Brumes du Passé : Humain Meute & Clan : Rapier's Familly Âge du personnage : 45 ans
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Sujet: Comme de vieux amis [FT ALEXANDER] Mer 15 Jan 2020 - 23:30
Tobias & Alexander
Comme de vieux amis
-Père j'ai gagné dix sous !
L'homme sursaute, il n'a pas entendu son fils arriver dans la pièce. Il manque de lâcher le morceau de tissu humide qu'il tient en main, puis lève les yeux au ciel quand derrière lui la même rengaine se fait entendre, comme une récitation apprise par cœur par son garçon. Tobias laisse ses yeux noirs vagabonder sur le corps de ce client que le shérif lui a fait livrer la veille, pose le linge avant de se retourner lentement vers son gamin qui ne semble pas comprendre que ce n'est ni le lieu ni le moment pour parler de son début de richesse.
-Jeremie, tu n'es pas censé être à l'école ?
L'enfant se fige, observe son père. Père qui n'est le sien que par le nom qu'il lui a transmit. Sentant qu'il ne s'en sortira pas sans écouter l'histoire de son enfant, le croque-mort délaisse celui à qui dix minutes d'attente supplémentaires ne feront plus de mal. Puis ose questionner, un fantôme de sourire étirant ses lèvres.
-Comment les as-tu gagnés ?
La réponse fuse, et le père de famille se meut. Se pose entre son fils et le cadavre qui dort sur la table en bois massif quand Jeremie approche, main ouverte sur les pièces.
-J'ai aidé l'shérif. Il avait perdu l'adjoint. L'adjoint avait perdu son pantalon alors le shérif m'a demandé d'lui en apporter un autre. Même qu'il avait un trou au cul l'nouveau pantalon de m'sieur Turner.
Cette fois le sourire de Tobias a disparu. Il ne sait que répondre à l'entente des aventures de cette andouille de Turner et de son pantalon troué. Tout ces mots pourraient sonner comme des calembredaines, mais en connaissant l'énergumène qui sert d'adjoint à la ville, il se doute qu'un fond de vérité réside dans les dires de l'enfant. Le croque-mort désabusé fixe son fils, cherche la bonne réponse à lui donner. Ne la trouve évidemment pas. Comment pourrait-il expliquer à un si jeune enfant que le pauvre Turner préfère dépenser son solde pour voir des femmes de maigre vertu alors que ce dernier pourrait l'aider à s'offrir une vie plus confortable. L'adulte passe une main souillée de la crasse de son client sur son visage, puis soupire. Avant de revenir sur le premier sujet qu'il a abordé avec son fils.
-Tu aurais dû être à l'école. -Mais père, je n'aurais pas gagné dix sous si j'y étais allé.
Implacable est la logique de cet enfant. 6 ans. L'âge où l'innocence se teinte d'insolence. Et pourtant l'homme en est certain, son fils aîné Charles aurait eu la même réaction que son petit frère. Et ce malgré les treize années qui les séparent. Le jeune homme aime tellement l'argent qu'il en a fait son métier.
-Si tu ne vas pas à l'école, tu finiras aussi ta vie en pantalon troué. Et si tu loupes encore la classe j'en parlerais avec ta mère.
Et ce sera le martinet qui en parlera à tes fesses...
La menace n'a pas besoin d'être énoncée à voix haute pour faire son effet. Le môme fourre ses piécettes dans une des poches de son pantalon avant de prendre la poudre d'escampette. Claquant les portes derrière lui dans un fracas qui pourrait réveiller les morts si une telle action était possible.
Mais quand le croque-mort se tourne vers sa table de travail, son client y est toujours paisiblement installé. L'immigré britannique attrape son linge, le plonge dans l'eau déjà troublée par la crasse, nez pincé, incommodé par l'odeur. C'est la seconde fois qu'il va chercher de l'eau claire pour laver le malheureux, le rendre présentable pour son voyage dans l'au delà. Il n'a pas encore utilisé de savon, pour éviter tout gaspillage inutile. Il lève un des bras du mort, puis lèvres pincées, passe le morceau de tissu plié sous l'aisselle du bandit.
-Monsieur Lawson, votre vie de débraillé ne vous a visiblement laissé que peu de temps pour vous baigner. Toutefois je vais tâcher de ne pas vous en tenir rigueur.
[...]
C'est avec un sourire satisfait aux lèvres que l'homme fait passer le linge humide sur le corps du bandit fraîchement décédé. Il ne lui aura fallut qu'un baquet d'eau supplémentaire pour venir à bout de la saleté qui couvrait le corps de son client. La dernière demeure de l'homme est déjà presque prête. Ne reste plus que quelques clous à planter, un morceau de toile fine à ajouter à l'intérieur pour que le cercueil soit utilisable. Au fil des années, Rapier a apprit à aimer son métier, cette vocation particulière qui bien souvent lui fait gagner une mauvaise réputation. Un homme froid, autant que ceux qui viennent faire un séjour dans sa boutique.
Mais il est surtout méticuleux, amoureux du travail bien fait. Homme doux et calme, à la bienveillance certaine pour celui qui est prêt à essayer de la discerner sous ces tenues sombres et ces manières strictes. Il ne peut empêcher de sourire quand la clochette de la porte tintinnabule. Il devine l'identité de son visiteur sans mal. Une des rares personnes dans cette ville qui prenne plaisir à venir boire une tasse de thé avec lui. Et ce sans se laisser refroidir par quelques préjugés qui pourraient faire passer le croque-mort pour un mauvais mari dont la femme collectionne les aventures pour parvenir à oublier son sinistre quotidien.
Le brun hausse la voix, puis invite à entrer l'apothicaire venu faire son office de barbier.
-Je suis dans l'arrière salle mon ami.
Il attrape un drap frais, le déplie d'un geste vigoureux avant de recouvrir feu Monsieur Lawson. Puis tout sourire s'avance vers son ami quand ce dernier passe le pas de la porte, avant de la refermer derrière lui. Tobias tend une main, expression heureuse rivée aux lèvres. Serre la poigne d'Alexander avec vigueur. Puis finalement l'attire à lui. Pose ses lèvres dans un bref baiser sur une des pommettes du père biologique de Jeremie.
-Je suis heureux que tu ais pu te déplacer. Mary m'a dit que je piquais et que cela faisait pleurer le bébé.
️️clever love.
Alex Cormier
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Sujet: Re: Comme de vieux amis [FT ALEXANDER] Sam 18 Jan 2020 - 17:11
Cec’ avait sauté au cou de son père en voyant le cadeau qu’il avait à lui offrir. Elle se montra aussitôt moins boudeuse et Xander lui rappela qu’il avait toujours tenu ses promesses au mieux. La jeune femme baissa humblement la tête et son père lui releva le menton. Elle ne jouait pas très bien le rôle de la femme sage et effacée. Un sourire pointa sur les lèvres de son père. Il était fier de celle qui avait emprunté trop peu de traits à Jeanne.
-Va voir tes frères et vérifie qu’ils bossent bien. Je dois préparer une infusion encore, puis j’ai un rendez-vous chez les Rapier. Les jumeaux doivent avoir réparer la clôture à mon retour. Joe est sensé remontré à Evard comment cueillir les ingrédients médicaux. Fais sûr qu’ils s’engueulent pas. Si Joe se tourne les pouces, rappelle-lui qu’il a sa charrette à construire au lieu d’me piquer mon tabac.
Aucune instruction pour l’aînée, qui non seulement connaissait son rôle et ses tâches, mais savait également voir l’ouvrage à faire et n’y rechignait jamais. C’était des qualités de sa mère qu’elle avait hérité, et cela rendait Xander d’autant plus fier de celle qui avait été forcé de prendre ce rôle à un âge tendre.
***
Sur la route de terre battue, sa mallette contenant sa trousse de rasage à la main, Xander croisa trois fillettes qui jouaient à se poursuivre. Il attrapa la petite Emily par la taille et la hissa dans ses bras en lui prenant des nouvelles de sa famille. Lorsqu’il la redéposa au sol, il eut droit à un câlin et lui tapota le dos.
-Retourne jouer, petite.
Quelques minutes plus tard, la mère d’Emily lui ouvrait la porte de sa maison. Ils se saluèrent cordialement, comme une relation amicale entre un homme et une femme le permettait ici, et Mary indiqua à Alexander que son mari se trouvait dans son bureau. Cela n’avait rien d’étonnant. Tobias était un homme travaillant et assidu. Si les villageois avaient tendance à le craindre un peu, c’était simplement dû à son tempérament réservé et à l’aura lugubre de son emploi. Des préjugés, en somme.
La voix chaleureuse de son ami invita donc Xander à le rejoindre dans la pièce à l’arrière. Le corps recouvert d’un drap trahi le travail que Tobias était en train d’effectuer avant que l’arrivée de l’apothicaire ne l’interrompe. Alexander déposa sa mallette au sol pendant que l’on refermait la porte derrière lui, et les amis purent ensuite se saluer. La poignée de main échangée, Tobias amorça une étreinte amicale qui confortait Alexander sur la nature de leur relation. Les erreurs du passé étaient depuis longtemps pardonnés pour ceux qui étaient devenus des amis proches. Le barbier se surprit lorsque l’embaumeur lui fit la bise, toujours autant pris au dépourvu par cette habitude, pourtant, dont seul l’européen faisait preuve. Glissant légèrement sa main de l’omoplate au haut de la hanche de son grand ami, Alexander haussa les talons pour se hisser à la hauteur du visage de Tobias, un sourire amusé aux lèvres, et écrasa sa moustache contre la joue qu’il embrassa succinctement.
-Elle a pas tort. constata Alexander en passant délicatement le gras de son pouce le long de la mâchoire de son ami. C’était précisément pour cette raison que Xander était là, peu importe ce que les langues de vipères pouvaient prétendre.
Curieux, le Métis souleva un coin du drap posé sur le cadavre sur la table du croquemort. -C’est qui? interrogea-t-il.
Mr Lawson, dont la cause du décès était attribuable à un représentant de la loi. Xander se contenta de hocher la tête. Il n’y avait certainement rien de très emballant dans l’anecdote de sa mort. Par contre, celui qui avait été livré des vivres au barman avait quelques ragots à partager. Alexander ouvrit la petite valise pour en sortir son tablier, pendant que son ami déboutonnait méticuleusement les manches de sa chemise.
