[Event] "Crasse" Over - Phase IV | Classe du professeur Severus Argent

Fin de cours

L'arrogant rebelle me toise durant quelques instants lorsqu'il me voit arriver. Quoi ? Mr je suis le meilleur m'en veut encore pour ma tentative d'apaisement des esprits dans le dortoir un peu plus tôt , tentative plus qu’infructueuse de raisonner des personnes ne souhaitant nullement l’être. Une tentative durant laquelle j'avais laissé entendre que ce serait à lui de s'excuser pour la simple et bonne raison que n'en ayant strictement rien eu à faire de leur pseudo rivalité, je ne disposais d'aucune informations  relatives aux événements conflictuels survenus dans l'antre des serpents. Et que par simple voie de fait j'avais déduit que si Wayne se pointait comme une furie furieuse dans la chambre du luron c'était qu'il devait bel et bien y avoir une raison à cela. L'humain confirmé n'ayant pas vraiment l'air d’être le genre d'individu à se monter le cerveau à l'envers pour le simple plaisir de se mettre à bout de nerf pour un rien. Mais bon que voulez vous, c'est une question d'âge j'imagine. De maturité et de toute une multitude d'autres mots appréciés de tout corps enseignant qu'il s'agisse de celui d'une école de magie ou d'un lycée ordinaire. Non, rien à voir la vérité c'était que Garnet avait la rancune facile tout simplement.

Si une simple remarque lui restait en travers de la gorge aussi longtemps, je n'imaginais franchement pas ce qu'une diatribe en règle de la part d'un professeur tel que Severus Argent lui ferait comme effet. De toute manière ce n'était pas comme si être l'objet de son ressentiment allait m’empêcher de dormir. Enfin bref, l'apprenti consent à décaler quelques affaires pour me faire de la place et je le remercie d'un bref signe de tète. Le voir se pavaner comme un coq dans une basse cour ne manquerait certainement pas de divertir la fin de ce cours éreintant. Ma pique moqueuse se voit accueillie d'un râle d'exaspération qui me fait sourire. Sourire qui survit bien évidemment à la contre attaque bien placée de notre orgueilleux vert et or. Oui, j'ai galéré comme un blaireau durant dix bonnes minutes pour enfin parvenir à obtenir ce précieux liquide. C'était la stricte et pure vérité. Mes performances en potions laissaient fortement à désirer. Mon ego y survivait largement étant donné qu'ayant été le premier étudiant à avoir utilisé un sortilège informulé durant le cours de métamorphose, j'avais lancé le mouvement du « Regardez moi, je n'ai pas besoin d'ouvrir la bouche pour faire de la magie ». C'est la raison pour laquelle, le demi sourire moqueur du caïd en herbe ne fait qu'élargir mon propre sourire immaculé. Je relance ce duel verbal avec verve en le mettant au défi de faire mieux que la dénommée Kada'an et comme je m'y attendais le blousonneux démarre au quart de tour. Ah ah, Therence Therence Therence tu es si prévisible. Je souris de plus belle en voyant son expression se faire déterminée. Je pourrais presque entendre les rouages de son cerveau tourner.

Un bras sorti de nul part vient entourer le sommet de mon dos au moment ou un griffonnel se pointe comme un cheveu sur la soupe. Je tourne la tète vers l'intrus et découvre que le tripoteur qui au passage a offert le même traitement à Therence premier roi des orgueilleux n'est autre que le membre le plus nonchalant de la bande de Derek mais également le plus exaspérant puisqu'il s'agit de Cormier. Le seul étudiant qui parvient à enchaîner des réussites aussi insolentes que Garnet pour les serpents en donnant l'impression que s'il jouait au golf en même temps il obtiendrait le même résultat. Therence a au moins le mérite de se donner à fond dans ce qu'il fait et de sembler passionné par chaque exercice ce qui est loin d’être le cas du griffonnel confirmé. Et si je me moque comme d'une guigne de mes échecs parce qu'ils ne m’empêcheront pas d'avancer, je ne peux m’empêcher de me mettre à la place de ceux comme Barbara qui ont suivis les instructions à la lettre et ont lamentablement échoués. Alors, sans même savoir réellement pourquoi, je me dégage d'un coup d'épaule de son étreinte non désirée. Je me décale de quelques pas sur la droite pour laisser Alex prendre la place du milieu. Mon sourire s'évanouit comme neige au soleil lorsque je décèle la pointe de sarcasme qu'il met dans sa pique relative aux points. Mon visage ne tarde pas à revêtir un masque d'indifférence complet soit celui là même que j'arborais lors de la répartition ce matin. Je ne vois pas ce qu'il a contre la compétition et le système de point celui là. La compétition est juste un moyen de nous pousser à donner le meilleur de nous même dans tout ce que l'on fait. Pas la peine de voir le mal partout et de pointer des dérives malsaines imaginaires. L'école a du faire face à des coupes budgétaires à ce que j'en savais. Moins de profs, moins de possibilités, moins de maisons et une formation à apporter aux étudiants. Autant que ces derniers trouvent un intérêt à se bouger les miches pour rendre le travail des professeurs optimal. Fin, bref je ne vois pas de quoi casser trois pattes à un canard dans le cas présent. D'autant plus si cela procédait d'une tradition millénaire. Mon espèce surnaturelle accorde une place toute particulière aux traditions et aux coutumes alors ce n'était certainement pas moi qui allait trouver quelque chose à redire à une tradition.

