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Sujet: Une histoire de confiance [FT Alessandro] Lun 27 Juil 2020 - 20:32
Tobias Rapier & Alessandro Amaro
Une histoire de confiance
Réveil nocturne. Scipion dort, remue un peu dans son sommeil lorsque l'anglais tente, tel un serpent, de s'extirper hors de ce méli-mélo de bras, jambes et literie. L'animal se rebiffe, ouvre la bouche tandis que ses yeux demeurent clôts. Un marmonnement incompréhensif sur fond d’inquiétude nocturne. Le professeur esquisse un sourire dissimulé par la pénombre puis jette un hameçon pour voir si son étrange poisson se laissera prendre.
-Je vais chercher ma flasque. Je sais que tu l'as planqué.
Cette fois les yeux s'ouvrent. Un regard noir éclairé par la seule lueur bleutée que diffuse le téléphone portable de l'anglais. Tobias sourit franchement à présent quand l'énergumène qui habite ses nuits et qui tente de changer ses vieilles manies essaie de se redresser. Une main posée sur l'épaule du coyote, il se moque sans chercher à dissimuler son amusement.
-Je vais juste faire ce que tu ne peux pas faire à ma place.
Beaucoup de mots pour simplement dire qu'il part pisser. Un baiser furtif lâché sur le premier tatouage à portée de lèvres et l'anglais se dresse enfin. Laissant la porte entrouverte derrière lui. Son sourire ne s'efface qu'à l'instant où il entre dans le cabinet d'aisance.
[...]
Il quitte la salle de bain puis fatalement en passant près de la chambre d'Alice il ne peut résister à cette tentation qui s'offre à lui. Entrer, vérifier une fois de plus qu'elle va bien et qu'elle respire toujours. Une terreur purement parentale qui lui fait glisser un doigt sous le nez délicat de sa princesse. Son cœur s'apaise sous ce léger courant d'air chaud. Quand la petite tourne la tête, que ses lèvres entrent en contact avec ce doigt anglais qui n'a rien à faire là, elle se met à geindre. Avant de lever une de ses mains minuscules pour faire partir l'intrus. Amusé, le père rétorque.
-Je suis désolé de te déranger avec mon amour.
Un soupir, c'est tout ce qu'Alice trouve à redire suite à cette déclaration habitée par l'amusement. Tobias prend la fuite avant que son bébé ne se réveille.
[...]
Deux heures du matin. L'anglais pense. Pousse même le vice jusqu'à tenter d'arrêter de penser. Songes parasites. Dans un râle de lassitude il s'étale sur sa couche et manque de donner un coup à son compagnon de nuit qui se perd en ronflements. Puis il pense à nouveau. Des mots qui lui reviennent en tête, une rengaine que rien ne parvient à faire cesser. Cet abruti de Shepherd, ses jolis mots aussi agaçants que bien pensants. Alice n'a que lui. Enfin presque. Il lève les yeux au ciel. Peut être qu'il ne dort pas à cette heure, mais au pire ce ne sera pas la première fois que l'anglais contactera son ami à une heure si tardive. Alessandro est une cible parfaite pour toutes les folles idées qui lui viennent durant ses heures d'insomnies. Le professeur dégaine et envoie la phrase que personne ne veut lire ou entendre en pleine nuit.
"Alessandro.Tu dors ?"
Au moins cette fois il demande. Il compte les secondes, passe un bras autour de l'anguille qui lui sert d'amant quand ce dernier revient à la charge dans son sommeil. Vibration, grincement rauque d'hilarité vite étouffée quand la réponse arrive rapidement. Il ne dormait pas mais aurait aimé le faire.
"Tu es disponible pour venir manger dans la semaine ? Il faut qu'on parle. Bonne nuit."
Un bonne nuit qui sonne comme une fin de discussion. Surtout au moment où l'anglais éteint son cellulaire avant de lui faire retrouver sa place sur la table de chevet.
[...]
Alice gigote contre son père, bien maintenue par l'écharpe de portage qui la lie à ce dernier. Tobias tente de tout surveiller au mieux. Le four où dort la tarte, la sauce au fromage qui glougloute dans la casserole qu'il remue sans arrêter, l'horloge de la cuisine qui leur indique que bientôt leur invité sera là. Alessandro et lui sont semblables sur le plan de la ponctualité, même si depuis que l'anglais est redevenu père, il perd parfois la course qu'il mène quotidiennement contre les aiguilles du temps. Il tend une main vers le jambon cru censé agrémenter la sauce quand dans un babillement où la joie demeure, Alice fait tomber un de ses projectiles dans la mixture en question.
Désabusé Tobias fixe le reste de cookie qui s'enfonce sereinement dans la sauce couleur crème. Un éclat de rire juvénile lui indique que sa fille porte elle aussi son regard dans cette direction. Un drôle d'exploit pour l'enfant, une catastrophe pour l'adulte qui peine à réagir aussi vite qu'il ne devrait le faire. Quand enfin il fouille avec sa cuillère en bois pour aller à la pèche au sucre, ce sont des morceaux déjà en partie désagrégés qu'il parvient à retrouver. Fatalité oblige, Tobias se laisse aller au jeu de la vulgarité la plus simpliste qui soit.
-Merde.
Personne n'est parfait et même un anglais bien éduqué peut utiliser un langage des plus scatophile quand la situation s'y prête. Alice sent le trouble de son père, pleurniche. La catastrophe tourne au cauchemar pour celui qui ne supporte pas les pleurs de son enfant. Voix faussement allègre, il écrase ce qui doit l'être dans le fond de la casserole, jette le jambon dans la sauce rapidement.
-Ce sera très bon. Tu as juste voulu faire à manger. On ne lui dira pas.
Ni vu ni connu.
-Sauf s'il trouve ça bon. Et qu'il n'est pas venu armé.
La sonnette retentit dans l'appartement. Une preuve de plus s'il en fallait encore une, que lorsqu'on parle du loup il ne tarde pas à pointer le bout de son museau. Tobias coupe le feu sous ses préparations, sort sa fille de son écrin puis se dirige sans se presser vers la porte. Quand il ouvre, il achève enfin de remettre en place les plis de la robe indigo d'Alice en place. Sans surprise son ami est là, un drôle d'air sur le visage. Il faut avouer que le professeur ne lui a pas donné plus de précisions au sujet de la raison de ce repas qui aurait pu se vouloir informel. Un simple repas entre deux amis. Deux amis qui doivent parler de quelque chose. Si l'un sait bien que ce sujet n'est pas mauvais, l'autre l'ignore toujours et c'est là que réside une partie de l'amusement contenu dans ce programme. Alice babille sa joie, échappe même un mot qui sonne presque vexant à l'oreille de son père qu'elle ne nomme toujours pas.
-Adddro ! Dro !
Fille indigne.
Quand la chipie termine dans les bras de son grand ami, Tobias referme la porte derrière lui, marmonne entre ses dents serrées.
-Bonjour "Dro". Alors qu'elle s'obstine à ne pas vouloir dire papa !
️️clever love.
Alessandro Amaro
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Sujet: Re: Une histoire de confiance [FT Alessandro] Jeu 6 Aoû 2020 - 14:32
clickAlessandro & Tobias xxx« Una storia di fiducia. » L’opération “boulangerie” a fonctionné à merveille. Je doute qu’O’Conner et O’Connell démêlent un jour l’imbroglio de cette affaire. Le gang du nord a un genou à terre depuis que son leader a retapissé l’ancienne buanderie avec ses organes. Croiser les problèmes avec la triade chinoise, il n'y a rien de mieux pour envoyer la volaille aux fraises.
L’installation de Scipion avance lentement. Mais peu importe, je me moque de son spectacle comme de ma dernière chemise. Quand Nolan avait soufflé à la cavalletta que les planques dans ses automates ne combleraient pas le besoin de cinq trous sans soif qui traînent au Fighy Club, le coyote ne s’était pas avoué vaincu. Ce drôle à la cervelle astucieuse avait trouvé une idée de génie. Il fallait du temps à la mise en œuvre et aussi enfumer les fouineurs de flics attirés par l'aspect douteux du saltimbanque.
(…)
Deux heures du matin, bureau de Largo. Des liasses de billets s’alignent retenues par des élastiques. C’est jour de paie. J’alterne entre tous ceux qui travaillent pour moi directement ou non, afin de ne pas créer un flux suspect de gens. Des sommes colossales transitent ici. Largo range la machine à compter les billets dans le coffre-fort assorti de sa trésorerie pour une semaine. Salaires déduits, le pécule qui reste sera caché dans des planques parfois incongrues et réparties dans tout l’état. Un protocole précis est suivi entre le départ de l’argent du hangar et son stockage. Il n’y a pas besoin d’être très malin pour comprendre quand l’argent sort du Fight Club. Le protocole sert à semer les intéressés, à les éliminer le cas échéant. Ryan et Nolan rangent le pognon dans des sacs en papier brun quand mon téléphone vibre.
