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 La colère est force de mouvement (Chad& Mick)

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Mickael Wayne
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MessageSujet: La colère est force de mouvement (Chad& Mick)   La colère est force de mouvement (Chad& Mick) EmptyMer 23 Nov 2016 - 21:57




Demain dès l'aube

Beaucoup de choses ont été chamboulées ces derniers temps. Nous avons eu notre lot de surprises. Tout comme Peter et Ruby avec leur fils. Matrim a lui aussi énormément changé. Quant à Miya, rien ne l’avait préparé à ce qu’il vit. Nous sommes tous à notre place. Mais la meute est soudée. Dans le bonheur comme les pires épreuves.

Chad et moi nous sommes énormément aidés l’un l’autre. J’ai pu en découvrir beaucoup sur ma propre vie. Et si nous sommes préparés à affronter nos démons, le chemin de la vérité prend parfois des virages improbables. Surtout lorsque la vengeance marche à ses côtés.

Sur l'écran du salon de l’appartement de Chad dans lequel nous vivons depuis maintenant plusieurs mois, le visage de celui qui a tué mes parents nous fixe d'un air malveillant.

- C'est cet homme. C'est lui le Baron, révèle-je d'une voix grave.

Pire que l'aboutissement de la quête qui me révèle l'identité de celui qui me traque, les conclusions auxquelles nous sommes contraints d’aboutir suite à nos récentes découvertes bouleversent toutes mes certitudes.

Et si je m'étais trompé. Depuis le début. Ce revirement de point de vue me terrifie. Dans quel camp sommes-nous finalement ?

- Chad, souffle-je. Et si j'avais tort. Si ce n'était pas le Baron l'ennemi mais...

Les mots restent bloqués au fond de ma gorge. Mon père était l'instigateur de choses qui le dépassait. Des sujets graves aux répercutions dangereuses et décisives pour tous. Et qui ont précipité sa mort. Pour le bien commun, la menace a été éradiquée. C’est ainsi qu’on pouvait maintenant concevoir le drame qui a brisé mon enfance.

Je suis perdu. Je m'accroche à la main de Chad comme à une ancre. Mon ancre.

Le médaillon que je porte autour du cou pèse soudainement plus lourd. Alors que je ne le quitte jamais, j'ouvre lentement le fermoir et pose le bijou devant moi.

Je ne sais plus qui sont mes parents.

Je ne sais plus qui je suis.

* * *

Present day

J’ai fait un rêve étrange et angoissant. J’étais dans un espace  sans lumière et j’entendais les voix de mes parents. Sans savoir pourquoi, j’ai reconnu qu’il s’agissait d’eux.

Je comprends peu à peu que mes souvenirs effacés peuvent remonter à plus loin que le blackout d’une année qui est rayé de ma vie. Et pour la première fois, l’un de ses souvenirs, revisité en rêve, n’a rien d’apaisant.

Ils se disputaient.

Je suis conscient qu’aucune famille, aucun couple n’est parfait. Pourtant, j’avais idéalisé mes parents. Un père et une mère aimants, soudés, qui ne partageaient que des rires avec moi.

Je devais certainement dormir et blottir ma tête sous l’oreiller pour ne pas les entendre. Les mots étaient étouffés. Je ne crois pas qu’il y ait eu de la violence autrement que celle des éclats de voix beaucoup trop terrifiants pour un enfant.

Je me souviens des pleurs de ma mère. Et de sa déception. C’est avec ce sentiment de tristesse que je me réveille.

Chad a fini par s’habituer à mes nuits agitées. Mais il se montre toujours aussi patient et réconfortant. Depuis la mort de sa mère, il a également le sommeil troublé.

Ces derniers jours sont propices au renouveau. Nous changeons de cadre et, si nos objectifs sont les mêmes, les méthodes vont maintenant différer. Et comme l’ensemble de la meute à l’exception de Matrim et de Mafdet, nous déménageons.

C’est du moins ce qui est censé se faire. Ruby et Peter se sont murés dans le silence. L’emménagement au manoir semble être en suspens. Les travaux orchestrés par Chad étaient une promesse d’un futur radieux. Y mettre les pieds après le drame de leur mariage ne semble pas être chose facile.

Pourtant, ils doivent aller de l’avant. C’est ce que Chad et moi répétons à Ruby lorsque nous lui rendons visite. Je prends mon rôle de parrain à cœur. C’est un aperçu d’une vie de père que j’aurais peut être un jour. Mais c’est si lointain actuellement que je ne me sens pas prêt.

Ian se porte bien. Il est étonnement calme. Comme s’il souhaitait, par sa simple présence, rassurer sa mère. C’est le monde à l’envers. Mais c’est ainsi à Beacon Hills.

Chad et moi effectuons plusieurs voyages pour rapatrier nos effets personnels. L’agitation fait parler les voisins et attire l’attention dans le quartier huppé où nous serons bientôt. Nos deux voitures de sport laissent entendre que nous pouvons prétendre appartenir à la classe sociale requise pour vivre dans ce secteur de la ville.

- Tu crois que si on colle les cartons dans l’ascenseur, on arrive avant eux en montant par les marches ? Demande-je comme un défi dans le hall d’entrée.

Il y a sept étages à monter sur les dix qui composent l’immeuble et l’ascenseur est rapide. Chad s’élance avant moi et prend une légère avance, indéniable par son statut de bêta évolué.

Je comprends son attachement pour cet appartement. J’aime redécouvrir des objets qui lui appartiennent et l’environnement dans lequel il vivait avant de me connaitre. La nuit que nous avons passée ici avait fini par me décider.

Parmi ses affaires, je pose les yeux sur un dossier qui dépasse de son sac. Je n'ai jamais fouillé mais ce n’est pas nécessaire pour comprendre de quoi il s'agit. Dans ses confidences, Chad m'a expliqué qu'il ne travaillait que très peu sur informatique pour mener son projet de vengeance à bien. Pour la bonne raison que les données numériques sont sensibles et traçable. Il sait que James pouvait surveiller son ordinateur, sans mauvaises intentions. Et il aurait fini par découvrir ce qu'il faisait et m'en aurait parlé.

J'aimerais qu'il m'explique où il en est et ce à quoi il a abouti. Je sais que mon expérience pourra lui être utile. Je partage sa vie autant que le combat qu'il mène.

Alors que les premiers cartons et sacs que nous avons amenés ne sont pas encore ouverts, nous nous installons dans son salon, captivés par ce qui peut devenir un terrible coup de poker.

- J’ai peur de me perdre, me confie Chad. Tout ce que j’entreprends, c’est lourd de conséquence.

- Je sais les risques que tu prends, confie-je. Je les comprends et je les partage. J’irai te rechercher dans les limbes s’il le fallait.

Son regard est brillant et sa moue attendrissante. Il a beau être un loup-garou, avoir le cœur rongé par la douleur et la colère, il reste l'homme que j'aime. Je ne pourrais jamais voir le mal en lui. Je crois qu'il en est de même pour lui vis à vis de moi. Mais je ne saurais dire s'il s'agit d'une force ou d'une faiblesse pour nous.

Lorsque nous retournons à mon appartement pour l’un des derniers allers retours, je ressens un mélange de nostalgie et de détermination.

Je me crispe toujours lorsque je passe à l’endroit où Robin agonisait. C’est un mauvais souvenir.

