Sujet: Timon et Pumbaa Episode III : La baignoire du bonheur ||| Feat Dicky bro Dim 8 Déc 2019 - 15:41
Feat : Dick my bro
La baignoire du bonheur
Seul le bruit des stylos sur les copies troublent ma salle de classe. Je passe entre les rangs, vérifie que le niveau de l’interrogation correspond à celui que mes élèves sont censés avoir. Je confisque une sarbacane à Copper et ses écouteurs à Hewitt. Deux rangs plus loin, je gratte le crâne de Lahey pour le réveiller. Près de la fenêtre, Garnet est rêveur et suit du regard les nuages. Depuis quelque temps il est taciturne. Aless' fait également cette tête de six pieds de long. Mon ami n’a pas souhaité s’épancher sur ce qui les mine tous les deux. Mais je devine comme une crise majeure. Je surveille toujours son « bambino » du coin de l’œil. Surtout depuis qu’il colle la fille de Dick. Je sais mon pote être très « je tire d’abord, je réfléchis après » vis-à-vis de tous les garçons qui peuvent s’intéresser à Jo. Négligemment, je pose mon index sur la bonne réponse du questionnaire. Le fils de l’Italien sursaute, me regarde et se replonge sur sa copie avec un soupir à couler une bielle.
La sonnerie sonne la fin du cours. Les élèves sortent dans un brouhaha soulagé. Je rends les écouteurs, mais casse la sarbacane en deux avant de la mettre à la poubelle. Dans le couloir, je croise Rapier. Il fait une drôle de tête, comme s’il avait fait la fête toute la nuit. Puis entraperçois la crinière brune de la copine de Dick. Des élèves se retournent sur sa croupe ondulante. Soudain, je pense à mon Poussin. J’espère que ces sagouins ne la reluquent pas ainsi. Je file en salle des profs poser mon tas de copies à corriger dans mon casier et boire un café avant de poursuivre avec la classe suivante. Amance est occupée avec un parent d’élève.
(…)
Magasin de bricolage dans la zone industrielle, rayon plomberie. Notre projet de salle de bain dans la grange prend forme. Avec Keanus, nous avons déjà déblayé la zone et de fil en aiguille le projet a pris de l’ampleur. D’une simple baignoire reliée à l’arrivée d’eau et aux égouts, nous avons doucement évolué sur un réel coin de détente et pas simplement une planche posée pour porter nos bières. L’autre constat tout bête est que mon frère et moi ne tenons pas à deux dans une baignoire ordinaire. Nous sommes donc allés visiter des professionnels pour ce genre de prestations, non pour leur acheter quoi que ce soit, nous n’avons pas le budget qu’ils demandent, mais juste pour leur piquer des idées et se renseigner sur la partie technique.
Me voilà donc au rayon des tuyaux et raccords. Je regarde ce qu’il se fait, et les prix. Quand je recule d’un pas pour lire une offre promotionnelle, je heurte quelqu’un.
- Pardonnez-moi… Oh ! Dick !
Je reconnais mon pote le visage contrarié avec deux siphons dans les mains. Nous nous donnons l’accolade. Je suis content de le revoir comme ça à l’improviste. Nos dernières aventures l’ont secoué un peu trop. Je sais qu’il a du mal à s’en remettre et doit se demander comment préparer ses enfants à cela. Il serait préférable qu’il ne leur dise rien, mais entre mentir à ses propres enfants en plus de les laisser dans l’ignorance d’un danger latent, le choix est cornélien. Sans parler de sa copine. Étant un loup, je n’ai pas d’affinité avec les félins, mais Mafdet Mahes fait un peu l’unanimité : elle est inquiétante. Mais Dick est mordu, raide dingue d’elle. J’espère que pour la professeure de chimie, que mon pote ne soit pas simplement un jeu pour elle.
(…)
Une collision entre les tuyaux de 100 et les siphons, il n’en fallait pas plus pour nous organiser un week-end peinard… À la maison cette fois, loin de tout danger poilu. Quand j’ai reparlé de mon projet à Dick, raison qui m’amenait au magasin de bricolage, il a souhaité venir nous aider. C’est ainsi qu’il a débarqué assez tôt ce samedi matin à la maison. Jo a immédiatement disparue dans la chambre de Tobias. Mon cousin est le seul gars de cet âge à avoir l’approbation de Dick pour s’enfermer avec Jo sans témoin. Troy, après moult câlins avec Mady est ressorti de la maison les joues gonflées de brioches au sucre. Il court dans la cour où seules nos voitures tracent le chemin. Entre les fleurs sauvages qui poussent çà et là au grès du vent et des gouttes de pluie, du potager désordonné de Mady, son carré de simples près de la porte de la cuisine aux plantes aussi variées qu’odorantes, l’enfant a de quoi s’occuper. Pour le moment, il s’est mis en embuscade derrière le tilleul pour observer des mésanges s’affairer à construire un nid avec des matériaux qu’elles vont chiper autour de la maison. Troy se met en tête de les aider et ramasse un tas d’herbes qu’il pose au pied de l’arbre.
Dick parle avec Keanus d’ordinateur qui rame. Je vais donc voir Troy et lui explique que les mésanges sont farouches. Je l’aide à construire un portique avec de vieux bâtons de ski et une raquette en nerf de bœuf qui traîne dans la grange depuis des lustres et qui n’a pas dû voir la neige depuis un siècle. L’offrande soigneusement mise en place en hauteur, Troy retourne se cacher et constate avec joie qu’enfin les mésanges s’intéressent à son cadeau. Il les fait fuir en hurlant sa joie quand l’une d’elles emporte des brins de paille. Le môme part en zigzaguant, les bras en aile d’avion. Il suit un papillon pour l’abandonner au profit d’une colonne de fourmis. Il a tout du fauve qu’on vient de libérer de sa cage. Ici, il est libre de bouger, crier et rire. La cour n’est pas sans danger, çà et là des bouts de tôles rouillées, de vieux objets qui n’ont pas bougé depuis les débuts de la maison. C’était il y a un autre siècle. Troy a de quoi se blesser. Je ne m’inquiète pas autant que son père pourrait le faire. Et en cas de blessure, il y aura le réconfort d’un câlin, l’attention d’un soin appliqué et une gâterie sucrée doublée d’un tendre bisou magique. J’aime déjà ce gamin, il est synonyme de vie, de famille et de meute comme je l’entends.
Je reviens vers Dick et mon frère. Je crois que Keanus vient de donner quelques astuces à mon pote pour que son ordinateur fonctionne plus rapidement et propose même de passer chez lui un soir après le travail au cas où le policier ne s’en sortirait pas. L’aide est proposée instinctivement. Dick, sa fille et son fils ont été adoptés par la meute, et même si rien d’officiel n’est fait ou dit, c’est ainsi que je considère la famille Turner. Je vois mon rang d’alpha non comme celui d’un chef, mais celui d’un rassembleur. Et je suis heureux que mon pote vienne nous aider pour l’espace bain de notre vie. J’imagine déjà les soirées que nous y passerons.
- Bon, il faut finir de débarrasser et délimiter l’endroit des nouvelles cloisons.
Au regard étonné de Dick sur ce changement d’importance j’explique qu’on va préserver la pudeur des filles de la meute et de nos voisins par rapport au projet initial plus modeste. Je montre la cloison extérieure de la grange avec une lucarne qui va être agrandie en une large fenêtre qui s’ouvre à hauteur de nez quand on est assis dans l’eau. Le système d’ouverture fait débat entre Keanus et moi.
- Alors là, le cumulus pour chauffer l’eau. L’idéal serait de le coupler à des panneaux solaires. Mais, je n’ai clairement par l’agent pour le moment. Je les rajouterais plus tard. Ici l’évacuation qui va au jardin. Donc pas de gel douche industriel, que du savon naturel. On veut aussi pouvoir avoir des bières fraîches sans avoir à lever notre cul. Un genre de frigo qui s’ouvre par le haut. Je fouille les petites annonces sur le matériel de camping et de caravaning. Une cervelle de plus n’est pas inutile.
Sujet: Re: Timon et Pumbaa Episode III : La baignoire du bonheur ||| Feat Dicky bro Jeu 19 Déc 2019 - 16:38
La baignoire du bonheur FT Willem Shepherd
La voiture cale, faisant faire un bond en avant à tout ses passagers. Pourtant la personne au volant n'en démords pas, redémarre, dans le but de se stationner de manière plus conventionnelle. Richard n'en peut plus, lève une main tremblante pour tapoter l'épaule de sa fille, avant de murmurer d'une voix peu sereine.
-Je crois que c'est bon Jo.
Il faut que ce soit bon. Sur la route entre son appartement et la maison des Shepherd, il s'est vu mourir trop souvent pour être prêt à signer pour un nouvel essai de la part de sa gamine. D'un geste rapide, il serre le frein à main, oublié par la rouquine, ferme les yeux de dépit quand cette dernière cherche son approbation.
-C'était comment ? -Mieux.
Ce n'est pas un mensonge, la dernière fois que sa fille a prit le volant pour s'entraîner pour son épreuve de conduite qui approche à grands pas, ils ont manqué de faucher une petite vieille, et le canadien n'a pas cessé de vouloir freiner dans le vide et toucher le volant pour éviter des catastrophes. À son grand malheur, la gamine prend ça comme un véritable compliment, se voit déjà pilote de course vu son grand sourire.
-Je pourrais conduire sur le retour ? -On verra.
Sur la banquette arrière, Troy ricane. Prêt à se moquer de sa sœur dès qu'on lui en laissera le temps. Mais une chose est certaine, leur vie sera bien plus simple une fois que l’aînée aura son permis de conduire. Il faut juste qu'elle améliore sa conduite autant que possible pour s'en sortir le jour J. Sa marge de progression est grande, et la joie de Joanie immense lorsque son père lui laisse le contrôle du véhicule. Donc il laisse faire, profite de la situation pour tenter d'améliorer sa relation avec sa fille. Relation qui a prit du plomb dans l'aile depuis qu'il s'est fortement engagé à ruiner la vie sociale de sa progéniture. Sans un mot de plus, il détache sa ceinture, s'échappe du cercueil roulant. File dire bonjour à son meilleur ami qui les attend déjà devant sa maison.
Quand Willem ose un commentaire sur la pâleur du flic, ce dernier rétorque, dents serrées tout en lui donnant l'accolade.
-Jo apprend à conduire.
[...]
Tasse de café sous le nez, les mains occupées à éplucher un saladier d'haricots verts qu'il a dégoté dans un coin de la cuisine, il s'offusque des mauvaises blagues que lui fait son ordinateur ces derniers temps.
