[Event] "Crasse" Over - Phase V - maison Griffonnel | Pause & Repas

Maison des GRIFFONNELS

Les propos de l'adolescent ne semblèrent pas calmer les hommes-chevaux, mais pas du tout.  Ça ruait, ça se moquait, ça riait d'un rire semblable à un hennissement, et ça continuait de bloquer le passage. Alex eut même l'impression d'apercevoir des éclats métalliques sous les reflets lunaires.  Comptaient-ils véritablement attaquer les élèves et les percer de la sorte?  C'était de la barbarie.  Et il partageait ses plus beaux souvenirs d'enfance avec un loup.  Son dortoir également, en fait.  La tension s'accumulait avec chaque instant qui passait.  Il prit sa baguette avec fermeté et annonça :
-Je vais seulement tenter de le soigner!
-Episkey.

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Le sang s'arrêta immédiatement de couler du crâne de Brian et ses plaies séchèrent également dès que le sort fit effet.  Alex se releva sur un seul genou, posa délicatement la tête de son ami inconscient au sol et se remit sur ses pieds, alors que le chaos des centaures semblait s'estomper.

-Il me semble qu'on ne demande pas grands choses.  Vous pouvez même nous escorter vous-mêmes si vous craignez qu'on manque de respect à vos terres.

-Bane? interrogea l'un des centaures alors que celui qui semblait le plus bourru du campement s'avançait pour observer la troupe de joyeux lurons.

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C’est le temps où je me retourne, pour me rendre compte que la main que je serre appartient au plus sexy minois qu’il m’ait été donné de voir… et de voir de près, pas plus tard qu’en début de soirée. Derek ne m’a pas lâché, et je ne sais pas vraiment pourquoi, ça me rend fier et ému… Je sais bien qu’entre nous ça risque pas de devenir aussi cute que les deux serpenteurs, ou encore Brian et Alex qui semblent se tourner autour, mais j’ai quand même un petit espoir. Ah il est ben embêté, l’ex futur olympien, voilà qu’il s’entiche d’un loup dangereusement sexy…

Et que dire de son accolade, j’ai envie de le galocher à mort dès que je suis contre lui… Ce type est une provocation ambulante… Lorsqu’il se tourne vers la rouquine, pour lui dire qu’il ne faut pas qu’elle se sépare de son binôme, j’ai un vague souvenir qui me revient en mémoire. On puise de la force dans l’autre, on est capable de mieux résister aux détraqueurs… Ben j’avoue de même, j’aime tenir sa main, détraqueur ou pas..

"- Alec ! Il faut protéger Kadan’an !"

J’hoche vigoureusement la tête, avant de me faire entrainer par la force brute de Derek. C’est alors qu’il lance son propre patronus, et lorsque je vois le résultat, après des essais infructueux, un de mes sourcils prend l’autre de haut..

Ma main sur son épaule, je surprends l’éclat bleu dans ses yeux, et je trouve ça à la fois fascinant, sexy et terrifiant, pour une raison que j’ignore… Je n’avais jamais vraiment fait attention, mais les loups garous semblent avoir des couleurs d’iris différentes.. Intéressant. J’aime bien sa couleur à lui… Pour être honnête, j’aurai surement aimé n’importe quelle couleur…Girly girly, que je suis..
Un bichon ! Un fucking bichon ! Derek prend presque la mouche quand je commence à halluciner sur son patronus, mais il me rétorque qu’il est tout aussi efficace que le mien, je le crois volontiers.

Il enchaine cependant rapidement avec un sort de protection qui semble sacrément efficace. Je le retiens, celui-là. Cependant, ses remarques suivantes n’ont rien de rassurantes.
« On a toujours nos potions avec nous, et il faut l’espérer, une chance qui peut tourner en notre faveur, car je n’ai aucune idée de ce qui nous attend dans cette forêt… Quoiqu’il arrive, il faut qu’on soit éclairés, si je peux voir nos ennemis, je peux leur transmettre mes blessures, et donc nous protéger des attaques physiques… » du moins je l’espère.

Alex, main dans la main avec Brian, n’était pas en reste, lui non plus. Après quelques instants, il nous indiqua avoir une carte. Une carte ! Si c’était pas un coup de chance, ça ! Alors, grace à sa fameuse carte et un sortilège de pointe au nord, nous pouvions au moins nous orienter.. Sauf que ça ne résolvait pas le problème de nos ennemis potentiels…

C’est Brian qui met un nom le premier sur les ennemis en question.. Et quelles saletés ! Toutes de pattes et de poils , et de fils gluants.. Les « incendios » fusent de toutes parts, et ce n’est pas sans ironnie que j’appelle de mes propres vœux un incendie localisé. Moi qui suis un combattant du feu, voila que j’approuve l’utilisation de cette arme… Charlie semble cependant bouleversé de sa réaction pourtant salutaire. Son sortilège, efficace comme une dynamite dans un nid de termite, semble le laisser désolé. Oui, il a pris une vie, mais pour nous sauver.

« ne t’en veux pas Charlie. Parfois, la meilleure option n’est pas la plus tendre pour nos convictions ou notre âme.. Mais tu nous as sauvé… » . Mon sourire se veut encourageant, et ma tappe sur son épaule aussi. Puisant dans ma propre conviction et ma propre confiance, je lui transmet cet état, espérant soulager sa peine ou son amertume.

Derek me reprend le poignet, qu’il avait laché pour soutenir la jolie rousse. Elle semble aller mieux. Mon regard tente d’être rassurant, mais je ne le suis pas vraiment, rassuré..

Alors que nous progressons, dans un climat de stress, Derek me tire soudain en arrière, m’évitant de justesse de me faire happer par une horreur octopode.. Mon cœur bat la chamade, et ça ne s’arrange pas quand il me serre contre lui, m’embrassant la base du cou. Oh toi, attend de voir qu’on sorte d’ici, je vais te faire découvrir une utilisation de mon pouvoir qui devrait te plaire… J’aime cependant particulièrement l’idée que ce dur à cuire soit un peu sentimental avec moi. Oui, j’aime particulièrement cette idée. Mon sourire charmeur lui est destiné, et semble le gagner à son tour. Au milieu de l’angoisse et de l’horreur, il y a au moins ça, ce petit truc, désuet et si charmant… Quelque chose de plus que de l’attirance, et de suffisamment flou pour qu’on puisse espérer, se poser des questions..

