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 Tueur des villes, tueur des champs

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Alessandro Amaro

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MessageSujet: Re: Tueur des villes, tueur des champs   Tueur des villes, tueur des champs - Page 2 EmptyMer 15 Sep 2021 - 20:31

clickAlessandro & Tobias
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« Assassino della città,
assassino della campagna. »
- Je doute que les rayures puissent changer cette impression.
- Comme tu es cruel, mio amico !
- Fines et blanches sur un tissu sombre ce serait élégant sans forcément être tape-à-l'œil. Mais j'éviterais le noir. Les films de genre ont eu leurs années de gloire, mais c'est terminé à présent.

- Dommage ! J’adore leur ambiance et cette musique de Nino Rota ! Ça te prend aux tripes, Tobias !

Point sans faut, mio amico en rajoute. Souligne le trait au cas où l’autre pédant n’ait pas saisi. L’homme ne sait pas si c’est du lard ou du cochon, mais dans le doute il préfère la jouer servile et discret. Quand Alice réclame sa part de brillants dans un italien pas si mauvais que ça, je m’empresse de lorgner la liasse de coupons de tissus pour éviter le regard de son padre.

Je ne m’occupe plus des deux Rapier et échange sérieusement avec le tailleur. Après une description de quand je souhaite porter ce costume et où, nous convergeons sur un mélange soie-lin, le plus onéreux. Je me fais plaisir, ce n’est pas tous les jours que j’ai l’occasion de venir à Londres. J’hésite longuement entre un coloris anthracite ou ardoise. Le tailleur m’assure que l’ardoise se marie mieux avec des yeux bleus. Pas convaincu, je me poste devant le miroir avec, de chaque côté du visage, un échantillon des deux nuances. Je conviens sans honte que l’homme connaît son métier et opte pour la couleur anthracite. Vient ensuite le choix du type de rayures : Craie ou tennis. La destination de costume pour les soirées et non un usage quotidien pousse vers la finesse des rayures de type tennis ou « Pinstripe ». Cela fait aussi moins mafieux. De la coupe croisée et ma stature découle le nombre de boutons : six. J’ai le choix des matières : bois, nacre, métal. On me suggère sans le dire clairement que de l’ivoire est possible. J’ajoute deux chemises à ma commande, l’un d’un blanc immaculé en soie mélangée et l’autre d’un ton un poil plus clair que le costume. Je décline l’offre de cravate, je dois en avoir une bonne centaine.

Je paye quatre-vingt-dix pourcent du prix avec ma black card. Je m’acquitterai du reste à la livraison. Le tailleur transpire en attendant la confirmation sur son terminal que mon compte est bien crédité. Il a à peine le temps de soupirer que ma filleule, portée par son père, lui désigne de sa main tendue, le cadeau qu’elle souhaite me faire sous la suggestion de Tobias. Je souris à Tobias. Sans être pingre, il n’est pas homme à se lancer dans des dépenses inconsidérées. Discrètement, je porte la main sur mon cœur, lui signifiant que je suis honoré de son geste.

(…)

Nous visitons ensuite une boutique de vêtements pour enfant. Tobias se concentre sur des modèles très princesses. Je ne trouve rien qui me plaise à offrir à la bambina. Par contre, une peluche soyeuse à l’allure d’un chaton jaune me fait penser à Andy. Je pense bien lui rapporter quelque chose de plus consistant, mais je suis certain que le jouet la fera rire. L’heure du repas approche, je me laisse guider par mio amico. Si je trouvais cela perturbant au début, je commence à apprécier à me laisser balader dans cette ville aux bâtiments séculaires.

- J'aurais aimé vivre ici. Mais j'étais un simple étudiant fauché à l'époque et Mary ne voulait pas fonder une famille en ville. Mes parents sont modestes et je suis le seul à avoir fait un cursus universitaire complet. Je travaillais dans un bar pour payer mon loyer. Ce n'était pas vraiment légal, mais les filles étaient gentilles avec le gamin que j'étais. Je ne regrette rien de mes pauvres années.
- Je suis comme toi, un enfant des bas quartiers. Il n’y avait pas de filles gentilles dans ma rue, mais une armée de mamas. Tu ne pouvais pas lever le petit doigt sans que tout le quartier le sache. J’ai de bons souvenirs de la communauté italienne de L.A., celle du peuple, pas des costards noirs.

Un clin d’œil en référence à la remarque de Tobias chez le tailleur, et nous entrons dans le restaurant.

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Tobias Rapier

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MessageSujet: Re: Tueur des villes, tueur des champs   Tueur des villes, tueur des champs - Page 2 EmptyLun 20 Sep 2021 - 13:48



Tueur des villes, tueur des champs
Feat : Alessandro

Si Alessandro et Tobias ont eu des enfances très différentes, certaines similitudes entre ces deux univers dans lesquels ils ont évolué durant leur tendres années sont bien présentes. Certains quartiers populaires des grandes villes sont en effet comparables au mode de vie de petits villages perdus au fin fond de la campagne. Tout le monde se connaît, ce qui laisse un vaste champ libre aux commérages. Les parents du professeur en ont souffert par le passé. Jugés par leur voisinage à cause du nombres de leurs enfants. Si chez les Rapier le bonheur se conjuguait au pluriel, cela paraissait étrange qu'un couple modeste désire avoir tant d'enfants. C'est en grandissant que Tobias a prit réelle conscience de l'impact du jugement d'autrui. Un regard torve, presque blasé que la boulangère posait sur lui lorsqu'il venait chercher du pain datant de la veille pour ne pas avoir à payer le prix fort. Ses parents économisaient le moindre penny pour parvenir à voir la fin du mois. Lawrence a avoué des années après avoir commit ce méfait avoir faussé la balance de la boucherie pour mieux faire gonfler les prix.

Sans prendre la peine d'ajouter que les filles auprès desquelles il a grandit n'étaient pas vraiment gentilles, Tobias guide son ami vers un restaurant qui fut une de ses cantines régulières par le passé. À peine le seuil de la porte franchit, de fortes odeurs réconfortantes leur parviennent. Un homme à la veste autrefois blanche s'agite derrière son comptoir. Il braille une brève salutation avant de se figer. Alessandro et Tobias ne font pas couleur locale et l'anglais pourrait jurer sans prendre le risque de se faire parjure que cette barbe fournie qu'affiche le restaurateur dissimule une bouche bée. Sourcils froncés l'homme perd ce qui doit être un latin approximatif. Les quelques clients agglutinés dans le restaurant cessent de manger. Nombre de regards se posent sur les nouveaux arrivants.

-Bonjour nous aimerions une table pour trois. Des formules tourte et frites. La première bière est-elle toujours offerte ?
-Ah ! Oui c'est toujours gratuit pour la première, on va pas changer une offre qui plaît ! Installez-vous messieurs. Je vais appeler ma fille pour qu'elle puisse vous nettoyer un coin de table. Gracie ! GRACIE !!

Alessandro se fraie un chemin dans le restaurant étroit, s'arrêtant rapidement à la première table vide. Une jeune fille à la chevelure de feu qui ne doit pas avoir plus de seize ans arrive, rougissante tandis qu'elle passe un coup d'éponge sur la table en formica bleu. Un torchon blanc à carreaux rouge essuie les dernières traces d'humidité. Tobias et son ami prennent place. Ils n'attendent pas longtemps car déjà voilà qu'on leur sert deux bières en bouteilles assorties de leurs tourtes fumantes.

-Les frites arrivent. Bon appétit messieurs.
-Merci mademoiselle.

Tobias attrape sa fille pour la prendre sur ses genoux. En quelques gestes habiles la poussette termine pliée et rangée contre un mur de manière à ne déranger personne. Les deux amis lèvent leurs bières et trinquent.

-Ce n'est pas de la grande cuisine, mais c'est chaud et ça a du goût. Ne cherche surtout pas à savoir ce que contient la tourte, tu serais surpris.
-Donner manger !

Le chasseur sourit et tend une des frites qui viennent d'arriver à Alice qui se rue sur la nourriture. Gracie revient et pose un gobelet en plastique remplit d'un jus de fruit presque transparent devant la petite. L'adolescente est visiblement impressionnée par cette clientèle qui sort de l'ordinaire. Le chasseur plonge sa fourchette dans sa tourte, en transperce la croute pour dévoiler une viande dont il ne sait déterminer la provenance couverte de sauce brune. Les carottes et les pois sont moelleux et cuits à la perfection, la viande fond dans la bouche et laisse un fumet régressif sur le palais du professeur. Celui du saindoux mêlé à la muscade.

-Mmmh tu vois les anglais savent bien manger. La nourriture n'est pas moins bonne ici que dans les grands restaurants. Je venais souvent ici quand j'étais étudiant. Pour 5 livres j'avais le ventre plein. C'est un bon plan. Tu devrais tenter le coup de la bière gratuite au Pink.

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Alessandro Amaro

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MessageSujet: Re: Tueur des villes, tueur des champs   Tueur des villes, tueur des champs - Page 2 EmptyLun 4 Oct 2021 - 18:20

clickAlessandro & Tobias
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« Assassino della città,
assassino della campagna. »
Le restaurant où Tobias me traîne est un établissement populaire où nous faisons clairement tache avec nos signes extérieurs de richesse. J’apprécie le fait qui mio amico me fait assez confiance pour ne pas juger ce qui le touche de revoir de cette ville qu’il a fuie depuis si longtemps.

- Ce n'est pas de la grande cuisine, mais c'est chaud et ça a du goût. Ne cherche surtout pas à savoir ce que contient la tourte, tu serais surpris.
- Donner manger !

Je souris à ma filleule qui ne s’embarrasse pas de formule de politesse. Son père se plie à son injonction sans préciser les bonnes manières à la prunelle de ses yeux. Tobias est laxiste avec sa fille, il ne s’en défend pas. Je crains que ce ne soit pas un cadeau pour l’enfant qui en pâtira plus tard. Je ne serais pas le même aujourd’hui si j’avais été reconnu comme le fils légitime de mon géniteur, si j’avais vécu dans le luxe de son argent et la servilité de ses employés. Je n’ose, toutefois, aucune remarque. C’est peine perdue. Je ferais à ma manière, comme pour l’italien que j’enseigne à Alice.

J’attaque mon assiette de bon cœur. Ce n’est certainement pas de la cuisine raffinée, mais cela me rappelle un peu les ragoûts de ma madre souvent faits avec les restes du frigo. Ou l’art de planquer la misère avec du bouillon en cube.

- Mmmh tu vois les Anglais savent bien manger.
- Se nourrir et manger ont une nuance différente à mon palais, mio amico.
- La nourriture n'est pas moins bonne ici que dans les grands restaurants. Je venais souvent ici quand j'étais étudiant. Pour 5 livres j'avais le ventre plein. C'est un bon plan. Tu devrais tenter le coup de la bière gratuite au Pink.
- J’espère que vos grands restaurants font mieux que ça, sinon ils volent leurs clients ! Le menu fait le job. Le cuistot sait rendre mangeable ce que ses moyens lui permettent d’acheter. Sans vouloir te vexer, la bière gratuite n’attire pas la clientèle que je souhaite voir au Pink. Je préfère offrir leur troisième verre à mes clients fidèles, puis nous pratiquons le happy hour. Ça nous ramène une horde d’étudiants souvent fauchés. Y a le pub irlandais deux rues plus loin pour ce type de pratiques commerciales. Ils ont même recruté un fac-similé du capitaine Crochet pour attirer les midinettes.

- Dro ! Fritto !
- Noi diciamo : per favore, prima ! Mia bella.
- Tavore !
- Questo è bene.


La petite a un bon débit, bouffe les syllabes à la sicilienne. Cela rend l’oreille de Tobias, habituée aux sonorisées Latines du français, inefficace. Le temps qu’il amadoue la langue de Pétrarque, Alice aura assimilé ce que je souhaite lui transmettre.

La serveuse nous tourne autour, veillant à ce que nous ne manquions de rien. J’ai l’impression d’être dans la peau d’un Lord. Nous mangeons la même chose que les autres convives. Tobias n’a pas manqué de rappeler la gratuité de la première bière et pourtant, je perçois cette déférence que la fille du patron et le patron lui-même ont envers nous. Cela ressemble de loin aux regards qu’ont les voisins de ma madre avec une différence notable. Ici, ils espèrent peut-être un bon pourboire ou même pas, tandis que dans la petite Italie ils espèrent de moi une meilleure vie, un travail pour leurs bambini, du temps pour une dette… Non en fait cela n’a rien à voir, le regard de Gracie la serveuse montre plus de curiosité que de respect et certainement aucune servilité ni de frayeur.

Je passe mon tour pour le dessert qui me semble plus approprié pour sceller des briques que pour remplir un estomac. J’ai demandé un espresso. Gracie m’apporte avec un regard d’excuse une tasse d’Arcopal blanc dont je vois le fond. Je soupire et repousse ce qui n’est même pas une tisane vers le centre de la table.

- Apportez-moi un verre de Brandy.

Boire local est une évidence, mais comment se passer de café ?! Le repas terminé, Alice changée de propre, l’addition payée, nous ressortons pour découvrir que la nuit est tombée. Il est à peine deux heures de l’après-midi.

- Quelqu’un a éteint le soleil ? Il vient d’où ce brouillard ? Ca tourne un film de loups-garous ?, questionné-je moqueur.



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Tobias Rapier

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MessageSujet: Re: Tueur des villes, tueur des champs   Tueur des villes, tueur des champs - Page 2 EmptyLun 11 Oct 2021 - 13:02



Tueur des villes, tueur des champs
Feat : Alessandro

La bière gratuite n'est pas prête de faire son apparition au Pink Print. Tobias n'a nul besoin de se forcer pour sourire à son ami tandis que ce dernier lui explique que la clientèle qui se trouve dans cette gargote où ils prennent présentement leur repas n'est pas celle qu'il souhaite voir dans son bar. Le pub irlandais de la ville est un lieu presque inconnu pour le professeur qui n'y a mit qu'une fois les pieds pour accompagner une collègue. Certes la bière qui lui avait été servie était excellente mais le chasseur n'avait su apprécier les excès de familiarité du personnel de salle à leur juste valeur. La serveuse trop enthousiaste lui avait donné envie de se terrer au loin pour ne plus être la cible de sourires trop appuyés pour que tout cela ne soit que de la simple courtoisie. Et cette parodie de Capitaine Crochet évoquée par Alessandro n'est pas ce qui fera revenir Tobias dans ce pub.

L'anglais se contente de prendre la suite de son repas dans un silence uniquement ponctué par les exclamations de plaisir qui naissent dans sa gorge. Non loin de se lécher les doigts, le professeur commande un pudding dont la consistance pourrait s'apparenter à celle d'une brique et refuse le café sans goût que la jeune Gracie lui propose en guise d'accompagnement.

La grimace de son ami lorsqu'il goûte ce que dans ce lieu on ose nommer expresso confirme au professeur qu'il a bien fait de s'abstenir.

-Apportez-moi un verre de Brandy.
-Deux je vous prie.

Les deux hommes achèvent leur visite dans ce restaurant avec une note locale. Les fragrances de cet alcool, son odeur rappellent au chasseur une enfance qu'il a eu la chance d'avoir tendre. Son père buvait quelques verres le vendredi soir après la fermeture de la boucherie. Lawrence rejoignait alors un de ces amis de longue date, le pasteur. Puis revenait chez lui à une heure à laquelle sa progéniture dormait pour être accueillit par sa femme munie de sa mauvaise humeur. S'ensuivait alors une scène, des mots retentissaient dans la demeure de la famille Rapier. Des paroles dont les enfants devaient feindre ne pas avoir la connaissance. De doux mensonges car ces soirs là dans les escaliers trônait un troupeau de gamins curieux. Suffisamment éloignés de l'épicentre des disputes pour ne pas se faire repérer mais toutefois assez proches pour ne pas louper ce combat dont leur mère sortait inlassablement victorieuse.

Tobias change sa fille dans un coin des sanitaires, heureux d'y trouver cette fois une table à langer. La note réglée et agrémentée d'un pourboire généreux, les deux amis et leur poussette précieusement garnie quittent les lieux. Les yeux ronds de la jeune Gracie lorsqu'elle est venue se saisir de son pourboire ont su démontrer sa gratitude. Sa fuite près de son père et les murmures qui ont suivi furent distrayants à observer.

Le chasseur manque de laisser un rire lui échapper à l'entente des dires de son ami qui cherche le soleil qui n'a pas manqué de profiter de leur absence pour s'éclipser.

-Non, je crois qu'ils préfèrent le soleil de la Californie. Hollywood nous ment mon cher ami.

Ils ont pourtant tout deux connaissance d'une sombre histoire de loups garous qui s'est déroulée à moins de dix kilomètres de leur actuelle position géographique. Mais riche de ses expériences passées et actuelles, Tobias sait que Beacon Hills dissimule bien plus de bizarreries que ce bon vieux Londres. Sur le ton de la confidence alors qu'ils progressent vers la rame de métro la plus proche le chasseur murmure.

-Ici le problème tend plus vers l'anthropophagie. Il y a quelques années, dans un foyer pour jeunes désœuvrés on servait une viande peu commune. Tout ça s'est terminé dans une fuite de gaz.

Un massacre, une chasse particulière. Des hurlements que le professeur est toutefois parvenu à oublier après avoir su s'en délecter. Tobias sourit à son ami, puis désigne la poussette de la petite Alice qui joue avec ses pieds. Devant eux s'impose une volée de marches qui les mène au métro.

-Je porte la petite et toi la poussette ? On inverse si tu veux.

[...]

C'est en prenant note de la déférence dont use notre banquier lorsque l'on daigne lui rendre visite que l'on saisit l'étendue de notre richesse. Tobias même s'il se sait fortuné ne peut s'empêcher de soupirer lorsque l'homme qu'il est venu rencontrer lui propose boissons chaudes, champagne et toasts. Alice et Alessandro l'attendent dans le hall de la banque, eux aussi choyés par le personnel qui sévit à la réception. Le professeur prend place devant sa coupe de champagne, fixant silencieusement celui qui détient les clés de sa fortune. L'anglais n'a jamais été porté par un amour des chiffres et il se perd vite devant le relevé de ses comptes. Il vit simplement, se contentant généralement de son modeste salaire. Piochant parfois dans les intérêts que lui délivre la banque chaque année. Il a bien un portefeuille boursier mais cette responsabilité repose uniquement sur les épaules d'un inconnu qui sait que son droit à l'erreur est limité. Pour ne pas dire inexistant.

Le banquier sourit. Mièvre il cherche ses mots pour rendre son annonce plus douce. Le chasseur flaire sans mal le traquenard qui se dessine à l'horizon.

-Monsieur Rapier. Nous avons rencontré un soucis.
-Un soucis ? Un soucis avec mon argent ? J'espère pour vous que ce n'est rien de plus qu'une sinistre plaisanterie.
-Nous sommes navrés.

Tobias voit cette patience qu'il a déjà maigre se faire plus fluette qu'à l'habitude.

Réseaux sociaux, panne générale, chute libre... En quelques secondes il est allégé de plusieurs milliers de livres. Le chasseur furieux rentre dans une colère sombre, plus noire encore que ses prunelles. Il cogne avec des mots choisis pour humilier, met à mort cet incapable qui lui a fait perdre trop d'argent en si peu de temps.

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MessageSujet: Re: Tueur des villes, tueur des champs   Tueur des villes, tueur des champs - Page 2 EmptyMar 26 Oct 2021 - 18:53

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Je ricane quand Tobias fait allusion à la population de Beacon Hills. La Grande-Bretagne n’est pourtant pas en reste avec de sombres histoires où le sang rependu domine.

-Ici le problème tend plus vers l'anthropophagie. Il y a quelques années, dans un foyer pour jeunes désœuvrés on servait une viande peu commune. Tout ça s'est terminé dans une fuite de gaz.
- Sei serio ?

Je ne sais pas à quel degré mio amico s’est retrouvé impliqué dans cette histoire, mais son récit me fait froid dans le dos. Il en faut beaucoup pour me mettre mal à l’aise, l’anthropophagie est un acte qui perturbe mes convictions religieuses. Un crime contre nature. Une limite, que le multi criminel que je suis, estime infranchissable. Nos pas nous mènent à la bouche de métro le plus proche.