Mais, je garde le silence et observe le spectacle de ces deux ego se lancer dans une discussion pour le coup aussi divertissante que ce que j'espérais en quittant ma propre place. Un peu plus tard alors que le jeune homme a commencé sa préparation, je me permets un conseil lié à mes propres observations et me voit accueillit d'un cordial chut tandis que le parfait petit chimiste se fait claqué la main. Un sourire étire lentement mes lèvres lorsque Garnet évoque mon manque de maîtrise survenu un peu plus tôt. Un sourire sûrement du au fait que le rebelle se tord les méninges pour découvrir ma nature surnaturelle. Un dragon mais oui bien sur, en voilà un qui a trop regardé de films si vous voulez mon avis. Je ne lui donne aucune indication et savoure le fait qu'il cherche avidement. Les seuls mots émanant de ma bouche sont : Fais gaffe à ta potion Garnet. Tu ferais mieux de la surveiller au lieu d'essayer de percer à jour ma nature. Tu vas accuser les autres si jamais tu foires alors garde tes yeux sur ton chaudron veux tu. J'éclate de rire lorsque Cormier lance que je suis un génie qui exaucerait des vœux. Si ton souhait est de perdre la vie pourquoi pas. Il suffit que tu sois un surnaturel qui tente de briser les règles ancestrales édictées par une puissance supérieure depuis longtemps oubliée des hommes. CQFD, ni l'un ni l'autre ne rentre dans les critères.

Je me contente d'un sobre : Mais complètement Cormier. Et si tu le fais entre minuit et trois heures du matin sous la pleine lune, tu as le droit à douze vœux au lieu d'un mais ça reste entre nous pas vrai. Faudrait pas que j'ai de problèmes avec le syndicat des génies moi. Je me détourne ensuite de la discussion et commence à préparer la suite de ma journée ou plutôt la soirée dans un coin de mon esprit. Alors, j'ai écopé d'une autre punition si je ne m’abuse. Nettoyer le potager aux spectres il me semble. Bah, cela va au moins avoir le mérite de me permettre d'exercer la magie de nouveau. Il va aussi falloir que je fasse quelque chose pour la chambre. Le sens de l'humour foireux de Therence avait au moins eu le mérite de mettre en exergue le fait que la cohabitation entre mon chasseur et le volatile de Stiles ne serait pas une mince affaire. Pour ne pas dire une mission tout bonnement impossible. Pas le choix, j'imagine. Tant pis ce n'est pas très dérangeant. Lorsque que je reviens à la réalité et observe les deux zigotos copains comme cochon à coté de moi, je constate que la potion de Garnet est une nouvelle fois un succès. Un petit rire s'échappe de mes lèvres. Même en cela il était prévisible. Mon sourire s'élargit lentement devant le spectacle de la jubilation qui s'offre à mes yeux.

Je me fends d'un ironique : J'ai toujours cru en toi tu le sais. Non sérieusement, bien joué Garnet. Tu ne veux pas faire les cours à la place des profs tant que tu y es. Tu ferais un excellent prof pas vrai. Bien meilleur que ceux que l'on a n'est ce pas.   
Je lui tapote l'épaule et lui adresse un sourire avant de tourner mon attention vers Severus qui nous annonce la fin du cours . Je l'écoute attentivement avant de ramasser ma sacoche et passer la bandoulière autour de mon épaule. Direction le dortoir pour déposer mes affaires et ensuite la chasse aux spectres pourra commencer. Je n'ai pas noté avec qui j'allais devoir me charger de cette besogne me semblant bien plus agréable et vivifiante que celle de la dératisation. Les premiers élèves quittent les lieux et je m'engouffre à la suite de ce beau petit monde après avoir vérifié que je n'avais rien oublié.    

Maison des SERPENSEURS

En plus d'être nauséabonde, leur décoction était désormais franchement peu appétissante.  Les crochets pulvérisés de serpents n'étaient peut-être pas le meilleur ajout à ce stade-ci.  À mi-chemin entre le chocolat au lait pas frais et la guacamole oubliée toute la nuit sur la table, sa couleur n'augurait rien d'appétissant.  Et Tama était persuadé qu'à la seconde où il cesserait de touiller -du bout du bras-, le mélange risquait de se solidifier et la cuiller y resterait prisonnière.  De sa main libre qu'il libéra du pincement qu'elle effectuait sur son appendice nasal, le renard des marées levait et tournait les fioles pour lire les étiquettes qui y étaient apposées.  Il hésita un instant à ajouter une larme de licorne au chaudron, mais préféra ne pas gaspiller un produit d'une telle rareté.  Il opta plutôt pour un peu de rate de chauve-souris, qui devrait aider à contrer l'épaississement constant du mélange.  La liquéfaction s'amorça effectivement et Tama se permit un clin d'oeil à son complice professoral es Bécues.  Adriann semblait être arrivé à Beaconlard par hasard.  Il ne ressemblait en rien au reste du personnel de l'école et semblait avoir été un élève dans le genre de ceux de la bande à Hale, hormis O'Conner, davantage qu'un Coleman, un Wayne ou un autre élève discipliné et dévoué à ses études.  Pour preuve, il avait copié les notes de Tama'rangi sans ciller, bien que certains passages étaient purement inscrits en Maori (notamment une note sur l'aménagement de sa cabane au bord du lac) et que l'ensemble ne faisait aucun sens.  L'important, c'était de donner le change.  Et de s'amuser.  Principalement de s'amuser.  Et ça, Mr Weizerling semblait également apprécier.  Son regard compétitif ne mentait pas : il aimait au moins autant les paris et autres activités ludiques que le mouton blond.  La température du réchaud fut augmentée et Tama'Rangi osa un nouveau coup d'oeil à leur jeu.

