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 Tabous et Cryptologie

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Alex Cormier

Alex Cormier


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MessageSujet: Tabous et Cryptologie   Tabous et Cryptologie EmptyDim 14 Avr 2019 - 17:33

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Les voix étouffées provenant du bureau du Shérif montaient rapidement en intensité.  Prostré dans un coin, les bras croisés sur son torse, la silhouette d’Alex se profilait à travers les persiennes entrouvertes du bureau dans lequel il s’était précipité à son arrivée.  Le t-shirt aux couleurs flashy et aux imprimés trop geek pour son bien personnel trahissait l’identité du laborantin.  En face de lui, Stilinsky se prenait la tête, assis à son bureau.  Un claquement sec retentit alors que le policier en chef se levait, paumes contre le bureau, et traversait le bureau en deux enjambées titanesques.

«… te servir d’elle de la sorte!» retentit la voix de l’agent au moment où il ouvrit la porte de son bureau qui menait vers l’aire commune où les flics bossaient.  Certains l’appelaient probablement l’aquarium en raison des vitres qui en faisaient le tour.  De plus mauvaises langues parlaient certainement du poulailler.  Le druide se raidit, comme pour s’ancrer sur place.
-Pourtant c’est vrai!  Vous dites qu’il me faut des évidences, et j’en ai!

La voix de l’agent de la paix se radoucit, et il lança un regard à ses constables, l’air de leur dire de retourner se mêler de leurs affaires.
«Sors de mon bureau, Alex.  Mes ressources sont limitées et je n’apprécie pas que tu te mêles de ma vie personnelle.»
Le silence tomba un instant sur le duo d’entêtés, et une fois qu’Alex se raisonna à obtempérer -au risque de se retrouver en cellule- il attendit quelques secondes supplémentaires avant de le faire, histoire de bien appuyer son point.
-C’était qu’un exemple, m’sieur!  D’toute façon, vous aimez pas ma tronche, c’est ça le vrai problème.
«Alex.  Ce que tu dis est grave, et je ne peux pas te laisser faire.  Je suis un agent de la paix.  Mon devoir est de protéger et servir tous les citoyens équitablement.»
-Et j’suis un scientifique.  Je sais c’est quoi de travailler avec des faits observables et des preuves irréfutables.  C’est mon job d’être objectif.  Et vous pouvez pas m’en vouloir pour un truc que mon père a fait avant de rencontrer ma mère! Ni pour Stiles : j’y suis pour rien et...
«Et je ne t’en tiens pas responsable, Alex.» l’interrompit-il.  «Nous sommes en sous-effectifs, sinon je te jure que je libérerais quelqu’un, quitte à y aller moi-même avec toi.»

Noah s’arrêta un instant pour scruter la pièce dans laquelle ils se trouvaient, et Alex l’imita en regardant par-dessus son épaule.  Ce n’était pas un poulailler qu’il voyait, mais un nid de vipères, et s’il était habitué d’être la souris de Mafdet, c’était différent ici.  La druidesse-sentinelle jouait avec lui parce qu’elle l’appréciait, ou voulait le renforcer, ou qu’en savait-il encore.  Elle aimait probablement le voir mal à l’aise et coloré comme une pivoine, mais jamais elle n’avait donné l’impression au jeune druide qu’elle lui ferait réellement du mal.  Mis à part cette fois, lors de leur première rencontre, où il lui avait lancé du sorbier au visage.  Là, ici et maintenant, il avait plutôt le sentiment instinctif qu’il finirait comme Civet au milieu d’un nid de serpent.  Et Stilinsky, dans une grande manœuvre policière à la légalité douteuse, l’avait pris en souricière.

Déjà qu’il était venu au poste de police de mauvaise grâce,  en désespoir de cause et définitivement pas par gaîté de cœur, mais porté par l’urgence de sa découverte, voilà qu’on le chassait, tel une épouse répudiée, et le laissait en pâture aux fauves décérébrés qui peuplaient ce lieu.

-C’est bon, j’comprend.  Je vous ferai signe si je trouve quelque chose de plus tangible.  J’suis vraiment désolé d’être venu vous déranger pour rien; si j’avais su qu'elle n'était pas ici non plus, j’serais resté chez moi... conclut Alex d’un ton qui trahissait sa frustration.  Pourquoi Mafdet se montrait-elle toujours introuvable dans ce genre de moments.  Il l'avait cherchée au manoir, dans son jardin, au lycée, au hangar abandonné, et désormais au poste de police, où le shérif lui avait assuré qu'il n'y avait pas eu de signe de sa présence depuis la veille.

Le biochimiste venait de poser la main sur la poignée de porte pour sortir de ce piège quand Stilinsky l’apostropha de nouveau, de la porte de son bureau.

-Monsieur Cormier, c’est votre jour de chance.  L’agent O’Conner se porte volontaire.

© Mafdet MAHES


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Brian O'Conner

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MessageSujet: Re: Tabous et Cryptologie   Tabous et Cryptologie EmptyLun 22 Avr 2019 - 17:17


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Feat : Alex et Richard



Je planche sur les statistiques mensuelles. C’est un rapport qui est envoyé au département d’état. Ce n’est pas le travail le plus intéressassent du monde, mais il est nécessaire pour surveiller les dérives. J’ai du mal à recueillir les données de notre poste de police. Les agents ne sont pas rigoureux dans leur rapport, je dois souvent me taper la lecture de leurs interventions pour catégorier le type de délit. Posé sur le côté de mon bureau, mon cours de l’école de police que je dois réviser. Techniques d’investigation, articles de loi et jurisprudence, un inspecteur se doit d’avoir une connaissance large pour ne pas courir après le vent.

Cela crie dans le bocal. Je ne sais pas après qui Stilinski se déchaîne, mais je n’aimerais pas être à la place de celui ou celle qui subit ses foudres. Je m’étire et me gratte la nuque. Mes pieds fourmillent, je ne suis pas fait pour rester le derche collé à une chaise. La marine me manque, à part au poste de pilotage, on reste rarement assis sur un navire. Puis ça pue le fauve ici, nous sommes trop nombreux au mètre carré. Je pousse le presse papier et prends un nouveau rapport d’intervention. Parrish m’a demandé de garder la boule de verre quand j’étais allé lui rapporter après les recherches pour Therence. Cela n’avait rien donné. L’adolescent était parti frustré. Finalement, il m’avait fait relativiser les choses et j’avais admis que ma réaction au bar avait été disproportionnée. Je dois encore travailler sur ma phobie qui m’était revenue comme un boomerang  après l’abandon de Jordan. Je tente une technique lue pour ceux qui sont atteint de trouble de l’attention, un peu comme les mantras des loups. Mais je n’ai pas encore trouvé la phrase qui me convienne et qui me permettrait de me contrôler et de ne pas me dégager violemment chaque fois que quelqu’un me touche. Comme l’autre fois avec Therence qui avait poussé le bouchon trop loin pour moi. Je frissonne encore au souvenir de ses lèvres posées sur mes doigts. Non que l’adolescent me répugne, j’ai fini par admettre que mes préférences sexuelles n’étaient pas bornées à un seul genre, mais le contact non approuvé me ramène à un traumatisme qui me donne encore des cauchemars.

La victime du shérif sort enfin du bureau. J’écarquille les yeux, c’est le druide Alex Cormier. Qu’est-ce qu’il fiche ici ? Il n’aime pas spécialement les flics. Je ramène mon regard sur mes statistiques et laisse traîner mes oreilles. Il y a un différend entre les deux hommes dont je ne saisis pas l’origine, mais Alex semble être tombé sur quelque chose de suffisamment inquiétant pour qu’il vienne ici chercher une aide.

-C’est bon, j’comprend.  Je vous ferai signe si je trouve quelque chose de plus tangible.  J’suis vraiment désolé d’être venu vous déranger pour rien; si j’avais su qu'elle n'était pas ici non plus, j’serais resté chez moi...


« Elle » ? Je réfléchis un moment. Parlerait-il de Mafdet Mahes ? C’est vrai qu’elle squatte souvent le poste de police. Dernièrement elle semble avoir pris le bleu pour cible. Cela m’a fait sourire de le voir se faire pétrir les couilles sans s’imaginer de la nature de la chatte pot de colle. Mais à son air un peu naïf, ce type ne doit rien savoir du surnaturel. J’évalue le travail qui me reste à faire : deux rapports d’intervention à enregistrer. Je bâcle l’affaire, ce ne sont pas deux chiffres qui vont fausser les résultats. En quelques clics, j’envoie la synthèse à l’adresse ad-hoc et me lève pour rejoindre le shérif.

- Besoin d’un coup de main ? J’ai fini le rapport mensuel des stats.

Stilinski se contente de me désigner Alex du menton. Le biochimiste s’apprête à sortir du poste de police.

-Monsieur Cormier, c’est votre jour de chance. L’agent O’Conner se porte volontaire.


Dans le dos de Stilinski, je fais un geste amical au druide, puis m’avance vers lui. J’imagine que pour chercher de l’aide auprès de Mafdet Mahes, il ne s’agit pas d’une affaire ordinaire. Je vais lui proposer d’en discuter dans ma voiture de patrouille.

- O’Conner ! Prenez Turner avec vous pour qu’il se familiarise avec la région.

Le bleu ! Mince, s’il nous suit on ne va pas pouvoir parler franchement avec Alex. Je me retourne vers le shérif avec une mimique expressive. Il sait bien que l’affaire est forcément surnaturelle, mais mon regard se heurte à son dos. Richard Turner a déjà popé dans son sillage à l’entente de son nom. Depuis qu’il est arrivé, il n’a eu droit qu’à la paperasse. Stilinski ne lui a pas encore collé d’équipier. Turner n’est pas un bleu à proprement parlé, mais il l’est vis-à-vis de Beacon Hills et de ses bizarreries. Je me retourne vers Alex, grimace et l’invite à sortir. Turner nous suit, visiblement soulagé de sortir et se dégourdir les jambes. À sa place, j’en aurais mare d’être coincé entre les chiottes et la cafetière à classer des PV.

© Fiche par Mafdet Mahes


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Richard Turner

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MessageSujet: Re: Tabous et Cryptologie   Tabous et Cryptologie EmptyMer 24 Avr 2019 - 17:07




 


 

Tabous et Cryptologie
FT Alex Cormier & Brian O'Conner


 
 

 

Ça crie dans le bocal. Où plutôt ça s'exprime avec beaucoup trop d’enthousiasme. Richard relève les yeux de sa paperasse, l'oreille tendue alors qu'il tente de comprendre la raison de toute cette agitation. En fait toutes les occasions sont bonnes pour lâcher ses PV à trier qui sont devenus sa charge attitrée depuis qu'il bosse ici. Parfois le chat vient sur ses genoux, masse ses bijoux de famille avant de s'empaffer sous ses caresses. Mais aujourd'hui Minouche Premier brille par son absence et Dick s'ennuie. Il envie ses collègues lorsque ces derniers quittent le poste de police pour aller sur le terrain alors qu'on le confine gentiment entre les chiottes et la cafetière. Il est "Le Bleu" du haut de ses presque quarante balais. C'est un peu déprimant mais il se dit que ça ne devrait pas durer éternellement. Et puis il préfère bosser ici, le nez dans les papiers plutôt que de travailler à Sacramento, là où les pourris ont prit le pouvoir.

Il baisse les yeux comme un gamin prit en faute quand le shériff débarque dans la pièce. Le vieil homme n'a pas l'air commode et il aimerait ne pas s'en attirer les foudres. Pas après moins d'une semaine passée dans cet endroit. Lui et ce monsieur Cormier continuent leur petite discussion, et c'est finalement O'Conner qui est l'heureux élu pour partir en balade. Son collègue à l'air sympathique. Et carré. Une qualité non négligeable pour faire ce job. La rumeur court, il serait sur le point de quitter Beacon Hills pour Sacramento. Dick se demande combien de temps il va falloir au brun pour se rendre compte du merdier qui règne là bas et regretter la tranquillité de la petite ville où il bosse pour l'instant.

Stylo serré entre les doigts, prêt à ajouter un dernier renseignement sur la fiche qu'il remplit, Dick se redresse, droit comme la justice quand il entend le shérif prononcer son nom. Un sourire heureux collé au visage, il doute un bref instant de la présence d'un second Turner dans les environs, mais personne ne se manifeste. C'est bien de lui dont on est en train de parler. Il se lève, des gestes un peu empressés trahissant sa joie et sa fébrilité. Il apparaît, sa carrure de joueur de hockey s'incrustant entre le shérif et son collègue. Aussi heureux qu'un gamin qui vient d'apprendre que ses parents l'emmènent à Disneyland.

[...]

Ils l'ont collé à l'arrière de la voiture...

À l'avant, O'Conner et ce gars, un certain Alex Cormier discutent. Où plutôt marmonnent. Les deux cachottiers semblent mal vivre sa présence à leurs côtés, mais le canadien n'en a rien à faire. C'est depuis tout gosse qu'il veut être policier, l'image d'un père exemplaire dans son métier comme exemple. Et il faut être clair, remplir des papiers et être cantonné à la circulation ne font en rien parti des raisons qui l'ont poussé à suivre cette voie. Lui il rêve d'action depuis qu'il est marmot. Il est passé du lycéen aux notes médiocres au futur flic au comportement exemplaire, fierté de ses parents et de ceux qui lui ont enseigné les bases de ce métier. Il soupire, se gratte le nez alors que l'auto continue sa route en les éloignant du centre ville.

L'impression d'être ignoré s'enracine, il finit par se racler la gorge. Une fois, un son léger pour rappeler sa présence aux deux autres. Il ne récolte pas grand chose, juste un regard dans le rétroviseur intérieur de la part de son collègue.

-Je suis presque sûr que j'aurais au moins pu avoir le droit à la place du mort.

Logique absolue, il est flic alors que ce monsieur Cormier est... Autre chose. En tout cas il n'est pas agent de police et il aurait du lui laisser la place. Cette fois on s'intéresse à lui, Monsieur Cormier se tourne vers lui, stoppé dans son mouvement par sa ceinture de sécurité. Sur le front de l'homme, deux sourcils s'élèvent. Très haut. Trop haut. Et le tout sans respecter aucune symétrie. Cela rendrait presque Dick jaloux, il est lui même incapable de réaliser une telle prouesse sur commande.  Par contre il sait toucher son nez avec sa langue, maigre compensation mais qui a tout de même le mérite d'exister.  Sous le regard scrutateur de cet homme, Dick se sent tout petit, confiné dans son uniforme et soudainement il a l'impression d'être face à son ex-femme. Il ne se démonte pourtant pas, et pose la question qui aurait du lui venir à l'esprit au moment de quitter le poste de police.

-On a besoin de nous pourquoi ?

Seul le silence lui répond. Pourtant c'est une question simple, mais elle semble ne pas convenir aux deux autres.






 

     

Codage de Liiloux



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MessageSujet: Re: Tabous et Cryptologie   Tabous et Cryptologie EmptyMar 4 Juin 2019 - 2:29

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Bien que la tension dans ses trapèzes ne diminua pas, Alex se sentit rassuré en entendant le nom de l’agent qui lui était affecté.  Il n’y aurait que très peu de chances que O’Conner ne se souvienne de la tronche du druide, comme son premier instinct le lui dictait, si ce n’était que de l’échange zoologique qu’ils avaient eu.  En effet, Alex n’avait non seulement l’impression d’être trop quelconque pour qu’une courte rencontre dans un lieu commun ne suffise à laisser une impression à l’esprit de qui que ce soit, il était également en train de développer la certitude qu’il était mauvais en amitié et finissait toujours par se retrouver seul.  Combien d’amis avait-il laissé derrière lui à chacun de ses déménagements?  Et, même avec l’avènement des médias sociaux, on ne pouvait pas dire qu’il faisait mieux.  Aucun échange avec ses potes de Vancouver depuis presque un an.  Quant à ceux de Beacon Hills… Ceux qui n’étaient pas disparus, il était parvenu à se les mettre à dos.  Même son colocataire, il ne le croisait presque plus.  Charlie faisait de longues heures au Pink et rentrait souvent alors qu’Alex avait rejoint Morphée.  Celui-ci, se languissant d’être seul chez lui alors qu’il n’en avait pas l’habitude, avait pris la manie de traîner au laboratoire et avait commencé à travailler sur un projet personnel et ultra-confidentiel.  Dernièrement, il était souvent rentré tard, avait pris le temps de se mettre n’importe quoi sous la dent, puis s’était affalé sur son lit en attendant que son réveil ne lui annonce qu’il était l’heure de son jogging.  Et il était hors de question d’en parler à Jenny.  Elle pourrait croire que le réconfort qu’il cherchait n’était pas désintéressé.

Toutefois, malgré ce premier réflexe trahissant le même manque de sommeil que les yeux bouffis du laborantin, Alex osa un sourire timide au seul flic en vue avec lequel il risquait de coopérer sans heurts.  Après tout, ils ne s’étaient pas seulement échangés des banalités dans la salle d’attente de la clinique vétérinaire : Alex l’avait également soigné de sa fièvre de fougère.  Cela devrait bien suffire à marquer un tant soit peu la mémoire du policier, non?  Le geste de ladite fougère suffit à donner raison au paranoïaque de service, qui s’apprêtait à remercier le shérif lorsque celui-ci leur colla un cousin de Tina Turner, alors que ses hommes s’étaient remis à parler bruyamment.  Un nouveau, manifestement.  Un nouveau qui devait avoir été sur les bancs d’école avec le shérif -étaient-ils amis d’enfance?- et dont l’air naïf suffisait à faire passer le reste du chenil pour d’érudits savants.

Le biochimiste n’avait toujours pas l’expertise de son paternel pour déceler les auras surnaturelles et il croyait donc savoir avec justesse que son intuition à ce niveau pouvait encore donner lieu à de faux-positifs, mais surtout à de faux négatifs.  Brian dégageait une très faible étrangeté qui avait perturbé Alex à leur première rencontre, mais qu’il parvenait désormais à identifier de manière appropriée.  En comparaison, Turner ne laissait pas présagé qu’il était plus surnaturel que les Stilinskis.  Était-ce un mauvais tour ou une vengeance du shérif pour s’être fait crier dessus devant tout son cheptel?  À en juger la grimace de Brian, l’appréhension du scientifique était fondée, et ils devraient marcher sur des œufs.

Par réflexe, Alex monta du côté passager et indiqua brièvement où se rendre.  En ne passant pas devant chez lui.  Inutile que le bleu ne sache où vivait le flicophobe.  Aussitôt sa ceinture de sécurité attachée, Alex haussa le son de la radio en prétextant adorer la chanson qui y jouait, puis fit part de la raison de sa présence à Brian.  Il n’était jamais allé chez Mafdet et ne savait pas où elle habitait, mais il avait tout de même visité ses autres lieux de pèlerinage favoris.

-J’ai cherché la femme en léopard à ses endroits habituels, mais…  La conclusion était aussi évidente qu’il était inutile de la verbaliser.  La raison pour laquelle il la recherchait, par contre… J’ai vu de drôles de traces dans la forêt.  C’était pas... comment ne pas dire Naturel tout en l’évoquant?  Alex se trémoussa légèrement en poursuivant toujours à voix basse....Ordinaire.  Je pensais qu’avec son expertise, elle aurait pu m’aider.  Je ne pense pas que ce soit un puma.  En fait, c’est peut-être rien, aussi. Je suis pas certain...

Cette phrase, exactement la même qui avait tout fait exploser dans le bureau de Stilinski. Évidemment qu’il ne voulait pas dépenser des ressources inutilement pour une simple intuition, mais si Alex avait tort, ils n’auraient perdu qu’un peu de temps, alors que s’il avait raison, peut-être les conséquences seraient plus importantes.  La discussion avait escaladé jusqu’à ce qu’il ne mentionne que si Gabriel avait écouté son intuition, des années auparavant, il aurait peut-être sauver une personne innocente.  Le shérif avait explosé devant cet acte de chantage émotionnel, mais Alex n’avait pas lâcher le morceau.

À l’arrière, ça se mit à protester d’un chant de gorge.  Alex fronça des sourcils en un regard ennuyé et éteint sur la route devant lui. Il fit un geste pour diminuer le volume de la radio tout en faisant mine de poursuivre une discussion sur leurs animaux de compagnie respectifs -après tout, il n’avait même pas pris la peine de demander comme truc-machin allait- sauf que l’ancêtre à l’arrière osa parler.  D’un bond sur son siège, Alex se retourna, enchevêtré par la lanière de sa ceinture de sécurité, qu’il écarta plus calmement pour terminer son geste outré.  Persuadé d’avoir de la fumée qui sort par tous ses orifices faciaux, Alex ne réalisa même pas que ses sourcils étaient grimpés au 9e et 13e étage, et alternaient entre eux.

-On a besoin de nous pourquoi ?

Persuadé que l’aîné n’avait pas envie de s’entretenir avec un vulgaire civil, à en juger la manière dont il se croyait investit du droit divin de siéger à la place du copilote, Alex laissa Brian répondre.  Le silence pesa un moment, la mâchoire du druide se crispa en réalisant que le mentaliste n’avait aucune bonne réponse à offrir à son collègue.  Alex posa son index sur le bouton de sa ceinture de sécurité et débita d’une voix rapide, mais qui ne s’éleva pas vraiment.

-On a besoin de nous parce que j’ai trouvé un truc étrange dans la forêt, ce matin, en faisant mon jogging.  Pourquoi impliquer la police?  Parce que le poste de garde forestier a été aboli; et que les populations de pumas, ou les feux de forêts, ou les autres conneries, ne sont plus aussi facile à suivre quand l’homme qui avait comme boulot de surveiller les forêts du coin n’a plus d’emploi et est reparti s’installer chez son fils en Oregon; et que c’est son autre fils qui est obligé de rester à l’affût, de perdre une journée de salaire pour aller quêter de l’aide au shérif qui est trop coq pour lui accorder le moindre crédit ; et qu’il doit en plus justifier la raison pour laquelle il a pris le siège avant.  On peut échanger, si vous voulez.  Juste, je me suis dit que j’avais pas envie de m’époumoner à crier le chemin à suivre de la banquette arrière.  J’imagine que vous pouvez aussi bien expliquer comment vous y rendre que moi? Boud’criss*.


Alex offrit un regard exorbité au vieillard, insistant sur le point d’interrogation de sa question, avant de réalisé qu’il avait peut-être insulté Brian par la bande*.  Le laborantin avisa l’intersection qui s’approchait d’eux.

-Ça va être à gauche, puis on pourra s’arrêter sur le bas-côté après la deuxième courbe.  On va être à peu près vis-à-vis.  Je voulais insulter personne.

Il avait murmuré la dernière phrase et, de nouveau face à la voie, observait la boîte à gants devant lui plutôt que la route qui défilait, les joues rosies.  Il devait bien s’admettre que cela lui avait fait du bien de se vider le coeur, même si ce n’était probablement pas l’idée du siècle que de le faire dans une voiture de police en compagnie de deux flics qui, a priori, étaient là pour l’aider.  Ce n’était certainement pas comme ça qu’il se ferait des amis, en tous cas.

Spoiler:

© Mafdet MAHES


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MessageSujet: Re: Tabous et Cryptologie   Tabous et Cryptologie EmptyVen 14 Juin 2019 - 20:18


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Feat : Alex et Richard



D’autorité Alex est monté à l’avant. Il n’y a pas calcul dans son geste, simplement une logique scientifique. Difficile de ne pas m’apercevoir que cela ne plaît pas à mon collègue de se retrouver derrière le grillage, enfermé comme un voleur. Décidément, le shérif ne nous aide pas. J’avais su pour l’incident avec Shepherd qui s’était fait trouer la peau. Honnêtement, si le Boss continue sur cette pente, Turner sera vite au parfum des bizarreries du coin. Le biochimiste m’indique la direction à prendre pendant que je mets le contact.

-Je suis presque sûr que j'aurais au moins pu avoir le droit à la place du mort.


L’air dépité de mon collègue me fend le cœur. Je sais ce que ça fait d’être mis de côté. J’ai subi ça dans l’armée. Pourtant, je ne peux rien y faire. Alex monte le son de l’autoradio, Tina Turner braille qu’elle n’a pas besoin d’un nouveau héros.

- J’ai cherché la femme en léopard à ses endroits habituels, mais…  
- Mafdet squattait le poste tous les jours depuis quelque temps et puis elle semble s’être trouvé une nouvelle souris ailleurs.


Je regarde le rétroviseur. Nous murmurons, mais Turner a la joue incrustée sur le grillage de sécurité. Et quand j’y repense, c’est sur ses genoux que la chatte faisait ses griffes.

- J’ai vu de drôles de traces dans la forêt.  C’était pas... Ordinaire.  Je pensais qu’avec son expertise, elle aurait pu m’aider.  Je ne pense pas que ce soit un puma. En fait, c’est peut-être rien, aussi. Je suis pas certain...

J’avais oublié à quel point le druide pouvait être confus dans ses phrases. Et la radio qui hurle ne m’aide en rien. Un raclement de gorge à l’arrière fait se retourner Alex brusquement. Je ne peux rien voir, car je reste concentré sur la circulation, mais il arrive à calmer Turner qui demande la raison de notre présence. Je jette un regard dans le rétro, puis regarde vite devant en apercevant la mine renfrognée et offusquée de Turner. Il a toutes les raisons d’être fâché, mais je suis coincé avec un secret vieux de plusieurs millénaires. Je ne sais pas ce qui stresse le biochimiste, certainement ce qu’il me demande d’aller voir, mais d’un coup il s’emballe. Il hausse la voix, juste ce qu’il faut pour couvrir Tina, mais pas assez pour postillonner sur le flic à l’arrière.

-On a besoin de nous parce que j’ai trouvé un truc étrange dans la forêt, ce matin, en faisant mon jogging.  Pourquoi impliquer la police? Parce que le poste de garde forestier a été aboli et que les populations de pumas, ou les feux de forêt, ou les autres conneries ne sont plus aussi faciles à suivre quand l’homme qui avait comme boulot de surveiller les forêts du coin n’a plus d’emploi et est reparti s’installer chez son fils en Oregon; et que c’est son autre fils qui est obligé de rester à l’affût, de perdre une journée de salaire pour aller quêter de l’aide au shérif qui est trop coq pour lui accorder le moindre crédit ; et qu’il doit en plus justifier la raison pour laquelle il a pris le siège avant.  On peut échanger, si vous voulez. Juste, je me suis dit que j’avais pas envie de m’époumoner à crier le chemin à suivre de la banquette arrière.  J’imagine que vous pouvez aussi bien expliquer comment vous y rendre que moi? Boud’criss


À chaque bout de phrase, je m’enfonce dans mon siège. Je m’étais fait un portrait très posé d’Alex, celui du scientifique patient et consciencieux. Je ne connais pas la portée des injures canadiennes, mais la pâleur de Richard me dit que c’est assez haut dans l’échelle de Richter.

-Ça va être à gauche, puis on pourra s’arrêter sur le bas-côté après la deuxième courbe.  On va être à peu près vis-à-vis.  Je voulais insulter personne.

Bon élève, je mets mon clignotant, attends que la voie soit libre et tourne. Je respire à peine. Au retour, on inversera les places et on collera Godzilla à l’arrière. Le reste de la route se termine dans un silence mortuaire. Je me gare à l’endroit indiqué, sors rapidement pour ouvrir à Richard. Là où il est, il ne peut pas ouvrir sa portière vu que c’est la place des prévenus… Ensuite, j’attrape ma radio et préviens le central que nous quittons le véhicule de service. Je tente de respecter la procédure pour offrir un maximum de normalité à cette expédition qui risque de ne pas l’être. La liberté redonne des couleurs à Richard.

- Allons-y.

Nous marchons depuis quelques minutes quand Richard me demande qui est Mafdet.

- Un chat, enfin une chatte.

Alex me lance un regard noir. Mauvaise réponse ? Nous passons un bosquet d’arbres puis Alex nous fait traverser une combe qui nous conduit à une végétation dense nous imposant de marcher en file indienne. Pour le moment, les bruits sont normaux, insectes et oiseaux se partagent les partitions. Je reste prêt, non à dégainer mon arme de service, mais à étendre mon don comme un radar. L’action semble avoir calmé Richard qui me suit à deux mètres. Je reconnais un grand pin Douglas foudroyé. On aurait pu arriver là sans marcher autant, mais il aurait fallu passer par la cabane du druide. La végétation devient moins dense nous permettant de marcher de front.

- Je n’ai vraiment pas l’âme d’un forestier…

Je tente de détendre l’atmosphère. Richard me questionne du regard.

- Avant, j’étais dans la Navy. Le Golf Persique, tout ça…


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MessageSujet: Re: Tabous et Cryptologie   Tabous et Cryptologie EmptyMer 19 Juin 2019 - 14:14




 


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FT Alex Cormier & Brian O'Conner


 

Quand ce monsieur Cornier ouvre la bouche pour enfin lui donner une réponse, c'est la foudre, l'orage et les troncs d'arbres arrachés par cette tornade qui s'abattent sur sa tête. Les informations s'enchaînent, le débit de parole est rapide, le ton sec. Pas de cris mais de toute façon ce n'est pas nécessaire. La ressemblance entre cet Alex et Gloria se fait de plus en plus précise. Dick se tasse, éloigne son visage du grillage pour retourner à sa place qui ressemble toujours à une punition dans son esprit.

La forêt. Ils vont dans la forêt. Il aurait du cesser d'écouter quand cette information a été donnée. Ça lui aurait éviter de devoir se prendre la colère de monsieur Cormier en plein visage comme s'il était le coupable pour tout ce qui arrive dans sa vie qui semble, il faut bien l'avouer, assez merdique. Son collègue lui même semble surpris par ce début de crise de nerfs, ne dit rien, se contente de conduire, son regard croisant celui de Dick alors que ce dernier perd les quelques couleurs qui étaient encore visibles sur son visage.

Canada. C'est tout ce qu'il entend réellement quand Monsieur Alex-Bombe à retardement-Cormier sacre. Y a que chez lui qu'on fait des choses pareilles. Un foutu canadien, le genre de révélation qui donnerait des envies de joyeux câlins à Richard en temps normal. Sauf que là ce n'est pas vraiment le bon moment ni le bon lieu. Déjà il serait vite stoppé par le grillage qui est censé séparer les bandits des flic et il n'est pas certain que le type sur le siège passager accepte l'idée.

Le sourire du flic se fait mesquin quand l'autre recommence à parler, donne des indications avant de s'excuser. Dick marmonne, sur un registre suffisamment bas pour éviter de se faire griller. Et ainsi échapper à une nouvelle engueulade.

-Gentil de le préciser. Ça sonnait pas comme une évidence.

Le civil se retourne. Regard noir pour celui qui se tasse un peu plus sur la banquette arrière. En fait son bureau n'est peut être si mal.

[...]