- Tout ce avec quoi je suis arrivé tenait dans ce ça, dis-je en soulevant un grand sac noir. J’en ai beaucoup plus à transporter aujourd’hui.

Nous rions ensemble à l’évocation de ce premier souvenir en commun. C’est une lettre anonyme qui m’avait conduit jusqu’à Beacon Hills. Et c’est ce même morceau de papier qui a donné l’excuse à Chad pour venir à ma rencontre.

- Je suis sûr que tu avais déjà les yeux baladeurs, je me trompe ? Le taquine-je.

À cette époque, Chad était en couple avec Miya. Le triangle amoureux a vite explosé. Au dépend du japonais. Mais nous avons retrouvé l’équilibre depuis. Et Miya a trouvé en James un ami honnête.

La décision de changement d’horizon m’a paru naturelle, nécessaire. Et nous nous partageons les tâches pour que le déménagement ait lieu le plus tôt possible. Puisque nous sommes l’un comme l’autre soigneux avec nos vêtements ce sont les derniers à devoir transiter jusqu’à l’immeuble de standing dans lequel nous allons habiter.

- Plie mes chemises aussi bien que les tiennes, dis-je en grognant pour la forme.

Chad est extatique. Il se projette déjà dans le dressing qu’il a déserté en venant vivre avec moi.

Je prends la mallette qui restait habituellement sous le lit et ressors de la chambre. Récemment, j'y ai rangé une copie des faux aveux de Robin concernant le meurtre du juge Lynch. Elle contient aussi des seringues d'aconit, des coupures de journaux racontant la fuite de gaz qui avait causé une terrible explosion dans un immeuble il y a plus de 16 ans à San Francisco. Chad avait déjà découvert plusieurs passeports sur lesquels j'ai des noms différents. Je retrouve une lame brisée enveloppée dans un morceau de soie que je n’avais pas déplié depuis longtemps. Tous ces objets sont les reliques d'une vie de solitaire. Je n'avais ni point fixe ni relation stable. C'est bien différent aujourd'hui. La seule constante avec celui que j’étais avant est mon souhait brûlant de comprendre l’histoire dans laquelle je suis mêlé.

Mon appartement est presque vide. Il le sera jusqu’à ce que la propriétaire retrouve des personnes à y loger. Alors que Chad continue de rassembler nos vêtements, je profite d’un pan de mur libre pour construire en grandeur nature le grand schéma que j’ai en tête.

Je glisse le doigt sur la ficelle rouge qui relie les articles, photos et documents retrouvés et qui jalonnent le brainstorming clouté sur le mur.

Je m’arrête sur un papier marqué d’un point d’interrogation à défaut d’avoir une photo récente. Si d’autres variables inconnues parsèment ce grand schéma, il en est une vers laquelle je peux m’orienter.

Pour en savoir davantage sur ce qui a bouleversé ma vie, je dois en apprendre plus sur ceux qui en sont à l’originel.

Le nom de mon père est inscrit en lettres capitales. Même si je lutte pour que les années n’effacent pas son souvenir et bien que ma mémoire fasse resurgir des moments précis, j’avoue avec peine que j’en sais peu sur lui.

Obsédé à l’idée de venger leur mort, mes parents sont devenus des inconnus. Et mon père est peut-être la clé à tout ce qui est arrivé et ce qui se trame encore aujourd’hui.

- Qu’est ce que tu comptes faire avec tout ça, loulou ? Demande-t-il.

- Je reprends tout depuis le début, dis-je fermement.


(c) Fiche par Mafdet


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MessageSujet: Re: La colère est force de mouvement (Chad& Mick)   La colère est force de mouvement (Chad& Mick) EmptyJeu 1 Déc 2016 - 13:34



La colère est force de mouvement

”La peur est le chemin vers le côté obscur : la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine ... mène à la souffrance.”
Maître Yoda.

Je ne peux nier que le déménagement de Mick dans mon appartement me convient au plus haut point et réalise un souhait que j’ai tût jusque-là. Mon loft avait été choisi avec soin et agencé avec une logique qui me ressemble. Je ne peux rien reprocher à l’appartement de Mick. Les conditions de sa venue à Beacon Hills étaient différentes des miennes. J’étais venu pour fuir mon passé et m’installer loin de celui-ci, alors que Mick ne venait qu’en transit chercher des réponses à sa quête. Un point tâche tout de même ma joie de partager mon appartement avec l’homme que j’aime, c’est le motif même de son déménagement. La mort de Robin, son compagnon d’arme, son compagnon tout court bien que Mick m’ait assuré ne plus rien ressentir pour celui qui a tout de même donné sa vie pour lui. Je suis jaloux de ce mort trop parfait, jaloux de ce qu’ils ont vécu ensemble. Ma jalousie est pourtant bien mal placée quand il n’y a pas si longtemps, j’ai obligé Mick à me partager avec Miya… Mais je suis jaloux tout de même, c’est plus fort que moi.

Mes sentiments sont ambigus quant à la disparition particulièrement dramatique de Robin. Avant Mick, je n’ai jamais été aussi possessif vis-à-vis de mes partenaires. Même avec mon cousin, puisque ma liaison avec Mick a débuté alors que j’étais en couple avec lui. Mais sans parler de Miya qui est un cas à part, aurais-je continué avec des relations sans attache profonde si je n’avais pas croisé le chemin de Mick ? Avais-je seulement le choix de ne pas croiser son chemin ? Nos vies semblent être imbriquées depuis notre naissance.

Nous venons de faire un premier voyage de cartons. Alors que Mick méthodique vide un carton noté « cuisine » et range ce qui doit l’être, je me suis assis sur le canapé démarrant mon PC. Pendant que le grand écran affiche une mise à jour qui tarde à se lancer, je le scrute attentivement. Mick est concentré sur ses gestes. Il connait mon appartement et mes placards. Il sait donc où sont les choses. Je souris quand il marque un temps d’arrêt sur le contenu d’un grand tiroir. Froncement de sourcils, il en sort deux assiettes qui ne sont pas à leur place. Ouvrant une nouvelle porte, il trouve les jumelles des assiettes… avec une casserole. Je me suis adossé au canapé et le regarde faire. Alors qu’il s’affaire à réunir les familles de casseroles, celles des assiettes et tergiverser sur une éventuelle cohabitation des verres avec les bols, un pan de sa chemise sort de son pantalon, lui donnant un léger look négligé que je trouve assez sexy.

Le carton vidé, Mick n’en reste pas moins planté au milieu de l’espace dédié à la cuisine. Je le vois agiter les mains désignant chaque rangement. L’objet de ses réflexions est visible sur son visage. Deux minutes plus tard les assiettes prennent la place des bols et vice versa. Je détaille sa silhouette, ses muscles que je devine sous sa chemise. Du regard, je suis les lignes de sa mâchoire, les courbes de ses lèvres, une infime cicatrise sur sa peau, un grain de beauté plus bas. Si j’étais un artiste comme Matthias, je serais capable de le dessiner au détail près. Je connais chaque imperfection de sa peau, chaque cicatrice, le galbe de ses fesses, ou de ses mollets. Je sais les zones qui l’emportent dans le plaisir, celles qui au contraire le contrarient. Tu es à moi Mickael Wayne ! Je me dresse en propriétaire de son corps, de son cœur et de son âme. J’aime sa gestuelle, ses tergiversations sur le rangement le plus rationnel possible des éléments de la cuisine. Je le sais attentif à chaque détail. Son obsession du rangement peut faire sourire. Cela me fait effectivement sourire mais parce que je l’aime et non pas par moquerie de son attention exacerbée sur des choses peu importantes.