-Ma mère a lancé un appel vidéo à ce moment là. Et en moins de trois minutes ça s'est mit à ramer. Elle a commencé à grésiller. -Qui a grésillé ? -Ma mère. Puis après elle s'est figée. Comme ça.
Dick pose ce qu'il tient sur la table, puis prend la pause, mains levées, visage figé dans une expression colérique. Keanus se marre. Madison qui passe dans le coin à ce moment là pour récupérer son saladier de légumes verts fait de même. Le frère de Will tente de camoufler son sourire amusé, puis continue.
-Tu as fait quoi ? -J'ai secoué. -Ta mère ? -Non l'ordi. Cette stupide machine qui se bloque dès que je lui demande de faire plus d'une chose à la fois.
Il n'aime pas cette expression de dépit qu'il voit sur le visage du frère de son meilleur pote. Et quand ce dernier se met finalement à le conseiller, lui explique aussi bien que possible comment nettoyer son ordinateur pour éviter que ce dernier ne continue à lui faire des mauvaises blagues de ce genre, il est toute ouïe. Et aussi bienheureux de ne pas avoir comme simple conseil le fait de ne plus secouer son ordinateur. Le loup lui fait une liste rapide des logiciels qui peuvent lui rendre ce service. L'aider à réparer tout seul ce morceau de technologie qui lui cause bien des misères. Lui glisse entre deux commentaires qu'il a peut être récupéré un virus en allant sur un mauvais site internet. Le genre où on peut regarder des films indépendants à petit budget.
Will arrive dans la cuisine quand Richard termine son café et que Keanus se propose pour passer voir l'ordinateur rebelle au cas où ce dernier continuerait à faire des misères à son propriétaire. Le canadien s'empresse d'accepter cette offre, tout en se jurant mentalement de tout de même essayer de gagner cette bataille par lui même avant de devoir déranger le frère de son ami.
[...]
Cafés vidés, les trois hommes sont sortis pour voir la salle de bain masculine en devenir. Richard est étonné quand il entend parler de nouvelles cloisons qui ne faisaient pas parti du plan la première fois que son ami lui a parlé de son idée. Mais le canadien n'a pas le temps de laisser son étonnement lui échapper, Will explique, gestes à l'appui. Et soudainement Dick se dit qu'il avait sous-estimé les projets de son ami. Mais il est certain que ce sera plus agréable pour les filles de la meute si elles peuvent éviter de se retrouver nez à nez avec un service trois pièces.
-Un bon bain et des bières. Je crois qu'on est pas loin du concept de paradis les gars. Pour le frigo je pense que ça peut même se trouver dans un dépôt vente. Ou au moins on peut demander si c'est pas possible de nous garder ça de côté s'ils en voient un dans les parages.
Dick se gratte le crâne, puis continue sur sa lancée. Mélange moelleux et niaiseux de bons sentiments.
-Les gens sont souvent cool quand on demande gentiment. Et puis, c'est pas comme si on risquait autre chose qu'un refus.
Willem semble approuver l'idée. Même si avec son boulot de médiateur, il doit être conscient que les choses ne sont pas toujours aussi simples. Il y a aussi des cas désespérés. Ceux pour qui la chaleur humaine n'est rien de plus qu'un concept obscur.
Troy déboule dans la grange, fonce dans son père avant de brailler.
-Papa. Madison et moi on a entendu ton téléphone qui sonnait. La musique de la dame qui te fait crier. Et Will ! Les mésanges sont revenues ! Elles sont revenues !
Tandis que son pote est en train d'expliquer au petit que les mésanges risquent d'avoir peur s'il continue à crier, le flic se contente de déverrouiller son portable que lui a emmené son fils d'un geste sec. Sans surprise il constate que son ex femme a tenté de l'appeler. Pas une mais deux fois. Ces derniers temps elle est la pire des plaies, cela virerait presque au harcèlement à l'approche des prochains congés durant lesquels Gloria espère bien voir Joanie passer quelques jours chez elle. Le canadien range son téléphone dans une de ses poches arrière, puis donne le change en quelques mots pour pouvoir s’éclipser cinq minutes.
-J'ai emmené des outils. Et magazines de déco. Des fois ils ont des idées pas trop bêtes pour faire des trucs pas trop chers.
Il coince son portable sous son oreille, tête penchée. Son répondeur lui annonce d'une voix impersonnelle qu'il a reçu des messages. Mains prêtes à ouvrir le coffre de sa voiture, le flic souffle comme un bœuf quand la voix de Gloria résonne. Agressive, crachant le prénom de son ex mari comme seule salutation. Langage ordurier. Sa nouvelle proie semble être la mère du canadien qu'elle a croisé il y a peu. La relation entre ces deux là n'a jamais été parfaite, mais depuis quatre ans c'est pire encore. La mère de Dick considérant pleinement son ex belle fille comme la fautive dans le fait que son fils unique soit parti vivre au loin.
Cette fois, la mère du policier s'est donné le droit de rappeler à la rousse qu'elle devait payer la pension alimentaire à date régulière. Sur le répondeur, Gloria s'égosille. Hurle à Dick qu'elle ne veut pas payer un centime pour Troy. C'est au moment où la main du père de famille furieux s'abat sur sa voiture et qu'il se fait mal qu'une voix résonne derrière lui.
Richard fait un bond, lâche son portable qui finit par tomber au sol. Son ami lui demande s'il va bien, mais le flic est peu certain de pouvoir répondre par l'affirmative sans mentir. Alors il se contente de détourner la conversation, attrape sa caisse à outils, puis un de ses magazines avant de le jeter au loup. Will rattrape l'objet sans mal, se fige en voyant les yeux rougis du père de famille.
-C'est juste Glo. Pages 43 à 49 j'ai vu des trucs cool. Les bouquins sont à ma voisine, mais elle m'a dit que je pouvais les garder.
Sujet: Re: Timon et Pumbaa Episode III : La baignoire du bonheur ||| Feat Dicky bro Dim 29 Déc 2019 - 22:19
Feat : Dick my bro
La baignoire du bonheur
- Un bon bain et des bières. Je crois qu'on est pas loin du concept de paradis les gars. - C’est le concept. Détente, détente et détente. - Pour le frigo, je pense que ça peut même se trouver dans un dépôt-vente. Ou au moins on peut demander si c'est pas possible de nous garder ça de côté s'ils en voient un dans les parages. - Oui, y a moyen que ça fonction. Puis, ils commencent à nous connaître dans les dépôts-ventes. On a meublé la maison ainsi. - Papa. Madison et moi on a entendu ton téléphone qui sonnait. La musique de la dame qui te fait crier. Et Will ! Les mésanges sont revenues ! Elles sont revenues ! - Si tu cries, elles vont fuir à nouveau, Troy.
Troy est vraiment une boule d’énergie en manque d’occupation. Je réfléchis à comment occuper le fils, quand je vois Dick s’éclipser avec un air contrarié. Logique si c’est une « dame qui le fait crier » qui lui laisse des messages sur son portable.
- J'ai emmené des outils. Et magazines de déco. Des fois ils ont des idées pas trop bêtes pour faire des trucs pas trop chers. - D’accord. Troy ? Ça te dit de construire une vraie mangeoire pour les mésanges ? - Oui ! - Suis-moi.
J’entre dans la grange avec l’enfant, lui montre le fond où il peut trouver quelques planches qui feront l’affaire. Je lui donne en gros les dimensions de ce qu’il faut et lui dis de revenir me voir quand il aura trouvé de quoi faire comme une petite cabane. L’enfant vole vers le coin désigné pendant que je retourne aider Dick à sortir son matériel. Je le surprends, le cœur en panique et le souffle court en train d’écouter ses messages. « La dame qui le fait crier » est littéralement en train de lui hurler dessus, si fort que je perçois une partie du message, une partie qui achèverait n’importe quel père. D’ailleurs, cela ne manque pas, Dick passe sa fureur sur le capot du coffre de sa voiture. Le choc est violent, j’ai peur qu’il se soit blessé.
- Ça va Bro ?
Il se contente de prendre sa caisse à outils et de me jeter un magazine que je saisis au vol.
- C'est juste Glo. Pages 43 à 49 j'ai vu des trucs cool. Les bouquins sont à ma voisine, mais elle m'a dit que je pouvais les garder.
Je me fige en voyant les yeux rougis de mon ami. Le moment est mal choisi pour les confidences, mais il est évident que Dick a besoin de vider son sac avant d’imploser ou exploser. Je me contente de lui serrer l’épaule avec un sourire fraternel. Je ne dis rien, ne lui demande rien, car à sa respiration et au rythme de son cœur, je sais qu’il craquerait. Or, je devine qui ne veut pas inquiéter son fils. Montrer ses faiblesses et ses failles provoquerait des questions du petit garçon qui ne pourrait pas encaisser les réponses.
- J’ai trouvé les planches, je fais quoi ? - Il faut les couper à la bonne taille.
J’attrape une mine de crayon et le bloc note qui traîne non loin de l’établi. En quelques coups de crayon, je fais un dessin en perspective pour montrer à Troy, le résultat final. Ensuite, je lui montre chaque élément unitaire qu’il va devoir fabriquer. Je fais un rapide calcul et dessine chaque élément en notant les côtes.
Méga super plans de Will:
- Tu commences par mesurer et tracer des traits au crayon sur les planches. Ensuite, tu reviens me voir. Je vérifie que c’est bon, et je te montre comment utiliser la scie sauteuse sans perdre de doigts.
J’entraîne Dick dans le coin futur paradis pour mecs et regarde les pages qu’il m’a indiquées.
- Ah ! C’est pas con les suspentes au-dessus du jacuzzi. Ça permet d’accrocher les serviettes. Y juste à se lever pour attraper. Rien qui traîne au sol et qui se mouille des éclaboussures. Avec des tasseaux en vingt-cinq de section… on chanfreine les angles pour la glisse. Nickel.
Je vois bien que Dick n’est pas avec moi. Il secoue la tête comme ces chiens à l’arrière des voitures. Ça bouge, mais c’est vide dedans.
- Si tu as besoin d’un médiateur avec ton ex, je suis ton homme. Je suis sûre qu’il y a moyen d’arrondir les angles, comme pour mes tasseaux. Et si elle abuse, tu as toujours la voie juridique. La copine d’Amance est juriste. Elle serait de bons conseils si besoin.
Sujet: Re: Timon et Pumbaa Episode III : La baignoire du bonheur ||| Feat Dicky bro Jeu 2 Jan 2020 - 16:55
La baignoire du bonheur FT Willem Shepherd
Regard dans le vide, caisse à outils pendant au bout d'un bras, portable toujours au sol écran allumé, il reste figé, dents serrées. Richard se contente d'attendre que la colère s'efface pour laisser la place à quelque chose de plus productif. S'il avait Gloria face à lui, nul doute qu'il lui jetterait sa rancœur et sa haine au visage. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles il est parti de Vancouver il y a quatre ans. Ne plus voir cette garce dans le paysage. Ne plus voir cette si jolie bouche lâcher des immondices à intervalles régulier.