Qu'il est bon de respirer le grand air. Dick sourit malgré lui, apprécie cette sortie en dehors du poste de police. Il range son air de benêt pour retrouver un peu du sérieux dû à son uniforme. Ils ne sont pas venus pour un joyeux pique-nique dans les bois, O'Conner l'a bien montré en avertissant de leur arrivée sur les lieux. La procédure habituelle que tout bon flic se devrait de respecter. Cela ne fait que renforcer la bonne image qu'il s'est déjà construite à propos de son collègue. Un type qui a l'air droit dans ses bottes, avec une bonne compréhension des règles et autres procédures à suivre. Brian va déchanter s'il part pour Sacramento avec le bordel qui y règne.

Cela fait quelques minutes qu'ils progressent dans les bois, Richard tente de relier les informations qu'il a réussi a entendre malgré la musique bien trop forte et celles données par monsieur Cormier. Son sourire revient, il a entendu un prénom qu'il connait bien, celui d'une jolie brune. Suffisamment peu commun pour qu'il n'y en ait pas toute une collection en ville. Dans le doute il demande, quasiment certain qu'on va lui parler de la professeure de chimie.

-C'est qui cette Mafdet dont vous parliez ?

Son visage se fige un instant alors que la réponse sort de la bouche de son collègue sans se faire attendre. Une chatte. C'est clairement pas la réponse à laquelle il s'attendait. Sans faire attention, il laisse son étonnement lui échapper.

-Ma copine s’appelle comme ça. C'est marrant parce que son prénom est pas commun et en plus elle adore les chats.

Le regard noir de monsieur Cormier passe sur son collègue et lui même. Rappel à l'ordre clair et net. Ce gars se contrefiche de la vie sentimentale du flic et des connaissances qu'il peut avoir. Dick retrouve son sérieux immédiatement sous ce regard clair réfrigérant. Il imagine toutefois la mine amusée de la belle brune lorsqu'il va lui parler de ce petit animal qui porte le même prénom qu'elle.

Il suit le mouvement, lèvres scellées pour éviter un nouveau rappel à l'ordre. La végétation ne leur laisse guère d'autre choix que celui de se mouvoir en file indienne. Ils passent non loin d'un grand arbre foudroyé, Dick suit Brian, faisant attention aux endroits où il met les pieds. Pas besoin d'augmenter le malaise de cette sortie en s'échouant au sol comme un guignol. Quand son collègue coupe le silence, affirmant ne pas être un habitué de ce genre d'endroit, Dick pose un regard un peu surpris sur ce dernier. Les bois semblent pourtant représenter une grande partie de cette petite ville tranquille perdue au beau milieu de la Californie. L'explication ne se fait pas attendre bien longtemps, Richard sourit avant de donner ses propres antécédents.

-Je suis flic depuis la fin du lycée. Enfin j'ai commencé directement après l'école de police. Treize ans chez moi à Vancouver avec mon père en guise de supérieur. Quatre à Sacramento puis je suis venu chercher du calme ici.

Le second canadien se retourne vers lui, il ne sait pas si c'est de la surprise qui passe sur le visage d'Alex quand il le fixe ou juste une nouvelle facette de son énervement. Son pays lui manque, endroit qu'il chérit suffisamment pour se l'être fait encrer sur le derrière quand il était encore ado. C'est même assez compliqué pour lui de retenir son sourire heureux face à un de ses compatriotes. Sa chaussure cogne dans une racine, il manque de s'étaler sur le sol. Trop distrait pour faire attention. Il retrouve vite un peu de sa concentration pour éviter un incident.

Le petit groupe ne met pas bien longtemps avant de se stopper comme un seul homme sous l'injonction de monsieur Cormier. Ce dernier interpelle Brian. C'est le grand retour des messes basses. Richard décide de ne pas se vexer, fixe l'endroit près duquel Alex s'est figé. Il cherche une anomalie, quête étrange puisqu'il ne sait même pas sur quoi son regard est censé s'arrêter. Il s’éloigne du duo, lève les yeux au ciel, le soleil filtré par les cimes des arbres donnant un éclairage presque mystique à l'endroit. Alors qu'il observe sur le sol l'ombre mouvante d'une branche, il fronce les sourcils.

-Y a un truc bizarre ici ! Comme je sais pas ce que je suis censé voir c'est peut être rien, mais ce serait bien que vous veniez voir. 

Pas besoin d'attendre longtemps pour voir les deux autres débarquer. Dick désigne de la main une marque plus sombre que les autres qui semble avoir impacté le sol de manière générale. Racines, feuilles, touffes d'herbes, une trace plus foncée que les autres y est clairement visible, se poursuit un peu plus loin en une multitude de taches plus petites. Il s'agenouille, main posée sur une de ses cuisses, talons contre les fesses, pointes des pieds profondément ancrées dans le sol. Sa seconde main devenue gantée en cours de chemin part pour aller caresser la marque, voir de quoi elle peut être faite. Jusqu'à ce qu'une main vienne taper dessus. Dick surpris se retrouve les fesses par terre, fixe Alex en cherchant à comprendre.

-Quoi ? Je voulais juste voir ce que ça pouvait être. C'est pas ça votre constatation anormale ?








   

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Alex Cormier

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MessageSujet: Re: Tabous et Cryptologie   Tabous et Cryptologie EmptyLun 8 Juil 2019 - 3:39

Tabous et Cryptologie


Sans un regard par-dessus son épaule, Alex avançait d’un pas qui ne pardonnait pas.  Habitué des balades en forêt, il savait où mettre les pieds et reconnaître les endroits où le sol pourrait se montrer traître, tout en allongeant la jambe d’un rythme rapide.  Il ne désirait pas semer les flics, mais peut-être tester un peu le vestige qui servait maintenant de partenaire à Brian.  D’ailleurs, songea Alex en fronçant les sourcils et penchant la tête pour éviter une branche basse, O’Conner n’avait-il pas déjà un partenaire de travail, lors de leur précédente rencontre?  Partenaire qui n’était pas que professionnel, mais bel et bien personnel, également?  Peut-être était-il arrivé quelque chose à ce Portish.  Derrière le druide, le séculaire demanda qui était Mafdet.  Alex se mordit l’intérieur de la lèvre inférieure sans se retourner : peut-être n’avaient-ils pas parlé aussi faiblement qu’il ne l’avait cru dans la voiture.  Avait-il entendu autre chose?  Leurs codes étaient-ils solides et n’attireraient-ils pas trop l’attention sur leurs cachotteries?

- Un chat, enfin une chatte.

Cette fois, Alex se dévissa le cou tel un certain Archimède dans Merlin l’enchanteur.  Le flic sympathique perdit quelques points dans l’estime du laborantin, qui se demanda s’il ne l’avait pas jugé plus intelligent qu’il ne l’était réellement.  Il fustigea ensuite Turner du regard, pour masquer son étonnement d’apprendre que c’était ça, la nouvelle souris de la professeure de chimie.  Elle n’avait pas trop eu le choix de lui avouer qu’elle avait rencontré quelqu’un lorsqu’il avait mentionné à la fois sa démarche plus souple et conquérante qu’à l’habitude -ce qui n’était pas une tâche aisée-, mais également ses commentaires acerbes moins sentis envers les étudiants.  Comme si son esprit était ailleurs.  Le biochimiste détailla rapidement Richard du regard.  Pour une momie, il devait être plutôt bien conservé, s’imagina Alex, qui en conclut que Mafdet avait jeté son dévolu sur la personne qui était le plus près de son âge réel.

Alex reprit le pas, forçant un peu plus la marche, ce qui lui causa de manquer de trébucher à une ou deux reprises.  Il se contenta de marmonner des instructions d’un ton lugubre au reste de la file indienne.  Du style qu’il fallait faire attention à cette racine, et que les pierres dans cette descente n’étaient pas solides.

Lorsqu’une éclaircie commença à se dessiner, les deux policiers vinrent se poster d’un côté d’Alex, avec l’aîné qui tentait de tout faire pour en rester le plus loin possible.  Dans d’autres circonstances, ça aurait amusé le druide, mais pour le moment, il était occupé à bouder et à fulminer.  Du moins, jusqu’à ce que Brian avoue ne pas avoir l’habitude de ce genre de randonnées.  Aussitôt, Alex ralentit la cadence de moitié et fixa le sol avec une intensité redoublée.  Ses récriminations lavées par sa réalisation qu’il avait probablement embêté davantage le poulet qu’il appréciait le plus.

-Désolé. J’ai pas pensé qu’tout le monde avait pas été entraînés par mes parents...

Ça s’échangeait des pedigree et des informations sur leur carrières respectives comme les gamins s’échangeaient des cartes pokémon -si c’était toujours la mode- et Alex se demanda si, pour un peu, ils ne s’échangeraient pas aussi des médailles.  Brian en avait certainement méritées plusieurs.  C’était un bon flic et il avait probablement été tout aussi bon marine.

-Mon père se prend pour le dernier des Coureur des bois, et ma mère est militaire. tenta-t-il de s’immiscer maladroitement.  C’était probablement cette même mère qui lui avait donné une phobie, ou une antipathie plutôt agressive, des uniformes, mais ça, personne n’avait besoin de le savoir.

Un peu trop tard, il réalisa qu’il fixait toujours Turner, se demandant s’ils s’étaient déjà croisés à Vancouver.  Pas qu’Alex ait été un habitué des flics, mais il était peut-être arrivé qu’il ait été arrêté pour passer un alcootest alors qu’il était chauffeur désigné, ou qu’un flic ait cogné à la porte de l’appartement de ses potes parce qu’ils étaient trop bruyants à jouer aux cartes.

Moins hostile, Alex reprit une fois de plus la marche, réfléchissant à la façon par laquelle il devrait communiquer avec Brian.  Au moins, le mentaliste semblait s’être remis de son phytovirus -ou ce que c’était- et ses bestioles également, espérait-il.

-C’est par ici, annonça-t-il, une fois dans les environs de l’endroit où il avait trouvé les fameuses empreintes ce matin.

Le laborantin commença à prendre ses repères pour retrouver l’endroit précis de ses observations matinales, mais ne mit pas très longtemps avant de faire signe à Brian de rester près de lui.  Cette fois-ci, Alex s’assura de parler très bas.  Pas question qu’on les entende de nouveau.

-Je sais pas exactement ce qu’on cherche.  L’air était très chargé, ce matin, et ça n’était définitivement pas naturel.  C’est encore un peu présent, mais je ressens presque plus cette espèce d’énergie inordinaire.  J’ai bien vu des traces au sol, mais j’ignore si c’est lié.

Richard Turner les héla bien rapidement.  Alex ne savait pas s’il devait être impressionné du sens de l’observation du vieillard, ou s’attendre à ce qu’il ait trouvé un simple champignon.  Brian et lui se retournèrent vers l’agent Turner comme un seul homme.  Accroupi au sol, un généreux postérieur bien en évidences, les coutures de son pantalon de travail qui semblaient être sous le point de lâcher par la pression, Dick donnait vaguement l’impression d’être un enfant qui jouait avec des têtards dans un étang, tout en mettant la pudeur d’Alex vachement mal à l’aise.  Au moins, le biochimiste comprenait mieux quel avait été, après l’âge, le second critère de la druidesse.  Le scientifique échangea un regard confus à O’Conner, quelque part entre "mais à quoi il joue?" et "c’est tous les uniformes qui sont aussi serrés ou il s’est trompé de 3 tailles?", puis ils accoururent de part et d’autre du bleu.  Par réflexe, Alex stoppa le mouvement qu’il faisait vers la tache, avant de réaliser qu’il portait des gants.

-Hum. Oui, oui, mais euhm... On devrait pas prendre une photo, avant d’altérer les évidences, ou j’sais pas comment vous dites.  Et puis, si ça vous dérange pas que je récolte les échantillons, j’suis biochimiste.  J’vais les emmener directement au labo de l’hôpital en retournant bosser.  Ça pourra vous éviter ces tracas.

Et ainsi, il pourrait intercepter la fiole, si elle contenait véritablement quelque chose qui ne devrait pas être de ce monde.  Toutefois, Brian ne semblait pas trop être d’accord.

-Sauf si c’est pas la bonne procédure.  J’imagine qu’il y a un protocole ou quelque chose, en fait.  Vous voulez bien me passer une paire de gants?  J’ai laissé les miens dans le coffre de ma voiture...

Une fois le prélèvement effectué, récolté, photographié, enregistré et tout le tralala, le trio se releva et Alex offrit de poursuivre les recherches, maintenant qu’ils étaient là.  Après tout, ils ne pouvaient pas deviner s’il restait d’autres évidences qui traînaient par là ou non.  Cette fois, tous trois se séparèrent et c’est Dick qu’Alex alla rejoindre.

-M’sieur Turner, je peux vous demander une faveur?

Après ce que le druide interpréta comme une hésitation prudente, ou peut-être confuse, la permission lui fut allouée de poursuivre.  Il se massa la nuque, en se demandant si le mensonge passerait.  Après tout, c’était Brian qui lui avait ouvert la porte.

-Si vous pouviez éviter de mentionné à Mafdet que j’ai donné son nom à un chat de gouttière qui passe son temps à saccager mon jardin, j’apprécierais vraiment.  Je l’aide pour les T.P. au lycée, et je préférerais qu’on conserve une bonne relation, vous comprenez.  Et puis, j’suis désolé.  Si j’avais su que c’était vous qu’elle fréquentait, j’aurais… j’aurais tout de suite su que vous êtes quelqu’un de bien, monsieur. Alex en rajoutait pour la forme.  Il beurrait épais* pour ajouter de la crédibilité, mais également pour s’excuser, mine de rien.  Après tout, quelqu’un qui avait la patience divine de supporter les facéties de Mafdet ne pouvait qu’être un Saint Homme.

Parlant de Saint Homme, Alex lança un coup d’oeil vers l’agent qui procédait plus loin.  Le fessier n’était probablement pas l’un des critères les plus importants de Mafdet, songea-t-il en réalisant que c’était peut-être effectivement simplement l’uniforme – ou l’entraînement – qui était en cause chez Turner.  Le laborantin prit son congé et alla flâner plus loin, à la recherche de ses propres indices.

*:

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MessageSujet: Re: Tabous et Cryptologie   Tabous et Cryptologie EmptyDim 28 Juil 2019 - 18:06


Tabous et Cryptologie


Feat : Alex et Richard




Je ne sais pas pourquoi j’ai lâché ces infos sur moi. Une manière de créer un lien ? À quoi bon, si ma demande est acceptée dans un mois ou deux, je serais à Sacramento à l’école de police. Mes aveux en amènent d’autres. Turner est ravi de dérouler son parcours. Canadien de souche, il a bossé à Vancouver avec son père en supérieur. L’enfer de mon point de vue. Je n’ai jamais eu de bonnes relations avec le mien. Il nous faisait encore la morale à ma mère et moi sur son lit de mort. Jamais un mot gentil, aucun encouragement. Il est décédé en laissant deux soulagés.

- Sacramento ? J’ai fait une demande pour intégrer l’école de police. Je suis les cours par correspondance pour devenir inspecteur. C’était un arrangement pour… Enfin bref, plus rien ne me retient à Beacon Hills…

… Sinon une maison, un chien qui est une boule d’énergie et un chat qui se téléporte. Alex semble étonné de mes propos. Je ne m’étale pas sur ma rupture de fait avec Jordan. Il s’est barré de la maison sans un mot, sans un regard, avec son fatras d’affaires. Dans une indifférence totale. C’est peut-être mieux ainsi, je peux accuser le chien de l’enfer, me dire que ce n’est pas un choix de Jordan.

-Mon père se prend pour le dernier des Coureur des bois, et ma mère est militaire.

Militaire ? Quel corps ? Quel grade ? Mais je tais mes questions. Visiblement Alex n’aime pas tout ce qui touche aux services d’ordres. La faute à sa mère ? Peut-être. J’ai bien embrassé la Navy pour fuir mon père.

Le druide a ralenti son pas. Turner et moi sommes  sportifs, mais Alex a l’avantage de connaître le terrain mieux que nous. Enfin nous arrivons dans la zone qu’il souhaitait me montrer. Il me fait un signe de rester près de lui. J’acquiesce du menton tout en donnant le change à Turner qui se met à observer la zone attentivement. Je profite qu’il ait le nez collé au sol pour m’écarter un peu avec Alex.

- Je sais pas exactement ce qu’on cherche.  L’air était très chargé, ce matin, et ça n’était définitivement pas naturel.  C’est encore un peu présent, mais je ressens presque plus cette espèce d’énergie inordinaire.  J’ai bien vu des traces au sol, mais j’ignore si c’est lié.
- Cela serait lié à la disparition de Ruby Hale ?


Le nom me vient à l’esprit, car je sais que le manoir de la famille Halle est dans ce coin-là de la forêt. Je parle de disparition, car son nom a tout bonnement disparu du tableau du personnel. Stilinski n’avait rien voulu me dire à ma remarque qui demandait si son autre adjoint avait été mutée. Son mari et son fils sont encore ici. Un alpha ne s’éloigne pas ainsi de sa meute. Ce qui m’inquiète, c’est quand j’ai voulu lister ses bêtas grâce au presse papiers de Jordan, le nom de Ruby Hale n’y était plus. Alex n’a pas le temps de me répondre, car Turner nous appelle.

-Y a un truc bizarre ici ! Comme je sais pas ce que je suis censé voir c'est peut être rien, mais ce serait bien que vous veniez voir.
-Hum. Oui, oui, mais euhm... On devrait pas prendre une photo, avant d’altérer les évidences, ou j’sais pas comment vous dites.  Et puis, si ça vous dérange pas que je récolte les échantillons, j’suis biochimiste.  J’vais les emmener directement au labo de l’hôpital en retournant bosser.  Ça pourra vous éviter ces tracas.


Je grimace. Mêler un civil de cette façon viole les règles. Je comprends qu’Alex cherche à escamoter les preuves craignant ce qu’elles contiennent. Un peu comme mon sang l’autre fois à la clinique vétérinaire. La fièvre qui me tenait avait engourdie mes pensées et me faisant oublier que mon ADN avait été modifié par le sauvetage de Jansen qui m’avait transfusé son sang de dryade. À ce moment-là, il ne se doutait pas que la pureté de sa lignée allait avoir un impact considérable sur mon organisme. Depuis, je suis capable de communiquer avec la flore. Les plantes utilisent un langage chimique pour communiquer. Il ne s’agit pas d’une langue ni d’un langage élaboré. Les plantes se transmettre des atmosphères : sec, humide, venteux, intrusion, peur, colère, apaisement.

Le fil de mes pensées me donne un moyen d’en savoir plus. Mais je ne peux pas le faire devant Turner, il me prendrait pour un fou.

-M’sieur Turner, je peux vous demander une faveur?

Sans le vouloir, Alex m’offre une diversion. Pendant qu’il rattrape ma bévue avec Mafdet, je m’accroupis et caresse les feuilles d’un noisetier proche des traces trouvées par Turner. Le contact est difficile à établir. Mon frère de sang n’est plus à Beacon Hills. Je prends une grande inspiration.

Rien.

Alors je tente le tout pour le tout et active mon don. Mon regard s’illumine faiblement, mes yeux ne changent pas de couleur, il semble simplement briller de l’intérieur. Je ferme les paupières et prends conscience de ce qui m’entoure. Un léger vent semble caresser la terre, les écorces, les feuilles et le moindre brin d’herbe. Puis le contact s’établit. Brutal, violent. L’information m’arrive comme un boulet de canon en pleine poitrine.

Peur, douleur, danger, souillure.


Je perds l’équilibre et tombe sur les fesses, paupières ouvertes, le regard dilaté par la terreur que les plantes m’ont transmise. Je vois Alex me faire un signe de la main. Il me somme de fermer les yeux. Mes prunelles doivent luire encore. J’ai du mal à ne pas prendre mes jambes à mon cou et déguerpir.

Qui ? Quoi ? Répondez !


Mais leur langage ne peut pas décrire la chose ou l’être qui provoque cette peur. Les plantes n’ont pas d’yeux malheureusement. Turner vient vers moi pour me demander la raison de mon cri et ma chute.

- Une crampe… à la cuisse.

Je me redresse et boitille pour donner le change. Les sourcils d’Alex s’affolent, mais je ne peux rien lui dire devant mon collègue.

- On fait les prélèvements et je les apporte au labo. Richard, puisque tu as déjà tes gants, tu peux t’en changer ?

Dans le dos de mon collègue, je donne à Alex deux sacs identiques à ceux que Turner utilise. On fera l’échange plus tard.


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MessageSujet: Re: Tabous et Cryptologie   Tabous et Cryptologie EmptyVen 9 Aoû 2019 - 4:39

Tabous et Cryptologie


L’agent Turner n’avait pas eu le temps de répondre à Alex qu’ils se retournèrent tous les deux pour observer d’où venait le bruit sourd –et le cri de surprise dont la mention risquait trop de remettre la virilité du flic en question pour être mentionnée.  Leur basse messe avortée, le duo canadien entonna un chœur de sollicitations quant à l’état de l’agent O’Conner. Soulagés d’apprendre qu’il ne s’agissait que d’une crampe, les deux feuilles d’érables se détendirent comme un seul homme.  Heureusement pour eux, Alex ne réalisa pas la simultanéité de leurs réactions et ne maugréa pas intérieurement à l’idée d’avoir un point en commun avec cette relique de poulet.  Alex n’était toutefois pas convaincu par l’excuse de Brian, dont l’aura s’était teinte d’une petite saveur sylvicole, à la manière de celle de Jansen.  Il tenta de l’interroger du regard, dans son code morse personnel de jeux de paupières et surtout de sourcils.  Pis encore, lorsque le druide se rapprocha pour offrir au mentaliste de l’aider à se relever, celui-ci se mit à boiter.  Nouvel orchestre de sollicitude, dont Brian fit fi, préférant agir en son rôle de leader du duo policier et ordonner à Richard d’effectuer les prélèvements lui-même.

À l’insu de l’homme ganté, Brian passa deux sacs de prélèvements à Alex, qui les roula et les plaça dans la poche arrière de son jeans. Puis, trop curieux ou critique pour laisser faire le vieillard en restant les bras ballants, Alex s’accroupit en face de l’homme pour observer sa méthodologie.  Il semblait suffisamment minutieux pour tout récupérer sans abîmer l’échantillon, mais il n’avait définitivement pas acquis la dextérité d’un laborantin et cela transparaissant dans la lenteur de son exécution.  À moins que cela ne soit un symptôme de la maladie de Parkinson qui affligeait souvent les ancêtres de son âge.  Profitant de sa position basse, Alex observa les environs en mettant à profit son nouveau point de vue sur la situation qui l'entourait.  Plus près du sol, il voyait davantage l'humus qui avait été piétiné par leurs chaussures, et foulé par des créatures plus petites et aux pieds plus tendres, mais rien ne lui semblait anormal, hormis leur présence ici.  Son regard s'éloigna un peu, remontant sur le tronc d'un jeune frêne, puis d'un pin, et sans s'en apercevoir, Alex avait pivoté sur ses pieds pour poursuivre son observation.

Le druide en fut tiré par la main qui vint se poser sur son épaule, impératrice sans n'être ni ferme ni inflexible pour autant.  On l'avisait que c'était maintenant l'heure de repartir, qu'ils ne pensaient rien trouver de plus ici, qu'ils rentraient au poste et lui offraient de l'y raccompagner.  Évidemment, ils ne devaient pas trop traîner, avec Stilinsky qui les avait déjà libérés à contre-coeur.  Alex se revissa le cou en une position davantage naturelle, balayant les jeux d'ombres du boisé du regard, puis la jambe d'un pantalon qui avait dû être impeccablement repassé le matin-même, pour se retrouver nez-à-nez avec la fourche du pantalon de l'agent de la soit-disant paix.  Avant de n'avoir pu formuler une pensée sur la dévotion de madame Turner pour son mari - ou à tout le moins pour son uniforme de flic -, Alex ouvrit des yeux effarés, ses joues rosissant à vue d'oeil.  Pendant un instant, il se demanda pourquoi le policier portait une coquille sous son uniforme, et alors que son cerveau s'interrogeait sur la probabilité qu'une telle forme ne soit pas celle d'une coquille en plastique, mais de quelque chose de plus organique (car existait-il des coquilles à l’effigie de Dumbo, l’éléphant volant?), Alex réalisa qu'il risquait de passer pour un pervers si l'on réalisait qu'il avait fixé le nez (ou la trompe, on n’était pas à ça près) face au sien pour aussi longtemps que cinq cent millisecondes.

Il releva donc son regard hébété, doublé de frayeur et triplé de la crainte d’un jugement prématuré des poulets à son égard vers le visage du propriétaire dudit pantalon, confirmant ainsi qu'il s'agissait du vieillard Turner.  Les joues toujours pivoines, il accepta la main qui l'aidait à se relever et fit rapidement un pas de recul en se justifiant d'une exagération gigantesque de la réalité.

-Je n'apprécie pas les contacts physiques.  Je suis désolé, je ne contrôle pas toujours bien mes réactions.  Le laborantin se tenait le bras gauche de la main droite, dans une attitude de timidité sans équivoque.  On peut y aller.  Je vous suis.

Le biochimiste n'eut pas besoin d'insister lorsqu'il offrit de prendre la place arrière pour le retour.  En fait, Dick semblait toujours prendre pour acquis que ce serait le cas, comme si c’était toujours une évidence dans son crâne de mainteneur de l'ordre public qu’il valait plus qu’un simple civil.  Alex somnola donc sur la banquette arrière, après avoir fixé pendant une partie du trajet le regard de saphir du pilote, non sans se demander comment il n'avait jamais pu le remarquer auparavant.  Une fois au poste, le druide donna son numéro de portable au mentaliste et lui offrit de se rencontrer pour un café.  Si c'était évidemment dans le but unique de s'échanger des réponses quant aux mystères du jour : à savoir la disparition de Ruby, ainsi que les résultats d'analyse du laboratoire, Alex voulut faire bonne mesure devant l'agent écornifleur.  Il prit donc soin de préciser, devant Dick, qu'ils pourraient s'échanger des nouvelles sur Truc, Machin et Civet.  Le druide ne réalisa toutefois pas avoir oublié de mentionner la chatte qui éventrait ses plates-bandes.

***

Alex était arrivé sept minutes en avance et, profitant du beau temps, attendait Brian à l'extérieur, devant leur point de rencontre.  Il s'était contenté d'informer Brian qu'il aurait au moins une réponse à lui apporter, puisqu'il avait su ce qui était arrivé à l'alpha de Derek.  Ou ex alpha.  Détestant presque autant attendre qu'il détestait être en retard, Alex jouait nerveusement avec le coin du col de son polo.

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MessageSujet: Re: Tabous et Cryptologie   Tabous et Cryptologie EmptyMer 14 Aoû 2019 - 21:19




 


Tabous et Cryptologie
FT Alex Cormier & Brian O'Conner


 

Monsieur Grincheux tente de s'expliquer sous les yeux blasés de Richard. Ce n'est pas parce qu'il a un joli métier avec un nom sympa et sans doute pas mal d'années d'études derrière lui qu'il est en droit de faire ce genre de choses. C'est le job des flics, s'il voulait faire tout cela lui même il n'avait qu'à venir ici seul. Sans faire un scandale au poste de police au préalable. Nez froncé, Dick ouvre la bouche, prêt à rétorquer qu'en effet ce n'est pas la procédure habituelle. Puis pour éviter une nouvelle crise de nerfs de la part du gars qui semble déjà être pas mal tendu, il finit par lui coller une paire de gants entre les mains, avec tout le reste du matériel. Richard se redresse, ne quitte pas le second canadien du groupe des yeux alors que ce dernier se met à la tâche. Néanmoins il précise un point sur lequel il ne veut pas se faire blouser.

-Merci de votre proposition, mais on emmènera ça nous même aux analyses. Histoire de rester un minimum professionnels.

Le prélèvement est fait, Dick laisse monsieur Cormier chercher de nouveaux indices de son côté, agit de la même manière, son collègue fouillant dans un coin un peu plus reculé. Instinctivement, il se tend quand le civil revient dans ses pattes. Son soupir se transforme en sourire poli. Il fixe l'énergumène tandis ce dernier lui demande un service. Puis enfin hésite. Longtemps. Calculant le risque qu'il a de se prendre de bec avec le scientifique. Et finalement hoche la tête avant de lâcher un laconique.

-Dites toujours.

De cette façon il ne s'oblige à rien. Juste le minimum de cordialité dont il doit faire preuve avec ceux qui croisent sa route quand il porte son uniforme. Il est surprit, ravale un rire nerveux quand le zinzin canadien le prend de court. Il connait Maf. La jolie professeure qui ne donne plus signe de vie au flic depuis une soirée passée ensemble des plus agréable. Explosion de sensation dans la vie d'un homme avec ses enfants comme seule compagnie depuis trop longtemps. 

Le gars s'excuse, en fait trop quand il commence à passer la pommade au flic. Cette fois-ci Dick soupire comme un bœuf. Pour qu'il puisse dire quoique ce soit à la belle brune sur ce Monsieur Cormier, il faudrait déjà qu'il ait de ses nouvelles et qu'il la revoie. Il s’apprête à dire à ce Alex qu'il ne lui causera pas de tord, voulant le rassurer, quand Brian crie. Richard fait volte face, part à la rescousse de son collègue qui semble en difficulté. O'Conner a chuté au sol et a l'air un peu perdu.

-Vous êtes blessé ?

Instant de panique, le vouvoiement signe son grand retour. Il n'a pas eu le temps de prendre ses aises au poste de police de Beacon Hills. Et sa mauvaise expérience trop fraîche avec ses collègues de Sacramento lui a ôté toute envie de familiarité dans le cadre du boulot. Cercle privé ou public, il est désormais bien décidé à séparer son travail du reste de sa vie. Et ne souhaite pas considérer les informations qu'il récolte sur Alessandro Amaro lorsqu'il quitte son uniforme de flic comme un échec.

Brian se redresse seul sans aide, boîte un peu à cause de cette crampe qui vient de le mettre à terre.

Celui qui prépare son départ pour Sacramento ordonne à celui qui en arrive. Richard se mord la langue pour ne pas préciser que les prélèvements ont déjà été faits par Monsieur Science. Ce serait prendre le risque de s'énerver alors qu'il fait une de ses premières sorties en dehors du poste depuis qu'il bosse dans cette ville. Il n'est pas fan de son bureau coincé entre odeur de pisse et de café infâme. S'il se montre docile et efficace on le mettra sur le terrain plus souvent, et peut être sur des histoires plus intéressantes que des balades au beau milieu des bois.

Richard fait le boulot demandé, puis une fois qu'il a terminé s'approche de monsieur Cormier pour lui faire comprendre qu'ils sont prêts à partir. Alex batifole entre la terre et les touffes d'herbe. Sursaute quand Dick pose une main sur son épaule.

-On doit rentrer au poste Monsieur.

Le scientifique semble avoir du mal à revenir à la réalité, se fige quelques instants, prend une posture étrange puis finalement se redresse. Pas un fan des contacts physiques selon ses dires. Richard opine du chef pour montrer qu'il comprend. Ce n'est certainement pas la seule personne qui a du mal avec le fait qu'on occupe son espace personnel sans prendre la peine de lui demander son autorisation. Et il est vrai que le flic n'a pas prit le temps de s'annoncer, ne voyant pas le mal dans ce geste banal que de faire revenir sur terre celui qui les a guidé jusqu'ici.

