[Event] "Crasse" Over - Phase IV | Classe du professeur Severus Argent

Cours de Potions

Je regarde attentivement une jeune rouquine de la maison Griffonnel et léve un sourcil désaprobateur. Une plume de Dolores Ombrage. Cette élève n’est donc pas indemne de punition. Cependant elle semble s’appliquer malgré la souffrance physique. Je reste en retrait et observe ses gestes. C’est net et appliqué, le résultat ne se fait pas attendre.

- Plus  10 points à mademoiselle Ravewood pour ce beau succès critique. Vous avez le droit de lancer le dé dragée de Bertie.

Hale senior se lance. Je passe dans son dos afin de le déstabiliser un peu mais rien n’y fait. Ce sang de bête réussit sa potion. Je croise son regard, il fanfaronne. Pire, il se permet de donner des conseils à son voisin. La jeune Ravewood ayant terminé décide de se lancer dans la potion que j’ai donnée à faire aux plus âgées. J’apprécie son audace. Elle doit s’y prendre à deux fois pour réussir. Une performance là où ses aînés échouent.

Un serpenseur semble avoir la guigne après un échec critique, il échoue à nouveau, puis… abandonne. Tsss. Voilà un homme avec bien peu de persévérance. Il n’est pas prêt d’avoir la moyenne dans mes cours. Suit un autre de mes élèves. J’espère qui va faire honneur à notre maison et ne pas laisser les Griffonnels nous surpasser en potions ! Qu’ils soient meilleurs en métamorphose, soit, mais en potions ! Hors de question ! Wilder échoue, pourtant il y était presque. Contrairement aux autres, il se pose un moment pour comprendre son erreur qui lui saute aux yeux. Il a oublié un ingrédient. Son deuxième essai est une réussite critique. Je masque un soupir de soulagement. Enfin un serpenseur qui réussit honorablement. J’accepte d’un cillement qu’il mette ce breuvage en flacon.

- Plus 10 points à monsieur Chad Wilder pour son succès critique.

Brian O’Conner est celui qui est le suivant à terminer. Il me semble être un bon élément bien qu’il se soit accoquiné avec Hale et sa clique. Échec étrange. Sa potion prend subitement vie pour mourir sur le sol en pierre dans un bruit peu gracieux. Le jeune homme se relance bille en tête. Cette fois c’est une réussite.

- Monsieur ? Pouvez-vous m’éclairer sur mon erreur ? Le résultat fut fort surprenant.

- La température monsieur O’Conner, la température. Vous avez mis votre premier ingrédient sans attendre que votre chaudron soit à la bonne température…

Je hoche la tête de contentement quand monsieur Damodred réussi aussi sa potion du premier coup. Je ne peux lui donner des points sans être accusé de tricherie car il n’a pas fait un succès critique, mais cela me démange fort. Je souhaite creuser l’écart de points entre les maisons et ainsi faire honte à Minerva Hale et sa clique d’animaux. Un hibou se pose à côté de moi avec un message.

- Monsieur Therence Garnet remporte 10 points à sa maison pour un succès critique. Il a oublié de lancer un dé pour une chocogrenouille. Et peut également lancer un dé dragée de Bertie.

Je poursuis mes rondes dans la classe et secoue la tête à chaque fois que le passe près de monsieur O’Brien. Je me demande si cela ne serait pas plus humain de l’interdire de chaudron… Il va finir par nous faire exploser l’école !