Seulement notre halte suivante risquait elle aussi d’être particulièrement éprouvante… Le Lumos de Brian est ce qui aurait pu nous coûter la vie. Et pourtant, il ne fait qu’aller dans le sens que j’ai indiqué, de la lumière…. Seulement les centaures, susceptibles et irascibles, prennent ça pour une attaque. En moins de temps qu’il n’en faut pour réagir, voila que ça tourne à la catastrophe.
Afin d’aider Alex dans son entreprise, je tente de donner de la vigueur à brian, pour qu’il se remette vite, mais sans pour autant prononcer la formule de Revigor. J’espere réussir mon sortilège informulé.

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Heureusement, le sortilège fonctionne à merveille, sans que j’ai besoin de le prononcer à voix haute. Brian reprend déjà des couleurs et de la vigueur. Un clin d’œil à Derek lui indique que j’ai œuvré en sourdine. Cependant, je ne compte pas m’arrêter la.

Alex négocie avec eux notre passage, mais ils semblent tous passablement énervés… Surtout celui qui a été interpellé… J’ai avec moi mon philtre de paix, et je compte bien l’utiliser d’une façon un peu particulière… M’assurant que les centaures me voient, je m’adresse à eux.

« Nous sommes des victimes, ici, coincés et piégés. Nous comprenons vos problèmes, je vous assure, nous pouvons peut être même vous aider… Que diriez-vous de nous accompagner et boire le verre de l’amitié avec nous ? Regardez, je bois le premier, en guise de bonne volonté ».

Avisant ma potion de philtre de paix, j’avale une rasade… Je ressens immédiatement cette paix intérieure, presque rayonnante, qui se diffuse de moi. Utilisant mon pouvoir, je ne perds pas de temps, et transmet cette force apaisante à tous ceux que je peux inclure dans mon champ de vision et dans le rayonnement de mon pouvoir. Les tensions semblent nettement s’apaiser…

« si vous le permettez, nous pouvons prendre quelques minutes pour nous poser, et boire ensemble, à la paix et la collaboration ».. Oui, c’est un peu hippie, mais c’est la seule chose qui me vienne à l’esprit… Souriant à pleine dents, et gardant un maximum de centaures sous mon champ d’action, je tente de nous faire apparaitre des tentes, et décorations plaisantes, sans commettre d’impair, car je ne sais pas si les centaures se posent sur des coussins ou non. Dans le doute, je tente de mêler les éléments… Je prend bien garde de ne pas les cibler eux ou le terrain proche d’eux, pour ne pas faire passer ma tentative pour un acte de guerre.

« Erigo »…

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La chance me sourit décidément, ça doit être l’effet Derek. Les brumes se lèvent et des tentes s’érigent, colorées. Je me sens en veine, et le sortilège fonctionne particulièrement bien, aussi j’en profite pour y inclure des symboles représentant les centaures, pour leur signifier le respect que nous avons pour eux. Les sourires arrivent enfin, et ils semblent se détendre quelque peu.

« a la nôtre, si vous voulez bien ? A la paix ? »

Je tends ma flasque. Il n’y en aura pas assez pour tous, bien sûr, et je n’ose tenter un gemino dessus, mais ceux qui pourront y boire ressentirons de façon durable cette paix que procure le philtre. Je ne vais en effet pas pouvoir tirer sur mon pouvoir de façon éternelle.

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Le danger, et la peur font ressortir les vrais personnalités de chacun. Tous à des degrés divers nous nous dévoilons. J’ai bien remarqué la surprise d’Alec à mon geste de tendresse, mais aussi à l’étincelle qui est apparue dans son regard. La pudeur, et les masques tombent comme en témoigne Alex qui se précipite vers Brian qui est tombé à terre assommé par un centaure. La situation est tendue. Je sais les inimités de cette race vis-à-vis des sorciers. Il y a un lourd passif entre nous et ils n’admettent toujours pas l’interdiction qui leur ait faite d’utiliser une baguette. Je n’ai pas bien saisi l’origine de la querelle, juste qu’elle existe et est persistante. Preuve en est leur réaction présente.

Je ne sais pas quoi faire. Mon nom n’est peut-être pas une bonne carte de visite ici. Je fais donc profil bas alors que ‘Lex s’évertue à plaider notre cause et prévient avant de soigner Brian qui reste inconscient.

-Bane?

Je connais ce nom, alors que je tente de me rappeler dans quelle circonstance je l’ai entendu c’est au tour d’Alec de tenter sa chance et d’amadouer les hommes-chevaux. Quand il sort une fiole de sa poche, je comprends son dessein. Avec ses capacités de mentaliste il y a moyen qu’il y arrive… ou nous fasse tous tuer.

Je dois reconnaitre que notre ami est fort habile. Il a réussi à envouter une partie des centaures et arrive à leur faire accepter un moment de partage. Notre groupe s’est rassemblé, ‘Lex est toujours au côté de Brian encore dans les vapes. Bane ! Je me souviens ! C’est celui qui a sévèrement puni Dolores Ombrage. La sous-secrétaire d’état du ministère de la magie était connue pour son extrémisme et ses méthodes barbares. Depuis elle croupie à Azkaban, mais ce Bane semble avoir gardé des griefs contre le reste des sorciers, ne faisant pas de distinguo entre les bons et les mauvais.

- Sortilège ! Hurle Bane.

C’était à prévoir. La manière avec laquelle Alec a rependu un sentiment de paix ne permet pas au sort d’être durable. Et les plus acariâtres des centaures s’insurgent à nouveau. Cependant la manœuvre d’Alec nous a permis de nous poster du bon côté du camp.

- ‘Lex ! Charlie ! Attrapez Brian, on se barre d’ici.

Je fais un signe aux plus jeunes du groupe de foncer vers la sortie du camp. Alec et moi restons en arrière pour contrer une éventuelle charge.

- On se tue à vous dire que nous sommes victimes d’une machination. Au lieu de vous en prendre à des élèves levez donc les naseaux pour voir ce qui occupe le ciel nom d’un choixton ! Je vais m’en tenir aux sorts de protection ok ? Soyez raisonnables sinon….

Ma menace est claire. S’ils attaquent, je riposte.

- Protego Maxima !

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Le bouclier protecteur les énerve mais les dissuade de nous charger. Avec Alec nous attendons que tout le groupe soit sorti du camp des centaures pour partir à notre tour.

Nous les rattrapons un peu plus loin dans une clairière qui semble assez dégagée pour nous permettre d’anticiper une intrusion.

- Comment va Brian ? Personne d'autre n'est blessé ?

