[Event] Le jeu du Trône - PORT-RÉAL

Le jeu du trône

Jaime Lanister

Eurion Greyjoy est un salopard de première. Mais je dois reconnaître que le bonhomme sait mener sa barque. Je ne pourrais jamais être officiellement avec Cersei, mais elle aurait pu au moins se choisir un allié qui n’aurait pas monnayé son aide contre une place entre ses cuisses…

Eurion jubile, se vante et me provoque. Mais je suis coincé par l’alliance conclue par ma sœur. Il ne perd rien pour attendre, les alliances sur Westeros sont mouvantes et l’ami d’aujourd’hui sera l’ennemi du prochain event.

En tant que chef de la garde royal, j’obéis à ma reine, ma sœur, mon amante, mère de mes enfants. L’amour est un piège cruel, mais c’est ainsi qu’est ma vie. Et d’ailleurs, je cherche quelque chose de précis pour une raison précise. Je laisse ma sœur écouter les rodomontades d’Eurion et vais sceller mon cheval pour un voyage au nord.

Mais avant cela, j’ai quelque chose à faire dans la basse ville. Des espions ont trahi la présence de mon frère. Quel inconscient de revenir sur Port-Réal ! Je l’ai aidé à s’enfuir m’attirant les foudres de Cercei, condamnant notre père aussi. Je suis partagé, mais sans le valider ni l’excuser, je comprends le geste de Tyrion.

(…)

J’ai laissé mon cheval dans une écurie proche de l’auberge où je sais que je peux le trouver. Quand j’ouvre la porte de la taverne, je mets un temps pour le repérer. Ses cheveux ont poussé, sa barbe aussi. Il n’est plus le petit frère insouciant qu’il était avant toutes ces merdes. Ses traits sont marqués, il semble avoir vieilli. Quand il relève les yeux vers moi, j’imagine qu’il voit la même chose, ma lassitude. Je suis un guerrier qui en a marre de se battre.

- Salut petit frère. Tu permets que je boive un verre avec toi ?

Il lit dans mon regard que je ne suis pas là pour le trahir, malgré qu’il ait tué notre père. Notre géniteur est le chef d’orchestre de sa déchéance. Il avait en Tyrion un bon stratège, il l’a traité comme un monstre, la honte de la famille. Alors que c’est un homme bon, le seul Lannister qui n’est pas pourri jusqu’à la moelle.

- Tu sembles fatigué. Je peux t’aider en quelques choses ?

Je n’ai pas grand-chose en poche, un peu d’argent quelques, des lames, et divers objets. Je pourrais marchander avec lui, mais Tyrion est mon frère, je n’ai pas à lui imposer le marchandage qui forcément révélerait à tous ce que nous possédons et ce que vous voulons faire, qui lui ou moi cherchons à tuer.

Je lui souris et tends ma chope quand elle arrive devant moi pour trinquer.

   

Le jeu du trône

Tyrion Lannister

C’est la bourse plus légère que je sors du bordel, accompagné de Ser Bronn et du jeune Podrick. Par la fenêtre, on entend encore quelques prostituées roucouler, alors que le mercenaire vante sa chance d’être payé pour jouir de tels passe-temps. Je dois me l’admettre, je n’ai plus le même plaisir que j’ai déjà eu à y passer des pans de journées entiers. Cela ne m’amuse ni ne me détend autant depuis que Shae… Mes pensées ne sont plus distraites aussi longtemps. Elles reviennent invariablement, rapidement, à la guerre qui gronde partout autour de nous, aussi silencieuse et implacable hors des champs de bataille qu’elle peut se montrer sauvage et barbare sur ceux-ci. Le trône de fer m’obsède, comme la totalité de la noblesse de Westeros, mais je n’ai pas l’arrogance de vouloir y grimper. Simplement de m’assurer que le peuple et son trône héritent d’un dirigeant digne de ce nom. Et ce dirigeant ne peut être ma sœur. Cersei est une femme égoïste, enivrée par le pouvoir; une narcissique qui n’a rien à faire de ceux qui ne sont pas de son sang. Ou plutôt, de ceux qu’elle ne considère pas comme sa famille. Si elle ne m’a jamais pardonné ma nature ou le drame de ma naissance, et me le reproche constamment, je ne peux dire que ma rancoeur à son égard soit aussi virulent. Elle me préférerait mort. Je la préférerais… chaleureuse. Elle ne comprend pas que le poids de mon existence est bien plus lourd sur mes épaules pataudes que sur sa svelte silhouette.