C’était là un point commun entre leurs boulots. La précision des gestes, la minutie dans les tâches, et un bon œil pour remarquer les détails. Des qualités qui bénéficiaient autant à l’apothicaire qu’au barbier qu’il était.
-L’imbécile qui bosse pour le shérif a encore fait une esclandre. Al’ lui a demandé de payer son ardoise, et cet abruti a pensé que ce s’rait drôle de se promener en crinoline transparente. Pis y s’est changé d’vant la Hautcoeur qu’était venue chercher son mari qui s’envoyait en l’air avec la Andy. La pauvre dame, j’sais pas ce qu’elle fait ici.
Xander marqua une pause, alors qu’il remplissait une petite bassine d’eau. Les ragots n’étaient pas la spécialité de l’homme lettré, qui préférait généralement les discussions plus intellectuelles.
-Enfin, c’était étrange. Je sais pas si y’a quelqu’un qui va le pleurer le jour où il finira chez toi. T’es prêt? Comme à l’habitude, reste droit.
Alexander se saisit du rasoir droit, qu’il ouvrit et rinça dans la bassine avant de l’essuyer sur son tablier.
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Merci Matrim & Chuck!
Dernière édition par Alex Cormier le Sam 17 Oct 2020 - 19:38, édité 2 fois
Tobias Rapier
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Sujet: Re: Comme de vieux amis [FT ALEXANDER] Sam 25 Jan 2020 - 17:38
Tobias & Alexander
Comme de vieux amis
Il se contente de hausser les épaules face à la réflexion de son ami tandis que ce dernier fait courir son pouce le long de sa mâchoire devenue râpeuse. En vingt ans de mariage, il a apprit quelques leçons, dont une très importante, qui de manière générale a le don de lui permettre d'éviter toute dispute inutile avec sa tendre épouse. Mary a toujours raison. Ce n'est que plus vrai encore quand elle a tord. Tobias est de nature calme et docile. Il ne manque certes pas de caractère, mais sait étouffer sa verbe quand le moment se fait sentir.
Alexander délaisse le croque-mort, s’intéresse de plus près au client de celui-ci. La mine blafarde du cadavre apparaît un bref instant avant de se retrouver à nouveau dissimulée par le drap qui cache la vue de cette vision qui pourrait être qualifiée comme étant gênante. Les morts ne sont pas dangereux, mais ils font peur. C'est dans les croyances humaines de s'inquiéter au sujet de ceux qui ne font plus partie de la grande famille des vivants. L'immigré britannique répond à son ami, délivre l'identité du voyou passé dans l'au delà à Xander.
-Monsieur Lawson. Un homme à la vie de malfrat qui ne fera plus de mal à personne. Le shérif me l'a livré hier.
Alexander prépare son matériel tandis que Tobias déboutonne à grand renfort de gestes maniérés les manches de sa chemise. D'un geste agile il dénoue son nœud papillon, le dépose sur la table avant de finalement achever de retirer son vêtement. Ainsi sa chemise propre du jour ne risquera pas d'être tachée par une malencontreuse trace de savon. La chasteté dans laquelle il vit depuis quelques années ne l'a pas rendu plus pudiques pour autant. Et il sait bien que son vieil ami n’aurait aucun intérêt à aller parler de ce que les sombres chemises du croque-mort dissimulent à la vue de tous. Il tire une chaise de bois, prend place dessus, déjà prêt pour accueillir les bons soins d'Alexander. Ce dernier est en train d'achever de se préparer, tout en lui faisant don des derniers ragots. Ceux là même dont Jeremie est déjà venu lui donner connaissance. L'homme serre les dents, fâché que son fils ait pu se retrouver face à un tel énergumène. Turner est un drôle de spécimen, de ceux qui font se demander si la déviance à ses limites. Le croque-mort se fend de quelques mots, le ton de sa voix demeurant sans joie alors qu'il admet avoir déjà eu vent de ces commérages.
-Jeremie est venu me parler de ça avant ton arrivée. Heureusement les enfants de l'adjoint ne sont pas là pour constater cette débâcle. Je pense qu'il est plus idiot que méchant.
Ses enfants seront sans doute tristes le jour où la mort rappellera leur père. Quand ce dernier retrouvera sa défunte épouse.
Le croque-mort se tient droit, et sans un regard pour le coupe-chou, laisse son ami se mettre à l'oeuvre. Il ne frémit pas, même quand la lame glisse le long de son cou. En confiance. Cela fait plusieurs années que ces gestes se répètent. Deux fois par semaine, c'est un minimum d'hygiène que le britannique s'impose. Sa femme l'aime rasé. Et son métier lui démontre bien souvent l'utilité d'avoir une hygiène irréprochable. Son regard noir croise celui vert de son ami. Le même que celui de Jeremie, ce fils qu'ils ont en commun. C'est ce qui a fait douter le croque-mort il y a des années. Même s'il n'a jamais parlé ouvertement de la chose avec Alexander, il sait que ce dernier a toujours deviné que ce secret n'en était pas vraiment un.
Alexander rince son instrument. Puis revient à la charge. Laisse le silence régner dans la pièce de travail de son ami. La concentration qui habite le regard de l'homme ne rend ses prunelles vertes que plus vibrantes encore. À chacune de ses visites, Tobias ne peut s’empêcher de les fixer. Habituellement son regard passe ensuite sur la mâchoire de son ami, se fixe un bref instant sur l'élégante moustache qui surplombe ses lèvres.
Mais aujourd'hui il n'en a pas le temps. L'esprit en proie à de futiles questionnements à propos de l'adjoint, il met du temps à réagir quand un tissu humide essuie le bas de son visage. Ce n'est qu'au moment où Alexander précise qu'il a terminé que Tobias revient sur terre. Le brun lève une main, caresse sa mâchoire. Un doux sourire illumine son visage, puis du bout des lèvres il exprime sa gratitude.
-Merci. Je vais te régler et mettre de l'eau à chauffer pour le thé. Charles a fait une folie. Il m'en a offert un qui a la même odeur que celui que mon père buvait lorsque j'étais enfant.
Les Rapier ont quitté l'Angleterre alors qu'il était encore un tout jeune enfant. À peine plus vieux que George. Les souvenirs qu'il en a sont maigres. Mais il se rappelle de ceux que lui contait son père. Tobias était encore jeune quand il est décédé, mais l'homme était amoureux de sa patrie de naissance. Ce thé le ramène à l'époque de l'innocence. Un cadeau agréable de son fils, une folie que Charles aurait pu s'épargner en gardant son argent pour lui et sa femme. Un présent qu'il est heureux de partager avec son ami.
Il jette une cuillère de thé dans le canard remplit d'eau, pose celui-ci sur le poêle qui sert habituellement au chauffage. Puis se confie à son ami. Parle de troubles qu'il ne peut partager avec personne d'autre.
-Mary et moi avons eu des mots. Nous avons fait chambre à part cette nuit. Elle dans notre lit avec les filles tandis que je suis allé rejoindre les garçons.
Les enfants n'ont pas prit la peine de questionner leurs parents sur ce bien étrange chamboulement. Mais Alexander ne se gêne pas pour le faire. Tobias serre les dents en songeant à ce comportement qu'il a eu, et qui a fait naître cette situation. Puis répond aux questions de son ami.
-Je lui ai dit qu'il était impossible que je sois le père du bébé. Et j'ai fuis la dispute avant qu'elle ne m'injure devant les enfants.
️️clever love.
Alex Cormier
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Sujet: Re: Comme de vieux amis [FT ALEXANDER] Mer 29 Jan 2020 - 2:25
Avec une précision chirurgicale que des gestes maintes fois répétés rendait naturels, Xander fit glisser la lame sur le cou de son ami. Tobias était le client parfait, capable d’une immobilité irréprochable, à l’image de la personne intègre qu’il était. Par des mouvements tantôt courts et vifs, tantôt lents et fluides, le barbier éliminait la pilosité qui tentaient de bourgeonner sur la nuque du croquemort. Il trempait fréquemment la lame pour éliminer le surplus capillaire qui nuirait à la qualité de son travail, puis il poursuivait sa tâche en silence. C’était un moment qu’Alexander appréciait grandement, tout ritualisé qu’il soit. Les deux hommes, sans échanger le moindre mot, partageaient tout de même un moment apprécié qui renforçait leur amitié, contrairement au bavards du saloon où le brouhaha régnait constamment.
Tout naturellement, Xander avait continué la taille jusqu’aux épaules blanches où s’éteignaient les espoirs de colonisation des phanères de jais. La peau désormais aussi douce qu’un éphèbe, selon les recommandations de Mary, le soigneur put contourner la chaise de l’embaumeur pour s’attaquer à ce qui agaçait Candace. Un instant, les yeux des amis s’accrochèrent et Xander esquissa un sourire, devinant le regard de son ami en train de le détailler comme il en avait l’habitude. Le rasoir rincé une énième fois, Xander posa doucement deux doigts sous le menton de son ami pour le relever et s’attaquer à la section la plus délicate. Une fois cette membrane de peau diaphane, tendue sur le mythique fruit défendu, passée, Alexander laissa couler son instrument jusqu’aux clavicules de Tobias, s’y arrêtant cette fois-ci. Il fit ensuite le tour du siège, inspecta son travail et, le déclarant satisfaisant, essuya son ami en quelques grands mouvements souples. D’abord de la nuque au dos, puis le visage auquel il sourit de nouveau, la mâchoire désormais inoffensive, et enfin le cou. Le croquemort mis un temps à ne pas réagir, et Xander le tira enfin du charme sous lequel il semblait être.
-C’est terminé, Tobi.
Le britannique vérifia d’un geste de la main la qualité du travail et remercia le métis. Xander fit un geste de la tête pour signifier que tout le plaisir était sien, mais il claqua de la langue en entendant l’absurde proposition de son ami. Cela faisait partie du rituel, en quelque sorte. Tobias offrait thé et rémunération, Xander refusait l’un et jugeait l’autre suffisant.