Maîtriser. C’est le verbe qui qualifie Mick. Il veut maîtriser son environnement au demi-pixel près. Les affaires bien rangées le rassurent. L’ordre est l’antonymie de l’imprévu et des échecs qui peuvent en découler. Le rangement lui assure de retrouver les choses et de ne rien perdre, de ne pas faillir. Il met toujours la barre de ses exigences très haute, se refusant tout échec, ne se pardonnant aucune faiblesse. Sans être grand psychologue, le traumatisme de son enfance se reflètent dans cette volonté de tout gérer, et de tout maîtriser jusqu’à la position des assiettes dans un placard de cuisine. Il agit ainsi pour que ce soit lui qui impose sa volonté à ce qui l’entoure et non pas subir son environnement et se retrouvé pris en défaut.

Je suis d’un naturel soigneux et ordonné. Il n’y a que mes plans d’architecte qui peuvent faire fouillis chez moi. Cela ne me dérange donc pas que Mick réarrange notre nid à sa convenance. De toute manière, je sais que son rangement sera logique et pratique.

- Quoi ? Me demande-t-il en se tournant vers moi.

Il s’est aperçu que je ne fais rien sur l’ordinateur qui a fini de s’initialiser depuis un moment et que je ne fais que le regarder.

- Y a un beau gosse dans notre cuisine, alors je mate…

- Tss !

Me levant avec souplesse du canapé, en trois bonds je l’attrape par la taille et le serre contre moi. Je glisse mon nez dans son cou et respire son odeur. Le parfum de sa peau me rassure et m’apaise, comme ses bras qui se joignent dans mon dos. Je serais de nature féline, j’en ronronnerai.

- Je m’occuperai de ranger les vêtements. J’ai aussi mes petites manies dis-je avec malice.

Mick ronchonne pour la forme, mais il sait que j’aime autant ses défauts que ses qualités. Je retourne à mon ordinateur traiter quelques mails au sujet de notre projet de construction pendant que Mick s’occupe à vider les autres cartons. Derek a tout signé de son côté, Mick aussi. Il ne manque plus que ma signature et le terrain de la falaise est officiellement à nous. La pré-étude géologique a donné de bons résultats. C’est le cabinet d’architecte pour qui je travaille de temps en temps qui a eu la gentillesse de la faire réaliser par un de ses sous-traitants. Je ne leur ai pas encore dit que cette construction ne serait pas seulement une maison, mais aussi mon futur cabinet d’architecte. J’ai rendez-vous le lendemain chez le notaire pour finaliser la vente du terrain. Nos banques sont prêtes à faire les virements.

Au voyage suivant, Mick me lance un défi avec l’ascenseur. Je lui réponds d’un sourire et pose les deux cartons que je porte à l’intérieur de l’ascenseur. Il fait de même puis nous nous élançons dans la cage d’escalier. Mick est endurant et a une excellente forme physique, cependant la nature n’est pas équitable entre un humain et un loup. Je le distance d’un étage et arrive devant l’ascenseur quand les portes vont se refermer faute de gens qui en sortent. J’ai fait glisser notre chargement dans le couloir quand Mick pointe enfin sa carcasse, le souffle un peu court.

- Tu n’aurais pas pris un peu de bide, le taquiné-je gentiment.

Mick me fait une grimace comme s’il s’en moquait, mais quand nous entrons dans notre appartement il me précise qu’il a perdu cinq cent trente trois grammes.

- Ce qui est bien avec toi, c’est que je n’ai même pas besoin de mettre un appât au bout de ma ligne. Tu gobes l’hameçon dès que je le lance. Si prévisible…

En représailles, je me retrouve coincé contre le mur, ses doigts s’amusant à me chatouiller les côtes qu’il sait être mon point faible. Pour m’en sortir, je tire sur sa chemise pour le débrailler et menace de lui faire subir les pires outrages.

J’ai chaud et je suis tout rouge d’avoir chahuté avec Mick. Cette fois nous laissons les cartons sans les ouvrir pour faire l’ultime voyage. Le regard de Mick s’arrête sur une chemise cartonnée qui traîne vers l’ordinateur. Ce sont mes recherches sur les chasseurs que je gardais sur papier ayant peur des intrusions de James sur mon ordinateur. L’ami de Mick est suffisamment doué pour que je ne me rende compte de rien…

- J’ai peur de me perdre. Tout ce que j’entreprends, c’est lourd de conséquence, dis-je à Mick à qui j’ai finalement avoué mon funeste projet.

- Je sais les risques que tu prends. Je les comprends et je les partage. J’irai te rechercher dans les limbes s’il le fallait.

Mon cœur s’emballe à sa déclaration. Il ne me juge pas, il m’aime, point. L’euphorie retombe avec ce dernier aller-retour. Le regard de Mick qui s’attarde là où Robin a succombé m’attriste. Je ne peux que l’épauler, mais pas effacer sa peine, ni son chagrin.

- Tout ce avec quoi je suis arrivé tenait dans ce ça, dit-il en soulevant un grand sac noir. J’en ai beaucoup plus à transporter aujourd’hui.

Quand j’y pense, je me rends compte du changement qui s’est opéré chez Mick. Il n’avait pas vraiment l’intention de s’installer ici. Mais de rester le temps d’éclaircir le mystère de la lettre qui l’avait conduit à Beacon Hills. Cela nous renvoie à notre première rencontre.

- Je suis sûr que tu avais déjà les yeux baladeurs, je me trompe ?

- Oui, sur ton intérieur qui était alors d’un jaune pisseux très moche et pas sur ton postérieur ! … Quoi que…

Je ne peux nier que Mick m’avait fait grande impression dès le début. C’est sa présence, un peu comme l’aura d’un loup, qui m’avait séduit. Humain, mais loin d’être faible. Décidé, mais loin d’être insensible.

- Plie mes chemises aussi bien que les tiennes, dit-il en grognant.

- Je suis un professionnel du pliage de chemise, rétorqué-je.

J’ai un passé de mannequinat amateur que j’ai stoppé depuis que je suis avec Mick. Je me prêtais avec plaisir à cet exercice, car j’aime bien essayer de nouvelles tenues. Mon père m’a appris à aimer les belles choses et de ne pas me satisfaire du négligé bas de gamme. Puis cela me permettait de gagner de l’argent par moi-même, bien que mon installation à Beacon Hills ait été presque entièrement financée par mes parents. Ce travail d’appoint était une façon de gagner en indépendance. Maintenant j’effectue de courtes missions pour le cabinet d’architecte qui m’a pris en stage le long de mes études.

Je plie nos affaires avec soin. Les placards de l’appartement de Mick ne sont pas adaptés à notre gout des vêtements. Le dressing sera une pièce importante dans notre future maison. Le débat de savoir si nous en faisons deux séparés ou un grand pour nous deux a vite été tranché. Pas de séparation entre nous, nos chemises dormirons ensemble. Je me projette déjà dans cet espace qui n’a pour le moment d’existence que dans ma cervelle et sur les plans que je dessine et reprends sans cesse. Si Mick change deux fois la place des tasses dans la cuisine, je dois bien en être à la soixantième version des plans de notre maison.