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J’ai reçu un message de Severus. Les serpenseurs ont aussi des problèmes. L’école subit une attaque générale. Il faut que nous trouvions qui coordonne cette attaque et éliminer la menace. Le professeur Marama est avec les Serpenseur. Severus me rejoint pendant que Rusard cherche de son côté.

+ 10 points pour Monsieur Brian O’Conner pour son succès critique.
+ 10 points pour Monsieur Alex Cormier pour son succès critique.
+ 30 points pour Monsieur Alec  O’Fallamhain pour ses deux succès critiques et un sort informulé reussi.
+ 20 points pour Monsieur Derek Hale pour ses deux succès critiques.

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J’ai à peine le temps de comprendre que malgré moi je suis l’investigateur de la réaction du centaure qui me fait face. Alors que ma tête résonne comme une cloche, des bribes sur ce que j’ai pu lire sur les créatures magiques me reviennent. La place des centaures dans le monde magique est un sujet sensible. La fierté de ce peuple rend les choses pas très aisées. Je paye mon initiative maladroite d’avoir pensé être capable être un bon médiateur.

(…)

Mes sens sont chahutés. Je me sens sans force. Je ne sais pas si je suis inconscient et en train de rêver, ou si je suis dans un état second entre veille et conscience. La symphonie entre mes deux oreilles s’atténue pour ne devenir qu’un mauvais souvenir. Je n’arrive pas à m’extirper de la torpeur dans laquelle je me trouve. Pourtant j’ai la conviction que c’est grâce à Alex si je me sens mieux. Une part de moi me hurle de me secouer, alors que l’autre a envie de rester dans l’état où il me choie.

Je tente de lever la main, toutefois la connexion entre mon corps et mon cerveau semble être interrompue. J’entends vaguement des débats houleux au-dessus de moi. Une faible leur de feu de camps filtre dans la mince fente de mes paupières mi-closes. J’ai du mal à suivre le déroulement de ce qu’il se passe. J’ai l’impression qu’Alec obtient un résultat probant mais l’équilibre est fragile et finit par se rompre. J’entends clairement l’ordre de Derek.

- ‘Lex ! Charlie ! Attrapez Brian, on se barre d’ici.

L’urgence dans sa voix me fait réagir, je papillonne des yeux. Au-dessus de moi, le ciel noir et Alex avec une mine sombre et inquiète. J’aperçois Charlie qui arrive. Je ne sais pas lequel des deux ma parle. Je tente de répondre à une question que je n’ai pas comprise, mais je crois que rien d’intelligible ne sort de mes lèvres. Je me sens soulevé, j’aide au mieux, j’ai les jambes en coton, mon menton tombe sur ma poitrine. Ce n’est pas la grande forme. Je me fais plus porter que simplement soutenir par mes amis. J’ai conscience de notre fuite, de la peur des plus jeunes et de ma faiblesse.

(...)

Le temps s’étire. A nouveau, je sens le sol sous mon dos. Charlie et Alex viennent de me reposer par terre. Peu à peu mes forces reviennent. C’est encore la voix de Derek qui me motive à me bouger de cette apathie qui m’englue.

- Comment va Brian ? Personne d'autre n'est blessé ?
- Je ne suis pas mort…

Ma voix est pâteuse, je me redresse et m’assois. L’horizon tangue, quelqu’un s’est mis dans mon dos et m’empêche de basculer à nouveau sur le sol. Je n’aime pas être dans cet état de faiblesse, obligeant les autres à s’occuper de moi. Pourtant, je ne peux que m’appuyer contre celui qui m’aide. L’ordre est donné de poursuivre notre chemin et sortir de cette forêt infernale au plus vite. Une idée me traverse, dans la forêt les détraqueurs ne semblent pas venir nous attaquer. Cela va recommencer quand nous allons en sortir. Un bras solide m’attrape le mien que je cale sur des épaules solides. Mes jambes semblent être en mesure de suivre le mouvement. Une voix chaude, réconfortante et à l’accent inimitable m’encourage.  Je souris à celui qui me soutient, oubliant de rougir. Mon cœur se réchauffe d’avoir des amis soucieux de moi. Je retrouve la fraternité qu’y avait dans mon école de marines. Le regard d’Alex me semble plus doux et moins frondeur que lorsqu’il s’adresse aux autres. Je conserve cet infime privilège dans un coin de mon cœur et avance de concert avec lui et Charlie qui s’est à nouveau rapproché. Pour ne pas être totalement inutile, je sors ma baguette et tente un sort de protection. Au départ j’avais dans l’idée de nous faire un peu de lumière, mais la dernière fois que j’ai lancé un lumos, j’ai pris un coup sur la tête…

- Protego horribilis

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- C’était à prévoir…

Dépité je laisse Alex m’entrainer vers la sortie de la forêt. Je ne sers vraiment à rien…

Meow !

- MeowwwwWwwwww ! « Pas par-là ! Y a des araignées ! »

L’énamouré rougissant me lâche enfin. Mais à tout prendre, j’aurais préféré qu’il me garde dans ses bras le marin musclé. Parce que moi et les choses à huit pattes, ce n’est pas le grand amour. Au moins le Teddy bear du groupe règle le problème en moins de temps qu’il ne faut pour prononcer une formule. Et voilà qu’il chouine d’avoir occis papa araignée…

- Meowww ! « Mais t’es un ours en peluche ! »

Je file sur le chemin en levant les pattes. Ce n’est pas très agréable de marcher sur du magma d’araignée. Plus loin un élève hurle, un truc vole en raz motte et s’emplafonne presque l’as du massage. J’ai le poil qui s’hérisse sur le dos.

- Meowwwwwwwww ! « Je n’aime pas cette forêt. »

La suite ? Vol au-dessus d’un nid de centaure. C’est aussi con que susceptible. Le marin gaffe et se prend une galoche. Pignouf numéro un vole à son secours comme un chevalier vers sa princesse. Le Cormier semble une valeur sûre, je plante mon séant à côté du marin sonné et de son énamouré qui ne le montre pas. Les blablas volent, le masseur y met son grain de sel.

- Meow ! « Chouette des tentes avec des coussin ! »

Je saute sur mes pattes et vais pitater les poufs moelleux et me refaire les griffes sur les tapis persans. Et un tapis persan percé… Mais trêve de galipettes dans le joli décor invoqué par le chewi du jeune Hale. C’est que ça tourne au vinaigre. Je l’avais dit, le centaure ce sont des êtres mi-homme, mi-mulet… Et nous voilà encore à courir dans la forêt. Il semble que l’on s’approche de la sortie.