-Tu sais très bien que c’est gratuit pour les amis. Je resterai volontiers pour le thé. Par contre, je me contenterai du régulier. Chéri celui de ton père sans en gaspiller pour moi.
Xander baissa humblement le regard, qui glissa sur le torse de son ami. Il était certain que, s’il était né moins intelligent, Tobias aurait tout de même pu mener une vie réussie, ne serait-ce qu’en s’épuisant aux champs. Le barbier retira son tablier et referma sa trousse alors que le croque-mort mettait le thé à chauffer. Leur rituel désormais conclut, Tobias rompit le silence et surprit Xander non pas en raison de sa loquacité, mais par les propos qu’il tint. Mary et son époux étaient des gens que le soigneur chérissait grandement et également. Les savoir en dispute ne pouvait que générer une seule émotion chez lui.
-Mary et moi avons eu des mots. Nous avons fait chambre à part cette nuit. Elle dans notre lit avec les filles tandis que je suis allé rejoindre les garçons. -Voilà une nouvelle qui m’attriste énormément! Que s’est-il passé? s’enquit le châtain sans se soucier de son indiscrétion. Ils se trouvaient dans un endroit privé, et entre bons amis; Tobias n’avait aucune raison de lui en tenir rigueur. Sinon, il n’aurait pas abordé le sujet. -Je lui ai dit qu'il était impossible que je sois le père du bébé. Et j'ai fuis la dispute avant qu'elle ne m'injure devant les enfants.
D’une voix blanche, Xander coupa presque la parole à son ami pour l’interroger, avant de reprendre son calme et s’interrompre.
-Qui est-ce... voulut-il donc débuter avant de réaliser qu’il était insensible de poser une telle question. Les poings serrés du manitobain du guérisseur explicitaient suffisamment clairement son intention s’il venait à avoir la réponse à la question qu’il avait avortée. Il l’explicita néanmoins.
Malgré le tabou qui l’entourait, il était de notoriété publique, ou presque, que l’homme funéraire était déshonoré. Il n’y avait peut-être que le Turner qui croyait tenir là un secret. Alexander n’était pas bête et avait bien comprit ce que sous-entendait les accusations à demi-mot de son ami. Ils savaient tous deux qu’Alex n’avait qu’un enfant illégitime chez les Rapier et que son amitié pour Tobias avait fait éclore une relation chaste et amicale entre le métis et Mary. S’ils n’avaient jamais mentionné Jeremie, il était évident que les deux hommes intelligents avaient su tirer les mêmes conclusions et que les remords étaient toujours près, prêts à ronger Xander.
-S’il y a quelqu’un qui ne mérite pas cet affront, c’est bien toi. Mon tendre ami, crois-moi : s’il n’avait qu’une infime idée de la valeur que je te connais, il n’aurait pas osé. Ou il le regretterait.
Le barbier saisit le croque-mort par l’épaule, d’une poigne ferme et chaleureuse. Il ne savait pas quoi lui dire de plus. L’impression d’avoir une centaine de phrases qui lui venaient simultanément à l’esprit. Il tourna la tête vers la fenêtre de la pièce, et une fois rassuré quant à l’intimité sonore qu’elle procurait, il voulu rassurer son ami.
-Mary t’aime sincèrement. Après tout, elle n’avait qu’appelé le nom de son mari lorsqu’ils avaient été intimes. Si Alexander se doutait depuis longtemps que l’amour n’était pas la cause de l’infidélité, Tobias venait de la lui divulguer. -Autant que tu l’aimes, je le sais. Je… Dis-moi ce que tu attends de moi, mon ami. Veux-tu te confier à ton ami, être rassuré? Cherches-tu des conseils? Chez moi, les soigneurs savent traiter l’âme autant que le corps, tu sais. As-tu besoin d’autres choses de ma part? Je suis là pour toi, tu peux tout me dire.
Sur ce, Alexander ouvrit les bras pour offrir à son ami une étreinte où il pourrait se réfugier un moment.
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Tobias Rapier
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Sujet: Re: Comme de vieux amis [FT ALEXANDER] Ven 31 Jan 2020 - 12:17
Tobias & Alexander
Comme de vieux amis
Il tente de rester aussi impassible qu'il ne lui est possible de le faire. Tobias n'aborde que rarement le sujet douloureux des infidélités de son épouse. Se sachant en partie responsable de ce comportement. Incapable de s'expliquer cette répulsion que fait naître chez lui toute idée de relation charnelle avec Mary, il a fini par lâcher l'éponge. Ne plus forcer ce qui n'était pas naturel dans son cas, alors que tout homme normalement constitué devrait se sentir en joie à l'idée de faire son devoir conjugal. Sa femme est malheureuse à cause de lui, cherche réconfort dans les bras d'autres hommes, habitants de leur petite ville ou parfois juste de passage dans leur bourgade. Une fois il a surprit Mary avec un de ces inconnus qui était venu passer quelques jours à Beacon Hills. Figé sur le seuil de la porte de leur chambre, il n'a su que dire. Sa femme n'a pas remarqué qu'il jouait là le rôle d'un triste spectateur, mais le regard de l'homme a croisé le sien. Cœur lourd, le croque-mort avait opté pour la fuite, incapable de réagir face à un tel affront. Il avait trouvé refuge dans son cabinet de travail. Honteux. Accablé par son propre comportement bien plus qu'il ne l'était par celui de sa femme.
Il frémit à peine quand son ami empoigne son épaule, le cœur lourd il retient sa colère, portée vers lui même. Avouer ses faiblesses, même à Alexander lui semble insurmontable. Tobias en viendrait presque à regretter d'avoir fait glisser la conversation sur un sujet aussi sombre. Les propos rassurants du barbier lui fendent un peu plus l'âme. Mary l'aime, mais entre eux ce n'est plus comme au début de leur couple. Une tendre époque où le croque-mort encore bien jeune délivrait des poèmes à sa belle, des vers empruntés à des grands hommes qui savaient soigner les mots pour les rendre doux et sirupeux. Donner vie aux merveilles de l'amour. Mary alors jeune et naïve était persuadée que ces mots étaient le fruit de l'imagination de son futur mari qui n'osait lui avouer que ce n'était là que des vers dérobés à d'autres.
Bien vite ils se sont mariés. Un an après Charles arrivait, donnant toute sa valeur à leur union. Rapidement suivi par moult frères et sœurs. Puis les années ont passé, l'homme qui éprouvait déjà des difficultés lorsque arrivait le moment de se laisser aller aux choses de l'amour a fini par être répugné par ces dernières. Sur les dix dernières années, les fois où lui Mary ont consommé leur mariage doivent pouvoir se compter sur les doigts des deux mains. Son épouse a cessé de lui demander de s'occuper d'elle de cette façon, trouvant son bonheur ailleurs. Depuis, il lui cajole la poitrine deux fois par an, pour leur anniversaire de mariage et à la Noël. À chaque fois le cœur serré par la nausée.
Il finit par se loger entre les bras d'Alexander quand ce dernier l'invite à un peu de réconfort. Il courbe l'échine, dissimule sa honte, en profite pour se mettre au même niveau que son plus vieil ami. Le seul à qui il puisse se livrer de cette façon. Celui dont il sait qu'il n'ira pas répéter les affreux petits secrets qu'il est sur le point de lui confier. Voix lourde, affaissée par les sanglots qui taquinent sa gorge, Tobias marmonne.
-Je ne peux pas en vouloir à Mary. C'est moi qui la pousse à agir de cette manière. Je l'aime mais je demeure un bien mauvais époux pour elle.
Prononcer ces mots à voix haute ne fait qu’alourdir un peu plus cette charge qui pèse sur son mental autant que sur son cœur. Il refrène un tremblement, signe avant coureur de son chagrin sur le point d'éclore quand son ami lui dit qu'il a sûrement tord. Derrière les deux hommes, le canard commence à siffler pour montrer que son office approche de sa fin. Faisant presque passer inaperçue la suite de la confession du croque-mort.
-Je suis incapable de lui donner ce que lui offrent ces hommes. Je suis arrivé au stade où je ne supporte même plus l'idée de la toucher. Je ne sais pas si c'est une maladie ou bien une diablerie. Mais la simple vue de sa poitrine nue me fait l'effet d'avoir attrapé froid au ventre.
Une larme solitaire descend la pente de sa joue droite fraîchement rasée. C'est la première fois qu'il parle de ce problème à voix haute. La peur d'être jugé comme fou, où même pire comme un déviant l'a forcé à garder le silence tout ce temps. Des années muré dans un mutisme douloureux. Une abîme solitaire pour laisser sa maladie lui gâcher la vie. Car il en est certain, tout cela n'est rien d'autre qu'un trouble de sa santé. Si des hommes dans cette ville font la fortune d'Alessandro en payant pour aller passer des moments agréables avec les filles qui travaillent dans son bordel, si certains sont prêts à payer pour ce plaisir, c'est que la norme doit résider dans le fait de l'apprécier.
-Deux ans que je ne suis pas parvenu à satisfaire mon épouse. Même un benêt comme l'adjoint comprendrait que je ne suis pas le père naturel de Candace.
Les vapeurs de thé noir embaument la pièce. Le brun finit par quémander, l'espoir rongeant son cœur.
-As-tu déjà croisé de tels troubles ?
S'il est comme il le pense atteint par une étrange maladie, un remède à celle-ci existe peut être. Il lève une main hésitante, fait courir ses doigts sous le menton de son vieil ami. Leur relation a déjà fait jaser dans le village, des gens à l'esprit étroit aimant médiser ont lancé de folles théories à leur sujet. Fort heureusement non fondées, restées sans preuves, leur évitant ainsi d'être considérés comme des sodomites bons à châtier. Ses lèvres proches de celles du barbier, le britannique se dit tout de même qu'il serait si simple de franchir cette distance qui les sépare, et ainsi donner raison à ces gens qui n'ont rien de mieux à faire que de se mêler de la vie intime de leur prochain.
-J'ignore si je suis en train de donner plus de corps aux rumeurs, mais parfois je me dis qu'il est plus aisé pour moi de m'ouvrir à toi qu'à la mère de mes enfants.