- Il faudra voir avec Cormier ce qu’il a besoin en matériel de labo et les produits qui vont avec. Cosa ? - Alessandro. Tu dors ? - Il fait encore jour ? Non ? J’aimerais bien, mais j’ai du travail. - Tu es disponible pour venir manger dans la semaine ? Il faut qu'on parle. Bonne nuit.
Pas le temps de répondre, Tobias a déjà raccroché. Sa voix est fatiguée, mais sans l’once de douleur que je lui ai connue quand il m’avait appris le drame pour Wesley. J’avais gardé pour moi la réflexion que c’était mieux ainsi, car ils étaient très mal assortis. Le sujet étant tabou, je n’ai pas pu vraiment prendre l’opinion de mio amico sur tout cela. Mais avec Wesley, ne cherchait-il pas simplement une rédemption ? Comme si aimer un être pur pouvait le laver de ses péchés. À mes yeux leur couple était bancal et quand on mélange du blanc et du noir, la teinte finale n’est que grisaille.
(…)
J’écrase la sonnette et attends que l’on m’ouvre la porte. Scène amusante, que voir celui qui restera un tueur malgré lui avec sa gamine pimpante dans les bras m’accueillir avec un sourire sobre. Je n’arrive pas à déchiffrer son regard ni deviner la raison de cette invitation.
- Adddro ! Dro ! - Mia bella !
Je pose sur la desserte près de l’entrée une bouteille de scotch, un pied de nez à l’anglais qui, je sais, appréciera le breuvage malgré son origine écossaise et prends Alice dans mes bras en lui déclarant ma flamme dans un sicilien incompréhensible pour son padre. Il faut rester prudent avec les papas.
- Bonjour "Dro". Alors qu'elle s'obstine à ne pas vouloir dire papa ! - T’auras plus de succès en lui demandant de t’appeler Tobias !
Grimace explicite de celui qui veut jouer un rôle bien précis dans la vie de la fillette, contre sourire gouailleur de ma part. Alice s’agrippe au revers de ma veste, pose sa joue contre mon torse, puis cherche à introduire ses petits doigts dans le barillet de l'arme collée à mon flanc. Dire que son affection me laisse indifférent serait mentir. J’apprécie le contact avec l’enfant, par contre je ne suis pas fan du revers de la médaille. Nonobstant, je ne refuse pas de servir de nounou d’appoint. Quand Tobias n’est pas là, je lui montre mes attributs lupins en lui racontant l’histoire du petit chaperon rouge avec une variante de mon cru où loup et chaperon deviennent de bons compères. Elle rit aux éclats à chaque fois. Moi également, pour le comique de situation.
L’appartement est parfumé des relents de la cuisine. Je ne doute pas de bien manger. La maniaquerie de Tobias est, dans ces moments, un point positif. Libéré de la surveillance de sa fille, Tobias s’active entre ses casseroles et la table mise pour deux personnes. Belle vaisselle, verres à pied, vin californien débouché qui décante sur son support incliné et chaise haute pour la princesse encombrée de restes de cookies prémâchés. Je m’assois sur l’une des chaises, la petite sur les genoux. Alice babille, me fourre la moitié de ses doigts goût cookies dans la bouche.
- C’est une sacrée curieuse.
Dis-je après avoir craché les doigts. Je colle l’enfant dos à moi et lui offre une petite cuillère pour l’occuper.
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Sujet: Re: Une histoire de confiance [FT Alessandro] Lun 10 Aoû 2020 - 21:49
Tobias Rapier & Alessandro Amaro
Une histoire de confiance
Les deux autres se délivrent leur amour comme-ci le professeur n'était pas là. Un italien trop rapide et incompréhensible pour l'anglais. Sa maîtrise du français lui permet parfois de reconnaître certains mots, de les relier à d'autres qui lui sont plus connus. Mais en cet instant ce n'est rien de plus qu'un charabia de voyelles qui se fait entendre dans l'entrée de son appartement. Sans s'autoriser à loucher sur la bouteille emmenée par son ami mais en prenant toutefois le temps de se promettre de la planquer pour éviter que Scipion ne mette la main dessus, Tobias grimace à la réponse d'Alessandro. En anglais cette fois. Un anglais aussi franc que limpide avec lequel est énoncé une belle sottise pour les oreilles aussi susceptibles que délicates du chasseur.
-C'est hors de question. Elle finira bien par le dire.
Rapidement si possible. Tobias se languit, cherche dans les syllabes de la petite blonde ce mot qui peut être étouffera certains de ses doutes les plus récalcitrants. Sans un mot de plus, il file dans la cuisine pour profiter de cette aubaine qui vient de s'offrir à lui. Alice a changé de mains, redonnant aux siennes tout leur champ d'action habituel. Un plat de pommes de terre couvert de la sauce au parfum audacieux prend la place laissée vacante par la tarte à la mélasse dans le four. Sans permettre à son esprit de se noyer dans ces embruns aussi sucrés que régressifs, il presse le geste. Attrape des verres à vins, met la table. Aujourd'hui ceux achetés chez le géant suédois de l'immobilier restent dans les placards. Il reçoit rarement... Enfin cette vérité a perdu de son sens depuis quelques jours. Mais il doute de pouvoir nourrir son ami de cookies et d'eau fraîche. Des serviettes élégamment pliées dont la couleur est assortie à celle du vin qui décante se nichent dans les assiettes immaculées. Tobias fouille la cuisine de son regard noir, traque le chaînon manquant qui pour faire faillir son organisation. Un sourire amusé se paie un passage éclair sur ses lèvres quand il lève un regard tendre sur la prunelle de ses yeux.
-C'est une chipie. Je n'ose imaginer ce qui va se passer quand elle va commencer à marcher.
Pourtant nul besoin de faire preuve d’imagination pour savoir que son quotidien va devenir un sacré nid à bazar. Lui qui a déjà l'impression de passer ses soirées à ranger derrière sa fille se souvient sans mal des catastrophes qui suivent les premiers pas d'un enfant. Charles savait se montrer très novateur en matière de bêtises. Des sottises d'enfants, des accidents parfois volontaires dont l'anglais chérit le souvenir, sans exception. Il a hâte de voir Alice toucher à tout, peindre sur les murs, découvrir la propreté pour mieux s'oublier sur le parquet à deux mètres du pot. Tobias a investit dans toutes les sortes de protections enfant qu'il a pu dénicher dans les magasins spécialisés, et il espère bien voir Alice mettre tout cela à l’épreuve dans un futur proche.
Un pli qu'il devrait nommer ride soucieuse s'il était honnête barre son large front quand Alessandro lance l'ordre du jour. Si le professeur songeait à attendre pour faire son annonce, il comprend que c'est là que demeurait son erreur. On ne promet pas une discussion pour mieux faire durer l'instant. Il ne vit pas dans une de ces émissions de télé-poubelle dont il se gave durant ses insomnies.
-Ce n'est rien de méchant ni de fâcheux.
Enfin c'est ce qu'il espère. La première rencontre entre Alice et Alessandro a été aussi surprenante que sportive. Éprouvante pour les nerfs du britannique. Voir même totalement effrayante. Si la petite fille ne semblait pas perturbée ce soir là, accrochée de cette manière à la patère, le cœur du cardiaque avait quant à lui fait un sacré bond. Son flegme habituel avait alors prit du plomb dans l'aile.
-J'ai réfléchi. Wesley n'est plus là. Je me retrouve donc père célibataire. C'est une situation un peu particulière et je crois que sans toi et Jasmine j'aurais parfois du mal à suivre ce nouveau rythme.
Il remplit deux verres en utilisant la bouteille apportée par Alessandro sans même se fendre d'un froncement de sourcils à la vue du pays d'origine du contenu du flacon. Tend le réceptacle de cristal dédié à son ami avant de reprendre en tachant de faire preuve de détachement. Noyer le poisson en usant de la carte de l'illusion pour mieux tromper la foule. Foule de deux en l’occurrence. Bien maigre auditoire, mais sans aucun doute plus attaché à ses dires que les élèves à qui il parle habituellement.
-Je ne suis plus tout jeune.
Quand son ami se fend d'un sourire moqueur et du mot assorti, Tobias grimace. Puis fait cogner son verre contre celui d'Alessandro avant de reprendre aussi vaillamment que possible.