« On sait jamais, on va peut-être découvrir un élixir à la bêtise! » lança-t-il d'un ton guilleret.  La bêtise humaine était en réalité le moindre de ses soucis.  En fait, elle était même un moteur de jeux et une source infinie d'énigmes plus mystifiantes les unes que les autres.   « Ce serait dommage, en fait. »

SERPENSEURS

Je suis resté silencieux jusqu’à la fin du cours, fasciné par ce qui peut être créé par la magie et torturé par les sentiments douloureux que produit un désir profondément ancré et devenu réalité l’espace d’infimes minutes. Ils me manquent. On ne cesse jamais d’être un enfant aux yeux de ses parents. Et dans leur regard, j’ai vu, ou sans doute imaginé, toutes ces choses qu’on lit sur le visage de ceux qui vous guident dans la vie.
J’ai réussi avec persévérance à réaliser le sort demandé par notre professeur. Et j’ai la certitude que l’apparition qui me vaut de valider ce cours a également réussi une toute autre métamorphose. Le doute qui m'envahissait dernièrement s’est mué en un constat apaisant. Je ne les oublie pas. Ils sont là. Si ma mémoire me fait défaut, il y a des choses qu’aucune magie ni procédé scientifique de pouvait altérer.
Même le regard torve de Therence ne me fait pas plonger dans la tristesse qui me fait me renfermer trop souvent.
Chad et moi sortons de la classe, non sans nous frôler la main. À deux on est plus fort. Il est bouclier lorsque je suis l’épée, le fer de lance quand je suis armure. Le demi-rebelle a fait les frais de notre union complice. Qui touche à l’un de nous se prendra l’effet boomerang en retour.
Wilder et Wayne. Wayne et Wilder.

La ponctualité nous fait rarement défaut. Et ça devient le premier engagement de tous les élèves qui se dirigent vers la salle où est dispensé le cours de potions. Severus Argent a horreur des retardataires. Et il est vivement conseillé d’éviter de faire ce que le corbeau humanisé déteste.

- Dis-toi qu’après ce cours avec Severus, ta punition dans les sous-sols te paraitra moins difficile, me réconforte Chad.
Je ne suis pas sûr qu’être en présence de Rusard et de Therence dans un espace confiné infesté de rats soit un moment agréable. Et ce, même si le professeur de potions n’est visiblement pas accueillant quand nous entrons dans la salle parmi les autres élèves.

À la seconde ou le cours doit commencer, quand le dernier grain tombe au fond du sablier il ne manque pas d’attirer notre attention autant que notre méfiance en refermant son livre d’un claquement sec. Nous sursautons de concert.

- Vous êtes ici pour apprendre la science subtile et l'art rigoureux de la préparation des potions, déclare-t-il. Ici, on ne s'amuse pas à agiter des baguettes magiques, je m'attends donc à ce que vous ne compreniez pas grand-chose à la beauté d'un chaudron qui bouillonne doucement en laissant échapper des volutes scintillantes, ni à la délicatesse d'un liquide qui s'insinue dans les veines d'un homme pour ensorceler peu à peu son esprit et lui emprisonner les sens...

Son pas est lourd et sévère. Il nous juge négativement dès le premier jour. Griffonnel comme Serpenseur. Je me demande si cet homme a de l’estime pour quelqu’un dans sa vie.

- Je pourrais vous apprendre à mettre la gloire en bouteille, à distiller la grandeur, et même à enfermer la mort dans un flacon si vous étiez autre chose qu'une de ces bandes de cornichons à qui je dispense habituellement mes cours, se plaint le professeur.

Je n’aime pas le ton condescendant qu’il emploie. À moindre mesure, il me rappelle l’arrogance de Therence. Je me force à ne pas leur trouver d’autres points communs sinon les prochaines heures seront encore plus difficiles.

- Les élèves apprentis sont priés de lire attentivement la recette de la potion contre les furoncles, tandis que les seniors vont s’essayer à nous préparer une potion de Felix Felicis, explique Severus. Sur cette table vous trouverez les ingrédients qui vous seront nécessaire. Dans les prochains cours vous devrez les trouver par vous-même dans les placards de la salle classe. Je suis à mon bureau pour toute question. Les bavardages sont interdis.

D’un coup d’œil complice, Chad et moi tâchons à rester sérieux et silencieux. Quelques élèves s’occupent d’animer le cours et de laisser tout loisir au Maitre Corbeau d’attribuer avec délice les punitions qui semblent plus ou moins méritées. Certains réussissent leur potion du premier coup, d’autres provoquent des nuages de fumée et des odeurs nauséabonds. Occupé à surveiller le moindre geste des Griffonnels qu'il déteste, le professeur reste à l’écart de nous.