Il dévisage Alexander, cherche dans son regard. Un refus, un signe montrant qu'il est là sur le point de dépasser les bornes. La morale règne bien souvent sur les relations sociales entre les hommes. Mais c'est le cœur qui fait avancer les lèvres du croque-mort.
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Alex Cormier
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Sujet: Re: Comme de vieux amis [FT ALEXANDER] Mar 4 Fév 2020 - 0:33
Alexander caressait doucement le dos dévêtu de son ami blotti contre lui, dans une tentative de réconfort. La faiblesse de la voix de Tobias rendait ardue la compréhension de ses propos, malgré la proximité des deux têtes. Si le croque-mort était conscient de sa responsabilité quant aux infidélités de sa femme, ce qui ne les excusait pas pour autant, Xander n’aurait pas la pénible tâche de rappeler à son ami que, malgré les dires de l’Église, les femmes n’étaient pas faites de bois. Un concept qui aidait à conserver les couples heureux, certes, mais Alexander devait bien avouer s’être demandé d’où venait ce détachement. Mary n’était plus une jeune femme, mais elle restait jolie – suffisamment à tout le moins pour se faire courtiser.
Sentant son ami se tendre contre lui en voulant maîtriser un tressaillement, le soigneur rasséréna légèrement son étreinte, un instant, avant de la relâcher tranquillement. Les aveux de son ami glissèrent dans son oreille avec une lourdeur qui confirmait les soupçons du barbier autant que ses craintes. La culpabilité de Tobias eut l’effet d’une lame glaciale qui lacérait le coeur du charlatan qui ne savait comment exprimer ces concepts à la fois si familier et complexes qu’ils mettraient encore plus d’un siècle avant d’être nommés et compris à peu près clairement. Ce qu’il savait instinctivement c’était que le diable n’y était pour rien, et que l’extinction de la passion n’était pas une maladie, mais pouvait avoir des causes multiples.
À la mention de Turner, Alexander se décolla de son ami, qu’il saisit par les épaules et fixa dans les yeux. Il cherchait encore le bon mot pour rassurer son ami lorsque celui-ci l’interrogea, piteux, sur sa connaissance de ce qu’il appela des troubles. Le soigneur déglutit, une moue forçant son apparition sur son visage. La vie ne serait-elle pas plus simple si tout le monde ne ragotait pas autant. Il répondit enfin, son pouce glissant inconsciemment sur la peau de son ami en un mouvement de va-et-vient constant, sans poser le diagnostic qu’il croyait être le bon et différent du problème physiologique qu’il allait présenter.
-Je connais des remèdes pour les hommes qui manquent de vigueur. J’ai déjà vendu des philtres d’amour à des désespérés, mais ton problème n’est pas là. Ne te soucis pas de ce que pensent l’adjoint ou les autres imbéciles : tu es le meilleur père qu’un enfant puisse avoir dans cette ville, mon ami. Le meilleur père que Candace pourrait avoir. Je le pense sincèrement. Si le problème est que tu ne penses pas pouvoir subvenir à ta famille, il faut me le dire. Je pourrai t’aider, que ce soit de façon matérielle ou en recueillant temporairement un ou deux des tiens. Cela me fera plaisir de vous aider. Je suis là pour toi.
C’était bien la moindre des redevances qu’il avait envers celui qui avait fourni une vie à son engeance. Lui offrir le juste retour du balancier. Le guérisseur observa la piste haline qui subsistait, sèche, sur la jour de son ami, la larme s’étant détachée de sa mâchoire pour frapper le sol un instant auparavant. La main de Tobias sous son menton le força cependant à relever les yeux vers lui. Les iris noirs du britannique, qui, conjugués à la vocation du croque-mort, lui avaient valu dans son dos des médisances sur une éventuelle parenté avec le Démon, brillaient d’un éclat avide qu'Alexander n’avait encore jamais connu chez son ami. Un éclat qui lui était néanmoins familier et dont il espérait que ses prunelles n’aient pas revêtu la même lueur, trahissant du même coup ce qui se tramait en son for intérieur. Xander pouvait entendre et sentir les respirations de son ami et il se doutait que la réciproque était également vraie.
Les mots de l’homme pourtant si sobre coulèrent entre les deux amis comme un velours cruel. Incapable de formuler directement les tourments qu’il communiquait et qu’Alexander comprenait sans mal pour en être également affecté, l’Anglais contournait la question, usait de parabole et de sous-entendus. Comme pris d’un frisson, Xander releva infinitésimalement le nez, la pression sous sa mâchoire se faisant instantanément plus douce. Les paupières du soigneur tressaillirent alors que son regard papillonnait sur le visage au charme stoïque de son ami. C’est en réalisant l’avancée labiale que le métis réagit. Avec la même lente tendresse que s’il avait manipulé une porcelaine brûlante, Xander saisit délicatement le poignet de son ami entre ses mains qui remontèrent jusqu’aux doigts tièdes, les forçant à relâcher leur envoûtement. Simultanément, au moment où l’énergie statique connectait leurs lèvres, Alexander mis à profit cette liberté retrouver pour abaisser la tête. Le bout de son nez glissa doucement contre l’arête de celui de son ami alors qu’il tentait de se convaincre que c’était là la décision la plus sage. Le souffle haletant déjà du regret de ne pas avoir écouté son impulsion, le barbier ne s’était pas même reculé d’un millimètre.
-Je ne veux plus faire vivre à quiconque le calvaire dans lequel tu es empêtré par ma faute, Tobi. Et tu es trop un bon homme pour que je ne te laisse faire cette erreur également. J’ai vu les tourments que mon égoïsme t’a fait traverser. Depuis que j’ai appris à te connaître, il ne se passe pas une journée où le regret ne me ronge pas. Mon seul réconfort est de savoir Jeremie à tes bons soins, mais chaque pensée que j’ai pour lui revêt un masque de honte. Je t’en supplie, si réellement il t’es plus facile de t’ouvrir à moi, écoute mon conseil et ne répète pas mes bêtises : ne te mets pas en péril. Pas pour moi.
Au cours de son envolée, Alexander avait blotti les trois mains contre sa poitrine. Maintenant qu’un silence s’installait entre les deux tourmentés, il plaqua sur son torse la main de Tobias sous la sienne et libéra son autre main pour chasser la solution lacrymale qui gonflait son regard. Du gras du pouce, elle alla ensuite cajoler la joue de celui qu’il ne devait pas envisager autrement qu’en ami.
-Et puis, tu l’as dit toi-même, il est inutile de nourrir les commérages. Je te préfère debout qu’étendu sur ta table de travail, sans personne pour te remplacer.
Un faible sourire traversa le visage de Xander, aussi fugace que sa tentative d’alléger l’ambiance.
-Si nous devions obéir à nos instincts et agir de la sorte aujourd’hui. Et si cela devait venir à être su et que tu devais être exilé, ou pire, je...
La voix du soigneur se brisa, mais il se reprit instantanément.
-Je te promets de toujours être présent pour ta famille et pour toi, Tobi. C’est là la plus grande preuve de mon affection que je puisse t’offrir pour le moment. J’espère que cela saura te satisfaire là où un baiser est impossible.
Douloureusement, Alexander se détacha de la tiédeur du croque-mort en humant son parfum une dernière fois. Les gestes empreints d’une mélancolie comme endeuillée, il se saisit de la chemise qui s’agençait à cette odeur et ce corps qui lui étaient inatteignables, puis il alla se placer derrière le britannique pour l’aider à l’enfiler.
-Je n’ai en rien régler ton problème. tenta-t-il de ramener le sujet sur la bonne voie, avec aussi peu d’entrain que de subtilité. Son regard lourd était perdu quelque part à droite de l’épaule de son hôte, ne fixant rien en particulier, alors que l'infusion embaumait toujours la pièce.
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Tobias Rapier
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Sujet: Re: Comme de vieux amis [FT ALEXANDER] Sam 8 Fév 2020 - 15:57
Tobias & Alexander
Comme de vieux amis
La main de son ami autour de la sienne se fait chaude, puis douce pression contre celle de croque-mort. Le britannique frémit, se demande s'il n'est pas tout simplement pas en train de faire une erreur. De celles que l'on regrette lorsque est venu le moment d'en payer les conséquences. On médit déjà bien souvent sur son dos sans qu'il n'ait eu besoin de faire quoi que ce soit pour mériter une aussi sombre réputation. Sa seule défense face à ses rumeurs exaspérantes à été jusqu'ici son silence. Pour ne pas prendre le risque d'encourager ses détracteurs en leur tenant tête. L'avis d'autrui ne l'intéresse pas. Sa femme, ses enfants, quelques rares amis c'est là que se limite son cercle social. Les autres villageois ne l'intéressent qu'une fois trépassés.
S'il se confie aisément auprès d'Alexander, ce n'est pas le cas avec les autres personnes de son entourage. Se faire comprendre, tenter d'excuser son propre comportement n'est qu'une lutte contre le vent. Surtout lorsqu'on est incapable soi même de savoir où se situe le problème réel.
Il ferme les yeux, tente de ne pas afficher son désarroi quand à la place d'un baiser, il ne ressent rien, si ce n'est le nez du barbier qui glisse contre le sien, effleure sa peau, faisant naître un long frisson dans la colonne vertébrale du géant ténébreux.
Bouche entrouverte par une surprise teintée de déception, il tente de reprendre contenance. Ne veut pas montrer à son ami ce chagrin qui serre soudainement son cœur, alors que c'est l'évidence qui éclaire son esprit. Ces sentiments qu'il éprouve à l'égard de l'autre ne trouvent pas leur réciproque chez Alexander. C'est douloureux. Compréhensible aussi. Deux hommes ne sont pas censés s'aimer de cette façon. Cette tentation, cette folie que le cœur du britannique nomme amour doit être une embûche semée par le malin sur son chemin pour tester sa foi.
Le britannique ouvre les yeux tandis que son ami fait de même avec son cœur. Entre les lignes, il comprend sans mal les tourments qui fleurissent à travers les dires de l'autre. Ses paupières s'ouvrent sur ses prunelles sombres où demeurent la tristesse, la déception, mais aussi une certaine joie qu'il ne parvient à contenir. Sa grande main toujours serrée entre celles de son ami glisse, guidée par celles de l’apothicaire sur le torse de ce dernier. Quand une des paluches d'Alexander s'évade pour chasser une larme qui est venue vagabonder sur une de ses joues, le croque-mort ne sait comment réagir. Tobias ne parvient à sourire quand son ami sous-entend le sort dédié à ceux qui fautent de cette manière, souligne l'absence de personne en capacité de s'occuper des morts si le brun devait trépasser dans un futur proche.