Il ne bronche même pas quand son ami vient vers lui, le serre dans une accolade qui se veut sûrement réconfortante, mais à laquelle le flic ne se sent pas la force de répondre. En l'espace de cinq minutes, il a perdu sa joie de vivre et son sourire. Dick n'a plus envie de jouer les idiots. Il ferme les yeux un bref instant, les ouvre à nouveau quand il entend la voix de son fils. Ce gamin qui n'a rien demandé à personne. Si doux et innocent. Alors que sa mère est une harpie égoïste et sans cœur.
Le canadien écoute un mot sur trois. En comprend un sur six. Ça cause mangeoire et scie. Habituellement il paniquerait à la mention d'un tel objet entre les mains de sa turbulente progéniture, mais en cet instant il laisse faire. De toute façon il a confiance en Willem. Suffisamment pour savoir que ce dernier ne mettrait pas son prochain en mauvaise posture, et encore moins un gamin en danger. Sans sourciller Richard a suivi le rythme, est revenu lui aussi dans la future salle de bain pour mecs. Il fixe le sol, opine du chef à intervalles réguliers sans vraiment réfléchir à ce qu'il est en train d'approuver. Il compte les mitons de poussière sur le sol, pense à ce qu'il va dire à Gloria la prochaine fois qu'il va l'avoir au téléphone.
Téléphone toujours abandonné près de la voiture. Merde... Richard fait la moue, met un peu de temps à réagir quand cette fois Willem ne parle plus de la salle de bain, mais d'un sujet bien plus délicat. Dick soupire, fort, puis ouvre la bouche, sa voix plus faiblarde qu'à l'habitude. Moins joyeuse qu'à l'accoutumée surtout.
-C'est gentil mais je crois que ça fait un bail qu'il y a plus grande chose à médiater entre Glo et moi.
Bon vu la tête de son pote, sa langue à du fourcher, lui faire inventer un mot qui n'existe que dans sa tête. Le père de famille se contente de hausser les épaules face à cette constatation. Ce n'est certainement pas la première fois qu'il agit de cette façon, et ce ne sera pas la dernière non plus. Quitte à passer pour un idiot, autant assumer jusqu'au bout cette prise de position.
L'esprit du flic se met à vagabonder, puis se pose sur la seconde option proposée par son ami. La voix juridique. Gloria a certes une grande gueule, mais lorsqu'il s'agit de se retrouver confrontée à la loi, elle perd tout son courage. Deux passages au tribunal ont prouvé à Richard que la mère de ses enfants n'avait rien dans le pantalon. Nez froncé, la voix soudainement nourrie par un espoir nouveau, il ouvre la bouche, questionne. Imagine le répit que lui ferait gagner une telle manœuvre, le cœur soudainement gonflé d'espérance.
-Elle ferait ça pour moi ?
La réponse fuse sans se faire attendre bien longtemps. Andy est visiblement gentille et toujours prête à rendre service. Mais bien vite la cervelle de Dick se met en route. Andy, juriste. C'est un prénom qu'il a vu noté noir sur blanc il y a peu de temps. Le tout affilié à une jeune femme blonde qui bosse au journal. Bonne étudiante à la fac de Stanford. Originaire de Phoenix. Frère assassiné il y a un peu plus d'un an. Sans autres soucis si ce n'est la façon dont elle choisit ses fréquentations. Enfin une surtout.
-Son nom c'est Turing ? Petite blonde avec une carte de fidélité dans chaque pâtisserie de la ville ?
Will approuve, féliciterait presque son ami pour ses dons de devin. Puis c'est le silence. Le visage du canadien vient de se fermer à nouveau. Visiblement ce n'est pas une bonne journée qui est en train de débuter. Le flic se gratte le front, lâche un rire nerveux.
-Je crois qu'elle va dire non. Surtout si elle apprend que j'essaie de mettre son mec en taule. Monsieur Alessandro Amaro. Un pied dans la mafia, l'autre dans son bar. Mon collègue O'Conner et Maf m'ont parlé de cette histoire de bête que vous avez combattue ensemble.
Sourire forcé aux lèvres, Richard hausse les épaules à nouveau.
-Alors entre lui et Glo je sais pas ce qui est le pire.
Dans le doute, il dirait Gloria. Mais on est jamais à l'abri d'une mauvaise surprise.
Sujet: Re: Timon et Pumbaa Episode III : La baignoire du bonheur ||| Feat Dicky bro Mer 8 Jan 2020 - 20:02
Feat : Dick my bro
La baignoire du bonheur
- C'est gentil, mais je crois que ça fait un bail qu'il y a plus grande chose à médiater entre Glo et moi.
Je grimace au défaitisme de mon pote et à une certaine forme d’abandon de sa part. J’ai conscience qu’il n’y a plus d’amour entre eux, seulement ils laissent deux enfants qui, s’ils réagissent différemment, sont tout de même impactés. Toutefois, je comprends la lassitude de mon ami, la tension que je sens chez lui prouve qu’il est un peu au bout de ses moyens sur cette histoire. Je regarde Troy qui, depuis qu’il est concentré sur ses mesures de planches, ne dit rien, l’œil concentré et la langue tirée.
- Elle ferait ça pour moi ? - Oui, je pense ne pas trop m’avancer, mais Andy est vraiment une chic fille. - Son nom c'est Turing ? Petite blonde avec une carte de fidélité dans chaque pâtisserie de la ville ? - Oui c’est elle. Ne mange jamais devant elle si elle n’a rien à se mettre sous la dent, ou cramponne-toi à toi casse-croûte et attends-toi à devoir chèrement le défendre. C’est un estomac sur pattes. - Je crois qu'elle va dire non. Surtout si elle apprend que j'essaie de mettre son mec en taule. Monsieur Alessandro Amaro. Un pied dans la mafia, l'autre dans son bar. Mon collègue O'Conner et Maf m'ont parlé de cette histoire de bête que vous avez combattue ensemble.
Mettre Aless’ en taule ? Je tique un peu. Il n’est pas le premier à avoir essayé et je doute qu’il soit le dernier. Mon amitié avec l’Italien peut sembler contre nature. Lui, Oméga et hors-la-loi, moi alpha et bossant pour les flics… J’ai une opinion personnelle sur ce qu’est réellement cette amitié, mais jamais Alessandro ne l’admettra, ou pas devant témoin. Je me souviens parfaitement de cette traque à la bête, Aless’ qui m’avait attaqué parce que j’avais retiré trop rapidement mon emprise sur lui. Cependant, je comprends la position de Dick, d’autant qu’il est flic et que c’est de son devoir de mettre ceux qui sont du mauvais côté de la loi en cabane.
- Alors entre lui et Glo je sais pas ce qui est le pire. - Celui ou celle qui n’assument pas ses actes ?
Je lui laisse le choix de comprendre ou pas que je ne l’aiderai pas à arrêter Aless’, me contentant de rester neutre à ce sujet. Je ne sais rien de précis sur mon ami du Pink, mais j’ai des yeux et des oreilles. Je sais des choses sans vraiment savoir, car j’évite de creuser, non que je cautionne. Je pense simplement que si Dick était né là où est né Alessandro et inversement : les rôles auraient toutes les chances d’être inversés. Le libre arbitre c’est bien beau, mais dans les faits… Il est facile d’affirmer que chacun fait ses choix, mais Dick, comme Alessandro est l’exemple même de l’influence familiale et paternelle. Et je crois ne pas déroger non plus à mon héritage. Je suis simplement navré d’avoir deux amis antagonistes.
- Will’ c’est bon là ?
Troy nous sauve d’un moment qui allait devenir gênant. Je laisse Dick et vais voir ce que le gamin a tracé. Je revois avec lui chaque mesure. Il s’est bien débrouillé, il n’y en a qu’une qui est erronée d’un centimètre. Je le félicite avec des mots d’adulte.
- Tu vas les découper maintenant.
Je fouille sur l’établi pour lui dénicher des lunettes de sécurité, je n’ai malheureusement pas de gants à sa taille, je vais donc dans la remise à côté du jardin prendre les gants pour rosiers de Mady. Une fois le môme équipé au mieux pour qu’il ne perde ni un doigt ni un œil, je lui montre comment fixer les planches sur l’établi pour qu’elles ne bougent pas quand il les coupera.
- Ceci est une scie sauteuse. Tu vois la lame qui est montée ? Il faut la changer, car la dentelure est faite pour du métal, c’est petit et resserré. Pour du bois, il faut…
Je fouille dans une boîte devant moi et sors ce qu’il faut.
- Tu vois la différence Troy ? - Oui ! Les dents sont plus grandes. - Alors, on démonte la lame comme ça… et on la remplace comme ceci. Je serre moi, car c’est important.
Troy boit mes paroles. Il comprend que je lui prête mon outillage, que je lui donne ma confiance pour en faire bon usage. Je lui montre les gestes à faire, ceux à ne surtout pas faire, puis lui fais prendre le relais, la scie à moitié engagée sur le trait qu’il a dessiné. Contrairement à son habitude, Troy reste concentré, il s’applique et s’étonne de la facilité de l’opération.
- Pour la planche suivante, tu fais tout seul. Je reste là pour vérifier que c’est bien fixé et que tu n’oublies rien.
Je jette de temps à autre un regard vers Dick. Je le sens perdu. Nous sommes trois de ses connaissances, dont un flic à connaître l’Italien pour ses activités illicites. Trois à ne pas tenter de l’arrêter pour, j’imagine, trois raisons différentes. Puis il y a son ex dont le comportement frôle l’immoralité. Est-elle partie en reniant Troy parce qu’il ressemble trop à son père ? Ce père qui l’a pourtant séduite un jour. La grange résonne des bruits de la scie sauteuse. Je me suis éloigné de Troy, mais je garde un œil sur lui, son père également. Keanus nous laisse pour aller travailler.
Je sors deux bières d’une glacière, en offre une à Dick et pose mon derche sur un bidon de lasure à côté de lui.
- Profite de ce que t’apporte la vie. Depuis que je suis arrivé à Beacon Hills, c’est la première fois que je vois ma collègue de chimie s’intéresser à quelqu’un d’une manière si soutenu. À part Alex Cormier, mais j’ai l’impression qu’il lui sert d’amusement entre autres relations puisqu’ils sont tous deux druides.
Je bois une longue gorgée de ma bière.