Richard suit son collègue et ce monsieur Cormier, sans un mot. Peu enclin à se faire remarquer ou à parler dans le vide. Il dissimule même son soulagement lorsque sur le chemin du retour on le laisse s'installer à l'avant de la voiture de patrouille. Le silence règne dans l'auto alors qu'ils rejoignent le poste de police. Ce n'est qu'à leur arrivée que les voix des deux compagnons de Dick se font entendre à nouveau. Ça échange des numéros, parle de bestioles dont l'absurdité des patronymes suffit à tirer un sourire amusé au père de famille. Brian et Alex se connaissent, s'apprécient peut être, mais pas assez pour avoir prit le temps de partager leurs coordonnées.

[...]

Il boude Brian, peu enclin à délaisser cette mauvaise résolution qu'il a prit depuis qu'il a découvert la nature réelle de la belle professeure de chimie. Cette dernière est au courant vu qu'elle l'a déjà vu fusiller l'ex-marine du regard. Ce qui a valu au canadien de se faire griffer. Mode de communication non verbale qui a suffit au flic pour comprendre que son comportement était immature et non approuvé par la minette.

Une de ses mains caresse l'arrière des oreilles de la féline, ses yeux ne quittent pas le brun aux yeux clairs qui semble s'affairer, prêt à partir. Dans quelques minutes ce sera la quille, Dick a prit la décision de laisser son fils à l'étude. Ses oreilles ont traîné, il sait que Sir Alex le traître et son allié Brian le fourbe vont boire un café ensemble dans un peu plus de trente minutes. Sur l'horloge du poste de police la trotteuse court, rattrape petite et finalement grande aiguille. Après avoir vérifié que personne n'était dans les parages, Richard penche la tête, passe une main sous le ventre de Mafdet avant de murmurer.

-J'ai un truc à faire. Promis c'est pas une connerie. Je t'envoie un message plus tard.

La féline miaule, ne semble pas convaincue par les dires du flic alors qu'elle est soulevée, récupère un baiser sur le crâne. Pour finir par terre. Le canadien vide sa tasse et la coupelle de lait qu'il avait remplit pour sa belle avant de s'enfuir comme un voleur. Il sait qu'ici on le prend déjà un peu, pour le fou au chat. Ce n'est pas une bizarrerie de plus ou de moins qui changera la donne.

[...]

Il a trouvé le café ou les deux autres zigotos sont censés se retrouver. Alex attend devant le commerce, prouvant là au père de famille qu'il ne s'est pas trompé de lieu. Le canadien reste près du comptoir, parle brownies et chocolat chaud avec une jeune serveuse qui semble bien décidée à lui coller son outrageant décolleté sous le nez. Le cerveau le plus haut de l'homme lui rappelle, que non, il n'a pas le droit de regarder, et ce malgré ce que tente de lui faire croire son second organe de la réflexion. Le célibat c'est fini. Il lui suffit de penser à Mafdet pour se couper toute envie d'en voir plus, et surtout plus longtemps. Il se cambre un peu, rentre sa tête entre ses épaules comme une tortue quand derrière lui, la voix de Brian lui parvient. Se faire griller tout de suite serait stupide. Et surtout il passerait pour un taré. Voir même un voyeur. 

Patiemment il attend sa commande, puis s'éloigne avec sa carte bleue entre les dents, les mains prises par une assiette de gaufres et un chocolat chaud. Il jette son dévolu sur une des tables proches de celle du duo. Ils ne voient de lui que son dos, et une tenue civile vous change un homme. Normalement tout devrait bien se passer se dit le père de famille en se brûlant la glotte avec sa boisson chaude.








   

Codage de Liiloux





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MessageSujet: Re: Tabous et Cryptologie   Tabous et Cryptologie EmptyDim 25 Aoû 2019 - 13:51


Tabous et Cryptologie


Feat : Alex et Richard




Le retour au poste de police se passe dans un silence pesant. Turner fait du boudin sur le siège avant et à l’occasion d’une intersection, je croise le regard qu’Alex dans le rétroviseur. Nous ne nous sommes pas croisés souvent. J’avais de ses nouvelles indirectement par Jansen. Ma première impression sur le druide était un gentil rêveur anti-flic. Je n’oublie pas qu’il avait joué les infirmiers avec moi quand j’avais chopé le virus qui infectait Truc et Machin. Aujourd’hui encore, je retrouve cette conscience éthique que j’avais appréciée, bien que l’homme en lui-même me semble complexe. Je ne vais pas lui jeter la pierre, je suis un modèle de contradictions.

Au poste de police, Alex me donne son numéro personnel. Je mets un moment à comprendre que c’est pour nous revoir pour les besoins de l’affaire. Toutefois, j’ai un léger doute sur les intentions du Manitobain quand il propose d’échanger des nouvelles sur nos animaux respectifs.

(…)

Turner ne m’adresse plus la parole. Dans un sens, cela m’arrange, car cela m’évite de devoir broder sur les résultats des échantillons donnés au laboratoire. J’ai profité que le labo est débordé et que de ce fait mes preuves, n’étant liées à aucun crime, ne seraient pas traitées rapidement. J’ai fait un échange avec d’autres sachets remplis de terre de la forêt, mais hors des traces suspectes. Je n’aime pas mentir à un collègue, je n’aime pas mentir tout court. Ce n’est pas dans mon tempérament. Les reproches muets de Turner me blessent, mais ils sont légitimes. Je ne peux rien lui dire sur ce que peuvent cacher les traces trouvées dans la forêt. La chose qui les a faites a laissé une empreinte de terreur parmi la flore. J’attends les résultats d’un autre laboratoire où Jordan a un contact qui est lui-même loup-garou. Cela doublera les chances de trouver quelque chose avec Alex qui travaille sur ce qu’il a ramassé de son côté. J’imagine qu’il ne lui est pas aisé d’utiliser le matériel de son travail pour des recherches personnelles.

(…)

Truc et Machin me font une fête endiablée quand je rentre après ma garde. J’ai fui le poste de police dès que j’ai pu : Therence Garnet est en cellule. Si une partie de moi voulait bien voir la tronche d’Amaro, car forcément il va venir pour le sortir de là, une autre partie de moi est déçue des actions du jeune homme. Cela ne ressemble pas à celui qui s’était dévoilé lors des attaques de la bête du Gévaudan. Il avait risqué sa vie pour sauver la ville et le voilà à cambrioler un appartement pour un butin relativement minable si j’en crois le procès-verbal. Je suis parti avant que l’on me demande de m’en mêler, avant de me sentir obligé de m’en mêler.

(…)

Nouvelle journée. Pour une fois les cellules sont vides. Therence est sorti contre monnaie trébuchante. C’est calme au poste de police. Vers dix heures, mon contact dans le labo privé me prévient qu’il a quelque chose, mais refuse d’en parler au téléphone. Il me rejoint pendant la pause déjeuner. Ce n’est pas une bonne nouvelle qu’il m’apprend.  De retour au poste de police, je m’apprête à appeler Alex, mais c’est lui qui m’appelle au même instant. Nous convenons de nous retourner dans un bar après le travail. Quand il m’avait donné son portable, je lui avais filé le mien. Ma liste de contact s’allongeait enfin d’autre chose que médecin, veto ou banquier.

(…)

Je fais un détour par la maison pour me changer. Je ne voulais pas changer mes habitudes et me mettre en civil dans le vestiaire du poste de police. Les vestiaires dédiés à chacun sont petits. Tout ce qui y rentre en ressort froissé et parfumé de sueur. Je mets un peu de temps pour me dépêtrer des deux bestioles qui sont déçues de me voir repartir.

(…)

Alex m’attend à l’extérieur, je le salue d’un hochement de menton.

- Mon contact a réussi à analyser les fragments d’ADN retrouvés dans la terre. Ce n’est pas bon…

De la main, j’invite Alex à poursuivre à l’intérieur du bar. Sans être bondé, l’endroit s’est rempli des sorties de bureau. Nous serons anonymes dans cette foule.

- Sur quel point as-tu pu avancer ?

Alex me mentionne le nom de Ruby. C’est curieux que je m’assoie à une table pour deux. Une serveuse avec un double air bag avantageux vient s’enquérir de notre commande. C’est plus fort que moi, mon regard ne peut s’empêcher de s’attarder sur les deux protubérances. Ma rupture avec Jordan a un peu bouleversé mes certitudes. Je me pose bien des questions sur mes préférences et cette belle poitrine attirante me prouve que je ne suis pas tranché dans mes désirs. Le seul bisexuel affirmé que je connais est Amaro. Pas question d’aller lui poser des questions sur ce point. Lorsque je m’extirpe des mamelons en marmonnant vouloir une bière pression, je chope le regard du druide pile là où le mien s’attardait quelques secondes auparavant. Petit moment de flottement quand il s’aperçoit que je l’ai pris les yeux dans le sac.

- Ce n’est pas comme si elle ne mettait pas ce haut moulant pour attirer les regards. Même les femmes regardent.

J’incline la tête vers une autre table où effectivement une nana matte sans vergogne avec un pli amer de jalousie sur les lèvres, avant de lancer un regard noir à son compagnon pris en flagrant délit de zieutage.

- Et donc Ruby ? Rien de grave ? Je ne l’ai pas croisée beaucoup, car elle était partie en congé maternité peu après mon arrivée. Seulement, je sais qu’elle était appréciée au poste de police. Elle endossait toutes les affaires foireuses pour soulager Stilinski. Sans elle, le shérif aurait sauté depuis longtemps pour incompétence.

La présence de Jordan a un peu calmé les choses. Mais je n’en parle pas. Il est un sujet encore tabou. Celui qui avait réussi à me faire prendre confiance en moi… J’ai l’impression d’avoir régressé. Il suffit de me rappeler ma réaction quand Therence m’avait pris la main pour la porter à ses lèvres en pure provocation.  Il m’avait pris au dépourvu. Maintenant, je pense que j’arriverais à me contrôler pour ramener cet acte à ce qu’il était : de la pure provocation. Enfin, je n’en sais trop rien. En face de moi, Alex ne me semble pas non plus un parangon d’assurance. Il a été gêné de se faire prendre à regarder le décolleté de la serveuse.

Alex m’explique la raison de la disparition de Ruby. J’en reste comme deux ronds de flan. Je connais beaucoup de choses maintenant sur le monde surnaturel et les créatures qui existent, mais là, la notion de monde parallèle me sidère.

- On nage en pleine science-fiction. Au moins elle est en bonne santé…

Maigre consolation pour le reste de sa meute.

- Mais alors, il n’y a plus d’alpha dans la meute des Hale ?

Beacon Hills évolue. Dans quelques semaines, je dois aller à Sacramento pour un entretient et finaliser mon dossier d’inscription à l’école de police. Je quitterai tout cela. Les monstres, ce secret qui me pèse tant. Une nouvelle vie m’attend. Pourtant j’éprouve un sentiment de gâchis. Il me semblait avoir trouvé ma place ici. Mais en fait, je reste un anonyme, un flic lambda qui vit entre son métier et sa maison. À Sacramento, je n’aurais plus que mon métier, mais il n’y a plus personne pour me retenir à Beacon Hills. La serveuse arrive avec nos consommations et me sort de mon introspection. Je regarde Alex. Peut-être aurai-je dû forcer une amitié, faire en sorte de ne pas être que de simples connaissances liées par ce maudis secret. Mais je ne suis pas de ceux qui s’imposent, je n’ai pas le verbe facile et encore moins les démonstrations affectives qui vont avec. Putain de timidité.

- Ce qui nous préoccupe se résume en un nom le Crocotta.

Alex semble chercher dans sa mémoire, je lui livre ce que m’a confié le loup-garou laborantin.

- C'est un chien-loup mythique qui vient de l'Inde ou d'Éthiopie. Une espèce particulièrement létale. À la différence du loup-garou où l’homme est aux commandes avec des pulsions animales, chez le crocotta c’est l’animal qui est aux commandes avec quelques pulsions humaines qui lui permettent de se fondre dans la foule. C’est un prédateur rusé sans aucune empathie. Il posséderait une énorme mâchoire et une digestion instantanée. Info à vérifier. Mais quoi qu’il en soit, il a laissé sa marque dans la forêt. Les plantes m’ont dit que…

Je fais une grimace. Je me sens toujours ridicule quand je parle de ce don légué par Jansen.

- Mon cri dans la forêt l’autre jour, c’était ça. La flore m’a transmis sa terreur. La seule chose qui peut les mettre dans cet état de peur primaire est le feu…

Cela donne une idée de la dangerosité du monstre.

- Je ne sais pas comment on le combat, ni comment on le flingue. Le gars du labo est formel : il ne faut pas le laisser en vie.

Je repense à la bête du Gévaudan. Plus jamais je ne laisserai des adolescents risquer ainsi leur vie.

- J’imagine que l’on peut demander de l’aide à Shepherd. Amaro avait aussi aidé à vaincre le monstre du Gévaudan, mais il a failli y passer. Je doute qu’il se mouille à nouveau si le danger ne concerne pas ses affaires, ou un proche comme Therence.

Et avec ce que m’a appris Alex, je crains que la meute Hale ne soit pas en mesure de participer à une action coordonnée.

- Tu crois que Mafdet serait partante ? Elle a une grande gueule avec plein de crocs aussi…

Et elle sait m’aider à user mon don plus efficacement.

- Nous sommes dans la merde Alex.

Je soupire, dépité.

© Fiche par Mafdet Mahes


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MessageSujet: Re: Tabous et Cryptologie   Tabous et Cryptologie EmptyMer 9 Oct 2019 - 0:02

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Alex tenta de se faire violence pour ne pas se renfrogner, ou à tout le moins ne pas le laisser paraître, lorsque Brian mentionna que son contact avait eu un résultat, alors que le biochimiste n’avait trouvé que dalle et son double au cours de ses tests crépusculaires volés au laboratoire qui l’employait.  Il aurait préféré savoir que ses méthodes et résultats étaient comparables à ceux de sa compétition, surtout si cela pouvait l’aider à préserver sa forêt, ses habitants et ses invités de passage.

Le duo entra dans le café, s’échangeant l’avant-goût de ce qu’ils avaient à s’échanger comme informations.  Comme ces titres de présentations qu’ils révisaient toujours avant les colloques, mais qui n’étaient jamais vraiment annonciateurs de ce qu’ils annonçaient réellement à venir.  Leurs commandes furent prises -Alex se contenta d’un "Même chose!"-, et le regard vert du laborantin passa des yeux marron de la serveuse à ceux de son interlocuteurs, saphirs rivés sur le trop petit haut qui laissait dépasser quelques centimètres de dentelle.  Le druide imita involontairement son comparse, clignant une fois des yeux en suivant la poitrine à travers la salle.  Finalement, son attention revint au policier en face de lui, et cette pensée lui donna l’impression qu’on lui avait glacé l’échine entière.  Ça et de ruiner la rédemption de sa réputation, qu’il avait entachée à leur précédente rencontre, en passant pour un pervers de petits étages.

- Ce n’est pas comme si elle ne mettait pas ce haut moulant pour attirer les regards. Même les femmes regardent.
- C’est quand même pas une excuse
, se défendit Alex, car après tout, il n’était pas obligé de se montrer irrespectueux, ou d’encourager l’objectification de son corps.  Ou quelque chose du genre, qu’il devrait réviser avec Jenny quand son sang aurait retrouvé une répartition normale.  Hors de ses joues.  Il n’en observa pour autant pas moins la table que Brian lui indiquait, une lueur amusée traversant son visage.  Le druide se fit tout de même la note mentale de ne pas exagérer sur le pourboire s’il voulait s’assurer de ne pas encourager ce comportement.  Et si Brian croyait qu’Alex avait choisi cet endroit précisément en raison du code vestimentaire de cette serveuse?  Non.  Ça ne faisait pas de sens.  Il fallait retomber les pieds sur terre.  

Ce fut le poulet sympathique qui lui en donna l’occasion.  Assez drastiquement, en prenant des nouvelles de Ruby.  L’homme en uniforme semblait aussi inquiet que le civil qu’étaient Brian quant au sort de la jeune mère.  Et Alex ne savait pas trop comment annoncer ces choses qu’il n’était pas certain de lui-même maîtriser.  Il tenta tout de même de se résumer mentalement ce que Derek lui avait laissé savoir : qu’elle était retournée dans son monde, avait laissé sa famille derrière elle, comme ils venaient de celui-ci.  Qu’il y avait eu un vide dans la meute, et de la tension.  Mais avant de relater ces informations à Brian, Alex se permit un petit commentaire éditorial.

-T’essaie pas de me faire comprendre qu’il risque de sauter, hein?  Faut pas croire c’que t’as vu l’autre fois.  Y’a eu un truc con, mais j’suis capable de passer par-dessus et reconnaître que c’est un très bon flic.  La ville a besoin de lui. Et de toi.  Plus qu’on le pense.  J’veux dire...

Avant de ne pouvoir s’emporter davantage dans son tourbillon d’angoisses, le laborantin repentant fut rassuré par le représentant des forces de l’ordre.  Ramené sur les bons rails, Alex entreprit alors de répéter les informations que Derek lui avait transmises concernant la disparition de Ruby.  Il insista évidemment sur le fait qu’il n’était pas un expert sur les univers parallèles, bien qu’il en ait vaguement abordé les théories dans un cours de physique quantique avec un professeur plutôt jeune et excentrique.  Alex ne put diverger une fois de plus, Brian s’étonna du côté sci-fi de la chose, ce qui lui valu un haussement de sourcil déconcerté.  Le mec mentaliste qui possédait un chat téléporteur trouvait que c’était ça qui rendait la chose science-fictive*?

-On peut juste espérer qu’elle soit en bonne santé...
- Mais alors, il n’y a plus d’alpha dans la meute des Hale ?

Ça, c’était l’une des questions qu’il avait prévues et qu’il n’anticipait pas qu’avec du bonheur.  Le druide reprit rapidement la parole, en suivant les conseils de Gabriel, son cher paternel.

- Je ne leur suis pas lié, alors tu dois assumer que je n’en sais rien.  Et même si je le savais, ce n’est pas à moi de répondre à cette question.  Je sais que tu ne leur veux pas de mal, mais je préfère ne pas me mettre une meute à dos; qu’il lui manque ou non son leader.  Vois ça comme un code de déontologie

Le druide envoya un clin d’oeil, pour être certain que son message, dénué d’animosité et tout à fait honnête, ne serait pas perçu autrement que pour ce qu’il était.  Car ce qu’Alex ne mentionna pas, c’était que sa relation personnelle avec l’un des membres de cette meute avait déjà été compromise. Maintenant que l’alpha avait de nouveau besoin de cette relation de confiance que seule une amitié sincère et forte pouvait lui procurer, Alex comptait l’honorer de son mieux.  Il ne laisserait pas tomber Derek une nouvelle fois.  Même si il avait eu raison de prendre la part de Stiles lors de leur rupture.  Et ce n’était ni un froid passager avec Derek, ni une relation conflictuelle avec le Shérif qui remettrait en doute cette certitude.

Les deux bières firent réaliser à Alex le silence qui s’était installé à leur table.  Cela sembla également être le cas de Brian, qui croisa le regard du scientifique au même moment.  Ce dernier ce contenta d’un sourire timide en réalisant qu’ils étaient dans cet instant de flottement où ils cherchaient tous deux quelque chose à dire pour relancer la discussion.  Le druide préféra ne pas aborder sa préférence pour le flic hors de l’uniforme, puis il songea à interroger Brian sur l’état, justement, du chat téléporteur et du chien  de compagnie de celui-ci.  Finalement il se rappela la raison de leur rassemblement ici.  Tous deux se lancèrent évidemment en même temps, comme deux maladroits sociaux.

-Alors, ces mauvaises nouvelles de ton contact?
- Ce qui nous préoccupe se résume en un nom le Crocotta.

Les sourcils d’Alex frétillèrent, tout comme la commissure de ses lèvres, alors qu’il cherchait à contraindre le fou-rire qui tentait de l’assaillir.  Il décida donc de froncer des sourcils dans une attitude pensive et de se concentrer sur cette tâche de réflexion pour le moment.  Le nom ne lui disait rien, évidemment, sans quoi il l’aurait facilement retenu.

-C’est un nom plutôt… exotique? tenta-t-il.  Brian opina et transféra à son tour ses connaissances à Alex, qui en perdit toute envie de rire.  Sa première réflexion fut de situer approximativement l’Inde et l’Éthiopie dans sa tête.  Nouveau haussement de sourcil, interrogateur : n’y avait-il pas un océan – ou au moins une ou deux mers – ainsi qu’un sous-continent – le Moyen-Orient – entre ces deux pays?  Ce détail, bien qu’il expliquait l’absence de la créature du grimoire familial bien trop eurocentriste, fut rapidement oublié et relayé au rang qui lui incombait : de détail.  Un lycanthrope inversé.  Sympathique.  Mâchoire énorme et … Info à vérifier?  Brian pensait qu’Alex avait envie de nourrir le machin pour étudier son système digestif? Il y avait bien des limites à la vocation scientifique!  C’était plutôt un cas pour lire les indications de la fiche signalétique et se préparer au pire.

Les plantes..? C’était plein de sens. Évidemment qu’elles ne lui avaient pas seulement transmis leur aptitude à attraper le rhume des fougères.  Et pour le coup, tant mieux.  Brian grimaça, ce qu’Alex interpréta comme un malaise face à cette affinité particulière et… plutôt hors du commun, même chez les surnaturels.  Il lui envoya donc un sourire rassurant, ou du moins c’en était l’intention, et opina de la tête pour montrer qu’il écoutait attentivement.

Le laborantin pinça les lèvres à la mention de son compétiteur qui, finalement, n’en savait pas bien plus que ça.  S’il ne savait pas comment anéantir la créature, Alex avait une stratégie similaire à celle des fiches signalétiques, mais appliquée au troubleshooting : commencer par les stratégies les plus faciles et générales, puis y aller vers le plus spécifique.

-On perd rien à tenter le feu et l’argent.  Le sorbier, au cas où.  Et en cas de doute, on vise la tête.  Ça fait déjà une bonne base.

Bien qu’il ait évité de parler de décapitation, Alex réalisa qu’il aurait eut des raisons de mettre Brian mal à l’aise.  Après tout, il parlait de tuer une créature surnaturelle comme il ferait une liste d’épicerie.  Entre ça et passer pour un psychopathe.

-J’ai jamais rien fait du genre, hein.  Et j’ai pas hâte de m’y essayer.  C’était faux : il y avait bien eut la chimère, avec les gardiens.  Toutefois, ce souvenir était si bien enfermé au plus profond de sa conscience qu’Alex n’en eut pas le souvenir avant d’être rentré chez lui, des heures plus tard.

- J’imagine que l’on peut demander de l’aide à Shepherd.

Shepherd?  Alex n’était plus certain de savoir si ce nom lui était familier parce qu’il le connaissait ou bien parce que c’était simplement un nom très commun et usité à la télévision, par exemple.  Il y avait peut-être l’un des collègues de Mafdet, aussi.  William?

- Amaro avait aussi aidé à vaincre le monstre du Gévaudan, mais il a failli y passer. Un sentiment de culpabilité vint tenailler les entrailles d’Alex.  Si même l’oméga était plus utile que lui-même et faisait son "boulot" d’harmoniseur à sa place, c’était honteux.
- Je doute qu’il se mouille à nouveau si le danger ne concerne pas ses affaires, ou un proche comme Therence.
-Therence… Garnet?
se mouilla Alex cette fois-ci.  Qu’est-ce que le petit sagouin arrogant venait faire dans cette histoire? Et pourquoi Brian référait à lui comme à un proche d’Amaro, alors que l’étudiant semblait être sans attaches ni amarres?  C’était Andy qui était proche d’Alessandro, au grand désarroi d’Alex.  Et il était hors de question qu’il ne mette la puma en danger.  Ni Charlie, ni Derek.  Le druide réalisa alors pourquoi il se retrouvait si souvent seul, au final.  À force de rejeter d’office l’aide de tous et de toujours vouloir jouer les indépendants, ça n’était pas si surprenant…

- Tu crois que Mafdet serait partante ? Elle a une grande gueule avec plein de crocs aussi…
-Elle en sait sûrement plus que tes deux autres gars de labo.
sourit Alex sans enthousiasme.  Ça allait lui apprendre, à ce compétiteur de pacotilles.  Par contre, il y avait un hic.

- Nous sommes dans la merde Alex.
-Faut pas se décourager, allons…  Mais, juste, c’est peut-être mieux que tu saches… Je pense pas que Maf’ soit assez dans son assiette pour…  Je sais pas ce qu’elle a, récemment, mais elle est moins…

Alex soupira à son tour, incapable de trouver les mots justes pour décrire ce qu’il tentait d’exprimer.

-Je sais pas comment dire… Je sais pas si j’ai fait une connerie ou si c’est un truc personnel, mais elle est comme… plus froide, depuis j’sais pas, un peu après qu’on se soit vu la dernière fois.  Genre, après un cours de lab, il y a eu un petit accident et, je veux dire, c’est son genre de me jouer des tours ou de me tendre des pièges pour me garder "sur le qui-vive", faique* j’ai pensé que c’était une de ses farces, mais après je me suis dit que jamais elle ferait un truc aussi dangereux.

Alex remonta légèrement la manche de son polo pour montrer des taches bleutés sur le côté de son bras et son triceps.  C’était le seul vestige de l’incident, ainsi qu’un t-shirt aux poubelles et un pantalon légèrement taché.

-Je me suis poussé juste à temps, c’est que des éclaboussures de nitrate d’argent. Rien de grave...

Alex avait peut-être détourné la vérité.  Suite à sa vacherie, ils avaient eu une mini discussion sympathique, sans théière ni bol de lait, et le druidon avait bien compris que la prochaine fois qu’il faisait une bévue du genre, il donnerait sa langue au chat, plutôt littéralement.  Au moins, il croyait avoir sauvé Brian de ses humeurs en prenant tout le blâme pour lui-même et en insistant sur l’innocence du flic.  Si ce n’était pas là un indice criant du niveau de son sentiment de culpabilité!

Par contre, il était loin de se douter que le flic au coeur de leur accrochage était présent dans ce même café, en civil, et espionnait les deux comparses, à la plus totale insu du châtain.


*:

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Richard Turner

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MessageSujet: Re: Tabous et Cryptologie   Tabous et Cryptologie EmptyVen 11 Oct 2019 - 12:03




 


Tabous et Cryptologie
FT Alex Cormier & Brian O'Conner


 

Tout ses sens dirigés vers les deux hommes de la table d'à côté, il laisse son assiette de gaufres intouchée. Fronce les sourcils à l'entente d'un nom inconnu. Une flic avec un nom de caillou précieux qu'il n'a jamais vu au poste. Sans rien louper de ce qui se dit, il réagit à peine quand il entend parler de Stilinski qui a failli sauter à plusieurs reprises.  Le shérif a pourtant l'air d'être un homme droit dans ses bottes, de la trempe de ceux qui aiment les règlements et les faire appliquer.

Foireuse. Il devine que dans la bouche d'O'Conner cela est synonyme de surnaturel, pourtant il lui avait semblé que le vieux était au courant pour tout ça. C'est ce qu'ont largement laissé sous entendre Mafdet et Willem lorsqu'il a été fait mention du poste de police.

Le canadien se sent soudainement mal à l'aise, le sentiment de se mêler d'affaires qui ne le regardent pas lui noue le ventre. Mais s'il part maintenant, il perd une occasion d'en savoir plus. Sur cette balade dans les bois qui il en est certain n'avait rien d'innocente. Il n'a eu aucun retour à propos des prélèvements qu'ils y ont fait. Ces drôles de tâches, les messes basses des deux hommes. Qui l'ont prit pour un couillon en le faisant tourner en bourrique. Tout ça pour cacher un secret qui s'est éventé naturellement depuis cette sortie. Richard se brûle la langue avec son chocolat chaud, courbe l'échine par automatise de peur de se faire griller quand un grognement lui échappe. Il repousse sa boisson encore trop chaude pour être bue, attrape l'ourson en plastique remplit de miel et commence à recouvrir ses gaufres de vomi d'abeille.

À côté ça devient intéressant, le flic réagit, sort son portable de sa poche quand on prononce un mot qu'il ne connait pas. Crocotta. Nom exotique selon celui qu'il sait druide, étrangement ça ne rassure pas le canadien. Il ouvre le moteur de recherche sur son smartphone, au bout de la seconde orthographe il trouve ce qu'il cherche. Une illustration de bestiole avec trop de dents, un physique aussi improbable que celui d'un dahu. Bordel si ça se trouve, celui-ci aussi existe. Une envie de gerber qui naît au fond de ses tripes, le flic écoute, ne loupe pas un mot de la description faite par son collègue. Cette bestiole semble du même acabit que les autres. Monstrueuse et létale. À se demander ce qui est le pire entre le wendigo qui a failli le becter et ce nouveau truc ignoble. Richard blêmit, perd quelques couleurs alors que dans sa nuque, sa sueur devenue glacée glisse lentement. Le wendigo est un souvenir trop frais dans son esprit pour qu'il puisse oublier cette rencontre qui a bien failli causer sa perte et celle de Will par la même occasion. Il a bien cru que cette nuit serait sa dernière passée sur cette terre. Devoir faire ses adieux à ceux qu'il aime sans pouvoir les serrer contre lui une dernière fois. Et ce Crocotta prend des airs de goutte qui fait déborder le vase, avant que Brian ne donne le coup final.

Ce type cause aux plantes ? Et le pire dans tout ça reste le fait que Cormier ne semble même pas choqué à cette idée.

Des noms sont prononcés par le flic aux yeux clairs. Des personnes que Dick connait déjà pour des raisons plus où moins bonnes. Will, ce connard d'Amaro. Le canadien se retient d'envoyer voler à travers le café l'ours en plastique qu'il tient toujours en main. Sur son visage, le désespoir, puis la fureur. Ce type en est aussi ? Cela expliquerait la disparition étrange et bien trop rapide de son plâtre. Il est passé de vieillard cassé de partout à pinson sautillant en à peine trois jours. Le tout sans que cela ne semble choquer personne. Y a t-il seulement d'autres humains dans cette ville de fous ? La colère de Dick se fait plus lourde encore quand son collègue sous entend la possibilité d'envoyer Mafdet casser la tête du Crocotta. Plein de crocs oui, grande gueule assurément, mais le flic refuse d'imaginer sa belle mise en danger. Pas quand on peut se servir d'un italien criminel en guise de bouclier face à cette sale bestiole qui se balade en ville.

Ils sont dans la merde. Un sacré merdier même. C'est O'Conner qui le dit, et Dick approuve sans chercher à réfléchir cette conclusion. Là où Buffy n'avait le droit qu'aux vampires, Dick à l'impression d'être tombé sur une seconde bouche de l'enfer. Sans blondinette sexy pour faire le ménage. Ici ce sont des flics et des profs du lycée qui doivent s'en charger. Si on lui avait dit tout ça avant qu'il ne fasse ses bagages pour venir ici, c'est certain il aurait changé de destination. Il joue avec sa cuillère machinalement, mais redresse la tête immédiatement quand le nom de sa compagne est mentionné à nouveau.