Le moment ne semble pas être le bon pour rappeler au barbier que ce serait alors sa charge. Celle de l'homme qui connait le mieux le corps humain et ses méandres après celui dont c'était la vocation.
Une ombre de sourire caresse les lèvres d'Alexander. Les lèvres de l'interdit. Le britannique se réfugie dans son mutisme, doutant de sa capacité à jouer les orateurs sans fléchir. Craquer et céder aux larmes ne rendrait ce moment que plus compliqué encore à vivre. Raviverait les regrets. Le brun serre les dents pour ne pas crier sur son ami, celui qu'il aimerait voir devenir plus que ça. Pour ne pas l'incendier de sa colère quand il lui parle des conséquences, de risques qui semblent illusoires. Les commères du village bavent déjà leur bile nauséabonde sur le corbeau et la colombe qu'ils sont. Si le malheur devait s'abattre sur eux, cela n'étonnerait personne. Le cœur du croque-mort lui hurle que tout cela n'est rien, que le jeu en vaut la chandelle, mais sa cervelle, garce ennemie de l'amour, lui souffle que la raison dont fait preuve l'autre est la voie à suivre.
Tobias baisse les yeux, ne cherche pas à dissimuler sa tristesse quand d'une voix sourde il abat la carte de son désarroi.
-Diablerie. Je suis malade et je tire mon entourage dans cette descente aux enfers avec moi.
Ce n'est que murmure, mais il croit en ses dires, comme si ces derniers étaient saints. Il fricote avec le blasphème. Un crime de plus.
Aussi vif qu'un automate, il laisse Alexander l'habiller. Ses bras entrent dans les manches de tissu noir, ses mains réapparaissent quelques secondes plus tard, son alliance brillant à sa main gauche. Objet presque anodin, rappel criant de son ignominie. Il était sur le point de manquer de respect à sa tendre épouse, un crime bien plus grand que le blasphème à ses yeux.
De ses doigts agiles, il boutonne sa chemise. Puis s'en va quérir les tasses qui reposent dans un placard. Il installe le tout sur un recoin de sa table de travail avant de remplir les deux tasses à grand renfort de thé fumant.
-Je suis Navré mais je n'ai plus de lait à t'offrir.
Il essaie d'oublier cette douleur qui lui vrille l'âme, saute sur cette occasion d'oublier ce qui vient de se passer même si son esprit se révèle incapable de passer à autre chose. Pourtant c'est son devoir. Tobias ne veut pas voir la tristesse et le chagrin dans les yeux vert de son ami, ne veut pas causer de tord à ce dernier. S'il est aisé pour leurs congénères de traîner le croque-mort dans la boue des calomnies, il ne veut pas que le barbier, son plus vieil ami se retrouve à son tour proie aux ragots. Tasse en main, doigt levé comme le veut l'élégance, il s'imagine un monde étrange où ce qui est vu comme contre nature serait accepté par leurs pairs. Son esprit fabule.
Une gorgée de thé brûlant réchauffe ses papilles à défaut de pouvoir faire de même avec son âme, puis il se lance enfin. Décrit ce mal qui l'habite. Refusant de laisser ses sentiments revenir à la surface, il tente d'être mécanique, froid dans cette description. Comme s'il n'était qu'un de ses clients dont il est sur le point de conter l'histoire.
-Sur un point de vue anatomique je ne semble pas avoir de soucis. Au lever du lit, je ne vois pas de différence sur ce qui se passe au niveau de mon phallus par rapport à ces capacités il y a quinze ans.
Sans rougir ni fléchir, il continue.
-C'est quand Mary tente un rapprochement que cela devient compliqué. Même si les actions qu'elle mène arrivent à causer les effets attendus... Disons que je ne parviens pas à mettre de cœur à l'ouvrage. C'est même tout le contraire.
C'est surtout son cœur qui a une nette tendance à se lever quand vient le moment de faire ce genre d’affaires avec son épouse. Le ton de sa voix reste d'une neutralité effarante alors qu'il tente de répondre aux questions de son ami. Alexander cherche à savoir à quand cette affliction remonte, et soudainement il s'avère compliqué pour le croque-mort de répondre à une telle demande. Visage crispé par la réflexion, il met du temps, fouille ses souvenirs pour trouver une époque sûrement trop lointaine où tout se passait bien sur le plan de la sexualité entre lui et Mary.
-Je n'en sais rien. Il y a dix ans que c'est aussi inconfortable, et ces dernières années c'est fatalement devenu insupportable. Si tes soins pouvaient me guérir, Mary cesserait sans doute de jouer les infidèles. Mais peut être suis-je juste bon pour l'asile.
Mary a bien tenté d'insister au début. Forcer les choses, ce qui n'était plus naturel pour son époux l'était évidemment toujours à ses yeux. Elle a questionné, même été jusqu'à proposer à Tobias d'aller au bordel pour fricoter avec d'autres femmes. Tout essayer, se prêter à toutes les expériences, même les plus farfelues pour remettre son homme sur le droit chemin. Mais le brun a toujours refusé une pareille option, son dégoût ne se faisant que plus fort encore alors qu'il s'imaginait s'offrir aux bons soins d'une autre.
Tandis qu'il y a quelques instants, il était sur le point de franchir une barrière bien plus grande avec son ami. Et sans que cela n’entache sa conscience outre mesure.
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Sujet: Re: Comme de vieux amis [FT ALEXANDER] Sam 22 Fév 2020 - 3:42
-Je dirai à Jacques de venir t’en porter ce soir, si tu le veux. répondit Xander avec banalité, sur un ton rompu par l’habitude davantage que par réelle courtoisie. Il se saisit de sa tasse par l’anse et ajouta, un sourire dans la voix, un prétexte pour ne pas que son ami ne se sente trop embarrassé.
-Et puis, c’est ainsi que je pourrai avoir la meilleure idée de ce thé dont ton père se régalait.
Loin d’avoir le raffinement de son hôte, Alexander ne parvenait qu’à passer deux doigts dans l’anneau de porcelaine et, à son habitude, il se contenta plutôt de boire le liquide fumant en le saisissant par le pourtour, là où la chaleur était à peu près gérable. Il en avala deux gorgées rapides avant de reposer le récipient sur la table de travail. Silencieux, il attendait que Tobias n’ouvre le bal : leur conversation précédente était-elle terminée, ou allait-elle être relancée? Le croque-mort coupa directement dans le vif du sujet et bien qu’il lui faille froncer les sourcils pour réaliser ce à quoi correspondait un phallus, il intégrait les informations.
Tobias n’était pas impuissant, et la plomberie semblait bien fonctionner, c’était vraisemblablement la passion, comme le grand britannique l’avait annoncé d’office, ou l’intérêt qui venait à manquer. Xander s’efforçait de ne pas imaginer trop visuellement la scène que lui décrivait son ami pour s’éviter une émotion. Il fallait plutôt focaliser sur du concret.
-Et il y a longtemps que ça dure, ou c’est nouveau?
Cette question visait à trancher entre deux hypothèses principales : cela avait toujours été difficile, ce qui était la réponse à laquelle le barbier s’attendait; ou alors c’était depuis la venue d’un nouvel élément qui avait détourné l’intérêt de Tobias pour sa femme, Xander lui-même par exemple. C’était cette seconde option qu’il redoutait le plus, car il aurait doublement, sinon davantage, ruiné la vie de ces deux personnes qu’il aimait tendrement. La réponse du thanatologue était imprécise et ne disculpait pas le métis, qui fit la gymnastique mentale de calculer à rebours à quand remontait son arrivée à Beacon Hills. Environ neuf ans. Les deux amis ne se connaissaient pas encore et il était peu probable que Tobias ait alors remarqué le nouveau-venu ou ne lui ait trouvé suffisamment de charmes pour rendre sa relation avec Mary inconfortable. C’était ce dont le charlatan tentait de se convaincre, mais une petite voix lui insufflait que les quelques années de calvaires auxquelles Tobias venait de faire référence correspondaient étrangement à l’éclosion de leur amitié.
-Tu n’es pas malade, ni fou, crois-moi. Ce sont les règles de l’Homme qui le sont, et ce n’est pas pour rien qu’il y a autant de hors-la-lois, ici, sermonna gentiment le barbier à travers la vapeur de son thé.
Xander offrit un sourire à son ami. Dans l’état actuel des choses, c’était bien le plus d’actions que leurs lèvres risquaient d’avoir ensemble. Il entreprit de boire une nouvelle gorgée en se triturant les méninges à la recherche de la manière dont il désirait poursuivre la conversation. Il pourrait interroger le fossoyeur sur ses habitudes, ses pensées, ses troubles, comme il les appelait. Lui demander s’il faisait bien pénitence et se confessait à l’O’Brien selon les rites en place. Il pourrait lui prêcher de fuir, ou lui offrir de superviser et de conseiller les activités nocturnes des Rapier. Peut-être même lui offrir de trouver meilleures sources d’excitation, quitte à lui dire de garder les yeux fermés et de ne penser qu’à un visage secrètement aimé, ou à un de ces poèmes dont il raffole tant la verve inspire sa passion. Le métis se contenta plutôt de lui parler de lui-même et de ce qu’il était : métis.
-Tu sais que les aïeuls de mes aïeuls venaient de différents peuples. Certains qui avaient parcouru les Grandes Prairies pendant des centaines de centaines de générations, et d’autres qui s’apprêtaient à traverser l’océan pour trouver un monde plus hospitalier où ils pourraient se refaire une vie moins inconfortable. Lorsqu’ils se sont rencontrés, il y a eu des heurts, des rivalités, de la méfiance et de la trahison. Du sang a coulé, mais pas que. À force de se côtoyer, les grands-parents de mes grands-parents ont également appris la confiance, l’entraide et l’amour. Ils ont trouvé chez l’autre plus qu’ils ne s’y attendaient, et c’est ainsi que mon peuple de charretiers est né. Issu de deux mondes et constamment entre les deux. Deux cultures, deux spiritualités qui sont parvenues à se fondre en une identité distincte, avec nos propres coutumes, traditions et langues.