- Puis pour Gloria, ne laisse pas passer non plus. Attaque là légalement. Elle doit t’aider pour les enfants. Ensuite, quand ils seront majeurs, ils seront libres de faire comme ils le souhaitent. Son attitude envers Troy peut motiver un juge à donner raison à Jo de ne pas vouloir la voir. Ne te laisse pas bouffer mec. Et tu peux compter sur moi si tu as besoin d’avoir quelqu’un de fiable à tes côtés pour ces démarches. J’ai l’habitude de ces paperasses. Je peux te soutenir sur ce point.
Je tends mon poing pour un check fraternel. De son côté, Troy avance son travail.
- Troy a besoin d’être canalisé et avec ton travail et le fait que tu sois monoparental, tu ne peux pas y arriver seul. Quand ça colle avec mes horaires et que t’es de service, je peux le récupérer à l’école, c’est sur mon chemin. Avant, dans ma meute, c’est moi qui m’occupais des plus jeunes. Les ados au lycée sont sympas, mais ce n’est pas pareil.
Troy pose la scie avec précaution et nous regarde. Le môme est simplement heureux. Il montre ce qu’il a coupé à son père, puis continue.
- J’en avais deux-trois des comme lui, avec des capacités de lycan en plus. Ce n’est pas une contrainte et cela te permettrait de souffler, de moins stresser et de profiter de ta belle féline sans remords. Le seul risque est qu’il ne veuille plus rentrer chez toi.
Je fais un clin d’œil pour atténuer mes propos. Troy adore son paternel, je ne suis pas prêt de le remplacer.
- Fini !
Troy crie et me réclame pour la suite. Pour assembler les différentes parties et planter des clous, il semble que l’enfant n’ait pas assez de force. Il est déçu de ne pas pouvoir le faire lui, mais après un malheureux coup sur le pouce, un père à la limite de la panique, j’ai préféré terminer l’assemblage de la mangeoire pour mésange. Ceci fait, je donne à Troy un pinceau et un bidon d’huile de lin pour barbouiller le tout. Comme il n’y a plus de danger, avec Dick nous commençons à prendre des mesures pour la nouvelle salle de bain.
- Tu manges là ce soir, hein ! Mady est de service, mais elle nous a préparé des tourtes. Une à la viande et l’autre aux légumes et au thon.
(…)
Dick ne m’avait pas vraiment répondu sur mon offre de l’assister pour Gloria et aussi pour canaliser l’énergie de son fils. J’imagine que l’appel de son ex lui remue encore le ventre.
- Je vais peut-être un peu vite en besogne. Mais sincèrement, je te considère presque comme un membre de la famille, comme un frère ou un cousin. Toi, tes enfants, vous me rappelez la meute avant.
Je pose le mètre dans un coin et soupire. Le remue-ménage de Troy me rappelle le passé. Nous avons bien avancé sur le dimensionnement de ce que sera ce nouvel espace de détente.
- Juste pour te dire pour Gloria ou Troy, je ne te force pas la main. Je comprendrais que tu veuilles garder ça dans ta sphère privée.
Sujet: Re: Timon et Pumbaa Episode III : La baignoire du bonheur ||| Feat Dicky bro Lun 13 Jan 2020 - 13:25
La baignoire du bonheur FT Willem Shepherd
Une réponse aussi évasive que claire de la part de Will, et ce dernier part filer un coup de main à Troy qui vient de réapparaître, coupant court à un instant qui aurait pu devenir gênant. Dick refuse de justifier le fait qu'il mène une enquête sur l'italien. Il se doute même que certains de ses collègues sont au courant des cachotteries qu'il fait à ce sujet. Sa réaction quand Amaro est venu chercher Therence, les questions qu'il pose parfois à ceux qui sont dans cette ville depuis plus longtemps que lui. Il ne cherche pas à faire dentelle, ce n'est pas la discrétion qui lui permettra d'arriver à son but dans les plus brefs délais. En mettant la pression au patron de bar, il espère bien que ce dernier finira par faire une erreur. Pour lui, le scénario de Sacramento ne doit pas se reproduire. Il ne veut plus mentir à ses enfants, et surtout il ne veut pas quitter cette ville. Laisser Mafdet lui mettrait le cœur en miettes, il s'y est attaché, est tombé amoureux de la belle brune dès qu'il a croisé son regard. Un premier sourire et il était déjà sous son charme étrange. Il la voit douce, merveilleuse, joueuse, aussi intimidante que belle.
Et puis il y a Willem. Sa famille, des gens à qui lui et ses mômes se sont attachés en un temps record. Un nouveau départ dans l'urgence ruinerait tout ce qu'il est en train de construire. D'une oreille distraite, il écoute son fils, où plutôt le silence de ce dernier. Il semble calme dans cet endroit. Découvre des choses qui lui manquait sans que son père ne s'en soit rendu compte. La vie au plein air, une famille de cœur si ce n'est de sang. C'est quand son pote revient après une dernière consigne sur la sécurité donnée au petit que le père de famille lève la tête. La mention de Mafdet lui réchauffe le cœur, fait naître un sourire sur son visage. Doux pansement de l'âme après que son ex ait failli lui tirer des larmes suite à un énième coup de gueule par répondeurs interposés. De mari et femme, il sont passés au stade de personnes ne pouvant plus se supporter. La simple vue de l'autre les poussant vers la haine, sur le chemin des paroles assassines. La dame qui fait crier son père. C'est ainsi que Troy voit sa mère. La seule vision qu'il a de cette femme qui ne veut plus entendre parler de ce fils qu'elle a pourtant autant désiré que son mari. Si Joanie était un bébé surprise, ce n'est pas le cas de son petit frère dont la conception avait été préméditée.
Un second bébé pour achever le tableau de famille. Une fille et un garçon, le choix du roi. Mais finalement c'est ce qui a finit par provoquer la fuite de Gloria. C'est ce qu'elle a craché au visage de Dick le jour de son départ. Ce dernier, trop aveuglé par la joie d'être père à nouveau, trop prit par son travail, n'avait pas vu la situation dégénérer.
Il joue machinalement avec sa bière, reste silencieux, plongé dans ses pensées. Il entend plus qu'il n'écoute. Puis réagit tout de même quand un poing s'offre au sien, il imite Willem, puis soulage sa bière d'une longue gorgée. Plus par automatisme que par conviction, il répond, en accord avec les dires de son ami.
- La crapule aime venir ici. Ça lui fait du bien. À l'appart il s'ennuie vite et il vous adore.
L'ennui. Ce qui encourage fortement la production de bêtises à la chaîne. Ici tout semble plus simple, le petit arrive à se poser. Court après les mésanges, traîne avec Maddy, joue avec Will et parle de ses copains d'école à Keanus. Il est ici comme chez lui, profite de cette douceur de vivre qui va de paire avec le décor. Richard n'a pas eu cette possibilité quand il était enfant, il ne connaissait la nature que dans les livres d'images. Son quartier, celui qui l'a vu grandir est doté d'une sale réputation totalement méritée. Son père travaillait beaucoup, ils se sont rapprochés quand Dick est devenu flic à son tour. Bosser dans le même poste de police, vivre les même galères au quotidien. Le fils a découvert pourquoi parfois son père revenait triste du travail, silencieux, avant de filer s'enfermer dans la chambre parentale ou la salle de bain, un verre à la main.
Un sourire nourrit par les fantômes du passé aux lèvres, Dick fixe l'objet que son fils lui montre, se penche un peu, mains sur les cuisses. Colle un baiser dans les cheveux bruns du petit qui est venu chercher son approbation. Le môme fait mine d'esquiver le baiser.
-Excellent. J'aime tout particulièrement l'absence de doigts coupés. -J'en ai toujours dix !
Rapide comme l'éclair, le gamin file. Évite d'entendre les étranges mots qui sortent de la bouche du loup. Will se propose pour l'aider à gérer le petit. Dick prend note de la proposition, imagine un bref instant la joie de son fils qui signe déjà son grand retour, si un jour c'était l'alpha qui venait le chercher à la sortie de l'école. Il va falloir qu'il en parle à l'institutrice du petit si tout cela vient à se réaliser. Pour qu'elle puisse ajouter un nom de plus sur la liste des personnes autorisées à venir chercher Troy. Voir même simplement lui adresser la parole alors qu'il est à l'école et que son père a un peu de retard. Dick a immédiatement fait savoir à la maîtresse du petit qu'il voulait qu'elle fasse attention sur ce point. Amaro est venu une fois parler à Troy à la sortie des cours. C'était la fois de trop. Hors de question pour le père de famille que cette situation se reproduise.
[...]
Troy a fini par sortir pour jouer une fois son oeuvre terminée avec l'aide des adultes. Après un premier coup de marteau sur un doigt, le canadien paniqué a décrété qu'il était temps pour les grands de finir le travail. Puis ils ont commencé à prendre les mesures pour la salle de bain. Cette action, aussi anodine soit-elle est parvenue à alléger l'esprit de Richard. À présent il sourit, vide sa bière. Mais il n'a pas prit le temps de répondre à la proposition de son ami. Il lui fait certes confiance, mais a toujours peur de déranger. Cela fait des années qu'il gère sa situation seul. Proposer son aide, il sait faire. Accepter celle des autres par contre c'est plus compliqué. Il ignore si cela vient d'une fierté mal placée, ou si c'est juste l'éducation que lui ont donné ses parents qui font qu'il est ainsi. Il sourit, pose ses fesses sur un bidon laissé dans un coin, fixe ses chaussures avant de répondre, amusé.
-Je crois que Troy te voit comme un oncle. Il a même parlé de Mady à ma mère. Je suis fils unique, je sais pas ce que c'est que d'avoir un frère, mais je pense que niveau relation ça ressemble à ce qu'on a toi et moi. Et je suis comme les petits j'aime être ici. Le Canada me manque moins depuis que je vis dans cette ville. Alors que j'ai passé 4 ans à regretter mon départ quand je vivais à Sacramento. Je voyais personne, je me terrais dans mon coin en faisant bonne figure pour les petits.
Se livrer à Willem est une chose aisée. Ce dernier sait prêter une oreille attentive aux besoins des gens qui l'entourent. Cela contribue fortement à sa réussite dans les différents rôles que l'alpha joue auprès des gens. Un homme simple, qui fait de son mieux. L'humour facile, parfois un peu gamin qui s’accorde à merveille avec celui du flic. Le courant est passé immédiatement entre ces deux là, a fait sauter les barrières que Richard voulait mettre entre son travail et sa vie privée. Lui qui était un homme joyeux et souriant avait fini par se refermer sur lui même. Effarouché par ses déboires. Vie sociale et sentimentale réduites à la nullité. Dick décolle machinalement l'étiquette de sa bière, la plie pour faire un petit bateau de papier. Commence à parler du sujet qui fâche.