Sourcils froncés, soudainement inquiet quand le druide parle des humeurs actuelles de Mafdet, il se retient. Pour ne pas se lever et aller secouer Cormier comme un prunier pour avoir plus d'informations. Un scandale de ce genre ferait mauvais genre dans un endroit public. Et il aime éviter de promouvoir la violence gratuite en temps normal. Il inspire, cherche un peu de calme alors que ça parle d'un accident. Grave, où en tout cas qui aurait pu avoir des conséquences plus dramatiques. Le flic marmonne dans sa barbe inexistante, puis sursaute quand son téléphone vibre sur la table. Il attrape l'objet, puis supprime le message promotionnel que vient de lui envoyer Pizza Hut sans perdre de temps.

Près de lui, la conversation tourne en rond, dérive sur des sujets bien moins intéressants. Ragoût, Bidule et Chose qui doivent faire parti du groupe des bestioles à fourrures domestiquées sont devenus la nouvelle discussion en vogue chez les deux hommes. Dick comprend qu'il n'obtiendra sans doute pas de meilleures informations aujourd'hui, attrape tasse et assiette avant de se redresser. Il fait quelques pas, puis arrive à la table des deux autres qui ne se rendent compte de sa présence qu'au moment où il fait résonner sa vaisselle en la posant sur leur table. Il pique une chaise à une table proche, la fait glisser dans un son aussi doux que le cri d'un chiot qu'on égorge. Puis s'assied, ne réagissant pas quand son collègue lui demande ce qu'il fait dans les parages, comprenant assez vite qu'il a été suivi jusqu'ici.

Il ne pipe mot, laisse les autres s'agacer. Les deux hommes ne se rendent pas compte que leur comportement ne fait qu'aider l'énervement du canadien à augmenter un peu plus au fil des secondes. Puis soudainement, sans crier gare il fait cogner son poing brutalement contre la table. D'un côté ça sursaute, de l'autre ça se contente de fixer son poing avec des yeux aussi ronds que des soucoupes.

-J'aime pas qu'on se foute de moi.

Ça se justifie. Plaide l'innocence, mais Richard n'en tient pas compte, reprend tandis que ses traits se durcissent.  

-Vous saviez. Et vous m'avez baladé. Parlé de chat qui pisse dans un jardin. C'était de ma copine que vous parliez !

Sa voix part un peu dans les aigus, trop sans doute. Il baisse le volume, pour éviter de provoquer un scandale face à des gens qui ne sont, peut être pas au courant de ce qui se trame dans cette ville. Même si en fait, il a l'impression qu'ici tout le monde sait.

-Et vous voulez envoyer ma nana au casse-pipe. "Attache ta tuque Mafdet, on va casser la gueule à la grande méchante erreur de la nature." C'est hors de question. C'est moi qui vient, et je suis certain de savoir comment tuer ce truc. Coup de pioche dans la trogne, on le crame. Si ça a marché pour Lecter, ça devrait aussi faire l'affaire cette fois.

Il faut bien dire que cette technique à l'air assez universelle, et Richard a bien du mal à se dire qu'un truc vivant pourrait résister à un tel traitement. On le fixe comme s'il était devenu fou, et les deux autres ne sont peut être pas loin de la vérité si une telle pensée traverse réellement leurs esprits. Dick tente un sourire, celui d'un môme qui s'apprête à faire une connerie. Celui que les gens ont tendance à voir comme appartenant à son fils. Mais Troy a seulement hérité tout cela de son père.

-Bon par contre faut des appâts. Et comme j'ai des mômes ça peut pas être mon rôle. Je gère la pioche.

Il pointe le druide du doigt.

-Appât numéro un.

Il passe à son collègue.

-Numéro deux au cas où. Après on peut toujours modifier l'ordre de passage si vous voulez.










   

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MessageSujet: Re: Tabous et Cryptologie   Tabous et Cryptologie EmptySam 19 Oct 2019 - 17:06


Tabous et Cryptologie


Feat : Alex et Richard




Alex m’apprend que Mafdet n’a pas apprécié la « fuite » de son identité. Et quand il me montre son bras avec les traces d’une « fausse manip » de la part de la féline, je me sens coupable. Il a pris pour nous deux.

-Je me suis poussé juste à temps, c’est que des éclaboussures de nitrate d’argent. Rien de grave...
- Je suis désolé. Je suis aussi coupable que toi.


Je sais que Mafdet peut être violente dans ses démonstrations. Pour m’entraîner à utiliser mon don, elle avait été jusqu’à blesser méchamment Jordan pour que je donne le « meilleur » de moi. Je me souviens du dragon de débris et de poussières que j’avais fait naître dans la clairière du Nemeton. Aidé de la puissance de la souche, j’avais sculpté ce golem meurtrier. J’avais blessé la Druide. Je n’ai pas réitéré cet exploit. Mon don me fait toujours peur quand je l’enclenche sous le coup d’une émotion.

- Si je la vois, je m’excuserai. Je ne veux pas que tu encaisses tout à ma place. Tu es un civil et moi un flic.

Les sourcils d’Alex dansent la gigue. L’ai-je vexé ?

- Pas que je sous-entende que tu n’es pas… Dans la forêt, j’ai remarqué que tu es plutôt sportif. Disons que j’ai l’habitude de me prendre le mécontentement des gens en pleine figure.

C’est en formulant ceci que je termine le raisonnement que ni Alex ni moi n’avons poussé jusqu’au bout. Mais c’est trop tard, une tasse s’invite sur notre table suivie d’une chaise dans un grincement atroce.

- Euh… Bonjour Richard. En pause ?

Je regarde Alex pour voir s’il a une idée brillante pour nous sortir de ce mauvais pas. Nous n’avons pas eu le temps d’évaluer ce que Turner sait. Tout, vu la mine sombre de mon collègue. Je pince les lèvres, je n’aime pas cela. J’en suis désolé, car j’ai déjà été mis sur la touche et je sais exactement ce que l’on ressent dans ce cas-là. Richard est nouveau, je n’ai pas pris le temps de l’accueillir comme il se doit, comme le reste du poste de police. Mais je m’imaginais être mieux que le reste de mes collègues et finalement non. Je devine qu’Alex est aussi embêté que moi. C’est un homme qui n’aime pas déranger, qui n’aime pas être dérangé non plus. Aujourd’hui est même la première fois que nous parlons autant, la première fois que nous prenons du temps ensemble, même si la raison de cette rencontre est purement professionnelle. Enfin je le suppose. Nous bredouillons des généralités lénifiantes jusqu’à ce qu’un poing vient de s’abattre sur la table.

-J'aime pas qu'on se foute de moi.
- On ne se moquait pas de toi, mais c’est censé être un secret. Ce n’était pas volontaire.
-Vous saviez. Et vous m'avez baladé. Parlé de chat qui pisse dans un jardin. C'était de ma copine que vous parliez !


Je grimace à l’image. S’il la voyait sous sa forme panthère…

-Et vous voulez envoyer ma nana au casse-pipe. "Attache ta tuque Mafdet, on va casser la gueule à la grande méchante erreur de la nature."
- Ce n’était qu’une hypothèse.


Il n’a pas idée de la puissance de sa nana.

- C'est hors de question. C'est moi qui viens, et je suis certain de savoir comment tuer ce truc. Coup de pioche dans la trogne, on le crame. Si ça a marché pour Lecter, ça devrait aussi faire l'affaire cette fois.

Lecter ? J’ouvre la bouche comme un poisson, regarde Alex. Un coup de pioche ça peut le faire ? Et d’où Turner tient-il autant d’aplomb sur l’art et la manière de tuer les créatures surnaturelles ? Brûler le corps peut être une bonne idée, c’est ce que fait Jordan. Mais avant cela, faut-il encore tuer la chose.

-Bon par contre faut des appâts. Et comme j'ai des mômes, ça peut pas être mon rôle. Je gère la pioche.
- Richard, il ne faut pas s’emballer. Il faut déjà comprendre comment…
- Appât numéro un.


Il désigne Alex. Non ! Je secoue la tête négativement. Un druide est celui qui conseille, aide et soulage les blessures si besoin. C’est la tête et non de la vulgaire chair à canon.

-Numéro deux au cas où. Après on peut toujours modifier l'ordre de passage si vous voulez.
- Hors de question de mettre Alex en danger ! Si quelqu’un prend un risque, c’est moi ! J’ai une solide formation de marine.


C'est sorti tout seul. En face de moi, Alex passe par toutes sortes d’émotions.

- Je propose de ne pas poursuivre cette conversation ici, on commence à nous regarder. Allons chez moi, d’accord ?

Cela convient à Alex dont la cabane est bien plus loin, et Turner qui ne veut pas mêler sa famille à cette histoire. Nous sortons et prenons nos véhicules.

(…)

Lorsque j’ouvre la porte d’entrée de la maison, c’est festival. Truc et Machin me font des fêtes ainsi qu’à mes invités. Je prie pour que Turner ne voie pas les rosiers bouger et tourner leurs fleurs dans ma direction. Jansen a foutu un sacré bazar dans ma vie. C’est son sang qui a modifié ou réveillé — je ne sais pas quelle est la meilleure des options — les roses. Mon jardin est devenu possessif et les rosiers capables d’attaquer si l’on me menace. Je libère Alex de Machin qui goûtait à son bas de pantalon.

- Désolé, ils sont toujours aussi exhubé…

Truc vient de se téléporter sur l’épaule de Richard. Mon collègue sursaute, vire l’intrus d’un geste brusque. Le chat feule et rentre à l’intérieur nous montrant bien son trou de balle. Je ferme les yeux et soupire. Quand j’ouvre à nouveau les yeux, je croise le regard sévère de Turner. Je ne veux pas passer pour un type bizarre. Je rêve de normalité, comme Alex si j’ai bien compris son feeling sur tout ça. Le druide me fait un sourire engageant, je le remercie d’un clignement d’yeux. Je ne suis pas à l’aise avec tout cela.

(...)

J’ai proposé aux deux hommes de s’asseoir dans le salon. Canapé, fauteuil, il y a le choix. Truc et Machin hésitent sur qui jeter leur dévolu. Machin recommence avec le pantalon d’Alex, pendant que Truc miaule à côté de Richard. Il attire les félins mon collègue.

- Il n’y a pas de danger. Truc se déplace juste un peu bizarrement. Rien de bien méchant.

Sauf quand il me rapporte des trucs étranges, comme des débris de végétaux inconnus ou d’autres choses qui se collent à son poil quand il bascule dans cet univers parallèle pour faire ses bonds étranges dans notre dimension. Il ne se téléporte pas, il change d’univers. Comment puis-je expliquer ça ?

- Je reviens avec du café et des biscuits.

Quand je quitte le salon, Richard observe la pièce. Alex connaît ma maison, puisqu’il m’y avait soigné. J’ai ajouté à la décoration un sextant du XVIIIé. Le salon, comme le reste de la maison respire l’océan. Le bleu domine avec le blanc, l’eau et l’écume des ressacs. Sur les murs des affiches de bateaux à voile, ceux de la vieille tradition à trois mâts et plus, avec mon préféré, celui qui habite mes rêves : le Queen Anne's Revenge. Je crois que je serais capable de vivre sur un bateau sans jamais remettre les pieds sur terre. Lorsque je reviens au salon, Alex a réussi à assagir Machin et Richard est planté devant la frégate de mes rêves. Je pose un plateau avec trois mug, une verseuse pleine de café, du sucre et des biscuits qui attirent immédiatement l’œil de Machin. Je m’approche de Richard et tente de détendre l’atmosphère avant les grandes révélations et la mise au point de la chasse au crocotta.

- Je suis né trois siècles trop tard. Cette frégate s’appelait La Concorde et effectuait la traite négrière pour le compte d’un Français. Barbe-Noire s’en est emparé en 1717 et l’a renommée le Queen Anne's Revenge. C’est cette partie-là de la vie du navire qui me fascine. Je pense que j’aurais pu faire un bon second. Je n’ai pas l’étoffe d’un capitaine.

Ma voix se meurt. Je rougis un peu, je n’ai pas l’envergure de mes rêves. Enfin, c’est ainsi que je le vois et que j’explique mon parcours professionnel qui n’a été qu’une suite de chutes : la Navy, le NYPED, le poste de police de Beacon Hills. Je brise ma gêne en servant le café et en me rejoignant Alex sur le canapé. Machin est heureux et s’étale pour nous encombrer les genoux à tous deux.

- J’imagine que le mieux à faire, c’est de commencer à nous présenter.


Je gratte le ventre de Machin, bois une gorgée de café puis repose mon mug. Je vais être honnête avec mon collègue pour lui prouver que je ne me moque pas de lui. Et il est aussi important qu’il nous connaisse afin qu’il n’ait plus des idées sordides comme envoyer Alex au casse-pipes. Le druide m’a sauvé d’une forte fièvre, depuis je me suis promis de lui rendre la pareille ou du moins être celui qui protège et non l’inverse. C’est mon orgueil de soldat qui est en jeu. Et je pense aussi qu’Alex fait partie des gens qui gagnent à être connus. Mais il est aussi timide que moi.

- Je suis né avec une capacité de microkinésie. J’ai eu conscience de cela à l’adolescence. J’agis sur les molécules d’air, de liquide ou les fines particules.

Je fais une démonstration en créant une brise dans le salon alors qu’aucune fenêtre n’est ouverte. Richard grimace quand il voit mes prunelles s’illuminer légèrement. Mes iris ne changent pas de couleurs contrairement aux garous.

- On me range dans la catégorie des mentalistes. C’est assez rare, mais je ne suis pas le seul. Certains pensent que c’est une évolution de l’homme. Personnellement, je pense que cela a toujours existé.


Pour moi, Moïse et Jésus étaient des mentalistes. Le premier avec une affinité aquatique qui lui a permis d’écarter la mer Rouge, le deuxième en transformiste capable de multiplier les pains, de changer l’eau en vin ou de rendre la surface de la mer suffisamment dure pour pouvoir marcher dessus. Je ne prétends pas qu’ils aient trompé les gens, mais qu’ils n’avaient pas conscience qu’ils étaient les investigateurs de leurs exploits.

- En combat, ce pouvoir me permet de déséquilibrer l’adversaire, le repousser. Dans certaines conditions, cela peut être plus violent, mais je me bride, car c’est dangereux pour ceux qui sont à côté de moi. Je… Mafdet avait tenté de m’aider à contrôler ce don, mais je crois qu’elle a plus développé le côté offensif.

Je tords les lèvres. Je n’aime pas paraître faible. Lance un sourire d’excuse vers Alex. Peut-être m’imaginait-il plus solide.

- La dernière fois que je m’en suis servi, c’est contre la bête du Gévaudan qui devait au bas mot bien peser trois cents kilos. J’ai pu la retenir pendant que…

Je me tais. J’allais encore gaffer et donner des noms, ceux d’Amaro et de Shepherd.

- Mais c’est surtout avec mon fusil d’assaut que j’ai pu la bloquer jusqu’à ce que Therence lui plante la lance des Argent dans le cœur.

Alex réagit au prénom de Therence. Le connaît-il ? Il n’y a aucune raison que l’adolescent rebelle ait croisé le chemin du sage druide. Je cède un biscuit à Machin qui devenait impossible. Cela me donne le temps d’organiser mes pensées.

- Sinon, j’ai aussi croisé la route d’un Dru. C’est un être mi-homme mi-plante. Je te passe les détails qui nous amèneraient jusqu’à la nuit, mais pour me sauver la vie, il m’a transfusé un peu de son sang. La conséquence est que mon ADN a été un peu modifié, je suis capable comme lui, dans une moindre mesure, de dialoguer avec la flore.

À la tête de Richard, je comprends que cela fait beaucoup à encaisser. Je hausse les épaules d’impuissance. S’il veut la vérité, il va devoir ouvrir large son esprit.

- C’est cette faculté qui m’a mis sur la piste l’autre jour dans la forêt. Quand je suis tombé par terre en criant. C’est parce que les plantes autour m’ont transmis leur terreur. Elles ne me parlent pas à proprement dit, leur langage est une communion de sensations. Le temps d'une seconde, j'ai éprouvé leur peur.

Le visage de mon collègue se décompose un peu plus. C’est ce moment que choisit Truc pour disparaître de ses genoux et apparaître sur les miens. Le chat a senti ma détresse. Il miaule, frotte sa tête contre mon torse. Encore une bizarrerie à expliquer. Je regarde Alex, mais il ne peut pas m’aider. Je soupire, baisse la tête pour ne plus croiser un regard. Cette partie de ma vie remonte à une histoire que je souhaite oublier. Un temps où j’ai pris des risques insensés pour quelqu’un qui ne me regarde même plus.

- Truc était un chaton ordinaire quand il m’a suivi, alors que j’allais en enfer pour chercher l’âme d’un Hellhound… de Jordan Parrish l’adjoint du shérif. Est-ce parce qu’il était en pleine croissance, il est revenu avec cette capacité que tu vois là.

J’ai cité Jordan avec réticence. Mais, je pense ne pas trahir le chien de l’enfer, car il est important que Turner connaisse son rôle. Mes sentiments envers Jordan ont changé en quelque chose de négatif. Je trouve sa désertion trop facile, mais d’un côté cela m’a permis de me détacher de lui. Ce qui me fait de la peine et me blesse encore c’est ce sentiment de gâchis qui émane de tout cela, avec pour conséquence un repli sur moi-même. Difficile de refaire confiance à quelqu'un lorsqu’on s’est déjà fait abuser deux fois.

- Je laisse Alex se présenter lui-même. Simplement pour le Crocotta, si quelqu’un doit être en première ligne, c’est moi. Personne ne m’attend à la maison sinon ces deux-là.

Je montre les deux êtres qui font que rentrer chez moi après le travail n’est pas une épreuve. Je ne corrige pas leur turbulence, car ils animent cette maison et lui donnent de la vie. Mon regard s’égare sur le Queen Anne's Revenge.

L’océan, un bateau et moi dessus.

Ce n’est pas raisonnable et pour le moment seul mon travail de flic me retient de tout quitter. Des gens ont besoin de moi. Et Richard l’a souligné au bar, il ne peut pas se mettre en danger à cause de ses enfants. Il en faut donc bien un qui fasse le job. Je me tais, prends mon mug et laisse les autres réagir.


Spoiler:

© Fiche par Mafdet Mahes


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Alex Cormier

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MessageSujet: Re: Tabous et Cryptologie   Tabous et Cryptologie EmptyJeu 14 Nov 2019 - 4:56

Tabous et Cryptologie


- Je suis désolé. Je suis aussi coupable que toi.

Interloqué, Alex ouvrit grand les yeux et écarquilla des sourcils.  Il n’avait pas dit ça pour cela.  En fait, il aurait désormais préféré ne pas en avoir parlé exactement pour cette raison.  Le druide avait déjà annoncé à sa collègue qu’il en était l’unique responsable.  Il restait à connaître l’information que son Saint-Homme lui avait livrée, ou non, selon que l’instinct de l’assistant de laboratoire le trompait ou pas, et voir si tout cela était bien compatible.

- Si je la vois, je m’excuserai. Je ne veux pas que tu encaisses tout à ma place. Tu es un civil et moi un flic.

De petits gestes rapides du menton : gauche; droite; gauche; droite.  Un mouvement frénétique des sourcils, qui tentent de poser l’avertissement de manière délicate qui s’apparente au code Morse : surtout, ne pas le faire.  C’était peut-être orgueilleux de sa part, mais Alex croyait que si Mafdet n’avait toujours pas fait résilier son contrat, c’était qu’elle avait besoin de lui, ou qu’elle n’en avait pas terminé avec sa petite souris canadienne.  Finalement, il n’était plus certain que ce soit un bon signe, mais une certitude perdurait : Brian n’avait pas à jouer au héros et se transformer en souris à son tour.  Sinon quelqu’un finirait par appeler les exterminateurs, quoi!

- Pas que je sous-entende que tu n’es pas… Dans la forêt, j’ai remarqué que tu es plutôt sportif.

Pourquoi il se justifiait, le comique?  Alex haussa un sourcil ahuri : le policier croyait vraiment que c’était ça son expression de dramadruide outré?  Allons donc!

-Disons que j’ai l’habitude de me prendre le mécontentement des gens en pleine figure.
-Non mais!
-C’est pas…
-Mais non...
 

Alex était sans mot, ce qui ne lui donnait évidemment pas l’air le plus intelligent du monde.  Pas plus que le sursaut qui suivi quand la vaisselle frappa la table.  Pourquoi il pognait les nerfs, le poulet?  Il fallu un instant pour réalisé que non seulement les mains de Brian n’avait pas touché à son assiette, et ne l’avait encore moins rabattue sur la table, mais également qu’il avait les yeux rivés sur un poing.  Poing qui appartenait au vieux flic et saint-homme.

Pourquoi il pognait les nerfs, le poulet?

Cette pensée était toujours aussi valide, ce qui satisfaisait Alex : il n’avait pas eu complètement tort.  Les quelques secondes pour que l’écho des paroles – des cris – de Dick ne lui parviennent au cerveau et n’y résonnent un brin, et Alex se tordit sur sa chaise, prêt à se défendre, clamant par-dessus les deux autres leur innocence, et qu’il en avait payé le prix déjà, et qu’il ne pouvait pas comprendre et…

Et Alex tourna sagement sa langue sept fois dans sa bouche, comme sa mère le lui avait appris, avant de se retrouver au poste pour parjure à un officier, ou outrage à un agent de la paix ou qu’en savait-il encore.  Mieux valait, effectivement, ne pas mentionner que Mafdet faisait bien pire que d’uriner sur les plantes qui recherchent un peu d’acidité.

Son compatriote perdait son calme comme une vieille cassette audio perdait son ruban.  Ça n’était pas franchement beau à voir, ni à entendre.  Surtout pas pour celui qui se faisait accuser de comploter pour envoyer Mafdet, sa mentor, se faire tuer par un monstre cauchemardesque.

-Il n’est pas question que...
Il n’était pas question que Mafdet, ou n’importe qui d’autre, ne serve de chaire à canon.  Une fois de plus interrompu, Alex décida de se taire.  À noter pour les annales qu’il ne boudait pas; il faisait le choix conscient de se taire et d’observer le chaudron de patates déborder et d’attendre qu’il ne se refroidisse avant d’y mettre la main.

Et puis, la suite le conforta dans sa décision de garder le silence.  C’était quoi ce plan fait à la va-vite, sans réflexion, calculs ni rien d’autre qu’un esprit analytique tel que celui d’Alex requérait?  Cette histoire de pioche était bien trop spécifique! Sans compter de cette mention de Lecter.  De quoi s’agissait-il?  Dick faisait-il allusion au film, ou avait-il fait une rencontre particulière?  L’humain voulut avancer doucement sa main vers celle du Vancouverois, pour se retrouver avec l’index des forces de l’ordre à quelques centimètres de ses narines.  Alex blémit.  Dick venait bien de parler d’appât, et de le désigner de la sorte?

Brian voulut bien raisonner son collègue, mais s’offrit plutôt en appât à son tour.  Les joues d’Alex s’empourprèrent, sans qu’il ne sache exactement si c’était d’avoir son orgueil ainsi piqué et de se faire refiler le rôle de princesse, ou de la colère devant tant de bêtise, ou de ressentir un brin de reconnaissance envers un policier – certes sans uniforme, mais un flic malgré tout, quoi! - ou de cette irrépressible envie de répondre qu’il était capable de prendre des risques, comme n’importe qui d’autre, et qu’il n’était pas fait en porcelaine.  

-On a pas besoin d’appâts.  On va avoir un plan béton à la place. grommela-t-il en fusillant les policiers du regard.

O’Conner suggéra alors de se rendre chez lui pour poursuivre cette charmante discussion dans un cadre plus intime.  Alex accepta d’un hochement de tête sec, déglutit ce qu’il lui restait de consommation, et accepta d’être, une fois de plus, le passager de Brian.  Il fut plutôt silencieux, perdu dans ses pensées qu’il tentait de démêler et de remettre en ordre.  Inévitablement, il se parla à haute-voix.  C’était inévitable, comme il le faisait quotidiennement au labo de l’hôpital quand il était stressé.

-Je pourrais regarder en ligne si il y a eu des disparitions, ou un genre de prédateur virtuel, sur le spotted : Beacon Hills et ça pourrait nous donner une piste pour…

Alex tourna lentement la tête vers Brian, tétanisé par sa stupidité.

-Vous êtes des p...flics.  Vous avez sûrement déjà accès à tout ça, et plus.  Et tu y as  certainement déjà pensé.

Le laborantin se mordit l’intérieur des lèvres et laissa le silence s’installer de nouveau.  Du moins, jusqu’à ce qu’il se décide à enfin formuler une pensée qui le harcelait.

-Je comptais pas demander à Mafdet.  Sauf peut-être des conseils.  Mais maintenant je pense que c’est mieux de laisser cette tâche à m’sieur Turner.  Pour éviter qu’il ne nous accuse de quoi que ce soit dans son dos.  Le mieux serait quand même qu’il se sente pas obligé de nous aider, que ce soit pour remplacer Maf’ ou pour n’importe quelle autre raison...

Cela se justifiait par-delà leur début de relation caustique : Richard avait une famille dont il devait prendre soin, et n’avait aucune attache qui ne justifiait d’aider les deux hommes qu’il semblait considérer comme des traitres.

***

-Tu as pensé t’inscrire au concours des plus beaux jardins de Beacon Hills? demanda le druide, avec sincérité, et si on lui avait dit qu’il était possible pour une fleur de se gonfler d’orgueil, il aurait mis sa main au feu que la rose qu’il observait venait de le faire.  Toutefois, ses considérations horticoles furent rapidement remplacées par la présence invasive du chiot – plus si petit – de Brian qui s’était jeté sur ses mollets.  Alex n’eut pas le temps de se pencher pour caresser Machin que son hôte le dégageait en s’excusant.

-Arrête, ils sont adorables! contredit Alex en observant Truc effectuer un vol plané à l’intérieur de la maison, sans comprendre quelle mouche avait piqué le doyen des canadiens.

À l’intérieur, Richard prit place sur le fauteuil, et Alex prit ensuite bien soin de s’asseoir du côté distant du canapé par rapport au policier.  Sa position dans le siège, ainsi que son air sévère et un peu énervé renforçait l’impression d’Alex d’un père en train de punir ses deux gamins.  Les hommes simples se contentant de petites choses, le druide était très satisfait de pouvoir caresser le canidé.  Peu lui importait la quantité de salive sur son jeans.

Brian abandonna alors les deux canadiens ensemble, laissant Alex prit au dépourvu.  Démuni, il tenta le même genre de stratégie qu’avec le cerbère qui lui servait de mère.

-Je suis désolé pour l’autre fois.  Vraiment.  Incapable de déterminer si le regard que lui renvoya Dick était une menace de mort en filigrane ou quelque chose de plus auspicieux, le laborantin préféra censurer les phrases suivantes, qui commençaient déjà à s’amonceler dans son crâne comme des voitures dans le carambolage de la première neige de l’hiver.  Il se contenta plutôt de gratter le ventre du clébard avec minutie et vigueur.  Il vit du coin de l’oeil Dick se lever et admirer la décoration.  Était-ce signe que la pression commençait à retomber.

Machin couina et étira son cou, pour suivre les pas de Brian, lorsque son maître revint dans la pièce.  Alex l’écouta défiler l’histoire du navire que Richard observait, impressionné de sa connaissance en profondeur du sujet.  Voilà qui méritait bien du respect.  Le druide ne réalisa qu’au moment où il vit Brian rougir que celui-ci venait de se livrer et qu’il leur avait raconté quelque chose de très personnel.  Il envoya à Brian un sourire, à mi-chemin entre un remerciement et un encouragement, alors que celui-ci venait prendre place sur le coussin voisin.  Machin semblait enchanté d’avoir le coussin le moins confortable au monde, constitué des quatre cuisse des deux hommes, ainsi que d’interstices irréguliers.  Le biochimiste n’en continua pas moins de gratter les joues et le menton de l’animal de compagnie, dès qu’il eut pris deux gorgées de café. Pendant ce temps, Brian s’ouvrait à ses invités, décrivait en grandes ligne sa vie et Alex observait le père de famille – son regard ne retournant que parfois à Brian, pour une courte durée -, pour évaluer comment il prenait les choses.  Et, il devait l’avouer, l’homme l’impressionnait.  Alex se serait probablement déjà arraché tous les cheveux, ou se serait retrouvé interné, à sa place.  D’un autre côté, le scientifique se demandait parfois s’il était vraiment sain d’esprit, avec toutes ses pensées qui se bousculaient, ses analyses et suranalyses trop poussées, et ses interminables monologues intérieurs.

Le druide ne comprit pas pourquoi Brian lui offrit un sourire contrit lorsqu’il mentionna l’aide de Mafdet pour développer la dimension martiale de son pouvoir.  S’il y avait bien une chose à laquelle il s’imaginait facilement Mafdet exceller, c’était bien celle-là.  En plus d’enseigner la chimie en n’ayant toujours pas tué un seul élève.  Était-ce une grimace qui se traduisait en demande d’aide ou de mentorat pour les autres dimensions de ses capacités? Ou encore autre chose qu’il ne parvenait pas à déchiffrer chez quelqu’un qu’il ne connaissait que trop peu?  Il tenta de déchiffrer quelque chose dans le regard azuré de l’ex-marine, mais n’y trouva rien, Brian ayant déjà enchaîné sur la bête du Gévaudan, et de Therence.  Alex fronça les sourcils à la mention de la bête.  Cela lui était vaguement familier. Bien moins que le prénom de Therence, toutefois, dont c’était la deuxième mention aujourd’hui.  Pour ne pas -trop- interrompre le récit, Alex se contenta d’envoyer un regard interrogateur à Brian, les sourcils froncés en une question muette.

Le policier se contenta de donner une gâterie à son chien, et poursuivit sur le thème de Jansen.  Le coeur du druide se resserra en repensant aux souvenirs intenses qu’il partageait également avec le dru.  Dont celui de la mise à mort qu’il avait effectuée.  Bientôt, il devrait certainement recommencer, s’ils en venaient effectivement à confronter le Crocotta. Il enchaîna sur la communication florale qu’il avait eue dans la forêt, la semaine précédente et qu’il avait mentionnée plus tôt à Alex.

Le druide vit avec surprise le chaton se téléporter sur les genoux de son maître.  Il avait oublié cette particularité.  Brian lui lança un regard déconfit, comme une bouteille à la mer, mais le druide ne savait pas trop quoi en dire.  Il ne savait que très peu de leur expédition, et pour être honnête ses connaissances des Hellhounds étaient également limitées.  Brian dut donc se lancer une fois de plus dans des explications qui demandaient beaucoup de foi si l’on ne voulait pas passer pour farfelu.  Sa conclusion lui valut toutefois un regard noir de la part du timide scientifique, qui se sentit comme jeter devant un bus en marche.  Il ne pouvait vraisemblablement pas en tenir rigueur à leur hôte, étant donné tout ce qu’il venait lui-même de déballer.  Pis encore, il s’offrait une fois de plus comme appât.  Alex n’était pas certain de vouloir lui tapoter l’épaule en guise de soutien ou de vouloir lui mettre une baffe.