Une fois arrivés à l’auberge, je demande à mes compagnons de me laisser seul et vais me chercher du vin médiocre auprès de l’aubergiste. Un rai de lumière vint traverser la pièce, filtrant la poussière de la pièce comme un rideau de soie de piètre qualité. Je lève un œil hagard vers le nouveau-venu, et le fixe avec stupeur en reconnaissant la silhouette fière, la posture familière de mon frère. De le revoir me réchauffe le coeur autant que cela me terrorise. Je croyais avoir été discret. J’ai même payé un supplément généreux pour lier les langues de l’aubergiste et de mes compagnes de l’après-midi.

Lorsqu’il me voit enfin, Jaime s’approche, et je ne sais quoi d’autre lui offrir que mon regard désolé, celui qui fait penser à ces chiens affamés sur le bord des routes. La guerre n’a pas été douce avec mon frère. Ses traits ont vieilli, il semble avoir pris une dizaine d’années, mais sa prestance est la même. Un éclat métallique attire mon regard sur sa nouvelle main. Tous deux, nous avons perdu beaucoup depuis l’exécution de Ned Stark. Plus que la face ou qu’une main, nous avons tous deux perdu, à notre manière, notre famille. Je lui souris enfin, lorsqu’il propose de m’accompagner, et accepte d’un geste du menton.

-Tentons de ne pas nous perdre dans l’émotion de nos retrouvailles, mon frère. À ta santé!

Nous trinquons, deux âmes en peine dans ce repère. Le diplomate et le chef de la garde. Enfin, je me décide à lui répondre.

-Tu sembles aussi fatigué. Comment va Cersei? demandé-je en me doutant bien des tourments d’une mère qui n’a plus d’enfants et dont le royaume est à feu et à sang.
-Ma Reine m’a envoyé dans le but d’établir une trêve avec notre sœur. Je ne croyais jamais m’entendre dire une telle chose, mais l’Hiver approche. Et une armée blanche plus nombreuses que tous les sept royaumes rassemblés. Nous devons nous unir, établir une paix temporaire entre nos deux chefs, et combattre ce péril. Et puis… s’il y a d’autres choses, celles-ci requièrent un endroit plus privé.

Je lui fais signe de me suivre et monte à l’étage. Une chambre modeste, attenante à celle de mon brave écuyer et du maître d’arme qui me sert de garde du corps, nous offrira le plus de discrétion que je puisse présentement me permettre.

-Il y a également autre chose. Quelques chose de plus… personnel, murmuré-je à l’adresse de Jaime.

Le jeu du trône

Euron Greyjoy

Une pinte à la main, les fesses sur un tabouret d'une auberge, je file un regard noir au gamin en face de moi.  Le blondinet me fixe depuis plus d'une demi-heure. Après une gorgée de cette piètre boisson, je me redresse et me pointe devant lui.

-Dégage. Sinon je trouve ta mère et cela ne sera pas pour te ramener.

L'enfant déguerpi et je reprends place devant cette table plus sale que les écuries. En face de moi, la Reine Cersei. À coté, son frère. Loyal certes. Mais un peut trop loyal envers sa reine... Tout le monde dans les 7 Royaume doit connaître leur histoire.. Je m'amuse à lui lancer des regards explicitement choisis pour le provoquer. Sa loyauté... Lui empêche même de répliquer. Cette situation est vraiment amusante. Je ne regrette pas d'avoir accepté l'alliance proposée par la femme.
Après un moment, Jaime se lève et part.

-C'est très aimable de me laisser un peu d'intimité avec ta magnifique Sœur....

Il ne se retourne pas. Ne me regarde pas. Il s'arrête une seconde et je le sens bouillonner comme un chaudron d'huile qu'on a laissé trop longtemps sur le feu... Et j'ai hâte de savoir quand ce chaudron va se déverser... Il me déteste. Et ça depuis très longtemps... Mais surtout depuis ce jour et j'ai demander la main de sa sœur..  

-Pardonnez-moi très chère, mais est-ce vraiment que pour ma flotte que vous vous êtes alliée à moi ?