Chad lit attentivement la page parcheminée ouverte sur la potion de chance. Mais lorsqu’il jette un œil à ce que je fais, il en oublie un ingrédient. C’est ce qu’il conclue quand il comprend qu’il doit vider et nettoyer son chaudron. Je lui fais un léger sourire d’excuse. Il ne m’en tient pas rigueur d’autant plus que la mixture qui bouillonne dans mon propre chaudron ne correspond pas à ce qui est expliqué dans le manuel.

Il s’avère que nous bénéficions de conditions particulières pour réaliser nos potions. Le Felix Felicis nécessite normalement six mois de préparation. Mais la salle de classe procure un environnement magique favorable pour cet art subtil. L’hygrométrie, la température, l’absence de lumière et le temps. Tous ces critères nous laissent autant de possibilités. Chad et moi avions plaisanté sur l’incroyable livre de « recettes » qu’on nous avait demandé d’acheter. Il n’avait pas eu tort en disant que mon attrait pour la cuisine me rendrait attentif à la matière enseignée par le professeur Argent.

Et à une potion que j’ai trouvée particulièrement intéressante.

Je relis la dernière consigne. Mélanger trois fois dans le sens contraire des aiguilles d'une montre. J’observe la potion qui tourbillonne dans le chaudron et change peu à peu de couleur et de texture.

SERPENSEURS

La subtilité de cette préparation nécessite d’être extrêmement attentif. Chaque ingrédient doit être ajouté au bon moment. Plus que des minutes qu’il faut surveiller, c’est le comportement de la potion en elle-même auquel il faut être attentif. L’échec, vu la difficulté de ce que je tente de faire, ne me vexe pas. L’idée malicieuse que j’ai derrière la tête suffit à entretenir ma motivation.

Une fois nettoyé, je pose mon chaudron sur le feu à côté de celui de Chad qui s’est lui aussi relancé avec attention dans la préparation du Felix Felicis qu’il a raté. Après de longues minutes d’un bouillonnement vif, j’ajoute une chrysope qui est aussitôt avalée par la mixture visqueuse. Du bout de ma baguette, comme s’il s’agissait du manche d’une grande louche, j’effectue trois cercles dans le sens antihoraire pour remuer la potion.

SERPENSEURS

Le professeur Argent semble posséder une pincette de sympathie lorsqu’il accueille la réussite de Chad d’un clin d’œil satisfait.
-  Plus 10 points à monsieur Chad Wilder pour son succès critique, s’exclame Severus.
Mon loup verse délicatement la potion de chance dans une fiole et lorsque l’attention du maître des lieux n’est plus centrée sur lui, il finit par se pencher au-dessus de mon épaule.
- Qu’est-ce que tu fais mon loulou ? Me demande-t-il. Ça ne ressemble pas au Felix Felicis.

- C’est parce que j’essaie autre chose qui me semble plus amusant, répondis-je à voix basse. Je suis content que tu ais réussi. Et si je parviens à faire cette potion, on se souviendra de ça comme d’un sacré coup.

Derrière nous, une jeune fille des Griffonnels se plaint que la moitié du cours est déjà achevée et qu’elle n’a toujours pas réussi sa potion contre les furoncles. Un maléfice putride sur le visage aurait été également une douce vengeance. Mais ô combien moins subtile.

Lorsque j’écrase la corne de bicorne dans le mortier qui nous avait été distribué, Chad écarquille les yeux sur mon livre de potions, ouvert sur l’un des derniers chapitres. Scrupuleusement, il m’aide à n’oublier aucune étape. Wayne et Wilder sont autour d’un chaudron. Qu’en ressortira-t-il de bon ?

De nouveau, la chrysope séchée, autrefois appelée demoiselle aux yeux d'or est avalée par la potion. Trois tours de baguettes achèvent la préparation pour la troisième fois.

SERPENSEURS

Je ne cache pas un léger agacement pour ce troisième échec. Chad grimace face à mon mécontentement mais n’ose pas dire à voix haute que je m’attaque à une potion compliquée tout en faisant attention à ne pas être remarqué par le professeur.

Je me hâte de vider le chaudron et de le nettoyer. C’est à ce moment que je remarque le regard narquois de Therence. Aucun doute qu’il a fait le décompte du nombre de fois où j’ai recommencé la préparation. Rira bien qui rira le dernier, Garnet. Mon sourire en réponse à sa moquerie n’est que plus épanoui.

Le chaudron semble neuf tant il est récuré. Je n’ai pas osé lancer un sort pour le laver de peur que la probabilité de réussir la potion suivante n’en soit affectée.

Quand je m’apprête à ajouter la peau de serpent d'arbre du Cap, je sens mon familier remuer sur mon bras. Il s’était logé sur mon poignet et n’avait plus bougé. J’observe sa couleur ondoyante comme un avertissement.

- Quel idiot, dis-je contre moi-même.

Bien que le reptile ne soit pas mon animal favori, il m’a choisi avant mon arrivé à Beaconlard. Je me remémore les recherches que j’avais faites à son sujet et les grandes similitudes qui existent entre tous les représentants de son espèce. Si bien qu’il est facile de confondre une peau de serpent avec une autre. Je repose ce que je croyais être une peau de serpent d'arbre du Cap pour me saisir de véritable ingrédient.

Je remercie muettement mon familier de m’avoir permis de mettre le doigt sur mon erreur. Corne de bicorne et insecte séché. Puis trois tours dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Que je sois de nouveau puni si je n’ai pas le temps de faire une potion Felix Felicis après avoir réussie celle-là. Mais j’en serai incroyablement satisfait.