Sans éviter activement le regard de son ami, Alexander ne tenait pas non plus de longs moments de contact visuel.
-C’est de la spiritualité dont je veux te parler. Mais avant de trop m’y avancer, je veux m’assurer que tu m’écouteras jusqu’au bout, et ne me jettera pas dehors en criant à l’hérésie. Je crois au même Dieu que toi, mais c’est la philosophie autour qui m’est différente de celle du reclus au Vatican. Comment peut-il savoir ce que sont nos vies, à l’autre bout du monde, et nous dicter nos actions sans nous connaître?
Xander soupira. Il savait que ce n’était pas une opinion populaire, ni qu’il n’avait pas mis les formes pour la transmettre.
-Les peuples des plaines dont je descends ont une grande connaissance des mondes naturels et spirituels. Une force d’observation et une confiance en la nature qui nous permettent d’en apprécier la complexité sans avoir à poser constamment un terme inutilement précis ou spécifique. Nous croyons que chaque personne naît avec une connexion au monde des esprits, à travers son propre esprit. Pour simplifier, ces esprits ont un genre, et il arrive qu’il ne corresponde pas à celui de son hôte, ou qu’un hôte héberge un esprit de chaque genre, par exemple. Ces gens ont, ou avaient, généralement la réputation d’avoir un contact particulier, facilité, avec le monde des esprits, et deviennent souvent des chamans ou occupent des fonctions similaires.
Le barbier se mordilla l’intérieur des lèvres, incertain de la manière par laquelle il voulait amener la transition suivante.
-Je n’étais pas très vieux lorsque les doyens de ma bande ont remarqué ma grande sensibilité et ont commencé à suspecter que je sois bi-spirituel. Malgré le tabou chrétien, c’est quelque chose qui a été relativement bien accepté parmi les miens, et qui m’a permis de servir de pont entre les hommes et les femmes de notre caravane, et leur a permis de partager leur savoir-faire et leurs connaissances avec moi. Les métis n’ont pas de chamans, en raison de notre Foi, mais nous n’avons pas non plus de prêtre. Traîner une église serait trop encombrant, fit-il avec une pointe d’humour.
-C’est ainsi que j’ai appris milles métiers, mais aussi que j’ai constamment craint de n’être incapable de taire ces deux esprits contradictoires en moi. C’est lorsque je me suis résigné et que je les ai laissé cohabiter qu’ils ont fait la paix, et que j’ai pu enfin voir que Jeanne était mon soleil et mes nuits. Je l’ai aimée et je l’aime encore comme je ne crois plus pouvoir aimer.
Sans savoir exactement comment c’était arrivé, Xander se trouvait désormais penché vers l’avant, les coudes sur les genoux et les mains jointes ensemble dans ce qui pouvait ressembler à un geste de communion. Ou un réceptacle pour les mains de l’embaumeur.
-J’ai toujours du désir, de l’attirance et de l’affection pour d’autres personnes. J’en éprouve pour toi. Pour Mary aussi. Je vous aime, profondément, à m’en faire mal, mais je vous aime sans la majuscule. Je sais que cela m’ouvre toutes grandes les portes de l’Enfer, et je me refuse de vous y entraîner à ma suite. Je mourrais la plus cruelle des morts pour une seule chance de sauver ton âme.
Alexander pressa le genou de son ami avant de se redresser sur son siège. Il s’était égaré dans son monologue et avait perdu la ligne directrice
-Enfin. Je me suis emporté, je suis désolé. Je voulais simplement te dire que ce n’est qu’une question de point de vue : là où tu crois être malade, je te considère sensible.
Le silence pesa encore un instant.
-Dis quelque chose, Tobi. Je t’en supplie.
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Sujet: Re: Comme de vieux amis [FT ALEXANDER] Lun 2 Mar 2020 - 12:57
Tobias & Alexander
Comme de vieux amis
Il peine à répondre au sourire qui tente d'illuminer le visage de son ami. Peu adepte de la vie en société et des mœurs qui en découlent, le croque-mort se force. Sa bouche prend un pli, forme un simulacre d'expression heureuse juste avant que ses lèvres ne se referment sur la porcelaine de sa tasse de thé. Tobias ne sait quoi ajouter, ne veut pas enfoncer le clou de ce mal qui le dévore depuis des années. Il aime sa femme, d'un amour aussi tendre qu'il est possible de l'imaginer. Mais malheureusement il ne sait plus comment jouer son rôle d'époux lorsque l'heure est venue pour la nuit de tomber.
Son ami ouvre la bouche, évite au britannique d'avoir à meubler cette conversation qui ne mène pour l'instant à rien de bon. La diatribe de celui qui cumule nombre de métiers dans leur petite ville prend des airs de contes. Une épopée peu commune, mais malgré tout bien acceptée dans ce pays où chacun est un immigré. Songeur, l'oreille tendue pour ne rien louper des dires de son ami, Tobias fixe ce dernier, tandis que l'apothicaire s'acharne à fuir son regard noir. Un pli soucieux prend forme sur le front du croque-mort. Il s'attend au pire quand Xander lui demande de ne pas s'emporter. Le blasphème est un sujet dangereux. Se faire entendre par la mauvaise personne en en usant peut coûter sa fin à celui qui le prononce. Lèvres closes, peu rassuré, le brun hoche la tête. Donne cette permission presque imperceptible à Alexander de continuer sa diatribe sans avoir à s'inquiéter des conséquences que pourrait avoir cette dernière.
Malgré son apparente froideur, Tobias se veut être un homme à l'esprit ouvert. Après tout, n'était-il pas prêt il y a quelques instants à embrasser son ami ? Brisant là des tabous bien pires encore que ceux que le métis est en train de franchir en parlant de genres. De genres contraires à l'anatomie dont ils sont tout deux dotés. Esquisse de sourire aux lèvres quand son ami note l’impossibilité pour des nomades de devoir balader une église avec eux, le thanatologue n'oublie pourtant pas la signification des paroles de son comparse. Immédiatement, son esprit comprend les craintes de ce dernier. En effet l'église n'approuverait en rien toutes ces choses. Tout ce qui ne rentre pas dans le rang de cette bible dont le pasteur leur fait la lecture à chaque messe est rapidement vu comme étant diabolique. Y prêter allégeance signifie refuser cette place offerte au paradis. Finir en enfer lorsque l'heure du trépas sonne. Avec en guise de compagnie des hommes, des femmes, des personnes de petite vertu à la vie décousue comme ce monsieur Lawson qui occupe pour l'instant sa table de travail.
Aux morts, Tobias retire les yeux. Norme d'hygiène. Mais aussi pour le respect du culte. Empêcher ceux qui finiront en enfer de voir si comme le dit le dicton, la route de ce chemin dantesque est effectivement pavée de bonnes intentions. Il leur coud les lèvres, pour éviter que les cris des maudits ne reviennent hanter ceux que la vie garde en son sein. Dans son métier où science et religion se côtoient bien souvent, une vocation à la réputation déplorable, il a apprit à se détacher des vivants pour ne pas souffrir. Ses amis sont rares, et avoir dû en préparer certains pour ce dernier voyage lui a déjà broyé le cœur par le passé. Il n'ose espérer ce qui se passera si un jour il devait s'occuper de la dépouille de son cher ami, de Mary ou même d'un de ses enfants.
Dans ces paroles prononcées par Alexander tout semble si simple. L'évocation de Jeanne et de son trépas rendent lourd le cœur de Tobias. Il baisse les yeux, croise le regard de son ami. Cette peine il ne la connait pas, ne peut comprendre le ressenti précis de Xander sur ce sujet. S'il ne veut pas penser au pire, il sait qu'un jour sa vie pourrait basculer. Cette crainte le parcourt à chaque fois que Mary donne la vie. Il y a tant de décès en couche qu'il ne peut s'empêcher d'être terrorisé à l'idée de perdre un jour celle à qui il a devant dieu, un beau matin de mai tout promis. C'est ça plus que les soucis financiers où bien même les infidélités de sa femme qui lui pèse à chaque fois que cette dernière retombe enceinte.
Le cœur en berne, il tend une main à son ami pour lui prêter assistance lorsque ce dernier se redresse. Celui qui vient de tenter de le convaincre que non, il n'est pas malade. Tobias ne sait quoi lui dire, sa propre condition lui semble toujours aussi déviante malgré les confidences qui viennent de se faire entendre dans son cabinet de travail. Alors quand il ouvre la bouche, c'est pour la refermer immédiatement. Incapable de trouver quoi répondre à tout cela. Trop heureux de lire dans les dires d'Alexander ce qui ressemble à un possible salut pour son âme. Mais toujours effrayé à l'idée de faire face à une réalité qui vient soudainement de gagner en certitude.
La gorge obstruée par une boule faite d'angoisse et de joie, ce sont les supplications de son cher ami, qui pourrait être bien plus si le cœur du croque-mort prenait le pas sur sa cervelle pour guider ses actes, qui forcent ce dernier à s'exprimer.
Tobias, le ton de sa voix habité par la surprise, ouvre la bouche pour balbutier quelques mots. Bien loin de son élocution habituellement noyée sous sa verbe travaillée et élégante, il s'exprime comme le font les hommes des environs. Des mots simples pour exprimer au mieux ces sentiments bien compliqués qui nouent son être.
-Je crois que le bon dieu devrait être amour avant d'être juge. Et je te remercie. Merci de me voir de cette façon alors que je pensais juste être fou.