Je laisse ma filleule aux bras de son padre et attrape la poussette repliée en deux mouvements souples du poignet. Finalement, ce n’est guère différent d’un révolver, il suffit d’enchaîner les bons gestes dans le bon sens. Je souris à une donna que je laisse passer en m’écartant sur le côté. Son regard glisse de l’engin pour enfant à mon costar, pour terminer dans mes yeux. Ses minces lèvres esquissent un croissant de lune harmonieux et discret. C’est une belle femme. Elle le serait encore plus si elle n’associait pas les couleurs avec le mauvais goût légendaire des gens de son pays. Un pays plein de contrastes à en juger par la faune que nous croisons dans les couloirs du métro.

- Y a encore des Punks ? Je pensais la race éteinte depuis des décennies !

Londres a cela d’extraordinaire : on y retrouve toutes les cultures, présentes ou passées. Le trajet sousterrain est un voyage en soi. Le Tube a gardé un aspect vieillot avec sa faïence centenaire qui semble ne pas avoir bougé d’un poil. La station où nous descendons me fait mentir : les murs ont été recouverts de matériaux modernes, en deux stations nous passons du dix-neuvième siècle au vingt et unième.

(…)

Une banque comme on en trouve à New York ou Boston : bâtiment imposant, un hall au plafond lointain, des voûtes de marbres et de stucs compliqués. Le sol : un damier de losange de marbres blanc, noir et rose. Alice louche sur la décoration de ce lieu à l’ambiance aussi feutrée que celle d’une église.

J’attends à l’écart avec Alice tandis que Tobias prend place dans la file d’attente aussi droite qu’une trique de padre gesuita. Alice s’applique à compter mes doigts. J’en cache un dans ma paume pour la tromper. Quand elle découvre le pouce coupable, elle éclate d’un rire cristallin. Pas un regard ne se retourne vers nous : flegme britannique que rien n’émeut, une armée de scope nel culo ! Tristes Anglais !

Je remarque tout de suite le changement d’attitude de l’employé auquel Tobias délivre son nom. Le nombre de chiffres de son solde sonne le début d’un ballet obséquieux. Comme nous ne sommes, Alice et moi, pas autorisés à suivre Tobias qui ne peut pas gérer son entrevu avec sa fille dans les bras, je suis invité à patienter dans une partie du hall de la banque séparé du reste des quidams par une lourde corde rouge tenue par des poteaux dorés. Banquette de velours sombre, table basse en ronce de noyer : un salon « privé » à la vue de tous. Étrange concept. Mes yeux s’écarquillent quand une collation nous est apportée : gobelets en carton, pailles criardes, biscuits sous cellophane en provenance direct du fast food d’en face. Un blasphème pour le menuisier de cette belle table et le reste du cadre. D’un geste nerveux, je sors une sigaretta, tape le bout sur mon paquet avant qu’un claquement de bouche me fasse lever la tête. Un surveillant ganté de blanc secoue la tête négativement. Je lève la main pour m’excuser, et range ma tige de nicotine.

(…)

La table est maintenant vernie au jus d’orange et panée de miettes de gâteau. À un regard sourcilleux d’un employé qui passe à côté de nous, je lance mon sourire le plus hypocrite :

- La mia principessa a le palet délicat.
- À plus de lolo !

(…)

Je sirote un vieux whisky, tandis qu’Alice se régale avec un jus d’orange fraîchement pressé. J’entends la voix de Tobias avant de le voir sortir d’un couloir, la démarche raide. Son ton est orageux, son phrasé tranchant. La banque a merdé, reste à savoir de combien. Alice se rend compte de l’état émotionnel de son padre. Je la prends dans mes bras tout en me relevant.

- Je garde Alice, prends la poussette.

Avant de sortir, je récupère mon arme dont j’ai dû m’alléger pour passer le portique de détection. Sur le trottoir, Tobias ne desserre pas les dents.

- Tu sais, tu peux changer de banquier comme de tailleur. Cependant, le deal n’est pas le même. Ici, ils doivent regagner ta confiance, ailleurs cela sera à toi de gagner la leur. Il faut peser les avantages et les inconvénients.

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MessageSujet: Re: Tueur des villes, tueur des champs   Tueur des villes, tueur des champs - Page 2 EmptyVen 29 Oct 2021 - 12:57



Tueur des villes, tueur des champs
Feat : Alessandro

Il est furieux lorsque vient le moment de quitter le bureau de celui qui vient de perdre un client pour rejoindre sa fille et son ami qui n'ont pas pu le suivre. Une bonne chose, une contrainte qui arrange le professeur. Cela lui aura évité de se montrer sous un mauvais jour devant Alice. Elle ne voit en lui qu'un papa gaga, un papa gâteau. Il est celui qui non seulement lui change les couches, la nourrit, mais aussi la berce et joue avec elle. Celui qu'elle ne manque pas de réveiller une nuit sur deux, le propriétaire du lit dans lequel Alice termine la plupart de ses nuits depuis que Wesley n'est plus. Sa princesse ne sait rien de ses coups de sang, des bains pourpre dont il est le responsable. D'une certaine manière il protège ainsi cette enfant innocente qui un jour ou l'autre finira pourtant par poser des questions qui amèneront avec elles des réponses inacceptables. Intolérables aux yeux de cette morale qui régit le monde des hommes.

Cette fois personne n'est mort car même Tobias peut deviner qu'il est mauvais de tuer son banquier. Même lorsque ce dernier a failli à sa tâche, même lorsque cet imprudent a perdu une lourde somme d'argent qui ne lui appartient pas, même lorsqu'un coupe-papier innocent s'est fait porteur de l'appel du sang. La bourse est un jeu risqué dans lequel le moindre imprévu peut faire tomber les pièces de l'échiquier. Ces excuses de la part du gratte-papier n'ont guère convaincu l'anglais qui demeure de sombre humeur.

Le pas vif tout autant que pressé il rejoint sa fille et Alessandro. Les traits de son visage durcis appellent au silence. Sans prendre la peine de marmonner une insipide salutation destinée à l'incapable qui détient encore la clé de ses comptes, le britannique se saisit de la poussette de sa fille. Ils quittent les lieux sans que Tobias n'ouvre la bouche, Alessandro récupère son arme. Une fois de retour à l'extérieur l'anglais se saisit de son paquet de cigarettes, en propose une à son ami avant de glisser une Dunhill froissée entre ses lèvres.

Sentant que son compère ne parlera pas sans aide, Alessandro pose les prémices d'une conversation. Les conseils de l'italien semblent bons et habités par la logique. Sans avoir à forcer son talent, le loup parvient à arracher quelques mots à son ami furibond.

-Je vais changer de banque.

C'est une évidence qui n'avait nul besoin d'être énoncée à voix haute, mais le professeur ressent en cet instant le désir de parler pour ne rien dire. Il se doit d'évacuer le mal, toute cette frustration qui fait rugir en lui la bête de la colère. Une colère sourde qui n'implique pas d'avoir à être évoquée verbalement pour gagner le droit d'exister. Tobias allume sa cigarette, s'offrant ainsi quelques secondes de calme. Le couperet tombe, sa voix blanche et vide d'émotions posant les bases d'une sinistre situation.

-Cet incapable a perdu l'équivalent de ma dernière année de salaire. Sur un coup de poker qui était selon lui sécurisé. Je ne me sers même pas de ces foutus réseaux sociaux et je viens d'apprendre que j'étais un de leur actionnaires.

Cette somme affolante dont il ignorait avoir subit la perte il y a encore une heure n'est qu'une goutte d'eau. Une goutte d'une certaine taille certes mais elle ne suffira pas à mettre à mal les comptes du britannique. S'il vit au dessus des moyens que lui offrent son modeste salaire de professeur, il n'oublie pas que l'argent à une valeur. Il tente de se maîtriser, de lutter contre la tentation de se montrer trop dépensier. Il assure ainsi un avenir sans vagues à sa fille qui héritera d'une fortune le jour où son père trépassera. Il y a encore un an le chasseur ne songeait pas avoir une longue espérance de vie, voir arriver son anniversaire chaque année était toujours une surprise. Du temps grappillé dans le monde des vivants.

Mais à présent, Alice est là. Il est donc du devoir de Tobias de survivre pour profiter de cette vie sereine le plus longtemps possible. Le chasseur demeure pourtant un véritable aimant à emmerdes, attirant à lui la mort et le sang régulièrement. Le policier qui a fini hachis pour cochons, cette soirée au restaurant libanais... Ses anciens travers, ses mauvaises habitudes poursuivent l'homme. Et à chaque fois il replonge, étourdit par la folie de l'instant. Il aime tuer, sentir la vie qui fuit sous ses doigts agiles. Un vice peu commun qui surprend la plupart du temps.

-La vie d'homme honnête ne me réussit pas si bien que ça. J'aime jouer au professeur, voir tout ces ignorants qui oublieront bien vite leur cursus universitaire, la littérature n'offrant que peu de débouchés. Le soucis avec un nouveau banquier c'est qu'il risque de s'attendre à comprendre d'où vient mon argent.

Et Tobias n'a aucune réponse valable à offrir à un inconnu sur ce point.

-Le crime était meilleur payeur que ne l'est la faculté...

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MessageSujet: Re: Tueur des villes, tueur des champs   Tueur des villes, tueur des champs - Page 2 EmptyMar 9 Nov 2021 - 21:44

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-Je vais changer de banque.

Tobias m’explique l’ampleur de ses pertes. Une année de son salaire de professeur. Ce n’est pas rien. Mais pas assez pour mettre mio amico en banqueroute. Ce qui me laisse évaluer à la louche sa richesse. Comme moi, il ne vit pas à la hauteur de ses réels moyens, même si les signes de richesse sont là. Ma voiture, mes vêtements de marque, la montre que je porte ne sont pas grand-chose si on considère l’argent que j’ai de côté. À faire hurler la classe moyenne, je dépense peu. Et Tobias est un peu dans le même esprit.

Mio amico s’étend sur son métier qui est plus un passe-temps qu’une réelle obligation. Une justification de ses revenus aussi.

- Le souci avec un nouveau banquier c'est qu'il risque de s'attendre à comprendre d'où vient mon argent. Le crime était meilleur payeur que ne l'est la faculté...
- Je peux t’introduire auprès de ceux qui gèrent mon fric. À partir d’une certaine somme, ils ne font pas chier. Et si tu souhaites défiscaliser, j’ai une adresse aux Bahamas et une autre aux îles Caïman. À réserver à des financements hors territoire ou pas légaux, de compte offshore, à compte offshore.

Tobias l’aura compris : ne pas mettre tous ses œufs dans me même panier et ne pas trop se laisser tenter par les sirènes des paradis fiscaux, car cela implique une forme de vie qu’il ne semble pas vouloir prendre avec Alice.

L’idée de solutions et d’un amico qui joue au parrainage semble apaiser Tobias même si sa démarche reste raide de contrariétés. C’est un homme de manies et de contrôle. Son argent lui a échappé dans des investissements qu’il ne maîtrisait pas. Désagréable sensation de la perte du contrôle. Cela me rappelle Chad et son « emprunt » sur mon compte de 6 $66. Une somme ridicule, mais d’un impact très déplaisant. J’imagine qu’il ne recommencera pas, c’est un mec de principe. Il cherchait à attirer mon attention. De toute évidence, il doit cet exploit à son père. Wilder senior est un requin de la finance. Un as qui n’a pas besoin d’enfreindre la loi. Chad avait dû lui coller la pression, mettre en avant la vie de Wayne. Par précaution, j’avais envoyé un courrier à Stephan Wilder. Une politesse lui rappelant toute mon attention et ma plus vive sympathie. Je n’ai pas cité cette somme ridicule volée de mon compte ni le service rendu à Chad. Un simple message que seul un idiot prendrait pour une simple menace. Or, Stephan Wilder est tout sauf idiot. Je n’ai pas eu de réponse. Je n’en attendais pas non plus.

Tobias gare la voiture dans une rue calme. Une église se dresse devant nous avec un petit parvis. C’est en face de ce monument que nous nous rendons. Tobias avait proposé de venir seul, j’ai insisté pour être présent. Je sors la poussette du coffre pendant que Tobias se charge de détacher Alice de son rehausseur. La porte du cimetière grince un peu quand on l’ouvre un peu plus pour donner de la place au carrosse d’Alice.

Ce genre de lieux m’apaise. Au boulevard des allongés, ce ne sont pas les locataires permanents qui sont gênants. Je me tiens en retrait, en soutien laissant Tobias accomplir une pénible démarche, un retour sur un passé terrible.


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Tobias Rapier

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MessageSujet: Re: Tueur des villes, tueur des champs   Tueur des villes, tueur des champs - Page 2 EmptyMer 17 Nov 2021 - 12:57



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Cette sombre histoire de perte d'argent n'est qu'une des causes de la morosité de celui qui sait que l'heure est venue de réparer une erreur de longue date. S'il devine que son retour en Californie sera à nouveau riche en paperasses aussi diverses qu'ennuyeuses, le professeur ne doute pas de pouvoir trouver avec l'aide de son ami celui qui prendra la place de l'incompétent auquel il avait confié la sauvegarde de sa fortune. D'humeur et de faciès sombre, le chasseur frémit en garant la voiture non loin de la dernière demeure de celle qui fut sa femme et de leur fils. En usant de gestes automatiques Tobias détache Alice pour l'extirper hors du cocon son siège-auto. Trop jeune pour saisir l'importance de cet instant mais suffisamment éveillée pour tout voir des troubles qui agitent son père, la petite blonde lève ses grands yeux azur sur celui en qui elle voit habituellement un joyeux luron, un drôle de conteur farceur qui sait l'amuser et ce qu'elle que soit l'heure. C'est une autre personnalité que dévoile celui qui a apprit à se voir comme un homme né pour tuer lorsque ce dernier se trouve près de son enfant. La seule qui lui reste, une lueur d'espoir qui a su devenir fondement d'une vie nouvelle. Même si parfois les anciens travers, des manies jugées mauvaises, de Tobias refont leur apparition, il ne cesse d'espérer. De croire en une certaine normalité.

L'homme baisse les yeux tandis qu'ils passent près de l'église. L'anglais tire un morceau de papier froissé de son portefeuille, incapable de connaître par cœur l'emplacement exact des siens dans ce lieu obscur. Alessandro a tenu à l'accompagner dans cet endroit, une idée que le britannique n'approuve pas. Il craint de passer pour un triste pitre, de se montrer faible. Il sait pourtant son ami respectueux. Tobias songeait à préserver une certaine pudeur en venant seul dans ce lieu pour parler à sa belle, celle qui lui a prit le cœur en même temps que sa fleur, il y a presque vingt-cinq ans. Celle qu'il aime, encore, d'un amour aussi puissant qu'au premier jour. Jamais personne n'a su prendre cette place que l'on pourrait penser à tord laissée vacante. Même Wesley que l'anglais a su aimer n'a pu voler ce mari à celle qu'il avait épousée.

Tobias inspire, un mince flux d'air traverse son être pour aller se réfugier dans ses poumons. Il fouille du regard les allées. Son pas se fait plus lourd encore tandis qu'il froisse le morceau de papier pour lui faire retrouver le confort de sa poche. Il est venu les mains vides. Car offrir des fleurs à cette femme qui n'a jamais aimé les voir hors des champs aurait été un geste futile. Inutile même, Maryssa ne cessait de lui rappeler quel désastre écologique représentait la vente de fleurs coupées. Son cœur se serre lorsqu'enfin la fin de son périple apparaît sous son regard qui déjà s'embue sous le poids de la culpabilité. Atroce image que de voir le nom de son épouse sur ce marbre noir, terrible vision que celle de cette tombe plus petite juste à côté. Tobias laisse son regard vagabonder au sol, il ose un regard en arrière. À quelques mètres derrière lui se tient son ami, le seul dont il aurait toléré la présence en cet instant. Alessandro est un homme bien malgré ses mains couvertes de sang, malgré ce que peuvent faire croire les premières impressions et celles qui suivent. Peu impartial, Tobias préfère se remémorer les actes de bonté de celui qui gère un empire. Le fils de Jerry, Kada'an, Tobias lui même et celui qui est devenu un grand absent, le liste est longue. Des gens cassés, abimés par la vie que l'italien aide comme il le peut.

Les jambes du géant de glace tremblent un peu, ses lèvres s'ouvrent pour laisser éclore dans les airs de douces paroles faites pour accompagner un acte de contrition. La voix rauque du l'anglais se meut en berceuse.

-Bonjour mes cœurs. Je suis en retard.

Une fois de plus, comme il l'a été il y a à 16 ans. Seize longues années d'errance, de traque, de mort et de douleur trop peu amoindrie par l'éthylique. Sans plus de cérémonie l'homme s'installe à même le sol, il plie ses longues jambes pour se mettre en tailleur. Du bout des doigts, il caresse le marbre de la dernière demeure de sa femme. Un geste qui frôle l'interdit.

-Je me suis un peu perdu... Vous me manquez tant.

Sa voix se brise, son souffle s'étiole. C'est sans pudeur qu'il pleure, c'est en oubliant le monde qui l'entoure qu'il sanglote tel un enfant à qui l'on aurait arraché le plus beau des trésors. Sa grande carcasse secouée par un deuil qu'il ne parvient à faire, il insulte dieux et saints, prie à sa manière pour une rédemption qu'il est pourtant certain de ne pas désirer. Ses doigts griffent la pierre, fouillent l'herbe pour s'y enfoncer. Le déni ? Serait-il revenu en arrière après avoir fait tout ces efforts. Il sent dans son dos une présence tandis que ses lèvres épousent la pierre, Tobias mugit alors pour que l'on ne l'approche pas plus. Maryssa le déteste certainement. Si elle a pu voir de quelle cruauté son époux était capable, elle ne saurait pardonner ce qui va contre la morale. C'est ce qui fait redoubler d'intensité les larmes de celui qui offre un triste spectacle à ses proches. Son alliance le brûle, si proche et si loin de sa jumelle à la fois. Abject rappel de l'incompétence de celui qui n'est pas parvenu à garder les siens saufs.

-Papa bobo ?

C'est la voix de sa fille, son présent qui le ramène sur la voie de la lucidité. L'esprit brisé par un passé dantesque, l'homme cherche le bon bout de sa raison. S'en saisit pour s'y accrocher fermement. Une de ses mains glisse avec rudesse sur son visage brouillé de larmes. Il chuchote une litanie désastreuse, quémandant ainsi le pardon de celle qu'il aime.

-Je suis désolé... Je suis tellement désolé. Ne m'en veux pas, je t'en supplie ne m'en veux pas. Je voulais juste oublier, mourir pour vous retrouver. Mourir et en emporter le plus possible avec moi. Mais je ne veux plus ça... Je veux vivre cette vie. Dans quelques années je vous retrouverais. Je vous aime tant... Dix ans, quinze peut être trente... J'ai des amis, un bon ami. Alice est là, elle a besoin de moi. Je vis cette vie et je vous rejoins. Pitié ne m'en veux pas Mary...
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MessageSujet: Re: Tueur des villes, tueur des champs   Tueur des villes, tueur des champs - Page 2 EmptyJeu 25 Nov 2021 - 23:28

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Boulevard des allongés. Le seul lieu où sont réunis autant de gens sans que la moindre dispute, la moindre humeur colérique dérange la quiétude des allées. Si on ne considère que ses locataires définitifs. Toutefois, le vivant se tait et se glace confronté à l’entropie mortuaire. Le pas de mio amico s’alourdit d’une charge invisible. Je lui laisse quelques mètres d’avance et observe les tombes autour de nous. Rien à voir avec les cimetières de Californie.

Les morts n’en sont pas plus morts qu’aux États-Unis, seulement les pierres molletonnées de mousses et de lierres ajoutent des siècles d’histoire. Un poids du temps qui ne paraît pas sous le soleil californien. Puis, j’ai plus en souvenir la surcharge des tombes italiennes nanties de cadres photo, de gerbes de fleurs en plastique, de vases amphoriques et plus de Jésus qu’un centre commercial compte de pères Noël lors des fêtes de fin d’année.