SERPENSEURS

J’observe le contenu du chaudron comme un enfant devant un gâteau en train de gonfler dans un four. La couleur devient vaseuse et la texture celle d’une boue. Ça n’a rien d’appétissant et c’est tout particulièrement le critère qui me confirme de ma réussite.

- Chad, dis-je tout bas. Donne-moi deux fioles s’il te plait.

Mon fiancé s’exécute rapidement en comprenant que je ne souhaite pas que le professeur s’attarde sur ce que je viens de faire, quitte à ce qu’il croit que je ne suis pas parvenu à réaliser la potion qu’il nous a demandé de préparer.

Je verse minutieusement le nectar dans les deux petits récipients en faisant bien attention à ce qu’aucune goutte ne touche ma peau.

Je vois notre directeur de maison se rediriger vers nous. Je n’ai aucun doute sur le fait qu’il puisse reconnaitre ce qui est dans mon chaudron. Sans attendre, je récupère certains ingrédients non prévus dans la recette et la peau de serpent qui avait failli me faire échouer à nouveau la potion.  D’un geste souple, je jette tout ça dans la mixture qui change de couleur en sifflant comme une locomotive à vapeur.

Le contenu du chaudron se solidifie en givrant le cuivre du récipient.

- C’est visiblement un échec, Monsieur Wayne, se désole le professeur.

Il ne me considère pas plus de quelques secondes et adresse un hochement de tête à Chad, rappelant une nouvelle fois sa réussite.

J’aurais effectivement pu faire grimper moi-aussi le compteur de notre maison. Mais les deux fioles serrées dans ma main valent bien quelques points sacrifiés en la défaveur des Serpenseurs.

La voix de Severus est sifflante quand il annonce la fin du cours. Je reste un peu avec Chad et Matrim avant de devoir rejoindre Rusard qui se fait un malin plaisir de réunir quelques élèves pour ce qu’il préfère le plus dans ses fonctions de concierge : les punitions.

Je ne peux retenir le sourire que cette heure de cours à fait naître sur mon visage. Surtout quand ça semble inquiéter Therence qui me regarde d'un œil mauvais. Notre dialogue silencieux peut s’apparenter à « Je sais que tu mijotes quelque chose, Wayne », « Tu ne crois pas si bien dire, Garnet ».

- En v’la un qu’a l’air content d’fouiller dans les sous-sols de not’ école pour chasser la vermine, baragouine-t-il avant d’appeler sa teigne de chatte.

Maison des GRIFFONNELS

Le mince espoir de ne pas s’attirer les foudres de Severus Argent diminuait à vue de nez… et en parlant de nez, j’avais, tout comme mon collègue, bouché le mien à l’aide de mes doigts. L’odeur n’avait fait qu’empirer, et il se faisait de plus en plus difficile d’ignorer le regard à la fois sévère et glacial de notre supérieur. J’avais dans l’espoir qu’entre cet instant-ci et la fin de cette heure, il aurait oublié mon visage… c’était le seul moyen d’arriver à survivre aux deux heures de colles qui m’avaient été en plus imposées. Si ça, ça ne s’appelait pas nager dans le bonheur… Fuyant la fureur évidente du professeur de potion, je me glissais de l’autre côté de l’imposante silhouette de Tama’. Je ne lui arrivais qu’à l’épaule, et bien que cette caractéristique pouvait apparaître comme un désavantage pour certains, j’étais désormais bien heureux de pouvoir en profiter.

-On sait jamais, on va peut-être découvrir un élixir à la bêtise !, s'exclama Tama'.

Examinant la mixture d’un œil plus amusé qu’inquiet, je glissais ma main sur celle de mon collègue en plantant un regard joueur dans le sien. Si je voulais rendre la partie d’échec un peu plus intéressante, autant s’assurer dès maintenant qu’elle le serait… Je lançais un coup d’œil à la salle, me garantissant ainsi qu’aucune attention n’était tourné vers nous, puis je me rapprochais lentement, ma main glissant sur le haut de son bras, avant d’emprunter le chemin averse… et de me saisir de la spatule l’air de rien.

-Ce serait dommage, en fait.
-Dommage, oui, souriais-je grandement en me saisissant de la première flasque qui me tomba sous la main.

Je la secouai devant mes yeux. Le liquide se balança contre les parois tandis que, concentré, j’essayais de me rappeler de mes cours de runes…  qu’est-ce que ce symbole pouvait bien signifier ?... Le visage tordu dans une grimace contemplative, je me relevai brusquement et la versai d’un coup dans le chaudron. A l’interrogation silencieuse du Maori, je laissais apparaître mes deux rangées de dents dans un sourire presque plus gros que moi :

-J’ai fais brûler mes cours de runes à la fin de l’année. J’ai aucune idée de ce que c’est !

Maison des SERPENSEURS

À quoi donc jouait le wendigo?  Tama était bien assez fort pour touiller cette mélasse sans aide.  Et si une seule main n'avait pas suffit, il en possédait deux!  Ces prunelles pétillantes de malice... il se croyait le plus fort?  Il allait bien voir... Oh. Il n'avait pas bien compris, visiblement.  Et tout aussi visiblement, le cannibale faisait parti de cette catégorie des mortels qui comptaient profiter le plus possible de chaque grain de sablier qui leur était imparti, sans perdre de temps.  Conservant sa façade impassible, le maori se dit qu'il serait bien curieux de se laisser prendre au jeu, de voir ce que l'allemand avait bien en réserves.  Lorsque la main du jeunot redescendit sur la sienne, le polynésien concéda la spatule sans en faire de cas.  Il lança un sourire en direction du directeur de sa maison, en échange à son regard noir, puis se tourna, le menton collé contre le cou, pour observer le pleutre qui se cachait de la chauve-souris-garou.