-Dis pas des trucs de même!  T’as tes potes et tes collègues aussi!  Hein, pense à nous deux, là-dedans!

Entre Alex, l’anti-flic et Dick qui les avait filé le jour-même, ce n’était pas crédible, et pourtant c’était sincère.  On ne pouvait pas parler ainsi comme si on n’avait d’importance pour personne sur cette misérable planète!

Alex soupira et, résigné, se décida à se lancer à son tour.  La respiration lourde du chien assoupit sur lui avait quelque chose de suffisamment réconfortant pour qu’il se décide à se jeter à l’eau.

-J’ai grandi dans le sud-est du Manitoba.  Mes parents s’y sont installés pour être près des parents de mon père.  Son père était métis et se disait shaman.  Plus je me renseigne à ce sujet, et plus j’en doute, mais ce n’est pas le sujet.  Lorsqu’il est décédé, ma grand-mère est retournée dans sa famille, dans les Maritimes, et ma mère en a profité pour se trouver un meilleur emploi en Nouvelle-Angleterre.  Quelques années plus tard, mes parents se sont séparés.  Mon père est retourné quelques temps au Canada, et mon frère et moi sommes restés au Vermont avec ma mère.  Puis elle a été mutée en Arizona quand j’étais ado.

Alex reprit un peu de café, dans lequel il trempa un biscuit.  Ça, c’était la partie facile.  Celle qu’il pouvait détailler à n’importe qui, sans que l’on ne se pose de questions.
-Quand le temps est venu de poursuivre mes études, je me suis inscrit à New York.  C’était ce que tout le monde rêvait de faire.  Étudier à New York, imaginez le rêve!  J’y ai été admis, et j’ai même eu droit à une petite bourse d’admission pour mes performances académiques et sportives.  J’ai pas terminé l’année que j’avais le mal du pays.  Les seuls endroits où je me sentais à peu près bien, c’était Central Park, et quelques musées, en semaine alors qu’ils étaient relativement vides.  J’ai appliqué au UBC et en Septembre j’étais à Vancouver.  Sans bourse, mais avec des frais vraiment moins élevés...

En vérité, ça aussi c’était facile et sans trop d’ambiguité.  Après tout, si Jenny connaissait toute cette partie de sa vie, plus ou moins quelques ex, c’était que c’était safe.

-Je me voyais pas travailler tout de suite, donc j’ai poursuivi à la maîtrise et, quand j’ai eu terminé, je n’arrivais pas à me trouver un emploi. Mon père m’en a déniché un ici, à l’hôpital de Beacon Hills et me voici.  C’est à ce moment-là, à plus de 25 ans, qu’il en a profité pour m’aviser de l’existence des loup-garous.  Que ma grand-mère était une druide, tout comme des générations de mes ancêtres auparavant, lui y compris. Je pense qu’il a songé abandonner cet héritage et à ne pas passer le flambeau, à un certain moment, puis qu’il est revenu sur sa décision.

Alex se passa les mains sur le visage.  Il y aurait eut tant de plus à dire, sur sa relation complexe avec son père, sur sa mère également, évidemment, sur son frère qui avait eut droit à cette surprise plus d’une année après son aîné.  Mais rien qui ne méritait d’atteindre le petit matin. Pour la suite, il s’adressa directement au Saint-Homme.  Il n’en marchait pas moins sur des œufs, parlant plus lentement qu’auparavant et tentant de peser ses mots au moment où ils franchissaient ses lèvres.

-Donc eumh, monsieur Richard, je pense que j’ai une petite idée de comment vous pouvez vous sentir.  Pas complètement; pas exactement, mais j’ai l’idée générale.  Je sais comment ça fesse. Et pour être complètement honnête, votre façon de réagir est épatante.  J’aurais aimé encaisser aussi bien que vous d’apprendre qu’il y a un monde surnaturel en dehors des livres pour enfant.  Je me suis senti trahi.  Par mes parents, mais par la vie aussi.  Je me suis senti bête et naïf, puis j’ai fini par accepter, après un déni initial.  Mon père m’a enseigner la base très sommaire de ses connaissances en mode "Vas-y débrouille-toi.  Y’a qu’en forgeant qu’on devient forgeron." et Mafdet a eut la bonté de combler mes lacunes; et elle le fait toujours.

Alex réalisa qu’il avait cessé de caresser Machin lorsque celui-ci lui quémanda davantage de gratouille d’un coup de crâne autoritaire contre sa paume.  Le druide reprit donc le massage canin en poursuivant sur une touche plus personnelle.

-Si vous voulez, je fais des tisanes maisons à partir d’herbes que j’ai à la maison.  Je pourrais vous en préparer pour vous aider à relaxer.  Je trouve que ça m’aide à bien dormir, sans cauchemars.  Je fais aussi du sport pour me vider l’esprit et mettre de l’ordre dans mes idées.  Je veux dire… je suis certain que vous aussi, vu votre boulot et comment vous semblez en forme. Alex se mordit les lèvres juste avant de dire "pour votre âge".  Après tout, c’était plutôt rare pour un homme dans la bonne quarantaine de ne pas faire de ventre.  Heureusement, Alex avait réussi à se taire avant de ne trop spiraler dans une confusion de malaise, d’excuses et de mauvais rattrapages.

-Ce que je voulais dire, c’est que ça peut faire du bien. Et ça peut faire du bien d’avoir quelqu’un avec qui parler de tout ça, si vous en avez envie.  Que ce soit devant un match de hockey ou un thé, ou sans parler du tout si vous êtes aussi du genre à faire votre jogging au petit matin.
Alex offrit un sourire timide au policier.  Il n’était pas certain d’avoir fait une bonne troisième impression, ou d’avoir été cohérent, ou même sympathique, malgré ses efforts. Se rendant compte d’un petit détail de politesse élémentaire, il se tourna vers l’homme qui partageait le canapé avec lui.

-C’est vrai pour toi aussi, hein, Brian.

Son attention se reporta tout de même de nouveau vers Dick, malgré les efforts de Machin pour la récupérer entièrement pour lui-même.  Après ces deux monologues, il était impossible que le Saint-Homme n’ait rien à dire.  Au moins les traiter de fous, ou de dégénérés.  N’importe quoi!


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Richard Turner

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MessageSujet: Re: Tabous et Cryptologie   Tabous et Cryptologie EmptyJeu 21 Nov 2019 - 11:39




 


Tabous et Cryptologie
FT Alex Cormier & Brian O'Conner


 

Le plan qui implique de coller Panoramix le Gris dans le rôle de l'appât de première ligne semble avoir quelques difficultés à s'imprimer comme étant une possible option dans les esprits. O'Conner se propose pour prendre sa place sans laisser le temps à Dick de croire que son idée est bonne. Richard ferme sa grande bouche, se contente de fixer le scientifique qui est en train de changer de couleur. Avec la mine réjouie des victimes de soucis intestinaux, le second canadien range le plan proposé précédemment dans la catégorie des mauvaises idées. Le père de famille se tasse sur lui même, détourne le regard alors que dans les yeux de son compatriote, il a l'impression de se voir comme le roi des abrutis. Dick retrouve son calme, se venge sur ses dernières gaufres sans un mot, comme un gamin que l'on vient de reprendre sur son comportement. Il approuve l'idée de Brian. C'est certain, l'endroit qui les accueille pour l'instant ne leur offre que peu de discrétion. Il termine de torcher gaufres et chocolat chaud, se barbouille le menton de lait dans la manœuvre avant de prendre le départ, suivant la voiture de son collègue jusqu'au domicile de ce dernier.

[...]

Joli jardin, belle maison. Sacré changement de décor par rapport à l'appartement où le canadien vit avec sa petite famille. Il reste muet, ne s'est pas fendu d'une seule parole depuis qu'il a confirmé aux deux autres qu'il était de la partie. Son collègue ouvre la porte, un chien pas bien vieux sort dans la foulée, s'attaque au pantalon du druide. Brian tente d'excuser le comportement des bestioles mais avant qu'il n'ait pu terminer sa phrase, Dick sursaute quand un chaton apparaît sur son épaule. Le père de famille reste figé un bref instant, cherche la caméra cachée. Minou commence à ronronner et c'est ce qui le fait revenir sur terre. Il repousse la bestiole qui s'échoue au sol, retombe sur ses pattes, et s'éloigne, feulant, montrant son trou du cul sans aucune pudeur.

Dick n'ose bafouiller sur cette étrange capacité de l'animal, par peur de se retrouver coincé une nouvelle fois dans la catégorie des crétins. Mais son regard est froid quand son collègue lève les yeux vers lui. Ce chat bizarre est un ajout à la longue liste des choses, qui aux yeux du flic demandent une explication dans les plus brefs délais.

[...]

Le salon de leur hôte transpire l'air marin. Des nuances de bleu, des bateaux sur tout les murs. O'Conner lui a dit qu'il avait été dans la marine. Son intérieur reflète sans mal ce trait de sa personnalité. Une partie de sa vie dont il peine visiblement à se détacher, une vocation qui devait être la sienne, mais dont il a finit par s'éloigner au fil du temps.

Chaton ronronnant toujours collé aux basques, Dick se relève du fauteuil où il s'était installé. Cormier s'excuse, Richard laisse son regard glisser sur le druide pour finalement reporter son attention sur le bateau qui lui fait face. Toutefois il chuchote, avoue à moitié sa faute.

-Je suis désolé d'avoir cogné du poing sur la table. Je suis encore pas mal tourneboulé par tout ça. Et je frôle la connerie congénitale certains jours. 

Le silence revient faire son nid dans le salon. Il entend son collègue s'affairer dans une autre pièce. Puis revenir. Ne sursaute même pas quand ce dernier vient derrière lui. Sur le ton de la confidence, il lui parle de la frégate que le canadien fixe toujours. Des rêves oubliés, des regrets. C'est ce qu'il lit entre les lignes quand l'amour de Brian pour ce bateau s'étale sur quelques phrases.

Dick n'a pas de rêves de ce genre. Il aime son job, vit avec ses gosses sans qui son existence lui paraîtrait bien fade. Il ignore s'il aurait fini flic si son paternel n'avait pas été du métier. Mais ne parvient pas à s'imaginer autrement qu'il ne l'est aujourd'hui. Sa mélancolie à lui c'est son pays. Il se contente de dire que le bateau est joli, car c'est ainsi que les choses lui viennent. Sans filtre. Puis retourne s'installer sans se faire prier dans le fauteuil où le chat l'attend de coussinet ferme. L'animal vient immédiatement se coller sur ses cuisses, et après une légère hésitation Dick ose caresser la boule de poils. Une de ses mains cajole l'arrière des oreilles du minou, la seconde se serre autour de la tasse de café qu'on lui a servi. Il inspire profondément les effluves de café noir, son nez se plisse sous les relents d'amertume.

Brian lance le jeu des présentations sans prendre de gants. Va dans le vif du sujet en évitant de tourner autour du pot. Richard a besoin de la démonstration qui suit les dires de l'ex-marin pour comprendre de quoi ce dernier lui parle. Il séchait pas mal les cours de science au lycée, entre autres...

Ébahit par cette brise venue de nulle part, le flic fixe son collègue, frémit quand les yeux de ce dernier se mettent doucement à briller. Pas aussi puissant que chez d'autres surnaturels, mais assez pour faire comprendre que quelque chose cloche. Brian donne des détails, parle de Mafdet ce qui fait sourire le flic bêtement pendant une fraction de seconde. Puis il retrouve son sérieux, quand la conversation change à nouveau. Dick se fige. Therence et la bête du Gévaudan. Ce gamin semble être au cœur de toutes les embrouilles. Ce môme qu'il a foutu à la porte de sa vie et de celle de ses enfants, après ce qu'il voit comme une trop grosse erreur de parcours. Mais c'est surtout le fait que l'ami de sa fille soit aussi proche d'Alessandro Amaro qui lui pose soucis. C'est comme laisser l'ennemi entrer chez lui, dans son intimité. Il est toutefois sur le point de demander à son collègue comment il a pu laisser un môme se mettre à ce point au devant du danger. Cette idée offusque le père de famille au plus haut point.

Le grand déballage de vérités en tout genre n'est pas fini. Devient plus surréaliste encore quand Brian parle de créature mi-plante mi-homme. Le flic bugge un peu, cherche un point fixe qui lui servirait d'ancre dans cette histoire qui devient plus improbable encore à chaque mot prononcé par l'homme aux yeux clairs.

"Ce n'est pas pire que Mafdet native de l'Atlantide et ses cinquante siècles au compteur."
lui souffle une petite voix intérieure.

Brian continue, lâche toutes les informations sans laisser le temps à Dick de reprendre pied dans cette affaire. L'homme, désabusé, se passe une main sur le visage. Fixe collègue et druide entre ses doigts écartés. Ne réagit même pas quand le chat refait son tour de passe-passe pour aller trouver une place sur les genoux de son maître. L'animal se fait câliner, aussi félin que possible dans son attitude. Il se frotte contre l'amoureux de l'océan, semble approuver quand son maître parle de son voyage à travers l'enfer. Dick s'étouffe avec la gorgée de café qu'il vient de prendre, manque de la ressortir par les naseaux. Parrish. Un nom de plus qui fait son apparition dans cette foire au surnaturel. Mafdet lui avait dit que l'adjoint l'avait couvert lors de la soirée qui lui a fait ouvrir les yeux sur ce qu'il pensait impossible. Quand il a tenté de remercier l'homme, ce dernier s'est contenté de se montrer froid, comme détaché du monde dans lequel il évolue. Dick a juste eu la sensation que ses remerciements sonnaient dans le vent. Brian achève de se présenter, laisse la place au druide, tout en appuyant sur sa solitude et ce rôle de chair à canon qu'il se dit prêt à prendre. Cormier le coupe dans cette envolée lyrique composée d’âneries, Richard en rajoute une couche. La solitude il connaît. Il a lui même mit des murs entre lui et les personnes qu'il a côtoyé pendant ses quatre dernières années, avant de finalement s'ouvrir aux autres dans cette bourgade où l'impossible est le quotidien. Mafdet et ses grands yeux vert, ses sourires étranges, perturbants. Cette façon qu'elle a de le regarder comme s'il n'était rien d'autre qu'une friandise. Puis Will. Un ami, alors que le flic avait finit par se satisfaire de son peu de vie sociale, sans se rendre compte qu'il s'enterrait dans son rôle de parent solo, coupé du monde en dehors des heures de travail.

-Je suis d'accord avec ton ami. On ne va pas te laisser aller au suicide sans broncher.  

Le druide enchaîne, parle de sa vie. Entendre parler du pays fait naître un peu de chaleur dans le cœur du flic. Pour l'instant l'histoire contée par le scientifique semble assez classique, semée d'embûches, mais rien qui ne sonne extraordinaire, si ce n'est cette histoire de shaman. Les tasses de café se vident, les biscuits commencent à disparaître dans les estomacs en quête de nourriture. Arizona, New York, Vancouver ! Le regard de Dick pétille d'un éclat nouveau, il fixe l'homme, cherche dans sa mémoire s'il n'a pas déjà croisé ce dernier par le passé. Même si c'était le cas, il faut bien avouer que le flic n'en aurait sans doute aucun souvenir. Dix-sept ans chez les poulets. Autant d'années à voir défiler des visages d'anonymes au quotidien.

Les loups arrivent dans l'équation alors que l'épopée du druide se clôt à Beacon Hills. Lui aussi a découvert tout cela sur le tard, par l'enseignement d'un père qui a bien failli ne jamais transmettre son savoir à son fils. Richard pense à ses propres marmots, au flot de mensonges qu'il leur débite à longueur de temps. Uniquement pour tenter de les protéger au mieux, pour leur cacher tout ce qui pourrait les effrayer, les atteindre. Comme si ne pas en parler suffisait à éloigner le danger. Les bobards ne font pas parti de ce que le père de famille souhaitait comme cadre éducatif pour ses enfants, mais ils ne sont pas prêts pour prendre l'entière connaissance du flot d'embrouilles dans lequel patauge leur paternel qui se veut exemplaire.

Alex se passe les mains sur le visage, Richard fait de même alors que ses doutes lui reviennent en pleine face. Comme un mur dans lequel il se heurte sans cesse. Tant que ses enfants ignorent ses soucis, c'est un peu comme si ces derniers n'existaient pas vraiment.  Il déglutit, mal à l'aise en se rendant compte qu'il ne vaut pas mieux que ce père cachottier dont le druide vient de parler. Puis dégage ses mains de son visage quand le scientifique lui donne du monsieur. Le chaton vient à nouveau de changer de fauteuil, a reprit d'assaut les cuisses de Richard. Richard qui n'ose même pas repousser la bestiole. Ses mains tremblent un peu, quand dans sa tête surnaturel se remet à rimer avec l'attaque du wendigo. Pire souvenir encore que la ruelle et la révélation de la nature de Mafdet. Le monstre hante toujours ses songes, la bile lui remonte dans la gorge à chaque fois qu'il fait cuire un morceau de viande pour ses mômes. Sans avoir eu le temps de passer par la case du déni, il se retrouve plongé dans un monde auquel il n'était pas préparé. Tout en faisant de son mieux pour garder la tête hors de l'eau. Ne pas refuser en bloc toutes ces choses qui n'ont pas besoin de son approbation pour continuer à exister.

Nier tout ce qu'il a vu serait la pire façon pour lui de s'éloigner de Mafdet. Prendre le risque de la perdre. Gloria s'est tirée sur un coup de tête il y a plus de neuf ans de cela. Il est hors de question qu'il pousse à présent la féline à opter pour la fuite hors de sa vie. Pas à cause de lui. Pas quand il peut accepter son univers.

Le druide continue, se montre plus amical qu'il ne l'a jamais été envers Dick. Ce dernier rend sans se forcer le sourire qu'on vient de lui adresser. Puis clôt le sujet une fois que la proposition d'Alex s'est retrouvée agrandie pour intégrer Brian.

-Merci c'est gentil. J'ai encore un peu de mal avec tout ça.

Il se sent soudainement un peu penaud, mal à l'aise d'avoir catalogué les deux hommes comme traîtres alors que ces derniers ne faisaient que cacher ce secret énorme qui semble être de polichinelle dans cette ville. Son regard se baisse sur sa tasse à café désormais vide, le chaton ronronne, piaille pour toujours plus de caresses alors que machinalement le flic joue avec la bestiole, agitant sa petite cuillère sous son nez pour l'amuser. Dans le salon de son collègue c'est le silence qui est devenu roi, et il faut un peu de temps à Dick pour comprendre qu'on attend qu'il se mette à parler. Le flic déglutit, puis se lance, peu à l'aise avec le jeu des présentations d'usage.

-J'ai 37 ans, deux enfants et une ex-femme qui casse les couilles. J'ai bossé à Vancouver, mais je pense pas qu'on ait pu se croiser Monsieur Cormier. Y a pas de fac dans le quartier où je vivais, et c'est pas vraiment un endroit où vont les gens pour se détendre.

Sans donner le nom de cette partie de la ville connue pour ses putes et ses dealers plus que pour ses flics, Richard laisse largement sous entendre qu'il ne vient pas d'une jolie banlieue. Il se racle la gorge, cherche un peu d'assurance qu'il ne parvient pas à trouver. Puis opte pour la meilleure des options, celle qui a déjà été choisie par les deux autres personnes présentes dans cette pièce. La franchise.

-J'ai bossé à Sacramento, j'ai eu des soucis sur un sale dossier. Des flics qui ont oublié qu'ils avaient une plaque pour lutter contre les truands et pas pour fricoter avec. J'ai décidé de me donner l'enquête sans attendre de permission.

Brian réagit. Lui qui est sur le départ pour cette ville se rend compte que là bas non plus, la vie n'est pas rose. Il demande des détails que le canadien ne veut pas lui donner, il se contente de marmonner un bref avertissement avant d'enchaîner sur la suite. 

-Je suis allé trop loin ou pas assez. Ils ont menacé mes enfants, c'est pour ça que j'ai demandé à être muté. Et que je me suis retrouvé ici. J'aurais jamais cru que le chat qui m'aimait bien était la nana que j'aimais bien. Je l'ai appris en service. Des loups dans une ruelle, un appel pour une panthère qui se balade en ville. J'ai cru que c'était ma dernière patrouille.

Il fait volontairement l'impasse sur tout le reste. L'attaque, Mafdet qui lui sauve les fesses. Les explications qui ont suivi. L'Atlantide. Son comportement puéril face à son collègue et le scientifique. Son visage devient plus sombre alors qu'il se remémore la soirée camping dans les bois, ce cauchemar ambulant qui était prêt à le bouffer. Sa voix tremble un peu tout comme ses mains quand il continue ses révélations.

-Puis je suis allé faire du camping avec un ami. Will. Il bosse au poste de temps en temps. Brian en a parlé tout à l'heure, avec cette histoire de bête. Il m'a expliqué pour la grosse souche qui attire les gens dans cette ville. Selon lui, on ne débarque pas ici par hasard. C'est aussi valable pour les humains. Et pendant la nuit, on s'est fait réveiller et attaquer par un invité surprise. Un Wendigo, qui a réussi à me neutraliser et qui avait visiblement très envie de me becter.

Le regard rivé sur le sol, Richard renifle un peu.

-Il a attaqué Will, et je lui ai défoncé le crâne d'un coup de pioche. Quand Willem l'a fait brûler, il s'est mit à hurler.

Son regard ne quitte pas le sol, alors que machinalement il attrape son téléphone, va dans le moteur de recherche et tape le même mot que dans le bar. La bestiole toujours aussi moche apparaît, sur des gravures, des dessins destinés à effrayer. Dick se redresse, montre l'écran de son téléphone aux deux autres. Même si ces derniers sont bien trop loin pour avoir une vue complète sur l'étendue du désastre.

-Je me suis dit que ça pourrait aussi marcher pour ce truc. Et comme il faut s'en occuper avant qu'il n'attaque les gens, je me porte volontaire. Je sais que Maf est plus forte que moi, mais je ne veux pas qu'elle soit en danger. Mon aide est ce que je peux vous proposer de mieux.  











   

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MessageSujet: Re: Tabous et Cryptologie   Tabous et Cryptologie EmptyMer 4 Déc 2019 - 23:12


Tabous et Cryptologie


Feat : Alex et Richard



J’écoute Alex se présenter. J’en apprends plus sur lui en quelques minutes que depuis que je l’ai croisé la première fois à la clinique vétérinaire. J’imagine son cheminement au fur et à mesure qu’il nous détaille ce qui l’a amené ici, à Beacon Hills. Le druide prend une nouvelle consistance à mes yeux. J’appréciais déjà l’homme, pour son calme, ses principes et aussi un sens du devoir dans lequel je me reconnais. Maintenant, j’en sais plus sur ce qui l’a construit et modelé. Autre point commun, le mentorat de Mafdet Mahes. Un point commun à nous trois puisqu’elle semble être en couple, ou cela y ressemble, avec mon collègue.

Alex poursuit sur ses compétences liées à sa qualité de druide. Il propose à Richard d’être une oreille attentive, si d’aventure le père de famille éprouvait le besoin de se confier sur ces sujets impossibles à aborder avec n’importe qui. Il parle de matchs de hockey, sport national canadien par excellence, de thé, de relations amicales avec un compatriote. Cela me rappelle que je ne suis toujours pas retourné à Portland revoir ma mère. Seulement, je n’ai rien à lui dire. Pas de « copine » à lui présenter, ni même un semblant de projet à lui montrer. Je ne pense pas que mes velléités de passer inspecteur l’enthousiasment plus que ça. Pas que nous ne nous aimions pas. Juste que lors de mon enfance, nous avons vécu l’un à côté de l’autre, et non l’un avec l’autre. La faute à mon père qui a géré chaque minute de nos vies jusqu’à mes dix-huit ans. Je souris légèrement quand Alex s’embrouille un peu en parlant de sport, des capacités sous-entendues de Richard pour son âge. Il se mord les lèvres. « Cute » comme disait un certain chien des enfers pour mes mimiques de timide.

- C’est vrai pour toi aussi, hein, Brian.

J’ouvre la bouche, étonné, le regarde pour fuir immédiatement son regard. Je sens un peu de chaleur éclore sur mes joues, je baisse la tête. Me fait-il cette offre par pure politesse ? Certainement, car il se retourne vers Richard.

-Merci c'est gentil. J'ai encore un peu de mal avec tout ça.

Richard s’est calmé depuis le bar. Je veux bien comprendre que tout cela n’est pas facile à encaisser ni à digérer. Il se présente à son tour. Sa manière est plus factuelle, plus « flic ». Il va à l’essentiel. Une enfance dans les quartiers pauvres, ses premières armes à Vancouver, puis Sacramento. Je tombe des nues quand il mentionne la présence de ripoux.

- Il s’est passé quoi ?

- Je suis allé trop loin ou pas assez. Ils ont menacé mes enfants, c'est pour ça que j'ai demandé à être muté. Et que je me suis retrouvé ici. J'aurais jamais cru que le chat qui m'aimait bien était la nana que j'aimais bien. Je l'ai appris en service. Des loups dans une ruelle, un appel pour une panthère qui se balade en ville. J'ai cru que c'était ma dernière patrouille.

Je n’écoute plus la suite, sa confrontation avec le monde surnaturel. Je pense à ces flics à Sacramento, des pourris qui sont allés jusqu’à menacer des enfants… Sacramento où je pensais poursuivre mes cours à l’école de police au lieu de les faire par correspondance. Je suis au moins autant entier que Richard, si ce n’est même plus. Je n’ai pas d’enfants ni de proches qu’on peut menacer, mais on peut me loger une balle dans la tête. Mon envie de partir venait de celle de m’éloigner de Jordan et du constat que je n’ai aucune attache à Beacon Hills. Jansen est parti lui aussi, mon frère de sang. Je regarde Machin qui fait le pont entre Alex et moi, Truc qui renifle Richard et vraisemblablement les relents de Mafdet. Avec ce que vient d’avouer Richard, si je vais à Sacramento, je ne pourrais pas rester indifférent, ni regarder ailleurs. Me battre contre d’autres policiers ? Je ne fais pas ce job pour ça. Le peu de certitudes sur ce que serait mon futur proche s’effondre. J’aimerais que le Drü soit là, je pourrais au moins en parler avec lui, baisser mes défenses sans pudeurs, dévoiler mes doutes et mes faiblesses. Me ressourcer auprès de ce frère d’adoption qui a été appelé par les devoirs de son rang.

J’entends vaguement Richard parler de Wendigo croisé avec Willem, et d’une pioche comme arme principale. Je grimace à ce qu’a dû être le combat. Les tueries sanglantes… ma dernière remonte à la bête du Gévaudan, ensuite il faut remonter à la Navy, au golf persique où la barbarie était humaine, mais non moins violente. Je coule un regard vers Alex. Est-il paré pour cela ? Il me semble n’avoir pour le moment qu’une expérience théorique. Le renfort de Richard arrive à propos. Il sait se battre. Il sait tuer. Nous sommes deux ainsi. Crocotta ou pas, je ne veux pas laisser à Alex le soin d’avoir à achever cette créature. Tuer, même un être vivant néfaste et criminel laisse des séquelles. Même Dick semble ébranlé par son expérience avec le wendigo. Même si sa survie était en jeu.

- Une pioche laisse trop de part au hasard. Je propose d’utiliser ce qui tue les autres créatures, comme l’aconit, les balles en argent. Nous sommes tous trois humains, normalement nous devons pouvoir nous protéger de ce monstre ou le piéger avec de la poudre de sorbier.

Je me tourne vers Alex.

- J’ai des balles en argent. J’avais tenté ça sur la bête du Gévaudan, mais c’est pas efficace contre les loups-garous. Mais sur les wendigo si. Le Crocotta me semble plus s’apparenter à un wendigo, donc peut-être que… Alex, tu aurais des extraits d’aconit et du sorbier ?

Nous parlons de ce que nous pouvons « emprunter » à l’armurerie du poste de police avec la bénédiction de Stilinski et ce qu’Alex peut avoir en stock et proposer d’autre chose à ce que j’ai déjà cité.

- Ensuite, reste à le trouver… Je pense qu’avec l’aide des plantes, je dois pouvoir le situer. Mais cela va demander certainement plusieurs jours, enfin nuits à guetter à proximité de la forêt. Je n’ai pas besoin d’être au milieu de la forêt ni de devoir bouger, juste à côté d’un chemin forestier ou de la lisière. Un endroit pas fréquenté pour ne pas paraître suspect si quelqu’un passe. Ensuite, je vous appelle et on essaye de le piéger pour l’abattre ensuite.

Je me dis que je peux peut-être emmener Truc, d’un pour qu’il me tienne compagnie et qu’il me réveille si jamais je m’endormais et que quelque chose survenait. Il est sensible. Et en cas de danger, il a sa capacité à se téléporter, il ne serait pas inquiété. Je réfléchis où je pourrais me poster sans attirer l’attention, mais tout en ayant du réseau pour pouvoir appeler Alex et Richard. Je suis en train de me dire que j’ai laissé une partie de mon barda militaire chez ma mère, dont la couverture de survie rembourrée, bien pratique pour les veilles de nuit. Dommage que ma maison ne soit pas plus près de la forêt, je n’aurais eu qu’à laisser la fenêtre de ma chambre ouverte pour écouter la flore. Puis je pense à un truc !

- Il faut que je prenne Truc avec moi. Car lorsque je me « connecte » aux plantes, j’ai tendance à me noyer dans leur signal. Comme si mes pensées se délitent dans un vaste pot commun. C’est difficile d'en sortir quand on y reste trop longtemps. Le chat est assez câlin, en se frottant contre moi, il me maintiendra à la surface des communications.

Je ne sais pas comment leur expliquer ce don. C’est un peu comme si j’étais une goutte d’huile qui flotte à la surface d’un grand lac. À trop y rester, je me diluerai et me perdrai dans l’infinité.



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MessageSujet: Re: Tabous et Cryptologie   Tabous et Cryptologie EmptyVen 6 Déc 2019 - 14:57

Tabous et Cryptologie


Lorsque vint le tour de Richard de se présenter, il commença par son âge.  Alex sourcilla, honnêtement incapable de déterminer s’il aurait pu évaluer l’âge du policier une fois qu’il était déchargé de la mauvaise foi qui s’était élevée en façade de méfiance entre eux. Un sourire étira le coin des lèvres du druide à la mention de l’ex-femme.  C’était le genre de commentaire que sa mère pouvait avoir à l’égard de Gabriel. Alex aussi, parfois, corroborait.  Et le plus jeune des canadiens comprit aisément que c’était du Downtown East-Side que provenait le flic, à sa surprise.  C’était un quartier crade où il ne s’était retrouvé qu’une fois, à sa première année de fac.  Il avait pris le mauvais coin de rue et le paysage urbain avait drastiquement changé. Dick poursuivit, nomma à demi-mot la corruption de certains confrères à Sacramento, ce qui ne sembla pas du goût de Brian.  Pour sa part, c’est la suite qui choqua Alex, et bien que cela donnait raison à son bon vieux réflexe anti-policier, il n’en était pas heureux pour autant.