J’attaque un nouveau carton, pliant soigneusement nos affaires dedans. Mick reste songeur devant la mallette qu’il a sortie de sous le lit. Je n’aime pas les seringues d’aconit qu’elle contient. J’en ai fait les frais une fois… « Pour mon bien ». Je fronce les sourcils car au lieu de ranger, Mick sort le barda de sa mallette et commence à faire un plan d’enquête sur un mur dégagé. Je retrouve la méthode de Stiles. J’ouvre la bouche pour lui faire remarquer que ce n’est pas le moment de s’étaler mais celui de rassembler, mais je tais le reproche et tourne ma question autrement.

- Qu’est-ce que tu comptes faire avec tout ça, loulou ?

- Je reprends tout depuis le début, me répond Mick.

Je viens me coller dans son dos et passe mes bras autour de ses épaules.

- Nous éclaircirons le mystère qui baigne ton père et le mien.

***

J’ai signé l’acte de vente. Les ordres de virement ont été lancés. Nous sommes officiellement propriétaires d’une parcelle de terre qui borde la forêt et surplombe la vallée. « Eagles rock ». Les choses sérieuses commencent. Le bornage physique du terrain commence demain. Être du métier me permet d’accélérer les procédures. Le point critique étant les plans qui changent chaque jour. Si ce n’est pas Mick qui affine une précision qu’il avait déjà faite, c’est moi qui tergiverse sur le type de fondation, sans parler que notre chambre a dû prendre tous les emplacements possibles et imaginables. Fenêtre à l’est pour se réveiller avec le soleil, fenêtre au sud pour bénéficier de la vue magnifique, ou fenêtre à l’ouest pour se coucher avec le soleil ? La question n’est pas encore tranchée. De cette décision dépend la position du dressing et de la salle de bain. La partie professionnelle de la maison est figée ainsi que l’espace cuisine, salon et pièces de vie. La chambre de Ian est établie et celle que nous avions pensée pour sa sœur est reconvertie pour un projet personnel qui tient Mick à cœur et auquel j’adhère à deux cent pour cent. Néanmoins notre vie actuelle ne permet pas de l’envisager dans futur proche. Il s’agit de la chambre de notre futur enfant, si la vie nous offre un jour le répit pour cela.

***

Je reviens à l’appartement avec un dossier que je suis allé chercher à la mairie et un sac de viennoiseries. Il faut que je m'atèle à la demande de permis de construire… donc il nous faut figer les plans de la maison. Je suis également passé par la boutique de Matrim pour tirer trois versions possible des plans. Je me suis fixé sur le type de fondation, alliant un compromis raisonnable entre esthétisme et solidité. Au début j’étais parti sur une construction très aérienne, mais les « précisions » de chacun ont considérablement alourdi l’ouvrage. Il y aura un peu plus de béton que prévu, mais je pense avoir trouvé une mise en œuvre assez élégante pour que la maison s’intègre vraiment dans son environnement. Mick me fait confiance sur ces points où il n’a pas la connaissance des contraintes mécaniques. C’est le seul point qui n’est pas sujet à discussion, pas comme l’emplacement de notre chambre…

L’appartement est vide quand je rentre. Mick doit être chez James. Je pose les croissants sur la banque de la cuisine, et le dossier de la mairie sur la table basse qui me sert de bureau. Depuis que nous sommes revenus habiter dans mon appartement, je me sers du pan de mur dédié à cet effet pour accrocher mes plans. J’y accroche donc les trois ultimes versions de notre future maison. Je les range de façon méthodique. Ce qui change est bien entendu la position de notre chambre, à l’est pour le soleil levant, au sud pour la vue imprenable ou à l’ouest pour le soleil couchant. Je suis allé sur le terrain à différents moments de la journée, du lever au coucher du soleil, pour être certain de l’ensoleillement.

Je recule d’un pas. Ma préférence va au plan du milieu avec notre chambre plein sud, le dressing à l’est et la salle de bain à l’ouest. Je m’immerge dans le plan. En tant qu’architecte, je n’ai pas besoin d’un logiciel 3D pour visualiser les volumes. Matthias m’a donné quelques idées pour habiller les murs. Mais j’attends d’avoir les plans définitifs pour lui demander de l’aide sur ce point. Le dressing serait illuminé par la lumière du matin, alors que la salle de bain rougirait au coucher du soleil. Je trouve que ce positionnement s’harmonise à notre rythme de vie. Mais l’avis de Mick compte. Je veux le laisser choisir sans l’influencer. Si nous optons pour des plans différents, à ce moment-là nous confronterons nos arguments. Un bruit de clé dans la porte d’entrée m’annonce son retour.

- J’ai acheté des croissants Loulou. Et j’ai le dossier de la mairie. Il faut figer les plans.

Après un baiser rapide, je file à la cuisine nous sortir du jus d’orange et faire un café pour accompagner les croissants que j’ai posés sur la table basse.

- Ce sont les trois versions possibles, dis-je en désignant les plans affichés au mur. Il y en a un qui a nettement ma préférence. Mais je veux que tu prennes le temps de choisir celui qui te plait le plus.

Je m’installe sur le canapé pendant que Mick se plante devant les plans. Il connait déjà ces trois versions, mais là elles sont finalisées en tout point. La maison comporte trois niveaux. Les deux du bas s’encastrent dans la falaise et en fait c’est le dernier niveau qui se trouve de plein pied avec le terrain. Pour garder de la lumière, les deux étages inférieurs avancent dans le vide comme un promontoire. A l’étage du haut se trouve le garage, une pièce de stockage, et mon futur cabinet d’architecte. Le niveau du milieu reçoit les chambres, dressing et salles d’eau. Enfin la partie inférieure qui est la plus aérienne est la partie vie avec la cuisine, le salon et une terrasse qui est également accessible pas un escalier extérieur qui  va contourner la maison dans une reconstitution de chemin de montagne en corniche.

Ça c’est la partie visible de l’iceberg. Notre projet demande un important travail de terrassement. Nous allons creuser dans la roche pour y encastrer la maison. Avec la vie que nous menons et le passif de Mick, nous allons nous servir de ce décaissement pour y installer des pièces borgnes. Officiellement sur les plans ce sera une salle de gym. En réalité cette pièce sera bien plus vaste que décrite dans le permis de construire et une salle de gym masquera en effet une autre pièce qui sera masquée par des éléments de décor et sécurisée. Mick pourra y transférer ses armes et autres « affaires » qu’il conserve pour le moment dans un garage qu’il loue en ville.

J’essaye de manger mon croissant sans pailleter la table avec les miettes. Mick s’immerge tour à tour dans chaque plan. J’espère qu’il va tomber sur le même choix que moi. Nous pouvons bien entendu débattre de notre préférence, mais si par exemple il accepte de se rabattre sur mon choix et non le sien, j’aurais l’impression de le contraindre. Ce à quoi je me refuse.

Il prend le temps de s’asseoir près de moi et d’attaquer ce petit déjeuner tardif. Je trépigne d’impatience, ce qui l’amuse…

- Alors ?! Questionné-je.

Mick me sourit et me dit que j’ai fait du très bon travail.

- Cela ne me dit pas quelle version tu préfères. Arrête de me faire languir, dis-je d’une voix boudeuse.