L’endroit est lugubre comme la mine de Tobias. Je constate la présence de fleurs fraîches sur quelques tombes et les mains vides de mio amico. Un oubli ? Un renoncement ? Alice fronce les sourcils. Elle ne comprend pas le changement d’humeur de son padre et les alignements de pierres sombres n’allègent pas l’atmosphère.

Je devine que nous sommes rendus à destination quand mio amico chancelle devant moi. Son regard tangue entre ses pieds, le marbre d’une tombe où je lis un nom connu pour m’avoir été évoqué brièvement par le veuf et ma personne. Je montre mon soutien par un bref hochement du chef. Les mots sont vains dans de telles circonstances.

Au début, Alice croit que son père lui parle. Puis elle s’aperçoit que Tobias est loin, très loin d’elle. Je me désole de la peine de mio amico. Je ne juge pas l’homme qui n’a plus la force de tenir sur ses jambes et qui se moquant de son costume, s’assoit à même le sol. Un bref dialogue s’égrène entre la morte et un autre en sursis.

- Papa bobo ?

L’émotion submerge son père qui continue son dialogue de sourds, qui continue à se justifier d’être encore en vie. Il parle de sa vie, de sa fille, mais l’oublie pourtant. L’angoisse serre le cœur de ma filleule. Je sors Alice de sa poussette et la serre contre moi. Je m’éloigne un peu de l’ex-chasseur en prise avec ses propres démons.

- Papa est triste. Il t’aime très fort. Il voulait te présenter à son ancienne famille.

Ce n’est pas mon rôle d’apprendre à cette fillette qu’elle n’est pas la première dans le cœur de son père. Elle n’a pas encore posé de questions sur sa mère, mais tôt ou tard les questions fuseront. Je m’éloigne un peu, donne de l’espace à celui qui n’a jamais apprécié d’être cerné de trop près.

- Le cœur des hommes est grand mia cuore. Là, il pleure des personnes qu’il a aimées et qui ne sont plus.
- Pourquoi il parle à la grande pierre ?
- La pierre aide à ne pas oublier le bonheur du passé.
- Pas vrai, Dro ! Papa pas heureux là !
- Il est triste, c’est vrai. Mais n’oublie pas que tu es son rayon de soleil.


Le sujet est délicat, ses questions en appellent d’autres. Et si Mary et Charles étaient toujours de ce monde, Tobias n’aurait pas pu sauver Alice. Un autre voisin peut-être, une autre destinée ou la mort. L’enfant est trop jeune. Je m’arrange à ce que les pierres tombales lui cachent son padre. Un angelot attire le regard d’Alice. Un autre Charles volé à la vie bien trop jeune. Plus loin, un bouquet de roses fanées, des regrets éternels pour une Lisa emportée à vingt-quatre ans. Sa voisine en a cinquante-deux. Suit un couple enfin réuni, monsieur aura attendu sa dame dix-sept années. Alice se prête au jeu, si tenté qu’on puisse s’amuser dans un tel lieu.

- Et là ?

Je calcule les âges, distrais la fillette des sépultures d’êtres bien trop jeunes pour séjourner ici. Les tombent racontent des vies, celles de gens oubliés, abandonnés. Et d’autres, au contraire, impeccables, surchargée d’ornement, où les vivants sont trop présents et refusent de faire leur deuil. J’entends Tobias se reprendre, je pose Alice au sol, lui tiens les mains et la guide pour faire quelques pas en direction de son padre.



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MessageSujet: Re: Tueur des villes, tueur des champs   Tueur des villes, tueur des champs - Page 2 EmptyJeu 2 Déc 2021 - 12:40



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Il faut de longues minutes à Tobias pour qu'enfin son souffle se fasse plus léger et que ses sanglots se tarissent. Dans un silence uniquement souillé par sa respiration saccadée et le bruissement du vent qui ne tardera à laisser sa place à la pluie, il lève une dernière fois son regard rougit sur le marbre froid de la dernière demeure de celle qui fut une amie, une confidente mais aussi la plus douce des amantes. La pierre est propre et la sépulture de Charles est chargée de peluches et de fleurs colorées. Le chasseur devine que c'est là l'œuvre de Leo qui doit passer régulièrement pour rendre visite à son neveu mais également à cette belle sœur qui n'avait eu aucun mal à se faire une place de choix dans une fratrie déjà généreuse. L'homme murmure une énième déclaration. Il n'entend plus sa fille mais il faut dire qu'il ne prête que peu d'attention à cette dernière depuis qu'il s'est laissé choir devant ces pierres sinistres. Marques d'une vie vécue avec force comme un feu d'artifice, symboles et rappels d'une belle histoire à la fin désastreuse. Le chasseur se relève enfin, entendant venir à lui son ami et sa petite Alice. Il se mouche dans un épais mouchoir en tissu parme puis tend une main avenante à celle à qui il ne doit faire faux bond.

Il a déjà perdu une femme et un premier enfant, un échec avec lequel le professeur peine à vivre. Surtout depuis les sordides révélations dont lui à fait don cette ordure qu'il a longtemps commit l'erreur de voir comme un ami.

-Tu viens ma chérie ?

Il s'agenouille pour se mettre au niveau de sa fille, tend ses longs bras pour s'en saisir et prend le relais d'Alessandro. Il offre un clin d'œil discret et encore bouffi par l'émotion à son comparse, puis se redresse. Les petits bras de sa princesse sont à présent fermement accrochés autour de son cou. Sa bouche glisse sur la joue marquée par les larmes d'Alice, il la berce en douceur.

-Il y a longtemps, j'ai rencontré une belle princesse. De mon âge. Un peu naïve, elle a cru que j'étais le prince charmant. Nous n'avions pas de carrosse en forme de citrouille, ni de nains. Simplement tante Jaz qui nous a présenté. Très vite nous sommes tombés amoureux. Cela ne faisait que trois mois que nous nous connaissions lorsqu'elle m'a donné cette bague.

Tobias montre sa main gauche à sa fille, son annulaire autour duquel est toujours passé cet anneau dont il est en train de faire mention. Ses yeux s'humidifient à nouveau, mais cette fois la fierté parvient à prendre le dessus sur sa détresse. Alice est en train de caresser son atroce main marquée par l'horreur. Les stigmates de la crucifixion sont encore visibles et l'anglais doute d'un jour pouvoir assister à leur disparition. Son auriculaire et sa phalange manquante ne sont plus qu'une pâle copie de ce qu'il a pu être par le passé. Un spectacle dérangeant qui n'empêche en rien l'émerveillement de l'enfant.

-Joli cadeau !
-Oui un très beau cadeau. Elle m'en a fait un autre. Un petit garçon qui serait grand aujourd'hui s'il était encore présent. Charles est ton grand frère. Quand il était petit un malheur est arrivé. Un malheur qui n'arrivera plus jamais car je te protège. Alessandro et tante Andy sont aussi là, nous veillons sur toi.

Il tente de ne pas sombrer dans le dramatique, s'efforce de ne pas évoquer ce terrible massacre qui lui a dérobé les siens et son innocence au sujet d'un monde auquel nul ne veut croire par la même occasion. Alice est bien trop jeune pour qu'il ne puisse se permettre de poser des mots pour décrire l'horreur du monde dans lequel ils évoluent tous. La vie, plus qu'un simple cheminement entre naissance et trépas n'a rien d'un fleuve tranquille. Le sordide et une fourbe destinée semblent constamment aux aguets, prêts à déjouer les plans des vivants. Tobias soupire puis sourit derrière cette main qui se dépose tout contre ses lèvres pour gagner un baiser. Alice se love un bref instant contre son père puis tend une main vers la sépulture de ce frère dont on ne lui avait jamais parlé.

-Charles avoir joli nounours !
-Oui, c'est sûrement Eleonor qui lui a apporté. Comme toi il aimait les peluches et glisser ses petits doigts sur le piano. On lui apportera une peluche si tu veux.

L'homme cajole du bout de ce nez qu'il n'a pas modeste les cheveux blonds de sa fille qui ne cessent de pousser. Ce petit bébé rencontré il y a plus de huit mois a désormais bien grandit et sa demoiselle n'est plus un simple nourrisson. Tobias songe, l'évidence se fait une place régalienne dans son esprit. Si Maryssa ou même Charles étaient encore de ce monde, jamais il n'aurait mit les pieds en Californie. Il n'aurait rien entendu des pleurs de cette petite blonde dont la génitrice s'était noyée dans son vomi après un ultime fix. Sans sa présence ce jour là il y a fort à parier qu'Alice ne serait plus de ce monde. C'est l'esprit allégé par cette certitude qu'il amorce leur départ de ce lieu sinistre. Ils retrouvent la voiture de Jude au bout de quelques minutes de marche. Alice toujours confortablement installée dans les bras paternels est en train de sombrer vers ceux de Morphée. Alessandro range la poussette repliée dans le coffre tandis que le britannique installe sa fille dans son siège auto.

-Tu es mon rempart. Celui qui nous préserve de l'horreur, celui qui m'a aidé à redevenir un homme digne de ce nom lorsque j'ai mit les pieds dans ton bar. Ce soir là j'étais effrayé par l'ampleur de la tâche, j'étais prêt à refaire ma valise pour fuir sur les routes. J'avais besoin d'un ami et je l'ignorais. Sans toi sur ma route, je n'aurais pas tenu une semaine. Et personne n'aurait été là pour défoncer la porte de l'appartement de la mère d'Alice. Tu nous as sauvé tout les deux. Et je pense que tu en as secouru bien d'autres.

Tobias songe alors à cette petite serveuse au nom alambiqué. Chevelure de feu et tempérament volcanique.  
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MessageSujet: Re: Tueur des villes, tueur des champs   Tueur des villes, tueur des champs - Page 2 EmptyMar 14 Déc 2021 - 19:00

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Lorsque je rends sa fille à Tobias, je sais, même si je n’en doutais pas, que notre amitié a la solidité des liens fraternels. Une attache qui peut résister aux disputes, aux avis contraires, aux tromperies éphémères. Un jour, on déçoit forcément les gens qui nous sont proches. Non pas qu’on les aime moins, simplement le cours de la vie nous ballotte parfois sur des courants contraires.

J’écoute mio amico raconter sa vie passée à sa fille. Alice absorbe avec la candeur de son âge, sans jugement. Je suis surpris de la franchise de Tobias pour sa fille. Il ne cache pas le malheur qu’il a subi. Ne cache pas que le danger rôde encore. En fait non, ce n’est pas si surprenant de sa part. Puis Alice est rodée à la rudesse de son padre, son âpreté contre tous les autres, sauf envers elle. L’enfant a bien saisi qu’elle est une personne à part pour son padre.

Nous reprenons le chemin de la voiture, je m’occupe du carrosse d’Alice qui somnole dans les bras de Tobias. Tandis que je bataille à plier la poussette qui gémit des conditions météorologiques de l’Angleterre, Tobias me surprend par une déclaration qui me laisse au dépourvu. J’écoute son éloge tout en veillant à ne pas me coincer les doigts dans cet engin perfide qui s’était pourtant ouvert sans difficulté d’un simple geste sec du poignet. J’attends d'être installé sur mon siège à côté de mio amico pour répliquer.

- Ne me remercie pas. N’oublie pas que j’ai été formaté par la piovra. Mes amitiés ont toujours une base calculée. Rares sont celles qui perdent de vue ce qu’elles peuvent me rapporter. Il n’y a que Andy qui sort de ce schéma.

La raison du cœur…

- Et toi maintenant. Peut-être. Cela ne m’est tellement pas familier, qu’on n’attende rien de moi.

Je suis honnête avec mio amico. Quand il était entré dans mon bar et avait collé ce tabouret qui lui est depuis tacitement réservé, j’avais deviné tout son potentiel. Deviné qu’il était aussi sombre que moi. Un alter ego, sauf pour sourire. Une teigne aux manières civilisées. Tobias démarre la voiture et s’insère dans la circulation sans un commentaire. Je ne sais pas ce qu’il pense de ma réponse.

- Je te remercie de ton impartialité à mon égard. Tu ne fais pas partie de la Cosa et n’y portera jamais d’allégeance. Tu fais partie des rares personnes dont j’écoute les éventuels conseils. Je crois qu’on appelle ça un amico.

Je lance un clin d’œil au conducteur qui enfin tourne la tête vers moi. Je me retourne vers l’arrière. Alice dort, la joue calée contre la mousse de son siège enfant, une bulle de bave aux lèvres qui enfle et désenfle au rythme de sa respiration. Je peux me lâcher sur le vocabulaire.

- On fait une belle paire d’enfoirés. Je revois avec délice la tête du tailleur d’hier. J’aime bien. On se complète, ou mieux : on s’accorde.

Le silence retombe. Je me laisse guider dans cette ville inconnue et m’amuse de ses contrastes derrière la vitre mouchetée de gouttes de pluie. Los Angeles possède aussi une population bigarrée. Son lot de dégaines improbables ou à l’inverse d’un chic sportif et moderne. Ici, le chic se joue aristocratique. La météo exécrable contrairement à celle de la Californie joue en faveur des manteaux pesants et des triples épaisseurs des costumes. Chapeaux melon croisent crêtes iroquoises sans un regard de travers. Londres se vante d’être cosmopolite, c’est exact. Seulement les castes, à l’image de celles des Indes, ne se mêlent pas. La différence entre l’Angleterre et l’Inde est ce fameux flegme britannique qui n’affiche aucune émotion. Cela ne signifie pas qu’elles ne sont pas présentes, les émotions, le mépris de son prochain, fut-il seulement issu de la campagne anglaise comme mio amico. Comparés aux Américains, les Anglais sont des enfoirés planqués derrière un masque de noblesse. Rien que leur accent les rend pédants. Aux States, nous sommes des enfoirés tout court. L’avantage d’être la première puissance mondiale. Les Chinois sont aussi des enfoirés, comme les Russes. Cela nous permet de passer pour les gentils de l’affaire.

La collation du midi fut typiquement anglaise : un vague sandwich d’un pain trop mou avec une garniture indéfinissable, du poulet paraît-il, le tout arrosé d’une pinte pour que ça glisse dans l’œsophage. J’ai refusé le café, accepté le thé. Je me fais une raison.

La suite du programme est simple : Buckingham palace. Car sait-on jamais si on apercevait Elisa et ses superbes foulards. Les gardes avec la toque en fourrure plaisent à Alice qui veut toucher. Un papa gâteux ne refuse rien à sa princesse. La petite s’agrippe donc au couvre-chef du garde qui ne bronche pas. Sale boulot ! Je prends néanmoins quelques photos pour envoyer à Andy. La situation comique d’Alice qui a terminé son intrusion en mâchouillant les épaulettes de ce pauvre homme ne manquera pas de la faire rire. Un garde royal en peluche rejoint la collection de la petite et son Italien en peluche.

Nous poussons sur Hyde Park. Je ne suis jamais allé à Central Park, bien que je suis allé une fois à New York pour le travail. Je n’étais qu’un homme de main à l’époque : pas le temps de faire du tourisme. Son homologue anglais est peut-être moins imposant, mais il permet néanmoins d’oublier la ville qui le cerne. Alice s’extase sur des canards qui barbotte sur le plan d’eau. J’achète des cacahuètes à une roulotte. Il semblerait que les écureuils ne sont pas farouches. La discussion tourne autour de la ville, des habitudes des Londoniens. Alice est heureuse : deux écureuils sont agrippés au rebord de sa poussette et se laissent gaver avec allégresse. Ses exclamations enfantines nous font sourire comme deux benêts.

- Tu me donnes des envies d’être papa !

Je m’adresse autant à Alice qu’à Tobias. Je ne voyais que les contraintes chez un jeune enfant. Et le chant des sirènes Therencienne m’avait fait penser que je pouvais jouer ce rôle pour un adolescent. Un enfant qui n’a pas besoin d’aide pour manger, se laver ou s’habiller. Mais ce n’était pas un enfant ni même un adolescent, mais un jeune adulte complexe. Il m’avait adulé, cela m’avait flatté. Ensuite, c’était parti en sucette. De mauvaises bases, des non-dits, des erreurs. Les torts sont partagés. J’ai renvoyé l’indic que je payais pour le tracer et avoir de ses nouvelles. Il faut savoir refermer un livre.

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Tobias Rapier

Tobias Rapier


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MessageSujet: Re: Tueur des villes, tueur des champs   Tueur des villes, tueur des champs - Page 2 EmptyJeu 23 Déc 2021 - 13:08



Tueur des villes, tueur des champs
Feat : Alessandro


Alessandro peine à se tirer victorieux d'une lutte qu'il mène avec la poussette de la petite blonde tandis que son comparse vérifie une dernière fois la solidité des attaches qui protègent sa fille avant d'aller se glisser derrière le volant. Tobias attend que son ami l'ait rejoint pour enfin lancer le moteur de l'automobile prêtée par sa nièce avant de s'inclure dans la circulation londonienne. Trop concentré sur sa conduite pour répliquer un sarcasme douteux à l'entente des dires de son ami, le chasseur ne pipe mot. Même lorsque certains des propos du loup pourraient être jugés comme douteux, même quand une personne considérée comme normale pourrait se sentir en droit de s'offusquer lorsque les prémices de cette amitié qu'ils entretiennent tout deux ne sont réduit à rien de plus qu'un vulgaire échange de bons procédés.

Toutefois l'homme laisse un discret pincement de lèvres apparaître sur ses traits normalement habillés d'une neutralité presque parfaite. En quelques phrases, son ami le met à un niveau presque identique à celui auquel réside celle avec qui il partage sa vie mais également sa salle de bain depuis quelques temps.

Ces mots l'anglais les devine aussi fiables que les fondations de Buckingham. La franchise d'Alessandro, c'est là une des premières qualités qu'il a su reconnaître à celui qui partage verres, bons et mauvais moments avec lui depuis son arrivée en Californie. Il tourne la tête vers son compagnon, silencieux alors que des promesses lui brûlent les lèvres. Ce n'est en effet pas à cette Cosa Nostra dont il ne veut rien savoir que l'ancien chasseur porte allégeance. Mais simplement à cette amitié, à ce lien qui les unit tout deux. Il voit en le loup un filet, un garde fou qui lui a permit de renouer avec une humanité qu'il songeait avoir perdue à tout jamais. Si Gabriel avait tenté de lui glacer le cœur, de le transformer en pantin meurtrier, ces projets ne sont en rien ceux de celui qui joue aussi bien les patrons de bars que les mafieux. Cette saloperie de McNeal ne jurait que par la destruction, prêt à tout pour parvenir à sa fin heureuse et sanglante tant désirée. Alessandro même s'il est loin d'être un enfant de messe n'est pas sans émotion ni cœur.  

-Je suis ton ami. C'est le seul serment que je ferais. Il me suffira à chaque fois que tu seras dans le besoin et que je viendrais sauver tes fesses. Que ce soit pour aller trouer le crâne de ceux d'en face ou des actes bien plus futiles.

Son rire est éraillé et il peine à en retenir l'éclat quand Alessandro donne une honnête conclusion à cette discussion. Alice dort, Tobias s'en assure grâce à un simple regard dans le rétroviseur intérieur lorsque de vilains mots quittent la bouche de son ami. Il n'aime guère l'usage de ces mots dont sa mère lui a toujours dit qu'ils n'étaient pas assez jolis pour naître dans la bouche de jeunes gens bien éduqués. Mais il ne peut cependant pas nier leur justesse en cet instant.

Après tout ces seize dernières années il a fait bon nombre de choses que sa mère n'approuverait pas...

[...]

Après un repas tant frugal que décevant, ils ont continué à remplir leur office de touristes. S'ils n'ont pu apercevoir aucun des membres de la famille royale lors de leur promenade aux abords de Buckingham palace, Alice n'a rien caché de son émerveillement après avoir fait la rencontre de ceux qui gardent ce lieu prestigieux. Le pauvre garde qui a subit les câlins remplis d'une affection baveuse de la petite fille a su demeurer aussi professionnel qu'il était possible de le faire dans une pareille situation. Alessandro a mitraillé sa filleule et son nouvel ami avec son téléphone portable tandis que Tobias soutenait sa princesse, un sourire gaga rivé aux lèvres.