Les sourcils droits comme des barres à clous, les oreilles cramoisies et sur le point de virer violettes -et pour une fois, ça n’était pas par excès de pudeur ou de timidité-, la mâchoire qui passait d’une seconde à l’autre de la position crispée à ahurie, et vice-versa.  Quel genre de merde menaçait des enfants de la sorte?  Peut-être à tort, Alex songea que même Amaro ne s’abaisserait pas à un tel niveau. Ses poings refermés sur eux-mêmes tremblaient alors qu’il négligeait le chien sur ses genoux.  Ce fut un coup de langue de sa part qui ramena le laborantin sur le plancher des vaches, et il reprit le fil de l’histoire à l’épisode du camping, avec la vague impression d’avoir entendu parler de Mafdet entre-temps.  Alex était estomaqué par toute cette histoire de wendigo.  Ce serait presque à lui en donner des vertiges.  Le pauvre homme, se surprit-il à penser, qui apprenait d’une traite l’existence du surnaturel, que sa copine en était une, et plurimillénaire à part de ça, et qui manquait de finir en tartare pour un wendigo. À quiconque le lui demanderait, Alex aurait répondu qu’il en avait presque pitié, mais la vérité était sans cette nuance.  Le scientifique tira une grimace à la mention du coup de pioche, qui avait le mérite d’expliquer la fascination du Saint Martyr pour l’utilisation de pioches contre le surnaturel.

Le biochimiste se mordilla la lèvre.  Il ne savait trop comment réagir.  D’une part, il sentait bien qu’il devrait se bouger les fesses pour tendre une main compatissante au flic, lui tenir l’avant-bras en guise de réconfort, ou peu importe ce que les gens normalement socialisés faisaient, mais de l’autre côté, il n’avait pas du tout envie de l’encourager à jouer les téméraires.  Il avait tout de même pas muté pour sauver ses gosses et se retrouver buté tout de suite après!  Il y avait déjà beaucoup trop d’orphelins en ce bas-monde.  Alex laissa Brian se charger de raisonner son collègue parce que, justement, ils bossaient ensemble et se connaissaient déjà mieux, même s’ils ne se connaissaient pas forcément beaucoup.

Légèrement déçu du compromis de Brian – non à la pioche, oui à Richard –, Alex ne pouvait toutefois qu’approuver l’utilisation de l’aconit et du sorbier.  Il fit une moue incertaine quant à l’utilisation de balles argentées.  Lui-même ne possédait pour toute arme qu’un bâton antique et le vestige d’un poignard que lui avait laissé Jansen.  Il confirma toutefois du chef quand il fut question du chef.

-J’en ai dans mon jardin et ma réserve personnelle, oui.  Mafdet en prend parfois, mais elle en laisse toujours suffisamment pour ne pas tarir les plants.  Je vais vérifier si j’ai des infos dans mes notes, et si j’ai d’autres plantes susceptibles de nous aider.  J’ai aussi du muguet, qui peut au moins faire diversion, s’il n’est pas fatal.  Comme je vous l’ai dit au café, Mr Turner, à vous de voir si vous voulez soutirer des informations à Mafdet. On saura faire sans, ne vous mettez pas de pression.

Les flics discutèrent ensuite de trucs de flics, d’armes et tous ces machins auxquels Alex n’avait jamais été porté à faire confiance, puis Brian offrit de localiser le monstre à l’aide des végétaux de la forêt. Aussi étrange que la suggestion pouvait paraître, elle tombait sous le sens et Alex approuva d’un signe de tête.  Il fronça tout de même les sourcils, n’appréciant pas l’idée de laisser Brian seul dans les bois, en insomnie forcée.

-Et quand est-ce que tu vas te reposer? fit-il valoir, alors que l’agent O’Conner enchaînait sur la nécessité d’emmené son chaton pour rester connecté avec le monde réel et éviter de dissoudre son esprit – c’était bien le terme qu’il avait employé – dans la conscience collective de la forêt.  Le druide n’était pas enchanté du tout par cette idée et proposa quelque chose qui lui semblait plus raisonnable, et qui lui vint naturellement.

-Tu vas pas aller te perdre au milieu de nulle part pour attraper la mort!  Voici ce qu’on va faire : tu vas venir chez moi, comme j’habite au milieu du bois tu devrais trouver facilement à te connecter.  On plantera la tente dans la cour, quitte à laisser la porte ouverte ou à s’installer sous l’auvent. J’irai dormir dehors avec toi et te prendrai par la main pour que tu aies un contact constant avec la réalité.  Tu peux emmener Truc si tu as besoin d’un lien émotionnel plus fort pour te maintenir à la surface, comme tu dis.  Et je demanderai à mon coloc si ça lui dérange de jouer la soupape de sûreté si jamais il y avait un pépin ou que quelque chose s’aventurait près de la cabane.  Ça ne devrait pas arriver. Ni mon père ni moi n’ont jamais eu de soucis avec une quelconque créature surnaturelle hostile à la maison.

Il y avait certes eu Amaro ou quelques autres lycans plus ou moins ravis de la présence des druides sur leur territoire, notamment la famille de Derek, jadis, mais aucune créature déshumanisée.  Quant à Charlie, les facultés de l’ours-garou leurs seraient certainement utiles, notamment celle qui, à la manière d’un "sens d’araignée"* l’avertissait lorsque l’une de ses bébête était en danger.  Et depuis qu’ils avaient conclu leur pacte et formé leur clan dont Alex était l’émissaire, il était manifestement aussi devenu l’une des bébêtes de la brute au coeur tendre.  Le druide avait conclu que, si Brian et Alex se trouvaient côte-à-côte et que Brian était en danger, Alex le serait fort probablement tout autant. S’il s’agissait d’un danger externe, à tout le moins.  Toutefois, Brian connaissant la nature du colocataire touché par l’Hununpa (Alex refusait de la révéler à Dick à la place de Charlie), le laborantin crut bon de préciser un truc.

-Par contre, je pense pas qu’on devrait lui offrir de nous accompagner : son patron risquerait de me tenir pour responsable s’il lui arrivait la moindre égratignure.  Et puis, je préfère que cette histoire reste discrète le plus possible.  Charlie risque d’en parler au boulot, comme ils sont potes avant toutes choses.  Et plus de gens seront au courant, plus la traque risque d’être ardue, non?  Et puis, Charlie ne tue pas.

Alex déglutit, et baissa la voix d’un demi-ton en grattant l’oreille de Machin.

-Je le comprend, c’est pas forcément chouette.  On avait trouvé une grotte où vivait une créature ignoble. Un truc mi-wendigo, mi-dryade.  Jansen m’a donné un poignard improvisé, en fer, et j’ai visé le coeur de la chose. Les yeux quelques décimètres à droite du Queen Anne's Revenge, la gorge sèche et les dents qui semblaient vouloir claquer sans s’y décider, Alex sentit les paumes de ses mains se gorger d’eau alors qu’il conclut sa parenthèse.
-Je regrette pas, je sais que c’était la bonne chose à faire, mais c’est…  J’aurais jamais cru que je tuerais un truc; une personne un jour.  J’ai toujours le poignard à la maison, si besoin.  Peut-être que je pourrais trouver quelqu’un pour recouvrir l’un des tranchant d’argent, ou un truc du genre.

Le druide fit une moue.  Aussi joli qu’était cet artéfact, au final, il ne risquait pas de lui être bien utile dans ces circonstances...

*:

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MessageSujet: Re: Tabous et Cryptologie   Tabous et Cryptologie EmptyLun 16 Déc 2019 - 19:40




 


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FT Alex Cormier & Brian O'Conner


 


Le plan de la pioche se retrouve jeté aux oubliettes en une fraction de seconde quand Brian prend la parole. Vite remplacé par un autre, où se mêlent diverses choses que Dick ne connaît pas. Fraîchement dépucelé du surnaturel, il se rend encore un peu plus compte d'à quel point il est novice dans ce domaine. Il se contente d'opiner du chef à intervalles réguliers, confirmer à son collègue, que oui, certaines armes peuvent sans doute se retrouver empruntées au poste de police. Mais il ne se sent pas d'aller voir lui même le vieux Stilinski pour obtenir une pareille autorisation de fouiller dans l'armurerie.

Entre eux le torchon brûle depuis qu'on lui a refusé l’enquête sur le double homicide de la blanchisserie. Et parfois, au regard de son supérieur, il devine que ce dernier se doute de quelque chose à propos de l'enquête non officielle qu'il mène de son côté sur Amaro. Lui et le shérif ont d'ailleurs eu une discussion à ce sujet, où le canadien s'est empressé d'enchaîner les mensonges quand il s'est retrouvé convoqué dans le bureau du patron après que l'italien soit venu récupérer Therence au poste. Le vieil homme n'a pas eu l'air bien convaincu, mais faute de preuves de l'insubordination de Richard, il s'est finalement contenté de lui garantir une sanction au cas où il tenterait de désobéir aux ordres injustes qui lui ont été donnés quelques semaines plus tôt.

Alex accepte le rôle qu'on lui propose, celui de fournisseur de plantes en tout genre. Confirmant par la même occasion son rôle dans ce plan qui se met doucement en place. Celui du cerveau. Tandis que les flics, plus habitués à l'action, carte maîtresse de leur métier, se retrouvent avec la place de la chair à canon. Le père de famille se mord les lèvres pour ne pas jurer quand son collègue en arrive à son propre rôle. Celui du type suicidaire qui va camper dans les bois et crever d’hypothermie, un chaton comme seule défense. Dick se cogne le front du plat de la main, lève les yeux au ciel, ouvre la bouche pour exprimer son désaccord.

-Et boule de poil va miauler sur la grosse erreur de la nature quand tu vas te faire becter ?

La protestation du père de famille se mêle avec celle du scientifique, les deux canadiens soudainement d'accord pour empêcher le troisième membre du petit groupe de finir en pâtée pour Crocotta. Pourtant Brian continue sur sa lancée, visiblement peu inquiet de ce qui pourrait advenir de sa vie. Certainement convaincu de n'avoir d'importance pour personne d'autre que ses animaux de compagnie en ce bas monde.

Alex modifie cette partie du plan, la fait passer de mauvaise à passable. Ce n'est toujours pas suffisant aux yeux de Richard, qui sans qu'on ait prit le temps de lui demander son avis, trouve cependant que le moment est bien choisi pour le donner.

-Il va se peler le cul dans une tente. Et je sais de source sûre que c'est pas super comme protection contre une bête affamée.

Il se pointe lui même du doigt, rappelle aux deux autres qu'il a vécu une expérience de ce genre il y a assez peu de temps pour que tout cela soit encore bien frais dans son esprit. Certes il a agit lui même de façon inconsidérée en partant courser le monstre, en pleine nuit dans une forêt inconnue qui il faut bien l'avouer lui colle les miquettes. Mais il ne compte pas se vanter de cette partie de son expérience de campeur.

Toutefois il redresse la tête quand un nom qui ne lui semble pas inconnu s'ajoute dans le fil de la conversation. Suspicieux, il fixe le druide, éprouvant de la difficulté à garder le silence quand ce dernier parle d'un homme portant le même nom que le cuisinier qui bosse au Pink Print. Charlie. Qui risque de parler de tout cela au boulot s'il lui venait aux oreilles ce qui est en train de se préparer s'il se fie aux dires du druide. Le visage soudainement blême de Richard se ferme complètement. Il se fige. Fixe le second canadien de l'assemblée d'un drôle d'air. Le colocataire de ce type au casier judiciaire loin d'être vierge, un ami de lycée de la cible de Richard. Dans ce trou paumé au milieu de la Californie, tout semble être lié. Et instinctivement, Richard se demande si Cormier ne pourrait pas se retrouver lui aussi, d'une manière ou d'une autre dans les affaires de l'ordure italienne.

Chez Richard, la paranoïa n'est jamais bien loin. Surtout depuis ces dernières années. Dents serrées, tendu comme un arc, il fixe le scientifique sans se gêner. Puis quand celui-ci laisse échapper un sanglot face au souvenir de ce jour où il a donné la mort, Dick revient sur terre immédiatement. Impossible qu'un type qui se met dans un pareil état ne soit un truand fricotant avec Amaro. Tout cela ne doit être que pure coïncidence. Imaginer le scientifique trempant dans le monde de la mafia touche à l'hérésie.

N'en pouvant plus de voir son compatriote dans un pareil état, Richard se lève soudainement, sans prêter attention au chat qui se téléporte après lui avoir feulé dessus. Visiblement peu heureux de constater que son nouveau coussin puisse se donner le droit de remuer sans lui demander au préalable une quelconque autorisation.

En deux enjambées, il est sur Alex, le redresse d'une poigne vive, avant de l'entourer entre ses bras. Il sent l'autre se tendre contre lui, se souvient qu'il lui a déjà dit auparavant qu'il n'était pas fan des contacts physiques. Mais le père de famille ne le relâche pas pour autant, se veut rassurant et sûr de lui quand d'une voix chaleureuse et posée il donne son avis. Tente d'apporter un peu de réconfort à l'autre, et cela sans qu'on est prit la peine de lui demander de prendre cette place.

-C'est normal de se sentir mal. Il faudra t'inquiéter si un jour ce n'est plus le cas. Ça montre que t'as une conscience et que t'es humain.

Ce serait son môme qu'il irait même pousser le vice jusqu'à lui coller un bec sur le front. Mais entre son collègue qui le dévisage et la mine crispée de l'homme qu'il tient toujours serré contre lui, il devine sans mal que ce serait doute pousser le bouchon un peu trop loin. Un éternel sourire franc aux lèvres, il finit par relâcher sa prise, sonne la fin de cette étreinte, donnant juste un dernier coup dans l'épaule du scientifique pour la forme. Quand le jeunot tressaute, c'est là que Dick se souvient que ce gars n'a pas un gabarit dans le même style que son ami Will, et que pour ce genre d'accolade il lui faudra désormais mesurer son enthousiasme avant de se mettre en action.

Alex se réinstalle sans un mot de plus sur le canapé, le chien revient aussitôt coller sa truffe sur ses genoux. Une mouche volerait dans la pièce, que ce serait plus bruyant que les deux avachis sur le sofa en pleine discussion. Dick ajoute son grain de sel, sentant qu'à présent on est prêt à l'écouter.

-Brian va se les cailler dans sa tente. Vu que vous êtes amis, je pensais que tu aurais pu au moins lui céder ton sofa. T'en as pas ?

Échange de regards. Alex a évidemment un canapé. Richard sourit, se contente de hausser les épaules face au refus d'obtempérer des deux autres. C'est finalement Brian qui lâche du bout des lèvres qu'ils ne sont pas vraiment amis. Chose qui fait doucement ricaner le père de famille, en tout cas jusqu’au moment où il comprend qu'on est pas en train de lui faire une blague.

-Les mecs, on va braver Crocochose ensemble. On est potes. C'est comme ça.

[...]

Il a fini par laisser les deux autres en plan, avec comme raison principale le fait d'avoir Troy à récupérer à l'école. Non sans leur avoir fourré ses coordonnées personnelles entre les mains et leur avoir fait jurer qu'ils le préviendraient dès qu'il y aurait du nouveau. Et ce qu'il soit midi ou minuit.









   

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MessageSujet: Re: Tabous et Cryptologie   Tabous et Cryptologie EmptyMar 24 Déc 2019 - 13:15


Tabous et Cryptologie


Feat : Alex et Richard



- Et quand est-ce que tu vas te reposer ?
- Et boule de poil va miauler sur la grosse erreur de la nature quand tu vas te faire becter ?
- Euh…

Logique imparable du druide. Richard n’a pas compris que je n’attends pas de Truc qu’il me prévienne de l’arrivée du monstre, ça c’est le job des plantes, mais il n’a pas tort sur le fond. Je me mords les lèvres et écarquille les yeux, tout penaud. Comme d’habitude, je fonce dans le tas sans réfléchir. Je me rends compte d’autre chose aussi : le côté suicidaire de mon idée.

Alex me propose de planter ma tente devant chez lui, de me tenir compagnie, me prendre la main pour que je ne me fasse pas engloutir par la connexion. C’est exactement de ça que j’ai besoin. Et c’est plus secure de laisser cette tâche à un humain qu’aux lubies d’un chat, même si je sais Truc être à mon écoute. N’avait-il pas surgi de nulle part, emmenant Machin avec lui pour me rejoindre dans le parc après que j’aie déraillé à cause de Therence. Je souris doucement, la proposition d’Alex me touche. J’avais perdu l’idée que quelqu’un pouvait s’inquiéter pour moi. Je fronce les sourcils lorsqu’il mentionne son colocataire. Je n’oublie pas que Crowley m’avait attaqué à coup de pelle à steak quand j’étais venu l’interroger pour le meurtre qui avait eu lieu non loin du restaurant où il travaillait à l’époque. Ce crime reste non élucidé et il reste à mes yeux le plus probable des coupables.

- Par contre, je ne pense pas qu’on devrait lui offrir de nous accompagner : son patron risquerait de me tenir pour responsable s’il lui arrivait la moindre égratignure. Et puis, je préfère que cette histoire reste discrète le plus possible. Charlie risque d’en parler au boulot, comme ils sont potes avant toutes choses. Et plus de gens seront au courant, plus la traque risque d’être ardue, non ? Et puis, Charlie ne tue pas.

Étonné, je scrute Alex. Il y croit vraiment à son pote innocent qui bosse pour le mafieux local ? « La victime a été démembrée avec l’habileté d’un boucher » avait noté le légiste sur son rapport. Il avait même précisé qu’un chirurgien ne s’y serait pas pris ainsi : le tueur avait préservé l’intégrité de la viande. Un boucher… ou un cuisinier. Crowley est réputé dans son métier. Puis Alex parle d’un artefact créé par Jansen. Je souris à l’évocation de mon frère de sang. Je manque d’éclater de rire quand Richard se lève pour lui faire une accolade virile. Il est évident que la sensibilité de mon collègue diffère de celle du druide ou de la mienne. Un silence passe et Richard me coupe dans mes pensées avec la délicatesse qui lui ressemble.

- Brian va se les cailler dans sa tente. Vu que vous êtes amis, je pensais que tu aurais pu au moins lui céder ton sofa. T'en as pas ?

Gêné, je lance un regard à Alex. Je ne permettrais pas de m’incruster chez lui. On ne se connaît pas et je sais qu’il n’aime pas trop les flics. Il n’a pas une belle image de mon métier.

- C’est que… en fait nous ne nous connaissons que par le biais de nos animaux de compagnie.

Truc, je ne sais pas, mais je suis certain que Machin aimerait bien revoir Civet. Et moi aussi. Avant de le croiser à la clinique vétérinaire, je n’imaginais pas qu’un lapin puisse être affectueux.

- Les mecs, on va braver Crocochose ensemble. On est potes. C'est comme ça.

Je sais de quoi il parle, cette fraternité qui se lie dans le danger, l’instinct grégaire. Je l’ai déjà vécu dans la Navy. Ce moment où on met de côté nos différences pour faire bloc. Seulement Alex est aux antipodes d’un militaire. Vivre au milieu de la forêt ne lui coûte pas tant que ça en apparence, même s’il a hérité de la charge de son père.

Nous nous mettons d’accord pour nous contacter et Richard nous laisse pour aller récupérer son fils. Il est parti comme une tornade, ne nous laissant pas le temps de nous relever du canapé où Machin nous a pris en otage. Truc grimpe sur mes genoux.

- La tente dans ta cour ça me va hein. J’ai connu bien pire comme planque. Mais c’est vrai que tu risques d’avoir froid si tu restes avec moi.

Un Canadien est en principe habitué à avoir froid. Mais Alex a passé beaucoup de temps aux USA et notamment à Phoenix où il fait plutôt très chaud.

(…)

Je gare ma voiture à côté de celle d’Alex. Machin et Truc jaillissent derrière moi avec une joie débordante. Ils ont déjà fait trois fois le tour de la cabane quand je ferme le coffre après avoir sorti mes affaires(*). Je prends le temps de regarder autour de moi. L’endroit est calme et paisible. Comme l’avait affirmé Alex, je doute que des créatures passent dans les environs. Machin se prend pour un chien limier et pousse un tas de feuilles, la truffe collée au sol. Du coin de l’œil, il me semble voir bouger un rideau. Je m’avance vers le perron et lève la main pour frapper. La porte s’ouvre avant que je ne la touche.

- Machin m’a fait une scène quand il a compris que j’emmènerai que Truc… J’espère que ça ne dérange pas.

La boule de poil se moque des civilités et file entre mes jambes et celles d’Alex pour aller explorer ce nouvel univers. J’aimerais dire quelque chose d’à-propos sur l’éducation du chien, la vacuité de son maître.

- Désolé.

(*):

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MessageSujet: Re: Tabous et Cryptologie   Tabous et Cryptologie EmptyDim 29 Déc 2019 - 0:38



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Feat. Brian O'Conner & Richard Turner







Une fois n’était pas coutume, les deux canadiens firent front commun face aux tentatives suicidaires de Brian. Chacun à leur manière; chacun avec leur argument propre. Ce que le manitobain ne disait pas, c’était qu’il n’était pas mécontent d’avoir trouvé un flic honnête dans ce monde de dépravation. Les gens intègres -surtout les flics- semblaient plus rares que de la neige en juillet. Et lorsqu’on mettait la main sur ce type de joyau, il fallait être un peu imbécile pour le laisser filer.  Certes, le Shérif était un homme honnête et possédait de belles valeurs, mais Alex et lui avaient également une dent l’un contre l’autre pour des raisons aussi personnelles que désuètes et ridicules.  Mais tant qu’on lui tiendrait rigueur de telles choses, Alex comptait répondre avec la même froideur qu’on lui réservait.

Quant à Richard, le traître venait de se retourner contre Alex et de saper son plan comme on poignardait un gamin dans le dos.  Le druide grommela à voix basse qu’il n’y avait pas de bêtes affamées dans sa cour, mais se garda de mentionner qu’avec le bon équipement, même si la température descendait autour de cinq ou dix degrés, ils seraient suffisamment confortables pour dormir à l’extérieur.

Il fallut un moment, par la suite, pour qu’Alex ne réalise le changement dans les regards braqués sur lui alors qu’il parlait de son colocataire.  Pris d’un doute, il tenta de rembobiner sa cassette mentale pour savoir s’il avait nommé Charlie ou non quelques instants plus tôt.  Trop anxieux à l’idée d’avoir commis une bourde, il ne parvint évidemment pas à retourner mentalement à la recherche de ses paroles passées, et le laborantin n’aimait ni le regard inquisiteur ni celui, plus proche de la déception, qui le fixaient.  Heureusement, le regard azuré se fit rapidement plus léger, avec la mention du dru qu’ils appréciaient tous les deux. Il s’y cramponna, y trouvant un peu plus le courage de raconter les mots qu’il débitait comme un exutoire cathartique de ce mauvais souvenir.  Il ne remarqua pas le regard scrutateur perdre en méfiance pour se faire plus tendre, presque paternel, et sursauta au feulement du chat.  Puis, surpris de se faire saisir par l’aîné des trentenaires, Alex en perdit la parole.  Un sourcil dubitatif héla le secours de Brian, qui semblait préférer grimacer dans une tentative vaine de cacher son amusement, alors que tous les muscles du laborantin semblèrent vouloir se crisper avec l’harmonie d’un orchestre national. Le scientifique émit un drôle de son, à mi-chemin entre le borborygme et le râclement de gorge. Il s’était retrouvé avec la clavicule du géant sous les cordes vocales, et en un réflexe salvateur, recula son crâne pour mieux recevoir l’accolade de celui qui semblait se croire dans un vestiaire de hockey.  Et malgré tout l’orgeuil du Cormier, il devait bien admettre que, une fois la surprise initiale passée, et en faisant fi du fait que cinquante pourcent de sa surface corporelle était en contact avec un inconnu, les paroles du poulet surent se faire apaisantes. Si tant est qu’Alex, qui avait initialement rendu l’étreinte avec retenue, tapotant le dos avec un malaise apparent, posa une seconde ses mains contre les omoplates de son compatriotes et, du bout des doigts -littéralement, il ne pressa que le gras au bout de ceux-ci contre le vêtement de Richard-, serra légèrement, timidement, le policier en guise de réconfort autant que de remerciement.  Ce fut le moment que choisit Dick pour rendre à Alex sa liberté.

Comme étourdi et perdu suite à cette démonstration affectueuse impromptue, Alex vacilla en voulant rejoindre son siège auprès du bien moins téméraire policier, mais fut intercepté dans sa course par la main de l’agent Turner sur son épaule, qui surprit Alex.  Le druide sursauta et dévia d’un pas de son trajet, le temps de retrouver son équilibre, avant de retourner sur le canapé en s’efforçant de ne pas paraître trop précipité.  Sauvé par Machin, Alex se mit à câliner le chien qui lui sauvait la mise et lui permettait d’éviter le regard de ses complices, sans réaliser le silence désormais ambiant.  Ce fut le Saint Martyr qui rompit le silence comme d’autres rompent du pain.  Il revint à la charge sur la température nocturne, au grand dam du druide, et proposa plutôt de faire camper Brian sur le canapé.  L’idée était certes plus sécuritaire vis-à-vis des supposés dangers de se retrouver à l’extérieur, mais Alex craignait qu’il ne soit trop facile de perdre le contact et il ne comptait même pas envisager la possibilité de partager le divan en s’y entassant pour la nuit.  Brian était plus frileux encore que le druide, quand il était question de contacts physiques. Les deux prudes s’échangèrent un regard et répondirent plus ou moins simultanément aux questions du doyen.

-Ben oui, c’est sûr.  Y’en a même deux, mais...

Alex ignorait ce qui devait suivre ce mais.  Il ne savait pas comment ils pourraient bien organiser le tout pour être à la fois confortables et certains de ne pas laisser Brian devenir un légume.  Le laborantin se renfrogna, préférant toujours son idée de tente à celle du canapé.  Ce n’était pas parce que Dick avait été malchanceux une fois que le camping devrait être interdit à vie à l’humanité entière, après tout!  Brian semblait avoir buté sur un autre terme et sa réponse fit lever le sourcil d’Alex.  Effectivement, ils se connaissaient fort peu, et seulement grâce à leurs animaux brillamment nommés.  Toutefois, Alex commençait à avoir un aperçu suffisant de la personnalité du policier pour piler sur ses principes et l’inviter à la maison, peut-être même pour tenir tête à un certain ours si celui-ci se mettait à râler.

La conclusion simple de Richard laissa au druide l’impression qu’il venait de tomber des nues.  D’où sortait ce mec et comment les choses pouvaient-elles toujours lui sembler si faciles?  C’était à en croire qu’il avait presque une logique infantine et que la complexité de la vie lui passait six pieds au-dessus de la tête.  Et surtout, Alex aurait largement préféré qu’on lui laisse déterminer par lui-même qui étaient ou non ses amis plutôt que de se le faire imposer.  Ennemi commun ou non, c’était de son indépendance et de son choix personnel qu’il s’agissait. Surtout que, à ses yeux, on n’avait pas besoin d’être copains pour être alliés, en somme.  Le trentenaire réalisa soudainement l’heure qu’il était et disparu en coup de vent, inquiétant Alex quant à son propre emploi du temps et éventuel retard ailleurs.  Ce n’était évidemment pas le cas, et le duo de timides se retrouva en sandwich entre le canapé de Brian et sa ménagerie.


- La tente dans ta cour ça me va hein. J’ai connu bien pire comme planque. Mais c’est vrai que tu risques d’avoir froid si tu restes avec moi.

-Ne t’en fais pas pour moi. Je pense que mon père prévoyait une nouvelle période glaciaire. Il y a assez de sacs de couchage et de couvertes pour un village entier. Après, il a pas tort que c’est pas au top, niveau hospitalité.  J’ai pas trop l’habitude, j’imagine. Puis même si t’es habitué à pire comme planques, j’suis pas obligé de battre de nouveaux records.

Alex offrit un sourire en filigrane d’excuses, sans trop comprendre pourquoi il sentait la chaleur rougir le lobe de ses oreilles. Truc choisit ce moment pour sauter des genoux de Brian et s’étirer longuement au milieu de salon, ce qui sembla inciter Machin à l’y rejoindre et le poursuivre dans un jeu dont ils semblaient avoir l’habitude.  Le druide les observa un instant, un sourire absent sur le visage, avant de se lever à son tour pour prendre son congé.

-Bon… Ben, je devrais sûrement y aller aussi.  Je veux pas te déranger plus longtemps; j’ai des courses à faire, tout ça. Bonne journée, Brian.

Alex fit un pas en avant pour tendre sa main à l’occupant des lieux, puis se ravisa en se souvenant de son appréhension des contacts physiques et se contenta plutôt de se laisser raccompagner à la porte où il offrit un simple salut de la main, sourire en prime, comme au revoir.


***


On ne pouvait pas dire que l’ambiance était géniale à la cabane.  Charlie n’était pas chaud à l’idée de recevoir un flic à la maison.  Pour la nuit. Possiblement plusieurs fois. Et lorsque l’identité du policier fut dévoilée, Alex eut la malchance d’apprendre qu’il y avait un passif entre les deux surnaturels.  Il savait déjà que Beacon Hills était une petite ville, mais quelles étaient les chances que Brian ait eu à enquêter sur Charlie? Le druide finit par comprendre que son taciturne coloc s’était refermé comme une huître car il considérait le geste du biochimiste comme de la haute trahison.

-On n’arrivait pas à se sentir non plus à une époque, mais on s’est donné une chance de se prouver et maintenant on est de super bons potes. Je veux laisser une chance au coureur.  Une seule, et s’il donne raisons à nos sentiments à l’égard des flics, ça finit directement là, promis.  Charlie grogna, approuvant à rebours le marché, mais la partie n’était pas gagnée d’avance. Il ronchonnait à présent qu’Alex n’avait pas besoin de l’aide d’un flic puisqu’il l’avait lui.  Le druide tenta quelques arguments boiteux, laissant sous-entendre qu’il préférait ne pas mettre Charlie en danger, mais joua finalement sa carte maîtresse à travers le personnage du sicilien.  L’ours mécontent abdiqua et il fallut au laborantin beaucoup d’efforts et de patience pour retrouver son coloc jovial.  Jusqu’au jour où Brian devait arriver et que Charlie s’informa de ce qu’ils comptaient faire.  Lorsque Alex mentionna son intention de dormir sous la tente, à la belle étoile, pour faciliter le contact de Brian avec la végétation, l’ours balança tout bonnement que ça lui rappelait une scène d’un film romantique que Jenny les avait tous deux forcé à regarder avec elle.

Cette fois, c’est Alex qui grogna.  Il avait déjà changé d’idées un nombre incalculable de fois, en avait avisé Brian à quelques reprises.  Il l’informa une dernière fois, par SMS, du changement imprévu : l’option canapé serait retenue, suite à une lumière nouvelle apportée par Charlie.

