[Event] "Crasse" Over - Phase V - maison Griffonnel | Pause & Repas

The Dread Doctor...

Maison des Griffonnels

Les élèves sont fourbus. Si je lis dans leur regard le soulagement évident de me revoir et de sortir enfin de la forêt interdite, j’y lis aussi de l’effroi. C’est un peu rude comme première journée à l’école. Adriann et moi les escortons jusqu’au manoir, rassurant les plus jeunes et questionnant les plus vieux. Arrivés au manoir, les Griffonnels se dispersent dans les étages sitôt mes règles de sécurité énoncée. Un aurore arrive avec deux élèves qu’il tient par le col. Un Griffonnel et un Serpenseur.

- Monsieur Dunbar, comment cela se fait-il que vous n’étiez pas avec les autres ? Et vous monsieur O’Brien, votre directeur vous a certainement dit de ne pas sortir de votre maison ! Le passage entre les deux maisons n’est pas encore sécurisé !

Je reçois en échange un air de chiot maltraité de la part des deux garous. Je leur demande de monter dans leur chambre obligeant O’Brien à rester là pour la nuit. Pas question qu’il prenne le risque de faire le chemin inverse. Avec mon patronus j’envoie un message à Severus lui disant qu’un de ses élèves est au manoir et que je le garde jusqu’au matin. Il peut aussi rassurer ses élèves, les Griffonels s’en sont sortis.


Le matin se lève blafard. C’est à peine si j’ai pu fermer un œil, le moindre bruit me paraissant suspect. Le petit déjeuner a été servi par les elfes de maison, mais tous les élèves ne sont pas encore descendus. Je ne vais pas faire de discipline aujourd’hui. J’ai bien fait de garder l’élève de Serpenseur. Il est visiblement ravi d’être là.

Alors que je déjeune en compagnie du corps professoral qui a été bien inutile mis à part ce chaleureux Adriann, un aurore vient nous donner des nouvelles. La menace semble être écartée. Ils n’ont pourtant pas réussi à arrêter les responsables de tout cela qui ont quitté la zone. Un rapport va être envoyé au ministère de la magie car les aurores se sont trouvés confrontés à une magie dont ils ignorent la source. Le calme est revenu dans le ciel au-dessus de Beaconlard. Notre interlocuteur nous prévient que plusieurs protections sont en train d’être mises en place et qu’une équipe restreinte de leur équipe restera dans les murs de l’école le temps de vérifier que tout danger est écarté. Une réunion d’information est prévue et nous sommes priés de rejoindre le Choixton où nous retrouverons les Serpenseur pour une information complète. D’après l’aurore, les cours vont pouvoir reprendre. La nouvelle semble ravir Adriann qui se morfondait de finalement servir à rien.

La gaité revient peu à peu, au fur et à mesure que les élèves descendent prendre leur petit déjeuner. Je suis fière de mes élèves. Ils ont su faire face de manière brillante. Chacun a contribué à leur survie. Les Griffonnel n’ont pas à rougir de leur capacité malgré le score de la maison. L’année ne fait que commencer ! Nous avons largement le temps de repasser devant les serpenseurs !

J’ai appris ce qui est arrivé au Serpenseurs. Vaincre à nouveau un basilic… Pfff ! Il faut toujours qu’ils se la pètent.

- A tous les élèves ! Nous aurons une réunion d’information au Choixton dans une heure, ne trainez pas trop à vous préparer.

Maison des GRIFFONNELS

Un peu perdu dans mes pensées, j’entends un peu comme un bruit de fond les remarques des professeurs et des étudiants… On s’en est sorti, c’est l’essentiel, mais j’ai comme l’impression qu’on a réellement frôlé la mort. Et le peu que j’entends concernant les serpenteurs n’est pas ben plus reluisant. Ils ont dû affronter un monstre peut être encore plus terrifiant que les araignées et les centaures réunis.