© Fiche & montage by Mafdet Mahes, Dessin by Mokolat


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MessageSujet: Re: La colère est force de mouvement (Chad& Mick)   La colère est force de mouvement (Chad& Mick) EmptyMar 6 Déc 2016 - 22:56




Échec et Réussite

Je n’ai pas eu envie de polluer l’appartement de Chad avec le contenu de la mallette exposée dans notre nouvel environnement. Mais laisser des documents sensibles dans un endroit inhabité et donc non surveillé n’est pas envisageable. Avant de décrocher ce que j’avais fixé sur le mur de notre ancien salon, j’ai gravé dans ma mémoire ce que j’ai exposé. Et j’ai pris des photos pour toujours avoir un visuel de cet entrelacs de personnes et d’événements qui ponctuent mon histoire.

Avec James, nous mettons de côté beaucoup d’inconnues pour nous focaliser sur mon père. Je veux tout savoir de lui, où il a pu aller et ce qu’il a fait pour remonter jusqu’à l’identité de l’homme qui avait trahi sa confiance et qui est peut-être à l’origine de sa mort.

Chad est déjà rentré lorsque je retourne à l’appartement.

- J’ai acheté des croissants Loulou, me dit-il en agitant le sac de viennoiseries avant de me rejoindre. Et j’ai le dossier de la mairie. Il faut figer les plans.

Son baiser est furtif, il est excité comme un enfant devant un calendrier de l’Avent mais après nous avoir servi à boire, il se force à rester calmement installé dans le canapé.

Je scrute les plans soignés au pixel près. J’apprécie le professionnalisme de Chad car il complète toujours la passion qu’il a pour l’architecture.

- Alors ?! S’impatiente mon fiancé.

- Je trouve que tu as super bien travaillé, mon loulou, dis-je. J’adore pouvoir me projeter dans notre futur chez-nous.

- Cela ne me dit pas quelle version tu préfères, bougonne Chad.  Arrête de me faire languir.

Je tends le doigt vers le plan du milieu et il s’approche de moi d’un mouvement fluide.

- J’aime bien celui-ci, dis-je.

- Mais…enchaine Chad qui ressent mon hésitation.

- Peut-être qu’on pourrait modifier l’emplacement…, commence-je.

- J’aimerais voir la vallée depuis la chambre, que ce soit la pièce centrale de cet étage qui nous est réservé, me coupe Chad.

À sa mimique, je devine qu’il a parlé plus vite qu’il le souhaitait. En réalité, je comprends ses réactions et sa manière de s’exprimer. Il a mis du cœur dans ce projet mais ne souhaite pas me contraindre à partager son avis.

Je sais que sa décision et la conception de notre maison est réfléchie et je m’y fis entièrement. Il est le centre de mon monde, ça me  convient et me suffit. Notre chambre et son grand lit sera l’écrin de notre amour.

Je le laisse languir de ma décision bien que je partage son avis. Il s’impatiente, fait la moue et tourne la tête en alternant entre moi et les plans fixés sur le mur.

- Je disais donc, peut-être qu’on pourrait modifier l’emplacement des portes, précise-je.

- Comment ça ? Questionne mon loup.

- Ce plan là est aussi mon préféré, pour les mêmes raisons que toi, argumente-je. Placer la chambre au milieu me plait. Mais avec une petite proposition si possible : qu’une grande fenêtre soit en alignement avec la porte qui mène au dressing d’un côté de la chambre et à la salle de bain de l’autre côté. De cette façon, la pièce centrale pourra être illuminée par l’aube et baigner dans la lumière du coucher de soleil le soir.

Cette alternative permettrait finalement d’avoir de la lumière dans la chambre à chaque moment de la journée.

Je pense bien sûr au fait que des ouvertures traversantes ne soient pas l’idéal d’un point de vu sécurité. Un tireur dissimulé pourrait atteindre toute les pièces de cet étage en se positionnant sur l’un des côtés. Mais la maison est suffisamment en profondeur dans la falaise pour que les espaces soient volumineux. Et bien courageux sera celui-qui voudra se suspendre au promontoire pour nous tenir en joue.

Nous parlons encore de petits détails beaucoup plus anodins que les modifications importantes qui nous ont valu des longues heures de discussion il y a quelques semaines. Chad trace soigneusement à la main les ajustements que nous validons ensemble.

Un pas en arrière, nous observons le résultat.

- On est d’accord, mon loulou ? Me demande-t-il.

- Oui, c’est parfait comme ça, réponds-je amoureusement.

Il détache les deux autres plans qui n’ont plus leur utilité et vient se glisser derrière moi. Nous regardons avec une joie partagée le seul plan encore fixé au mur.

- Loulou, souffle-t-il. Tu te rends compte qu’on a devant les yeux ce qui sera notre maison à nous ?

- Oui et je suis fier de toi, répondis-je. Je t’aime mon constructionneur préféré.

*   *   *

J'écoute Chad parler à mi mots en reprenant sur sa palette graphique les corrections que nous avons faites sur les plans en papier. J’aime ses mimiques et les réflexions qu’il se fait à voix haute. Il est passionné. Par son métier d’architecte et bien plus encore par son désir de créer un foyer pour notre couple.

Que suis-je capable d’apporter à notre bonheur ? Lorsque je crois avancer, je me heurte à un mur. Je fixe les deux pièces d'échec écarlates à l'effigie de la reine posées sur une étagère, en opposition à une troisième, plus sombre et masculine. Elles représentent cette inconnue qui agit dans l'ombre et qui est surnommée à juste titre Reine Rouge. Robin était en contact avec elle mais je ne connais ni son intérêt à mon égard ni ses motivations. Je songe au moment où j'avais trouvé chacune des figurines.

La première avait été synonyme de frustration. Je poursuivais un fantôme qui avait toujours plusieurs coups d’avance sur moi. Même après avoir travaillé comme bras armé de cet homme, j’étais incapable de le retrouver. Il se jouait de moi et avait symbolisé mon statut de pion par la suprématie d’un roi noir.

Comme pour contrecarrer l’influence du Baron, un nouveau joueur a intégré la partie, un an après mon arrivée à Beacon Hills. Une nouvelle pièce d’échec, rouge cette fois-ci, siégeait sur une seconde lettre anonyme. Celle-ci m’a mené à San Francisco. Chad et Maxence ont été témoin de ce jeu de pistes. D’abord jusqu’à un tableau représentant une Reine Rouge au musée de Talween Street. Puis à la rencontre du juge Lynch, surveillé par un programme de protection de témoins. C’est lui qui m’a transmis cette vidéo porteuse d’une révélation fracassante. J’ai volontairement choisi de subir un blackout de plus d’un an et de supprimer des souvenirs de mon enfance. Le message caché m’a conduit à la tombe de mes parents. Et à une autre impasse.

Mes pensées sont lointaines quand j'accroche quelques uns des mots prononcés à voix basse par Chad. Lumière. Perspective.

En détaillant l'ombre projetée par les pièces d'échec, quelque chose me frappe par son évidente simplicité.

Je me lève d'un bond en jurant.

À hauteur des yeux, les deux reines rouges ne sont pas similaires.

- Celle-ci est légèrement plus grande. J'aurais dû le voir ! Râle-je contre moi même.