Son regard me dit clairement de ne pas rentrer dans ce jeu-là. Je laisse un sourire immerger sur mon visage et fini par un rire plein de faux-semblant. Pour cette mission, j'ai laissé un tiers de ma flotte sur Pyke. Ça peut paraître beaucoup. Mais on ne sait jamais ce qu'il peut arriver sur ces terres...

La Reine finie par se lever pour retourner dans sa chambre. Se préparer. Quant à moi, je reste là et fini cette boisson alcoolisée. La dernière goûte dans mon gosier, je retourne ranger mes affaires. Je pense alors à Yara et Theon. Si ma nièce est une femme forte qui est une potentielle menace, son frère n'est que le toutou de Bolton, ce fumier sadique. Mais un bon allier quand on sait bien le prendre... Et c'est un manipulateur intéressant...

Affaire prête, je vais voir mon cheval. Si je suis plus à l'aise sur mer que sur terre, je préfère quand même avoir une monture en forme. Je reste avec le cheval pendant un moment. Puis, je file en ville pour visiter. Notre voyage s'annonce long. Je dois faire le plein de vivres pour ma flotte. Et les deux Lannister qui voyageront avec moi..

Les connaissant, et me connaissant surtout, j'ai laissé un mot sous la porte de la reine, pour informer que je suis parti faire quelques courses de nourritures. Qu'ils ne crient pas si vite à la trahison.

"Ma chère Cersei.
Dites bien à votre frère de ne pas croire que mon absence est un signe évidant de trahison. Je suis aller en ville pour acheter la base de la nourriture. Je vous embrasse. Greyjoy. "

Le jeu du trône

Jaime Lanister

- Tu sembles fatigué. Je peux t’aider en quelques choses ?
-Tentons de ne pas nous perdre dans l’émotion de nos retrouvailles, mon frère. À ta santé !

Je souris en retrouvant la malice de Tyrion. C’est là que je me rends compte que tout ça me manque. Notre famille n’était qu’une comédie, mais sous les masques j’avais au moins ce frère qui relevait le niveau.

-Tu sembles aussi fatigué. Comment va Cersei ?
- Aussi bien que peut l’être une mère à qui on a pris ses trois enfants. Enfin ? Tu la connais aussi bien que moi.

Maintenant qu’elle n’a plus rien à protéger, elle va chercher à détruire. Elle a tenté d’assassiner Tyrion lors de la bataille de la Néra. Il en porte encore les stigmates avec cette balafre qui lui barre le visage. Son regard dur et froid, exempt de sentiment me fait peur. Suivant mes actes, elle pourrait bien lancer la Montagne contre moi.

-Ma Reine m’a envoyé dans le but d’établir une trêve avec notre sœur. Je ne croyais jamais m’entendre dire une telle chose, mais l’Hiver approche. Et une armée blanche plus nombreuse que tous les sept royaumes rassemblés. Nous devons nous unir, établir une paix temporaire entre nos deux chefs, et combattre ce péril.
- J’ai eu vent de cette rumeur. C’est donc vrai ce qui se raconte ? Cela semble si improbable, tout comme les dragons de ta reine…
- Et puis… s’il y a d’autres choses, celles-ci requièrent un endroit plus privé.

Étonné, j’acquiesce et suis Tyrion dans une chambre à l’étage. Dans le couloir je croise Poderic. C’est lui qui a sauvé mon frère de la lance du garde royale envoyé pour assassiner. Je me demande où se trouve Brienne de Torth dont il était devenu l’écuyer. Une fois la porte de la chambre fermée, Tyrion se tourne vers moi. J’écoute ce qu’il a à me dire en privée.

- Je ne peux pas être aussi franc avec toi, petit frère, nos allégeances sont contradictoires. Mais j’ai ceci à te dire.

[Voir MP, Jack en copie]

(…)

Je sors de la taverne non sans avoir serré Tyrion entre mes bras. Qui sait quand nous nous reverrons ? Si tant est que nous survivions l’un et l’autre d’ici là.

Dehors, l’odeur des bas quartiers me prend au nez. Je reprends mon cheval, mais reste à terre en le tenant par la bride. Les rues sont étroites et un cavalier à cheval gêne. Puis, je suis toujours le régicide aux yeux du peuple. Inutile d’ajouter à leurs mécontentements. Je me fonds donc dans la foule. C’est là que je l’aperçois, Euron flâne comme en territoire conquis. J’abandonne à nouveau mon cheval dans une écurie et suis l’amant-allié de ma sœur. Je veux savoir ce qu’il trame, ce qu’il possède.