-Ce n'est pas une blague. Le père du petit garçon qui va chez la même nourrice qu'Alice, je pense qu'il est de la même année que Charles. Ou en tout cas pas loin. Ce jeune homme n'a même pas fini de muer ! J'aurais soixante ans quand la petite en aura seize. Je ne ferais plus peur à grand monde et encore moins aux garçons qu'elle pourrait vouloir me ramener.
Il reprend son souffle, dérobe une gorgée d'alcool à l'écrin transparent qu'il tient entre ses doigts serrés. Ses lèvres reprennent le pli de la sévérité quand enfin le verdict tombe.
-Je suis même pas certain de voir mes soixante ans. Le meurtre est un jeu dangereux qui m'empêche de devenir fou, mais je pourrais finir par perdre un jour. Ne parlons même pas de l'état dans lequel doit être mon foie. J'ai besoin de savoir que quelqu'un de confiance pourrait prendre le relais avec Alice s'il m'arrivait malheur.
La dernière fois qu'il a eu peur pour sa vie ne remonte pas à assez longtemps pour qu'il ne puisse oublier cette possibilité. Il y a peu de chances qu'il parvienne un jour à oublier Gabriel. Cette presque semaine qu'il a passé dans cette cave sous la torture, marinant autant dans ses pleurs que dans sa pisse. Ses mains marquées à vie sont déjà à elles seules un aide mémoire parfait.
-Quelqu'un de confiance qui ne lui dira pas que je suis le pire des salopards. Je suis en train de voir pour la faire baptiser, je veux juste savoir si tu es d'accord pour que je donne ton nom au pasteur.
Ses prunelles ébène s'ancrent dans celles plus claires de son ami. Sans un mot, sans un geste de plus qui pourrait être celui de trop, il attend une réponse à sa question.
️️clever love.
Dernière édition par Tobias Rapier le Dim 16 Aoû 2020 - 0:41, édité 1 fois
Alessandro Amaro
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Sujet: Re: Une histoire de confiance [FT Alessandro] Ven 14 Aoû 2020 - 15:26
clickAlessandro & Tobias xxx« Una storia di fiducia. » Ma question directe sur le propos de cette invitation soudaine semble déranger Tobias. Il devrait pourtant me connaître et ne pas avoir pour habitude de laisser les affaires en suspend pour le dessert.
- Ce n'est rien de méchant ni de fâcheux.
Mais cela requiert le cérémonial d’un dîner. Alice pousse sur ses jambes, pour ne pas la perdre, je la retourne vers moi. Grave erreur, mes oreilles lui servent de poignées. Je trouve une parade et un point chatouilleux sur le côté de son cou. Son attention détournée, elle s’applique à vouloir glisser sa petite cuillère dans mon holster. Je vérifie que le cran de sûreté est bien en place.
-J'ai réfléchi. Wesley n'est plus là. Je me retrouve donc père célibataire. C'est une situation un peu particulière et je crois que sans toi et Jasmine j'aurais parfois du mal à suivre ce nouveau rythme. - À part essuyer le zinc de mon bar avec son derrière, je ne fais pas grand-chose.
Alice était devenue la mascotte du Pink. Enfant facile, elle passait de bras en bras entre Jerry, Jessie et moi. Dan, les rares fois où il croisait Tobias qui ne venait quasiment jamais le matin, se contentait de gratouiller son ventre avec un sourire bienveillant. Il m’avait soufflé craindre de la laisser tomber et delà préférer s’abstenir de porter la petite. Tobias me tend un verre de scotch. Il prend un air détaché complètement bidon.
-Je ne suis plus tout jeune. - Cela ne semble pas le cas de ton penne !
Je reçois une grimace pour réponse.
-Ce n'est pas une blague. Le père du petit garçon qui va chez la même nourrice qu'Alice, je pense qu'il est de la même année que Charles. Ou en tout cas pas loin. Ce jeune homme n'a même pas fini de muer ! J'aurais soixante ans quand la petite en aura seize. Je ne ferais plus peur à grand monde et encore moins aux garçons qu'elle pourrait vouloir me ramener. - Foutaise ! Je connais un homme plus âgé que toi qui fait peu à plusieurs milliers de personnes, moi compris : mio padre. Et ça rien à voir avec les hommes armés qui l’entourent. Cela vient d’une attitude, d’une prestance. -Je suis même pas certain de voir mes soixante ans. Le meurtre est un jeu dangereux qui m'empêche de devenir fou, mais je pourrais finir par perdre un jour. Ne parlons même pas de l'état dans lequel doit être mon foie.
Là, je me tais. Le même raisonnement s’applique à ma personne. Je ne me suis jamais projeté dans un futur lointain. Pas sur ma vie privée du moins.
- J'ai besoin de savoir que quelqu'un de confiance pourrait prendre le relais avec Alice s'il m'arrivait malheur.
Je jette un œil sur ses mains suppliciées. Un miracle qu’il n’a pas gardé de séquelles handicapantes.
-Quelqu'un de confiance qui ne lui dira pas que je suis le pire des salopards. Je suis en train de voir pour la faire baptiser, je veux juste savoir si tu es d'accord pour que je donne ton nom au pasteur.
Je prends le temps de boire une longue gorgée d’alcool avant de répondre. Dans ma famille, ce genre de proposition ne se restreint pas à des cadeaux offerts à Noël et aux anniversaires, mais un réel accompagnement de l’enfant jusqu’à sa vie adulte, voire au-delà. Je suis le parrain d’Ozalee, mais en retournant définitivement dans son clan, Arès m’empêche de jouer mon rôle pleinement et je me contente de faire comme les autres : une présence distante avec des présents dont je n’ai aucune idée comment ils sont appréciés ou non. Je garde une amertume contre mon ancien bras droit. L’impression que l’on m’avait demandé de m’engager sérieusement pour au final me mettre de côté. Alice a réussi à glisser sa cuillère dans mon holster et avant qu’elle commence à me faire les poches, je me lève pour l’asseoir sur sa chaise haute.
- Je suis catholique, pas protestant.
J’entends le cœur de Tobias glisser dans sa poitrine. Son visage est un spectacle immanquable. D’un sourire et un clin d’œil, je lui rends le droit de respirer à nouveau.
- C’est un rôle qui n’est pas anodin pour moi. Car pour être présent s’il t’arrivait malheur, il faut que je sois présent avant. On ne plaisante pas devant le Bon Dieu !
Tobias doit se demander si je plaisante, et ce n’est pas le cas. Si je crains mio padre, Dieu m’inspire une forme de terreur sous la forme d’un enfer, où il est acquis que je vais à ma mort. La certitude d’avoir déjà ma place réservée, rend tout repentir futile. Je me réinstalle à table.
- J’accepte à la condition d’être présent dans son éducation.
Je fixe Tobias dans les yeux. Il m’a vu agir avec Therencio, le mou que je donne à sa laisse et qui disparaît à la moindre embrouille. Il a décidé de rester avec l’homme que nous avions trouvé après une longue quête. Je savais que je ne ferais pas le poids contre son vrai géniteur. Son éloignement a eu le mérite de clarifier mon couple avec Andy. Tobias semble être soulagé, nous commençons à manger.
(…)
Wesley s’est invité dans la discussion. Je suis assez proche de Tobias pour qu’il se risque sur un sujet qui pourrait le faire défaillir.
- On demande beaucoup à nos conjoints. Je ne suis pas certain que Wes avait les épaules assez solides pour ton passif qui ne te quittera jamais. J’ai un peu le même souci avec Andy : je lui impose mon monde. Elle pense que c’est parce que je n’ai pas d’autre choix, ce qui est vrai. Mais si je l’avais, je ne suis pas certain que cela aurait changé quelque chose. La noirceur nous a contaminés de manière irréversible.
Le gratin de pommes de terre sent bon. Le scotch a été remplacé par le vin. Ce dîner est parfait jusqu’à ce qu’une fragrance étrange monte à mes narines. Je jardine dans mon assiette avec la fourchette, cherche l’origine de ce parfum jusqu’à trouver un agrégat de grumeaux suspects. Je porte une bouchée sous mon nez. J’ai eu cette odeur en bouche il y a une vingtaine de minutes quand les doigts d’Alice s’étaient invités sans permission entre mes dents.
La fourchette toujours immobile devant ma bouche, je lorgne vers Alice concentrée sur une œuvre d’art faite de pomme de terre et de sauce. Mes yeux quittent la bambina pour son padre qui me scrute. Il tiendrait une pancarte avec son nom un mur avec une toise dans son dos, qu’il n’aurait pas l’air plus coupable. J’abandonne la bouchée sucrée salée au bord de mon assiette et pique quelques rondelles de pomme de terre pour les enfourner sans manière.