Maison des SERPENSEURS

J’observe les autres travailler et réussir à chaque fois. Leur réussite, me donne envie de reprendre la leçon, mais l’échec me fait peur tout autant. Je regarde derrière moi et attends l’arrivé de mon ami. J’aimerai qu’il soit là, à mes côtés pour me redonner du courage. Il y arrive toujours en deux, deux et ceux rien que par sa présence.
Liam est très important à mes yeux et je veux qu’il voit quelqu’un qui réussit et non qui se laisse faire.
Je me lève, avec cette envie en tête. Je vais réussir pour moi, et pour Liam. Debout, je lis une nouvelle fois la recette et m’y attarde un plus long moment.Je décrypte les ingrédients et la manière dont est écrite la recette pour voir si j'ai raté quelque chose dans mes anciennes tentative.
Cette fois-ci ça sera la bonne. En plus Liam va bientôt revenir, les autres de la classe sont déjà présents.
Je prépare à nouveau les ingrédients et travaille ma potion. Je lave le chaudron pour détruire tous les éléments de mes trois échecs.
Je pose tout dans le fond de la marmite, comme indiqué dans le parchemin, et touille le tout. Le mélange terminé, j’attends de voir si j'ai réussi qu’elle réussis
Je me relis, même si ce n'est pas utile, ferme les yeux et n’ose pas les ouvrir pour voir le résultat.

Maison des SERPENSEURS

La vision des autres élèves réussissant leurs propres potions aussi tranquillement que s'il s'agissait d'une chose aussi simple que de faire du vélo ou même courir est réellement vexante et ne fait que rendre mon échec ou plutôt mes propres échecs encore plus cuisants dans mon esprit. Des griffonnels réussissent avec brio à concocter les mixtures demandés tout comme certains serpenseurs. Certains doivent s'y prendre à plusieurs reprise mais finissent par atteindre l’objectif fixé. Je ne jalouse personne et regarde les différents élèves dans leur travail. Si je me trompe quelque part ou m’entête à réitérer sans arrêt les mêmes erreurs sans même m'en rendre compte autant me fier à l'expérience de ceux qui ont réussi à obtenir quelque chose de ces plantes, substances et autre étrangetés. Ma colère redescendue d'un cran et mon calme retrouvé dans la contemplation des alentours, je m'attelle à recopier la potion contre les furoncles des apprentis avec la plume de Dolores Ombrage. Je recopie sans faire attention à la douleur cuisante qui tire mes traits et donne à mon visage un aspect particulièrement grimaçant. Je recopie sans m’arrêter comme si je voulais me punir pour mes échecs de tout à l'heure. Les mots s’enchaînent à vitesse rapide sur le vélin tandis que la douleur franchit des paliers insoupçonnés pour un être comme moi qui est habitué à ne la ressentir qu’exceptionnellement. Durant l'espace de quelques instants, je suis de nouveau ce gamin rageur en voulant au monde entier pour une blessure émotionnelle qu'il a reçu en héritage, une blessure qu'il portera comme un fardeau sans jamais se plaindre parce qu'il avait vite compris que dans la vie soit on avançait malgré la difficulté soit on tombait et que personne ne venait jamais vous aider à vous relever. Soit tu te bats soit tu t'écrases avait dit un des pensionnaires plus âgés au jeune orphelin qui n'avait pas eu besoin de se le faire répéter une seconde fois. Mes yeux se ferment d'eux mêmes sur mes souvenirs et lorsque je les ouvre de nouveau une détermination renouvelée brille dans mon regard. Je n'ai jamais abandonné alors ce n'est certainement pas aujourd'hui que je vais commencer à le faire. Je n'y connais rien en magie et n'ai pas l'étoffe d'un sorcier la belle affaire. Il en faudra plus pour m’arrêter. J'ouvre mon livre sur une autre potion prise au hasard et recopie pour la troisième et dernière fois. Cette fois, je ne grimace pas. Un sourire satisfait flotte sur mon visage, un sourire parfaitement incongru n'ayant strictement rien à faire là mais je ne prends pas la peine de l'effacer. Même lorsque je sens le regard méprisant de Severus Argent sur ma personne. Je lui rends un regard tout aussi venimeux. Oui, je suis un sang de bête et parfaitement fier de l’être monsieur le directeur ! Néanmoins son mépris à peine masqué a eu le mérite de me piquer au vif et de faire bouillonner mon orgueil. Je termine de faire ma dernière punition en me riant de la douleur. La perspective de rester sur un autre échec me semblant bien pire que tout. Je range de nouveau mes affaires non liés à la préparation de la potion et prends le temps d'observer Caracole qui avait tout comme moi échoué à de nombreuses reprises. Je murmure : Bravo O'Brien. Puis, je prends le temps de penser aux différents conseils distiller par Argent. Faire attention à la température chose que je n'avais pas faite les deux premières fois. J'ai remarqué que le Hale avait ajouté ses ingrédients à une vitesse différente au lieu de les jeter d'un coup, il avait attendu entre chaque intervalle. Je souffle, me détends, m'imagine avec une musique agréable dans les oreilles. Le genre de musique que j'écoute lors d'un entraînement de musculation ou de boxe.  Et, je me lance ensuite dans la préparation de ma troisième potion.    

