignonnes que l'apprentie Griffonnel. C'est vrai que je suis bien plus comique qu'un abruti de troll en toute modestie bien évidemment. Encore heureux, je dirais. Pour sa dernière parole, je me contente d'un hochement de tète car sur ce point aussi Chad a raison. Sa réussite prochaine est tellement évidente que je n'ai même pas besoin de lever la tète pour vérifier qu'il a fonctionné. Pour ma part, je continue de fixer les étoiles là, allongé au milieu du potager au dessus duquel ne volent plus qu'une poignée de spectres. Puis, je ferme les yeux et me laisse emporter par la déception et l'amertume volontairement. J'entends vaguement les imprécations de Matrim et ses propres réussites. Je me relève lorsque les derniers lancés de sort sont un souvenir et me rapproche du petit groupe. Une ébauche de sourire tente de se former sur mes lèvres. Y parviendra t'il ? Ça c'est une excellente question. Je lance aux trois autres : J'aurais du faire la sieste dès le départ non ? On aurait gagné du temps. Quoi qu'il en soit, je valide ton plan Chad. Allons déposer mademoiselle Kada'an à sa maison avant de rentrer dans notre souterrain.
Nous allons donc déposer la louve devant le manoir en ruine et à cette occasion je tente une nouvelle fois de faire usage de la magie. Faut croire que j'aime me ridiculiser. Flambios.

Maison des SERPENSEURS

Et un échec de plus. Oh, ce ne sera que le douzième ou le treizième de la journée. Tss. Pas de quoi s'en formaliser hein. Moi qui voulais simplement dire au revoir à Kada'an de manière un tant soi peu classe. Tu penses, j'aurais mieux fait de parler en mandarin. Oui, je ne sais pas parler mandarin mais ca aurait eu plus de gueule que ca. Je me contente donc d'un au revoir tout ce qu'il y a de plus classique. Avant de tourner les talons et de m'enfoncer dans la foret interdite sans faire attention au fait que Matrim et Chad me suivent ou non. Je crois que ce dont j'ai besoin pour le moment c'est de silence et de solitude pour ruminer ma colère. On verra pour la suite des évènements. Honnêtement, je suis persuadé que si je tentais de lancer un sortilège impardonnable j'y arriverais facilement comme par hasard. Ce qui au final ne serait certainement pas plus mal puisque cela me garantirait une expulsion express de ce mauvais rêve. Sur le chemin, j'évacue ma frustration en envoyant mon poing fracasser un arbre et me calme peu à peu en constatant les dégâts du trou dans le tronc. J'inspire et expire avant de réciter un mantra guerrier portant plus ou moins ses fruits. Puis, j'escalade l'arbre en usant de mes aptitudes surnaturelles et m'installe négligemment sur une branche à deux mètres du sol. Un pied dans le vide, je ferme les yeux et tente de me vider l'esprit pour faire abstraction de cette journée oubliable en tout point. Je déclenche ma transformation et me concentre pour parvenir à manipuler la fumée qui danse autour de moi par la pensée. Ce qui me détend lentement mais surement.       