- Je lui ouvrirai un livret d’épargne à son nom. C’est la coutume chez moi.
Je n’avais jamais connu mon parrain –soi-disant un cousin de ma madre partit à l’étranger-, un inconnu qui m’avait laissé un bon pactole. Le parrain de mon frère avait été moins généreux, mais avait été présent chaque fois que Matteo en avait eu besoin. Qu’est-ce qui est préférable ? L’agent ou une réelle affection ? Les deux à mon avis.
- Will’ m’a dit qu’Amance a offert une gourmette à la bambina. C’est exact ? Que je ne fasse pas pareil.
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Sujet: Re: Une histoire de confiance [FT Alessandro] Jeu 20 Aoû 2020 - 15:19
Tobias Rapier & Alessandro Amaro
Une histoire de confiance
Suite à l'annonce vient l'instant de l'attente. S'il a évité de jouer sur les mots, de faire naître un suspense qui aurait de toute façon été inutile, il espère bien que son ami fera de même. L'italien est connu de tous pour son franc parler. Un décisionnaire naturel qui sait que l'action passe par les mots avant de pouvoir devenir des actes. Alice retrouve sa chaise haute et les restes de biscuits qu'elle y avait oublié lors de son dernier repas. Innocente dans son manque de connaissance des convenances du monde des adultes et des tracas de ces derniers, elle écrase les morceaux de cookies sans jamais songer à les porter à sa bouche. Le cœur du père manque un battement, son visage se froisse dans la stupeur quand en quelques mots Alessandro érode ses espoirs. Rien de méchant ni de fâcheux. Supplier n'est pas dans les habitudes du britannique mais tandis que son cœur se serre sous la force de la déception, sous la puissance de l'incompréhension, il ne sait quoi dire pour rattraper le coup.
Un sourire, un clin d’œil. Le faciès du professeur s'allège, son souffle redevient plus serein. Lorsqu'Alessandro reprend, les sourcils de Tobias se froncent, il laisse échapper un murmure qui se coupe à l'entente des derniers mots de son ami.
-Ce n'est pas non plus anodin pour moi. Si je te le demande à toi, c'est parce que j'ai confiance en tes décisions. Et je sais que si un jour on me poignarde dans le dos, la main qui tient l'arme ne sera pas une des tiennes.
Alessandro est croyant, mais ça l'anglais le savait bien avant de lui faire cette proposition. Il l'a été lui aussi. Il fut un temps où il venait assidûment à la messe, où sa foi ne se limitait pas à faire semblant en période de fêtes de fin d'années pour faire plaisir à sa mère. Mais cette foi qui était la sienne est morte en même temps que Maryssa et Charles. Ce soir là, il a renié un dieu qui laisse des enfants innocents mourrir, qui brise des familles qui n'ont rien demandé d'autre qu'un droit au bonheur. Si chez certains la perte d'un être cher pousse dans les bras de la religion, avec d'autres l'effet est contraire. L'injustice de la mort qui frappe là où elle le veut, sans s’inquiéter des antécédents et de l'innocence de ses victimes, était celle de trop pour le professeur. Pour ne rien dire d'inconvenant, il porte son verre à ses lèvres tandis que de la seconde main il attrape un bavoir presque propre appartenant à Alice. Cette fois, un sourire franc éclaire le visage du tueur quand Alessandro accepte avec une condition qui aurait aussi été naturellement celle de l'anglais. Effectivement il lui semblait comme étant impossible le fait de s'imaginer devoir confier sa fille à un homme qui lui aurait été presque inconnu. Certes les manières de l'italien ne brillent pas toujours par leur douceur. Mais jamais Tobias ne l'a vu agir froidement sans raison. Des maladresses se joueront, parfois le tact et la délicatesse seront absents. Mais le professeur ne doute pas de la présence constante d'affection entre sa fille et son ami.
Sans perdre de temps à nommer son soulagement à grand renforts de mots aussi inutiles que mielleux, il pose l'entrée sur la table avant d'enfin s'asseoir.
[...]
Après la légèreté de l'instant, une fois le soulagement passé c'est le moment où apparaît le sujet douloureux de la fin de Wesley dans la conversation. Visage fermé Tobias prononce quelques mots où demeurent encore le spectre de la douleur. Quand ce jour là après les cours Shepherd lui a apprit pour le drame, il se doutait déjà que Wesley ne reviendrait plus en ville. Trois semaines sans réponses, sans nouvelles, la vente de la librairie. Il avait réussi à se faire une raison, ne souhaitait que quelques réponses à ses questions. Un pourquoi plein espoir habitait son cœur. Et c'est un comment suivi d'un point final qu'on lui a servi. Trop jeune pour mériter un si triste sort, trop doux et trop candide face à la vie pour qu'on ose la lui prendre. Une injustice de plus qui aurait pu être celle de trop si Tobias ne s'était pas forcé à tenir le coup pour sa fille. Garder ses larmes pour lui et conserver la tête haute pour ne pas sombrer une fois de plus.
De la pointe de sa fourchette il joue avec sa nourriture qu'il n'a pas envie de manger.
-Je pensais qu'on avait rompu. J'aurais préféré ça. Que son départ précipité se transforme en fugue. Andy semble être une jeune femme intelligente, si c'était trop pour elle, elle serait peut être partie. J'avais espéré que Wes s'était tourné vers ce choix. J'aurais tellement voulu que ce soit cette raison qui l'ait poussé à ne plus donner de nouvelles.
Il baisse les yeux sur son assiette au contenu des plus étranges. Alice en jouant les apprenties cuisinières a fait un mélange auquel même le plus anglais des anglais n'oserait penser. À présent l'enfant joue avec sa nourriture plus qu'elle ne la mange. Conseil de la pédiatre qui a dit au chasseur que la meilleure façon de nourrir la petite était de la laisser découvrir la nourriture avec ses mains. DME : un terme sorti de nulle part pour enjoliver le fait qu'on permet aux bébés de jouer avec leur nourriture. Dans quelques minutes, Tobias s'emparera de la petite cuillère pour nourrir l'enfant mais avant tout, il doit lui même goûter cette étrange mixture qui dort dans son assiette. Il porte une bouchée à ses lèvres, fixe le tout d'un regard circonspect avant d'oser quand Alessandro se fige au dessus de son propre repas.
Pas si mauvais finalement. Surpris, il recommence cette action. Juste pour être certain. Quand son regard croise celui de son ami qui semble avoir flairé l'entourloupe, il se redresse. Fantôme de sourire amusé aux lèvres. C'était couru d'avance.
-Ne cuisine jamais avec Alice dans les bras.
Il ne bronche pas à l'entente des dires de son ami. Dans sa famille aussi c'est une chose qui se fait. En tout cas sa marraine, une amie de sa mère lui avait mit un petit peu d'argent sur un compte d'épargne. Argent qu'il a bien vite dilapidé à son arrivée à Londres quand mille tentations se sont offertes à son regard de jeune homme fort impressionnable. Il avait alors dû trouver un boulot. Un petit travail que certains qualifieraient d'immoral et honteux. Son parrain n'a pas agit de cette manière mais l'a emmené voir les Stones pour fêter sa majorité et lui a offert son premier tourne disque alors qu'il était encore tout gamin. La musique comme passion commune les avait alors rapprochés. L'homme est mort quelques mois après le mariage de Tobias, mais il lui semble que sa marraine est toujours en vie.
-Oui, une gourmette en argent. Le bijou est fin et élégant.
Habituellement les bijoux de baptême sont en or, mais Tobias n'y a même pas songé lorsque la jeune femme a sorti le présent de son sac à main. Wesley avait précisé à son amie de ne rien emmener et cette dernière a tout de même tenu à faire un geste, visiblement très touchée d'avoir été choisie pour tenir ce rôle près d'une petite fille qu'elle n'avait encore jamais rencontré. Le salaire des professeurs n'est pas bien reluisant, et avec l'arrivée d'un bébé à préparer il est certain que la jeune femme et l'alpha ont d'autres priorités budgétaires. Il y a fort à parier que les inquiétudes actuelles du futur père seront bientôt remplacées par d'autres plus concrètes dans les mois à venir.
-Je n'ai rien dit quand Wesley a parlé de son amie pour prendre cette place près d'Alice. Juste serré les dents quand j'ai compris que ça impliquerait de les inviter. J'ai fini par céder sans batailler, car Wes n'avait pas à connaître nos antécédents à moi et Shepherd. Je devais faire le repas et lui gérer la conversation. Quand il est parti c'est mademoiselle Jouve qui a tenté de prendre le relais.