C'est avec un nouveau trophée en peluche entre les mains de l'innocente enfant qu'ils se sont finalement dirigés vers Hyde Park. Installés sur un banc, les deux hommes mirent à présent la vie bigarrée qui caractérise cette grande ville. Parfois un mot est prononcé, simple mention de cette ville que l'anglais peine à voir comme étant la sienne. Son cœur se trouve à Amberley, là où résident ses parents. Une bourgade ridicule par sa taille dont il chérit l'accent et le calme. Tobias se sent comme apaisé, lui qui il y a encore deux ans craignait chacun de ses retours en Angleterre. Aujourd'hui encore il craint malgré tout de fauter lorsqu'il sera en présence des siens. Il n'est qu'un piètre comédien et un écart de sa part pourrait lui faire perdre tant de choses. Sa liberté, car ses proches le feraient enfermer que ce soit derrière des barreaux ou encore dans une cellule capitonnée s'ils apprenaient de quels drames il est le responsable. La prison à vie, ou encore la mort en fonction des extraditions. L'idée de mettre à l'épreuve les systèmes judiciaires des pays dans lesquels il a commit ses forfaits ne sait se faire aguicheuse aux yeux de celui qui a apprit à chérir la vie.

Il préfèrerait encore goûter une fois de plus aux bienfaits des drogues dont on gave les âmes en peine qui hantent les sanatoriums des temps modernes si ce choix devait être le dernier qu'il aurait à faire. Alice, loin de songer aux tracas qui envahissent l'esprit de son père, gave avec malice deux écureuils peu farouches. Une douce vision qui suffit à faire relativiser le professeur. Personne dans ce pays ne sait quel homme il est devenu. Seul son père a exprimé des doutes sur le sujet. Lawrence Rapier est dans cette grande famille celui qui paraît être le moins porté sur les scrupules.

Un écureuil tente de grimper dans la poussette pour se faire une place toute proche du sachet de cacahuètes bientôt vide. Il ne tarde pas à se faire repousser par une petite main. Tobias sourit comme un bienheureux, Alessandro également.

-Tu me donnes des envies d’être papa !

Une bombe, c'est là ce que vient de lâcher son ami. Un sourcil britannique se hausse. Deux perles noires glissent sur le loup. Tobias doit bien avouer qu'il ne s'attendait pas à une telle déclaration. Le sarcasme est tentant. Rappeler à Alessandro qu'il ne s'adresse pas à la bonne personne, en tout cas pas à celle qui saura donner vie à ses désirs de paternité. Therence a mit les voiles, laissant un vide chez celui qui s'était vu devenir père sans avoir eu besoin de concevoir un enfant. Tobias dérobe une arachide, la croque tout en défiant de son regard sombre sa fille qui le regarde comme s'il était un grossier personnage.

-Je promets de ne jamais accrocher ton premier enfant à une patère.

Alessandro sourit, heureux de constater que ses frasques passées sont avec le temps devenues sujettes à la plaisanterie. Tobias n'est pas connu pour être un joyeux luron.

-Andy peut se montrer effrayante. Je refuse de prendre le risque de la voir se mettre en colère après ma personne. Je suis fou mais pas idiot.

Le sachet d'Alice achève de se vider pour remplir les estomacs des deux gourmands. Ces derniers les suivent jusqu'au carrousel sur lequel adultes comme enfant ne tardent pas à trouver place. Fermement tenue par son père la blondinette s'extasie. Le ciel commence à s'assombrir sous le poids de nuages lourds de pluie lorsqu'ils reprennent la route pour rentrer à l'hôtel. Demain ils se sépareront au petit matin pour mieux se retrouver quelques jours plus tard au fin fond de la campagne anglaise.

[...]

Bzzzzzzzz

Un grognement se fait entendre tandis qu'une main tâte pour mieux s'abattre sur le bois d'un meuble de chevet. L'animal acariâtre gronde. C'est sans ouvrir les yeux qu'il cherche son téléphone. Le soleil n'a pas encore dérobé sa place à la lune mais cela n'empêche en rien un malandrin de tirer le chasseur hors de bras de Morphée. Alice gigote avant de se caler contre le torse chaud de son paternel. L'incessante ritournelle reprend.

Bzzzzzzzz

-Ta gueule.

Le grossier personnage se redresse puis enfin tend la main vers son cellulaire. Il râle pour la forme avant d'accepter l'appel.

-Bonjour mon cœur.
-Bjour maman...

Tobias baille comme un bienheureux tandis que la voix à l'autre bout de la ligne lui réchauffe le cœur.

-As-tu juré ? Tu as la voix d'un garçon qui vient de jurer.

Un silence coupable s'installe. Tobias allume son chevet, cherchant la caméra que sa mère a dû venir cacher dans cet endroit.

-Tu arrives à quelle heure ? Le pasteur vient manger, tu sais c'est compliqué pour lui depuis qu'il a commencé à perdre la tête. Il faut que tu ailles chercher du pain.
-Je suis dans mon lit maman...
-Et bien sors en. Appelle moi quand tu quittes Londres. Je t'aime chéri.

La tonalité se fait entendre avant même que l'assassin n'ait pu donner réponse à cette déclaration. Docile face à cette forme d'autorité suprême l'homme se lève et sort sa fille du lit pour la remettre dans celui qui est habituellement destiné aux jeunes enfants. Il se dirige vers la porte, emprunte le couloir pour ensuite cogner à la porte de son ami.

-Je file à Amberley. Je t'enverrais l'adresse par message.


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Alessandro Amaro

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MessageSujet: Re: Tueur des villes, tueur des champs   Tueur des villes, tueur des champs - Page 2 EmptyJeu 6 Jan 2022 - 20:39

clickAlessandro & Tobias
xxx
« Assassino della città,
assassino della campagna. »
- Je promets de ne jamais accrocher ton premier enfant à une patère.
- Elle était bien accrochée ! Tu ne vas pas m’en parler pendant quinze ans !

Je ne suis pas vexé, c’est même tout l’inverse. Je charrie simplement mio amico. La suite me surprend : il craint mio Gattino ! Andy est pourtant si facile à amadouer ! La suite de la balade se termine sur un manège où nous prenons place tous les trois. Les sensations sont ridicules, mais le plaisir se situe autre part.

J’ai tenu à terminer cette soirée à Londres en compagnie de Tobias dans un restaurant haut de gamme. Nous avons mangé tôt pour ne pas fatiguer Alice. Demain sera une journée stressante pour la jeune demoiselle qui va rencontrer la famiglia de son padre pour la première fois.

Cela m’arrange et me permet de préparer le lendemain au calme dans ma chambre. Une fois douché et au lit, j’appelle Andy. C’est le milieu d’après-midi pour elle.

(…)

J’entends tambouriner à ma porte. Tobias baragouine quelque chose dont je ne saisis que le dernier mot : message. Je me rendors.

(…)

Une voiture m’attend devant l’hôtel. J’ai pris le temps de déjeuner et de faire ma valise. Le chauffeur me parle dans un italien avec beaucoup de napolitanismes que je peine à comprendre. La langue de l’ennemi. Cela m’agace.

- Votre accent napolitain est très prononcé, dis-je en italien. De mon côté de l’Atlantique, on tire presque à vue quand on entend ces expressions.

Le mec me lance un regard noir dans le rétroviseur.

- Hanno iniziato loro, noi stiamo solo reagendo.
- Ici, les deux communautés fonctionnent ensemble, précise-t-il en reprenant la neutralité de la langue de Shakespeare.
- La taille du pays force les alliances, je suppose.

Le reste du trajet se passe dans un silence religieux. Le gars reste mal à l’aise et peu confiant. Il jette de fréquents regards dans le rétroviseur. Il me conduit au pied d’un hôtel particulier dans le quartier de Knightsbridge, le plus huppé de la capitale.

Je suis débarqué avec ma valise avec peu d’amabilité. La porte d’entrée s’ouvre à peine ai-je posé la main sur mon bagage. Un homme en tenue de majordome m’invite à entrer. J’avance de deux pas avant de comprendre que ce pingouin ne s’occupera pas de ma valise. À quoi bon se déguiser, si c’est pour faire les choses à moitié ? Je recule, attrape mon bagage et entre.

- Je vais vous demander de me donner votre arme, monsieur Amaro.
- Vous vous séparez de votre pene peut-être ? rétorqué-je, en pointant du menton la bosse que son holster fait sous son veston. Je garde mon flingue et c’est non négociable.
- Je suis navré d’insister.
- Je suis navré de vous dire d’aller vous faire foutre.
- Vous ne pouvez pas aller plus loin avec une arme.
- Et bien addio, signore !

Pas question de me dépoiler s’il y a du napolitain dans l'air. Je fais faire un demi-tour à ma valise à roulettes et me dirige vers la porte.

- C’est bon Luigi ! Il est fils de padrino. Nous pouvons lui tolérer cette exception, claironne un homme qui descend l’escalier de marbre situé dans ce hall déjà imposant. Buongiorno, Alessandro. Le voyage n’a pas été trop pénible ?
- Non. J’ai seulement cru qu’on vous avait confisqué le soleil.
- Ha ! Ha ! Venez avec moi, quelqu’un va s’occuper de votre bagage. Donnez votre manteau à Luigi.

Je récupère mon briquet et mes cigarettes avant de donner mon vêtement au valet plus snob qu’un noble et rejoins l’autre gars.

- À qui ai-je l’honneur ?
- Pardon ! Je manque de politesse. Giovanni Rancadore.

Je lève un sourcil. Est-ce le fils de Domenico Rancadore ? Giovanni savoure son effet. L’Italie avait demandé l’extradition de Domenico, mais le système juridique britannique ne reconnaît pas le crime d'association mafieuse. L’Italie avait fini par avoir gain de cause, seulement trop de temps s’était écoulé entre sa condamnation par un tribunal italien et la validation du mandat européen d’extradition. L’affaire s’était terminée en non-lieu. A-t-il passé la main, ou tire-t-il les ficelles dans l’ombre de son figlio ?

Giovanni me conduit jusqu’à une salle à manger. Le couvert est mis pour quatre personnes. La table est immense et peut accueillir au moins une vingtaine d'invités.

- Nous déjeunons avec ma femme et mon fils. Des spécialités du pays. Je peux vous demander de poser votre arme ? Par exemple sur le siège à côté du vôtre. Pour mon fils.
- Certainement, dis-je en retirant mon holster.

Je prends soin de sortir l’arme de son étui. Une soubrette s’affaire à poser des amuse-bouches sur la nappe d’un blanc impeccable. Verres en cristal, couverts en argent et assiettes certainement très cher, mais indubitablement très moches.

- Service anglais ?
- Effectivement, il vient de la famille de ma femme. Son père est Lord.

Je capte le message : ne pas critiquer les Anglais en présence de Madame. Et quand on perle de la bergère…

- Bonjour, Monsieur Amaro. Je suis Judith, l’épouse de Giovanni, et voici Timothy, notre fils.
- Bonjour, Madame. Enchanté de faire votre connaissance.
- Avez-vous fait bon voyage, Monsieur Amaro ?
- Appelez-moi Alessandro !
- Si vous m’appelez Judith.
- Mon voyage s’est bien passé, Judith. Merci.


Sitôt assis à table, Giovanni remplit mon verre d’un chianti qui patientait dans un seau de glace, tandis que la soubrette de tout à l’heure pose devant moi un antipasti traditionnel : tomates à la mozzarella, poivrons et aubergines grillés, petits artichauts à l’huile d’olive. Poli, j’attends que la maîtresse de maison porte sa première bouchée à sa bouche pour commencer.

- Vous connaissiez Londres, questionne Giovanni.
- Du tout.
- Je peux vous indiquer quelques endroits pittoresques, propose Judith.
- Je suis venu avec un ami anglais. Nous avons fait la tournée de ce qui pouvait être vu en un si court séjour.

Des banalités s’enchaînent. J’apprends que le fils souhaite faire médecine. Giovanni serait-il le dernier de sa famille à travailler pour la mafia ? Avec un grand-père Lord, j’imagine que l’ascendance noble prévaut sur le voyou haut de gamme. Tout le long du repas, Giovanni s’assure de garder mon verre plein. Une instance suspecte. Le Chianti est bon, je ne boude pas mon plaisir. À ma grande déception, le dessert est anglais. Je décline le flan gélatineux d’un vert intense, accepte un morceau de cake et un café, qui est lui, heureusement à l’italienne.

Je remercie Judith pour ce repas succulent qu’elle n’a pas cuisiné et suis son mari jusqu’à son bureau en replaçant mon arme contre mon flanc. Sans préambule, Giovanni me sert un whisky. Une double dose. Je souris, bois une lampée d’alcool et fais mine d’avoir chaud en défaisant légèrement le nœud de ma cravate. Il m’a déjà servi quatre verres de vin et un verre généreux de grappa au dessert.

- C’est un bon whisky ! Je suis toujours à la recherche de références pour mon bar. J’ai une clientèle d’amateur. Je peux fumer ?
- Bien entendu ! Cigare ? J’ai des Cubains qui…
- Non merci. Je suis fidèle à mes sigarrette.


La discussion se poursuit sur les différents whiskies que Giovanni affectionne. Il me parle un peu de son business, évoque sans donner de détail les affaires qu’il aimerait développer avec les États-Unis. Quand je repose mon verre vide sur le guéridon qui nous sépare, Giovanni met un peu trop d’empressement à me resservir.

- Vous souhaiteriez m’enivrer, vous ne vous y prendrez pas autrement, Giovanni.
- Qu’allez-vous imaginer, Alessandro ?
- Sarebbe un grave errore di strategia, mio amico
.

Je ne souris plus, j’ai resserré ma cravate et me suis redressé sur le fauteuil où j’avais donné l’impression de m’avachir peu à peu. Son regard s’affole, effleure la crosse de mon arme.

- Et si nous abordions ce pour quoi je suis venu ?

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Tobias Rapier

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MessageSujet: Re: Tueur des villes, tueur des champs   Tueur des villes, tueur des champs - Page 2 EmptyLun 10 Jan 2022 - 22:45



Tueur des villes, tueur des champs
Feat : Alessandro

Amberley est vide de toute vie. En effet à cette heure il est logique que ces rares habitants soient encore chez eux, trop âgés pour encore songer à profiter des bienfaits d'une vie au plein air. Un air pur et non pollué, bien différent de celui des grandes villes qui étouffent sous les gaz d'échappement. C'est sans chercher sa route malgré les travaux qui encombrent certaines voies que Tobias se dirige lentement hors des limites de ce que les gens du coin ont parfois l'audace de nommer centre-ville. Ici il n'y a rien, ou alors si peu de choses que durant cette période de l'année, la moins touristique qui soit, la plus grande attraction demeure le jour de messe. La voiture de Jude s'insère sur une petite route qui bientôt ne sera plus faite de goudron et se transformera en simple chemin de terre. Alice dort enfin. Agacée pendant la première heure de leur périple par ce qui fut vécu comme un réveil trop matinal, la petite fille a pleuré, grogné avant de finalement se laisser emporter dans les bras de Morphée, son biberon encore bien serré entre ses petites mains crispées.

Le môme du coin qui à présent a bien grandit esquive une poule qui s'est égarée sur la voie. Puis freine lorsque devant lui s'impose le large portail de métal qui tient lieu de rempart protégeant cette maison qui a vu ses années tendres contre le reste du monde. Le tueur martyrise l'avertisseur sonore puis enfin coupe le contact avant de faire sauter sa ceinture de sécurité pour parvenir à s'extirper hors de l'automobile de sa nièce.

Bataillant avec le portail pour forcer ce dernier à rester aussi ouvert que possible, l'homme en noir sourit lorsqu'une voix familière se fait entendre. Son regard se détache des vieilles attaches de métal rouillé, glissant sur une canne assortie à une paire de jambes qui avec le temps se font arquées.

-Mon grand ta tenue de banquier va pas rester propre longtemps. Les poules vont se fendre la poire une fois que tes jolies chaussures vernies seront couvertes de crottes.

La voix de cet homme qui fut pour lui un exemple tonne dans les airs. Avec le temps et sous le poids des ravages causés par ce dernier Lal a perdu un peu de cette grandeur qui le caractérisait toujours lorsque l'on demandait à ses nombreux marmots de décrire celui qui était l'homme de la maison. L'ancien boucher est à présent presque sourd et se plaît à se couper du monde en usant d'une simple pression du doigt apposée sur le bon bouton. Il a également perdu quelques centimètres, mais du haut de ses 80 ans cet homme n'est pas moins impressionnant qu'il ne l'était à 40.

Même s'il est un assassin qui se complaît à se songer imperméable à toute forme de terreur, le professeur se souvient que ces grandes mains de boucher qui appartiennent à son père savent certes donner caresses affectueuses, mais également fessées claquantes. S'il craint encore un jugement, c'est celui de l'homme qui peine à se tenir droit devant lui. Tobias demeure muet tout en dardant son père d'un regard sombre dans lequel point une lueur née d'un sentiment étrange qui doit être de l'admiration.

-Bonjour papa. J'ai encore des vêtements ici.
-Oui, il paraît oui... Les brûlis démarrent mal par ce temps.

Lawrence Rapier tire tandis que son fils pousse le portail pour le mener sur la voie de la docilité. Le métal hurle son marthyr lorsqu'il accroche contre les cailloux qui ornent le sol. C'est sans un mot de plus que Tobias achève de rentrer la voiture dans la cour de la demeure familiale. Il s'affaire à décharger les valises tandis que son ainé mire cette petite fille qui lui est encore inconnue à travers la vitre qui les sépare tout deux. C'est finalement sans demander la moindre permission qu'il ouvre la portière pour sourire à une Alice toujours endormie.

Tobias déplie la poussette, agile dans cette démonstration d'une gestuelle qu'il maîtrise à présent à la perfection. Puis enfin il casse sa carcasse en deux pour prendre son trésor tout contre son torse. Sa princesse se meut dans son sommeil, grognant pour la forme avant de se mettre à baver avec délice sur le manteau noir en cachemire de son père.

-C'est une drôle de gamine. Toute blonde comme un épi d'blé. On dirait un petit ange alors qu'elle doit faire plus de bêtises que son père au même âge.

Tobias se fend d'un clin d'œil qu'il destine à son papa, sans doute plus complice des vices de son fils qu'il ne l'admettra jamais. Il est le seul dans cette famille qui semble avoir une idée de ce qu'a pu être la vie du veuf depuis le décès de Maryssa et de Charles. Certes il serait présomptueux de croire que Jasmine ait pu ne rien voir des bizarreries qui font le quotidien de son petit frère, mais la tatoueuse conserve pour l'instant le silence sur le sujet. C'est une bonne chose car la discrétion de Jasmine la garde en vie tant que cette dernière ne cherche pas à savoir ce qui peut être un des loisirs favoris de son cadet lorsque vient le samedi soir.

Les deux hommes et la poussette entrent dans la maison. La décoration avec ces photos lourdes de souvenirs encadrées au mur, l'odeur de lavande qui se mêle à celle du thé et du pain grillé trop beurré : Rien n'a changé et ce même après toutes ces années. Tobias laisse sa fille toujours confortablement installée dans son écrin pour bébé aux bons soins de son grand père pour aller récupérer les valises et le lit parapluie. Quand il revient son père a déjà eu le temps d'aller chercher une bouteille et deux verres à liqueur verts dont le kitch tranche avec la nappe moderne issue d'un des temples du géant suédois qui couvre la table.

-Ta mère est allée chercher du pain.
-Mais... Elle m'a demandé de le faire.
-Oui je sais bien. Elle voulait t'éviter une tournée dans le village. J'ignore ce que tu as été raconter au pasteur mais ce vieux fou l'était pas encore assez pour que tu puisses passer aux aveux avec lui. T'es aussi attendu que le diable dans le coin. Tu as de la chance que tout le monde sache qu'il est devenu maboul !

Tobias grimace, incapable de trouver quoi que ce soit à redire dans un pareil instant. L'homme de lettres n'a jamais été de ceux qui savent trouver le bon mot et ce en toutes circonstances. En silence, il se penche au dessus de la poussette, portant sa fille contre lui avant d'aller rejoindre le patriarche de la famille Rapier. La bouteille qu'il tient toujours entre ses doigts ruinés par l'arthrose n'inspire rien de bon à celui qui subit encore les dérives de son addiction personnelle à l'éthylique.