Je rabats la capuche de mon pourpoint sur mes cheveux et m’incruste à la foule. Je suis Euron à bonne distance, j’épie ses gestes. Je tente de savoir ce qu’il possède sans avoir à le lui demander ouvertement. Moins je lui parle, mieux je me porte.

[Je lance un dé espionnage]

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Tyrion Lannister

-Je n’en veux pas à la vie de Cersei, Jaime, et tu le sais.  Mais elle n’est plus apte à régner, et je n’aurai aucune peine lorsque ma Reine brûlera vifs les alliés de notre sœur.  Promets-moi de faire abdiquer ta reine avant que vous ne finissiez également en rôtis.

Je m’adresse à Jaime d’une voix faible et calme, dépourvue de menace.  Car ce n’est pas des menaces que je professe.  C’est une analyse réaliste de la situation et de la façon la plus plausible par laquelle elle évoluera.  Tant de sang a déjà coulé. Tant de flammes ont déjà brûlé. Tant d’innocents ont déjà péri.  Shae, Myrcella, Tommen, et tant d’autres. Le plus rapidement Cersei comprendra qu’elle est sans issue, le plus tôt ce carnage se terminera. Je ne comprend pas comment elle peut poursuivre, sachant que plus de familles seront brisées, plus de mères risquent de perdre leurs enfants, chaque jour que se poursuit cette confrontation d’orgueils démesurés.

- Je ne peux pas être aussi franc avec toi, petit frère, nos allégeances sont contradictoires. Mais j’ai ceci à te dire.

[Voir MP, Jack en copie]
[Voir réponse, Jack en copie]

-Je vais remonter à Winterfell.  J’y ai des affaires à préparer pour ma Reine.  Rejoins-moi aux portes de la ville, ce soir, et j’aurai un présent pour toi.

Une étreinte plus tard, et mon aîné sort de l’auberge pour retourner vaquer à ses tâches.  De mon côté, je relis le corbeau que j’ai reçu hier de Winterfell.


Le crépuscule s’éteint dans ses derniers oriflammes orangés et violets sur les nuages au-dessus de nos têtes.  À quelque distance de la ville, Bronn et Podrick guettent l’arrivée de Jaime.  Le bras tendu en hauteur, je tiens les rênes d’un magnifique étalon noir.  La nuit se fait plus sombre, alors que le mur d’enceinte s’illumine de milles torches, et nous attendons toujours la venue de Jaime.

-Lady Brienne sera certainement heureuse de te revoir, Pod. lancé-je à voix basse, horripilé par le silence qui se prolonge trop longuement dans l’attente.  Bronn rétorque que ce n’est pas la seule "lady" qui soit heureuse de le revoir et je m’efforce de ne pas rire.  Je ne répond rien, mais les commentaires grivois n’en fusent pas moins à mon esprit.  La route pour la forteresse Stark est longue.  Il est bien de savoir que nos humeurs seront légers et positifs.

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Euron Greyjoy

Dans une allée boueuse, je retrouve un "ami". Disons qu'il me fait un prix réduit lorsque je lui commande pour ma flotte. Les fer-nés comme tous autres soldats des mers, aiment avoir le ventre plein pendant une période prolongé en mer, et je n'aime pas savoir mon équipage à la diète. Ils sont moins efficaces.
Ponctuels, les soldats à qui j'ai ordonné de venir chercher les caisses, sont là. Je les salue de la tête.  

-Greyjoy ! Quel bon vent t'amène ici ? Ta commande est prête. Mais les prix ont augmenté et ...

-Je me moque que les prix ont augmenté. Tu vas me faire le prix habituel où tu passeras sous ma lame. Dis-je en sortant mon poignard.

-D'a.. D'accord Greyoy.. Voilà ta commande...

Je fais signe à mes hommes de prendre la nourriture pendant que je paye le marchand. Pendant que mes hommes retournent aux bateaux, je marche dans les rues de port réal. Je regarde le Donjon Rouge. Un court instant je me rappelle de quelques aventure au sein de cette forteresse... Puis-je continu ma route.

Je marche sans vraiment de but apparent. Mais mon esprit réfléchis à un plan de secours. Je ne sais pas si je peux faire confiance à mon "allié". Je ne vais pas écrire ce que je pense.. Qui sait, quelqu'un lit peut-être mes pensées... Parano ? Moi ? Certains diront que je le suis.. Je décide alors de rentrer.