Maison des SERPENSEURS

-... C'est cosy. admirè-je la classe.

Hou... C'est comment dire... une autre ambiance. Moi qui tergiversais à propos de cachots dans notre asile, je crois qu'il ne manque que quelques chaines au mur, et l'endroit serait parfait pour un interrogatoire façon moyen-age. Le genre de trucs qui grouillent dans les bocaux sur l'étagère derrière le bureau professoral et les instruments de découpent qui nous attendent donne des prétextes supplémentaire à mon imagination.

-Pour notre premier cours : dissection de grenouille. glissè-je à l'oreille de la première âme sensible qui me tombe sous la main avant d'aller rapidement m'installer.

C'est marrant comme certains sont surpris et comment d'autres paraissent se trouver dans leur éléments ici... Je me demande si à l’instar du lugubre professeur Argent, le professeur Weizerling se laissera tenté par une matière obscure et le décors qui va avec au terme de son apprentissage. Je parierais gros que ce serait son genre. Il en à l'air... et la nature. A défaut de ne pas être un animal à sang froid, est-ce que le wendigo n'est pas censé être un monstre au cœur de glace? Des deux apprentis pédagogues, ce n'est définitivement ce coulant renard qui jouerait le rôle du prof à craindre.

Je suis tiré de mes pensées à l'arrivé peu discrète du Hale et de sa bande. Ils rigolent à propos de poule mouillée et s’asticotent bêtement... Et ça se présente comme les ainés de la promo et ça chicane comme des boutonneux pré-pubères! Je ne manque pas de leur faire remarquer d'une mine railleuse. -10 points à chacun pour le manque de crédibilités!

Comme le reste de la classe quasi au complet, je trésaille au claquement soudain.

- Vous êtes ici pour apprendre la science subtile et l'art rigoureux de la préparation des potions. psalmodie le professeur Argent. Ici, on ne s'amuse pas à agiter des baguettes magiques. ...Oh. Je cesse subitement de faire tournicoter cette dernière entre mes doigts et la range discrètement dans ma robe de sorcier. Je m'attends donc à ce que vous ne compreniez pas grand-chose à la beauté d'un chaudron qui bouillonne doucement en laissant échapper des volutes scintillantes, ni à la délicatesse d'un liquide qui s'insinue dans les veines d'un homme pour ensorceler peu à peu son esprit et lui emprisonner les sens...

Je passe d'un état de contemplation incertaine de cet homme qui parle des potions comme d'autres pourraient débiter le règlement scolaire avec adoration, à un air ennuyé pour son amour d'un plat en train de mijoter, à un malaise croissant mêlé d’intérêt morbide à l'évocation du poison. Wow... Je ne sais pas si je dois trouver ce cours flippant... ou super cool, en fait.

- Les élèves apprentis sont priés de lire attentivement la recette de la potion contre les furoncles, tandis que les seniors vont s’essayer à nous préparer une potion de Felix Felicis.

Quoi?! J'écarte les bras avec une injonction muette gravé sur le visage. Pourquoi?! C'était pareil dans le cours de métamorphose! Pendant que les ainés étaient invités à jouer avec leur imagination la plus folle, les novices étaient réduits à faire un tour de magicien de cirque! Et maintenant, pendant que les autres donnent matière à la Chance, nous on doit s'occuper de remplir l'armoire à pharmacie du vieux Rusard?!!