-Donne moi ton verre.

Le tueur obtempère, ses prunelles d'onyx rivées sur les dépôts qui s'agitent dans la bouteille. Son père remplit les deux verres, en glissant un dans la main de son fils sans ce soucier des craintes que ce dernier éprouve à la vue de ce breuvage douteux.

-C'est de la prune. Elle râpe un peu le gosier mais on sent bien le goût. J'crois que Georges s'en sert comme désinfectant.

Les deux hommes, fringants gaillards ou presque, trinquent. L'alcool brûle tout sur son passage, Tobias tousse tandis que son père sort un vieux paquet de Dunhill froissé du fond d'une de ses poches.

-Si maman te demande, je fume plus.






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MessageSujet: Re: Tueur des villes, tueur des champs   Tueur des villes, tueur des champs - Page 2 EmptyJeu 27 Jan 2022 - 21:07

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Giovanni ne sourit plus. Il a d’abord déchanté en réalisant que j’avais l’esprit aussi sobre que si je m’en étais tenu à de l’eau plate. Lui, par contre… Même s’il a bu la moitié de ce qu’il m’a servi et en tenant compte de sa résistance anglaise à l’alcool, ses pensées ne sont plus assez affûtées pour l’échange qui se déroule.

Il imaginait un business presque unilatéral : il me vend son alcool de contrebande à prix d’ami et en échange, je facilite les rentrées sur le territoire américain pour les personnes de son Organizzazione qui ont besoin de prendre le large. Mais l’affaire que l’on m’a demandé de négocier se montre plus complexe et certainement pas dans un rapport de force qui plaît à Giovanni. Il s’emporte quand j’ai terminé d’exposer tous les points que je suis venu traiter.

- Je reste maître chez moi !
- Sans aucun doute.
- Et j’entends mener mes exports comme je l’entends !
- Hélas, même le 10 Downing Street demande à Washington la permission d’aller pisser.
- Je ne vous permets pas !
- Je ne faisais que souligner un rapport de force.
- Est-ce une menace ?
- Je reprends sous mon escarcelle tout votre import d’alcool vers l’Amérique du Nord, Canada compris.
- Vous n’avez pas encore ces prérogatives ! Et les Irlandais ne traitent qu’avec des Irlandais.

- Quand ils auront soif, ils traiteront avec celui qui vend de quoi l’étancher, leur soif. Donc, avant de me parler de « chez vous », voyez donc plus grand. Soit je fais mes affaires avec vous, soit malgré vous.

(…)

L’odeur dans la distillerie est agréable. J’avais déjà visité une telle usine, mais rien de comparable à cette entreprise séculaire. J’avais laissé Giovanni ruminer sa frustration et au travail que je lui avais confié et me lançais dans la tournée des whiskies de qualité.

Le distillateur m’explique les subtilités de la forme de ses alambics, et pourquoi il en possède de forme et de tailles différentes. Je m’initie à la fabrication de ce précieux breuvage avec un passionné impressionné par la qualité de détection de mon palais. Parfois, je participais aux jeux entre Jerry et Will, quand mon barman servait du whisky en aveugle.

Le chauffeur gracieusement prêté par Giovanni me laisse à l’aéroport de Londres Gatwick. Deux heures plus tard, je pose les pieds à Édimbourg. L’air est glacial et venteux. J’ai dû laisser mon arme à Londres. Je n’aime pas me sentir nu sans la présence rassurante de mon holster contre mon flanc. Le réceptionniste de l’hôtel que j’ai réservé m’assure que les antiques murs qui l’abritent ont vu différents drames à des époques reculées et que parfois quelques fantômes errent dans les couloirs. Tout ce qui erre dans cet hôtel est les courants d’air. Après un repas dans un Fish and chips, je termine la soirée dans un pub. Dépaysement garanti. Mon accent amuse, ma descente surprend. Quand je me couche, je règle le réveil sur huit heures, la journée s’annonce chargée.

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Tobias Rapier

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MessageSujet: Re: Tueur des villes, tueur des champs   Tueur des villes, tueur des champs - Page 2 EmptyVen 4 Fév 2022 - 11:27



Tueur des villes, tueur des champs
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Une heure, peut être plus, c'est là le temps dont les deux hommes ont disposé avant qu'une tornade ne fasse son apparition dans la maison. Si le père de Tobias est un homme calme et de nature discrète, ce n'est pas le cas de sa mère qui n'a pas songé à dissimuler sa joie lorsque son fils est apparu dans son champ de vision. Entre deux exclamations de joie et d'étouffantes étreintes le chasseur a peiné à prononcer le moindre mot sans qu'il ne soit coupé dans son élan par celle qui dans ses souvenirs a toujours fait la pluie et le beau de temps dans cette maison.

-Bonjour mon bébé. Comme je suis heureuse que tu ais accepté de revenir nous voir. Deux ans sans donner de nouvelles c'était bien trop long.

Celui qui est devenu un bien grand bébé sourit, déposant un doux baiser sur le front de sa mère avant de murmurer.

-Maman, j'ai appelé régulièrement. Tu n'étais pas sans nouvelles de ma part...
-Un gentil garçon serait revenu pour les vacances d'été. C'est ce que font les enfants bien élevés !

Lal se moque gentiment de son fils sans jamais songer à lui porter secours pour l'extirper des bras de sa mère. Tobias se contente d'attendre que ces effusions prennent fin, se mord la langue pour ne pas faire mention de son âge et de la date proche de son anniversaire. À bientôt 45 ans il peine à se voir comme un jeune enfant. C'est par respect envers ses parents qu'il se force à garder le silence, qu'il se plie au jeu de ses retrouvailles chaleureuses qui ne sont pas pour lui déplaire. Depuis seize ans il ne vient que rarement retrouver le confort de cette maison qui a vu son enfance. Une époque lointaine et bénie par l'insouciance. Dans un geste tendre il caresse le dos de sa mère pour apaiser cette dernière. Son père le gratifie d'un clin d'œil avant de porter une main à l'appareil qui lui permet d'entendre ce qui se dit dans cette maison ou encore de se couper du monde.

-Lawrence Rapier si tu éteins tes oreilles ça va barder !

Margareth a comme toutes les mères des yeux derrière la tête. Tobias rit sincèrement, d'un éclat rauque qui fait froncer les sourcils de son père. Cela fait des années que ses parents ne l'ont pas entendu rire de la vie et de ses surprises.

-Ton bébé t'as ramené un autre bébé. Tu devrais t'en occuper et laisser ton mari vieillir en paix.

Lawrence n'a nul besoin d'en dire plus. Margareth met immédiatement fin à l'étreinte qu'elle offrait toujours à son fils, se dirige vers la poussette pour mieux exprimer son désarroi en constatant l'absence de sa nouvelle petite fille. Nez pincé et regard figé dans l'expectative, la matriarche ouvre la bouche pour quémander la présence de la petite Alice. Alice qui termine en cet instant sa nuit dans la chambre de son père. Une pièce qui n'a pas prit une ride en trente ans. Après la disparition de son fils Margareth a fait de ce lieu un sanctuaire dédié à la mémoire de son dernier né. Les murs y sont couverts de vieilles affiches de films et de concerts. Dans un des recoins de cette petite pièce repose la chaîne hifi que le chasseur avait reçue pour le jour de ses quinze ans. Tobias pourrait même affirmer sans craindre de se fourvoyer que dans sa penderie dorment encore ses vieux uniformes d'écoliers.

-Alice est en train de dormir maman.
-Où ?
-Dans ma chambre mais... Maman laisse la dormir !

La femme de la maison presse le pas en direction des escaliers s'en prendre la peine de répondre à son fils qui lui demande de ne pas réveiller la petite blonde. Alice aime certes jouer les réveils-matin et ce à n'importe quelle heure de la nuit, mais elle n'apprécie que très peu de souffrir de ce traitement qu'elle impose régulièrement à son père.

[...]

Margareth bougonne en cuisine tout en jetant diverses choses dans une marmite. C'est là une belle démonstration de la logique de cette femme qui juge que les ragoûts sont bons quand on y met de bonnes choses. Sans forcément réfléchir à un possible mariage des saveurs. C'est ce qui rend la cuisine de cette maison tant exquise qu'expérimentale. Tobias met la table tandis que son père s'endort devant un des programmes télévisés qu'il affectionne. Sourd comme un pot Lal se laisse vieillir. Il est arrivé à cet âge où l'on attend la mort tout en sachant que nos belles années sont déjà vécues. La porte de l'entrée s'ouvre sur le pasteur. En tout cas c'est ce que croit Tobias avant qu'il n'aperçoive une femme charmante aux longs cheveux blonds cendrés noués en natte lâche. Béat le professeur ne dissimule rien de sa surprise, se rendant à peine compte de l'arrivée chaloupée du pasteur qui suit la femme.

C'est en serrant les dents qu'il marmonne sa surprise à l'intention de sa mère.

-L'auxiliaire de vie de cette vieille pie, c'était prévu au programme ?
-Tobie sois gentil. C'est sa nièce pas son auxiliaire. Il les fait toutes fuir. Tu ne te souviens pas d'Annabelle ? Vous étiez amis tout les deux.

Le chasseur hausse un sourcil circonspect à l'entente de cette affirmation. Il ne se souvient pas avoir entretenu une quelconque amitié durant ses jeunes années. Et cette Annabelle n'habite aucun de ses souvenirs. Sa mère ne perd pas de temps avant de le pousser vers la jeune femme et son oncle. Si l'homme n'a rien oublié du vieillard qui procédait à l'office lorsqu'il était tout jeune enfant et que sa mère tirait sa marmaille dissipée au temple, il ne garde que peu de bons souvenirs de cet homme qui est pourtant un des amis de longue date de son père. C'est pour ne pas s'attirer les foudres de sa mère qu'il se dirige vers les invités. Il tend une main sur laquelle le regard du pasteur se fige avant que ce dernier ne la dénigre. Un refus qui pousse un rictus à faire son apparition sur les traits du chasseur.

-Bonjour.

Le pasteur serre les dents pour ne laisser aucune politesse lui échapper. Son regard plus jaune que verdâtre glisse sur l'assassin. C'est celle qui se nomme Annabelle qui met fin à cet instant gênant.

-Bonjour Tobias. C'est fou ce que tu as grandit !

L'homme de lettres esquive une accolade inconvenante avant de questionner celle qui doit avoir à peu près son âge.

-Il paraît que nous étions amis.
-Je n'aurais pas dit ça. Disons que tu as signé la carte que les autres enfants avaient refusé de toucher lorsque j'ai eu l'appendicite. Tu y avais noté quelque chose à propos de mes oreilles décollées et ma passion pour les serre-têtes.

Cette anecdote parvient à faire renaître une scène peu commune dans l'esprit du chasseur. Un poing serré aux phalanges blanchies par la fureur fonçant sur son nez. Il grimace lorsque le film de cette sinistre rencontre se rejoue dans le grand cinématographe de ses souvenirs.

-Navrée d'avoir cogné ton bec ce jour là.
-Navré d'avoir mentionné de manière indélébile ta ressemblance avec Dumbo. Tu es devenue jolie, comme quoi les faire recoller était une bonne idée.

Le repas ne tarde pas avant de débuter et ce par un long apéritif. Alice fait pousser de "Oh" et des "Ah" admiratifs à ceux qui en font la rencontre. Sociable la petite fille passe de bras en bras avant de se stopper dans ceux de son grand père qui peine à dissimuler un sourire béat. De nombreux enfants ont connu la chaleur ainsi que la tendresse parfois approximative des bras de l'ancien boucher. Les verres se remplissent pour se vider tout aussi vite. L'esprit rendu guilleret par le whisky Tobias amorce la discussion avec sa voisine. Fraîchement divorcée Annabelle partage la garde de ses enfants les plus jeunes avec son ex-mari. Personne autour de cette table conviviale n'a l'audace de mentionner Charles ou encore Maryssa. Le professeur espère qu'il en sera de même pour les prochains jours. En boudant les fêtes familiales de toutes sortes pendant plus de quinze ans, il a donné à sa famille le sentiment qu'il était un moineau aisément effarouchable.

Suivent des entrées à base de pâte feuilletée, puis enfin un gargantuesque ragoût d'agneau. L'esprit émoussé par l'alcool, Tobias réagit à peine lorsqu'une se ses mains rencontre celles de sa voisine. Il sourit, ose parfois un trait d'humour pas toujours bien placé. Annabelle n'était peut-être pas son amie mais sa présence est agréable. Entre le dessert et le fromage, les deux jeunes adultes quittent l'assemblée pour s'embrumer les poumons à l'ombre du poulailler. Les fumées se mêlent, celle provenant de la roulée d'Annabelle trahissant le côté récréatif de ce qu'elle peut contenir. Le joint passe de mains en mains. La nièce du pasteur pouffe en pointant son comparse du doigt.

-Je t'aurais cru plus conventionnel.
-Une erreur commise par de nombreuses personnes.

Annabelle le questionne alors sur sa vie en Californie. Tobias mentionne les étudiants turbulents, les lycéens qui l'étaient plus encore. Sa vie est assez banale finalement si l'on exclut ses quelques dérapages qui colorent son quotidien d'un alléchant carmin. Le tueur qu'il était et qu'il est encore certains soirs est contre toutes attentes parvenu à se payer sa part de normalité.

-Ta mère m'a dit que tu avait été faire un tour chez les fous. Mais ceci n'explique pas ce qui est arrivé à tes mains ni les folies que tu as contées à mon oncle. Ce vieux sénile en a perdu la tête.
-J'enseigne la littérature, je sais comment donner du corps à une histoire. Et puis j'ai toujours eu un goût prononcé pour l'horreur. Ton oncle est bon public.

Le silence s'installe. La demie douzaine de poules des parents de Tobias caquète à leurs pieds. Mais cela n'empêche en rien l'anglais de tout saisir du murmure de sa comparse. La bouche maquillée avec soin d'Annabelle chuchote un troublant secret près de son oreille. Une désarmante confidence qui provoque un léger loupé de la pompe à sang du chasseur.

-Heureusement pour toi, la flic que je suis a plus de jugeote que lui.

La bouche provocatrice se fait douce caresse lorsqu'elle se dépose à la commissure des lèvres de celui qui vient de perdre quelques centimètres sous le poids de cette révélation.







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MessageSujet: Re: Tueur des villes, tueur des champs   Tueur des villes, tueur des champs - Page 2 EmptyJeu 10 Fév 2022 - 23:24

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La campagne écossaise sait me séduire par son austérité. Je ne pourrais pas vivre ici : trop de vent, trop de degrés absents sur le thermomètre et trop de ce crachin qui n’est pas une pluie, mais qui s’arrange pour vous tremper d’une gangue glacée des pieds à la tête.

Mon carnet de commandes s’allonge, comme mes connaissances de cet alcool mythique autant que mystique sur ce territoire où l’on croit dur comme fer aux fantômes. Je joue les candides auprès des distilleurs, les bluffe quand vient la séance de dégustation. Mon acuité gustative m’apporte le respect de ces hommes souvent très chauvins, mais aussi passionnés et acharnés de leur métier.

La suite de mon voyage commence par semer le chewing-gum que Giovanni m’a collé aux basques. Je paume mon suiveur dans un train en direction d’Inverness. Je me suis installé en prenant mes aises en première classe. L’homme de main n’a eu que le temps de s’acheter un billet en seconde classe et grimper dans le train peu avant le départ. Je laisse à ma place un imper et une sacoche vide et descends du wagon juste avant le départ. L’homme pensera que je suis à la voiture-bar, ou planqué aux toilettes pour fumer. Cela me laisse le temps de prendre le train pour Manchester. Un homme m’y attend. Une branche rivale de celle de Giovanni. Pour m’éviter des ennuis ultérieurs, il est important que l’on ne sache pas que j’ouvre des affaires de ce côté-là aussi.

(…)

Retour à Londres en avion. Je retrouve mon précédent hôtel. Dernière journée consacrée aux affaires. Demain, je retrouve Tobias dans son fief. La réunion de travail se passe dans un salon privé de l’hôtel. Je n’ai pas pu récupérer l’arme prêtée pour mon séjour ici. Avoir semé leur homme leur a déplu. Enfin, Giovanni ne me le dit pas clairement, puisqu’il n’était pas censé me surveiller de près.

Il a eu le temps de vérifier les raisons de mon aplomb dans nos négociations : le cordon ombilical qui le lie à Palerme. L’île de nos racines a plus d’intérêts aux States qu’au Royaume-Uni. Giovanni ne peut donc pas réclamer la marge insolente qu’il pensait gagner sur le dos de l'organizzazione.

Je prétexte une migraine tenace pour échapper à la lourde ambiance d’un repas. Par crédibilité, je demande à ce que l’on me monte un plateau-repas dans ma chambre. Londres sans Tobias et moins amusante. Je passe ma soirée à échanger avec Andy.

(…)

J’ai pris le premier rond-point à l’endroit. Enfin à l’envers pour les Anglais. J’ai entré l’adresse envoyée par mio amico sur le GPS. Une fois sorti de Londres, conduire à gauche est moins stressant. La campagne anglaise défile avec ses maisons de briques étroites. Tout est serré, étriqué. La pluie se remet à tomber. Il n’y a pas de vent et la voiture de location est confortable. Je me trompe de route, dépasse Amberley sans m’en rendre compte. Demi-tour. Je manque de m’embourber dans un chemin de terre. Le GPS est paumé, il pointe dans un champ. Où est le centre-ville de cette bourgade ? Je demande mon chemin à une femme.

- Rapier ? Père ou fils ?
- Père.

Je n’étais pas si loin. Je me gare devant un portail qui n’a rien d’automatique. Je cherche une sonnette, hésite à klaxonner et me résous à téléphoner à Tobias.

- Je suis devant le portail.



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MessageSujet: Re: Tueur des villes, tueur des champs   Tueur des villes, tueur des champs - Page 2 EmptyMar 15 Fév 2022 - 19:21



Tueur des villes, tueur des champs
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Il n'aura fallu qu'une poignée de secondes au britannique pour retrouver sa contenance après la révélation faite par cette femme qu'il trouvait sympathique avant qu'elle ne dévoile être porteuse de ce qui semble être le pire des défauts. En tout cas selon les critères d'un homme qui n'a semé rien d'autre que la mort et l'horreur durant quinze années de sa vie. Lorsqu'Annabelle s'en est allée pour raccompagner chez lui son oncle sénile, Tobias ne parvenait plus à sourire comme un enfant béat d'admiration au moindre trait d'humour proposé par la blonde. Fort heureusement pour lui et sa tranquillité ce comportement versatile n'a su faire naître le doute chez ses parents. On le sait étrange et ce depuis ses plus jeunes années. Plus pratique encore, on le juge glacial et ce à juste titre depuis la mort de sa femme et de son fils.

Le reste de cette première journée à Amberley se passe rapidement sans que Tobias ne trouve le temps de s'ennuyer. Il aide sa mère, vaquant de chambre en chambre pour préparer des lits frais pour le reste de sa fratrie. Tobias s'empresse de rejoindre le confort de sa couche avant que la nuit ne soit entièrement tombée, épuisé par cette journée lourde de retrouvailles et celle du lendemain qui il le devine le sera tout autant. Alice s'endort contre le torse chaud de son papa, dénigrant une fois de plus le lit de bois qui a été installé à son attention dans la chambre de Tobias. Un lit qui fut celui de son père. C'est sans doute ainsi que se prennent les mauvaises habitudes mais cette proximité constante plaît à l'anglais. En gardant sa princesse près de lui, il s'assure que personne ne viendra la lui dérober.

[...]

Son vieux réveil n'affiche pas plus de sept heures lorsqu'une main cogne contre le battant de bois de sa porte. Alice remue, s'éveille tandis que son père tente de grappiller quelques minutes de sommeil supplémentaires. C'est un doigt se glissant dans une de ses narines qui achève de le réveiller. L'air hagard l'anglais se redresse avant de froncer les sourcils en reconnaissant les murs envahis par des invitations à la fête de sa chambre. Il relâche la pression sur le corps de sa fille, soupire tandis que cette dernière exclame sa joie.