[...]
Assis à la table extérieure de notre auberge, je suis en train de fouiller dans mes affaires à la recherche d'un bout de parchemin pour y inscrire mes dépenses de la journée. C'est en redressant la tête pour remercier la serveuse que je le vois. Sous sa capuche en train de regarder dans ma direction. Un sourire sadique s'affiche sur mon visage et je lui fais signe.

-Comme on se retrouve ! Retirez-moi donc cette capuche mon cher "futur beau frère ?" Dis-je avec une pointe de sarcasme. Viens donc plutôt prendre un verre avec moi. Je suis d'humeur clémente. Je paye ma tournée.

Le fait qu'il m'espionne si mal me fait rire intérieurement... Et il doit bouillonner... Oh... Ça va être vraiment intéressant....

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Jaime Lanister

-Comme on se retrouve ! Retirez-moi donc cette capuche mon cher "futur beau-frère ?"

Saloperie ! Le fourbe m’a vu. Quelle poisse.  Et il se paye ma figure. J’enrage. J’avais supporté l’idée que Robert Baratheon touche Cersei, mais c’était le prix de notre tranquillité, le prix de notre élévation au plus près du Trône de fer. Greyjoy n’est qu’un parasite, une sangsue sans honneur.

- Viens donc plutôt prendre un verre avec moi. Je suis d'humeur clémente. Je paye ma tournée.

Difficile de refuser, je m’assois en face de lui. Une serveuse nous apporte deux chopes d’Ale. Euron prends la sienne, attend que je fasse de même pour trinquer. Je m’exécute, mais la repose aussitôt alors qu’il en vide le tiers en deux gorgées. Découvert pour découvert, autant aller droit au but.

- Alors que cherches-tu ? Tu n’es pas simplement faire du ravitaillement, je me trompe ?

[Je lance le dé Marchandage pour apprendre ce que Euron possède]
 

Le jeu du trône

Jaime Lanister

Je n’ai rien pu tirer d’Euron. Il est resté hermétique et ses allusions sur le corps de ma sœur ont failli me faire sortir de mes gonds. J’ai prétexté avoir à faire et j’ai quitté la taverne. Je m’occupe à effectuer quelques emplettes en prévision de mon voyage. Je fais aussi un peu de change en différentes monnaies quand un enfant me tend subitement la main. Je me recule, puis vois un papier entres ses frêles doigts. Je prends la missive, lui glisse une piécette et m’éloigne pour lire le message.

(…)

La nuit tombe sur Port-Réal. Euron n’est pas réapparu au donjon rouge et le repas avec Cersei a été bien silencieux. Elle est froide, comme éteinte de la flamme qui l’animait jadis. Je l’aime toujours malgré tout, malgré tous, mais je ne le reconnais plus.

Je salue la patrouille de garde que je croise et file en direction du rempart du nord pour le rendez-vous auquel je suis convié. J’ai brusquement un doute lorsque le fil d’une épée surgit de nulle part et se pose en travers de ma gorge.

- Je t’ai connu plus alerte Lannister !
- Bronn !

Mon ancien compagnon d’arme se moque de moi, mais rengaine son épée. Nous nous serons la main, avant-bras contre avant-bras. Un peu plus loin, je vois Tyrion accompagné de Podrick. Cela me fait plaisir de voir mon frère ainsi entouré. Bronn est redoutable et Podrick est prometteur.

- Bonsoir Tyrion. Je suis content de te recroiser avant mon départ. Je vais au sud et je traverse la Nera demain. Seuls les dieux savent si nous nous reverrons un jour.

Je m’avance et sans pudeur me baisse à sa hauteur pour une accolade fraternelle. Les mots sont inutiles, vains.

- Promets-moi que tu seras prudent.

Je me redresse et fouille ma poche.

- Je voulais te donner ça. Là où tu vas, cela peut te servir pour échanger ou négocier.

J’ouvre ma main avec en son centre il y a une bague avec les armoiries des Greyjoy.

- Puis, je n’ai pas envie que cela tombe dans la paluche d’Euron.

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Euron Greyjoy

Lorsque il me pose sa question, je ne montre rien. À part un grand très grand sourire. Un sourire comme je le sais, il les déteste.  