Après avoir agi comme un malade, pris dans l’urgence de la situation, je me retrouve un peu tout plat, sans vraiment d’énergie. Mes besoins redeviennent un peu primaires. Manger. Dormir. Besoin de chaleur… Alors j’avance un peu mécaniquement, un pied devant l’autre, ce qui n’est déjà pas si mal, après toutes ces épreuves… Je regarde étrangement ma baguette de sorcier, me demandant tout de même pourquoi la magie est si imprévisible… Est-ce que c’est pour ça qu’elle est magique ? Parce que justement on ne peut pas en faire une véritable science, qu’elle possède quelque part sa propre poésie…

C’est alors que Derek m’attrape par le chignon du cou, me surprenant, et me félicitant en même temps. Une sorte de douce chaleur, ben agréable se répand instantanément en moi et je lui souris.
« Ben merci.. C’est pratique, parfois, oui… j’ose pas toujours me servir de ça.. J’ai l’impression que si je m’en sers trop, je serais plus vraiment humain… Ne plus craindre de mourir, être sûr de plaire à qui je veux.. Ça enlève toute la saveur et la valeur de la vie non ? »

Nos pieds semblent mieux réfléchir que notre cervelle, car ils arrivent à trouver plus facilement qu’elle notre piaule, et nous arrivons, fourbus, dans notre antre. Charlie me fait rire, car il a réussi à chiper des gâteaux, et je n’ai vraiment aucune idée de la façon dont il s’y est pris pour arriver à cet exploit. Derek lui prend sa part, et sans doute un peu plus, et je n’ai pas le temps de me demander à quoi il joue qu’il me fourre une part de biscuit dans le bec, que je m’empresse d’engouffrer. Je ne suis pas sûr que Charlie ne soit pas capable de venir récupérer son bien précieux directement dans le bec des autres. Mieux vaut en profiter plutôt que de lui en donner l’occasion.

Je ne m’attendais pas, cependant, à la manœuvre suivante du grand brun musclé… A peine ai-je le temps de trouver agréable, de même, la proximité de ses yeux superbes, que je me retrouve les quatre fers en l’air, affalé sur mon lit, avec un Derek ben désirable juste contre moi. Et voilà que ça me reprend, j’ai la mine dans le crayon, et c’est pas du tout un endroit discret pour ça…
Besoin de chaleur et de douceur. Entendre ça de la bouche de Derek me fait me sentir bien. Chaleur et douceur sont deux mots qui vont très ben ensemble. N’y résistant plus, je joins mes bras dans le dos de Derek, appréciant au passage son physique vraiment intéressant, surtout lorsqu’il le colle comme ça contre le mien… Il est drôle, fort, et diablement sexy…

Mais j’ai envie de le titiller un peu, sans doute pour calmer la tension sexuelle qui m’étreint comme je l’étreins lui. C’est un jeu de gamin, un truc qu’on fait normalement plus à ce stade de l’évolution normale de tout être humain. Glissant ma main à la naissance de son sous-vêtement, sous le jean, et lui murmurant à l’oreille, je lui lâche soudain.
« Tu sens le chien mouillé », référence à son patronus, qui pourtant était tout aussi efficace que les autres, avant de lui faire un magnifique tire bobette, l’élastique de son boxer claquant sur la peau plus fragile de ses fesses.

Sa protestation est noyée par le rire de Charlie, mais je ne lui laisse pas le temps de me rejeter et me faire la gueule.
« Mais tu sais, j’adore m’occuper des chiens errants… ». Je sais pas si ma galoche est la meilleure du siècle, mais je vous jure que je m’applique comme pour un examen, et visiblement, Derek a l’air de me donner une bonne note… Oui on est pas les plus propres à ctheure, oui on sent pas vraiment la rose, mais bon sang que je suis bien contre lui, la…

Mais le fourbe attaque en me chatouillant, MA GRANDE FAIBLESSE, et je me tortille soudain comme une anguille prise dans un filet.. Un joli filet, ma foi, et celui de sa voix me dit des choses qui me font rougir..

Maison des SERPENSEURS

Le tunnel dans lequel je me suis engagé est sombre et glacial mais je ne prends pas la peine d'utiliser la baguette de bois clair se trouvant pour le moment dans ma poche pour l'éclairer ni tenter un sort ayant pour vocation  de réchauffer l'atmosphère. D'ailleurs, je ne connais aucun sortilège prévu à cet effet. La magie ne fait pas tout et il me semble que la prédilection dans ce domaine va aux cheminées dans le monde sorcier. Je suppose qu'un Incendio pourrait faire l'affaire mais cela se révélerait aussi vain qu'éphémère faute de combustible ou de matériel pour fabriquer une torche. De toute manière cette froideur ténébreuse ne me dérange en rien. Elle me permet de ne pas oublier ce qui venait de se passer dans les sous sols de la maison Serpenseur. De ne pas oublier que quelque chose de maléfique se cachait quelque part et n'attendait que son heure pour frapper bien que vu mon état, je ne voyais pas comment je pourrais changer quoi que ce soit. La magie n'est pas mauvaise en soit mais c'est ce que nous en faisons qui détermine ces choses là. L'usage est à la merci des hommes et les hommes pervertissent ce qu'ils touchent c'est un fait. Il en allait de même avec les capacités surnaturelles. Elles semblaient merveilleuses mais avaient invariablement un prix.