-Papa debout !

La porte s'ouvre sur sa mère. Celle-ci affiche une humeur que le professeur juge immédiatement comme étant trop bonne pour être tolérable alors que le coq lui même n'a pas encore eu le courage de chanter pour annoncer son éveil.

-Bonjour. Il est l'heure de se réveiller. Le petit déjeuner est sur la table et je ne ferais pas de second service.
-Maman je suis en vacances.
-Et moi à la retraite. Ce n'est pas une raison pour rester au fond du lit.

Margareth est déjà habillée, coiffée et Tobias pense même discerner un peu de rouge sur les lèvres de sa mère. La maîtresse de maison se saisit de sa petite fille qui lui tend les bras. Le chasseur s'allonge à nouveau, ferme un œil pour voir si on lui donnera la permission de retourner se faire cajoler par le doux Morphée. Loupé. Sa mère est déjà en train d'ouvrir les épais doubles rideaux. Elle lui tapote un des pieds avec vigueur.

-Allez. Debout mon chéri.

[...]

La journée passe, lentement. Comme si dans ce lieu la course du temps était ralentie. L'arrivée de Georges et Lauren est bruyante tant le bruit des moteurs de leurs motos est dur à ignorer. Ils arrachent ainsi le chasseur à la partie de Scrabble qu'il menait contre sa mère. Lui épargnant ce qui aurait été sa troisième défaite d'affilée. Le naturel désarmant de son ainé ne lui permet pas d'échapper à une accolade dans les règles de l'art. Enserré par les bras musculeux et tatoués de son frère, Tobias se contente de tapoter le dos de ce dernier avec retenue. Georges déjà au fait des difficultés sociales de son frère ne lui en tient pas rigueur. Plus timide sa belle-sœur se contente de glisser ses lèvres sur une de ses pommettes.

-On est heureux de te voir ici Tobie.  
-C'est un plaisir partagé.

Il lui paraît soudainement un peu fou d'être revenu pointer le bout de son nez à une réunion de famille après les avoir fuit depuis le massacre qui lui a arraché les siens. Visiblement le mot est passé et on évite tout les sujets qui pourraient imposer un malaise durant ces festivités. Georges ne cherche en rien à dissimuler cette joie que lui procure ces retrouvailles. Une de ses mains claque vivement dans le dos de Tobias qui est persuadé de sentir ses poumons vibrer sous le choc.

-Alors elle est où cette nièce que tu nous as emmené ? Ta vilaine trogne on la connaît déjà, tu te doutes bien qu'on est surtout venus pour voir sa petite bouille.
-Papa l'a prise pour aller voir les poules.

Lawrence Rapier malgré son naturel peu démonstratif ne loupe pas une occasion de passer du temps avec la jeune Alice. Il a avoué durant le repas du midi qu'il n'était pas certain d'avoir longuement la possibilité de connaître cette enfant avant que l'heure de son trépas ne soit arrivée. Tobias a su lire entre les lignes de ces reproches peu dissimulés. Il ne compte pas revenir ici plus souvent qu'il ne le faisait auparavant. D'une certaine manière il prive donc ses parents de sa présence et de celle de leur petite fille par la même occasion. Son père est arrivé à un stade de sa vie où il ne s'enquiert plus de vexer ses proches par ses propos parfois désarmants, voir même cruels. Tobias ne peut juger cette franchise à toute épreuve, étant lui même coupable d'un manque de tact semblable.  

Lauren quitte l'intérieur de la maison, un sac cadeau en papier parme à la main. Alice n'a besoin de rien mais le professeur se garde bien de le préciser de crainte de s'attirer les foudres de son unique belle-sœur. Il préfère s'inquiéter d'un autre présent. Dès que Margareth change de pièce pour répondre au téléphone qui sonne Tobias questionne son frère.

-Tu as eu le devis pour le toit ?
-Oui, oui. Manque plus que ta signature et tes coordonnées bancaires. Si tu veux dépenser de l'argent pour un autre cadeau d'anniversaire, le mien approche. J'ai repéré un side-car mais Laulau veut pas que je flambe nos économies dedans. J'aime bien les cadeaux tu sais.
-Oui je sais.
-T'es OK ?
-Non.

Un poing lui bourre l'épaule. Georges rit, Tobias ne met guère de temps à l'imiter.

[...]

Un appel qui leur annonce que l'on est en train de chercher leur demeure dans le village suffit à mettre la puce à l'oreille de tout les habitants de la maison. Quand quelques minutes plus tard, une voiture se stoppe devant le portail de fer, Lauren part regarder à la fenêtre pour voir s'il s'agit bien de l'ami de son beau-frère.

-Je comprends pas pourquoi il ne klaxonne pas.
-Il doit chercher le bouton d'ouverture automatique du portail.
-Tobie ne soit pas moqueur.

Un téléphone vibre, celui du professeur. Il est prit de vitesse par sa mère qui déverrouille l'engin pour accepter l'appel.

-Bonjour mon chéri. Je t'envoie les garçons.

Les regards de Tobias et de Georges se croisent durant un bref instant avant qu'ils ne sortent comme un seul homme. Jovial, l'ainé agite une main amicale destinée au citadin resté dans sa voiture de location tandis que son cadet s'échine à forcer le portail à s'ouvrir. Dans un long grincement douloureux ils coincent les deux pans de l'ancêtre de fer rouillé à l'aide de briques. Laissant le passage libre pour l'automobile et son conducteur. Georges en profite pour s'allumer une cigarette qu'il a précédemment dérobée dans le paquet de son frère, à moins que ce ne soit dans celui de leur père. Dans cette famille les hommes mariés mentent à leurs femmes au sujet de leur tabagisme. Alessandro sort de la voiture, peu inquiet à la vue des poules curieuses qui viennent faire la rencontre de ces nouvelles mains qu'elles espèrent nourricières.

-Bonjour. Tu as trouvé facilement ?

La réponse en demie-teinte d'Alessandro annonce que le GPS a eu bien du mal à situer la maison qui a vu l'enfance du chasseur. Il glisse une cigarette entre ses lèvres, l'embrase avant d'en tendre une à son ami. Tobias reste silencieux, en tout cas jusqu'au moment où lui parviennent des sons qui lui annonce que les seuls témoins de leur conversation seront les poules. Georges est en train de se faire enguirlander par sa femme qui vient de le surprendre la clope au bec.

-Annabelle, la volaille d'hier, ma mère l'a invitée pour le souper. Je crois qu'elle espère la transformer en bru idéale. Mais je ne suis pas désespéré au point de vouloir aller fourrer une poule. Si elle devient gênante je m'en occuperais, mais pour l'instant elle ne me semble pas plus futée que les habitantes du poulailler. Elle me trouve gentil et un peu fou. La jouer finement m'éviterais de confirmer la sale réputation que j'ai dans les parages. Évitons les manières de gangsters.




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Alessandro Amaro

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MessageSujet: Re: Tueur des villes, tueur des champs   Tueur des villes, tueur des champs - Page 2 EmptySam 26 Fév 2022 - 17:08

clickAlessandro & Tobias
xxx
« Assassino della città,
assassino della campagna. »
Téléphone collé à l’oreille, j’entends ce qu’il se dit dans la maisonnée. Je réprime un sourire. Je pressens que mon séjour ici va s’apparenter à la Commedia del Arte. Quand ça décroche enfin, c’est une voix féminine qui me répond.

- Bonjour mon chéri. Je t'envoie les garçons.
- Grazie, mamma.

Familiarité contre familiarité. La madre de Tobias glousse, je raccroche quand je l’aperçois accompagné d’un homme qui, sans être son sosie, lui ressemble énormément. Même tarin, même couleur d’yeux, mais pas du tout la même expression. Tobias dégagerait-il cette même bonhomie, si sa famille n’avait pas péri de la plus ignoble des manières ? Je passe le portail grinçant et me gare derrière la voiture de mio amico. Je sors, accueilli par une armée de gallinacés curieuse.

- Bonjour. Tu as trouvé facilement ?
- Le GPS n’est pas à jour. La maison de tes parents n’est qu’un vulgaire champ pour lui. J’ai demandé.

La sigaretta de Tobias me donne envie de m’en griller une. J’ai le temps d’escamoter ma clope fraîchement sortie de mon paquet quand le fratello de Tobias se mange une gueulante de la part de sa donna. Monsieur ne semble pas avoir le droit de fumer. Je suis Tobias qui se rapproche du poulailler pour l’allumer en paix et tirer deux longues bouffées avec un réel plaisir. Je sens que ce bonheur sera difficile à réitérer.

- Annabelle, la volaille d'hier, ma mère l'a invitée pour le souper. Je crois qu'elle espère la transformer en bru idéale. Mais je ne suis pas désespéré au point de vouloir aller fourrer une poule. Si elle devient gênante, je m'en occuperais, mais pour l'instant elle ne me semble pas plus futée que les habitantes du poulailler. Elle me trouve gentil et un peu fou. La jouer finement m'éviterait de confirmer la sale réputation que j'ai dans les parages. Évitons les manières de gangsters.
- J’avais prévu cette pause, dis-je avec un clin d’œil.

J’écarte les bras, pour montrer ma dégaine : un jean surmonté d’une chemise et d’un pull acheté à Édimbourg. Deux vêtements qui se montreront bien trop chauds à Beacon Hills. Nos mégots rejoignent ceux des hommes de la famille dans une vieille boîte de conserve posée en hauteur et que j’ai repérée à l’odeur.

Je laisse Tobias me précéder dans la maison. J’entre après m’être consciencieusement décrotté les semelles sur le paillasson. Sitôt à l’intérieur, je deviens le centre d’attraction.

- Bonjour. Je suis Alessandro Amaro. C’est bien aimable de votre part de m’accueillir chez vous. Oups ! J’allais oublier ! Je retourne à ma voiture et me saisis des présents achetés à Londres et Édimbourg et retourne à l’intérieur.

Les adultes n’ont pas bougé. Je tends la composition florale à la maîtresse de maison et une boîte contenant un vieux whisky à Lawrence. Le bouquet vaut autant que la bouteille qui est un excellent cru.

- J’espère, Signora Margareth, que vous appréciez les camélias.

Ma main libérée des fleurs que j’ai posée sur la table, car la gerbe est lourde, je me saisis de la main droite de Margareth pour un baisemain galant, agrémenté d’un clin d’œil. Mon forfait accompli, je me tourne vers le mari et lui offre une boîte en bois.

- J’ai fait la tournée des distilleries pour le compte de mon bar et aussi mon plaisir personnel. Ce triple malt m’a séduit.

Les cadeaux sont saisis avec des remerciements contenus. Margareth a légèrement rosi, Lawrence ne semble pas s’en formaliser quand il découvre l’étiquette de la bouteille de whisky. Georges m’offre une accolade, tandis que sua moglie me tend sa main, un air espiègle dans le regard. Je m’exécute avec la bénédiction du mari.

- C'est un enchantement de vous rencontrer, dolce signora.
- Dro !
- Come sta la pupilla dei miei occhi ?
- Ho dormito nella scuola materna di papà e ho dato da mangia ai polli.
- MangiaRE ai polli.
- Ho dato da mangiare ai polli.
- Perfeziona il mio cuore.

- Cette enfant parle italien ? questionne Margareth.
- Oui et mieux que l’Américain au grand dam de Tobias.

J’ai soulevé Alice qui s’accroche à mon cou, bien décidée à ne plus quitter mes bras. Tobias soupire à côté. Je lui réponds en haussant les sourcils. J’ai bien compris qu’ici, c’est un régime matriarcat. Et le meilleur moyen d’amadouer ces dames est encore de les enjôler.

La troupe s’installe dans le salon. Lawrence range sa bouteille loin de toute intention de la partager, et se saisit d’un panel de verre dans un buffet. Margareth reprend ses esprits et distribue ordres et tâches à la maisonnée. Je suis le seul avec Alice à ne rien avoir à faire, sinon d’attendre qu’on me serve alcool et grignotage.

- Tu avais dit qu’il ne t’en restait plus ! s’offusque Georges au sortir d’une bouteille presque vide dans la main de son padre.
- Il n’y en a plus pour toi ! C’est pour Alessandro.

Curieux, je demande à voir l’étiquette de la bouteille.

- Ce n’est pas ce qui est marqué.
- Papa a « gagné » un petit tonneau de… commença Georges.
- Chut ! N’en dis pas plus. Je suis curieux de voir si Alessandro trouve quel type de whisky c'est. Vous m’avez bien dit que vous étiez amateur.
- Effectivement. Je connais les principales distilleries de votre pays, celle d’Irlande également. Et quelques marques marginales, mais réputées.
- C’est très difficile de reconnaître en aveugle, surtout que ce fond de bouteille, ben c’est justement un fond, insiste Georges. Puis il a évolué dans un tonneau pas toujours correctement entreposé.
- Il suffit, Georges !
- Ali goûter !
- Non, il mio cuore. Georges ? Si je trouve, vous m’offrez un second verre et si je perds, je vous fais livrer une seconde bouteille de cet alcool.
- Tenu !
- Nous sommes d’accord que je vous donne la composition, le mode de distillation et l’âge. Mais pas la maison si celle-ci n’est pas célèbre.

- Cela va de soi.

Tout le monde est servi. La maison s’est encombrée de meuble après le départ des enfants. Lauren est assise sur les genoux de Georges, Lawrence dans SON fauteuil, Margareth bouge a en donner le tournis, Tobias est raide sur le fauteuil jumeau de son padre. J’occupe le canapé à côté de Georges et son épouse, Alice sur les genoux.

La discussion saute du coq à l’âne. Alice finit par descendre de mes genoux. Je lui ai fait sentir mon verre. Ca la convaincu qu’elle ne voulait pas goûter. Lawrence savoure son propre verre et me lance de temps à autre quelques regards pour voir si je patauge ou non à trouver ce qu’il m’a servi. Au parfum et à la première gorgée, j’ai trouvé la méthode de distillation. Le point facile de ce pari amical. Tobia se marre dans sa barbe, persuadé que son padre va perdre. Je prends mon temps. Il y a des fragrances contradictoires dans mon verre. Quelque chose de cassé dans le goût. Je souris à Lawrence, le regard malicieux.

- Premier constat : ce whisky a gelé. C’est étonnant pour ce pays, car faut descendre en dessous de -25 ° pour y arriver.
- Tu vois ! Je te l’avais dit, Pa’ ! À vouloir trop le planquer à notre vue, je parie que tu l’as caché dans le vieux congélo de la remise !
- Qu’est que tu racontes !
- Lawrence ! Tu dois te montrer fairplay avec Alessandro !
- OK, OK ! J’ai peut-être remis en marche le congélateur en oubliant le tonneau dedans.

Le sacrilège semble mettre d’accord la maisonnée.

- Mais vous ne m’avez pas donné la méthode, la composition ni l’âge, renâcle Lawrence.
- C’est un scotch whisky, un single malt tourbé. Dix ans d’âge.
- C’est exact, s’exclame Lawrence !
- Je pousse mon audace à affirmer que c’est un Talisker de l’île de Skye.
- Je vous dois un autre verre !


Je n'ai pas de mérite, car j'en ai acheté il y a deux jours à peine. Mais ça, je me garde bien de le dire à Lawrence.

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Tobias Rapier

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MessageSujet: Re: Tueur des villes, tueur des champs   Tueur des villes, tueur des champs - Page 2 EmptyLun 7 Mar 2022 - 17:35



Tueur des villes, tueur des champs
Feat : Alessandro

Tobias demeure septique tandis que son ami dévoile devant son regard blasé ses nouveaux atours. Il doute que les habits parviennent à faire le moine dans cette situation. Ses parents ne sont pas sots, certes Margareth refuse de voir le tueur qu'est devenu son fils mais c'est là son instinct maternel qui préfère nier l'évidence alors que Lawrence semble tout savoir des travers de son dernier né. Le père du professeur ignore tout du nombre ou encore de la méthode mais il a des soupçons. Il connaît son garçon, bien assez pour se douter que les mains de ce dernier ont été caressées à maintes reprises par la moiteur du sang ces dernières années. Les mégots terminent écrasés et fourrés dans une vieille conserve rangée à l'abri des regards curieux, Tobias s'empresse de retrouver le confort de la demeure familiale, son ami sur les talons.

-Papa, maman je vous présente Alessandro. Un ami cher à mon cœur et le parrain d'Alice.

Alessandro prend le relais, se présente tout en étant bien conscient d'être la nouvelle attraction de cette maison. Puis bien vite l'ami du professeur prend la fuite, prétextant l'existence de présents oubliés dans sa voiture. Tout les regards se tournent alors vers Tobias qui tente de demeurer aussi impassible qu'à son habitude et ce même lorsque sa mère le prend à parti.

-Ton ami a l'air gentil Tobie. Et très bien élevé.

Tobias n'a guère le temps de rétorquer à sa mère qu'ils ne sont plus des enfants, qu'à leur âge la vie est aussi bonne éducatrice que celle qui les a bercé durant leur tendre enfance. Alessandro comme Tobias savent agir en tenant compte des convenances, plier pour plaire à leur prochain lorsque la situation l'exige. Le monde est un cruel panier de crabes qui demande parfois à ce que l'on force l'apparition d'un sourire sur nos traits usés et ce même lorsque le cœur ou l'envie n'y sont pas. Le tueur se contente de sourire à sa mère, discret il se met de côté tandis que le museau de son ami se pointe à nouveau dans le salon de la famille Rapier. Le charme autant que le cinéma à l'italienne ne tardent pas avant de faire leur petit effet. Les femmes ne cachent rien de leur ravissement tandis que les hommes parviennent sans mal à dissimuler leur enthousiasme. Bouquet et bouteille que Tobias devine onéreux sont distribués. Margareth ordonne à son plus jeune fils de mettre les fleurs dans de l'eau, Lawrence se contente quant à lui de planquer sa bouteille loin des mains chapardeuses. Il est certain que cette offrande faite au patriarche ne sera jamais soumise à la moindre loi du partage.

Enchantée Alice retrouve les bras de son parrain, étonnant sa grand-mère par sa maîtrise d'une langue qui n'est pas celle dans laquelle une petite américaine lambda devrait baigner à un si jeune âge. Là où Eleonor semblait plus critique que septique, Margareth se suffit à sourire. Une expression certes courtoise mais également fanée par la gêne. Toutefois l'ancienne institutrice se garde bien de donner son avis sur la manière qu'a son fils d'éduquer la petite Alice.

-Oui et mieux que l’Américain au grand dam de Tobias.
-Je ne grogne pas, j'approuve donc silencieusement. Je crains simplement que cette langue serve principalement à lui transmettre des sottises.

Dans cette maison les femmes font la loi et ce depuis aussi longtemps que le chasseur ne puisse s'en souvenir. Jamais il n'a vu sa mère se laisser déborder par les caprices de ses enfants, des gamins qui malgré les apparences n'ont pas été toujours aussi sages qu'elle l'aurait souhaité. Une bande de joyeux marmots qui ont su devenir des adultes équilibrés. Tobias est le seul à avoir dévié de ce chemin qu'on lui avait toujours désigné comme étant le bon, poussé par une cruelle destinée à sombrer et s'offrir tout entier au doux appel de la vengeance et du sang. Margareth ordonne à sa progéniture qui bien vite se plie à sa désirs.

Tobias découpe du fromage sans goût mais doué d'une couleur chimique, le pose dans une assiette avant de vider un paquet de crackers dans une autre. Georges manque de bousculer son cadet, des verres entre les mains. Le tout parvient à arriver sur la table basse et ce sans aucune casse. George exclame sa surprise, à moins que ce ne soit du mécontentement, lorsque leur père sort une bouteille dans laquelle ne réside plus qu'un fond d'un liquide inconnu. Alessandro est le seul qui semble avoir le droit de goûter ce breuvage que Lal conserve comme s'il était un trésor. La discussion reprend puis s'emballe autour de ce mystère. Alessandro et Lawrence passent un pacte et chacun délaisse la tâche qui lui était attribué pour s'installer dans le salon et assister au spectacle. Tobias prend place sur le fauteuil jumeau à celui de son père, George sert de trône à Lauren tandis qu'Alice exprime sa joie d'avoir retrouvé son parrain.