Une halte plus loin, Hale s’inquiète des troupes. Le rougissant affirme ne pas être mort. En vl’a une nouvelle ! Le non-rougissant, mais qui cache bien son jeu, Cormier l’aide à se lever. Le fier marin veut montrer qu’il n’est pas qu’un fardeau et agite sa baguette pour nous faire un splendide échec. Il me plait lui avec sa poisse légendaire. Je viens faire des huit entre ses jambes montrant mon affection, et manquant de le faire trébucher.

- Meow ! « Tu me portes ? »

Mon moyen de locomotion ne semble pas être en pleine forme. Je suis donc le convoi à patte. La sortie se pointe devant nous. Euh… Quelqu’un leur a dit qu’il faut éviter le saule cogneur ?

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Seul le fait d’avoir apercu Miss Teigne foncer dans la forêt interdite à la suite des élèves, me laisse un peu d’espoir. Elle avait quelque chose dans la gueule qui pourrait être leur porte de salut. A ce moment, je reçois un message de Severus. Les Serpenseurs sont tombés dans la chambre des secrets. Pas besoin d’être voyante pour savoir ce qui les attend. C’est toute l’école qui est attaquée. Le dernier Griffonnel disparait dans la forêt et le manoir arrête de trembler. C’était bien un piège.

- Expecto Patronum !

Les détraqueurs n’en finissent pas de voler dans le ciel. J’explique au professeur Adriann Weizerling que si les élèves suivent le plan que la chatte de Rusard leur a apporté, ils devraient ressortir vers le saule cogneur.

- Nous allons devoir entraver l’arbre avant qu’il n’assomme les survivants.

Contourner la forêt est long et laborieux. La présence des détraqueurs affole la faune et la flore magique. Toutefois Adriann se fait un vrai gentleman en passant devant et me dégageant le chemin. L’allemand est plutôt bel homme… J’ai passé l’âge de ces considérations, mais il me reste des yeux pour apprécier les belles… chose.


Deux heures que nous attendons devant le saule cogneur. Nous avons testé plusieurs sorts d’entrave. Les élèves devraient pouvoir passer sans crainte. Ee c’est ce qu’il se passe trente minute plus tard. Misse Teigne file vers l’école comme si elle avait le diable au trousse. La main sur la poitrine, je scrute un à un mes élèves, jusqu’à apercevoir Derek. Du regard, je lui pose une question muette. Il me sourit brièvement, tout le monde est sauf. Cormier et Crowley soutiennent un O’Conner un peu faiblard mais à part de la boue et des toiles d’araignée les élèves ne semblent rien à voir.

Avec Adriann nous les escortons jusqu’au manoir qui est en définitif le lieu le plus sûr. Les Aurores sont arrivés, la pression des détraqueurs se fait moindre. En chemin j’annonce les consignes. Cours annulés jusqu’à nouvel ordre. Les élèves sont confinés dans leur maison, ils pourront voir leurs camarades de l’autre maison par un passage secret que nous allons ouvrir.

- Prenez une bonne nuit de repos ! Nous nous retrouvons demain matin pour plus de nouvelle.

Je laisse les élèves faire ce qui leur conviennent et averti Severus que les Griffonnels sont sains et saufs. J’apprends qu’il en est de même avec les Serpenseurs. Des aurores sont là pour protéger le manoir. Je ne sais pas ce que demain nous réserve.

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L'appel des affamés se fait sans aucun soucis ni contre-temps. Dès que Mme Hale nous signale que c'est l'heure du repas, tout les élèves Grifonneliens se rassemblent dans la salle de repas dans un calme absolu. On y croirait presque hein ! Pour tout vous dire, ça a été la débandade. Les gens se sont ruer sur la nourriture tel des gouelles sur une malheureuse sardine anorexique. Oui, la comparaison n'est pas flatteuse. Mais le spectacle non plus ne l'es pas. Des ogres, voilà ce que nous sommes en cet instant là à remplir nos assiettes à en déborder la porcelaine de celle ci. Enfin, certains le sont moins que d'autres.

Mais le résultat est le même à la fin de toute façon. Nous avons tous une pile de nourriture devant nous qui est apparu un peu comme magie. Je me retrouve assis sur une table, entouré d'élèves de mon âge à discuter de chose et d'autres. Souvent des cours, de nouveaux sortilèges à tester, du futur match de quidditch ou bien critiquer certains élèves ou professeurs. Je dévore les plats à ma portée, me réservant le bol de glace pour la fin tandis que l'ambiance joyeuse de la salle se transforme peu à peu. Alors que, la bave aux lèvres, j'allais entamer ma glace, des cris de panique brise ma bulle de béatitude.

Les élèves se lèvent de leurs chaises, crient, hurlent, paniquent, courent dans tout les sens tel des poules sans tête. C'est la pagaille générale, la cohue, la débâcle désorganisée. Face à cette foule affolée, je me fait emporter contre mon gré vers la sortie du manoir. Il me faut savoir ce qu'il se passe à tout prix. Je ne vais tout de même pas accepter aussi facilement d'avoir abandonner mon dessert tant attendu pour une banalité et une exagération des élèves ici présent. Sauf qu'au lieu de tomber nez à nez avec un événement ridicule et sans intérêt, je découvre avec stupéfaction des capuches noires volantes, ressemblant à des mauvais fantômes d'halloween.

Devant ces drôles de créatures, incitant rien qu'en les dévisageant une terreur des plus primitives, mon instinct de survie me crie de m'enfuir loin d'ici, loin de cet spectacle cauchemardesque. Mais j'ai toujours été une putain de tête brûlée. Au lieu de partir me plaquer comme la totalité des élèves sous la verdure peu recommandable de la forêt, j'attaque de front. Ces dernières heures ont été dès plus horribles du fait que je n'ai pas pu avoir Caracole comme bon me semble. Et en plus de ça, des hurluberlus transparent osent gâcher mes précieuses minutes pour déguster mon dessert ? Ça va pas se passer comme ça. Je cris vengeance et aux armes ! Leur affront sera payer par leur propre sang sur le sol.