Je m'adosse sèchement dans mon siège, écœuré, et cherche d'un regard voir si je suis le seul à m'indigner. Et pour ajouter à mon incompréhension, on dirait bien que oui... J'y crois pas. Je suis d'accord quand je vois la différence d'âge et de concentration de certains pour noter qu'il y a un écart, mais...
... Ça me fait mal d'être considéré comme un vulgaire débutant.

-On devrait pas avoir à s'occuper de la bouillie des lépreux pendant que d'autres jouent aux grands alchimistes. lâche-je bassement.

J’observe les confirmés à leur œuvre, leurs airs appliqués, la crainte d'échoué qui rend leurs gestes un peu fébrile. Puis les apprentis, assidues, appréhensifs... qui partagent les mêmes angoisses au final. Pourtant moi, quand je vois mon étalage d'ustensiles et d'ingrédients, je n'ai aucune envie de m'y mettre. Notre professeur pourrait se lancer dans un nouvelle litanie passionnée sur l'art de la potion, nier toute différence fondamentale entre la rigoureuse concoction d'une expérience pharmaceutique ou alchimique, ça resterait qu'on nous demande de réaliser... un remède contre les pustules. Qui a envie de mettre la main à la patte pour ça, franchement?!

Je peste à la réussite du MacAulley qui s'improvise prof suppléant en suggérant sur des tons d'élève trop modèle à mon gout de modifier la recette du Felix Felicis pour un meilleur résultat. Tsss... Je considère que c'est du pur fayotage compte tenu de sa réussite, une façon d'être sûr de se faire bien voir, et avec une note de prétention pour assurer le coup auprès du sinistre professeur. De quoi rappeler qu'il y a une paire sous sa jupette peut-être? L'idée me ramène un sourire moqueur que je ne manque pas de lui envoyer, mais qui s'efface un peu trop vite. Et pendant ce temps, la fée du logis à poil dru fait du charme à la jeune louve. Après s'être fait une bande, voilà que Derek s'attaque à la gent féminine. Ça m'agace. Mais je ne prendrais pas son petit regroupement et ses attractions réussies auprès de ceux de sa classe comme une victoire de sa part. C'est seulement que j'irradie à ma manière. Plus électron-libre qui s'invite chez les autres à défauts de rallier du monde à lui. Plus individualiste, mais pas moins efficace, attrayant que ce soit en bien ou en mal. Je n'ai pas besoin d'une bande pour avoir un public devant lequel briller. Mon public, c'est cette classe, indépendamment des relations que j'ai ci et là.
Je jette quand même un œil contrarié vers les filles de ma maison, puis me souvient avec un frisson les deux chances sur trois que j'aurais de me faire castrer à vif. Clairement, si je dois me mesurer au sex-appeal du Hale, ce ne sera pas avec les filles de chez moi!
Maiiis... Un sourire me reviens en songeant à la jeune fille, Hale elle aussi? que je l'avais vu aborder avec réserve lors de notre arrivé à l'école. Ce pourrait-être une idée d'aller marcher sur les plates-bandes du loup. Une simple idée à murir...

Il y a de l'agitation à côté. Les réserves qui s'amenuisent sur sa table, ce grand diplomate d'Arès perd patience et laisse sa nature se manifester. Des yeux bleu électrique que j'aurais pu rallié à un loup fautif... si ce n'était cette fumée noirâtre qui danse autour de lui. Qu'est-ce que...? Je reste discret pour le coup et garde ça dans un coin de ma tête, curieux.

Le sablier égraine son sable, et je n'ai pas encore touché à ma potion. J'ai eu la chance d'assister au cours de Madame Hale malgré les mauvais tours de Wilder, de réussir deux sorts de métamorphose et même de sauvegarder quelques points malgré les pertes dont je suis à l'origine, je ne peux évidemment pas sortir de ce cours en remarquable anarchiste. Les va et vient discontinus et regards austères du professeur ne m'y incitent pas. C'est le résultat de Chad qu'il toise avec morgue. De ma place, je guette le verdict... et brisque de sa superbe réussite. Saleté! Mais regardez le se réjouir comme un môme de sa Chocogrenouille! Et il fait gagner 10 points à sa maison en prime? C'est frustrant. Je n'ai pas eu droit à de félicitations éloquentes lorsque j'ai réussi mon Inanimatus Apparitus, moi, quoiqu'on défendra que ce n'était pas mon exercice et que c'était à la fin d'un cours que j'ai en grande partie raté...