Une trop grande responsabilité pour la française qui n'avait pas mérité de se retrouver avec une telle charge sur les épaules. Même si cette dernière semble avoir tout comprit des inimitiés entre son compagnon et le professeur de littérature, elle n'avait pas à faire tampon entre les deux. Derrière ce visage emprunt de douceur et cette opulente poitrine semble se cacher une femme pleine de caractère. Quelqu'un doté d'un tempérament bien ancré. Quelqu'un de bien. Un peu de présence féminine qui sera sans doute bien utile quand Alice deviendra une jeune fille. Tobias connait de loin le sujet des protections périodiques et ne souhaite pas approfondir ses connaissances sur ce point.
Il attrape la cuillère d'Alice, pioche dans la sculpture faite de pommes de terre et de sauce de la petite. La première approche se conclut par un échec cuisant, la seconde trouve son chemin et termine dans la bouche de l'enfant. Dents serrées, la fillette ne veut plus lâcher son couvert puis quand elle s'y résout enfin c'est pour éclater de rire dans un nuage de postillons. L'anglais fait la moue mais ne se décourage pas malgré le rire de son ami qui rejoint celui d'Alice. Tobias aime pouponner, étrange plaisir qui ne va habituellement pas de paire avec son passif bien plus sombre. Sa fille c'est un peu de joie dans sa vie, une ancre pour ne pas se laisser prendre par les méandres de la dépression jamais bien loin. Un bout de bonheur récemment rejoint par un second. Le professeur ouvre la bouche pour se livrer afin de mieux pouvoir questionner par la suite.
-J'ai rencontré quelqu'un.
C'est sans surprise que le nom du coyote est prononcé par Alessandro. Tobias opine du chef et parvient enfin à faire avaler un peu de nourriture à Alice.
-Le soir où je t'ai demandé de me garder Alice pour la nuit. Je suis allé au cinéma voir un film que je pensais long et ennuyeux. Pas mal de monde semble partager cette pensée car nous n'étions que deux dans la salle. C'est un emmerdeur mais j'ai l'habitude, c'était aussi le cas de Maryssa. Il me met les tripes en feu, donne un peu de vie à ma carcasse. C'est comme si j'avais 25 ans à nouveau. Il pousse même le vice à me trouver beau cet espèce de rigolo. Je sais qu'il a conclu une sorte de pacte avec toi.
Il passe son index sur le menton de la petite, y récupère un filet de bave couleur crème pour ensuite s'essuyer sur sa serviette. Puis reprend, la voix faussement calme.
-Tu as l'air surpris. Mais c'est quoi le plus surprenant ? Moi et et lui dans le même lit ou toi qui prête de l'argent à un type dont on devine qu'il ne saura jamais te rembourser ? On comprend sans mal juste en le regardant qu'il s'est ruiné rien qu'en achetant un billet de cinéma.
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Alessandro Amaro
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Sujet: Re: Une histoire de confiance [FT Alessandro] Lun 24 Aoû 2020 - 20:49
clickAlessandro & Tobias xxx« Una storia di fiducia. » Tobias me confirme ce qu’Amance a offert à Alice. Non pas que je n’aie pas confiance en Willem, mais l’alpha a parfois le goût des approximations qui conduisent à des quiproquos. Mio amico s’étend sur ce choix de marraine, qui je me doute bien, lui a été difficile à encaisser. Wesley en grand candide était à mille lieues de savoir ce qu’il imposait à Tobias ou à sa colocataire.
-Je n'ai rien dit quand Wesley a parlé de son amie pour prendre cette place près d'Alice. Juste serré les dents quand j'ai compris que ça impliquerait de les inviter. J'ai fini par céder sans batailler, car Wes n'avait pas à connaître nos antécédents à moi et Shepherd. Je devais faire le repas et lui gérer la conversation. Quand il est parti, c'est mademoiselle Jouve qui a tenté de prendre le relais. - La Française est sympathique, il faut juste éviter de la faire boire où elle commente ta virilité. En fait faut juste l’éloigner d’Andy. Ces deux-là réunies et l’atmosphère devient vite instable ! Tu passes pour un idioti en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.
Je n’ai pas un très bon souvenir de notre week-end à la neige, à part le moment où nous avions feint de nous attaquer Will’ et moi. Je souris en me remémorant leurs têtes. On en parle encore avec Will’, on évite d’aborder le sujet avec les filles.
Je regarde Tobias paterner sa fille, un vrai papa poule. Qui pourraient croire que ces mains qui ramassent patiemment la bouillie faite par Alice sont celles d’un tueur ? Je termine mon assiette, les ajouts d’Alice n’ont pas trop terni le plat préparé par son padre.
- J'ai rencontré quelqu'un.
Tiens ! Je ne pensais pas qu’il aborderait ce sujet-là.
- Scipion ?
Je n’aurais pas misé sur une relation amoureuse, ou purement sexuelle avec la sauterelle. Mais la formulation de mio amico le laisse à penser.
- Le soir où je t'ai demandé de me garder Alice pour la nuit. Je suis allé au cinéma voir un film que je pensais long et ennuyeux. Pas mal de monde semble partager cette pensée, car nous n'étions que deux dans la salle. - Un film d’auteur, je suppose ? - C'est un emmerdeur. - Je confirme. - Mais j'ai l'habitude, c'était aussi le cas de Maryssa. Il me met les tripes en feu, donne un peu de vie à ma carcasse. C'est comme si j'avais 25 ans à nouveau. Il pousse même le vice à me trouver beau cette espèce de rigolo.
J’ai du mal à les imaginer dans un lit. Lui si collet monté et l’autre si… démonté.
- Je sais qu'il a conclu une sorte de pacte avec toi.
Voici la raison de ces aveux intimes qui ne devraient regarder qu’eux. Tobias ne m’a pas habitué à étaler sa vie sentimentale, même devant moi.
- Tu as l'air surpris. Mais c'est quoi le plus surprenant ?
Le calme de l’Anglais est factice. Il sait que je sais. Je mets ça sur son éducation et non sur autre chose qui pourrait envenimer notre amitié.
- Moi et lui dans le même lit ou toi qui prête de l’argent à un type dont on devine qu'il ne saura jamais te rembourser ? On comprend sans mal juste en le regardant qu'il s'est ruiné rien qu'en achetant un billet de cinéma. - Le plus surprenant : c’est toi et lui dans le même pieu. Aussi improbable que la reine Elizabeth et Curt Cobain. Enfin, s’il te met les tripes en feu, c’est qu’il est doué.
Je bois un peu de vin et poursuis.
- Je n’ai jamais joué à un jeu de hasard, et je ne vais pas commencer aujourd’hui.
Je me lève et sors mon paquet de sigaretta. Alors que Tobias attend visiblement que je développe, je prends le temps d’ouvrir la fenêtre et d’allumer une tige de nicotine. Quelques longues bouffées plus tard, j'explique sans trop en dire non plus.
- S’il se foire, je ne perds rien ou pas grand chose, car je suis propriétaire du local qu’il va aménager. S’il se débrouille bien, il pourra aller au cinéma une fois par semaine.
Scipion pourra même se payer le luxe d’être déficitaire — un peu. Mais ça, je me garde bien de le dire. Ce n’est pas sur ses guignoleries que j’espère un retour sur investissement. Par contre, s’il se vautre sur l’envers du décor, il pourrait bien terminer sa vie, distillé comme l’eau-de-vie qu’il est censé planquer. Ou payer sa dette en m’ouvrant un coffre ou deux. Nolan le sent bien dans ce rôle, faut juste lui apprendre à la fermer. Un challenge. J’exhale ma fumée par la fenêtre et regarde mon hôte. J’espère qu’il n’aura pas la maladresse de creuser la question. J’écrase mon mégot entre mes doigts avant de le jeter dans la poubelle. Alice s’est refait une beauté avec ses pommes de terre.
- Je vais nettoyer la bambina pendant que tu nous sors le dessert.
J’avais prévu le coup et mis une chemise à laquelle je ne tiens guère. Je chope l’enfant, en lui emprisonnant les mains et file dans sa chambre où se trouve la table à langer. Grand seigneur et aussi pour prouver que je suis digne d’être son parrain, j’entreprends de lui changer sa couche. Alice a un besoin compulsif de tripoter quelque chose, je penche la main pour attraper un jouet dans son berceau avant de me faire violemment repousser.
- Aïe ! Bordelo ! Tobias ! Espèce de figlio di puttana !