Je m’apprête à dégainer ma baguette magique afin de les attaquer de mon patronus- un magnifique lévrier un peu foufou sur les bords-. M’apprêter est le mot juste. Malgré que le sortilège soit au bord de mes lèvres, je n'arrive pas à mettre la main sur mon objet magique. Ma reine des têtes de mule m'aurait-elle fait faux bond ? Stupéfait par le manque de présence de ma baguette, je recherche dans les méandres de mes souvenirs où est ce que j'ai bien pu la laisser..... Dans ma chambre... J'ai abandonner ma baguette sans aucun remord sur mon lit avant d'aller manger. Oh la boulette ! Bon, j'ai pas le choix. Vu que je suis nul en sort, je vais pas tenter le diable avec un sort informulé. Une retraite stratégique s'impose.

Je cours à vive allure vers la forêt, poursuivi par quelques spectres. Caché par la densité du feuillage, je m'avance à travers un chemin, espérant que c'est celui ci que les autres ont emprunter. Parce que des chemins, ils y en a beaucoup ! Créer de toute pièce, entre les multiples arbres, qui forment un labyrinthe dont je ne peux m’échapper. La forêt est, comme je l'imaginais. Étroits, sombres, vide de présence, glacials et drapés de toiles d’araignée. Le sol est rendu glissant par des mousses et des moisissures. Du moins, j'espère que c’est bien ce genre de végétaux et pas quelque chose de vraiment dégoûtant. Il y avait bien des choses qui parfois craquaient sous mon poids, me faisaient trébucher malgré ma condition lupin… Toutefois, je n’arrive pas à me persuader que ça ne puisse être que des pierres. J'ai bien peur que ça soit en fait plutôt quelque chose de plus dégoûtant.

J'ai l’impression de tourner en rond avec Roy. Certes, il faut bien que j'avance toujours dans la même direction afin de ne pas e faire attraper par ces machins volants encapuchonnés. Les chemins sont censé mener d'une extrémité de la forêt à une autre n'est ce pas ? Si je continue de marcher droit devant moi, je finirai bien par atteindre une sortie quelconque. C'est d'une pure logique. Sauf que… au détour d’un embranchement, je me retrouve dans un chemin dont le sol est déjà ratissé. Voilà qui est assez embêtant. Soit je ne suis pas le seul à avoir réussi à atteindre ici…

Dans ce cas là, rien ne me dit si je suis ce chemin avec un autre captif de cette forêt, ami ou ennemi. Peut être que ce ne sont que simplement d'autres élèves Griffonnels ou bien des créatures habitant ce lugubre lieu. Ou pire encore, soit ce sont mes propres traces prouvant que je suis déjà passé par là et tourne effectivement en rond. Qu’est-ce qui peut être pire ? Je me force à garder la tête froide. Si ce chemin là ne peux pas m’emmener dehors, celui à gauche le peut sans doute. Ce labyrinthe végétale a forcément au moins une entrée ou une sortie, selon le point de vue que l'on arbore.

Voir plusieurs afin de quitter cette maudite forêt qui commence à me faire perdre mon sens de l'orientation -déjà qu'il n'est pas très formidable à l'origine-. Il suffit de les trouver. Bien sûr, il fait terriblement sombre, ce qui n'améliore pas mon sentiment de malaise et de crainte. Les oreilles attentives au moindre son, je n'entends que des gouttes d'eau, le murmure terrifiant du vent dans les branchages et le grattements des bestioles rampantes sur le sol. Néanmoins, ça doit être des bruits tout à fait normal pour une forêt peuplé d'êtres surnaturels.

-Rien d’inquiétant à cela. me répétais-je.

Je ne dois surtout pas m’inquiéter. Je sais parfaitement où je suis. Enfin, pas exactement l'endroit précis où je me situe dans la forêt, peut être à l'est ou à l'ouest du manoir. Ou serait-ce le sud ?Qu’importe. Je sais où je dois vais : il suffit de trouver une sortie et tout irait bien. Je me rappelle que beaucoup des grifonnels sont venus ici. Toutefois, je n'ai vu aucune trace d'eux, que ce soit olfactive ou auditive. A croire qu'ils ne sont jamais entrés à l'intérieur de cette amas d'arbres. Mais ce n’était pas une raison pour paniquer. Tout irait bien, si j'arrive à trouver cette sortie… Tout irait bien.

Je tourne une fois à droite, une deuxième fois à droite, puis à gauche, à droite, embranchement, droite, gauche. Le moral remonte peu à peu au fur et à mesure de mes pas. C’est facile. Il suffit juste de suivre le sentier. Je vais faire tout le tour, visiter tout cet affreuse forêt s'il le faut et en sortir conquérant d'ici ! Je n'ai juste qu'à avancer sans penser à autre chose. Suivre le chemin. Tourner avec lui. Au cul-de-sac continuer comme si de rien n’était. Au carrefour, prendre toujours dans le même sens. Tourner comme une bête piégée, toujours dans le même sens. Je vais m’en sortir dignement.

Oh non. Encore un chemin sans suite. Quelqu’un était déjà passé là ? J'essaies de me remémorer les virages que j'ai pris, évaluer la distance parcourue entre chaque. Les coudes étaient-ils bien à angle droit, en courbe ou en zig-zag ? C'est si facile de se tromper, dans cette semi-obscurité. Mais la certitude s’installe dans mon esprit. Je tourne en rond. Toujours pas le bon sentier ! Tant que je tourne encore et encore autour d’un seul buisson d'arbres, je vais rester coincé. Il me faut trouver le bon chemin menant vers l'extérieur et au plus vite. Cependant, les arbres se ressemblent tous, ce qui me complique fortement la tâche....

Je n’ai donc plus de fil d’Ariane. Le chemin auquel je suivais inlassablement n’est plus d’aucun soutien. Je rebrousse chemin puis choisi une direction au hasard, faisant confiance à mon instinct, ma bonne fortune ou quelque chose de ce goût là. Je fais le vide dans ma tête, me concentre sur son propre rythme, compte les pas. Je dois rester très concentré sur les virages que je prends et les distances chaque fois qu'un embranchement me contraigne à me détourner de ma direction première. Au carrefour suivant, je m’acharne à rectifier mon précédent parcours. Il faut absolument que j'avance tout droit.

Bien sûr, je n’ai aucune idée de la surface de cette fichu forêt enchantée où je suis piégé. Toutefois, je suis persuadé qu’une fois le bon sentier atteint, les conditions seront différentes. Je verrai immédiatement la différence. Oui, malgré mes détours, lorsque je ne pourrai avancer plus loin, je me mettrai tout naturellement à suivre le bon chemin et atteindrai facilement la sortie. Voilà, voilà. Avancer tout droit, sans me détourner de mon but, va m'amener dehors. Je m’enfonce résolument dans les entrailles de la forêt. Faute de prudence, j'ai du tourner deux fois ou trois fois sur mes pas. Il faut vite prendre un virage à gauche ou je vais devoir encore faire demi-tour.