...Je vais la faire, cette foutu potion! On verra bien qui récolte le plus d'honneurs!

Bon, alors... six crochets de serpents à moudre... les crochets de serpents, ils sont où... je me penche sur la recette et sur chaque ingrédients que je m'évertue à différencier... quand mon attention est distraite par la mixture qui déborde... non, qui coule? Qui s'échappe?!! du chaudron de O'Conner. Je regarde avec de gros yeux ronds la version maléfique du Fluber manifester un râle de vie, se faire la malle en rampant... et agoniser tragiquement à quelques trainée de son berceau.
...
Paix à son âme.

- Monsieur Therence Garnet... je lève soudain mon nez d'un bocal de limaces diaboliques, alarmé. Qu'est-ce qu'il y a?! Qu'est-ce j'ai encore fait?! ...remporte 10 points à sa maison pour un succès critique. Mine surprise. Il a oublié de lancer un dé pour une chocogrenouille. Et peut également lancer un dé dragée de Bertie.

Ah?... Ah! Enfin l'attention que je mérite! Non pas que les regards des uns et les remontrances des autres m’abattent, mais c'était à croire que la seule chose qu'on allait retenir de moi, c'était mes absences, mes échecs, et mes accidents à blâmer. M'entendre mes réussites et récompenses déclamées haut et fort devant la classe et par notre directeur Serpenseur me redonne l'entrain qui me manquait. Je réserve un sourire rival à Chad en me promettant de le surpasser.

Bon! Faire la popote, ça doit pas être bien compliqué! Suivre simplement la recette sans baguette ni formule magique, il n'y a rien de bien sorcier là dedans...
On va bien voir...

Maison des GRIFFONNELS

Je cours dans les couloirs de ce lycée. Bien évidemment, je me suis perdue, en sortant du cours de Mme Hale en retard, je n’ai donc pas pu suivre le gros des élèves qui allaient en cours de potions et j’ai donc tenté de me débrouiller par mes propres moyens… Sauf que voilà le résultat, je suis perdue… Et bien sur, personne dans les couloirs que j’emprunte pour éventuellement m’indiquer le chemin… Je sais au moins que c’est au sous-sol alors j’emprunte le premier escalier que je trouve qui descend. Je me retrouve donc dans les couloirs du sous-sol du lycée, et je trouve cela relativement lugubre et bien trop silencieux à mon goût ce qui ajoute une touche flippante à ce lieu déjà bien sinistre…

Après des minutes entières à tourner en rond dans des couloirs qui se ressembles tous, je trouve enfin la classe de potions et je déboule dans la classe comme une furie défonçant presque la porte au passage tellement je suis pressée d’arriver. Je sais que c’est stupide vu que je suis déjà largement en retard et que me faire remarquer en plus ne va pas m’être bénéfique, mais je ne contrôle pas vraiment ce qu’il se passe depuis que j’ai quitté la classe de Mme Hale… Je m’arrête juste avant de rentrer dans le professeur Argent, in extremis et en soufflant comme un bœuf, je présente mes excuses pour mon retard plus que flagrant :

- Toutes mes excuses, je me suis perdue…

Je pense m’être assez faites remarquée et je vais m’asseoir sus la chaise de libre que j’aperçois à côté de Kada’an. Enfin un visage famillier et féminin. Je regarde ensuite le tableau et vois deux recettes de potions. L’une pour les nouveaux élèves et l’autre pour les seniors. Je me lance donc rapidement dans la préparation de la potion Felix Felicis. Je vais chercher les ingrédients rapidement et revient à ma place où je les prépare et les ajoutes à la mixture dans le bon ordre et les bonnes conditions. Enfin, je fais de mon mieux mais avec le stress du retard et la quasi certitude que je n’aurais probablement pas assez de temps pour terminé ma potion et la rendre correctement préparée, autant dire que je ne suis certaine de rien.