-Joanie a le droit de refuser d'aller chez sa mère, c'est ce qu'a dit le juge. J'aimerais qu'elle passe du temps avec, mais elle se souvient du jour où Glo s'est tirée. Je rentrais du travail, j'étais claqué et elle était en train de se barrer. Troy avait quelques mois, il se souvient pas. Mais moi comme Jo, on sait que si j'étais rentré cinq minutes plus tard ce matin là, Gloria se serait cassée en les laissant seuls. Dick inspire profondément, sourire triste aux lèvres quand Willem donne un avis sans détour à propos de la mère des petits. Richard ne comprend toujours pas le geste de son ex-femme, même presque dix ans après. Il doute de pouvoir le faire un jour. Même si son mal-être était réel, il est clair que Gloria n'a pas agit de la meilleure des manières en fuyant de la sorte. Une mère n'est pas censée abandonner ses enfants, pas de cette façon. On ne confie pas un bébé à une gamine de 7 ans quand on peut attendre que quelqu'un soit présent pour prendre le relais.
-C'était la plus jolie fille du lycée. Avec une de ces paires de seins... Elle m'a cogné dans les noisettes la première fois que j'ai voulu toucher. Pour me rouler un gros patin devant le reste de l'équipe de hockey le jour du dernier match.
Il a beau ne plus aimer cette femme qui lui a fait trop de mal, qui a brisé le cœur de ses enfants, il ne peut s'empêcher de devenir nostalgique, un éclat joueur dans le regard alors qu'il évoque leurs débuts. Leurs belles années. Il sort son portefeuille, récupère une photo dont il ne peut se séparer malgré la douleur. La tend à son ami. Une jolie rousse avec un short trop court et un branleur posés sur un banc crasseux de leur quartier. Le jeune Dick tente de voler un baiser à la jeune fille, mais elle semble plus intéressée par sa bière.
-Je crois que c'était quelques semaines avant qu'elle débarque dans mon studio avec un test de grossesse positif. Le jour où j'ai appris que les capotes étaient pas fiables à cent pour cent. Je suis passé de branleur à homme en trente secondes. J'ai tout de suite su que je voulais être père de ce bébé dont j'ignorais l'existence avant de voir les deux barres.
Son sourire est devenu plus grand encore, ses pensées se perdent dans de doux et jolis souvenirs. Gloria enceinte jusqu'aux yeux, les premières échos. La première fois qu'il a entendu le cœur battant de sa fille. Les premières couches, immondes et toutes celles qui ont suivi. Les nuits blanches, les cernes, le café qui devient le meilleur ami des jeunes parents. Dick rit nerveusement, passe une main sur son visage, observe son pote entre ses doigts.
-C'est tout ce que je te souhaite. Que ça t'arrives un jour. T'es gaga des miens, j'ose pas imaginer avec un bébé à toi. Et je fais baby-sitter en cas de besoin. Tu mets un loupiot dans le bedon de ta jolie française et tu profites un max. C'est pas parce que ça s'est mal fini pour moi que c'est la généralité.
Le cœur gros, Dick perd son sourire, sent ses yeux le brûler. Il décide de les fermer pour ne pas laisser l'occasion à quelques larmes de se faire la malle.
-Glo m'a donné les plus belles choses qu'elle pouvait faire pour moi. J'ai essayé de la comprendre. De ne pas la détester. Mais quand elle fait ça. Qu'elle appelle, juste pour le bonheur de jouer les garces... Je suis obligé de la haïr. Je suis un type gentil. Je devrais pas faire ça. La détester et espérer qu'elle soit malheureuse. Que le karma lui fasse la misère.
Il renifle profondément, les larmes commençant à s'écouler sur ses joues. Les petits ne sont pas dans les parages, il sait qu'il peut se laisser aller même si habituellement il veille à toujours être seul dans ces moments là. Il devine sans mal qu'il offre là un bien triste spectacle à son ami. Sa voix est lourde d'émotion, entrecoupée par les sanglots qui secouent sa grande carcasse quand il continue.
-Je devrais pas... Penser comme un salopard. J'suis pas comme ça. J'suis censé être un putain d'gentil. Le héros de mes mômes. La personne stable sur qui ils peuvent compter. Pas juste un pignouf qui chiale en achetant du sirop d'érable. Pas un type qu'un stupide coup de fil suffit à mettre en rogne.
Sujet: Re: Timon et Pumbaa Episode III : La baignoire du bonheur ||| Feat Dicky bro Sam 18 Jan 2020 - 13:04
Feat : Dick my bro
La baignoire du bonheur
Dick m’apprend que Troy a parlé de Mady à sa grand-mère et qu’il me verrait comme un oncle. Je suis heureux de l’apprendre. Il y a des amitiés quasi instinctives, comme celle que j’ai avec le flic. Je suis aussi soulagé de ne plus avoir à lui cacher ma nature, lui mentir, car cela gâcherait tout.
- Je suis fils unique, je sais pas ce que c'est que d'avoir un frère, mais je pense que niveau relation ça ressemble à ce qu'on a toi et moi. - Oui, ça y ressemble, les souvenirs d’enfance en moins. - Et je suis comme les petits j'aime être ici. Le Canada me manque moins depuis que je vis dans cette ville. Alors que j'ai passé 4 ans à regretter mon départ quand je vivais à Sacramento. Je voyais personne, je me terrais dans mon coin en faisant bonne figure pour les petits. - Le lieu y fait pour beaucoup. Crois en un ancien nomade. Je crois que je ne me serais jamais sédentarisé ailleurs qu’ici.
Je ne relance pas plus. J’ai reconnu le ton de la confidence, celui qu’il ne faut pas brusquer, mais entretenir comme un feu qui démarre. Il me raconte le jour où son ex s’est barrée. Je grimace sur la précision que Gloria serait partie laissant une fillette et son frère encore bébé seuls, si Dick n’était pas rentré. J’ai déjà eu à traiter des cas similaires où la mère et plus souvent le père partent comme ça, certains sans même prendre le temps de faire une valise. Comme si quelque chose grillait en eux et que la seule chance de survie était dans la fuite. L’abandon de domicile, une faute grave quand des enfants sont au milieu.
Dick égrène d’anciens bons souvenirs avec cette femme qui l’a abandonné. Je ne connais pas tout le dossier, je ne peux que juger avec ce que m’en dit Dick. Mais rien que le fait de confier son bébé aux soins d’une enfant de sept ans est déjà impardonnable. La vie est précieuse et fragile. Pendant que Dick me parle d’une femme qu’il a aimée, je regarde Troy qui va-et-vient entre la cour, le jardin et la cuisine. Le môme vit à cent à l’heure tout simplement pour ne rien rater au cas où. Au cas où son père le laisserait à son tour. Il n’en a pas conscience, mais même s’il n’était pas à un âge de comprendre le jour de l’abandon, il a vécu l’anomalie par les ressentis de sa sœur et de son père. Troy profite de la vie dans un temps qu’il pense limité.
- Le jour où j'ai appris que les capotes étaient pas fiables à cent pour cent. Je suis passé de branleur à homme en trente secondes. J'ai tout de suite su que je voulais être père de ce bébé dont j'ignorais l'existence avant de voir les deux barres. C'est tout ce que je te souhaite. Que ça t'arrive un jour. T'es gaga des miens, j'ose pas imaginer avec un bébé à toi. Et je fais baby-sitter en cas de besoin. Tu mets un loupiot dans le bedon de ta jolie française et tu profites un max. C'est pas parce que ça s'est mal fini pour moi que c'est la généralité. - Je ne suis pas certain qu’Amance soit prête.
Je sourirais si mon pote n’avait pas les larmes aux yeux, si je n’avais pas peur qu’une bande de chasseurs reviennent faire un carnage de ma famille. Mais j’oublie vite mes propres cauchemars devant la détresse de mon ami qui ne comprend pas cet abandon, qui a fini par haïr celle qu’il aimait, qui ne comprend pas ce qui a foiré.
- Je devrais pas... Penser comme un salopard. - C’est juste humain Dick. - J'suis pas comme ça. J'suis censé être un putain d'gentil. Le héros de mes mômes. La personne stable sur qui ils peuvent compter. Pas juste un pignouf qui chiale en achetant du sirop d'érable. Pas un type qu'un stupide coup de fil suffit à mettre en rogne.
Je me décale pour m’asseoir à côté de cet homme qui risque parfois sa vie pour le bien de nos concitoyens et dont les épaules secouent en spasmes comme celle d’un enfant.
- Même les héros craquent. Et c’est salutaire. C’était le but de ma proposition gros. Te prendre tes gosses pour que t’aies un moment à toi et comme ça moi je m’entraîne à jouer au papa. En fait tu me les prêtes.
Difficile de réconforter un homme sans qu’il se sente amoindri. Je tente alors autre chose que les mots : mon aura. Un truc de loup auquel certains humains sont sensibles. L’expression du visage de Dick change, il est un peu étonné. Je lui souris avec un clin d’œil, lui bourre l’épaule.
- Écoute, on saura recevoir ton ex si elle vient réclamer du temps de Jo. Les Shepherd sont accueillants de nature, mais nous savons aussi nous montrer très… romanichelles.
J’ai perdu beaucoup de chose avec le génocide de ma meute dont notamment tout un folklore chamanique et superstitieux. Je n’ai pas été assez initié par les anciens pour pouvoir perpétuer ces traditions. D’ailleurs, je serais bien en peine de savoir ce qui relevait de la superstition ou de la croyance chamanique. Ma formation de professeur m’a fait prendre du recul avec ces rites, mais j’ai été témoin de plusieurs choses pour le moins étranges dans les tribus amérindiennes que j’ai côtoyées enfant. Je ne suis pas septique, juste non-pratiquant de ces lointaines pratiques. Par contre j’ai conservé une manière de vivre, l’état d’esprit bohème de ma famille.
(…)
Deux heures plus tard, le blues du policeman était une histoire ancienne. Je crois que Dick se fait à l’idée que même sans partager notre sang, ni de gêne lupin, il fait partie de mon cercle restreint. Le recevoir n’est pas une contrainte, mais une joie. Si le monde devait tourner à l’apocalypse, je n’hésiterais pas à l’abriter lui et ses enfants.
Nous avons monté deux cloisons. La baignoire ou plutôt le jacuzzi d’occasion que je récupère est encore à aller chercher. Mady nous apporte un goûter Troy sur les talons avec un flyer.
- Papa ! Y a un cirque qui vient ! On y va hein ! Dis oui, dis oui !
Un cirque ! J’ai les yeux qui brillent.
- Dis oui, dis oui !
Et voilà mon pote qui vient de gagner un gosse de plus.