Au prochain embranchement… Sauf que je ne rencontre pas d’embranchement. Le chemin fait un coude à gauche. Tant mieux ! Encouragé par ce signe du destin, je presse le pas. Un autre virage à gauche, un embranchement. Prendre tout droit ! Non, me rappelais-je au dernier moment. J'ai fait un virage de trop. Je doit cette fois tourner vers la droite, n’est-ce pas ? C'est la bonne chose à faire si je veux garder ma direction initial. Je rebrousse chemin, bifurque. Au carrefour suivant, j'ai un moment d’hésitation : ne me serait-je pas fourvoyé en rebroussant chemin au dernier carrefour ? Non, j'ai fait le bon choix. Je dois en rester convaincu afin de rester sain d'esprit.

Je dois prendre deux fois dans un sens, deux fois dans l’autre. Ou une et une. Si je dépasse trois, je vais devoir essayer de tourner une quatrième fois, ou bien… Je ne suis plus très sûr de ma logique labyrinthesque. Ne serait-ce pas plutôt un seul dans l’autre sens avant de recommencer mes pas de deux ? Sans doute. J'avance au hasard à travers les arbres, me noyant peu à peu dans des détours et les tournants que je m’efforce tant bien que mal de comptabiliser, produisant un effet hypnotique sur ma psyché.

Deux fois à gauche, une à droite, donc encore à droite, sauf si… Tourner en rond, retour au carrefour. Tout droit. J'avance bien droit devant moi. Cependant quelque chose semble obstruer le chemin que j'ai emprunter. Comme un voile obscur… Ai-je enfin atteint une sortie ? Je me précipite, courant à perdre haleine tout en lâchant un rire euphorique lors de ma course. Je vais pouvoir quitter ce lieu plus proche du labyrinthe que d'une simple forêt.

C'était ce que je pensais. La chute est rude dès que j'atteint l'endroit. Au lieu d'être sorti de là, je me retrouve dans une sorte de prairie morte, au milieu duquel se tenait quelque chose qui ressemblait à une grotte. La tanière d’un monstre ? Je frissonne de crainte tout en tendant l'oreille à l'affût d'un rythme cardiaque. Non, il n’y a rien de vivant à l'intérieur de cette caverne. Il n’y avait rien, là-dedans à part des résidus de chair brûlées et de squelettes dévorés. Ne pas y penser. Si je panique avant de m'en être sorti, je suis perdu.

Prudemment, je contourne l'entrée de la grotte qui se tient là. J'entends siffler le vent, apportant avec lui l'odeur de la mort. C’était donc bien une grotte anciennement habité. Et pas par des créatures les plus gentils et inoffensif du coin ! Je préfère la contourner, ne sait-on jamais qu'il y reste des survivants. Je passe un virage, puis deux. Et voilà, je n’ai plus qu’à reprendre ma route et bientôt, bientôt, je vais pouvoir atteindre sans nul doute la sortie. Ou du moins, le chemin qui va m'y emmener à coup sûr.

Au moment de m’engouffrer dans un autre chemin, je me détourne un instant pour jeter un dernier coup d’œil. Un sentier chaotique mais présent bien caché entre deux buissons se trouve juste tout près de la grotte. Une pensée me traverse l’esprit : et si… le chemin vers la sortie était là ? S’il me suffit juste de prendre cette route, pénétrer dans ce chemin encore plus obscure que ceux où j’évolue depuis un temps indéfini ? Si je pouvais trouver là bas des indications, un groupe d'élèves, un guide pourquoi pas ? Et si là bas c'est bel et bien la sortie, et que je passe à côté ? Ce serait décidément trop bête.

Je marque un temps d’arrêt, tentant d’évaluer les possibilités. Et si je me précipite et ne trouve rien. Ou le vide, une chute interminable. Ou quelque chose comme un gros sombre et dangereux monstre indéfinissable. Ou je m’en détourne, repoussé par l’idée malsaine que je m’en fait à écouter dans le silence le vent, l’eau, les grincements, les craquements, qui résonnent peut-être de là ou n’est ce que le fruit de mon imagination. Et alors ? Peut-être qu’en fin de compte je passe à côté de la sortie. Où est le piège dans tout ça ? Quelle est la solution à adopter ?

Après intense réflexion, je préfère passer mon tour. Je me méfie de ce sinistre chemin bien caché de tous sauf si l'on rebrousse chemin. Elle ne peut que renfermer un danger inimaginable. Je n’ai qu’à mémoriser le chemin parcouru, si d’aventure je ne trouve aucune sortie en longeant les chemins de terre. Je reviendrai à cette grotte et tenterait ma chance dans ce sentier qui ne me dit rien qui vaille. La forêt ne semblait ni si étendu ni si compliqué lorsqu'on la traverser avec Mme Hale. Et puis de toute façon, il y aura bel et bien quelqu'un au bout d'un certain temps qui remarquera ma brillante absence. On viendra me chercher, c'est pas possible autrement.

C’est presque soulagé suite à cette pensée dès plus rassurante que je prends la première bifurcation. Je suis certain d’avoir fait le bon choix. Maintenant que je suis hors de portée de cette étrange caverne. Je me remet à compter mes pas. Toutefois, je fais rapidement face à un nouveau tournant inattendu. C’est à ce moment là que le vent commence à siffler autour de moi. Un souffle malsain parcours mon chemin, secouant le feuillage des arbres et grincer les branches. Un vent vaguement tiède, comme chargé d’une odeur indéfinissable. Malgré moi, je me mis à frissonner.

Je presse l’allure, m’empresse de changer de chemin une fois, puis deux. Seulement après mon erreur, je réalise que je me suis trompé de direction. Mais rebrousser chemin est hors de question. Je peux encore rectifier le tir au prochain carrefour. Et même si j'ai changé de direction générale, tant que je m’éloigne de ce mauvais présage, quelle importance ? Je ne suis pas perdu. Je sais vers où je doit aller. Je ne suis pas perdu, et il n’y a rien derrière moi !