-Concrètement, si, je ne suis allé faire que du ravitaillement. Tu l'as bien vu, tu m'as suivi. Bon d'accord j'ai aussi menacé le marchand. Mais il voulait augmenter ses prix ! Non, je ne pouvais pas l'accepter.  Puis je suis allé faire un tour en pensant aux jolies courbes de ta sœur.. Ah.. Tu n'aimerais pas avoir un neveu ou une nièce.. ? Mmh, non bien sûr, surtout quand on vois les miens... Ah.. L'odeur de ta chère sœur me manquerait presque.. Sa chaleur et la douceur de cette peau.. Ah, c'est vrai, j'oubliais, je n'ai pas à te raconter tout ça...

Plus je parle, plus son envie de savoir ce que je faisais ou ce que j'ai se transforme en envie de me fuir pour ne plus m'entendre. D'ailleurs, il se lève me laissant en plan comme une vielle bique.. Je ricane et l'observe. Cette fois. À partir de maintenant, c'est moi qui vais te suivre. Fait attention à ce que tu fais, Lanister... Je l'observe de loin. Pour le moment, il ne se passe rien jusqu'à ce qu'un enfant lui tend une lettre. Je ne fais pas comme si de rien n'était.

-Greyjoy.

-Reine Cersei ?

-Espionnez-vous mon frère ?

-Moi ? Non. Je ne me permettrai pas une telle chose alors que vous êtes là.. Vous êtes bien plus agréable à espionner..

-Justement, je crois bien que c'est une des  choses pour les quelles vous êtes doué. Mentir, espionner, trahir...

-Il ne fallait donc pas me proposer une alliance, et encore moins accepter mon souhait.. Avouez, vous m'adorez.

-Non Greyjoy. Seule votre flotte...

-Ah ! Donc il ne me reste qu'a partir et vous laisser avec votre frère..

-C'est une bonne idée Greyjoy.

-Mais je ne vous laisserais pas cette tristesse de me voir, vous abandonnez alors que vous êtes si chaleureuse dans votre part du marché...

Elle me tourne le dos et va voir son frère. Je ricane de nouveau.

(...)

C'est le soir quand Jaime se décide à sortir. Dans un coin de l'auberge, je l'attendais. J'attends un instant avant de le suivre de loin. Les rôles changent Lanister.. Aurais-je plus de chance que toi ? Lorsque il se fait surprendre, je ricane dans ma barbe. Il semble vraiment de plus en plus vieux.. Et il y a le nain. Tyrion c'est ça ? Je me renfrogne. On n'a vraiment pas une bonne approche lui et moi. Pourtant, malgré son problème, c'est un type bien. Que je hais, et en même temps, une part de moi admire ce petit homme. Mais jamais je le montrerais.

C'est alors qu'il donne un truc qui ne doit pas atterrir dans mes paluches. Intéressé, j'essaie de voir.


[Je lance un dé espionnage]

Le jeu du trône

Euron Greyjoy

La bague de ma maison ! Où à t'il trouver ça !!?? Mon cerveau me pousse à réagir, mais mon instinct de survie me lance une alerte. Je suis venu seul. Je ne pensais pas qu'il allait être si nombreux... S'ils m'attaquent, je suis un homme fini. Et ma flotte appartiendrait à Lanister... Sauf si ma nièce récupère le titre des Greyjoy avant. Je préfère encore laisser cette bague au nain. Je serais toujours dans la possibilité de le retrouver. Ma vie et les fer-né sont plus importants que les armoiries de la maison. Même si cette bague à une sacrée valeur.. Elle ne vaut pas ma flotte. Pour le moment. Je préfère laisser cette bague entre les mains du nain.

Avant de me faire voir, je rentre vite à l'auberge. Certains diront que c'est de la lâcheté. Je dis que c'est de la survie et une stratégie. En plein milieu de nulle part, les deux frères se serais fait un plaisir de me détruire. Je ne connais pas les deux autres, mais je me méfie de Jaime. Il a peut-être perdu de sa prestance, mais ça reste un garde rapproché de Cersei. Et Tyrion.. C'est un petit homme certes, mais un petit homme fort.

(...)

Le lendemain, je pars à l'aube. Je retrouve mes bateaux et les capitaines de la flotte. Cersei et Jaime seront avec moi dans le navire principal. Nous pourrions parler de stratégie. J'ai laissé un mot à Jaime, où je l'informe que je les attends au port.