«Ton copain est là», se gaussa Charlie en éteignant le téléviseur.  Alex fila à la fenêtre et vit que l’ouïe de l’ours ne lui avait pas mentie.  Il se précipita ensuite sur la porte d’entrée pour l’ouvrir en aplatissant ses cheveux du plat de la main.

-Salut! fit Alex avec un enthousiasme qui tentait de cacher son énervement envers son coloc.  Aussitôt, Brian s’excusa d’avoir emmené un compagnon supplémentaire, qui leur fila entre les jambes à la découverte de la maisonnée.  Alex se contenta de hausser les épaules au mot d’excuses, un sourire sincère aux lèvres.

-Il n’y a pas de mal, pis ça fera plaisir à Civet aussi.  Donne-moi un de tes sacs, on va poser ça au salon.

Salon qui était également la pièce principale dans laquelle ils entrèrent directement, pour trouver Charlie en train de jouer avec Machin.  Alex sentit son rythme cardiaque s’accélérer, car il craignait un incident diplomatique.  Charlie n’était-il pas supposé être dans sa grotte?  L’ours se releva de toute sa hauteur et se contenta d’un commentaire sur le canidé en guise de salutations envers le policier, puis il fila dans son antre, non sans un dernier commentaire railleur.

«Sympa, ton chien.  Je vous laisse entre vous, vous avez assez de chaperons comme ça.»

Blême de colère, ou de honte, Alex n’osa pas immédiatement regarder Brian.  D’abord, il songea qu’il devrait avoir une discussion avec Charlie, sur les commentaires à faire ou non devant d’autres personnes, puis il s’élança à la cuisine pour chercher un infuseur à thé déjà rempli d’herbes.

-Désolé pour mon coloc.  J’ai préparé un mélange d’herbes que Mafdet m’avait conseillé il y a longtemps.  Parfait pour ouvrir l’esprit et entrer en communion avec le monde autour, ce genre de choses. Pour méditer, dans le fond.  Tu pourras le boire quand tu seras près à commencer.

Machin avait trouvé Civet qui était sorti de sa cachette et, sur ses pattes arrière, s’approchait doucement du chiot, jusqu’à ce qu’ils soient suffisamment à proximité pour se sentir la truffe l’un de l’autre. Truc disparaissait et réapparaissait à travers la pièce principale, visiblement à la recherche de l’endroit idéal pour faire la sieste, offrant le meilleur ratio confort versus lumière directe du soleil. De temps à autres, il venait se frotter contre l’une des quatre jambes humaines de la pièce.  Lorsque Alex osa relever les yeux vers Brian, il lui exposa le plan auquel il avait réfléchi.

-Soit on peut s’asseoir sur un des canapés et je te surveille pendant que tu fais ton truc, soit si tu préfères t’étendre pour pas risquer de chuter, je vais coller l’autre sofa juste devant pour veiller sur toi pareil.  Et au cas où je m’endors, j’ai penser qu’on pourrait s’attacher ensemble, genre par les chevilles. Faudra juste rouler nos pantalons un peu. Ça suffirait comme mise à la terre? Et si jamais ça ne marche pas, j'ai sorti tout le matériel de camping dans ma chambre, au cas où!

Alex pointa une pile de couvertures proprement pliées, sur laquelle trônait une ceinture de cuir.  Alex la saisit, cherchant comment expliquer que c’était la meilleure option à laquelle il avait pensé pour les attacher ensemble.  Parce que les idées de Charlie, telles que de mettre chacun une jambe dans celles d’un boxer, n’avaient été bonnes qu’à faire fâcher le druide qui ne voyait pas le comique de la situation.

C’est en refaisant face à Brian qu’Alex réalisa qu’il avait peut-être été un peu trop direct et avait définitivement sauter trop rapidement dans le vif du sujet. Rougissant jusqu’aux sourcils, Alex fit un petit sourire penaud.

-Ouais… Désolé! On pourra commencer quand tu seras prêt, mais je veux pas non plus te presser : on a toute la soirée.  Tu veux quelque chose à grignoter ou à boire, déjà?

Merci à son colocataire qui avait à la fois la panse creuse et était cuisinier, Alex savait son réfrigérateur rempli de victuailles, tout comme son garde-manger.

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MessageSujet: Re: Tabous et Cryptologie   Tabous et Cryptologie EmptyJeu 2 Jan 2020 - 14:49


Tabous et Cryptologie


Feat : Alex et Richard



Alex avait plusieurs fois changé d’avis sur l’endroit où j’allais m’installer. Dehors, dedans, dehors. Un ultime SMS, m’avait offert le canapé de son salon. Par précaution, j’avais tout de même glissé mes affaires de camping dans le coffre. J’aime être prévoyant, non que je juge les hésitations de celui qui est mon ami dans l’adversité, si j’en crois mon collègue. L’idée me convient, le druide n’est pas parfait, vu qu’il héberge un probable criminel, mais je doute que Crowley se soit vanté de ses exploits auprès de lui. Alex me semble être un homme honorable et sportif. Je n’apprécie pas trop les gens qui restent collés dans leur canapé.

Il ne s’offusque pas que j’aie amené Machin avec moi et me propose d’emporter mon fatras dans le salon. Je me fige à l’entrée en découvrant Crowley. Le cuisinier joue avec mon innocent compagnon à quatre pattes. Machin est à la fête inconscient du danger. Non que j’aie les preuves que l’ours maltraite aussi les animaux, mais quand on trempe dans des affaires suspectes…

- Sympa, ton chien. Je vous laisse entre vous, vous avez assez de chaperons comme ça.

Chaperons ?! Je sens une bouffée de chaleur envahir mon visage. Pourquoi dit-il cela ? Que lui a raconté Alex ? Je jette un œil au druide, si moi je suis rouge, lui il est pâle comme un linge. Je le regarde sous un nouveau jour. Jusque-là, il était Alex Cormier, druide et Canadien de nationalité. Là, il est simplement Alex qui blêmit devant les propos à connotation graveleuse de son colocataire. J’ai un doute sur qui de nous deux, dans l’esprit de Crowley, pourrait avoir un comportement non approprié. Si je ne m’exhibais pas avec Jordan lors des derniers mois passés ensemble, je ne cachais pas la nature de notre relation. Le simple fait qu’il avait emménagé chez moi était pour moi une preuve suffisante.

- Désolé pour mon coloc. J’ai préparé un mélange d’herbes que Mafdet m’avait conseillé il y a longtemps. Parfait pour ouvrir l’esprit et entrer en communion avec le monde autour, ce genre de choses. Pour méditer, dans le fond. Tu pourras le boire quand tu seras prêt à commencer.
- Je… OK. Merci.

Je pose mon sac dans un coin où cela ne gêne pas. Il contient surtout des affaires de rechanges et mon nécessaire de toilette avec deux ou trois bricoles, comme un peu de terre prise au pied de mes rosiers, celle-là même contaminée par le sang de Jansen. Je me suis dit que dans le cas où j’aie du mal, cette terre végétale pourrait m’aider. Je me rassure en voyant Civet sortir de sa cachette et tenter de faire ami-ami avec Machin. Un homme qui possède un lapin en animal de compagnie ne peut pas avoir de mauvaises intentions. Puis si je suis reçu à l’intérieur de la cabane d’Alex, c’est un peu à cause de mon collègue qui lui a forcé la main avec une morale un poil élémentaire. J’observe les lieux avec un peu plus de curiosité. La pièce témoigne d’un long passé avec des objets qui se sont entassés là au fil du temps. C’est une pièce qui sert à tout, mais je lui trouve un caractère chaleureux et apaisant.

- Soit on peut s’asseoir sur un des canapés et je te surveille pendant que tu fais ton truc, soit si tu préfères t’étendre pour pas risquer de chuter, je vais coller l’autre sofa juste devant pour veiller sur toi pareil.  

Mon « truc ». J’ai l’impression d’être ramené à un phénomène de foire, un magicien qui amuse la galerie. C’est vrai qu’aux yeux d’un druide, mon don doit sembler bien moins noble devant les capacités surnaturelles des garous. Moins mystique. Une simple évolution de l’homme, un simple atout comme être fort en math. Je suis doué pour remuer la poussière et causer aux pâquerettes. Je soupire silencieusement, je fais vraiment bête de foire et Alex n’y est pour rien.

- Et au cas où je m’endors, j’ai pensé qu’on pourrait s’attacher ensemble, genre par les chevilles.

Je me fige, mon cœur a raté un battement. Je tente de me raisonner. Alex est un mec gentil de nature. Il ne peut pas être aussi fourbe que ce salop de capitaine Marvin.

- Faudra juste rouler nos pantalons un peu. Ça suffirait comme mise à la terre ? Et si jamais ça ne marche pas, j'ai sorti tout le matériel de camping dans ma chambre, au cas où !

Je ne l’écoute plus, mais je perçois tout de même le mot chambre au milieu d’un bourdonnement de mots. Mon oxygène se raréfie, la crise de panique arrive. Mon ventre se creuse. Puis, une terreur sans nom me terrasse, quand Alex se saisit d’une ceinture de cuir avec l’idée plus qu’évidente de m’attacher avec.

- Ouais… Désolé ! On pourra commencer quand tu seras prêt, mais je veux pas non plus te presser : on a toute la soirée. Tu veux quelque chose à grignoter ou à boire, déjà ?

Et la boisson qu’il a dit avoir préparée ? « Parfait pour ouvrir l’esprit et entrer en communion avec le monde autour. » Parfait pour annihiler mon libre arbitre ! Comme la drogue que l’autre connard avait mise dans mon verre. Je recule d’un pas, puis deux. Je transpose, me force à croire que je me fais des idées, que cela ne peut pas recommencer, que c’est juste une association malheureuse que mon inconscient se plaît à me balancer mon pire cauchemar en pleine figure ! Mais j’avais fait confiance à Marvin, et n’avais pas voulu écouter les avertissements voilés d’un subalterne. Je recule encore, incapable de maîtriser ma terreur, mes mollets heurtent le rebord du sofa, je tombe assis en complète panique, le souffle court. Un courant d’air se forme au sol. Mon don s’est activé. La dernière fois dans le bar avec Therence, les gens ont cru à un tremblement de terre. Je dois arrêter ça avant de provoquer une catastrophe. Mais le visage de Marvin se superpose à celui d’Alex qui tient toujours la ceinture. Tout me revient d’un bloc : le fond de cale, le lit en ferraille, les liens qui m’y maintenaient attaché, la drogue qu’il me faisait boire pour que je me débatte moins.

Je vois le visage de Marvin se décomposer. Non, c’est Alex. Il a lâché la ceinture d’une façon qui me laisse peu de doutes : il ne voulait pas mal faire. Enfin, je crois. Je ne sais plus quoi penser depuis les allusions de Crowley, la réaction d’Alex. J’en ai assez de ces crises de paniques, de mon manque de confiance, de ne pas assumer, m’assumer. Ma rupture, si on peut appeler ça autrement qu’une histoire qui tourne en eau de boudin, est trop récente pour que j’aie seulement pensé à chercher quelqu’un d’autre. Mais en dehors de toutes projections ou attentes, je suis bien obligé de reconnaître que je trouve Alex plutôt pas mal et intéressant. Rassurant, sauf quand il tient une ceinture de cuir. Un peu plus grand que moi, une carrure honorable, une vie qui me semble simple dans le bon sens du terme et d’une grande gentillesse. La nature est apaisée autour de sa maison. Je m’accroche à ça. Devant moi, c’est mon hôte qui recommence à pâlir. Depuis combien de temps je ne dis rien ? Je lui dois quelques explications, pour m’excuser, et qu’il ne se sente pas en faute. M’accueillir chez lui n’était pas un vrai choix de sa part, mais plus un acte poussé par la culpabilité qu’avait distillée Richard.

- Désolé. Ça m’a rappelé un mauvais souvenir. Une… agression que j’ai subie et qui m’a laissé un traumatisme que j’ai du mal à gérer parfois. La mémoire est traître…

Je regarde mes pieds, pas fier de moi. Je dois parler, paraître plus normal. Je ne veux pas gâcher ce que Richard a initié avec une touchante maladresse.

- Jordan avait réussi à me sortir de ça, mais depuis notre… c’est revenu au galop. C'est pour ça que je fonce dans le boulot, ça m'évite de penser.

J’ose lever le nez et adresser un faible sourire à Alex.

- Ça va aller, je me suis repris. Désolé. Tu as fait tous ces efforts pour m’être agréable. C’est gentil. Merci beaucoup. Je veux bien boire la préparation que tu as préparée, une double dose. J’en ai sérieusement besoin.

Je fais une grimace, je me sens idiot. Je l’ai mis mal à l’aise, alors qu’il n’était déjà pas bien assuré avec mon intrusion chez lui.

- Je n’ai pas besoin que nous ayons un contact permanent, juste que tu me remues un peu pour vérifier que j’arrive à « revenir ». Et on peut mettre une alarme toutes les vingt minutes au cas où tu t’endormes.

J’ai l’impression de rassurer Alex en lui disant que nous n’avons pas besoin de rester collés toute la nuit.

- Merci d’accueillir le boulet que je suis.

Je regarde le canapé, la fenêtre non loin.

- Je m’allongerai, cela sera plus confortable.

Je me relève et prends un sac dans mes affaires. C’est un sachet de congélation qui ferme avec une glissière.

- C’est une terre un peu particulière. Jansen avait saigné à cet endroit. Depuis, les roses sont comme vivants. De vrais chiens de garde qui me protègent. Un chiot idiot, un chat qui se téléporte et des rosiers possessifs, c’est vraiment sympa de ta part d’accueillir un mec comme moi. Et flic par-dessus le marché.

Je tente une pointe d’humour pour réchauffer le froid que j’ai créé. Avec ce que Richard m’a dit des collègues de Sacramento et cet entrain vécu lors de la traque à la bête, j’ai de moins en moins envie de partir. Je devrais laisser Truc et Machin, mettre la maison en location… Je dois me déplacer sur place pour mon inscription à l’école de police, j’irai faire un tour dans l’ancien service de Dick et me déciderai là-bas.

(…)

Le breuvage n’est pas mauvais, comme une infusion. Alex a ouvert la fenêtre, nous nous faisons face, chacun sur son bout de canapé, un plaid sur les épaules.

- J’ai lancé un « appel ». Quand c’est calme, la communication est plus longue à s’établir. La flore vit au présent et a du mal à s’inquiéter pour un danger futur.

Je tente de faire oublier la mauvaise impression que j’ai pu offrir, de donner de moi une autre image que flic ou mec traumatisé. Le doux murmure de la forêt est apaisant, difficile de croire qu’un danger létal erre entre ses troncs. Je souris amusé. Alex me questionne du regard.

- J’ai capté des bribes de ton jardin. Une certaine chatte ne semble pas être la bienvenue. Elle semble se rouler un peu partout et écraser les jeunes pousses. Ce n’est pas dit comme ça, car les plantes n’y voient pas un acte prémédité.

Le silence retombe, pas forcément gênant quand on ne s’oblige pas à devoir dire quelque chose. La communication avec Alex n’est pas qu’orale. Après mes explications et mes excuses acceptées, je crois qu’on a trouvé un mode de côtoiement qui nous convient coloré de pudeur personnelle et d’engouement subit sur un sujet donné. Mafdet est un point commun qui semble faire l’unanimité entre nous.

- Richard est courageux de l’avoir comme copine. C’est une belle femme, mais elle a un sacré caractère. Tu n’en baves pas trop au lycée ?

Au poste de police, Jordan m’avait appris à me méfier « du chat qui mate dans le vestiaire et aux douches ».

© Fiche par Mafdet Mahes


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Alex Cormier

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MessageSujet: Re: Tabous et Cryptologie   Tabous et Cryptologie EmptyDim 5 Jan 2020 - 16:58



Tabous et Cryptologie


Feat. Brian O'Conner & Richard Turner






Ce fut un peu trop tard qu’Alex réalisa qu’il avait peut-être commis une bévue, dit quelque chose qu’il ne fallait pas. Ce qu’il avait d’abord prit comme de la surprise dans le regard de Brian, et qu’il avait associée au niveau d’organisation dont le laborantin croyait avoir fait preuve, se transforma bien rapidement en une expression qui n’avait pas une once de positif alors qu’il terminait sur sa lancée, offrant boisson et collation tel que sa mère lui avait toujours dit qu’un bon hôte se devait de le faire.

Les sourcils du druide tressautèrent en une position de surprise pour ensuite passer, par petits spasmes incontrôlables, de l’interrogation à la confusion ainsi qu’à l’inquiétude, avec de brèves pauses en positions de  remords et de remise en question.  Le sympathique policier reculait, comme s’il voyait derrière Alex – ou pire, en lui – quelque chose d’effrayant. Le clignotement des sourcils, comme une loterie vidéo, ralentit pour se figer en un froncement soucieux.  Alex voulut tendre les bras vers Brian dans un geste rassurant, mais celui-ci trébucha contre le sofa et y chut. Le druide n’eut que le temps d’entrevoir le désarroi sur le visage de son nouvel ami qu’une bouffé d’air se formait à ses pieds, menaçante.  Par réflexe, le biochimiste se recula à son tour avant de ne se retrouver face à un mur de vent.  La ceinture se retrouva au sol sans même qu’Alex n’ait besoin d’y réfléchir.

La crainte s’était cristallisée sur le visage du conseiller surnaturel.  Alors que sur le sofa devant lui, Brian semblait vivre le désespoir d’une noyade, Alex parvint à s’asseoir sur le second canapé.  Il ne savait pas ce qu’il craignait le plus : une nouvelle offensive du mentaliste, d’avoir commis une bêtise, ou d’avoir une fois de plus compromis une amitié naissante.  Prenant une profonde inspiration, Alex prit sur lui de ne pas sombrer dans la torpeur pour lever doucement ses paumes. Cette fois, comme deux chenilles velues, les sourcils d’Alex se trémoussèrent légèrement, à la manière d’un chat qui roule sur son flanc, pour passer de la frayeur à la compassion.  Dans une gestuelle qui se voulait apaisante autant que réconfortante, le druide levait toujours tranquillement les paumes, sans réaliser la présence des plaques rouges à l’arrière de ses mains ou la froideur de celles-ci.  Incapable de forcer un sourire avenant dans ces circonstances, il se contenta de murmurer doucement, la voix aussi blême que ses joues.

-C’est moi, Brian.  Tout va bien.  Je suis désolé. Je voulais pas te submerger.  Brian?  Tout va bien aller. On peut reporter l’expérience, si tu préfères. Tout va bien, Brian...

Incapable de trouver la bonne formule pour sortir le généreux gaillard de son mutisme, Alex tentait de se montrer encourageant sans être ni trop assertif, ni paternaliste.  Son regard regagna du pétillant dès le premier mot de Brian.  Les commissures des lèvres canadiennes s’étirèrent brièvement, en devinant le plus gros de l’orage passé, mais l’air d’Alex s’assombrit aussitôt. De quel type d’agression parlait-il?  Avait-il seulement cru Alex capable d’une telle chose?  Le druide se redressa involontairement sur son siège, mettant inconsciemment de la distance entre l’accusation que sa fibre susceptible ressentait et lui-même, heurté à cette idée.  Pire encore toutefois que cette impression d’avoir passé pour un potentiel agresseur, il y avait ce tiraillement, de son plexus solaire jusqu’au nombril, comme si sa chair n’était qu’un corset sur lequel on forçait pour le rétrécir et le refermer. Quelque chose qui ressemblait à de la naïveté venait de voler en éclats à l’intérieur du canadien. Certes, il avait conscience que des gens étaient agressés, sans égard de leur sexe, genre, statut social, appartenance ethnique ou religieuse, ou quoi que ce soit d’autre.  Néanmoins, la nuance entre savoir et réaliser prenait ici toute son importance et agissait comme un gouffre dans sa compréhension du monde.  Si même un homme tel que Brian pouvait devenir une victime… Alex réalisait avec une clarté éblouissante les privilèges de son existence, qu’elle ait été sous les jupons militaires de sa mère ou l’érémitisme bourru de son père.  La chance de son parcours, en somme.  Une pluie de Pourquoi? et de Comment? se bousculait dans son esprit, manifestation de son incapacité à comprendre ce qui pouvait pousser quelqu’un à agir de la sorte envers autrui.

-Je suis désolé fit-il d’une voix blanche, mais sincère.  Désolé de lui avoir rappelé ce traumatisme.  Désolé d’apprendre cette sordide histoire. Désolé qu’elle ait même eu lieu. Désolé que des ordures ne peuplent le monde. Désolé pour tout, franchement.  Le druide parvint tout de même à retenir son flot interminable de paroles, dont il avait le secret, et avorta de la même manière le geste de son bras qui s’était tendu et vint plutôt taper du plat de la main son propre genou.  Brian n’avait probablement pas besoin, en ce moment, d’entendre des mots maladroitement dissonants, ou de pathétiques tentatives de réconfort physique.

-Je suis là, si tu veux en parler. N’importe quand. Ajouta-t-il d’un souffle honnête.

Même un cancre de la sociabilité comme Alex comprendrait que Brian avait besoin d’une oreille attentive, d’une présence amicale qui ne le jugerait pas. Et il faisait tout en son possible pour n’être que cela.  Ni un scientifique, ni un druide; ni un canado-américain ou un amoureux de la nature, il tentait simplement, humblement, de prétendre être un ami à peu près correct.  Il regardait Brian sans insistance, bien que celui-ci semblait préférer courber l’échine et regarder le sol, dans une attitude qu’Alex connaissait trop bien pour ne pas y trouver une apparence de honte.  Brian mentionna Jordan sans oser nommer leur rupture, ainsi que son boulot en bouée de sauvetage. C’était compréhensible, et commun.  Même Alex ne pouvait pas vraiment juger sur ce point, considérant son propre horaire. Malgré ses dangers, se lancer à corps perdu dans le boulot restait certainement plus sain que de tomber dans l’alcool ou d’autres drogues. Et c’était mieux vu en société.  Une société qui, malheureusement, ne laissait que trop peu d’alternatives aux hommes vivant ce type de difficultés.  Entre la stigmatisation et le manque d’éducation, il était souvent aussi difficile de demander de l’aide que de n’en recevoir, et ces pauvres âmes courraient ensuite vers l’épuisement professionnel ou la dépression.  C’était comme de tomber de Charybde en Scylla, tout en conservant Charybde sur les talons.

Par automatisme, Alex renvoya un sourire soulagé à celui que Brian lui fit, et ses yeux se rétrécirent légèrement lorsqu’il demanda une double dose de concoction. Le druide se contenta de répondre avec un léger amusement, sa posture redevenant doucement plus naturelle.

-On va commencer par vérifier si la dose simple suffit ou non...

Non seulement c’était tout ce qu’il avait préparé, mais Alex n’était pas non plus enclin à l’automédication.  "La dose fait le poison", comme le répétaient souvent les professeurs de la fac. De surcroît, si cela ne lui suffisait pas déjà, il voyait passer suffisamment d’échantillons à l’hôpital pour avoir une confirmation de ce concept, et pour renforcer sa position personnelle sur le sujet.

Si, lorsque Brian avoua ne pas avoir besoin d’un contact permanent, le prude laborantin éprouva un soulagement tel qu’il sentit ses épaules se relâcher, il fut d’autant plus apaisé de savoir que la fréquence à laquelle il devrait assurer le contact avec l’esprit de Brian était relativement faible.  Il risquait moins de fauter ainsi.  Et l’idée de l’alarme tenait d’un génie et d’un pragmatisme terre-à-terre qui manquait parfois – souvent – au scientifique. S’il fallait en croire ce qu’il entendait au sujet de ses collègues, c’était un trait assez étrangement commun dans leur domaine.

Alex songea toutefois régler son alarme aux quinze minutes, plutôt.  N’y avait-il pas un adage qu’il pourrait massacrer à ce propos?  Quelque chose sur la prudence qui serait mère de la sûreté, par exemple.  Puis, il préférait ne pas perdre Brian pour quelque chose d’aussi stupide que de la négligence de sa part. Certes, il serait submergé de remords, mais surtout, il n’avait pas envie de perdre un ami de ce prometteur acabit.  De plus, il ne serait pas mécontent d’éviter d’avoir à annoncer au shérif que l’un de ses meilleurs subalterne s’était retrouvé légume par sa faute, ni de devoir affronter les réprimandes de l’agent Turner.

-T’es pas un boulet du tout, fais-t’en pas.  Et même si tu l’étais un p’tit peu, je te jure qu’il y a pire sous ce toît.

Alex sourit de nouveau, persuadé qu’il était évident qu’il parlait de lui-même.  La présence de son colocataire lui échappait, et de toute manière la nature-même du manitobain tendait à réduire les vices de toutes personnes de son entourage à l’exception de lui-même, qu’il plaçait plutôt sous le microscope. Quant à savoir la position que privilégierait l’ex-marine, Alex se contenta de signaler d’un geste de la tête qu’il avait bien reçu l’information. Brian était bien assez grand pour se gérer lui-même, et Alex s’ajusterait, simplement.  Après tout, la vigie était définitivement le rôle le plus facile des deux.

La normalité semblait décidée de reprendre ses titres entre les deux hommes dans le salon et cela transparaissait dans leur conversation.  Pour autant qu’on pouvait considérer des rosiers protecteurs ou un chaton téléporteur comme un standard de ce qui pouvait être normal.  À la boutade sur la profession de son invité, Alex fit mine de grimacer, amusé.

-Le reste ça passe encore, mais ça! Je dois être fiévreux! plaisanta-t-il en retour, alors qu’il connaissait la véritable réponse : il avait tendance à placer les gens dans des boîtes selon divers critères.
Ensuite, selon la boîte dans laquelle il les plaçait arbitrairement, il s’en faisait un portrait basé sur ses préjugés. Dernièrement, il avait appris à se détacher de ces catégories subjectives pour laisser une seconde chance au coureur – qui n’en avait pas réellement eu de première – et s’en était vu agréablement surpris, de façon plutôt systématique. À lui seul, Brian devait avoir éclaté l’entièreté des clichés habitant Alex, autant sur les militaires que les flics. Le laborantin avait bien conscience qu’il devait se débarrasser de cette façon malsaine de juger et classifier les gens pour adopter une vision plus individuelle de ceux-ci, et leur laisser l’occasion de débuter à partir d’une page vierge.  Toutefois, c’était difficile – au bas mot – de faire tourner dans une nouvelle direction la bourrique obstinée que sa cervelle était.

Quand Alex comprit que Brian voulait débuter immédiatement, il insista pour dire qu’ils avaient le temps et qu’ils pouvaient souffler d’abord, et força Brian à avaler un grand verre d’eau fraîche sans lui dire qu’il espérait ainsi, notamment, mettre sa crise de panique derrière eux pour de bon.  Il s’était par ailleurs montré suffisamment respectueux pour ne pas revenir sur le sujet.  L’hôte de fortune qu’il était voulait s’assurer que Brian se sente autant à l’aise que possible malgré les ronflements étouffés de Charlie qui leur parvenaient lorsque la ménagerie se calmait suffisamment pour permettre au silence de percer.

Accroupi à son bout de canapé, le creux du dos contre l’accoudoir, le menton calé entre les genoux, un bras mollement enroulé sur ses mollets et l’autre en train de caresser un Truc ronronnant, Alex dirigeait toute l’attention de ses cinq sens sur Brian. Il fixait celui qui avait le don de communiquer avec les plantes, non pas parce qu’il cochait à peu près toutes les cases possibles de la belle apparence – cette observation n’était pas, croyait le druide, pertinente, puisqu’il était ici pour des raisons professionnelles; et qu’il sortait à peine d’une relation qui semblait lui avoir laissé un goût amer – mais bien parce qu’il était fascinant de voir ce qu’il avait la capacité de faire. Le regard éveillé, Alex buvait presque littéralement les informations que le gentil policier lui transmettait. Des informations de première main, acquises par l’intermédiaire de son pouvoir.  C’était déjà fascinant selon des critères réguliers; pour le scientifique en lui c’était tout simplement incroyable.  Brian réalisait-il seulement la mine d’information sur laquelle il était assis?  Les percées qui pourraient en découler – complètement théoriquement – dans le domaine de la botanique et de l’horticulture? Théoriquement, car Alex ne conseillerait jamais à Brian de partager ces informations. C’était trop risqué si l’on venait à questionner ses sources et sa crédibilité.  L’on pourrait dévoiler sa nature et lui causer des ennuis conséquents.

Il y eut un moment de silence qui s’installa, ponctué principalement par les ronronnements du félin, et Brian se mit à sourire.  Les sourcils du druide réclamèrent aussitôt une explication alors que son esprit se demandait si ça n’était pas le silence ou leur position un peu ridicule qui le faisait rigoler, ou bien s’il était intimidé par la façon dont le biochimiste le fixait. La vérité était encore mieux et déchira le visage d’Alex d’un sourire ahuri, toutes dents dehors, qui devait également lui donner un petit air béat.  Malgré son indignation – après tout, Mafdet pensait peut-être véritablement faire du bien aux plantes lors de ses passages improvisés – Alex continuait de sourire, impressionné.  Il songea évidemment à installer des pièges ou des arrosoirs automatique pour la surprendre, mais il la savait suffisamment intelligente pour ne pas se faire prendre.  Puis, il valait mieux user de la carte diplomatique s’il ne voulait pas nuire à leur relation.  Après un nouvel intermède de ronrons, le sujet glissa sur le saint-martyr.

-Tu veux rire! Il doit avoir de sacré grosses couilles pour…
Réalisant sa bévue dans ce médiocre choix de registre de langage, Alex rougit de nouveau et tenta de se reprendre.
-Je veux dire… Brian avait certainement très bien compris ce qu’il voulait dire…
-Il faut soit être un Saint ou total inconscient pour sortir avec.  Je lui lève mon chapeau. Et ça avait clairement influencé l’appréciation d’un canadien sur son compatriote.  Toutefois, ça n’était pas la question de Brian, et Alex allait donner l’impression de casser du sucre sur le dos de sa mentor.

-Je l’aime bien, hein! Elle est sympa et divertissante. Au lycée, elle préfère encore en faire baver aux élèves, mais je ne suis jamais vraiment à l’abri d’une de ses blagues non plus.

Lorsque le silence s’installa de nouveau, Alex continua d’observer le manège de son ami, sans autant d’insistance qu’auparavant, maintenant qu’il avait pris conscience qu’il risquait de passer pour un dérangé, ou un pervers. Au bout d’un moment, ce fut à son tour de briser le silence.  Il ne sut pas se retenir de dire que ce machin, ce truc que Brian faisait…

-C’est trop cool comme don. Le rêve de tout jardinier. Mes potes biologistes seraient jaloux. Communiquer ainsi avec la flore en plus des gens, ce doit être le pouvoir le plus impressionnant que j’aie vu, et mon coloc est alerté dès qu’une bestiole de la forêt est soumise à un danger, rappela-t-il.

Le regard du druide s’était perdu par la fenêtre, alors qu’il avait pivoté la tête pour contempler le carré de nature qui y entrait librement.