Sujet: Re: Timon et Pumbaa Episode III : La baignoire du bonheur ||| Feat Dicky bro Sam 25 Jan 2020 - 15:09
La baignoire du bonheur FT Willem Shepherd
Il renifle bruyamment, incapable de parler réellement pour répondre à son ami. Malgré la réaction de Willem, le flic ne peut s'empêcher de se sentir honteux. Ce n'est que quand une chaleur étrange parcourt son être qu'il ose lever les yeux sur son ami. Richard dévisage le loup, sachant que cette drôle d'impression est certainement due aux capacités de ce dernier. Chaque jour passé dans cette ville, à côtoyer ce monde qu'il pensait uniquement fictif jusqu’ici, amène avec lui son lot d'émerveillement. Des bonnes surprises la plupart du temps, de grosses frayeurs également. Il cherche encore où se situe le juste milieu dans tout cela.
Dick trouve même la force de sourire quand son ami parle de l’accueil que lui et sa famille seraient capables d'offrir à Gloria si cette dernière avait le culot de se déplacer jusqu'à Beacon Hills. Le père de famille murmure, se moque de son ex femme et du peu de courage dont elle fait preuve de manière générale.
-Glo c'est surtout une grande gueule en fait. Elle cherche la merde, mais si elle sent que ça peut mal finir pour elle, elle va fuir la queue entre les jambes. Jamais elle viendra jusqu'ici.
En tout cas il l'espère. La rousse se dit fauchée. Donc n'a logiquement pas les moyens financiers pour se payer le voyage depuis Vancouver. C'est toujours Richard qui a dû mettre la main au portefeuille pour que Joanie puisse aller passer quelques jours chez sa mère.
[...]
Ils viennent d'achever de monter la seconde cloison. Le labeur a fait oublier son chagrin au canadien. Son ex-femme est une garce. Il le savait déjà avant d'écouter son dernier message. Richard enverra un mail à son avocat et à celui de la rousse dans les jours à venir. Ni l'un ni l'autre ne tolèrent les éclats de la furie. Cela lui achètera un peu de tranquillité, au moins pour quelques semaines. Et ça laissera le temps à Dick de donner le dossier du jugement à Will. Un regard neuf sur ce conflit ouvert entre les deux adultes qui se sont un jour aimé ne fera pas de mal.
Il passe une main sur son visage, essuie la poussière qui s'est déposée sur ses larmes à présent sèches. Redresse la tête, tout sourire quand Mady et Troy viennent les rejoindre avec le goûter. Le flic lorgne déjà sur le gâteau qui trône entre les mains de la louve, avant de loucher quand son fils lui met un morceau de papier coloré sous le nez. Son expression se fait enfantine face à la promesse d'un moment de divertissement. Richard attrape le flyer, le tourne pour voir les dates des représentations du cirque dont il ignorait encore la présence en ville il y a quelques minutes. Près de lui, deux mômes surexcités réclament en boucle l'autorisation d'y aller.
C'est son devoir d'agir comme l'adulte responsable de la bande puisque Willem semble avoir déjà oublié qu'il pouvait jouer ce rôle.
-C'est trop bien ! Ça fait super longtemps que je suis pas allé au cirque ! Mady y a un spectacle ce soir. On peut y aller ? Dis oui ! Dis oui !
Pour la maturité on repassera. Troy saute dans tout les sens, son flyer à nouveau entre les mains. Il commence à brailler une chanson enfantine sur le cirque. Refrain joyeux dont il doit certainement imaginer les paroles au fur et à mesure. Le flic et son ami quand à eux se contentent de fixer la louve, le regard déjà pétillant. Ils n'ont pas besoin d'être sous le chapiteau pour déjà s'imaginer les merveilles qui vont s'y dérouler sous leurs yeux.
L'infirmière finit par lâcher du bout des lèvres que l'heure du dîner peut être avancée pour leur permettre de partir suffisamment tôt pour se rendre au cirque. La réaction de Richard ne se fait pas attendre. Il attrape la tante de son ami entre ses bras, colle le plat qu'elle porte toujours sur un coin de l'établi avant de la soulever. Quand Mady le traite de fou, le canadien se contente de déposer un baiser sonore sur une de ses joues. Avant de rire aux éclats.
-Mady t'es la meilleure.
[...]
Il a été décidé par la majorité de la joyeuse troupe que ce serait la voiture des Turner qui servirait de moyen de transport pour se rendre au spectacle. Seul Willem a voulu insister pour prendre la sienne, avant de finalement accepter de suivre l'avis général. Tout le monde ne pouvait pas rentrer dans la jolie voiture de l'alpha, et prendre deux véhicules aurait été du gâchis. Il a suffit de cinq minutes pour transformer la familiale des Turner en une sept places plutôt confortable.
Richard tourne sur son siège, vérifie que tout le monde a bien attaché sa ceinture de sécurité. Ses sourcils se froncent à la vue de l'étrange objet que le cousin de Will tient. Dick frôle le genou de Tobias du bout des doigts, puis un brin moqueur demande.
-Rassure moi, tu vas quand même pas trimbaler ton bouquin dans le chapiteau ?
L'adolescent quitte son livre du regard pendant un bref instant. Fixe le flic, lèvres pincées. Ouvre la bouche, puis la referme sans avoir prit le temps de prononcer le moindre mot. Se fendant juste d'un soupir avant de baisser les yeux à nouveau. Une vraie démonstration de sociabilité comme on les aime. Il a fallu qu'il accepte de laisser Joanie conduire pour que ces deux là montrent un minimum d’enthousiasme à l'idée de suivre le mouvement.
Jo démarre le moteur, appuie comme une forcenée sur l'accélérateur, commence à jurer. C'est son père qui finit par la sortir de cette mauvaise passe en remarquant d'une voix chaleureuse.
-Frein à main ma puce. -J'suis pas une puce.
Dick lève les yeux au ciel, s'installe un peu plus profondément sur son siège, regard rivé sur le paysage qui ne devrait pas tarder à défiler.
[...]
Ils ont tous quitté la voiture. Sont partis chercher des billets. Enfin tous sauf une personne qui ne veut plus sortir de la Ford. Une personne qui a les mains serrées sur ses cuisses. Dick inspire profondément, fixe le rebelle avant de murmurer sur un ton paternel.
-Jo a juste paniqué. Quand Troy a hurlé qu'on allait tous mourir dans la voiture ça l'a angoissée. Et puis t'as crié, donc elle a calé. Mais regarde, on est tous en vie. Le petit avait tord.
Richard doit bien avouer que même lui a paniqué quand sa fille a calé, et que la voiture s'est mise à partir en arrière. Les démarrages en côte sont encore un peu compliqués à appréhender pour la jeune fille. Et le flic a mit un peu de temps à réagir, lui aussi en proie au stress. Il a finalement serré le frein à main avant qu'ils ne s'engouffrent dans la voiture qui les suivait de trop près. Dès qu'ils en ont eu l'occasion, lui et sa fille en larmes ont échangé les rôles. Le reste du voyage s'est fait dans le plus grand silence. La gamine s'en veut toujours et à présent l'alpha refuse de quitter la voiture tant qu'on ne lui aura pas juré que Joanie ne conduira pas sur la route du retour.
Dick s'agenouille. Attrape une des mains de son ami blême avant de murmurer.
-Promis on va pas laisser Jo reprendre le volant après le spectacle. Mais il faut que tu sortes de cette voiture. Je te paie ton pop-corn et après on va voir les clowns.
Sujet: Re: Timon et Pumbaa Episode III : La baignoire du bonheur ||| Feat Dicky bro Jeu 30 Jan 2020 - 18:18
Feat : Dick my bro
La baignoire du bonheur
Un cirque ! Des lustres que je ne suis pas allé voir un cirque. J’attends le verdict de mon pote, craignant qu’il trouve une raison censée pour ne pas y aller…
- C'est trop bien ! Ça fait super longtemps que je suis pas allé au cirque ! Mady y a un spectacle ce soir. On peut y aller ? Dis oui ! Dis oui !
Je suis amoureux ! Pas comme d’Amance, mais là Dick vient de faire ma journée. Je regarde Mady, certainement avec un air niais, mais là je ne peux pas exprimer autre chose que ma joie.
- Si on mange plus tôt on pourra… - Merci !
J’ai pris Mady dans mes bras pour lui faire un gros câlin. Puis je poursuis Troy qui virevolte dans le jardin tout joyeux. J’entends mon pote féliciter ma tante qui le traite de fou.
(…)
Ombre au tableau : Dick veut prendre sa voiture et non la mienne. Je dois me rendre au constat qu’il a une place de plus. Je tente de négocier pour prendre deux voitures, mais me fais gronder par Mady. Je me suis assis à l’avant et quand Dick vient se coller à moi et non derrière le volant, j’ai l’impression que mon estomac tombe dans un trou noir.
- Mais qui conduit ? - Moi, je suis en apprentissage. - Gloups.
Jo s’installe à côté de son père et tripote les rétros comme on le lui a appris à l’auto-école. Je fixe une mouche écrasée sur le parebrise et compte combien de kilomètres on a à faire jusqu’au cirque. Le moteur hurle soudainement, je l’accompagne dans sa complainte.
- Frein à main ma puce. - J'suis pas une puce. - Elle a pas enlevé le frein à main, elle a pas…
Je me cramponne à deux mains à la poignée au-dessus de la portière. On va mourir, on va tous mourir !
- Le cédez le passage ! Ralentis ! Naon !
Elle a pas vu le cédez le passage, elle l’a pas vu non. Et la mamie là-bas, elle va traverser ! Je suis certain qu’elle va reverser ! Je ferme les yeux, serre les dents. Je sens la voiture faire une embardée, je guette le choc, mais rien. Jo s’emmêle dans les pédales, la voiture broute sur dix mètres et nous sommes tous condamnés à bouger la tête comme des pigeons.
Spoiler:
Une côte, le feu au bout. Pourvu qu’il passe au vert, pourvu qu’il…
- On va mourir - Oui ! On va tous mourir ! Je veux descendre !
Jo cale. Elle redémarre, oublie de freiner nous voilà partis en arrière. Troy et moi hurlons en cœur.
- AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !
(…)
J’ai terminé le trajet en état catatonique. Je ne m’aperçois même pas que nous sommes arrivés.
- Jo a juste paniqué.
« Juste » paniqué ? Mais on ne panique pas au volant !
- Quand Troy a hurlé qu'on allait tous mourir dans la voiture ça l'a angoissée.
Il avait raison le gosse.
- Et puis t'as crié, donc elle a calé.
Ça va être de ma faute !
- Mais regarde, on est tous en vie.