Adriann décida ensuite d'observer une flasque, d'en déchiffrer le nom, et de l'ajouter entièrement dans la potion, qui se mit à mousser comme s'il avait lancé une chaudière de soda dans une marmite de vinaigre.  Par réflexe, Tama fit un pas derrière et recula également son collègue d'un mouvement autoritaire, mais non violent, du bras.  Il s'était préparé à jeter quelques feuilles séchées de dictame dans le mélange, mais hésitait à présent.  Du coin de l'oeil, il s'assura de ne pas trop avoir bousculé Adriann, alors que les bulles épaisses atteignaient le bord du chaudron, où elles venaient mourir en exhalant une odeur nauséabonde, laissant de grosses coulisses vaseuses sur les bords du chaudron.  Le problème semblait être contenu et le polynésien vit ses épaules retomber d'elles-mêmes dans leur position naturellement décontractée.  D'un sourire équivalent à celui du griffonnel, il répliqua finalement :

« Je ne sais pas non plus, mais ça me semble pas avoir été trop fameux, comme essai. Tu as fait brûler ceux de potions aussi? » taquina le renard des marées.

La fin du cours était déjà annoncé et ils n'avaient réussi à rien d'autre qu'à polluer la salle de classe.  Les élèves avaient déjà tous terminé de ranger leur capharnaüm, pour la plupart et Tama, toujours souriant, constata nonchalamment :

« On n'a pas réussi à terminer dans les temps.  C'était un peu prévisible, mais ce n'est pas grave.  L'important, c'est de participer, comme ils disent. »  Il fit un ouste de la main à Adriann.   « Je vais m'occuper de ramasser tout ce bordel. »

Dès que le cadet des enseignants fut suffisamment éloigné, Tama'Rangi ressortit sa baguette magique et  vida le chaudron où le bouillonnement contrôlé avait toujours lieu.

« Evanesco »

Maison des SERPENSEURS

J’ouvre les yeux et vois la potion terminé et réussi. Je me sens soulagé, après mes 3 échecs consécutifs. Je reprends mon calme. J’ai réussi, enfin. Je ne suis que joie, ou presque. Fier de moi, je regarde derrière et attend Liam. Même si j’ai dû le faire à plusieurs reprises, j’ai réussi mon coup. Je regarde la prochaine potion et hésite. Pourrai-je la faire ?
Je m’attèle à terminer deux de mes punitions et a noté les cours pour Liam. Je prends la plume sur la table, celle de la punition. Je note les cours sur le cahier pour mon ami et le fait deux fois. Je note le tout et ressens les lettres s’écrire sur mon bras. Je serre des dents pour qu’aucun son ne s’échappe de ma bouche. Même habitué, les tortures font toujours mal. Je ne souffre pas autant que certain et réitère la punition une deuxième fois pour l’autre cours, et voyant que cela ne s’écrivait pas sur le papier, je dus tout réécrire une nouvelle fois.
Avant de me lancer, je regarde les lettres inscrites sur mes bras, chacun possédant une leçon du cours de potion, et me dis que cela pourrait bien servir d’antisèche. (Hélas je ne suis pas de ce genre et j’espère que cela va vite disparaître). Peut-être que cette gravure, ce gravera à jamais dans mon esprit ?
Je me dis que certain étudiant dans les lycées normaux s’en servirait pour tricher. Certains le feraient vraiment pour ne pas faire d’erreur…
Je me demande s’ils y arriveraient ? De voir la peau déchirer me dégouter un peu. Dire qu’une simple plume puisse torturer ainsi plusieurs personnes, je me dis que le monde magique ressemble au monde humain. Surtout niveau torture.
C’est ainsi, que je me retrouve avec une recette sur chaque bras.
Pour ne pas faire peur à Liam, je cache mes nouvelles blessures et reprends mon cours.
Je prends mon cahier et ma véritable plume pour noter les cours à Liam. Je m’applique dans l’écriture pour qu’il ne fasse pas d’erreur. Une fois le tout terminé, je regarde la nouvelle potion quand j’entends Arès me félicité. Et, au vu de sa réussite, je fais de même.
—Bravo toi aussi. Avec la persévérance, on y arrive toujours. Il faut juste penser à ce qui nous redonne notre courage.
Je lui souris et me tourne vers le professeur pour lui demander :
Je tente la potion, juste après que le professeur est annoncé la fin du cours.
Si j’échoue ou réussi, j’irai directement à la punition, avec Mick.

Points

+ 10 point à Monsieur Therence Garnet pour son succès critique
+ 10 points à Monsieur Mickaël Wayne pour son succès critique

Et pour les cornichons qui n’auraient pas saisit, les griffonnels qui ne sont pas punis peuvent poursuivre Ici en mode libre en attendant leur camarades punis. Pour les Serpenseurs cela se passe ICI.