Et je ne parlais pas des pleines lunes et de leurs affres pour les loups mais bel et bien du choix moral sur les épaules de leurs possesseurs. J'avais fait mon propre choix, le mauvais choix j'imagine mais je ne suis pas un exemple à suivre et ne l'avait jamais été. Quoi qu'il en soit et loin de ces vagues considérations métaphysiques fumeuses j'avance dans le tunnel en me fiant à mes sens de tigre garou pour me guider et à la logique voulant qu'un passage ouvert pour conduire d'une maison à l'autre conduise bel et bien d'une salle commune à une autre et non pas tout droit dans un piège sadique orchestré par quelque esprit retors et vicieux. De toute manière, je n'avais plus vraiment la force physique ou morale pour me montrer alerte et dangereux. Tout mon être, la moindre parcelle de mon corps me réclamait du repos bien mérité. En bon gardien du surnaturel j'aurais du être en train de me repasser les événements et leurs enchaînements afin de comprendre et déceler les failles ayant failli nous conduire à notre perte commune mais encore une fois c'était tout simplement au dessus de mes forces.

Alors, je me contente de doubler l'allure pour atteindre ma destination plus rapidement dans l'optique de pouvoir m'effondrer sur ma couche au retour. La lassitude semblait s’être gravée au fer rouge sur les traits de mon visage. L'effluve d'O'brien flottant dans l'air m'indiquait que l'apprenti m'avait précédé sur cette voie une quinzaine de minutes plus tôt. Décidant de me fier à mon jeune camarade, je le piste d'un pas rapide mais nonchalant les mains désormais fourrées dans les poches. J'arrive une dizaine de minutes plus tard dans la salle commune des Griffonnels qui semble plongé dans un silence de mort. Mais en tendant l'oreille j'entends quelques conversations à l'étage signe que tout ce beau monde se trouve maintenant dans les chambres et s’apprête à pioncer lui. Laissant ma curiosité prendre le pas sur ma fatigue, j'arpente les lieux comme un explorateur au rabais-ne disposant ni d'un fouet, ni d'un chapeau et encore moins de la tenue d'aventurier complète-et laisse mes sens absorber les lieux pour m'apprendre que tout les Griffonnels s'en étaient également sortis.

Percutant un canapé au rembourrage attirant malgré ma vision de prédateur nocturne, je décide de m'y laisser tomber dans un mouvement des plus disgracieux avant de pousser un soupir de contentement non feint. Les minutes défilent lentement dans mon esprit embrumé jusqu'à ce que je me rappelle la raison de ma venue. Kada'an la petite louve aux cheveux roux. Je me relève et me rassure en humant une nouvelle fois la vaste pièce dans laquelle je repère sans mal son effluve et décide de repartir pour m'abandonner aux bras de Morphée. Mais, au lieu de cela je m'enfonce dans les dortoirs et suis la dite effluve jusqu'à une chambre devant laquelle flotte une autre odeur féminine et lupine. Ma main se pose sur la poignée et avant même que je n'ai pu me psalmodier que je suis un imbécile et que je vais me faire surprendre par la veille Hale, la tourne et ouvre la porte.

Les deux occupantes sont en train de dormir d'un sommeil profond et je ferme délicatement la porte non sans esquisser un sourire amusé en ayant reconnu Kada'an aux reflets cuivrés de ses cheveux. Je fais demi tour comme un cambrioleur ne souhaitant pas se faire prendre sur le fait mais ne croise personne. J'imagine que même les professeurs doivent être épuisés après une journée pareille. Une fois dans mon lit une demi heure plus tard, Orrin près de mon oreiller je bascule dans un sommeil paisible à mille lieux de cette journée mouvementée et épuisante. Nul esprit mauvais chuchotant à mon oreille, nul père sorti de nul part ou tout droit des enfers. Je dors comme un marmot venant tout juste de naître.