C'était sous mon nez. Je saisis la pièce qui diffère d'un demi-pixel de l’autre. Elle cache forcément quelque chose.

- Loulou ? S'interroge Chad face à mon agitation.

- J'étais tellement obnubilé par le fait qu'on se joue encore de moi que je n'ai pas réalisé que cette fois-ci, j'avais la solution sous les yeux.

J'observe sous tous les angles la pièce suspecte. Je ne vois rien de particulier si ce n'est le détail que je viens de remarquer. Aucune rainure, aucun mécanisme. Le mystère est la pièce elle même. Elle est faite dans un matériau dur et lisse. Sans doute un polymère.

Si je songe à comment un tel objet peut contenir des documents, je ne vois qu'une possibilité. Et je n'ai pas le matériel nécessaire ici, ni même chez Chad pour lire les données.

- Tu m'accompagnes chez James ? Demande-je.

Devant mon empressement et même s'il travaillait sur les plans de notre maison, il accepte sans ménagement.

Mon meilleur ami est surpris de notre arrivée. Je n'ai pas pris le temps de le prévenir et il met quelques minutes à nous ouvrir la porte.

Je lui explique ma découverte en exprimant mon agacement de ne pas avoir réagi plus tôt. Les pièces d'échec m'ont longtemps poursuivi et ont été le symbole de non-réponse à chaque fois.

- J'espère qu'aujourd'hui, ça trouvera finalement un sens, souhaite-je.

Je tends la reine rouge à James et lui explique mon intuition.

Je ne sais pas quand cette figurine a été créée ni même par qui. Mais cette technologie est relativement récente. À moins qu'elle ait été avant-gardiste.

Le hacker place la reine rouge sur le socle NFC. Un bip confirme la connexion.

Voilà le sens des derniers mots prononcés par Robin.

- C'est ça la clé, répète-je.

Et c'est bien une clé numérique dont la puce dissimulée dans la pièce d'échec est à présent connectée à l'ordinateur de James.


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MessageSujet: Re: La colère est force de mouvement (Chad& Mick)   La colère est force de mouvement (Chad& Mick) EmptyVen 16 Déc 2016 - 18:14



La colère est force de mouvement

Mick est planté devant les plans depuis un bon million d’années. Il scrute et étudie les trois options de façon minutieuse, rigoureuse, méthodique et tatillonne. Je sais qu’il apprécie mon travail, cependant pour cette ultime phase j’ai soigné mes plans au-delà du nécessaire. Je crains plus ses remarques que celles du service de l’urbanisme de la ville. De toute façon, si cela passe le test de son regard laser, la suite devrait rouler aisément. Trois ère glaciaire plus tard, le voilà qui se repositionne devant le premier plan, alors qu’il l’a déjà scruté au moins une bonne dizaine de siècles.

Je suis impatient de connaitre son avis. Un peu anxieux des remarques à venir, tourmenté par la lenteur de sa décision. Assis sur le canapé, je piaffe mon impatience, la jambe droite qui tremble en cadence. Je scrute sa nuque, son dos, son derche. Bon, il se décide ? Trois versions, c’est deux de trop. Je m’agite et repose ma tasse de café un peu brusquement sur la table basse.

- Alors ? Dis-je avec une impatience notable.

- Je trouve que tu as super bien travaillé, mon loulou. J’adore pouvoir me projeter dans notre futur chez-nous.

Groah ! Il ne répond pas à ma question le bougre. J’ai envie de le secouer, mais le sourire malicieux qu’il affiche dénote clairement sa volonté de m’embêter. Le sal*** ! Je me rembrunis et fais une moue boudeuse. Je ne marche pas dans sa combine ! … En fait j’y cours… Bon sang qu’il m’agace ! Puis je suis pris d’un doute soudain. Me complimente-t-il pour mieux faire passer une critique ? Subitement je m’angoisse et une vague d’adrénaline se décharge dans mes veines. Qu’est ce qui ne va pas sur les plans ?! Ma cervelle, méthodique, scanne le cahier des charges. Je n’ai rien oublié de ses désirs… enfin il me semble… Ok. J’ai oublié quoi ?! Le garage pour sa Batmobile, sa Batcave pour ses trucs secrets, la Bat-salle-de-gym, l'escamoteur de brosses à dents, même si cela n'apparait pas dans les plans…

- Cela ne me dit pas quelle version tu préfères. Arrête de me faire languir.

Oui c’est vrai ça, ce n’est pas gentil ! Est-ce que je l’agace sur ses tics de rangements ? Mick se décide et tend un doigt vers le plan du milieu. Mon cœur explose de joie. Si nous pouvions être d’accord du premier coup cela serait parfait.

- J’aime bien celui-ci, commence-t-il laissant sa voix en suspens.

- Mais…

- Peut-être qu’on pourrait modifier l’emplacement…

Ce qui revient au deux autres plans. Je ne comprends pas où il veut en venir, alors je décide de lui dire la raison de ma préférence pour le plan du milieu.

- J’aimerais voir la vallée depuis la chambre, que ce soit la pièce centrale de cet étage qui nous est réservé.

Je ne veux pas l’influencer, car je sais que Mick est attentif à mes désirs. Cette maison est le symbole de notre union. Elle doit donc être autant son reflet que le mien. Mais c’est plus fort que moi. Je me suis tellement immergé dans ces plans, visualisé tant de possibilité, du faire autant de choix pour des raisons de viabilité ou simplement éviter la démesure. Ces trois plans sont un long travail de consensus et c’est dans celui du milieu que je me sens le mieux. Seulement je regrette déjà mes mots. Je m’en veux de ne pas avoir su tenir ma langue. Je regarde les plans vérifiant pour la millionième fois qu’il n’y a pas de problème, puis je scrute le visage de Mick tentant de déchiffrer ce qui se cache derrière ce « mais ».

- Je disais donc, peut-être qu’on pourrait modifier l’emplacement des portes.

Les portes ?! Elles ont quoi les portes ? Je scrute à nouveau le plan et les portes en particulier. Je ne vois pas ce que l’on pourrait changer.

- Comment ça ?

- Ce plan-là est aussi mon préféré, pour les mêmes raisons que toi, dit Mick, me soulageant d’un grand poids. Placer la chambre au milieu me plait. Mais avec une petite proposition si possible : qu’une grande fenêtre soit en alignement avec la porte qui mène au dressing d’un côté de la chambre et à la salle de bain de l’autre côté. De cette façon, la pièce centrale pourra être illuminée par l’aube et baignée dans la lumière du coucher de soleil le soir.

Je pose mes doigts sur le plan, simulant l’alignement qu’il propose. Je n’ai pas beaucoup de marge de manœuvre pour l’emplacement des fenêtres si je ne veux pas créer de discordance avec les niveaux supérieur et inférieur. Mais en décalant là de vingt centimètres et là… Un nouveau plan se forme déjà dans ma tête. Les gaines techniques bougent aussi, décalant le niveau inférieur. Cela a des répercussions sur la cuisine. Non, l’option est trop contraignante. Je décale les fenêtres du dressing et de la salle de bain dans l’autre sens. Les portes bougent dans une moindre mesure influençant la position d’une gaine technique qui n’a pas d’incidence notable sur le niveau inférieur.

- Oui c’est possible, dis-je au bout d’un moment. J’aime bien l’idée. J’adhère à deux cent pour cent. Je suis même vexé de ne pas y avoir pensé !