Maison SERPENSEURS

Je souris à Mick. Il a foiré le reste de sa potion pour que notre directeur de maison ne s’aperçoive pas qu’il a testé une autre recette que celle demandée. Je devine qu’il se prémunit d’une éventuelle revanche de Garnet. Alors que la fin du cours de potion s’annonce, je poserai bien ma tête contre son épaule, mais je ne pense pas que notre professeur nous tolère de tels écarts. Mick reste un peu avec moi et Matrim. Ils sont tous deux consignés. Avant de partir Mick m’offre tout de même un baiser sous le regard courroucé du professeur. Alors que Mick embarque Caracole avec lui, je toise notre directeur, le mettant au défi de dire une quelconque remarque. Je n’affiche pas de l’insolence, juste mon droit d’être moi-même. Quelques secondes passe et le professeur retourne à son bureau et a son livre.

A côté de moi, Matrim a un air abattu. Il a écopé d’une double punition. Il doit rejoindre Severus en colle et en même temps débarrasser le potager de ses spectres. J’entoure les épaules de mon ami avec mon bras pour le réconforter et qu'il se sente moins seul dans cette épreuve.

-Je ne peux pas t’aider pour les heures de colle, mais je viens avec toi au potager Mat'.

J’aurais bien accompagné Mick, mais il ne m’en a pas donné l’occasion, ni le choix. Je crois que c’est préférable car Garnet aurait fini par tâter de mes griffes. Mick sait se débrouiller seul, puis il est avec  le Griffonnel qui me semble sympa, Brian. J’attends que Matrim reçoive son sort de dédoublement pour me mettre en route avec lui vers le potager.

Maison des GRIFFONNELS

Après avoir à peu près nettoyer la salle de classe de Mme Hale, ou plus connu comme étant un champs de bataille assez compliqué à y accéder devenu convenable et un peu moins mouillée, je sors de là laissant la bande Hale vaquer à je ne sais quoi. Et j'ai pas envie de savoir d'ailleurs ! Bref, allons donc trouver la salle de mon nouveau tortionnaire... Euh, je veux dire de mon charmant et emblématique professeur de potions dont sa beauté capillaire fait rude concurrence face aux publicités pour shampoing.

Moi faire du sarcasme ?! Jamais de la vie voyons. Je suis juste en train de critiquer tout en restant tout à fait correct dans mes propos. Enfin bref, pendant ce temps là, je pars à la recherche de la salle de classe. Fort heureusement, cela m'a été facilité par certains élèves qui marchent tel des fourmis, tous vers la même direction. Ne me triturant pas l'esprit plus longtemps, je me mis à les suivre, pensant évidemment que j'arriverai au bon endroit. Des verts et rouges se regroupant tous dans le même chemin, cela ne veux dire qu'une seule chose. C'est que j'emprunte la bonne direction.

Entrant enfin dans la bonne pièce du premier coup, j'étudie les alentours à la recherche d'une tête blonde bien connu. Je peux me le permettre, pour une fois que je ne suis pas en retard ! J'ai même pas rater une miette du discours du professeur, fortement troublant par ailleurs. Comme si les potions magiques étaient la résolution à tout nos maux. Pourquoi avoir besoin de baguette magique et tout le tintouin quand on a un chaudron et des ingrédients improbables ? Juste pour faire jolie voyons !

Sauf dans mon cas apparemment. Parce que soyons franc vous et moi. Je suis une quiche en cuisine. Et je suis gentil en plus. A prévenir, ce n'est pas pour rien que ma mère m'a banni des fourneaux et que je ne dois sous aucun prétexte m'en rapprocher de moins de 5 mètres. Une histoire de danger public, pyromane culinaire et catastrophe ambulante. Je n'ai toujours pas compris pourquoi d'ailleurs mais les gens eux si. Surtout dès qu'ils me voient plus de trente secondes dans une cuisine.

Bon. Je suppose que vous avez compris le problème maintenant. Alors oui, je préfère largement faire joujou avec ma baguette aussi têtu qu'un troupeau de mule que de faire une potion. Le célèbre Neville n'a qu'à bien se tenir avec son titre de pire potionniste de Beaconlard, je suis là pour le détrôner. Enfin, si justement mon petit ami ne le fait pas avant moi....

Moi qui croyait que ses compétences culinaires allaient nous aider à faire une potion correcte, oui mon plan originel était d'user honteusement de ses capacités en papillonnant des cils. Toutefois, en voyant son premier échec, je suis en train de fortement reconsidérer la question. Après tout, une petite erreur, ça peut être un banal accident de parcours. C'est ce que j'aurai pensé si en m’asseyant à quelques tables de lui, faute de place correcte, il n'avait pas fait exploser une deuxième fois son chaudron !

Vous êtes tous témoins ! C'était une tentative d’assassinat à mon encontre ! Moi qui suis pourtant le petit ami rêvé de tous, le prince charmant tant voulu, le fantasme en chair et en os de ses dames et certains messieurs. Attenter à ma vie via un chaudron, c'est... C'est moche. Certes, je sais que Caracole ne ferai jamais ça de son existence, pour la bonne et simple raison qu'il est bien trop mignon pour avoir ne serait-ce qu'une molécule de méchanceté en lui.