On a eu une chance de cocus ! Faut que je téléphone à Amance !
- Le petit avait tort.
Ou pas ! La vérité sort toujours de la bouche des enfants. Mon cœur bat encore très fort. Il y a des choses taboues dans la vie et qui conduit en est une.
- Promis on va pas laisser Jo reprendre le volant après le spectacle. Mais il faut que tu sortes de cette voiture. - Elle peut courir derrière au retour, je serais rassuré qu’elle ne soit pas dans la voiture… - Je te paie ton pop-corn et après on va voir les clowns. - OK j’arrive. Je veux le grand pot au miel.
(…)
Nous avons trouvé une bonne place, juste au deuxième rang. Le spectacle commence avec les clowns. L’un se vautre avec ses grandes chaussures, son comparse se moque de lui. Je claque la cuisse de Dick tant je ris. Je crois que j’ai tapé un peu fort. J’aspire sa douleur en lui prenant la main. Main qu’il libère quand Troy demande s’il va m’attacher nu comme Mafdet. J’avale presque ma langue. Keanus me tape dans le dos pendant que je m’étouffe de rire.
Gros yeux de Mady.
Le numéro suivant nous fait taire car les funambules ont besoin de concentration. Je suis ébahi par leur adresse et leur souplesse. J’ai mangé la moitié de mon pop-corn. S’enchaînent des chevaux et de belles cavalières qui marchent sur leur dos alors qu’ils galopent. Tobias a enfin lâché son bouquin. À l’entracte, j’offre des Esquimaux à tout le monde, et un bonnet crinière à Troy. Sur la piste, ils sont en train d’installer la cage des lions.
(…)
Les clowns occupent le public pendant que la cage est démontée. Je suis triste pour les animaux que j’ai vus. L’œil est trompeur et on pourrait croire qu’ils s’amusent à exécuter leur numéro, mais je sens toute la violence du conditionnement qu’ils ont subi. Tout le monde a applaudi, sauf les Shepherd.
Suit des équilibristes sur des vélos à une roue. Je reprends peu à peu ma bonne humeur. Quand j’étais enfant, la tristesse des animaux ne m’avait pas marqué alors qu’elle devait être la même. Je regarde Troy, les yeux grands ouverts il n’en perd pas une miette. Je l’envie de son innocence.
(…)
Arrive un magicien. Je suis toujours bluffé par les tours de passe-passe. Puis il demande un volontaire. Tous les enfants lèvent la main, moi compris.
- Will… - Quoi, Mady ? J’ai payé mon billet.
Je suis choisi ! Non sans fierté je me lève et descends sur la piste. Le magicien me montre deux grandes boîtes. Je comprends que je vais devoir me laisser enfermer.
- Il vous faut un compagnon de voyage. - Lui !
Je suppose qu’il va nous intervertir de boîte. Je suis excité à l’idée de connaître enfin une telle astuce. Je désigne Dick qui change de couleur. Grand sourire vengeur de ma part. On m’enferme dans la boîte pendant que Dick rejoint la piste. Ça pue le jambon fumé là-dedans et un peu le moisi. Je devrais entendre le public, les cloisons de bois sont minces, pourtant un silence absolu règne. Par acquit de conscience je pousse le battant qui m’a permis d’entrer, il ne bouge pas d’un pouce. La paroi est étrangement froide.
Sujet: Re: Timon et Pumbaa Episode III : La baignoire du bonheur ||| Feat Dicky bro Mer 5 Fév 2020 - 15:07
La baignoire du bonheur FT Willem Shepherd
Toute la petite troupe s'est installée dans les gradins, et a même réussi à trouver une bonne place pour profiter au mieux du spectacle. Les clowns font les zouaves sous le chapiteau, le canadien rit, redevenu un grand gamin à l'arrivée des deux comparses. Mais son rire se coupe immédiatement quand son pote lui claque la cuisse pour lui transmettre son amusement. Le tout avec bien trop d’enthousiasme pour que cela soit agréable pour le père de famille. Dick laisse son ami prendre sa main, ce dernier semble s'être rappelé que le flic était un simple humain. Richard savoure ce soulagement, pour immédiatement relâcher son pote quand son gamin ouvre la bouche pour rendre cet instant innocent plus que glauque. Visage soudainement vidé son sang, le flic n'ose reprendre son enfant, ne sachant pas comment se tirer de cette sale situation sans s'enfoncer encore plus. Troy est déjà reparti dans sa contemplation des deux clowns, visiblement peu conscient d'avoir lâché une bombe. Si un de ses voisins est calme, ce n'est pas le cas du second qui s'étouffe en se marrant. De blanc, le visage du canadien tourne au rouge vif, et il lui faut quelques minutes pour réussir à retrouver sa carnation naturelle, même une fois que Willem ait cessé de rire comme une baleine.
Les funambules imposent le silence qui va de paire avec leur périlleuse prestation. De temps en temps, une des mains du flic part piocher dans le seau de pop-corn de son voisin. Les artistes changent, le spectacle devient tout autre. Magie du cirque qui fait cohabiter sous une même tente diverses merveilles. Même les ados du groupe se laissent aller à la contemplation.
[...]
Troy applaudit la fin de la prestation des lions avec joie. Ce n'est pas le cas de tout le groupe. Un regard vers son ami confirme à Dick que les animaux ne sont pas aussi heureux de se montrer en spectacle qu'on aimerait le leur faire croire. Cette pensée sinistre égratigne le bonheur du canadien un bref instant. Lui même n'a jamais prêté attention aux conditions de vie des animaux de cirque. Il sait que dans certains pays on tente de faire en sorte que ce genre de représentations ne montre plus d'animaux, mais quand il voit la joie sur le visage de son môme, le canadien se sent moins coupable d'apprécier cette vision de bonheur sans filtre qu'offre la mine de son petit garçon. Troy se tourne vers lui, donne un léger coup de coude à son paternel pour obtenir son attention, avant de murmurer.
-Ils étaient beaux les lions. On dira à papy qu'on a été les voir ?
Richard sourit à son môme qui porte fièrement le bonnet que Willem lui a offert. Entre ses petits doigts serrés, un nez de clown rouge vermillon qu'il a voulu acheter pour le donner à Tama la prochaine fois qu'il viendrait à la maison pour les garder lui et sa sœur. Le flic humecte deux de ses doigts, les passe autour de la bouche de son fils pour essuyer les derniers vestiges de la glace qu'il a mangé à l'entracte. Au bout de quelques secondes Troy se met à grogner, avant de redonner aux équilibristes toute l'attention qu'ils méritent.
[...]
Voilà Will parti rejoindre le magicien. Le seul adulte à avoir osé se porter volontaire pour jouer les assistants, alors que seuls les enfants se proposaient dans les gradins pour répondre à cette invitation. Richard rit dans sa barbe inexistante. Troy fait de grands gestes de la main au loup. Mady quand à elle semble plongée dans la honte en voyant son neveu et alpha agir de cette manière.
Le canadien ne quitte pas son ami des yeux, pressé de voir ce qui va bien pourvoir lui arriver. Il ne sent pas la catastrophe arriver lorsque le magicien demande à Will de se trouver un compagnon de voyage. Troy trépigne, espère être désigné. Keanus croise les doigts pour ne pas l'être. Mais c'est finalement Richard qui s'étouffe, crache le pop-corn qu'il vient de se coller dans la bouche en direction de la tête de la personne installée juste devant lui, quand son ami le désigne. Il fait non de la tête là où le sourire de son ami lui crie un grand oui. Troy est fou de joie à l'idée de voir son père rejoindre le spectacle le temps d'un numéro, et c'est ce qui motive ce dernier à se lever pour aller vers le magicien et Will qui entre déjà dans une grande boîte. Sourire de plus en plus figé sur les lèvres, Richard comprend que la seconde boîte est pour lui. Même s'il n'est pas claustrophobe, il n'est pas non plus fan de l'idée. Pourtant, tout en serrant les dents pour réprimer un sacre qui ferait tâche dans un instant pareil, il s’exécute, prend place dans la boîte dont le couvercle se referme sur lui avant qu'il n'ait eu le temps de changer d'avis.
Il fait noir. Et tout cela ne sent pas très bon il faut bien l'avouer. S'il était de mauvaise foi, il irait même jusqu'à dire que le dernier habitant de la boîte y a lâché une caisse durant son séjour. Il lève une main, presque confortable malgré tout. Visiblement le fabricant de boites a pensé aux grands en faisant son travail. Les parois sont froides, quand il cogne dessus, poing serré, le son se répercute dans l'espace restreint. Mais ce qui lui fait froncer les sourcils, c'est tout le reste. Le silence. Une bulle de calme, un calme angoissant bien loin de l'agitation qui règne sous le chapiteau.
Richard ferme les yeux, soupire, souffle du bout des lèvres.
-Va te faire foutre Will...
Un grand frisson parcourt la carcasse du canadien, et c'est le retour du son. Il pose ses mains sur les parois de la boîte pour sortir de ce qu'il voit comme un tombeau en comprenant que ce doit donc être la fin de ce petit numéro auquel il n'a rien pigé. Un cri lui fait ouvrir les yeux. Une gifle le fait beugler à son tour. C'est en voyant ses mains posées sur deux globes de chair qu'il comprend que le magicien est soit le plus doué de tous ceux de son espèce, soit le pire des charlatans.
-Y A UN PERVERS DANS LA LOGE !!!
Le flic fait un pas en arrière, rompt ainsi tout contact physique avec la jeune femme en tenue légère qui lui fait face et qui continue à hurler à plein poumons pour donner l'alerte à ses collègues. Une des jeunes femmes du spectacle des chevaux. Richard en bon flic tourne la tête, cherche autour d'eux le pervers venu troubler la tranquillité de ces demoiselles. Il ne lui faut que quelques secondes pour comprendre seul et sans aide, que c'est lui qui vient d'être désigné comme étant un maniaque. Immédiatement, il ferme les yeux, tente de coordonner un nouveau pas en arrière. Prépare sa fuite comme il le peut avant de trébucher sur un objet et se retrouver le cul sur le sol. Mains rabattues sur les yeux pour être certain de ne plus rien voir, il fait au mieux pour expliquer sa situation, alors que lui même ignore ce qui a bien pu se passer.
-J''sus pas un pervers, j'suis désolé. Avec mon pote on est allés dans les boites. J'sais pas ce qui s'est passé après. Et je crois que j'ai perdu mon pote !
La père de famille chouine presque en tentant de se défendre. Il est assez certain de ne pas être un maniaque sexuel. Il ouvre un œil prudent, prêt à le refermer immédiatement si un téton indésirable devait entrer dans son champ de vision. La furie qui lui a mit une baffe vient de s'agenouiller devant lui, un grand pull couvrant à présent ce que le père de famille ne veut pas voir. Dire qu'il y a encore quelques mois il aurait donné beaucoup pour pouvoir se retrouver dans un cas de figure de ce genre...