Dans son élan, il serre Alexander contre lui. Le serrant à l'étouffer, son menton tout contre le front de celui qui doit être le seul capable de le comprendre dans cette ville, il ne lutte même pas pour réprimer un sourire heureux. Soulagé de ne pas avoir été repoussé par l'autre, lui qui avait craint de perdre son amitié. Une amitié peu commune. Peu comprise également, alors que tout le monde dans cette ville sait que Jeremie est le fils naturel de l'apothicaire et non de celui dont il porte le nom. Ils n'ont réellement commencé à se côtoyer qu'après la naissance du garçon. Quand dans les yeux verts de son fils, le croque-mort à reconnu les prunelles de celui qui faisait son office de barbier au saloon en prévision de la messe, il a d'abord été prit d'une fureur terrible. Les infidélités de son épouse avaient donc un visage. Puis au fil du temps il avait prit sur lui, camouflé sa haine derrière un masque froid qui allait de paire avec sa profession. Des mots échangés alors que le britannique s'en allait au saloon pour prendre son verre d'alcool hebdomadaire, puis une demande. Celle de Mary souhaitant que son époux conserve une apparence soignée, aussi imberbe que possible.
Son nez proéminent dissimulé dans les cheveux encore nombreux de son ami, Tobias murmure.
-Sache que je t'ai haïs au début. Mais tout porte à croire qu'entre la haine et l'amour il n'y a que peu de distance à faire.
Il relâche Alexander, sourit pour confirmer que tout ces mauvais sentiments qui l'ont longtemps traversé à sa vue sont désormais bien oubliés. Le croque-mort vide sa tasse de thé, toujours aussi maniéré dans sa gestuelle. Toute cette belle éducation, ces façons précieuses d'agir sont comme ancrées dans ses gênes. Il a été éduqué de cette manière, par un père à la culture notable mais trop tôt disparu. Puis par une mère stricte qui savait faire régner sa loi.
-J'ai mit du temps à me marier. Déjà à l'époque les rumeurs existaient à mon sujet. Puis j'ai rencontré Mary. Plus jeune que moi évidemment. Elle avait déjà ses belles boucles brunes, ses hanches généreuses et faisait de merveilleuses broderies. Elle brode moins à présent, les enfants sont parfois turbulents et l'oisiveté est devenu un luxe qu'elle ne peut plus s'offrir. Je voulais me marier par amour et non pour un quelconque arrangement. Je l'aime toujours autant. Comme au premier jour. Et rien ne me peine plus que de savoir qu'elle doute de mon affection.
Le brun baisse les yeux, souffle plus qu'il ne prononce la suite de sa diatribe.
-Et je t'aime également. Avoir conscience de tout cela est douloureux. Et je t'avoue que j'espère bien ne plus être de ce monde le jour où Mary ou toi finirez sur une table comme la mienne.
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Alex Cormier
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Sujet: Re: Comme de vieux amis [FT ALEXANDER] Ven 13 Mar 2020 - 0:17
Tobias avait oublié de laisser s’échapper la main d’Alexander une fois celui-ci de nouveau debout. L’apothicaire n’en fit pas de cas, rassuré de ne pas être traité par le croque-mort comme s’il était un pestiféré, alors qu’il le rassurait de nouveau.
-Le Seigneur est Amour, je n’en doute pas non plus. Malheureusement, même si la prêtrise est faite des hommes les plus justes et moraux, ce ne sont toujours que des hommes, et ce sont eux qui jugent, pas le Bon Dieu. Son Jugement fouillera l’âme, et non les mœurs.
-De quelle autre manière pourrais-je possiblement te voir? ajouta-t-il alors que son menton se retrouvait compressé entre les clavicules de son ami, la chemise ne réduisant que minimalement son inconfort avant qu’il ne replace son crâne dans un angle moins contraignant. Ses mains allèrent automatiquement tapoter le dos de son ami, de plus en plus faiblement, avant de ne devenir qu’un mince frottement contre le costume de l’embaumeur.
Xander hoqueta un rire alors que son ami avouait l’avoir haï. Le verbe était puissant, le mot fort, et Alexander n’en doutait pas moins qu’il était juste, et non pas hyperbolique. Il se souvenait des premières choses qu’il avait pensé à son égard, quand Mary et lui s’étaient laissés prendre au jeu de la séduction, quand il avait fermé les yeux sur l’alliance qu’elle avait enlevé. Il s’était dit qu’il fallait être un bien piètre mari pour négliger une si charmante femme. Qu’il ne la comprenait pas, lorsqu’elle lui disait de ne pas médire sur ce mari qu’elle aimait toujours. Quant à la première fois qu’il l’avait croisé de suffisamment près pour identifier ses traits… Inutile de préciser qu’il n’avait pas eu alors la même appréciation du croque-mort que le barbier avait désormais de son client. D’une voix douce, il taquina celui-ci.
-Et tu penses quoi, Tobi, que j’ai eu un coup de foudre en te voyant la première fois? J’t’ai connu plus humble! Je t’ai détesté aussi, aussi improbable que cela me paraisse aujourd’hui.
D’une haine viscérale, s’il fallait ainsi nommer les choses. Ce fut d’ailleurs un réflexe tout aussi intime qui crispa les doigts de l’herboriste dans le dos de son ami, alors que celui-ci déliait déjà leur étreinte. C’était au tour du métis de faiblir, et de souhaiter y rester blotti encore un instant. Un moment. Toute une vie. Il accepta finalement à contre coeur ce que lui-même avait imposé à son ami, laissant la proximité de leurs chaleurs corporelles se distancer, un sourire penaud en raison de celui, plus sincère que le précédent, de son ami. Un sourire comme celui pour lequel Alexander avait décidé un jour d’échanger un mot avec le corbeau.
Ils étaient trois ou quatre, à boire à même le bar d’Amaro, qui les écoutait distraitement pour ajouter ses commentaires éparses, provoquant généralement des rires goguenards à l’assemblée. Lorsque le morbide embaumeur était ressorti du saloon, les messes basses étaient lancées. Quand l’un des comparses évoqua l’impossibilité pour le morbide personnage d’avoir du plaisir, ou même de sourire, le patron était sorti de son silence pour demander un peu de courtoisie, ou peut-être était-ce du respect, envers son client. Les bêtises n’en furent pas taries pour autant et c’est en se surprenant lui-même que l’apothicaire posa quelques billets chiffonnés sur le comptoir, annonçant qu’il allait relever le défi et faire sourire l’homme-corbillard. Il savait que ce serait un travail de longue haleine, et il fit exprès pour se retrouver dans le chemin de sa victime lorsque, d’une ponctualité qui n’avait rien à envier au beffroi de St-Boniface, Rapier venait prendre son unique verre d’alcool. Sa gestuelle de la même trempe que celle qu’il utilisait au quotidien, et en ce moment-même pour boire son thé avait peut-être été la source première des moqueries. Gestes fins et délicats que Xander appréciait désormais pour leur mesure autant que leur retenue. Il était possible que ce soit plutôt la quantité d’alcool éthylique que le moribond ingurgitait qui ait fait jaser ces énergumènes, considérant qu’un vrai homme devait se ruiner au profit de l’italien. Peut-être était-ce simplement son flegmatisme, ou son accent d’outre-océan, qui faisaient de lui un étranger dans son village et lui permettait de se démarquer de la foule. Pour se hisser au-dessus de celle-ci. Alexander ne se souvenait plus quelle avait été la sottise originelle, et s’il y avait ou non pris part. Les chances étaient que si, et il le regrettait maintenant.
D’abord un simple bonjour, puis un commentaire sur le temps qu’il faisait, ou sur celui qui passait, et encore un nouveau sur la messe précédente, ou sur une quelconque autre banalité. Puis, une surprise. Tobias lui demandait de le retrouver chez lui, avec sa trousse de barbier. Pour son épouse, avait-il expliqué, qui le préférait fraîchement rasé. Rapidement, leur amitié était née, et Alexander s’était retrouvé à partager un verre avec l’embaumeur, à grimacer en se demandant comment il parvenait à rester aussi stoïque. C’était là qu’il avait vu le premier sourire sincère de Tobias. Peut-être légèrement moqueur, mais c’était de bonne guerre. Sitôt le britannique reparti que le barman fit la remarque au métis qu’il semblait avoir gagné son pari. Alexander se contenta de lui dire de se taire et de lui resservir un verre de la même chose. Il devait apprendre à ne plus faire une telle grimace en en buvant, par orgueil, et s’il voulait en partager de nouveau avec le croque mort.
Xander n’avait jamais réclamé sa cagnotte, mais il avait longtemps soupçonné le barman d’avoir collecté son dû et de le lui remettre petit à petit sur son ardoise : le charlatan avait eu droit à des prix avantageux pendant quelques temps.
Alexander écoutait son compagnon lui raconter l’histoire de son couple. Il s’imaginait sans mal le lettré déclamer des poèmes romantiques à la sereine brodeuse qui l’écoutait mine de rien. L’histoire flétrit rapidement alors que Tobias évoquait à travers la constance de ses émotions le déclin de ses désirs. La voix aux accents envoûtants de son ami devenu murmure, Alexander raccrocha ses pupilles à celles de celui qui le dépassait d’une demi-tête pour ne pas en perdre un mot. Un sourire vint rosir ses joues alors qu’il saisissait la paume de Rapier d’une main rassurante.
-Je compte bien ne pas m’éteindre bientôt. Et je ne veux imaginer de devoir vivre votre deuil, à Mary ou à toi, en secret. Tu devrais lui dire comment tu te sens, et la rassurer à ce sujet. À moins que tu ne préfères que je ne lui en parle.
Une courte caresse du pouce plus tard, et Alexander rendit la main de Tobias à son propriétaire. Il saisit sa tasse vide pour faire mine de boire les quelques gouttes qui cernaient le fond de celle-ci sans s’en déloger.
-Au fait, ton père avait très bon goût. C’est délicieux.
Il y eut un court moment de silence, durant lequel Tobias récupéra les ensembles de thé en prévision de la vaisselle qui incomberait à Mary. Durant ces quelques secondes, Alexander leva le drap pour observer ce Lawson, avec une curiosité morbide. Il se retourna ensuite pour sourire à son ami les yeux dans les yeux.
-Je suis heureux que nous ayons eu cette discussion, même si je dois bien t’admettre que je crains que les choses n’aient désormais changer entre nous.
Sans crier gare, le barbier se hissa sur les orteils pour déposer une bise sur la joue douce de son ami, tel que le britannique le lui avait appris, et en profita pour lui glisser à l’oreille un aveu qui révélait davantage de l’évidence, à ce point.
-Je t’aime, moi aussi.