Un souffle rauque se fait entendre, se déchirant à travers la forêt et se rapprochant d'où je me trouve. Refusant de me retourner voir ce qu'il en est la cause, je me met à courir. En passant un virage serré, j'entraperçois une forme irréelle luisant dans la pénombre. Ça ne peux être que le fruit de ùon imagination. Non non non il n’y a rien ici, rien d’autre que moi ! Et bientôt plus rien du tout, parce que je serai dehors. Je détale à travers les arbres, essayant de tourner une fois dans un sens, une fois dans l’autre, perdant le fil de ma route quand le labyrinthe feuillu s’ingénie à m’emmener dans une mauvaise direction. Et derrière moi, flotte une lueur aux reflets grisâtre.

J'entends mon propre souffle s’étrangler. À moins que ça ne soit la chose derrière qui fait cet étrange bruit de vent prisonnier. Je trébuche, essaye de m’enfuir. J'espère tirer avantage de ce dédale de chemin afin d'y semer cette chose. C’est à peine si je fais attention à mon chemin, fonçant tête baissée en avant, ne pensant plus qu’à m’échapper. Au détour d’un bosquet, une fantasmagorie blanchâtre se dressa face à moi. Je n’ai pas le temps de réagir.

Incapable de freiner à temps, je lui fonce droit dessus. Horrifié, j'attends le choc. Un froid intense m’enveloppe, un grand flot lumineux. Le froid devient douleur, la lumière éclate en myriades de couleurs. Je sens mon corps partir à la dérive, s’effilocher, se déchirer. Comme s’il se dissolve dans ce tourbillon de froid et de lumière.

Les éclats de couleurs et de sons finissent par s’estomper. Autour de moi, des butes de terre, des arbres et des pierre moisi. En-dessous, un sol couvert de boue et de feuille en décomposition que je ne peut correctement identifier tant le lieu est sombre. Je me trouve toujours dans la forêt enchantée. Mais, réalisais-je en observant autour de moi, plus au même endroit. Je tâte le sol : la texture semblait différente, le sol est nu là où son passage l’avaient déjà labouré. Je suis déjà passé par là, plus tôt. En fait, j'ai la désagréable impression d’être revenu exactement à mon point de départ, sans pour autant pouvoir apercevoir une issue.

Par défi, je choisi la direction opposée à celle que j'ai suivie la première fois. Et puis, je m’éloigne résolument de la grotte et surtout de cette chose mystérieusement fantomatique et téléportante. Je trouverai sans nul doute bien plus rapidement une sortie si je suis entrée par ici. Je fais bien attention où je mets les pieds. Oui, le sol change d’aspect sur mon passage, ce qui est plutôt inquiétant. Je peux même sentir l'instant même où je pénètre pour la première fois dans un sentier encore inexploré.

Peut-être que c’était ça, la clé pour sortir d'ici : explorer tous les chemins. Il y en a bien un qui va me mener dehors. Est-ce que je vais pouvoir le trouver ? La forêt ne doit pas être si grande que cela quand même… Je peux bien en faire le tour, n’est-ce pas ? Le manque de réponse me fait franchement peur. Néanmoins, cela ne m'arrête pas. Je continue de déambuler dans ce dédale de verdure, attendant de l'aide ou soyons plus sérieux, de sortir d'ici de mes propres moyens afin de... De quoi au juste ? J'ai l'impression d'avoir oublier quelque chose d'important. Ou peut être qui. Pourtant j'ai Roy caché dans ma capuche depuis le début de notre aventure en plein air. Bof, trouvons plutôt cette sortie qui aime se faire désirer.

Maison des GRIFFONNELS

Parfois, ça fit pas, il y a rien à faire. Sans doute que, quelque part, dans un livre poussiéreux, ou dans des archives quelconques, quelqu’un à eut la bonne idée d’expliquer pourquoi les centaures sont agressifs, et pourquoi ils haïssent les sorciers… Personnellement, je n’ai pas eu la bonne idée de le lire. Résultat, alors que j’ai réussi à obtenir une paix précaire, je fais du zèle. Mon deuxième sortilège, bien que pacifique, finit par énerver le plus teigneux des centaures, qui vocifère comme si je venais de les attaquer à grand renfort d’impervium ou de congfringo…

Je jette un regard inquiet vers Brian, mais Alex est déjà sur le coup. Un petit sourire qui en dit long entre Derek et moi me renseigne : il pense la même chose. Ces deux là sont sur la même voie que le fier Hale et moi. Au milieu de ce vacarme, je me demande si ce début d’amourette à une chance, ou si je ne me fais pas des illusions. Il me plait, c’est sûr. Mais il est issu une famille prestigieuse, et je ne suis qu’un athlète olympique raté, qui n’a pas su saisir sa chance. A défaut, j’ai au moins réussit à saisir sa main…

En attendant, ma paix fragile s’effrite et Hale, qui semble avoir des yeux de chat, repère le problème avant qu’il ne devienne ingérable. En parlant de chat, celui de Rusard ne nous a pas lâché, et je constate amèrement que les tentures et les soieries que j’ai fait apparaitre font au moins une heureuse… Une heureuse à griffes aiguisées.

Nous sommes restés en protection, avec Derek et je me pète soudain les bretelles, fier qu’il m’ait choisi implicitement pour rester avec lui en protection. Son sortilège de protection est efficace, de même que ces paroles d’avertissement.

Finalement nous rejoignons les autres élèves. J’étais prêt, bien qu’avec un amer regret, à user de mon pouvoir personnel pour nous défendre. S’ils me blessaient, ils se blessaient. Mais j’avoue que je suis soulagé, d’une part parcequ’ils étaient sans doute trop nombreux pour mon pouvoir, d’autre part parceque si je peux éviter de blesser, je préfère. Rien à voir avec un altruisme ou autre truc de ce genre. Juste que je trouve ça un peu gâché. Pas nécessaire.
« Brian va bien, il est entre de bonnes mains ». J’arrive à plaisanter et à offrir mon sourire charmeur à mes camarades, pour dédramatiser.
D’ailleurs, Brian nous informe qu’il n’est pas mort, et je le crois sur parole.

Quand, finalement, nous retrouvons Miss Hale, qui a visiblement entravé un énorme saule cogneur pour nous permettre de passer, je suis soulagé, mais déçu. Ça veut dire que les prochaines heures, je n’aurai pas le moyen de me coller à l’autre Hale, ben plus intéressant et motivant pour moi… Je me console en me disant qu’on a l’air giguon et qu’une nouvelle douche va sans doute s’imposer… Je rougis à cette pensée, mais suis le rang, ben sagement.

N’empêche j’ai un peu le cœur gros, car je n’ai pas été à la hauteur.