Je jure, sous la douleur et la surprise mes yeux se sont teintés d’une lueur bleutée qui plaît à Alice. Je sors mon flingue de son étui, en retire les balles et le donne à la bambina. Qu’elle se fasse les gencives sur le canon ou son hochet à l’effigie de la dernière niaiserie cinématographique, le résultat sera le même. Puis, je suis certain que le canon de mon python est plus propre que son jouet. Je reviens dans le séjour avec la petite calée au creux du bras. Mon arme a retrouvé ses balles et sa place contre mon flanc, Alice est en train de partir au pays de Morphée.
- Faudra que tu désactives ton piège à loups. Ça serait con qu’un incendie se déclare et que je sois contraint à la regarder cramer !
J’ai entendu dire que dans certaines conditions, un loup pouvait passer une barrière de sorbier. Je ne suis pas sûr d’avoir le bon profil psychologique pour ce genre d’exploit.
- Tu veux la baptiser quand ? Quels sont ses prénoms? Faut mettre au moins un Marie.
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Sujet: Re: Une histoire de confiance [FT Alessandro] Dim 30 Aoû 2020 - 20:39
Tobias Rapier & Alessandro Amaro
Une histoire de confiance
Un frêle sourire amusé se fraie un passage sur ses lèvres quand du tac au tac, Alessandro lui répond que le plus surprenant dans toute cette histoire, c'est en effet cette relation sentimentale qui débute. Effectivement, deux genres qui peuvent sembler cruellement incompatibles se mêlent entre le forain et le professeur. Jasmine ne s'est d'ailleurs pas gênée pour le faire remarquer à son frère. Tobias n'a rien jugé bon de rétorquer, n'a pas cherché à défendre son choix. Donner des explications, ça aurait trahit le fait qu'il puisse ressentir un besoin de se justifier à propos de ce coup de cœur. Les seules explications qu'il veut entendre et dont il est question actuellement sont celles d'Alessandro à propos de ce jeu dangereux que mène le coyote sans se rendre compte de la dangerosité d'une pareille situation. Une inconscience que Tobias ne tolère pas. Un coup de poker qu'il juge trop téméraire, irréfléchi de la part du forain. Si le gain le satisfait, ce sont les moyens utilisés qu'il déplore.
L'anglais se tend, attend plus qu'une réponse sibylline. Quand son ami se lève et allume une cigarette, il n'ajoute rien. Si la réponse met trop de temps à arriver, si cette dernière ne comble pas suffisamment sa curiosité bien placée, il parlera à nouveau. Mais pas tout de suite. Pour mieux laisser à l'italien la possibilité de s’expliquer, pour lui offrir une porte de sortie avant de devoir hausser la voix plus qu'il ne serait raisonnable de le faire lorsqu'on s'adresse à un ami. Tobias demeure exemplaire dans son calme. Des actions plutôt que des mots. Cette colère qui a été la sienne l'autre jour, cela ne lui sied guère. Comme s'il savait qu'au fond de lui se dissimule une bête enragée prête à surgir à la moindre contrariété. Lorsque ce tableau s'étoffe de quelques maigres informations supplémentaires, Tobias inspire. Ouvre la bouche pour prononcer un verdict nuancé par le soulagement qui habite sa voix.
-Il m'a dit que c'était pour rester ici. Près de moi. Il devient le sédentaire qu'il déteste à cause de quelqu'un dont il ne sait rien.
Il a relâché la cuillère d'Alice, laissant à cette dernière la tâche de terminer son propre repas seule. Evidemment, la petite ne mange pas et se contente de jouer avec sa nourriture. Les menottes s'enfoncent dans ce qui est devenu purée de pomme de terre, partent ensuite explorer visage et cheveux blonds. C'est un désastre qui se joue dans la plus grande innocence. Pendant ce temps Tobias songe, se lève à son tour pour attraper son paquet de cigarettes. Il allume la hotte pour que cette dernière avale la fumée, inspire une bouffée de cancer avant de se mettre en action. Les assiettes vidées deviennent rincées, puis rangées dans le lave vaisselle. Les verres à vins passent eux aussi à la trappe, l'anglais en est à sortir ceux destinés au cognac quand son ami attrape celle qui va devenir sa filleule dans un futur proche. Tobias opine du chef dans un nuage de fumée, referme la fenêtre de la cuisine et se met en action.
-On mangera la suite dans le salon. C'est là bas qu'est rangée la bouteille de cognac.
Sans se presser mais sans toutefois se disperser, le professeur agit avec agilité et rapidité. Des gestes sereins et précis. Du contrôle encore et toujours. Il en est à plonger une petite cuillère dans le bac de glace à la vanille pour vérifier la qualité de cette dernière quand ça braille à l'autre bout de l'appartement. Son visage habituellement imperturbable se froisse, les couverts claquent sur la table quand il crie en retour.
-Espèce de trou du cul ! Surveille ton langage ! Les gros mots ça se répète, surtout à cet âge. Et puis laisse ma mère en dehors de ça.
Si Margaret Rapier était dans les parages il y en a un qui hériterait d'un coup de cuillère en bois sur le derrière suite à ces vilains mots dont l'usage vient d'être fait. Nul besoin d'être polyglotte pour deviner les grossièretés italiennes. Le professeur tend l'oreille pour savoir si son ami aura l'audace de jurer à nouveau comme un charretier. Puis hausse les épaules quand seul le silence lui parvient. Il continue donc sur ce qui était sa lancée, balade desserts et couverts dans le salon. En est à arranger le tout sur le piano qui est devenu une table depuis deux mois quand l'italien revient. Alice semble quand à elle déjà sur le point de chuter dans les bras de Morphée.
-J'ai déjà vu un loup passer une barrière de sorbier. Tout est une histoire de volonté. Et ce spécimen avait très envie de voir le soleil se lever. Mais son exploit n'a pas suffit à le sauver.
Ça avait été un choc pour Tobias de voir cet alpha passer ce qu'il imaginait être une muraille infranchissable. Puis il avait rapidement prit le dessus sur cette émotion parasite. Cet exploit n'avait pas été que spectaculaire, il s'était aussi révélé être chronophage et fatigant. L'abattre avait été aussi simple que prévu, plus jouissif encore que l'anglais ne le pensait. La proie est plus aguicheuse encore lorsqu'elle lutte pour sa survie avec l'énergie du désespoir. Toutefois il prend note de la demande de son ami, peu certain que l’oméga puisse lui aussi parvenir à une telle prouesse.
-Le cercle s'ouvre. Si je te laisse la petite ou que je m'absente je m'en occuperais. La plaquette de sorbier fait le tour du lit mais elle est amovible.
Le menuisier qu'il a engagé pour personnaliser le berceau d'Alice n'a rien comprit à cette demande fantaisiste mais a abdiqué sans broncher lorsqu'il a été fait mention de la grasse rémunération offerte. Tobias s'est contenté de son regard noir le plus réfrigérant pour pousser l'artisan à travailler sans poser de questions. L'argent rend docile.
Le tueur attrape le couteau et tranche la tarte en larges parts égales. Cette dernière est encore tiède, juste assez pour que la crème glacée fonde au contact du gâteau. La glace se meut en crème anglaise, couvre et enrobe la mélasse solidifiée couchée sur la pâte sablée bien beurrée. Le chasseur porte un doigt sucré à sa bouche, le lèche avant de reprendre non sans dissimuler son amusement à l'entente des inquiétudes d'Alessandro nourries par la foi de ce dernier.
-J'ai même opté pour le doublé gagnant : Alice Mary Josephine. Ça a ravit le pasteur. Nos baptêmes ne sont pas très différents de ceux des catholiques.
Nulle croyance excessive dans ces choix de prénoms. Entre nostalgie et amour littéraire, l'anglais a été guidé par l'évidence. Sa femme n'est plus de ce monde, il lui aura fallu beaucoup de temps pour parvenir à accepter ce fait. Tellement de temps. Mais donner à sa petite le surnom de Maryssa, c'est comme garder une partie d'elle près de lui. C'est comme cette alliance qui brille toujours à son annulaire et dont il est incapable de se défaire. Josephine c'est pour le reste, pour le futile. Féminiser ce génie qui a fait sombrer l'anglais dans le monde de la littérature alors qu'il était encore un jeune homme.
- Pour la cérémonie, je pensais faire ça rapidement. Avant ses un an en tout cas. Elle a neuf mois la semaine prochaine et je trouve déjà ça tardif. Tu étais le dernier détail à régler sur ma liste. Mais je ne me voyais pas faire ça entre deux verres aux Pink, et encore moins au fight club ou par texto. C'est solennel, même si je donne moins d'importance à la religion depuis leurs décès.