Soudainement, il écarquilla les yeux et se roidit* l’échine en entendant le son de souliers qui se rapprochaient de la porte de l’atelier. Rapidement, il retomba sur ses talons et fit deux pas de recul pour s’accoter le postérieur contre la table de travail où était toujours étendu le défunt – heureusement!
*:
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Sujet: Re: Comme de vieux amis [FT ALEXANDER] Mar 17 Mar 2020 - 12:55
Tobias & Alexander
Comme de vieux amis
Il baisse les yeux un bref instant, presque honteux de se montrer dans un pareil état de faiblesse face à son ami. Même si entre eux les choses sont simples, des sentiments faciles qui se mêlent pour créer une relation parfois bien complexe, Tobias est tellement habitué à rester sur la réserve qu'il laisse parfois ses mauvaises habitudes revenir au galop. Une dernière caresse aussi prude que chaude sur sa peau le fait revenir à lui. De son regard ébène il darde Alexander un bref instant avant de l'imiter, vidant sa tasse à son tour. Le croque-mort récupère la vaisselle délicate puis la met de côté dans un panier. Mary a pour habitude de venir la chercher elle même le soir venu quand arrive l'heure de faire la vaisselle.
Au début de leur mariage elle éprouvait des difficultés a l'idée d'entrer dans cette pièce de travail. Par peur de réveiller les morts ou bien même de trépasser à son tour en approchant les macchabées trop longtemps. Puis elle a bien comprit au fil des années que la mort n'était pas contagieuse, mais seulement un passage obligatoire sur la terre pour tout ceux qui y demeurent. Que la vie n'est qu'un long cheminement entre le jour de sa naissance et celui d'un trépas programmé par dieu. Tobias préfère nommer tout cela destinée même si certains de ses congénères n'y voient là qu'une fatalité morbide. Quand Alexander soulève le drap pour déranger monsieur Lawson, son ami ne cherche même pas à l'en empêcher. Les premiers temps le barbier était sans doute un peu gêné à l'idée de devoir venir faire son office dans un tel endroit. Puis le trouble avait laissé place à de la curiosité. Un des défauts les plus humains qui soit.
Le croque-mort souffle quelques mots en écho à ceux prononcés par l'autre, un doux sourire aux lèvres. Le cœur moins lourd de toutes ces confessions offertes. L'âme allégée de savoir ses sentiments réciproques.
-J'en suis heureux également. Et je crois qu'il n'y a pas pire poison que les secrets entre proches. Rien n'est plus douloureux que cette vérité qu'on ne prononce pas.
Dans sa bouche ces mots sonnent comme une sinistre blague. Alors que lui même, homme marié et aimant ne sait comment livrer ses tourments à sa femme. Mary est bien bonne avec lui. Elle le supporte au quotidien, accepte avec le temps le fait qu'il soit totalement dénué d'élan affectif à son égard. Son corps et son âme aiment Mary mais c'est sur tout les autres plans que cela ne fonctionne plus depuis de trop longues années. Tobias se penche un peu tandis que Xander tache de se grandir pour se mettre à sa hauteur. Il rougit légèrement à l'entente des paroles de son ami, mais n'a pas le temps de lui octroyer une bise à son tour.
Des bruits de pas. Deux corps qui se font tendus à l’extrême tandis qu'un troisième approche sans chercher à dissimuler sa venue. Alexander cogne contre la table de bois massif, cette dernière tremble, fait vaciller la vaisselle posée sur un coin de bois. Dans un réflexe inespéré le britannique tend un bras vers son ami dans le but de lui éviter une chute malencontreuse. La porte s'ouvre et les deux hommes lèvent les yeux de concert vers la silhouette qui vient de faire son apparition.
Mary les dévisage. Les bras envahis par le petit George et par un tas de tissu, elle fixe les hommes tour à tour puis finalement dévoile sans plus de manières la raison de sa venue dans la salle de travail de son mari.
-Xander, Jude a finit d'coudre les nouvelles chemises de tes garçons. Elle avait peur que tu sois d'jà parti mais je lui ai dit que vous étiez sûrement en train de jacasser comme deux oies.
Tobias fait de son mieux pour rester aussi impassible qu'à l'habitude alors que près de lui son ami se met en mouvement pour débarrasser la jolie brune des vêtements pour les jumeaux. À peine l'enfant touche t-il le sol qu'il se met à progresser en direction de la table de travail de son père. Sans perdre de temps le croque-mort attrape son fils avant que ce dernier ne tire sur le drap qui recouvre son client et le protège des mains de ce petit curieux. C'est alors que le britannique est sur le point de dire à son épouse qu'elle peut prendre les tasses à thé avec elle en remontant à l'étage que cette dernière fait repartir la conversation. Sur un ton bien moins enjoué cette fois.
-Jeremie s'est acheté de la réglisse avec des sous que lui aurait donné l'shérif. Je lui ai confisqué car c'est avec cette chose là qu'on prend le gout du tabac. Il est bien d'trop jeune pour ça.
Tobias ne peut s'empêcher de compatir pour son garçon qui vient de se faire voler son trophée avant même d'avoir pu en tirer une quelconque satisfaction. Lui qui était si fier d'avoir gagné quelques pièces n'aura pas pu en profiter bien longtemps. Mais face au regard dur de sa femme, il n'ose contredire cette décision. Même si les femmes sont censées demeurer des êtres effacés et dévoués à leur mari, son épouse reste tout de même celle qui gère l'éducation des enfants. Figure d'autorité suprême dans leur humble maison, remettre en question ses actions implique de prendre le risque de voir sa colère se retourner contre soi. Et le croque-mort est trop futé pour se laisser aller à un tel danger. Pas après leur dispute de la veille.
Il ne peut s'empêcher de sourire quand son épouse s'approche de lui pour faire glisser quelques uns de ses doigts le long de sa mâchoire. Sa tempétueuse Mary lui rend son sourire, réchauffe son cœur avant de s'exclamer.
-Comme ça c'est bien mieux. Tu ne ressembles plus à un vagabond. Xander et l'animal mort qui lui pend sous l'nez ne sont pas un bon exemple à suivre.
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Sujet: Re: Comme de vieux amis [FT ALEXANDER] Jeu 19 Mar 2020 - 15:05
Tobias semblait décider à ne pas voir leur relation se dégrader, ce qui venait alléger les craintes du barbier. Il espérait que son ami, qui mentionnait lui-même la difficulté et les dangers inhérents à garder de tels secrets, se montrerait plus ouvert à discuter avec son épouse de ce mal qui l’affligeait, ou à tout le moins à lui rappeler qu’il l’aimait toujours aussi tendrement, malgré ses troubles physionomiques.
Mary entra alors que Tobias venait de rattraper Alexander en lui saisissant le bras, ce qui pourrait passer pour une querelle pour un œil extérieur, ou peut-être pour un pas de danse, mais ce serait si étrange qu’il y avait fort à parier que cette idée n’aurait pas même traverser l’esprit de la ménagère. Elle était toujours aussi jolie, et n’avait que si peu changé avec les années. Ou alors le charlatan ne remarquait plus ces changements qui se faisaient graduels au quotidien. Il envoya des petits coucous au gamin dans les bras de la femme adultère. Les enfants étaient le tendon d’Achille de l’armure de crapule qu’il présentait au monde. Jusqu’à ce qu’ils ne deviennent insolents, à tout le moins.
- Comme des jars, Mary! rigola-t-il en ne refusant pas moins pour autant cette atteinte à sa virilité. On avait sa fierté, tout de même. Il récupéra néanmoins le linge qu’elle lui emmenait alors que le bambin se dirigeait vers la table de travail de son père. - Tu r’mercieras Judith pour moi!
Malgré son bras surchargé par les chemises et la valise qu’il devrait encore récupérer en préparation à son retour à la maison, Xander chatouilla George lorsque Tobias le reprit dans ses bras, un sourire étincelant sur son visage moustachu.
- C’est vrai qu’c’est le shériff qui lui a donné. Tu peux d’mander au Turner si tu veux.
Quant à cette histoire de réglisse et de tabac, Alexander ne comptait pas s’en mêler : il n’était pas le parent de l’enfant et, à ce titre, ne se trouvait pas de droit de donner son opinion sur l’éducation que recevait le gamin. Pas plus que sur n’importe quel autre gamin qui n’était pas de sa propre couvée, qu’il en soit le géniteur ou non. Puis, les Rapier ne s’en sortaient pas trop mal, à en juger par la manière dont leur marmaille tournait.
À voir les douces manières de Mary envers Tobias, Xander fut envahi et troublé par des émotions pécheresses. Non pas la jalousie, tel que l’on aurait pu s’y attendre d’un homme dans sa situation, en face de celui qu’il avait rendu cocu et de celle qui complétait ce triangle amoureux, mais plutôt de l’envie, ou de la luxure. Il se détourna rapidement de la vision, ne souhaitant pas rendre son trouble apparent, et se saisit de sa trousse de rasage alors que Mary le moquait avec ce qu’il considérait comme de la tendresse. Inutile de lui rappeler qu’elle avait déjà été séduite par ce même animal mort, et par ses prouesses.
- Ce chef-d’oeuvre est ma marque de commerce et ma meilleure publicité, Mary. Personne à Beacon Hills ne saurait porter la moustache avec autant de panache.
La valise de barbier fut transférée du même côté que les chemises et Alexander saisit la main de la femme du foyer – et parfois l’homme, aussi, à en juger la scène à laquelle il venait d’assister, ainsi que d’autres auparavant – pour lui faire un baisemain.
- Hale m’attend, il m’a demandé d’aller soigner son poulain. Escuse-moi de partir aussi rapidement.
Alexander contourna son ancienne flamme pour sortir de la pièce et, sous le chambranle, s’arrêta pour envoyer un clin d’oeil à Tobias par-dessus l’épaule de son épouse.
- Ton mari me disait comment il y avait des poèmes qui lui faisaient penser à toi. Je pense qu’il devrait prendre un moment pour t’en lire.
Le soigneur envoya un regard entendu à son ami avant de s’éclipser, saluant et remerciant Judith au passage. Il n’avait pas besoin de le voir pour deviner le bonheur qu’il avait dû faire naître au visage de son amie.
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