Pendant que je m’affaire à ma potion, je ne peux m’empêcher de voir Derek Hale prendre la main de Kada, presque de force et lui pomper sa douleur. Lorsqu’il lui rend possession de sa main, je vois soudain des mots inscrits sur sa main, comme gravés dans sa chair et je me dis que c’est ignoble ! Mais quelque part, je remercie Derek de son geste, même si je ne le connais pas plus que cela… J’aurais fait pareil à sa place. Je lance un petit sourire à Kada’an et reprend la préparation de ma potion que j’espère sincèrement réussir, vu déjà mon retard et mon entrée fracassante, j’aimerai beaucoup pouvoir rattraper les points perdus…

Maison des GRIFFONNELS

Je suis largement impressionnée quand je me rends compte qu’au stade où j’en suis, ma potion semble être parfaite. Bien entendu, je préfère ne pas me réjouir trop vite, parce sait-on jamais… Mais enfin, je n’ai pas non plus trop de doute… Je me laisse envahir par ce sentiment de satisfaction et continue tranquillement ma potion, laissant le stress doucement s’évacuer…

Maison des GRIFFONNELS

Grâce à ma potion parfaite, je reçois un paquet de chocogrenouille dans lequel je trouve une carte que je n'avais pas encore. Et également une dragée Bertie. Je me retrouve avec un petit bonbon d'une jolie couleur rose pâle. Et je me dis qu'avec une couleur si charmante, il ne peut être que bon. Alors je le met dans ma bouche et le mâche doucement pour en savourer le goût... Qui me dégoûte... C'était une Bertie au savon. Et me voilà donc à faire des bulles chaque fois que j'expire ou parle. Je décide de fermer la bouche et d'éviter de l'ouvrir autant que possible, mais alors, les bulles commencent à sortir par mon nez, lorsque j'expire... Bien évidemment, comme si cela ne suffisait pas, je vais me taper la honte dans la classe et ça va me poursuivre pour je ne sais combien de temps....

Maison des SERPENSEURS

Décidément, Caracole est toujours le même : naïvement adorable. Ses encouragements sont plus efficaces qu’une potion Felix Felicis et bientôt ce sont trois petits oiseaux qui piaillent de fiertés, contents d’être avec les créations des amis de leur maître respectif. Je souris à Carry et lui fais un signe en tendant le pouce pour le féliciter de rapporter des points à notre maison. Liam et lui sont adorables mais je ne peux m’empêcher de lever les yeux au ciel quand le trop gentil Carry se propose de rester pour aider Liam.

— « Ah, désolé mais je m’oppose à cette idée mon petit Carry. Dois-je te rappeler que ta nature lycane ne te mets déjà pas dans les bonnes grâces de notre bien aimable professeur de potion ?

Je n’ai pas vraiment besoin de m’excuser auprès de Liam. Comme moi, il sait que Caracole est un peu trop gentil pour son bien. Je perçois même une certaine reconnaissance dans son regard. Il compte sur moi pour protéger le petit blond de sa propre naïveté au sein de la maison des serpents. Il n’a pas à s’en faire, c’est une promesse que je me suis faite dès que j’ai compris que nous y étions tous les deux.

Je rassemble mes affaires et les fourre plus ou moins en vrac dans mon sac, exception faite du carnet de note que je garde en main comme le plus précieux des doudous. Ce bouquin recèle de nombreux secrets et j’ai bien l’intention de les découvrir. Je n’en reviens toujours pas que ma mère ait étudié ici. Je suis curieux de tout ce qu’elle a pu noter dans ce carnet, de tout ce qu’elle a à m’apprendre à travers sa fine écriture désordonnée. Je refoule la terrible vérité qui accompagne cette appartenance au monde magique : même la magie n’a pu la sauver de sa folie.