Il tend une assiette à son ami et récupère sa fille en échange. La petite s'est endormie et bave un peu, un pouce coincé dans la bouche. Elle geint pour la forme quand son père la cale tout contre lui, enfouit finalement son visage redevenu propre contre la chemise immaculée du professeur. Son souffle chaud fait naître des vagues sur le tissu. Le regard de l'anglais s'attendrit un bref instant, se perd dans la contemplation du petit être qui est officiellement sous sa protection. C'est une bonne raison d'être encore en vie. Il murmure quelques mots.
-Je suis heureux d'avoir été égoïste. Je n'en voulais pas, et quand on me l'a confié mon corps s'est rappelé que j'étais peut être devenu un tueur, mais que j'étais toujours un père avant tout. Je sais pas ce que serait ma vie si Mary et Charles étaient encore en vie, mais je crois que celle que j'ai commence à me plaire aussi.
Il se passe la langue sur les lèvres, puis lentement se penche pour déposer un doux baiser sur le front de l'endormie. Son nez caresse les cheveux blonds, inspire un peu cette odeur douceâtre des lingettes pour bébé. Puis il dépose sa fille dans son transat et l'attache avant de lui fourrer son lapin en peluche entre les bras. Immédiatement le doigt dans la bouche est remplacé par une oreille en tissu crème ce qui a le don de faire lever les yeux au ciel à l'anglais.
-Ma mère a commencé à tricoter pour la petite avant même que je ne l'adopte. Jasmine avait vendu la présence d'un bébé chez moi. Papa et maman ne seront pas là pour le baptême, ils ne voyagent plus maintenant parce que ça fatigue mon père. Et faire ça en Angleterre impliquerait de devoir emmener Miss Jouve et Shepherd.
Les billets d'avion et l'hébergement sont des frais qu'il peut facilement prendre à sa charge. Le plus dérangeant dans ce plan, en dehors de devoir imposer une telle organisation à des personnes qui ne sont pas dans son cercle proche, c'est justement le fait de devoir les présenter à ses proches. Comme s'il devait faire cohabiter son passé et son présent en espérant que tout se déroulera au mieux. Le moindre couac dans une pareille machinerie ferait dérailler tout ses beaux projets, ce qu'il ne peut tolérer. Et puis il faudrait sans doute emmener Scipion, alors qu'en Angleterre c'est un autre jeune homme que l'on s'attendait à rencontrer. Tobias s'installe sur le tabouret de son piano. La poussière a fait son nid sur le cartouche qui protège les touches. L’instrument est devenu un encombrant déprimant depuis que son propriétaire n'est plus certain de savoir contrôler ses mains à sa guise. Il attrape une fourchette à dessert, fixe son ami, le regard presque rieur.
-Et puis ma mère face à Scipion... C'est encore plus cocasse à imaginer que toi au milieu d'un troupeau de moutons.
Amberley c'est la définition de la campagne anglaise par excellence. Bien loin de l'endroit où Alessandro a grandit. La mer plus grise que bleue, les restaurants qui au final se ressemblent tous et dans lesquels la seule chose qui diffère, c'est le prix à payer à la fin du repas. Et puis le château avec sa braderie annuelle. Les gens y sont simples et ne pourraient pas toujours vous donner le nom du premier ministre. Mais c'est là qu'il a grandit et cela a longtemps été la seule définition de la civilisation qu'il connaissait.
-Je dois y aller bientôt. Mon père va avoir 80 ans. J'emmènerais la petite et ils seront heureux de me revoir. Je n'ai pas mis un pied à Amberley depuis que je suis venu vivre en Californie. Je te ramène une bouteille de gnôle et un pot de sauce à la menthe si tu veux.
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Alessandro Amaro
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Sujet: Re: Une histoire de confiance [FT Alessandro] Jeu 3 Sep 2020 - 22:39
clickAlessandro & Tobias xxx« Una storia di fiducia. » Tobias me donne le tiercé gagnant : Alice Mary Josephine. Si avec ça la bambina va aux enfers… Je ne le questionne pas plus en avant. Le choix des prénoms est une affaire personnelle qui mêle goûts, bonnes ou mauvaises rencontres et croyances.
Il m’explique, que j’étais le dernier détail de sa planification à gérer et que pour lui cette demande était trop solennelle pour se faire entre deux verres au Pink. Je suis flatté qu’il pense à moi pour un tel engagement et qu’il ne fasse pas cela pour le folklore, ou par pure superstition : ne fâchons pas les dieux quel qu’ils soient, y croire n’est pas important, leur manquer de respect, si.
Je récupère une assiette de dessert en échange d’une bambina toute propre et passablement fatiguée. Tobias et sa fille, une image de tendresse et d’amour que contredisent ses mains de tueurs aux cicatrices affreuses. Que lui répondra-t-il quand Alice sera en âge de lui poser la question ? Leurrer un enfant est difficile. Il finit toujours par se douter qu’on lui ment, qu’on lui cache des choses. Puis vient l’âge où le plus jeune à l’audace de tout remettre en question. Therencio m’a ordonné d’arrêter de le surveiller. C’était son dernier message. J’ai demandé à mon contact dans la ville où il se trouve de cesser tout espionnage. Un jour, ils s’envolent du nid.
- Ma mère a commencé à tricoter pour la petite avant même que je ne l'adopte. Jasmine avait vendu la présence d'un bébé chez moi. Papa et maman ne seront pas là pour le baptême, ils ne voyagent plus maintenant parce que ça fatigue mon père. Et faire ça en Angleterre impliquerait de devoir emmener Miss Jouve et Shepherd.
Je ne peux pas m’empêcher de sourire à l’idée de cet équipage bigarré. Et je doute que Will’ aurait accepté une telle excursion avec son « Poussin » enceinte.
- Et puis ma mère face à Scipion... C'est encore plus cocasse à imaginer que toi au milieu d'un troupeau de moutons. - Cosa ?
Tobias me décrit son bercail, bien plus calme que la Little Italy qui m’a vu grandir. Cela explique nos différences. Nos ressemblances aussi, mon quartier faisait figure de petit village. Nous ne nous mélangions aux autres que dans les écoles.
- Je dois y aller bientôt. Mon père va avoir 80 ans. J'emmènerais la petite et ils seront heureux de me revoir. Je n'ai pas mis un pied à Amberley depuis que je suis venu vivre en Californie. Je te ramène une bouteille de gnôle et un pot de sauce à la menthe si tu veux. - Garde la sauce à la menthe pour toi !
J’ai revu ma famille il n’y a pas si longtemps. Heureusement qu’Andy était avec moi. Je regarde Alice, maintenant endormie dans les bras de son père. On a tous besoin d’une présence, d’un être qui vous aime, qui que vous soyez, quoi que vous ayez fait. Il n’y a que l’amour qui peut faire fermer les yeux sur ce dernier point. Bientôt, Andy emménagera avec moi. Cela aurait pu être plus rapide, à la mort de Wesley, mais elle n’avait pas voulu brusquer son amie. Shepherd travaille d’arrache-pied pour moderniser un tant soit peu sa maison, mais comme il fait tout lui-même en plus de son travail, cela n’avance pas vite.
Je goûte enfin à la tarte qui se révèle sans surprise être un délice. Malgré ses origines, Tobias cuisine très bien. Assiette nettoyée avec soin jusqu’à la dernière miette, je me lève et pose délicatement la vaisselle sur le piano. Du menton, je demande à Tobias de se décaler du banc pour m’asseoir à côté de lui et découvrir le clavier de son écrin de bois laqué. J’aime le regard qu'il me lance.
- Ce n’est pas plus difficile que de nettoyer une arme les yeux fermés.
Soupir côté britannique, intérêt d’Alice qui ouvre un œil en entendant ma voix. De l’index, je cherche la première note, fini par demander à Tobias où se trouve le La. Je joins mes mains, étire mes bras, fais craquer mes articulation sous le regard amusé de mio amico qui n’y croit pas trop. Je plaque le premier accord dans une belle dysharmonie.
- Je suis décalé de deux touches…
L’enchaînement est maladroit, digne du novice que je suis, mais l’air est tout de même reconnaissable. Je sens Tobias se détendre, ricaner même, pourtant je ne lâche pas les touches du regard. Les fausses notes s’invitent et s’envolent aussitôt. Mes doigts se délient, je prends de l’assurance à jouer cet air que j’ai appris par cœur pour une charmante demoiselle à Los Angeles. L’après-midi s’écoule à un rythme joyeux, Alice donne la cadence en tapant son lapin en rythme.