Tobias s'enferme dans son mutisme, se plaît à sourire en sachant que son ami va tout découvrir de cet alcool mystérieux. Le silence devient total, à peine entaché par les gesticulations bruyantes de la maîtresse de maison. Alice change de bras, tout les regards se posent sur Alessandro dans l'attente du verdict de ce dernier. La première affirmation de ce dernier arrache un rire tant nerveux que moqueur à Margareth.

-Premier constat : ce whisky a gelé. C’est étonnant pour ce pays, car faut descendre en dessous de -25 ° pour y arriver.
-Joli mystère papa. Tu as été congeler du whisky. Et du bon de surcroit !

Lawrence fixe son dernier né de son regard le plus noir avant de nier, pour bien vite justifier ce qui touche au sacrilège lorsqu'on le met face à l'évidence. Le rire de Lauren se joint à celui de sa belle mère, Alice prend elle aussi la voie l'hilarité, ravie d'imiter les adultes. Tobias se passe une main sur le front pour cacher son propre amusement face à ce qui ressemble à une mauvaise farce. Cela ne suffit toutefois pas à dissimuler les spasmes hilares qui agitent le reste de sa grande carcasse. Digne malgré tout, Lawrence s'avoue bon perdant. Il sert un nouveau verre à Alessandro, esquive la main de son plus jeune fils lorsque ce dernier tente de s'emparer de la bouteille.

-Ôte donc tes vilaines mains de ma bouteille ! Les moqueurs n'ont le droit qu'à de la prune.  

L'idée de renouveler cette dégustation difficile n'est pas pour plaire à Tobias qui ne cherche as à dissimuler à quel point cette injustice le chagrine. Du côté de Georges c'est le même son de cloche qui résonne, de manière plus virulente encore.

-Oh non tu as fais boire cette chose à Tobie...
-C'est un ivrogne de goût ! J'ai cru qu'il apprécierait.
-Et bien non... À croire que les ivrognes ne sont plus aussi fiables qu'ils ne l'étaient pas le passé. Tu ne devrais pas boire cette chose papa.

Le regard noir de Lawrence passe sur ses deux garnements, Lauren s'échappe en direction de la cuisine avant que la discussion ne gagne en hauteur. Georges profite de cette occasion pour attraper sa nièce, la prend entre ses bras avant de pointer son père du doigt pour le désigner comme étant un vilain personnage. De son côté Alessandro déguste son second verre, visiblement bienheureux de ne pas avoir à goûter cet alcool maison dont on vante les méfaits. C'est Margareth qui met un point final au débat en posant une bouteille de whisky, au coût abordable cette fois, sur la table basse.

-Ce sera celle-ci ou rien. Annabelle vient manger ce soir, je ne veux personne de saoul avant le dessert.

L'information est assimilée et attire à elle promesses de sagesse et de bon comportement. Les méthodes de Margareth sont certes douces mais pas moins vicieuses. Ni ses fils, ni même son mari ne sont partants pour être réveillés demain matin avant que le soleil ne songe à se lever. La cacophonie produite par le vieil aspirateur fait de lui le plus douteux des réveils-matin. Georges remplit puis distribue les verres avant de questionner le premier qui sera en capacité de lui répondre.

-Qui est Annabelle ?
-L'amie de Tobie.
-Connaissance.
-Elle est jolie ?

La main de Lauren claque le crâne presque chauve de Georges.

-Très jolie. Elle a de l'esprit et Tobie a rit avec elle hier midi.

Tobias sent ses joues s'échauffer, l'envie lui prend de rétorquer à sa mère qu'il est désormais peu intéressé par les charmes de la gente féminine. Une affirmation qui serait mensongère car sur ce plan comme sur beaucoup d'autres le professeur ne sait où il se situe et ne s'en soucie pas. Il a toutefois bien d'autres arguments pour refuser de se soumettre au petit manège qu'a monté sa mère de toutes pièces. Le métier d'Annabelle, le fait qu'ils ne vivent pas sur le même continent ou encore cet attachement qu'il éprouve au quotidien pour son statut de célibataire.

-Maman je suis bien seul avec la petite. Lewis me surveille à distance, Alessandro a un double des clefs de mon appartement, Jasmine ne vit pas loin et j'ai Jude qui va venir pendant un mois. Le célibat est agréable. Et en cas de besoin il existe des boîtes de nuit remplies de beaux éphèbes aisément impressionnables. J'attend qu'Alessandro se marie et ait des enfants. Je serais leur oncle Fétide.


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MessageSujet: Re: Tueur des villes, tueur des champs   Tueur des villes, tueur des champs - Page 2 EmptyLun 14 Mar 2022 - 21:22

clickAlessandro & Tobias
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« Assassino della città,
assassino della campagna. »
Je m’amuse de la chamaillerie qui éclot entre padre e figli au sujet du précieux et rare nectar et d’une autre bouteille. De l’eau-de-vie que je devine plus alcool à brûler que breuvage. L’alcoolisme de mio amico est mentionné sans compassion. C’est vrai que je n’ai pas été tendre avec mon propre fratelo. J’ai même tenté de le descendre.

Les vacheries semblent être une coutume dans cette maison si j’en crois les répliques de chacun. Margareth clôt le débat en posant sur la table une bouteille de whisky d’une marque commerciale connue.

- Ce sera celle-ci ou rien. Annabelle vient manger ce soir, je ne veux personne de saoul avant le dessert.

La flic ! Des démangeaisons pointent sous ma peau. Je ne l’espère pas trop futée pour son bien. Un nouveau sketch se joue devant moi, Tobias en éternel dindon de la farce.

- Qui est Annabelle ? demande Georges.
-L'amie de Tobie.
-Connaissance.
-Elle est jolie ?
-Très jolie. Elle a de l'esprit et Tobie a ri avec elle hier midi.

J’évite de croiser le regard de mio amico et peine à réprimer un fou rire. J’arrive cependant à rester neutre pour ne pas incommoder encore plus Tobias qui patauge déjà bien assez avec ces questions indiscrètes.

- Maman je suis bien seul avec la petite. Lewis me surveille à distance, Alessandro a un double des clefs de mon appartement, Jasmine ne vit pas loin et j'ai Jude qui va venir pendant un mois. Le célibat est agréable. Et en cas de besoin il existe des boîtes de nuit remplies de beaux éphèbes aisément impressionnables. J'attends qu'Alessandro se marie et ait des enfants. Je serais leur oncle Fétide.

Margareth marque une pause. Si les autres ne semblent pas avoir relevé le genre des personnes avec qui il affirme vouloir se divertir, sa mère doute que cela ne soit qu’une raillerie. Une mère connaît son enfant. Raillerie, il y a, certes. Tobias ne fréquente pas les boîtes de nuit, mais avant qu’une femelle ne gagne sa couche, il devra faire le deuil de Marysa. Et ça, ce n’est pas prêt d’arriver. D’ailleurs, je me demande s’il n’a pas viré sa cuti avec l’impression de ne pas tromper da défunte femme en s’envoyant en l’air avec des hommes. Cela me fait penser, qu’il faut que nous mettions la main sur un certain coyote.

- Comment vous êtes-vous rencontré ? Demande Margareth. Vous avez dû vivre quelque chose de spécial pour que Tobie vous fasse à ce point confiance.
- Il a eu la chance de tomber sur mon bar en premier en arrivant à Beacon Hills. La qualité de ce que je sers l’a rendu fidèle.

Pieux mensonge. Tobias a mis du temps avant d’apprécier ce que je mettais dans son verre. C’est un ivrogne que j’ai rencontré. Un tueur que j’ai su reconnaître. Entre vilains, on se comprend. Je suis sauvé temporairement par l’arrivée d’une nouvelle Rapier. Amanda et son mari, un certain Edward. Le couple ne respire pas la joie de vivre. La poignée de main molle d’Edward me le fait ranger dans la catégorie des perdants. Margareth s’attache aux présentations. Les verres sont à nouveau remplis par la maîtresse de maison. Elle qui craignait l’ivresse de sa famille avant l’arrivée de la flic me laisse penser qu’à l’instar de Tobias, la famille tient bien l’alcool. Je décide de laisser mon verre plein, mimant d’y goûter en plonger seulement les lèvres dedans. C’est un peu un sacrilège de boire ce whisky de supermarché après celui offert par Lawrence.

Alice en a assez de passer de bras en bras, comprenant qu’elle sera toujours sollicitée même dans les bras de son padre, elle se réfugie sur mes genoux, son loup en peluche dans une main, le pouce dans la bouche.

Les femmes sonnent le moment de mettre la table. Georges et Edward tirent les rallonges de la table, je m’isole dans un angle du salon pour n’encombrer personne. Alice dort contre moi sourde à l’agitation et aux éclats de voix avec cette particularité d’accent qui démarque tant Tobias à Beacon Hills. La sonnette annonce l’arrivée de la police. Je lance un regard à mio amico. Pas besoin de mots pour nous comprendre : on se passerait bien de cette intrusion.


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MessageSujet: Re: Tueur des villes, tueur des champs   Tueur des villes, tueur des champs - Page 2 EmptySam 19 Mar 2022 - 12:15



Tueur des villes, tueur des champs
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Margareth ne parle plus, se contenant d'observer son fils plus longtemps qu'il n'est nécessaire de le faire après la tirade de ce dernier vantant les mérites du célibat. Tobias sait sans avoir besoin de l'entendre dire à voix haute que sa sexualité est un sujet tabou malgré le fait que ses parents aient l'esprit ouvert. Sans doute s'attendaient-ils à ce que leur fils fasse un coming-out digne de ce nom, une discussion mémorable dans laquelle il aurait annoncé sa sortie du placard. Un placard dans lequel il est certain de ne jamais être entré. Il est plus aisé pour le professeur de fréquenter des hommes et cela sans attendre un lendemain. Sa femme n'est plus et son alliance est cependant toujours à son annulaire. Le jour où le tueur osera retirer cet anneau sera aussi celui où il envisagera de laisser dans sa vie la place à une autre femme. Il aime encore Maryssa, d'un amour qui peine à se faner après toutes ses années. Si dans les faits il sait qu'elle n'est plus et que jamais il ne la retrouvera, il aime toujours cette femme qui fut la première et qui sera sans aucun doute la dernière qui aura su faire battre son cœur.

Sa mère rebondit sans difficulté, ne laissant plus rien paraître de son trouble. Margareth s'intéresse à l'ami de son fils, questionne ce dernier au sujet de leur relation. Alessandro offre une réponse vague et faussée car la vérité n'a rien d'acceptable dans cette famille où les bonnes mœurs et leur respect ont une importance capitale. La porte s'ouvre sur Amanda et Edward qui semble ne pas se sentir à son aise dans la demeure de ses beaux-parents. Si Amanda offre une étreinte chaleureuse à son petit frère, le comportement de son époux est quant à lui teinté de discrétion. Le comptable offre une main tremblante et moite à son beau frère qu'il n'a pas vu depuis seize ans, Tobias se contente de l'esquiver tout en affichant un sourire carnassier à celui qui cause bien du soucis à sa sœur. Bien sûr toutes les familles ont leurs secrets et chez les Rapier on sait comme ailleurs jouer à faire semblant lorsque le moment est venu de parodier la mélodie du bonheur mais Georges s'est permit de mentionner à Tobias que le mariage de la plus jeune de leurs sœurs prenait l'eau depuis déjà quelques années.

Margareth fait les présentations, Alice est dérobée à Tobias tandis que les verres sont une fois de plus remplis par celle qui vient d'annoncer qu'elle ne voulait pas que son foyer soit celui de l'ivresse. Le whisky manque de délicatesse, brûlant sans satisfaire le palais de celui qui a apprit à chercher autre chose que l'oubli dans ces flacons bas de gamme. Certes cet alcool dont le seul but est d'enivrer l'esprit est bien meilleur que la prune confectionnée par le père de Tobias et les amis de ce dernier, mais ce n'est pas là que se trouve le plaisir du professeur.    

Alice ronchonne avant de trouver refuge dans des bras rassurants qui sont bien moins prompts à la laisser s'évader en terre inconnue que ceux de Tobias. La petite blonde tête son pouce, son italien en peluche fermement tenu par le museau dans l'autre main. Doucement les perles azur se ferment tandis que l'enfant se laisse emporter par Morphée. Alice est habituée à une vie calme, plongée dans une routine qu'affectionne son père. En moins d'une semaine elle aura prit l'avion, découvert nombre de nouvelles choses et rencontré des gens qui jugent qu'il est normal qu'ils puissent la prendre dans leurs bras. En temps normal Tobias ne laisserait pas toutes ces choses se produire mais il n'ose tenir tête à sa mère qui fut durant des années chagrinée par son absence.

Margareth passe derrière le plus jeune de ses fils, glisse une main dans les cheveux de ce dernier pour les ébouriffer. Un geste affectueux que le professeur ne cherche pas à fuir. Il hausse simplement un sourcil circonspect lorsque sa mère annonce une part du programme pour le lendemain.

-Je devrais te couper tout ça. Ils recommencent à boucler.
-Maman, tu sais qu'il y a des coiffeurs en Californie.
-Avoir de l'argent n'est pas une raison valable pour le gaspiller.

La caresse s'achève après s'être attardée dans la nuque de celui qui peine à ravaler son sourire bienheureux. Margareth ordonne, annonce que bientôt il sera l'heure de passer à table. Georges et Edward tirent les rallonges tandis que Lauren fait tinter les couverts dans le fond du tiroir qui leur est dévoué. Tobias se lève lorsque sa mère lui fait comprendre qu'il dérange. Le chasseur se met lui aussi en mouvement et part mettre des friands à la viande dans le four. La sonnette se fait entendre. Personne n'est attendu à une heure si tardive si ce n'est Annabelle dont il aurait été plus aimable qu'elle oublie cette invitation. Tobias se dresse, cherche le regard de son ami réfugié dans un coin du salon, Alice endormie tout contre son torse. Cette visite n'est pas pour leur plaire et même si le professeur se sait capable de donner le change durant quelques heures il aurait aimé ne pas avoir à fréquenter la police de si près. Surtout dans cette demeure, sa maison.

C'est Georges qui file ouvrir à leur invitée, un large sourire égaillant les traits de l'ainé des Rapier lorsque la belle blonde apparaît dans l'encadrement de la porte. Georges se présente après avoir salué la flic, puis tâte le terrain pour voir si cette dernière n'aurait pas quelques informations croustillantes à lui offrir au sujet de son jeune frère. L'aubergiste est un homme chaleureux et taquin. Un bon vivant dont le comportement tranche avec celui de Tobias. Pourtant les deux hommes se ressemblent. Grands, armés d'une paire de billes onyx en guise de prunelles, bruns ainsi que dotés d'une large carrure d'épaules. Si l'on fait exceptions des rides d'expressions plus marquées de Georges et de cette peau bigarrée par l'encre que laissent apparaître les manches courtes de son t-shirt, on pourrait aisément confondre les deux hommes.

Margareth offre une bise claquante à la jolie blonde avant de lui tendre un verre d'alcool. Annabelle fait le tour des gens déjà présents pour s'annoncer avant de se stopper devant Tobias. Ce dernier lui tend la main en simple réponse à cette bouche en cul de poule qui était déjà prête à l'embrasser sur la joue, ou autre part.

-Bonsoir Tobie.

L'anglais serre les dents pour ne pas rétorquer à Annabelle que l'usage de ce sobriquet est uniquement réservé à ceux qui lui sont proches. Bien plus qu'une flic qui n'est rien de plus qu'une vague connaissance remontant à son enfance ne pourra jamais l'être. Alessandro évite ce moment délicat qu'est celui où il aurait dû se présenter à son tour à la policière, sauvé par une couche puante produite par Alice.

Le minuteur du four sonne, tout le monde passe à table dans un grand capharnaüm. Tobias est tiré par son père qui l'invite à prendre place près de lui, épargnant ainsi à son plus jeune fils une trop grande proximité avec leur invitée. Annabelle se retrouve alors coincée entre Lauren et Edward, tandis que Margareth s'exclame sans prendre le temps de tourner sept fois sa langue dans sa bouche.

-Tobias tu aurais dû t'installer près de ton amie. Eddie lève toi pour lui laisser ta place.

Edward grogne, remue pour obéir avant de se figer lorsqu'il est stoppé dans son élan par son beau-père.

-Mon fiston reste près de moi. Alessandro va se mettre de l'autre côté.

Annabelle n'est donc pas l'amie de Tobias aux yeux du père de ce dernier. Riant dans sa barbe le chasseur se sert avant de passer le plat de friands à son voisin. On mange en silence avant de complimenter la cuisine de la maîtresse de maison sans se douter que ce qu'elle met dans leurs assiettes vient du rayon surgelé du Tesco le plus proche. Le vin délie les langues et quand vient le moment de passer au plat principal le bout du nez de Lauren est rougit par cet abus d'épicurisme. Pompette la jolie blonde s'amuse de son état.

-Heureusement qu'on dort ici ce soir, j'aurais jamais su reprendre la moto.

Georges rit, grassement. Il est lui aussi en train d'abuser des bonnes choses même si sa carrure le protège encore des méfaits de l'alcool. Du haut de son mètre cinquante-trois Lauren est toujours la première à rouler sous la table. Certaines choses ne changent donc jamais.

-Alessandro, Tobie t'a préparé la chambre de Jasmine. Tu vas voir, elle est petite mais très bien décorée.
-Jaz a dessiné sur les murs. Des fleurs, des femmes à poils et quelques chibres qu'elle a voulu faire passer pour des falaises pour pas se faire arracher la tête par maman. C'est très fin comme style.

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MessageSujet: Re: Tueur des villes, tueur des champs   Tueur des villes, tueur des champs - Page 2 EmptyMar 29 Mar 2022 - 23:30

clickAlessandro & Tobias
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« Assassino della città,
assassino della campagna. »
J’observe la police s’immiscer dans la maison. La Regina Madre est aux anges, manque plus qu’un membre du clergé et un élu local et elle sera au septième ciel. Si elle savait qu’elle a un assassin et un membre de la pègre sous son toit…

C’est un guet-apens. La manière dont cette Annabelle a de se couler vers mio amico, je ne serai pas surpris qu’elle espère des suites à cette rencontre. Je me mords la joue pour ne pas rire quand Tobias ignore son museau tendu au profit d’une main courtoise, mais si impersonnelle. Le cœur de la poulette tambourine un rythme anarchique, même l’odeur qu’elle dégage en dit long sur son état de femelle qui pavane devant un mâle. Elle ne sait pas que la seule femme qui peut émouvoir Tobias est Alice. La Regina Madre arrivant en deuxième position.

-Bonsoir Tobie.

Là, c’est le cœur de mio amico qui s’emballe, d’agacement. Je me frotte le bas du visage de ma main de libre pour cacher mon hilarité. Le sérieux me revient vite, quand la police me darde un regard curieux. Ma couverture légale étant un patron de bar venu en Grande-Bretagne chercher de nouveaux fournisseurs. En partie vrai, en partie faux. Je ne fais que joindre l’utile à l’agréable. Mon bar n’est pas d’une importance telle pour justifier un tel déplacement.

Jamais, je n’ai autant béni les mines puantes de ma filleule. Je fuis la pièce et embarque le sac à langer qui traîne à l’entrée. Je ne laisse pas les femmes de la maison me suivre. De toute façon, le drame shakespearien qui anime la maisonnée occupe toutes les attentions. Alice n’est pas mécontente de cet intermède de calme. Je lui fredonne le Parrain de Nino Rota pendant que je m’active à emprisonner sa couche salle dans un sac étanche.

Quand je reviens dans la salle à manger, c’est un peu le bazar. Tobias semble bienheureux que son père souhaite l’avoir près de lui, je reste le dernier debout avec la Regina Madre qui n’en manque pas une et demande à son beau-fils d’échanger sa place pour émulsionner une relation qui n’a aucune chance en casant Tobias près de la fliquette.