Néanmoins, j'aime me plaindre et il paraît que j'exagère les faits. Ce qui n'est pas du tout le cas ! Pour vous le prouver, j'encourage même Caracole dans sa quête vers la potion parfaite. Ce qui ne marche pas du tout en voyant la troisième catastrophe arrivée. A croire que le chaudron préfère se suicider tout seul comme un grand que de vouloir bouillonner tranquillement sur son petit feu. Le proverbe jamais deux sans trois viens d'être entièrement prouvé en observant ses trois échecs sans compter les punitions qui vont avec. C'est ce qu'on appelle un manque de chance considérable.

C'est un air défait qui me fait face alors qu'il abandonne momentanément la potion. Sérieux, un Caracole tristounet à en faire pleurer les pierres, c'est pas un vrai Cara ! Et je ne connais qu'une chose pour lui remonter le moral et le faire sourire. Devenir encore plus charmant que je ne le suis. En gros, sortir la totale du parfait petit ami 2.0. L'artillerie lourde si vous préférez. A coup de câlins, de bisous et de proximité du type collé-serré, sans oublier les petites attentions, je vais le lui remonter vite fait son moral ! Technique cent pour cent certifiée par mes propres soins.

Bon c'est pas tout ça mais j'ai une salle de classe à empoissonner via une mixture dès plus ragoutantes. Je rassemble les ingrédients de la potion pour furoncles, lançant tout de même des regards suspicieux aux limaces à cornes. Une limace reste toujours une limace qu'elle soit en poudre, en morceau ou bien entière, cornues ou non. Pour les orties séchés ça va, je me fais bien des tisanes avec donc dans une potion c'est sympa. Toutefois, les épines de porc-épics et les crochets de serpent par contre, je suis pas du tout fan. Il espère pas que je boive cette potion alors qu'il y a des ingrédients pareil dedans quand même ? Parce que je préviens, c'est hors de question !

Entre temps, Caracole réussi enfin sa potion. Au bout du quatrième essai tout de même. La persévérance a du bon malgré ce que l'on peut croire. Je devrai le féliciter de sa réussite cependant je suis légèrement occupé à écraser et couper mes ingrédients sans me taper les doigts. C'est que j'y tiens à ma main et je voudrais qu'elle reste en parfait état jusqu'à la fin. J'ajoute chaque ingrédient dans l'ordre de la liste. Tout d'abord j'écrase six crochets de serpents -et non de serpenseurs même si l'on pourrait y croire- dans un mortier prévu à cet effet, puis ajoute quatre mesure de cette poudre avant de chauffer à feu vif pendant dix secondes. Précis quand même !

Ensuite j'agite ma baguette par dessus mon chaudron pour je ne sais quel raison obscure. Mais c'est marqué dans le livre donc ça doit bien servir à quelque chose à par faire genre qu'on a besoin d'une baguette magique. Je la laisse mijoter, profitant de ce petit répit de même pas une minute pour me rappeler de le réconforter après les cours et surtout de lui demander pourquoi cache-t-il ses bras... On va quand même pas m'interdire de m'introduire chez les serpenseurs ou inversement sous prétexte qu'on est pas dans la même maison quand même ! Ah si ? Oh... Je comprends mieux pourquoi j'aime déroger à la règle et m'introduire de plus en plus souvent illégalement dans des lieux.

Enfin bref, revenons à ma potion. Du bout des doigts en grimaçant, j'y plonge quatre limaces à cornes. Puis, espérant qu'il faut bien retirer le chaudron du feu avant, j'y mets deux épines de porc-épics. Euh.. Rassurez moi, c'est bien comme ça qu'il faut faire hein ? Roy me regarde d'un air dubitatif mais à part ça il ne m'est d'aucun secours. Bof, on verra bien. Au pire c'est pas comme si le chaudron allait fondre à cause de cela ! Je tourne avec ma louche cinq fois dans le sens des aiguilles d'une montre.

Plus sorcière que ça tu meurs ! Manque plus que le rire maléfique et le corbeau aussi noir que son âme pour compléter le tableau. Un dernier coup de baguette magique juste pour le fun, et c'est bon ! Plus qu'à voir si elle est bien réussi ou non, me mis-je à penser tandis que je me penche au dessus de la potion pour examiner sa couleur alors que ma boule de poil préfère mettre le chaos dans mes ingrédients restant sur la table.

Maison des GRIFFONNELS

J'observe scrupuleusement le moindre changement de ma potion, ne faisant en aucun cas attention à ma boule de poil un peu trop turbulente. Grossière erreur me diriez vous. Et bien vous avez tout à fait raison. Parce que j'ai beau scruter ne serait-ce qu'une microscopique réaction, et bien je n'ai que dalle. Même pas un plop, une bulle ou une modification de couleur. Le néant. Là je suis déçu. J'ai même pas le droit à une explosion!

Si vous voulez tout savoir, Roy est dans le coup. Je sais pas comment ni quand mais il a du renverser un truc dans la potion pendant qu'il gambadait sur la table. C'est l'explication la plus logique pour que je puisse louper ma potion pour furoncle. Et non ce n'est pas à cause de mes compétences culinaires non existante. Enfin si, ça le peut mais... Ce n'est pas que le seul facteur à prendre en compte quoi. Allez, je suppose que j'ai plus qu'à tout vider et recommencer.

Je reprends de nouveau les ingrédients dont j'ai besoin après avoir vider mon chaudron et recommence à suivre les consignes, cette fois ci, en jetant un coup d’œil à mon animal au cas où qu'il décide d'ajouter par accident autre chose dedans. C'est pas pour dire mais je peux pas me permettre de faire trente six mille potions en si peu de temps.