-Greg a encore merdé. Va se faire virer ce con.
C'est une autre voix féminine qui vient de distribuer le saint savoir à tout le reste de la troupe. Dick lève un regard paumé sur la nouvelle arrivante. Les deux femmes discutent, visiblement elles n'en ont plus rien à faire de lui depuis qu'il a été décidé qu'il n'était pas un danger. Richard se dresse sur ses deux jambes, puis réagit enfin. Hurle à la cantonade.
-WILL !!! WILL T'ES OÙ !!
Moment de flottement, on le regarde comme s'il était soudainement devenu fou. Une troisième jeune femme fait son apparition.
-Qui c'est l'taré qui beugle ? -Greg a encore déconné. -Ah. S'coup là il va être viré. -C'est qui Will ? -Le copain du pervers. -On a vérifié dans les cages ?
C'est la panique qui fait battre le cœur de Richard à l'entente du mot cage. Il repousse les jeunes femmes, se fraie un passage entre elles, court à travers les coulisses en hurlant le prénom de son ami. Mort de trouille.
Sujet: Re: Timon et Pumbaa Episode III : La baignoire du bonheur ||| Feat Dicky bro Mer 12 Fév 2020 - 17:35
Feat : Dick my bro
La baignoire du bonheur
Je suis en train de me dire que le tour a foiré quand je me sens comme aspiré. Un peu comme lorsque je fais le ménage sur l’établi et qu’un écrou prisonnier entre deux planches se fait la malle en tintant dans le tuyau de l’aspirateur. À cet instant précis, je demande pardon à toute les bébêtes que j’ai pu aspirer, ça me paraissait si drôle. Ben non !
J’atterris, sûrement comme la dernière araignée à avoir fait les frais de mon amusement, sur un tas cotonneux. Il me faut un temps pour comprendre que je ne suis pas dans le ventre d’un aspirateur, mais le nez dans la fourrure malodorante d’un lion miteux.
Le lion:
Moi:
Je me recule, évite de peu un tas de merde et entends hurler non loin de là.
-Y A UN PERVERS DANS LA LOGE !!!
Je n’ai pas le temps de traiter l’information que des fourmillements me reprennent et me voilà de nouveau englouti dans une sorte de vortex.
- Hola !
Nouvel atterrissage, cul par-dessus tête cette fois, je vacille et finis par tomber à plat dos.
- Hola ! Punaise !
Il me semble qu’un tas de guenilles a amorti ma chute quand je me rends compte que ce ne sont pas des guenilles, mais les déguisements des clowns.
- Y a eu un raté hein ? Allo ? Y a quelqu’un ici ?
Sous le chapiteau, c’est toujours un roulement de tambour qui semble s’éterniser. Cela me confirme que le tour de passe-passe à bien foiré. J’entends Dick qui semble avoir des soucis.
-J'sus pas un pervers, j'suis désolé. Avec mon pote on est allés dans les boîtes. J'sais pas ce qui s'est passé après. Et je crois que j'ai perdu mon pote !
Pas un pervers… quand il me parle de ses parties de jambes en l’air avec ma collègue, de menottes et de Troy qui se pointe au plus mauvais moment…
- Greg a encore merdé. Va se faire virer ce con. - WILL !!! WILL T'ES OÙ !! - Là !
Boum. Le couvercle de la malle où je suis tombé vient de se refermer.
-Qui c'est l'taré qui beugle ? -Greg a encore déconné. -Ah. S'coup là il va être viré. -C'est qui Will ? -Le copain du pervers. -On a vérifié dans les cages ?
Je dirai bien que leur lion a la chiasse, mais je m’empêtre dans des tenues à paillettes. J’arrive enfin à m’extirper de ce bazar et pense à ce pauvre gars qui a foiré son numéro et aussi à Troy qui va être déçu. Une idée lumineuse s’éclaire dans ma cervelle.
(…)
Je vois Dick courir en tous sens. Il est tellement paniqué qu’il ne me voit pas alors que je gesticule.
- Il faut faire vite Dick ! - C’est qui celui-là ? - Hey ! Il a piqué les…
Je plonge sur mon copain et lui refourgue la moitié de mon trésor.
Spoiler:
- Dis, regarde mon idée, enfile ça, grouille !
Spoiler:
- Mais fait pas cette tête !
Spoiler:
Aidés par le personnel du cirque nous voilà de retour sur la piste. La tête du magicien fait peine à voir.
- Bonjour les Zenfants !! Comment allez-vous ?
De la main, je fais signe à Dick et l’encourage à venir me rejoindre sous les projecteurs. Je lève le pouce vers le magicien qui semblait se liquéfier. La réponse du public est molle, car nous ne sommes pas reconnaissables sous nos masques et déguisements. Je retire ma perruque et le masque puis je fais une grimace à Troy qui hurle de joie.
Spoiler:
- Ils vont bien les petits n’enfants ?
Je fais le tour de la piste pendant que Dick salue de la main, le dos droit comme s’il avait atterri sur un manche à balai. Vu la taille de mes chaussures trois fois plus grandes que mes pieds, je m’étale de tout mon long, tout le monde rigole.
Sujet: Re: Timon et Pumbaa Episode III : La baignoire du bonheur ||| Feat Dicky bro Lun 17 Fév 2020 - 16:16
La baignoire du bonheur FT Willem Shepherd
Il n'a pas le temps de courir longtemps. On se jette sur lui et il finit au sol. Richard dresse la tête, prêt à incendier celui qui vient de le couper dans son élan. Mais cette envie s'efface immédiatement à la simple vue du visage de son pote. Son pote qui n'a pas terminé sa soirée dans le ventre d'un lion ! Le canadien n'a pas le temps de laisser sa joie s'exprimer que Will lui colle un tas de guenilles colorées entre les mains. Puis déballe son idée sans perdre de temps, le tout face à la mine subjuguée du père de famille. Il hoche négativement la tête, refuse autant que possible. Passer pour un con, oui ça il a l'habitude. Mais le faire déguisé devant plein de gens, c'est une autre affaire.
L'idée de Will, c'est de la merde en barre. Clairement. Mais le flic à nouveau droit sur ses deux jambes n'a pas d'autres choix que de suivre le mouvement. Le loup lui colle une perruque sur le crâne, et Richard finit par se résigner, enfile une chemise trop large, lève une jambe quand on lui dit de le faire. Son regard chocolat coule sur le désastre. Son haut lui brûle les yeux et il y a prit au moins douze tailles de pantalon en quelques secondes. Il tend la main pour peut être parvenir à stopper son ami, mais ce dernier est déjà parti bien trop loin.
Will fait le tour de la piste, se prend un bide monumental. C'est tête basse, une main qui s'agite pour faire coucou de façon peu enjouée que le flic finit enfin par suivre son comparse. Il vire son masque dès qu'il le peut, se poste près du magicien, puis souffle, mesquin alors que dans les tribunes son fils hurle sa joie de l'avoir retrouvé.
-T'es viré Greg.
Il continue de sourire, un peu crispé tout en agitant la main comme s'il était la reine d'Angleterre. Près de lui, le magicien en mousse mais escroc certifié ouvre la bouche, la referme, tente de prononcer un mot sans y parvenir. Richard laisse son regard glisser sur l'homme, visiblement ce dernier ne pensait pas que cette erreur qui semble être celle de trop lui ferait perdre son job. Le canadien exulte finalement d'une joie réelle quand son fils aux anges vient sur la piste à son tour et le rejoint en courant. Tout en hurlant son plaisir de voir son clown de père jouer les rigolos de service.
Dick se penche, récupère son marmot au vol qui ne se fait pas prier pour lui sauter dans les bras. Le père de famille colle ses lèvres sur le front de son garçon, oublie sa dernière mésaventure immédiatement. Les bras de son enfant serrés autour de son cou le ramenant à de meilleurs sentiments. Il finit par faire grimper Troy sur ses épaules, et cette fois c'est avec un plaisir réel qu'il file rejoindre Will pour débuter lui aussi un dernier tour de piste avant de retrouver son siège de spectateur.
[...]
Du coin de l’œil, Dick couve du regard son fils qui s'est endormi alors qu'ils quittaient le cirque. Trop fatigué pour rester éveillé plus que nécessaire, Troy s'est effondré comme une masse, le cadeau pour son gardien bien serré dans son petit poing et son bonnet de lion toujours enfoncé sur la tête. Jo surfe sur son téléphone, peu fâchée de ne pas conduire sur le chemin du retour et Willem tente de changer la musique pour troquer Beyoncé contre un vieux rock plus à son goût.
On parle de tout et de rien, Keanus lâche quelques derniers conseils précieux en informatique à Dick qui l'écoute d'une oreille distraite. Quand il gare sa voiture devant la maison des Shepherd, le père de famille se sent bien plus léger qu'il y a quelques heures. Il est presque parvenu à oublier ses déconvenues de la journée, cet appel de cette garce qui lui sert d'ex-femme. Mais il sait pourtant que ce soucis devra être réglé dans les jours à venir. Une nouvelle attaque de Gloria dans ce qui est devenu une bataille trop longue où tout les coups sont permis.
La voiture se vide progressivement. Rapidement il ne reste plus que Will. Jo s'est éloignée un bref instant avec Tobias et le canadien attend son retour pour prendre le chemin de son appartement.
-Il va falloir que vous veniez manger un jour à l'appart. C'est pas très grand, mais je suis sûr qu'on peut trouver une place à tout le monde autour de la table.
Un grand sourire de Willem répond à celui de Richard. Une amitié simple et sans filtre. Où les différences de chacun ne sont pas un frein, mais seulement des atouts supplémentaires. C'est en quittant sa zone de confort que l'homme grandit, alors que la routine est aussi encrassante qu'écrasante. Le flic s'ouvre de plus en plus depuis qu'il est arrivé dans cette petite ville. Lui qui n'était rien de plus qu'un père célibataire en uniforme de flic, se souvient à présent de ce qui signifie avoir une vie épanouie. Le loup parle de caler une date la prochaine fois qu'ils se croiseront au poste de police, mais c'est le retour de Joanie qui inquiète soudainement l'homme de loi. Quand sa fille, les joues rougies, l’œil trop brillant s'installe sur le siège passager sans oser croiser son regard, c'est avec ses grands yeux chocolat pleins de détresse que Richard fixe son ami.
Sourire aux lèvres, le loup ne lui est malheureusement d'aucun secours.
-J'veux pas savoir ce qui s'est passé. J'suis certain que je veux pas savoir.