Je m’arrête dans ma progression le long des couloirs et je rattrape Caracole qui a fait demi-tour pour aller aider son amoureux à accomplir son ingrate tâche. Je le tire par la manche pour qu’il reprenne la direction de la salle de potion en lui rappelant que Liam n’est pas seul. En plus, c’est une majorité de griffon alors ils ne le laisseront pas être en retard au cours d’Argent. Carry tente des «mais» accompagné de ses yeux de chiot triste mais je ne me laisse pas avoir et je ne le lâche pas jusqu’à être arrivés au cours de notre lugubre directeur de maison. Je laisse la place à côté de Caracole à Liam pour qu’ils pussent passer un maximum de temps ensemble malgré la répartition foireuse du choixton, et je m’installe à côté d’un autre serpenseur.

Son nom est Matrim si j’ai bon souvenir. Il semble déjà fortement lié au couple des verts et surtout, il semble pouvoir monter sur le podium de la gentillesse aux côtés de Caracole. J’ai envie de mieux le connaître. Il y a une présence chez lui qui me fascine. Je me demande vraiment ce que c’est… D’un regard je lui demande si ça le dérange que je m’installe ici et il m’offre un sourire à tomber. Décidément, c’est vendu en package ? «Gentillesse plus sourire irrésistible trop mignon en promotion Messieurs, Dames. Ne ratez surtout pas cette offre !!» Matrim a même dû tomber sur l’offre 2000 « un lot acheté égal un corps de rêve offert !».

Je l’observe du coin de l’œil tandis qu’il prépare sa potion. Une astuce du professeur Argent leur permet de réduire drastiquement le temps de préparation. Elle s’applique aussi pour nous à moindre mesure permettant aux élèves de disposer de plusieurs essais. J’espère qu’un seul suffira !

Maison des SERPENSEURS

Heeeee bah non ! En même temps, si je m’étais concentré sur ma potion au lieu de celle de Matrim, qu’il a réussi d’ailleurs, je m’en serais peut-être mieux sorti ! Je n’aurais, pour être exacte, pas ajouté les épines de porc-épic avant de retirer le chaudron du feu, créant ainsi l’exacte inverse de ce que je voulais. Bon ! Je verse quand même la potion dans une fiole, ça pourrait servir, puis je nettoie mon poste de travail et je recommence. Cette fois-ci je vérifie bien que la coupe des ingrédients peut se faire en amont sans amoindrir les propriétés magiques et je garde un œil attentif à la température.

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Cette fois, c’est bon. Sans être irréprochable, en terme d’odeur et de couleur, le résultat correspond au manuel. Je regarde Matrim qui me félicite et m’encourage à m’essayer à la potion porte-bonheur. Je me motive grâce à lui. Il serait dommage de ne pas essayer. Avant de me lancer, je parviens à attirer l’attention de Carry. J’ai confiance en lui, il va y arriver.
— «T’es le meilleur ! Tu vas y arriver !» chachoté-je.
Puis je me concentre sur ma nouvelle préparation. Je suis nerveux. C’est clair, mais je veux réussir cette potion !

Maison des SERPENSEURS

Poussé par les encouragements de Matrim et la conviction que j’en suis capable, je me lance. Inébranlable pendant la préparation, je ne me laisse distraire ni par les odeurs nauséabondes des potions ratées, ni par les étincelles des coups de baguettes intempestives, ni par les exclamations de réussite ou d’échec. Par moment, j’ai même un sentiment de black-out, comme si je n’étais pas aux commandes, comme si un autre, bien plus expérimenté, se chargeait de mener cette potion à sa réussite. Est-ce cela qu’on appelle le talent inné, ou est-ce autre chose ? Quelque chose dont je devrais m’inquiéter ?

Toujours est-il que la potion prend une fabuleuse couleur d’or. J’affiche un grand sourire et je verse le liquide d'or dans une fiole effilée. Celle-là, elle me servira !