Maison des GRIFFONNELS

Brian affirme qu’il n’est pas mort. Nous le croyons volontiers. ‘Lex semble dire que nous ne sommes pas loin de la sortie de cette Maudite forêt. Ses mots rassurent le groupe des élèves. Et effectivement nous voyons enfin une lueur au bout du chemin. Je reconnais l’endroit et regarde le ciel avec inquiétude. Mais l’arbre cogneur semble avoir été entravé. Voilà qui est une bonne chose. Je croise le regard de Tantine. Je la rassure, le groupe initial est bien au complet. Il vaut mieux éviter se perdre dans la forêt interdite, elle ne perd pas que vos pas, elle perd aussi votre esprit. Un frisson désagréable me parcours le dos à cette idée. Je laisse L’ex, Brian et Charlie ensemble et rejoins Alec. Il m’a impressionné avec l’ingéniosité de son action. Il nous a fait gagner un temps précieux. Sans son initiative nous y serions encore je crois.

Nous cheminons jusqu’au manoir comme un troupeau de moutons dociles. Des aurores ont pris l’attaque des détraqueurs en mains. Si bien que nous ne sommes pas gêner sur le trajet. J’hésite et tergiverse. Je compte bien passer l’année à la tête de la bande que nous formons avec ‘Lex.  L’année commence à peine, je ne pense pas qu’il soit judicieux de ma part de m’orienter si rapidement sur quelqu’un et pourtant… Alec marche devant moi les épaules un peu baissées. Nous sommes tous éprouvés par ce qu’il vient de se passer. Je le rattrape et lui donne un claque à l’épaule.

- Tu as géré comme un chef ! Drôlement puissant ton don de mentaliste !

Je connais encore mal les gens comme lui. Ils ne sont encore pas très nombreux. Leur pouvoir reste un mystère à mes yeux. Minerva nous a demandé de rester dans notre maison. Ce n’est pas moi qui vais la contredire, j’ai eu ma dose de promenade. Arrivé au manoir nous nous dispersons pendant que Tantine fait l’appel au fur et à mesure. C’est cinq gaillards fourbus qui arrivent dans notre dortoir. Je lève les yeux au plafond quand je vois un paquet de biscuit entre les mains de Charlie. Mais quand a-t-il eu le temps de se trouver à manger ?!

Je balance ma cape boueuse dans un coin. La logique voudrait que l’on aille se doucher. Mais cela veut dire ressortir de la chambre, alors qu’une gigantesque flemme me prend. Je choure deux biscuits à Charlie qui grogne comme lui seul sait le faire, m’en colle un dans le museau alors que j’insère d’autorité l’autre entre les lèvres d’Alec. N’écoutant pas ce que les autres décident de faire à savoir rester dans la piaule ou se doucher, j’attrape l’ostéopathe et le fais basculer sur son lit. Je suis le mouvement et m’affale sur lui de tout mon poids.

- Dodo ! Dis-je. Besoin de chaleur et de douceur après cette merde !

J’entends ‘Lex marmonner sur mon manque de pudeur. Je lui montre mon majeur. Il me parle de son Amaro et que je n’ai plus qu’à prendre l’accent pour lui ressembler.

- T’es pas fou toi ?!

Deux bras solides se joignent dans mon dos. Mon matelas vivant vient de m’emprisonner. Je suis harassé. Le danger d’y passer était réel. Nous avons pu nous en sortir grâce à tous. La chute d’adrénaline me laisse un peu faible, j’apprécie d’autant plus la prison chaude des bras d’Alec. L’année n’est pas finie. Je ne sais pas comment tout ça évoluera. Mais pour le moment je débranche la cervelle.

Maison des SERPENSEURS

Soulagé, je souris, heureusement qu’on ne doit pas réellement penser à avoir des intentions mauvaises pour l’ouvrir…

La carte s’active et me révèle la position de tous. Les murs de la ville cachée s’animent devant mes yeux et j’aperçois le monde magique, enfin, la partie Beacon Hill. Des pieds se présentent un peu partout. Stiles n’est pas loin, il n’a pas trop bougé de sa place. Therence dort. Les directeurs des maisons sont occupés.

Je vois tout le monde, sauf celui qui m’intéresse. Et s’il était à l’extérieur ? J’espère que je pourrais aller le voir et me repérer dans ce dédale pire que dans le film labyrinthe. Sinon… je ferais tout exploser pour le retrouver. Bon, je peux avoir des idées malsaines donc ?

Je cherche, ouvre les différents papiers et le trouve. Mon cœur s’arrête un instant. Je regarde autour de lui voir s’il n’est pas suivi. Rien. En plus, il n’est pas loin. Je dois prendre à gauche pour le rejoindre. Il se promène, passe devant la seule possibilité de fuir et retourne au même endroit. Je hurle son nom et cours vers lui.

— Liam !

Je tourne à gauche, la carte en main pour ne pas l’oublier. Je m’approche de la sortie et sens une mauvaise odeur titiller mes narines.

Reprends-toi Carac, c’est Liam qui t’intéresse et pas le reste… Tu vas le retrouver.

Il est vivant et marche sur la carte. C’est déjà ça. Je cours, suivant mes traces pour me repérer. Liam s’approche, parfois s’éloigne de moi et je rebrousse chemin dans ce dernier cas.

Dehors. Je hurle à nouveau le nom de mon petit ami.

— Liam, je suis là, viens vers moi !

La carte en main, je détale vers lui. Je ne sais pas comment je vais réagir, mais mon inquiétude s’efface doucement. Mon rythme cardiaque, affolé se calme aussi. Enfin un instant, il reprend de plus belle quand je le vois. Mon cœur a des dératés. Il est là, pas loin de moi et fatigué par sa course sans fin. Je me jette sur lui sans le laisser se reposer et l’embrasse avec envie. Cette envie est plus forte que tout. Je pleure presque de le revoir, détruisant toutes les peurs enfuies en moi depuis que Pevee nous ait dit que griffonnel était tombé.

— J’ai eu peur qu’il te soit arrivé quelques choses. Je t’aime Liam.

Je suis heureux de le revoir, là, vivant et devant moi que je n’ai pu m’empêcher de l’embrasser. De toute façon, il n’y a personne qui nous regarde. Je l’enlace pour le sentir contre moi et me rassurer, prouver qu’il est bien présent. Je sens son odeur et me détends.

— Tu viens on rentre ?

Je le lâche et lui prends la main.

— Pour ne pas te perdre à nouveau, ajouté-je accompagné par un clin d’œil.