Maison des GRIFFONNELS

Arès m'entraîne son tour dans un petit mouvement de danse et je me laisse embarquer. Il semblerait que ma chaleur lupine le réchauffe. C'est vrai qu'en tant que loup, nous avions cet avantage d'avoir un corps qui se réchauffe plus vite que la normale. Je souris, heureuse de servir à dégeler les os du grand serpenseur. Je ferme les yeux me laissant transporté par la présence agréable de ses mains, par son souffle frais et par sa force. Il est toujours rassurant d'être dans les bras d'un homme à la fois doux et puissant. Je me sens comme une enfant avec un grand frère et les souvenirs resurgissent.. Petite.. Dans ma meute. Avec ma famille.. Arès me rappelle beaucoup un de mes grands frères. Julien était aussi grand, aussi musclé. Seules la chevelure et la couleur de peau sont différentes..
J'ouvre les yeux quand Arès lance un sort à nouveau. Et rate. Il enchaîne les échecs et je ris. Mais pas par méchanceté, je sais que j'ai moi-même eu beaucoup d'échecs dont je suis peu fière. Seulement, ... Si le serpenseur est comme mon frère, cet enchaînement de malchance va toucher son ego. Et même s'il le cache parfaitement, sous un côté comique une certaine frustration née dans son coeur. Ce qui est parfaitement compréhensible. Je m'arrête de rire. Le vexé involontairement n'est pas dans mes projets. Je n'ai pas cette envie malsaine de blesser une personne si gentille. Je regarde Chad qui se retient également. L’hilarité a du mal à partir et je souris face à la tête du loup. Je m'esclaffe à nouveau devant les répliques entre Chad et Arès. Bon sang que c'est bon !

Matrim se lance enfin ! Son enchaînement de réussite me fait sourire.

-Ah ouais ! en fait il faut laisser recharger la baguette ! ne pas se lancer direct dans les sorts ! regardez Mat' ! Il n'a rien fait et là, pouf, il envoie du lourd. Et il tourne les spectres en ridicule en plus.. Fait attention quand même on ne sait jamais...

Arès quand en lui contemple encore les étoiles. Il est calme en surface, mais en lui il semblerait que.. Pas du tout. Je le comprends. J'ai toujours été comme cela. Et je le suis toujours un peu d'ailleurs. À ce moment, c'est le comique de la situation qui m'aide. Chad aussi et ses têtes, ses répliques et son humour à faire rire une gargouille. Même Arès est aux proies d'un grand fou rire et je me rassure. Je me suis sans doute trompé, il n'est pas tant mal que cela.
Chad propose alors de me raccompagner et Arès trouve l'idée bonne. Je les remercie d'un grand sourire. C'est vrai que me balader seule dans la forêt la nuit ne m’emballe pas du tout. D'autant plus que ça semble effrayant tout ça.

Arès tante une nouvelle fois un sort et rate. Je pose ma main sur son bras et tapote amicalement. Je sais à quel point c'est chiant de rater surtout en public, et même si aucun de nous n'a de quoi à envier à l'autre. On n'a pas moins d’échec ou de réussite. On a juste besoin d'être soudé. Ensemble, on est toujours plus fort et jamais, on ne doit oublier que nos échecs sont plus instructifs que nos réussites.

Je sursaute devant mes réflexions. C'est moi qui pense ça ? Moi qui suis seule et refuse d'être dans une meute qui dit ça ?

-Hey, ce n'est rien. On s'est bien amusé, c'est ce qui compte...

Il ne reste plus de spectres enfin et l'on sort ensemble du potager. La maison griffonniels n'est pas loin et je profite de rester encore un peu avec les trois serpenseurs. Ils sont adorables tous les trois. Arrivée devant les ruines du manoir, je me tourne vers les garçons un grand sourire aux lèvres.

-Merci pour cette soirée. Jamais je n'aurais cru que l'on pouvait s'amuser autant lors d'une punition aussi... écœurante.

J'embrasse la joue de Chad Mat et Arès, en grimpant un peu sur mes orteils pour le dernier, je ne suis pas très grande aussi... et je me dirige vers la porte. Je suis le même chemin que ce matin et prend la trappe qui nous mène à la maison.. Je vais jusqu'au tableau et souris à la vieille dame. Je lui dois des excuses pour ce matin.. Et ma bonne humeur rend la chose bien plus simple à faire..

-Je tenais à vous demander pardon de vous avoir bousculé si fort ce matin.. Ce n'était pas intentionnel..

Elle me sourit et dit "Le mot de passe ?"  Je pe lire aussi qu'elle ne m'en veux pas. Je souris rassuré et dit "Caput Draconis"

Elle ouvre la porte, et je rentre. Une bonne douche me fera du bien..