Pendant que je faisais mon analyse, Mick s’était accroché à mes épaules, m’enveloppant de sa chaleur et de sa présence. Je hoche la tête au fur et à mesure que le plan se reconstruit dans mon imagination. Mick m’avoue qu’il y a un bémol à cette disposition, celle de libérer une ligne de mire à un éventuel tireur se positionnant dans l'alignement en bordure de la falaise. Je lui explique que j’ai déjà tenu compte de ce facteur avec un traitement spécifique de toutes les surfaces vitrées.

- En plus d’être écologique, car cela diminue les déperditions thermiques, depuis l’extérieur tu ne pourras pas voir ce qu’il se passe à l’intérieur. Les vitres auront un effet miroir sombre.

J’attrape un crayon et trace les modifications majeures. Mick ajuste quelques ultimes détails. Ce sont plus des précisions que des modifications. Une fois fini, nous reculons tous les deux pour avoir une vue d’ensemble. J’ai retiré les deux plans latéraux pour que nous ne soyons pas parasités dans le visuel final.

- On est d’accord, mon loulou ? Lui demandé-je en scrutant les battements de son cœur.

- Oui, c’est parfait comme ça me répond-il sans mentir.

Une joie indicible s’éveille dans mon cœur réchauffant mon âme. Cette maison est un projet commun, une preuve de notre couple, et de notre vie partagée à deux. Je repasse dans son dos et lui entoure la taille. J’aime ce geste, le prendre dans mes bras et regarder dans la même direction que lui. Je protège ses arrières, il défriche notre avenir. Je pose mon menton sur son épaule, savourant sa chaleur et son parfum. Nous sommes d’accords. Les plans de la maison sont enfin finalisés. C’est une étape de franchie qui n’a pas été sans âpres discussions. Je suis heureux car ni lui, ni moins n’avons lâché quelque chose. Les changements ont été pleinement acceptés par l’argumentaire de l'autre. Mick était plus focalisé sur des détails et ses remarques ont amené plein de petits plus qui feront la qualité de cette demeure. Quant à moi, c’est l’aspect global sur lequel j’ai le plus appuyé mes envies. Nous sommes complémentaires et cette construction en est la preuve.

- Loulou. Tu te rends compte qu’on a devant les yeux ce qui sera notre maison à nous ?

- Oui et je suis fier de toi, me répond Mick. Je t’aime mon constructionneur préféré.

- Tss !

Mais pourquoi lui ai-je avoué un jour que gamin je disais vouloir devenir un constructionneur ! J’ébouriffe ses cheveux. Je sais qu’il aime mon côté parfois gamin. C’est vrai que je m’exalte comme un enfant et que je suis capable de passer du rire au bougonnement en moins d’une minute. Mais impossible de rester longtemps fâché avec l’homme qui partage ma vie. Il lui suffit d’un sourire de sa part pour que j’oublie dans l’instant mes griefs. Je l’aime.

***

Le grand écran qui trône dans le salon affiche ce que je suis en train de faire sur ma palette graphique. J’ai retrouvé mon chez moi et mon espace de travail. J’essaye de ne pas trop le montrer à Mick mais je suis bien plus à l’aise pour travailler dans un espace que j’ai aménagé moi-même. Je corrige les plans afin que notre future chambre soit toujours ensoleillée. J’ajuste les gaines techniques et déplace les interrupteurs. Vient ensuite la phase finale, les plans normalisés pour le permis de construire. Cela serait trop simple s’ils pouvaient se contenter de ceux que je fournirai aux entreprises à qui nous confierons la construction de notre maison. Je marmonne tout seul, totalement immergé dans mon travail. Cependant ma concentration s’arrête dès que le cœur de Mick s’agite anormalement. Il s’est levé brusquement et détaille les pièces d’échec qui sont les énigmes de son passé.

- Loulou ?

- J'étais tellement obnubilé par le fait qu'on se joue encore de moi que je n'ai pas réalisé que cette fois-ci, j'avais la solution sous les yeux.

Je hausse un sourcil attendant qu’il m’en dise plus sur sa découverte. D’un clic prudent, je sauvegarde mon travail.

- Tu m'accompagnes chez James ?

J’ai encore beaucoup de travail à faire pour finaliser le dossier pour la mairie. Si nous sommes tous deux pressés que notre projet de construction avance, la résolution de l’énigme du passé de Mick l’est tout autant. Je fais une copie de sauvegarde, à ce stade, on n’est jamais trop prudent. Puis j’emboite le pas de Mick.

***

En chemin Mick m’explique ce qu’il a remarqué et son fort doute que cette pièce d’échec soit un objet potentiellement connectable. L’IOT est en plein essor et les adversaires ou alliés mystérieux de Mick ne semblent pas être démunis côté moyens. James ne s’attendait pas à notre visite et encore moins à ma présence. Je suis méfiant de lui et il me le rend bien. Pourtant l’un comme l’autre nous faisons des efforts d’amabilité par égard pour Mick.

- C'est ça la clé, dit Mick quand un bip se fait entendre lorsque James tente de connecter la dame rouge.

Ce sont les mots que Robin a prononcé avant de mourir. Il ne pouvait pas être plus explicite cet abruti ? Je serre l’épaule de Mick. Son cœur bat à tout rompre face à cette avancée dans ses recherches. Je regarde les doigts de James voler sur son clavier. Ce type est coincé sur un fauteuil roulant, mais côté informatique c’est un as. Il semble arriver à extraire des fichiers. Mick pousse un gémissement, dans mon impatience je viens de lui broyer l’épaule.

- Navré Loulou dis-je en lui embrassant la tempe pour me faire pardonner.

Nous sommes suspendus aux lèvres de James.


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MessageSujet: Re: La colère est force de mouvement (Chad& Mick)   La colère est force de mouvement (Chad& Mick) EmptyLun 9 Jan 2017 - 22:55




Heterochromia Iridis

Je sens la poigne de Chad sur mon épaule. Je ne saurais dire si c’est parce que nous évoquons Robin qu’il n’a jamais apprécié ou bien parce qu’il est impatient de découvrir ce que cache la pièce d’échec.

- Je dois lancer un scan complet de la puce, explique James. Ça devrait prendre la nuit. Mais je ne suis jamais trop prudent.

Avec ce couperet au-dessus de ma tête, Chad et moi retournons à l'appartement. Sans pouvoir en donner la raison, je sais que ce que nous allons obtenir comme informations va s'avérer très important, bouleversant. Est-ce que ce sera positif ? Rien n'est moins sûr.

Quand nous sommes seuls, les mains de Chad glissent sous mon t-shirt et me font frissonner. De mon torse, il glisse sur mes reins et au-delà. J'aime son souffle dans mon cou et ses lèvres qui parcourent un chemin secret sur mon corps. Jamais précisément le même mais toujours de manière exquise.

Le trouble du moment disparait dans une union charnelle amoureuse. Il est à moi. Je suis à lui. Comment pourrait-il en être autrement ?

À la sortie de la douche qui rafraîchit nos ébats, Chad reprend le travail sur sa palette graphique. Pour faire taire mon appréhension revenue au galop, je me focalise sur le brainstorming que j'avais accroché au mur de mon ancien appartement. J'avais pris des photos avant de libérer entièrement la pièce.