-Après, il y a pleins de trucs que même le grimoire de mon père ignore.

D’une part, il n’y avait pas de place à l’individualité dans ces pages vieillies, et toutes les créatures n’y étaient qu’une généralité anonyme. On s’étonnerait ensuite qu’Alex place tout le monde dans des cases préétablies?

-Genre les kitsunes sont nulle part dans ce vieux bouquin. Et je dois avouer que le gamin fan de X-Men en moi kiffe ton pouvoir; ce qu’il en a aperçu, du moins.
-Au lycée, je rêvais de pouvoir contrôler le vent
, confia-t-il à mi-voix.  C’était probablement ce qui arrivait quand on naissait sous le vent presque constant des prairies et grandissait sous les bourrasques imprévisibles de la Nouvelle-Angleterre.

-En tout cas, j’aime bien avoir quelqu’un à la maison qui me prenne ni pour un dentiste-vétérinaire ni pour un fournisseur de vêtements post-"je les ai déchirés dans une transformation involontaire".

Cela faisait des lustres qu’il s’était promis de commencer à charger ses potes qui venaient fouiller dans son armoire d’urgence, mais il n’en avait jamais eu le coeur et se ruinait plutôt à racheter de nouveaux morceaux lorsqu’une taille commençait se faire rare dans le meuble.

Machin et Civet s’étaient assoupis aux pieds du sofa, profitant chacun de la chaleur de l’autre, et Truc continuait de réclamer les grattouilles du druide. Alex reporta son attention sur Brian.  Il espérait ne pas l’avoir mis mal à l’aise avec ses aveux.

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MessageSujet: Re: Tabous et Cryptologie   Tabous et Cryptologie EmptySam 11 Jan 2020 - 15:56


Tabous et Cryptologie


Feat : Alex et Richard



Je souris franchement à la réplique d’Alex sur mon métier qu’il dit plus difficile à accepter que mes aptitudes étranges, mon chat et mon jardin qui le sont autant. Mais je comprends qu’il fait un effort d’ouverture. J’apprécie son intention, car je suis aussi formaté dans un moule qui a plus ou moins explosé avec l’agression de Marvin. Un moule que j’avais tenté de recoller, mais j’étais arrivé à un extrême où personne ne pouvait plus me toucher. L’embarras du druide me rassure, voir ses failles me rappelle les miennes, mais adoucies. Je retrouve cette sollicitude qu’avait eue Jordan. Un regard amical qui ne me juge pas.

La confiance. Une confiance qui serait mutuelle.

Et cette fois, cela n’a rien à voir avec le forcing de Richard à nous coller amis. Je ne sais pas quel est le déclencheur, car Alex l’avoue de lui-même, il n’est pas fan des policiers et de ce qu’ils représentent à ses yeux que j’imagine être la brutalité et la violence.

Nous moquer gentiment de mon collègue et de sa relation intime avec la professeure de chimie me réchauffe le cœur. Il y avait longtemps que je n’avais pas ri comme ça. Avant, j’étais plutôt l’objet des moqueries avec ma phobie du contact, puis celles liées à une préférence sexuelle que j’ai du mal à accepter, car révélée par un viol. La pire des façons pour arriver à s’accepter et s’assumer. Le regard des autres compte beaucoup pour moi, trop. Dans celui d’Alex, je me vois tel que je suis, avec comme seul défaut celui d’être un flic. Et à l’échange que nous avons, je pense pouvoir lui faire changer d’opinion, pas que je nie la violence policière, mais que simplement il y a des cons partout.

- C’est trop cool comme don. Le rêve de tout jardinier. Mes potes biologistes seraient jaloux. Communiquer ainsi avec la flore en plus des gens, ce doit être le pouvoir le plus impressionnant que j’aie vu, et mon coloc est alerté dès qu’une bestiole de la forêt est soumise à un danger.
- Oh ! Je ne savais pas qu’il avait cette capacité. Le rêve de tout jardinier peut-être, mais cela serait comme donner la parole à nos amis animaux : tu ne serais pas heureux de tout ce qu’ils te diraient.
- Après, il y a plein de trucs que même le grimoire de mon père ignore. Genre les kitsunes sont nulle part dans ce vieux bouquin. Et je dois avouer que le gamin fan de X-Men en moi kiffe ton pouvoir; ce qu’il en a aperçu, du moins.
- Ha ?


Une once de fierté rosit mes joues. Alex est capable de me redonner de l’estime pour moi-même. Ce qui est en soi énorme.

- Au lycée, je rêvais de pouvoir contrôler le vent.
- Quand je me suis rendu compte de mon pouvoir adolescent, je m’en suis servi pour me faire accepter de groupes pas très reluisants. Pour ne plus être le laissé pour compte, pour avoir l’impression de compter. On cherche à briller et on finit par se brûler.

Je ne suis pas fier de cette période où je ne cherchais qu’à blesser mon père, déranger son ordre établi et cette vie programmée à la minute près qu’il m’imposait.

- En tout cas, j’aime bien avoir quelqu’un à la maison qui me prenne ni pour un dentiste-vétérinaire ni pour un fournisseur de vêtements post -" je les ai déchirés dans une transformation involontaire".

Je ris de bon cœur. Je ne suis pas le seul à passer pour une erreur de la nature, ou à l’inverse d’être le type qui gère les erreurs comme moi. Je resserre le plaid autour de mes épaules, la nuit est fraîche. Je devine une question muette dans le regard d’Alex, je réponds par un sourire. Je me sens bien, en sécurité et surtout compris. Je ferme les yeux et plonge dans la mélopée inaudible de la nature.

Un chêne souffre d’étouffement, un lierre s’est pris d’affection pour lui. J’écoute ce qui se murmure, j’ai reposé ma question sur le monstre. Mais c’est trop concret pour ce langage diffus. Je me contente donc d’écouter les ressentis et de retrouver cette peur que j’avais trouvée là où Alex nous avait emmenés. Sans le vouloir, je capte les sensations de la nature proche de la cabane. Je perçois ainsi une autre facette d’Alex, sa présence chaude et attendue dans son jardin. Il est connu de la forêt pour ses longues balades. Les feuilles savent la mission qu’il se donne. Les feuilles ne le considèrent pas comme un intrus a contrario de ceux qui viennent ici piller les champignons ou simplement se servir de la nature sans rendre quoi que ce soit, apportant le déséquilibre. Je souris à ce que je vois, Alex ne m’est pas retranscrit en tant qu’homme, mais en tant qu’existence. Je pousse plus loin, par-delà une combe quand je sens une pression. Je tente de m’en extraire, de poursuivre ma quête, mais la pression s’accentue, une chaleur s’incruste sur mes joues, j’ouvre enfin les yeux.

Je tombe sur le regard inquiet d’Alex qui a placé ses mains sur mes joues. Je n’ai pas encore émergé complètement et l’image que je qualifierais d’astrale d’Alex se superpose à son enveloppe charnelle. Mes lèvres esquissent un « oh », tant ce que je vois est beau, bien que le terme ne soit pas approprié. Je ne suis pas suffisamment lettré pour poser le bon terme sur ce que je vois et sur l’émotion que cela provoque. Je m’agite enfin, les mains chaudes quittent mes joues. Je rougis, non de cette proximité, mais de l’aperçu fugace que je viens d’avoir de mon hôte. C’est intime, plus que si je venais de le voir nu.

- Depuis combien de temps tu essayes de me réveiller ?

Vingt minutes. De quoi l’avoir effrayé. Il me dit avoir presque tout tenté sans préciser quoi. Je n’ai rien senti, sinon ses mains chaudes sur mes joues quand je suis revenu à moi. Alex reste inquiet de je ne sais quoi.

- C’est OK ! Je sais que tu ne me feras pas de mal, que tu ne profiteras pas de mon inconscience avec de mauvaises intentions. Pas comme ce type…


Je me penche et attrape la tasse où il reste un peu de l’infusion froide que je bois d’un trait, car j’ai soif. Puis ma bouche s’ouvre, les mots s’écoulent sans que je le souhaite vraiment, mais sans que cela me chagrine de dévoiler ce qu’on m’a fait.

- Je venais d’atteindre le grade d’enseigne de vaisseau 1ere classe, en gros le grade de lieutenant, j’avais vingt-sept ans. Rare pour mon âge sans être issu d’une famille de militaire. Je suis assigné sur un destroyer de la 5ème flotte de l’US Navy sous les ordres du Capitaine Marvin. J’ai été naïf, j’aurais dû me méfier de cet homme mal aimé de son équipage…

Je revois les coursives, le poste de commandement et les « chouchous » qui fleurissaient sur mon passage quand le Pacha n’était pas dans les parages.

- Marvin m’a traité comme un père. Avec moi, il parlait stratégies militaires. Je débutais, mon avenir était devant moi, j’ai bu ses paroles et le verre drogué au GHB. Je ne sais pas si c’est ma constitution qui a fait que cela a à moitié marché. J’ai repoussé ses avances en le frappant. Il a été malin, en me couvrant de privilèges, il s’est arrangé à ce que je ne trouve aucun appui parmi les hommes. Il m’a collé aux arrêts pour insubordination. J’en avais pour plus d’un mois avant d’être confié à la police miliaire, ce fumier en a profité.

Le regard dans le vague, perdu dans mes souvenirs, je tiens fort ma tasse. Je devine plus que je sens Alex me la retirer des mains de peur que je me blesse.

- Un soir, l’équipage a eu pitié de moi, ou plus vraisemblablement s’est vengé de Marvin en défaisant mes liens. Le soir quand le Capitaine est venu me rejoindre à fond de cale pour sa séance de…

Ma parole s’est libérée, mais il y a des actes qui m’est encore impossibles de verbaliser malgré le temps.

- Il a rencontré mes poings. J’ai frappé comme une bête sauvage. Une bête, c’est ce que ses sévices avaient fait de moi. Je lui ai brisé la mâchoire. L’équipage n’est pas intervenu tout de suite, attendant peut-être que j’élimine ce fumier qui leur en faisait baver. Ses ordres absurdes avaient coûté la vie à deux membres d’équipages. Mon dossier a été classé sans suite à la cour martiale, car l’équipage à finir par parler des sévices qu’il me faisait enduré et remis sur le tapis les deux morts par sa faute. Cette fois-ci, la famille de militaires de Marvin n’a pas pu étouffer l’affaire. Mais j’ai été viré de l’armée. Pour m’empêcher de parler et éviter le scandale, on m’a trouvé un poste au NYPD dans leur section spéciale qui est difficile à intégrer.

Je fais une pose quand je sens une tasse chaude déposée entre mes mains. Je lève les yeux, regarde Alex et le remercie d’un sourire. Sur son visage, je lis un tas d’émotion où l’horreur prévaut. Et pour la première fois de ma vie, je ne ressens aucune honte, hormis celle de m’être fait avoir comme un bleu dans cette affaire. Je bois une gorgée de ce qu’Alex m’a apporté.

- Je suis navré de t’avoir infligé cette histoire sordide. Je… pense que pour être ami, il faut à minima comprendre l’autre. Je ne t’ai pas révélé ça pour me faire plaindre. Le fait que j’arrive à te la raconter sans rougir comme une pivoine prouve que j’arrive à m’en défaire. Juste que cela m’a façonné, fait de moi ce que je suis maintenant : un homme plutôt timide et qui a peur qu’on le touche.

Alex ne sait pas comment réagir. J’essaye de le rassurer. Y a rien à en dire, rien ne changera le passé. C’est l’avenir qui est à écrire. Je pose la tasse et tends la main pour qu’il la saisisse.

- Je crois qu’un contact permanent ou presque n’est pas une mauvaise idée. Vingt minutes c’est trop long si je trouve le danger.

Je serre doucement la main d’Alex sans appréhension. Je regarde nos mains comme s’il s’agissait de l’exploit du siècle, lui souris à nouveau et referme les yeux pour explorer une nouvelle trame dehors.






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Alex Cormier

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MessageSujet: Re: Tabous et Cryptologie   Tabous et Cryptologie EmptyMar 14 Jan 2020 - 12:18



Tabous et Cryptologie


Feat. Brian O'Conner & Richard Turner






Le sourire de Brian suffit à rassurer Alex qui observa son nouvel ami rejoindre cet état qui n’était ni le sommeil ni une espèce de transe. Il observa les traits du mentaliste se détendre alors qu’il entrait en méditation.  La nuit commençait à chanter par la fenêtre et berçait également les pensées du druide, qui valsèrent dans son esprit en résonance avec la conversation qu’ils venaient d’avoir. Si il semblait étonnant pour Alex de penser à Brian comme d’un adolescent qui voulait épater la galerie, mais c’était également le propre de cet âge ingrat.  Alex aussi avait fait des bêtises en tout genre. Rien de forcément grave, mais tout de même des choses qui ne cadraient ni avec l’enfant qu’il fut, ni avec l’adulte qu’il devint. Et puis, Brian l’avait dit lui-même : c’était également un âge où il était difficile, au bas mot, d’être mis de côté, ou même d’avoir la simple impression de l’être. Le canadien repensa aux années passées au lycée, aux amis qu’il avait repoussé par crainte de ne leur être associé et de ne passer pour un bizarre comme eux.  Comment il s’était raté et s’était retrouvé doublement perdant, avant de ne s’inscrire dans l’équipe d’athlétisme et de se reconstruire un filet social. Pour les simples beaux yeux d’une fille.  Pour l’impressionner, et si cela avait certes fonctionné, il n’avait pas forcément toujours été galant envers Kim.

Ce fut un battement d’oreille de Civet qui attira le regard d’Alex en le tirant de ses réflexions.  Il reporta son attention sur Brian, sentant cette fois un certain mal à l’aise à l’idée de l’observer, un peu comme il est possible de ressentir lorsqu’on observe quelqu’un d’assoupi, dans toute sa vulnérabilité, mais également dans cette quiétude douce et charmante. Il admirait les traits de l’homme juste, dans leur état le plus naturel, relâchés. Le druide avait l’impression de pouvoir y lire la nature même de son allié, dont le poitrail s’élevait doucement au rythme de sa respiration.  Le scientifique rougit pour lui-même en réalisant qu’il dévisageait Brian, bien qu’il doive s’admettre ne pas se sentir fautif pour autant. Un rayon de lune filtra à travers les nuages, éclairant la pièce et le dormeur phytophone.

Les bras désormais enroulés en une étreinte à lui-même, Alex fut tiré de sa contemplation par la sonnerie de son portable.  Le son de celui-ci, couplé au mouvement brusque du laborantin pour l’éteindre, sema la pagaille chez les animaux de compagnie. Truc se téléporta au sommet d’une étagère alors que Civet détalait sous le canapé, suivi par un Machin visiblement déçu de ne pas pouvoir y jouer également. Du bout du pied, Alex tenta de secouer Brian, qui ne sembla pas réagir. Il l’appela par son nom, retenta le coup du pied, et n’eut toujours pas de succès. Le druide s’agita, sortant de sa position renfermée pour se retrouver à quatre pattes à son extrémité du canapé. Il tendit la main pour saisir le genou de Brian et l’agiter à son tour.  Toujours pas de réponse.

Était-il déjà en train de perdre son plus récent ami? Sa conscience se dissolvait-elle déjà dans le tissu végétal, tel que l’avait prophétisé Brian? Alex regretta de ne pas avoir insisté pour un conserver un contact plus fréquent, ou continu, ensemble. Lâchant le genou endormi, la main d’Alex chercha un appui sur le coussin du canapé, qui renfonça sous la pression alors que l’hôte s’en servit pour se propulser au sol, toujours penché au-dessus du corps inerte. Il se saisit d’une main, pinça la peau entre l’index et le pouce, puis suivi la base de la main jusqu’au poignet, dont il prit le pouls, voyant cette stratégie infructueuse. Bien que le sang continuait de circuler dans les veines de Brian, Alex ne fut que trop peu rassuré. Il n’était pas médecin, et sa formation de secouriste datait quelque peu. Le druide poussa, avec la délicatesse permise par la situation, le torse du mentaliste pour se faire un peu de place et s’y asseoir. Machin se mit à lécher la main qu’Alex avait laissé tomber sur le bord du canapé pour saisir l’épaule de Brian. Malgré l’état de relaxation dans lequel se trouvait son ami, Alex pu sentir l’effet de l’entraînement requis par son métier sur la musculature qu’il brassa vigoureusement.

Cette fois, ce fut sur le cou de Brian qu’Alex déposa deux doigts, comme pour vérifier son précédent verdict, avant de passer sa main devant le souffle du mentaliste, qu’il pinça de nouveau, à divers endroits. Il saisit ensuite le menton de Brian, l’agitant de gauche à droite en recouvrant un semblant de délicatesse, puis il lui tapota une joue. Un instant, il hésita à tenter une gifle et, se remémorant vaguement un truc qu’il avait entendu, claqua ses mains l’une dans l’autre près de l’oreille du méditateur.

Alex n’avait pas arrêté de répéter le prénom de Brian, à intervalles irréguliers, et s’était inconsciemment rapproché du bout du canapé, glissant en position assise vers la tête de Brian au-dessus de laquelle il était penché. Malgré, ou en raison de, l’air paisible sur le visage de l’homme assoupi, Alex s’affolait.  Il posa les pouces sur les pommettes de Brian, tirant les paupières vers le bas pour voir si les yeux bougeaient dans leur orbite, comme un dormeur, et lorsqu’il laissa reprendre leur position, il réalisa l’étrangeté de la manière par laquelle il tenait Brian, les mains couvrant ses joues, de ses pommettes à sa nuque, comme s’il…

«Mais embrasse-le, donc, si tu veux le réveiller!» railla une voix intérieure qui ressemblait étrangement à celle de Charlie, comparant sans contredit la scène à un conte de fée.  À la différence près qu’Alex n’avait jamais cru que les héros de contes de fée pouvaient être aussi inquiets, ou angoissés par ce genre de situation.

-Bout d’crisse, O’Conner, j’veux pas t’perdre! Reviens! grinça-t-il entre ses dents.

Le scientifique tentait de passer mentalement en revue toutes les astuces qu’il avait pu apprendre, mais semblait toutes les avoir épuisées.  Qui plus est, le plus longtemps il restait penché au-dessus du visage serein de Brian, le plus il semblait acquérir la certitude que toutes les options avaient été tentées et celle du baiser magique s’imposait à son esprit, aussi ridicule soit-elle.

-Dieu merci. murmura le druide, alors que les paupières de Brian daignaient enfin éclore de ses yeux saphir. Il était soulagé malgré la persistance de la ligne d’inquiétude entre ses sourcils. Il se recula spontanément, à la fois par crainte d’effrayer Brian avec cette proximité relative, mais également par une crainte irrationnelle que celui-ci pourrait lire les pensées qui lui avaient traversé le crâne au cours des instants précédents. Il observa un moment encore l’air candide et radieux de celui qui semblait comme surpris de se retrouver face au druide, avant de détacher ses mains de son visage.  Brian lui demandait combien de temps il avait passé à tenter de le réveiller. Par réflexe, Alex jeta un coup d’oeil au tic-tac fixé au mur et répondit approximativement.  Ça n’était pas à cela qu’il avait porté le plus attention.

-Je suis content que tu te sois réveillé.  Je pense que j’ai tout essayé, ou presque. confia-t-il, toujours assis au bord du canapé, comme s’il veillait un malade.

Le druide ne comprenait pas ce qui avait tiré Brian hors de sa transe, au final, et donc ce qu’il devrait faire la prochaine fois.  L’inquiétude du laborantin devait transparaître sur son visage, car Brian voulut le rassurer. Alex ne fut pas convaincu de l’efficacité ou de la justesse de cette tentative, incertain sur la réaction qu’il aurait eu s’il savait entre quelles deux options Alex avait hésité sur la fin. Mais il n’eut pas le temps de se demander s’il devait commenter et admettre qu’il avait failli le gifler, que Brian mentionna ce type.  Il ne fallait pas être très bête pour comprendre de qui il s’agissait, et malgré toute la volonté d’Alex, son sourcil se haussa de lui-même, doté de sa propre curiosité. Le mentaliste avait le nez dans sa tasse et n’avait probablement pas vu cette expression curieuse sur le visage du druide.  Pourtant, comme si elle lui était clairement apparue, Brian se mit à raconter son histoire. Un faible sourire éclaira le visage d’Alex alors qu’il remarquait l’humilité dont le conteur fit preuve en mentionnant à petits mots la position qu’il s’était méritée à un jeune âge.

Si c’en était encore possible, et si il y avait vraiment une nécessité de comparer, le chapitre second était bien plus troublant encore que le premier.  Plus glauque, également. Alex restait aussi attentif que médusé, la bouche entrouverte dans une expression où se mêlaient le dégoût et une colère de plus en plus assourdissante à chaque mot. Alors que Brian s’agrippait à sa tasse comme un naufragé à une bouée de sauvetage, Alex se cramponnait de ses dix doigts à ses genoux, retenant son envie de hurler sur un capitaine qui n’était même pas dans la pièce.  

Ce n’était certainement pas la réaction dont Brian avait besoin.  Alex soupira.  C’était beaucoup à entendre et à apprendre d’un coup, mais c’était probablement pire encore à revivre pour le mentaliste, qui se dévoilait pourtant de lui-même, sans pudeur ni contrainte.  Ce fut à cette confiance que le laborantin se raccrocha, taisant son indignation pour faire place à davantage d’empathie.

Comment quelqu’un, qui que ce soit, pouvait décider de droguer son prochain de la sorte, et ensuite d’en abuser?  À ses yeux, peu importait la relation entre ces gens : c’était un comportement inhumain, inconcevable pour le scientifique. Comment pouvait-on retirer ainsi l’amour de l’intimité et faire subir ce choix à quelqu’un qui n’y était pas d’accord? Certes, il venait à peine de se faire des films de conte de fée, mais ce n’était pas pareil, n’est-ce pas?  Il s’accrocha à cette certitude.

Alex ne vivait pas hors du monde au point d’ignorer la réalité des communautés gays. Bien qu’il ne les ait peu fréquentées, il savait bien que la notion de consentement y était davantage emberlificotée que dans les relations hétérosexuelles, où ce n’était déjà pas toujours vargeux*.  Le druide pouvait facilement imaginer que le marine n’avait alors pas su vers qui se tourner, surtout avec la vision archaïque que certaines franges des organismes militaires pouvait avoir. Le désarroi du jeune homme avait dû être immense. Sa solitude également.

Transporté par une vague de compassion, Alex eu la volonté d’aller prendre Brian dans ses bras, pour le réconforter, mais il endigua ce réflexe paternaliste et posa plutôt une main sur le genou de Brian, timidement. Le druide fronça les sourcils un instant, avant de réaliser que le délai d’action de la police militaire devait être dû au fait que le navire se trouvait en mer. Décidément, Brian n’avait pas menti en disant qu’il aurait besoin de la double dose.  Alex se releva, saisit la tasse hors de la poigne de son ami et se dirigea vers la cuisine. Du haut de l’étagère, Truc boudait toujours Alex, sa queue fouettant l’air autour de lui sans le perdre de vue.

-Je t’écoute, lui assura-t-il à voix basse.

Alex préparait une concoction similaire à celle qu’il avait déjà donné à Brian avec ce qu’il avait sous la main.  Elle ne pourrait pas être aussi forte, mais elle devrait néanmoins se montrer efficace. Le druide avait de la difficulté à s’imaginer Brian agir avec la sauvagerie qu’il se décrivait, pourtant il le croyait sans mal, lui-même ayant pu avoir des réactions moindres, mais similaires, lorsqu’il s’était senti poussé dans ses derniers renforts. Certaines situations poussaient simplement le meilleur des hommes à n’agir purement que par instinct. La lâcheté des camarades de Brian n’avait pas échappé à Alex, qui les comprenait mais les jugeait néanmoins bien plus durement. Le druide retira le canard de la cuisinière avant qu’il ne se mette à crier, et rempli la tasse d’eau bouillante.  Quelques minutes plus tard, l’infuseur traînait au fond de l’évier et la céramique réconfortante retrouvait sa place dans le creux des mains du mentaliste.

Cette fois, le manitobain ne sut rendre son sourire à Brian.  Il n’arrivait pas à s’imaginer qu’un tel sous-homme puisse toujours parcourir les rues librement, mais il n’osait pas confirmer si son impression était bonne ou non, de crainte de ne la voir validée, mais surtout de choquer Brian davantage : c’était de lui qu’Alex devait se préoccuper, et il était préférable de ne pas réfléchir à de telles hypothèses.

Une moue de protestation affubla le visage d’Alex lorsque son invité s’excusa. Il aurait voulu dire quelque chose de bien, de juste, d’attentionné, mais il savait qu’il ne parviendrait qu’à marmonner une excuse à son tour, ou lui intimer de ne pas demander pardon, en risquant d’être froid. Il se contenta de rougir lorsque Brian mentionna les pivoines, à la fois flatté par le compliment, mais également en un espèce de réflexe ridicule, comme un bâillement. Le druide ouvrit la bouche, incertain de la formule à adopter. Brian trouvait-il que la timidité était si négative?  De craindre les contacts physiques était rarement positif, Alex le concevait, mais d’être réservé? Et puis, il aurait aimé le rassurer, lui dire qu’il n’était pas une bête, mais qu’il avait simplement agi selon les circonstances, sauf qu’il pensait qu’il était désormais trop tard : la fenêtre s’était refermée.

Au moment où Alex fit mine de prendre place sur le fauteuil placé à la tête du canapé où somnolerait Brian, Truc se téléporta sur le coussin centra du sofa.  Le chaton s’étira puis s’y assit dans une position droite, sans quitter Alex du regard. De ce regard rempli de mystère et de jugement qu’il avait désormais l’habitude de voir chez Mafdet.  Le laborantin détacha lentement son regard du minet, intimidé par la manière dont il le fixait. Alex suivit le regard de Brian, comme s’il se prenait pour son reflet, et contempla les mains enlacés des deux prudes, la tiédeur de son ami réchauffant déjà sa propre main.

-Y’a de pires défauts que la timidité, quand même! ne sut-il se retenir, avec une pointe offusquée dans la voix malgré le sourire qu’il rendait à Brian. Le rire de l’ex-marine rassura Alex, qui s’enfonça un peu plus confortablement dans son fauteuil, sans lâcher prise sur le précieux contact avec Brian.

Alex avait observer Brian un moment, avant que Machin ne se décide à lui sauter sur les genoux à la recherche de caresses.  L’hôte des lieux avait obtempéré, grattant tantôt les côtes, et tantôt derrière l’oreille du chiot.  Ses mouvements avaient doucement ralenti jusqu’à ce que sa main, lourde, ne s’arrête sur le flanc de l’animal, immobile.  Bercé par la paix des lieux, Alex sombra tranquillement dans le sommeil, accompagnant les ronflements étouffés de Charlie d’un léger râle, toujours sous le regard autoritaire de Truc.

À quelques reprises, Alex avait senti sa main tomber hors de celle de Brian.  À demi endormi, il jetait un coup d’oeil à son ami, dont l’air paisible suffisait à le rassurer, puis glissait de nouveau sa main dans l’écrin que lui offrait Brian. Inconsciemment, il s’était mis à faire de petits ronds du bout du pouce là où il avait pincé son ami, plus tôt, entre son index et son pouce.  Ce fut à la quatrième chute qu’Alex se décida à changer de stratégie. Il se tourna légèrement dans son siège et croisa son bras sous celui du mentaliste pour ensuite aller poser sa paume sur le dos de sa main en intercalant leurs doigts ensemble. Il estimait que la largeur des articulations de leurs doigts devrait tenir leurs phalanges ensemble, à la manière d’une queue d’aronde.

Alex bâilla sans remarquer que Truc était désormais couché au même endroit, ses pattes sous lui, et continuait de l’observer les yeux mi-clos. Brian semblait toujours être parmi eux, et Alex reposa la tête contre le fauteuil. Ce qui le tira cette fois de sa torpeur ne fut pas d’avoir échappé la main de Brian, qui était toujours là où il l’avait enclavée, mais quelque chose de duveteux contre celle-ci. Un court gémissement et la sensation disparut.  À la place, il sentit deux pattes se poser sur son avant-bras, ainsi qu’une sensation désagréable contre son pouce.  C’était humide et rugueux, et pointu.  Alex ouvrit les yeux pour constater que Truc était en train de lui mordiller le pouce. Le druide laissa échapper une exclamation confuse à laquelle le chaton répondit d’un miaulement, avant de bondit auprès de Brian en ronronnant avec force.

-Non! Non, non, non! fit Alex en laissant tomber la main de Brian.

Celui-ci était en sueur, ses paupières étaient fermées avec force et une expression contrite marquait son visage.  Le scientifique détala à la salle de bain, dénicha une serviette dans la buanderie et l’imbiba d’eau froide, Machin sur les talons.  Lorsqu’il revint au salon, Truc triturait le torse de Brian de ses pattes avant en miaulant à la manière d’une tôle de ferraille que l’on plie. Alex posa la compresse sur le front de Brian, ne sachant pas quoi faire de mieux et saisit sa main entre les siennes.  Assis au sol, sur ses talons, le druide serra la main du mentaliste avec fermeté, en espérant que la pression lui permettrait de se raccrocher.  Il remercia mentalement le chaton, qui semblait être un gardien moins faillibre que lui-même.

-Reviens-nous, Brian. Ne te perd pas. Ne t’acharne pas. Reviens avant qu’il soit trop tard.

Les yeux d’Alex se posèrent dans le vide par petits sursauts, alors qu’il cherchait ce qui avait pu déclencher le retour de Brian, plus tôt. Devrait-il déposer ses mains sur les joues de son ami une nouvelle fois? Avait-il dit quelque chose de particulier sans s’en apercevoir? Son regard revint sur le visage du mentaliste, sa bouche crispée servant de point focal. Aurait-il dû lui dire que Richard avait tort, qu’il n’était ni un appât, ni de la chair à canon?  Pas plus que son collègue ou que le druide lui-même. Brian était une belle personne, une belle âme, et Alex était heureux d’avoir eu la chance d’apprendre à le connaître encore un peu davantage ce soir. Il aimerait avoir l’occasion de renouveler l’expérience, et de se laisser apprivoiser, lui aussi.

Dès que le druide cessa de réfléchir, sa main droite se détacha et alla se poser sur la joue de Brian. Du gras du pouce, elle suivit le tracé de ses lèvres.  Un instant plus tard, il dessinait son sourcil, puis se reposa de nouveau sur sa joue. Désormais agenouillé, les jointures gauches d’Alex étaient blanchies alors qu’il tenait fermement la main de Brian dans la sienne. Le druide ne s’aperçut même pas qu’il avait ramené -ou plutôt plaqué- les mains entortillées contre son torse.  S’il y avait porté attention, il se serait rendu compte qu’il pouvait sentir les battements de son coeur résonner dans l’avant-bras qu’il tenait.

-Brian, reste avec moi, je t’en supplie...

En ce moment, gifler Brian semblait définitivement être la pire option que le druide pouvait imaginer pour le ramener.  Brusquer l’esprit du mentaliste ne pouvait aucunement être une bonne idée.

*:

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