C’était sans compter sur le padre. Lawrence se montre avisé et averti. Le danger pourrait plus venir de lui que la dinde venue sans son uniforme. Un danger sous contrôle s’il tient à la liberté de son fils. Avec soulagement je prends place à ses côtés. Je mange mon friand tout en parlant des prix des whiskys avec Lal. La nourriture est industrielle. Ce n’est pas plus mal dans ce pays où la notion de cuisiner n’est pas commune au reste du monde. Alice est coincée entre son père et son grand-père sur une chaise haute, un vestige familial.

La tablée est joyeuse, Lauren est bien vite rattrapée par l’alcool ingurgité, elle a l’ivresse joyeuse et son entrain est communicatif. Georges tient mieux le choc, cette copie plus âgée de mio amico est un homme de festin e n’hésite pas à se resservir du ragoût d’agneau. La viande vient d’un producteur local, mais une indiscrétion d’Amanda trahit la cuisinière, en laissant comprendre que la Regina Madre n’a rien épluché sinon le sachet de légumes congelés. Malgré cela, la viande est bonne.

-Alessandro, Tobie t'a préparé la chambre de Jasmine. Tu vas voir, elle est petite, mais très bien décorée.
-Jaz a dessiné sur les murs. Des fleurs, des femmes à poils et quelques chibres qu'elle a voulu faire passer pour des falaises pour pas se faire arracher la tête par maman. C'est très fin comme style.
- Je connais son style, sa boutique n’est pas si loin de mon bar. Puis c’est l’une de mes clientes les plus fidèles, après Tobias, bien sûre.

Annabelle picore, joue avec sa nourriture avec le bout de sa fourchette. La froideur de Tobias l’a vexée. Elle semble ruminer. Elle profite que Lawrence se lève pour chercher une nouvelle bouteille de vin pour m’interpeller en prenant garde de ne pas tourner le regard vers mio amico.

- Vous êtes italien, Alessandro ?
- De cœur seulement, je suis de nationalité américaine. J’appartiens à la quatrième génération des migrants du début du siècle dernier.
- Vous êtes gérant que d’un bar ?
- Je loue quelques appartements pour arrondir mes fins de mois.
- Vous êtes célibataire ?


Elle commence à me gonfler

- C’est un interrogatoire, Lieutenant ?
- Sergent. Non, pardon si je me sus montrée indiscrète.
- J’ai une compagne capable de m’arracher les yeux et le cœur si je regarde ailleurs.


Les femmes débarrassent la table, sauf Lauren, bien incapable de se lever. Le dessert se trouve être de la tarte aux pommes, elle aussi venue d’un des tiroirs du congélateur et réchauffé dix minutes au four. Margareth propose du thé, je fais mon chieur en demandant si elle n’a pas du café. Elle ne s’en formalise pas et accède à ma requête.

Lauren somnole dans le fauteuil, les femmes sont dans la cuisine à empiler et désempiler les assettes. Reste à Table Lawrence, George, Edward, Tobias et moi. Alice dort dans la chambre de Tobias depuis que le plat principal a été retiré de la table. Lal a ressorti son whisky bon marché. En invité modèle, je ne fais pas la fine bouche, et puis ce n’est pas comme si cela allait me coller la migraine. Cette famille tient bien l’alcool. Les cadavres de bouteille s’alignent dans un coin près de la porte en attendant d’aller dans la poubelle adéquate. Tous alcools confondus, on n’en est à une bouteille par personne sachant que Margareth et Annabelle sont restées très raisonnable.

La conversation vire sur la politique, le Premier ministre, la chambre des Lords. J’écoute leurs avis sans me prononcer. Je ne connais pas assez le pays pour émettre une opinion pertinente. Les femmes reviennent avec de l’eau chaude, des boules à thé et mon café assez clair pour que je voie le fond de la tasse en porcelaine aux délicats motifs bleus. Annabelle s’installe à côté de moi, là où a mangé Margareth. Une manière d’attirer le regard de Tobias de l’autre côté de la table ?

La soirée traîne, Amanda sort un antique backgammon. Lauren est trop saoule pour jouer, c’est Georges. Pas e chance pour elle, j’ai horreur qu’on regarde ma façon de jouer, je les garde en main en pli compact et en soulevant à peine les cartes que l’on me distribue avant de les ranger dans ma main. Tobias soupire, il sait qu’il ne peut pas bluffer avec un loup. Il ne peut jouer que s’il a de bonnes cartes. Georges et Lal ont de bonnes stratégies, mais je sais quand ils bluffent. Je remporte deux tours avec un jeu relativement médiocre en main. Annabelle s’est lassée de ne rien voir de mes cartes. Elle se lève, contourne la table pour s’installer près de Tobias. Lal se redresse et sourit après avoir échangé trois cartes. Il donne l’allure d’un homme confiant, détenteur d’une combinaison gagnante. Je capte le regard interrogateur de mio amico. Je fais un non imperceptible de la tête : son père bluff. Je me permets cette aide, car j’ai bien saisi que Lawrence a l’habitude de gagner. Les jetons changent de main, Lal ne sourit plus.


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MessageSujet: Re: Tueur des villes, tueur des champs   Tueur des villes, tueur des champs - Page 2 EmptyMer 6 Avr 2022 - 12:38



Tueur des villes, tueur des champs
Feat : Alessandro

Le repas continue. Aussi bon que dans les souvenirs de Tobias même s'il lui semble que sa mère passait plus de temps en cuisine lorsqu'il était enfant. Seule la viande, sujet sensible dans cette famille, provient d'une source tout ce qu'il y a de plus locale puisque l'agneau a été élevé, puis tué par ses parents. Le père du professeur se lève pour aller chercher une énième bouteille de vin, Annabelle saute sur cette occasion pour porter son dévolu sur Alessandro. Vexée du peu d'attention que Tobias lui octroie. Il ignore ce que sa mère a bien pu dire à la flic, redoute les plans qui peuvent avoir été fomentés entre les deux femmes tout en sachant qu'il n'aura aucun mal à les mettre en déroute.

À défaut d'être aussi gentil que ne l'aimerait sa mère, il tachera de se montrer aussi poli que le lui permet cette étrange situation. Annabelle questionne sa nouvelle proie, trop pour que cela demeure courtois et agréable. Un tic tant nerveux qu'amusé agite les lèvres du chasseur lorsque son ami achève d'envoyer cette femme trop curieuse se mêler de ce qui la regarde. Ce n'est certainement pas très charmant et cela fait froncer les sourcils de celle qui s'affaire dans leur dos en mettant le dessert dans le four. Margareth conserve toutefois le silence, consciente qu'un mot de trop de sa part pourrait être malvenu. Finalement chez les Rapier personne n'est aussi gentil qu'il le paraît au premier abord, mais chacun sait se montrer courtois.

La tarte ne met que peu de temps avant d'être dévorée. Margareth s'agite, imitée par Amanda qui n'a pas eu besoin d'être conviée à se mettre à la tâche pour se lever de sa chaise et entreprendre de débarrasser la table. Thé et café font leur apparition tandis que la bouteille de whisky est remise sur la table. Le père de Tobias leur épargne la présence de celle contenant l'alcool de prune dont le chasseur conserve un mauvais souvenir. Ce dernier se lève puis disparaît de la pièce durant une poignée de minutes pour coucher sa petite princesse qui pique du nez sur sa chaise haute. Alice s'endort sans avoir eu le temps de réclamer que son père reste près d'elle. Habituellement ils font lit commun, Tobias ayant jeté au feu ses rares principes en matière d'éducation depuis que Wesley n'est plus de ce monde. Le libraire n'étant plus là Tobias se retrouve en roue libre, suivant des règles de vie qui lui sont propres, dictées par un bon sens qui part parfois à la dérive.

Doucement il se penche au dessus d'un berceau qui fut le sien. Il fait remonter la glissière de la fermeture éclair de la gigoteuse de sa fille, allume le chevet avant de retrouver sa famille, de sang et de cœur, ainsi que l'opportune que sa mère a jugé bon d'inviter.

La discussion est à la politique, Tobias n'y prête que peu d'attention. Il ne lit pas la presse, ne s'intéresse pas à ce genre de choses de manière générale. Il se contente d'arroser son thé de whisky, portant sa tasse à ses lèvres lorsque Amanda apporte un vieux jeu ennuyeux à table. Trop ivre pour jouer, Lauren ronfle, confortablement installée dans un des deux fauteuils du salon. Edward se fait la malle pour aller s'enfumer les poumons dehors, Amanda distribue les cartes tandis qu'Annabelle se colle à Alessandro. Si la puma était là cette femme aurait perdu son sourire et ses vilaines manières depuis bien longtemps. Tobias s'ennuie, George s'essaie à la tricherie et leur père râle après avoir vu la victoire lui passer sous le nez. Si son frère et son père jouent la carte du bluff, le professeur sait quant à lui que tout effort de ce style serait inutile avec son ami dans la partie. L'air blasé Tobias regarde ses cartes. Ni bonnes ni mauvaises.

Il se tend et cache son jeu lorsque l'opportuniste prend place près de lui. La volaille glousse, confondant dégoût et alchimie. La nausée prend le chasseur. Lawrence change des cartes, sourit. Peut être trop pour que cela soit justifié. Un échange de regard avec Alessandro permet à Tobias de savoir que son père bluffe. Le tueur caresse une carte du bout des doigts, demande à l'échanger après une brève et intime réflexion. Sa main jusque là acceptable devient soudainement implacable. Le chef de famille perd son sourire et ses jetons. Annabelle glousse, ravie. Ce qui rend la situation plus dérangeante que jouissive du point de vue de Tobias. Lal darde la flic d'un regard noir, Amanda prend les cartes prête à distribuer une fois de plus lorsqu'elle est stoppée dans sa manœuvre par Georges qui affiche un étrange sourire en regardant son petit frère. Sentant que son ainé attend de lui qu'il fasse déraper la situation, Tobias serre les dents pour se montrer moins prévisible. Le chasseur souffle puis persiffle lorsque sa connaissance d'enfance revient à la charge. Sa patience n'est plus.

-Il suffit.

Margareth lève la tête, regarde son fils qui se rebelle contre cette main qui se pose sur son épaule autant qu'après sa propriétaire. Annabelle joue les ingénues, cherchant tout de même une défense dans le regard de celle qu'elle imagine peut être déjà devenir sa belle-mère. La main baladeuse s'impose, Tobias se tend pour ne pas se montrer inconvenant. Les prochains dires de la flic mettent fin à la partie.

-Alors Tobie ?

Le cœur du professeur se fige, ses mâchoires se crispent. Georges hésite entre rire et panique quand leur mère décide de mettre définitivement les voiles.

-Est-ce qu'il y a une madame Rapier dans ta vie ?
-Oui.

La réponse fuse. Amanda blêmit, rapidement imitée par son mari et le reste des joueurs. La flic annonce sa déception par un long soupir avant d'être coupée par Lawrence.

-Mademoiselle Annabelle, le coeur de mon garçon est prit et a été emporté par Maryssa lorsqu'elle nous a été volée. Vous êtes dans la police et tout le monde connaît cette histoire. Un peu de tact et de dignité de votre part serait de bon goût.
-Elle est morte, il devrait penser à refaire sa vie.

Tobias peine à retenir cette colère qui tambourine à la porte de sa raison, son corps tout entier se tend et lorsque ses doigts se referment sur le poignet de la jeune femme ils n'ont rien de doux. Si la blonde s'imaginait que la voie était libre il n'en est rien. C'est Georges qui se lève, tirant sa chaise brusquement sans prononcer le moindre mot. Amanda prend le relais tandis que son ainé ouvre la porte pour inviter la nièce du pasteur à disparaître.

-Seize ans qu'on a pas vu Tobie et vous trouvez juste de l'agresser de cette façon. Vous êtes une arriviste en chaleur. Je pense que même maman regrette de vous avoir invitée.

La main de Georges se pose sur une des épaules de la flic, cette dernière envoie un regard plein de détresse à celui qui n'a pas accepté ses avances. Demain tout le village saura que la famille Rapier est composée de grossiers personnages. Leur réputation qu'ils n'avaient déjà pas bonne prend un nouveau coup.

Annabelle sort, sans avoir la politesse de se montrer silencieuse. La porte est verrouillée par Georges derrière cette dernière. Rapidement le sourire de l'aubergiste refait son apparition tandis que Lawrence se lève pour aller chercher sa nouvelle bouteille de whisky. Il remplit le verre de son fils, le sien puis celui de leur invité.

-Tu vois Alessandro, on est pas toujours aussi gentil que Maggie l'aimerait et ça l'arrange dans des cas comme celui-là. Faut pas jouer au con avec les histoires familiales, cette flic est une vilaine racoleuse.
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MessageSujet: Re: Tueur des villes, tueur des champs   Tueur des villes, tueur des champs - Page 2 EmptyMer 27 Avr 2022 - 19:55

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assassino della campagna. »
La famille Rapier a tout d’une troupe de théâtre, entre satire et comédie. Des caractères forts et marqués. Chacun son rôle, ses attributs qui en font une famille semblable à celles que j’ai côtoyées enfants. Ça mord au sarcasme saupoudré d’ironie. Ça aime avec mordant et emphase. Les actes s’enchaînaient à un rythme plaisant jusqu’à la fausse note, l’erreur de casting avec la flic. Annabelle pervertit la pièce en un vaudeville de troisième zone. Je crispe mes doigts sur mes jetons. L’inconsciente ne réalise pas qu’elle joue avec une grenade en agaçant mio amico ainsi. Sa limite est si vite atteinte. J’appréhende son geste violent quand il siffle son énervement.

- Il suffit.

L’impudente ne capte pas le signal, ou s’en moque. Elle cherche toutefois un assentiment chez la maîtresse de maison. Je ne connais pas assez Margareth pour savoir si elle pressent le danger.

- Alors Tobie ?

Je me tends à mesure que Tobias se crispe comme la corde d’un arc. Certes, Annabelle peut ne pas être au fait que son ancien ami d’enfance exècre les contacts physiques, pourtant il a été clair sur son souhait qu’elle cesse son manège de drague pathétique. Margareth fuit à la cuisine, comprenant sa fausse bonne idée d’inviter la pervenche. Embarrassée. Lâche. Elle perd de mon estime, une Mama italienne aurait chargé comme un taureau sur l’agitatrice.

- Est-ce qu'il y a une madame Rapier dans ta vie ?
- Oui.

La réponse fige la famille. Tous ont compris à qui Tobias fait référence : sa défunte femme. Sa vie amoureuse, tel que je la connais ne respire pas la stabilité. Je suspecte ses choix de partenaires masculins comme une façon de ne pas tromper la mémoire de sa femme. Là où d’autres choisiraient l’abstinence, le professeur bascule dans une bisexualité peut-être pas vraiment naturelle. Je ne suis même pas certain que ce soit le bon terme pour désigner sa sexualité. Il aura fait son deuil de Marysa le jour où je le verrai avec une femme pendue à son bras. La flic pousse l’audace de soupirer. Elle ne manque pas d’air, pas comme la cervelle dont elle semble être dépourvue. Lawrence vient à la rescousse de son cadet. Ses mots sont justes, le rappel à l’ordre limpide, mais l’autre grue insiste. Je lui prédis une vie courte. Aucun instinct de survie animale.

- Elle est morte, il devrait penser à refaire sa vie.

Je ne peux pas m’empêcher de claquer la langue sèchement. Cette dinde possède toutes les qualités pour devenir un ripou, si ce n’est déjà pas le cas. Sans cœur, égoïste, sans honneur. Avec satisfaction, je vois le clan Rapier faire bloc autour du plus jeune de la fratrie. Tobias était mitigé sur ce retour sur sa terre natale, mais quinze années d’absence n’ont pas effacé les liens du sang.

Georges ouvre la porte de manière éloquente, Amanda termine de mettre les points sur les i et les barres sur les t : la poule en chaleur est priée de débarrasser le plancher. Le gallinacé sort, rageur et vexé. La porte refermée, l’ambiance change du tout au tout.

- Tu vois Alessandro, on est pas toujours aussi gentil que Maggie l'aimerait et ça l'arrange dans des cas comme celui-là. Faut pas jouer au con avec les histoires familiales, cette flic est une vilaine racoleuse.
- La Famiglia est une valeur essentielle pour chaque homme, Lawrence. Une valeur qui se perd avec la vie moderne. Je suis heureux que Tobias possède un tel joyau.

Je fais un clin d’œil à mio amico. Il sait que ma situation familiale est particulière et compliquée. Pourtant, que ce soit le quartier modeste qui m’a vu grandir, ou la propriété château-fort de mon géniteur, pour moi Famille s’écrit avec un grand F.

Lawrence file à la cuisine rassurer sa femme en lui caressant le dos du plat de la main. Je l’entends lui murmurer de ne pas s’en faire. Que leur fils est un grand garçon. Pendant ce temps, Amanda s’occupe de conduire Lauren dans un lit, pendant que son mari se passionne pour son téléphone et un jeu d’arcade. Georges plie l’une des rallonges de la table pour libérer un peu d’espace. Margareth Râle depuis la cuisine de l’inutilité de l’action : demain il faudra la remettre pour le petit déjeuner. La tribu Rapier s’agite autour de nous, je prends la liberté de me saisir de la bouteille de whisky et de remplir le verre de Tobias et le mien. Et celui que Georges me tend après avoir remis la rallonge.

- Tu attires les comiques, mio amico, me moqué-je doucement avant de choquer mon verre contre le sien.

J’avale cul sec, l’alcool me brûle la gorge. Tout cela me renvoie face à un miroir. J’ai le sentiment d’être enfin casé. Mais j’ai connu des amours mouvementés, pas toujours sains et qui se sont rarement bien terminés. Je veux y croire avec Andy.

- Alessandro, je te montre ta chambre.
- Je vous suis.

J’attrape au passage ma valise restée dans le hall d’entrée et suis Margareth. Elle aurait pu seulement m’indiquer la porte, mais quand elle la referme après que nous soyons tous les deux entrés dans la chambre de Jaz, je comprends qu’elle veut me parler.

- Est-ce que Tobias va bien ?
- Il va bien, Margareth. Il n’aime simplement pas les emmerdeurs ou emmerdeuses, si vous m’excusez de l’expression.
- Il nous donne si peu de nouvelles…
- C’est dans son caractère. Je vois assure qu’il n’a rien contre sa famille. Alice lui apporte beaucoup aussi.
- Alessandro, puis-je vous demander un service ?
- Lequel ?
- Me donneriez-vous votre numéro de téléphone ? Je serais rassurée, si je pouvais avoir un contact aux US en plus de ma fille.
- Bien volontiers. Par contre, ne comptez pas sur moi pour cafter ce que Tobias n’a pas envie de partager.
- Je comprends. C’est par sécurité, je n’abuserai pas. Promis.


Margareth me laisse une fois nos numéros échangés. J’ouvre ma valise, sors un pyjama que j’ai emporté uniquement pour la maison Rapier, ne sachant pas comment je serais logé, et si je pouvais me permettre de dormir à poil. C’est la cohue à la salle de bain. Je colle ma brosse à dents dans la poche de ma chemise et sors avec mon paquet de sigaretta à la main avec l’intention d’en griller une le temps que l’agitation hygiénique se calme.

- Faire dodo avec Dro !

Je m’aplatis dans le couloir pour laisser passer Georges. De l’autre côté du mur, Tobias bataille avec Alice que l’agitation du coucher a réveillée. Je frappe à la porte de la chambre.

- Tobias ? C’est moi. La porte s’ouvre. Je viens faire un bisou à ma filleule.
- Dro ! Raccontare una storia!
- È troppo tardi, Principessa. Dammi un bacio.


Je me penche dans le berceau et embrasse Alice sur le front.

- Buona notte.

J’agite mon paquet de sigaretta devant Tobias et d’un signe de la tête, je lui fais comprendre que je vais m’en griller une avant de prendre mon tour à la salle de bain.

Dehors, je ne vois pas les étoiles. Le ciel est couvert. Je ne vais pas tarder, une bruine froide me repousse sous le porche. Tobias tarde, je crois qu’il est trop occupé à rendormir Alice. J’éteins ma sigaretta entre mes doigts quand j’entends la salle de bain se libérer. Les dents, une douche rapide et au lit.

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