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Sujet: Re: Une histoire de confiance [FT Alessandro] Ven 4 Sep 2020 - 23:54
Tobias Rapier & Alessandro Amaro
Une histoire de confiance
Il sourit en mangeant sa part de tarte. La gastronomie anglaise peine visiblement toujours à faire des émules. Une bien triste réputation dont le professeur a parfois du mal comprendre les raisons. Certes ses drôles de manies alimentaires peuvent pousser au rire, mais il a lui aussi vu des choses incongrues dans les supermarchés américains. Et partout ailleurs dans le monde. Sans un mot il termine son dessert. Tobias est doté d'un véritable bec sucré. Le jour où il laissera une assiette à gâteau encore pleine n'est pas arrivé. Il troque sa fourchette contre une cuillère qui se révèle bien plus pratique pour racler le reste de glace devenu soupe vanillée. Puis comme si rien ne s'était passé se débarrasse de son assiette en la déposant nonchalamment sur le piano. Il aura tout le temps nécessaire pour s'adonner au rangement plus tard. Alice gigote dans son nid, il se penche et la récupère avec des gestes aussi doux que possible. Une fragile poupée de porcelaine, voilà ce qu'est sa fille à ses yeux. Un délicat petit bijou fait d'innocence et d'espièglerie.
L'anglais se fige quand silencieusement son ami lui demande de se décaler. Tobias obtempère pourtant sans mal, poussé par une étrange curiosité malsaine qui lui donne envie d'assister à ce qu'il devine être un désastre. Un délice pour les yeux que de voir Alessandro s'exercer au piano, même si les oreilles du britannique risquent de regretter cette liberté qu'il est en train d'offrir à son invité. Docile il caresse la touche demandée du bout du doigt; Savoure malgré lui ce contact froid de la marche contre son épiderme. La dernière fois qu'il a touché l'instrument, c'était une véritable horreur qui s'était fait entendre dans le salon. Une cacophonie de fausses notes et de ratés. Puis la douleur mêlée à la fureur avaient prit le relais, rendant ce jeu voulu apaisant malsain et vicieux.
Son nez se froisse et ses oreilles pleurent quand l'accord se décale. Quand Alessandro note sa faute, l'anglais en rajoute une couche d'une voix narquoise. Le professeur ne donne pas dans la pédagogie.
-Au moins tout ça. Contrairement à ton arme, le piano pleure si tu le maltraites.
Alice s'éveille tandis que son futur parrain réitère sa tentative. Ce n'est pas très agréable, mais Joplin se retrouve entre ces notes hachées. La moquerie laisse place à la surprise dans les traits du chasseurs. La perfection n'est pas là, si c'était le cas Alessandro ne lui aurait pas demandé la note repère avant de se lancer. C'est un morceau apprit par cœur. L'anglais ricane quand un doigt maladroit tombe sur une noire. C'est nerveux, surtout qu'il ne sait pas lui même de quoi il est capable actuellement sur le plan musical. En tout cas ce divertissement fait le bonheur d'Alice qui joue la mesure armée de son lapin. Quand enfin Alessandro marque la fin de ce qui ressemble à un exploit, Tobias se passe la langue sur les lèvres. Complimenter serait une bonne option mais il préfère conserver la carte du sarcasme, en tout cas pour l'instant.
-Relâche tes poignets et ne sois pas si tendu. Comme pour jouer avec le corps d'une femme. Ou d'un homme. Le piano est pareil. Si tu en prends soin, il te chérit. Si tu le mets en rogne, il te fera regretter de ne pas être né sourd.
Tobias ose, répond favorablement aux fourmillements qui traversent ses doigts. Envie, un peu de luxure aussi. Il cale sa fille contre lui d'une main, soutenant l'enfant avec fermeté. Son poignet se casse dans une élégance maîtrisée, du bout de l'index il caresse. C'est comme un souffle d'aise dans le salon.
-Le "La" donc. Il est très joli. Une de mes notes favorites. Tout tourne autour d'elle.
Sa main progresse, il fixe son ami puis fait gémir le fa. Nulle moquerie dans le regard de l'italien.
-Celle-ci aussi est importante même si plus discrète. Un peu comme le sel qui donne du goût à une mélodie. Tu me prends la petite et je te montre ? Tu ne m'as jamais vu jouer je crois.
Alice change de bras, Tobias survole le clavier d'une première main, puis de la seconde après avoir mit en place le métronome. Habituellement il sait s'en passer, mais il doute même de savoir jouer un morceau complet aujourd'hui.
Son dos se fait droit tandis que ses mains se veulent légères comme les plumes d'un séraphin. Puis c'est comme une claque, une bouffée d'air frais qui le traverse quand les premières notes résonnent. Le tempo frise l’imperfection mais l'effet se fait tout de même présent. Sa main gauche traîne plus que la droite, logistique oblige. Ses doigts se tendent, se crispent quand une fausse note casse l'harmonie.
-Moi aussi.
Cette fois c'est Alessandro qui se moque gentiment. Au fil des mesures les égarements laissent place à une gestuelle qui redevient assurée. Tobias se penche, sourit à sa fille puis gratifie son ami d'un clin d’œil. Sa voix grimpe d'un octave, couvre la musique.
-Pour le rôle d'un parrain, le mien était un original. Tu vois, ce morceau c'est lui qui me l'a apprit. J'avais douze ou treize ans. Il n'était pas très riche. Pas causant non plus. Mais il a été là pour moi tant que j'en ai eu besoin. Je ne te demande pas plus que ça.
Les doigts glissent, tentent une escapade, puis reviennent. Pas totalement assurés et plus engourdis qu'ils ne l'ont été par le passé. Mais ce petit rien, ces quelques notes et ce moment agréable suffisent à faire son bonheur.
️️clever love.
Alessandro Amaro
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Sujet: Re: Une histoire de confiance [FT Alessandro] Sam 12 Sep 2020 - 19:50
clickAlessandro & Tobias xxx« Una storia di fiducia. » - Relâche tes poignets et ne sois pas si tendu.
Il est drôle lui !
- Comme pour jouer avec le corps d'une femme. Ou d'un homme. Le piano est pareil.
Là, je vois de quoi il parle. Mon intérêt pour son piano l’a surpris. J’ai bien vu ses regards sur l’imposant instrument qu’il relègue à une vulgaire table pour nos assiettes. Une frustration latente. Je ne l’ai jamais entendu jouer, mais je sais qu’il maîtrise, sinon il ne s’encombrerait pas d’un tel engin chez lui.
J’aperçois ses prunelles s’émoustiller, son rythme cardiaque s’accélère et inexorablement sa main se tend vers le clavier. Première note.
- Le "La" donc. Il est très joli. Une de mes notes favorites. Tout tourne autour d'elle. - Je ne reconnais pas les notes à l’oreille. J’ai jamais appris, tu me diras. Par contre, je fais la différence entre les cliquetis d'un colt et d'un Smith & Wesson…
La note suivante sort dans un beau couac. La main de Tobias est raide : Gabriel. Je ne laisse rien paraître. Mio amico s’est fait torturer. Il a encore l’usage de ses phalanges, un miracle en soi.
-Celle-ci aussi est importante même si plus discrète. Un peu comme le sel qui donne du goût à une mélodie. Tu me prends la petite et je te montre ? Tu ne m'as jamais vu jouer, je crois. - Non. Je t’écoute avec plaisir.
Je récupère la bambina et change d’assise pour laisser la place à Tobias. Le moment est presque cérémonial. Il y a une excitation teintée de tension. Un passe-temps rigoureux qui devient une épreuve. Je devine ses attentes, lui qui ne tolère aucune approximation. C’est un combat contre lui-même. L’air qu’il joue est rythmé et entraînant. La joie, un bonheur pur se lit sur le visage de mio amico, dans son regard aussi. Alice part à la chasse de son pied droit, inconsciente de l’enjeu qui se joue devant elle.
-Moi aussi.
J’ai à peine noté la fausse note, noyée dans le reste qui me semble parfait. « Acceptable » dira l’exécutant de cette performance.
- Ne sois pas si tendu, relâche le balai que tu as dans le cul !
Mais cette erreur est minime. L’assurance est là, le constat qu’il arrive à jouer de nouveau transporte Tobias dans une transe de félicité. Il m’apprend que c’est son parrain qui lui a appris ce morceau. Il me demande d’être présent pour sa fille, sans en demander plus.
Je serais là pour Alice, comme je l’ai été pour Therencio, sans le mélange affectif qui m’avait, en fin de compte, éloigné de lui.
- Je veillerai sur elle. Je te l’ai dit, ce n’est pas que pour faire joli que j’accepte.
L’après-midi s’effiloche jusqu’à ce qu’un appel de Ryan y mette un terme. La squadra a levé une taupe.
- J’ai du travail. Navré amico.
Alice dort dans son cosy. Je termine le verre que Tobias m’a offert, un pur malt raffiné avant de prendre congé.
- Tu me tiens au courant pour les dates du baptême.