C'est l'heure de prendre le large. Mais la question est, où veut t'il aller Lanister ? J'avoue que j'aimerais vraiment voir ma nièce.. Histoire de lui expliquer qu'on ne vole pas une partie de la flotte pour s’allier à la Reine des Dragon... Puis j'ai des choses à faire à Volantis. Winterfell ? Je préfère vraiment éviter mon neveu. J'ai vraiment honte... Autant ma nièce à du mordant. C'est une Greyjoy.

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Tyrion Lannister

Le mercenaire est un homme étrange, et pourtant j’ai appris à l’apprécier.  Je dois avouer que, malgré notre entente, sa présence et ses commentaires déplacés me manqueront lorsque nos chemins se sépareront.  C’est donc le coeur plein d’amertume que je déplace mon regard de Bronn à Podrick, qui se tient là, immobile, à tenter de déceler ce qui se passe sous ma tignasse.  Oh!  Comme il ignore la félicité qui est sienne en n’entendant pas mes tourments intérieurs et mes sempiternelles préoccupations.  Bientôt, il ira rejoindre Brienne de Torth et nos chemins se sépareront.  J’aurai été chanceux de voir grandir ce garçon que j’affectionne, et qui tout à coup prend une position plus défensive.  Je suis son regard et voit mon garde du corps en train de jouer l’un de ses tours à mon frère.  

Je m’avance vers eux, l’écuyer sur les talons, et du bout des orteils tend les bras vers Jaime qui m’annonce son départ vers les terres de ma reine.  Mon cadeau ne lui sera que davantage précieux.

-Nous partirons immédiatement pour Winterfell pour éviter d’être surpris, et prendrons les chemins de traverse. Ne t’inquiète pas pour ma prudence et je ne m’inquiéterai pas pour ton audace.  Je lui souris.  Il a déjà été bien plus tête brûlée qu’il ne l’est maintenant.

Mon frère me tend un anneau sur lequel je reconnais les armoiries Greyjoy.  Je ne tente pas de cacher ma surprise alors que mes deux compagnons se penchent pour observer l’objet, Podrick s’exclamant de surprise en comprenant de quoi il s’agit.

-Ce sont les armoiries Greyjoy!
-Tais-toi, Pod!  Quelqu’un pourrait t’entendre.  Jaime, mon frère, personne ne t’a suivi?  Il me confirme que non et je sens mon coeur s’alléger. Ne t’inquiètes pas, Euron ne la reverra ni ne la portera.  J’ai moi aussi quelque chose pour toi.  Si tu rencontres Daenerys, j’ai confiance que mon cadeau saura l’impressionner et démontrera la confiance que j’ai en toi.  Si cela ne suffit pas, il fera un cadeau digne d’un Khal.  Je pose sur mon aîné un regard entendu.  

Un hennissement trahit la présence de l’étalon alors que Podrick tend la bride à mon frère.  Sa robe plus sombre que la nuit qui nous entoure se découpe sur les silhouettes de notre petite assemblée et nous nous quittons rapidement, lorsque des torches s’allument en haut des murailles de la forteresse et que l’écho de voix nous parvient.

-Que les sept te gardent, mon frère.

Une nouvelle embrassade qui dure plus longtemps que la sagesse ne me l’aurait dicter, et je monte la jument que Podrick m’avait trouvée durant l’après-midi.  La route devant nous sera longue et difficile, bien au contraire de la dernière fois où je suis allé à la capitale du Nord avec Cersei et Jaime, il y a de cela des millénaires, me semble-t-il.  La traversée prendra l’éternité qu’il faudra, mais je dois m’y rendre car ma Reine y a besoin d’alliés. Un certain Jon Snow en particulier.

Le jeu du trône

Le roi de la nuit

Winterfell est tombée. Seuls les morts bougent, les vivants ont tous trépassé ou ont fuit plus au sud vers la capitale.

L'armée des morts se multiplie comme un virus. Les bannerets ennemis sont maintenant tous frères. L'hiver vient et s'étend avec nos pas. Les fuyards nous précédent et annonce notre arrivée.

La capitale...

Port-Réal est splendide, mais elle commence à disparaître peu à peu sous la neige. Par delà la ville, je regarde le bras mer qui nous sépare d'Essos. Il faudra du temps pour qu'il gèle et que nous puissions passer à pied. Mais la mort a éternité devant elle.