Je me demande ce qui pourra bientôt être dévoilé sur ce grand schéma. Une nouvelle partie ? La résolution d'une question déjà en suspens ? Tout autre chose ?

Ces questions me poursuivent jusque tard dans la nuit.

Je songe à tous les scénarii possibles et inimaginables. Dans chacun d’eux, ma vie est bouleversée par de nouvelles informations. Mon passé est immuable. En ce qui concerne mon avenir, je m’attends à tout.

Et si ces dossiers révélaient toutes les machinations du baron. Ce que j'avais dissimulé était précieux pour lui. Sinon pourquoi tuer Robin en venant récupérer les données qu'il pensait en ma possession.

Je pourrais révéler ce que j'allais découvrir à la presse. Quel homme puissant sortirait de l'ombre pour dégringoler de son piédestal ? Le Baron est un chasseur, c'est indéniable. Mais est-ce sa nature première ou bien une seconde vocation ?

Le retour de bâton pour une dénonciation en public pourrait être terrible. On s'en prendrait à Chad pour me faire regretter mon parti pris. On s'en prendrait à mes amis. Pire encore, des innocents pourraient être exposés, tués, par ma faute.

Dans ces conditions, je n'aurais plus la force de lutter et serait reclus dans l'ombre avec l'espoir de survivre, angoissé par le moindre bruit suspect, à regarder constamment derrière moi.

Je serai définitivement seul.

Ou bien, ceux qui semblent être de mon côté accepteront d'être en pleine lumière et de réduire à néant une bonne fois pour toute un hypothétique complot. Je serais libre. Chad et moi vivrions en paix. La meute grandirait comme le ferait une famille.

Quelles étaient les chances pour que ça arrive exactement comme ça ?

Et si les données de cette puce conduisaient à tout autre chose. Je suis peut-être du mauvais côté. Avais-je fait des choses terribles au point d'effacer ma mémoire et d'enfermer un pan de mon passé dans une vulgaire pièce d'échec ?

Pour échapper au FBI et à une accusation de meurtre, Robin avait dû se dénoncer et Fiona avait, par instinct et certainement pour protéger Chad, trafiqué les preuves qui m'avaient presque formellement identifié.

Peut-être que tout ceci n'était rien comparé à ce que j'avais pu faire. L'homme que je suis serait incapable de nuire à autrui. Était-ce le cas avant ? Mon enfance difficile avait pu me conduire à faire de mauvaises choses. Ces données peuvent être un aveu. Le masque du Baron était peut-être sur mon visage. Ce ne serait qu'un écran de fumée, un subterfuge. L'argent permet de commanditer bien des actions.

Les attaques directes se font significativement moins nombreuses, hormis le raid qui a coûté la vie à mon ancien compagnon. J’étais peut-être à l’origine de toute cette mise en scène macabre.

Si telle était la vérité, pourrais-je me regarder dans un miroir, affronter le regard de Chad ? Ou bien reprendrais-je conscience de mes noires ambitions ?

Curieusement, je suis trop confus pour qu’un cauchemar plutôt qu’un autre prenne l’ascendant sur mon sommeil.

* * *

Le lendemain, nous sommes de retour chez James, tôt dans la matinée.

- Il n'y a rien de suspect sur cette puce, pas de système de piratage ni de localisation. Elle est complètement isolée et je l'ai connectée hors réseau, précise mon ami.

- Ça veut dire que tu as accès à son contenu, demande-je.

- Oui et non, s'empresse-t-il d'ajouter. C'est crypter comme on aurait pu se douter. Je suis déjà en train d'essayer de hacker la puce.

Après tout ce jeu de pistes, il était presque certain que les données ne seraient pas lisibles au premier abord. C'est une protection supplémentaire au cas où quelqu'un d'autre aurait mis la main sur la figurine de la reine rouge.

Les minutes mettent à mal ma sérénité bien que ça ne soit dans ma nature d'être impatient.

James a des difficultés à passer outre le cryptage de la puce. Il requiert une aide extérieure. J'ai confiance en lui, il ne travaillerait jamais avec un inconnu sur ce sujet.

Je sais qui il est en train de contacter. Il active le haut-parleur du téléphone lorsque Noah décroche.

Mon ami explique la situation à laquelle nous sommes confrontés. Une boite de pandore inviolable dissimulée dans une pièce d'échec et sa puce électronique.

Craquer ce système nécessiterait un travail en duo.

- Je ne peux pas venir, James, s'excuse l'adolescent. Je suis avec Miya et un ami à lui. Tu sais, je donne un coup de main.

Je suppose sans difficulté que c'est le même genre de coup de main que nous sollicitons aujourd'hui. Ses cyber-compétences sont grandement utiles.

Je ne peux lui en vouloir d'avoir d'autres activités et une vie bien remplie de l'autre côté du pays. Puis, j'entends les voix de ceux qui sont apparemment chez lui.

Qu'est-ce que Therence fiche à Boston ?! C'est donc lui que Miya accompagne pour je ne sais quelles raisons. Quoi qu'il fasse, le pseudo rebelle a le don incroyable de m'agacer dès qu'il fait son apparition. Entendre sa voix de l'autre côté de l'appel m'exaspère. Si je ne savais pas à quel point il ne m'apprécie pas non plus, je pourrais croire qu'il suit mes traces, partout où j'ai pu aller, comme un vulgaire chewing-gum collé sous ma semelle, désagréablement inséparable.

L'espace d'une seconde, je songe au fait qu'il puisse vouloir me nuire, qu'il a été placé à Beacon Hills pour garder un œil distant sur moi. Notre inimitié serait un camouflage idéal. Non. J'ai cerné ce morveux. Bien que ça aurait pu me dédouaner de m’en prendre véritablement à lui, il n'a rien à voir avec moi et n'a pas de place dans mon histoire. Le seul fait qui nous relie aujourd'hui c'est que Miya, avec qui je suis ami, l'ait conduit à Noah. Et je me fiche de savoir pourquoi. Sauf si le blond n'est pas disposé à m'aider par sa faute.

Heureusement, le défi soulevé par James attise l'intelligence du jeune bêta. Avec la précaution de travailler via un réseau sécurisé, les deux hackers plongent dans leur bulle numérique.

* * *

L’attente est une torture. J’ai cessé de regarder l’horloge depuis deux heures et vingt-sept minutes. En fermant les yeux, j’aurais pu me laisser hypnotiser par le bruit frénétique du clavier de James.

- La solution est parfois sous nos yeux, marmonne Noah à des milliers de kilomètres.

James claque des doigts et, d’un tour de roue, s’éloigne un instant de son écran.

- Peut-être pas « sous » nos yeux mais « dans », déclare-t-il. Et c’est Mick qui est au cœur de tout ça, donc…

Comme l’a déjà raconté Miya, il est très fréquent que James et Noah aient un dialogue bien à eux dont personne ne comprend le sens.

Le jeune hacker de Boston semble pourtant comprendre ce que vient d’exprimer mon ami et allié. Il faut un long moment pour qu’ils exposent ce qui leur semble maintenant évident.

- Le système de cryptage présente une logique aléatoire ou du moins, bien trop complexe pour être déterminée et retranscrite, explique Noah. Nous aurions pu passer autant de temps que nous le pouvions sans trouver la solution.

- Et puis quelque chose nous a marqué, reprend James. Ces données avaient forcément un rapport avec toi sinon pourquoi les dissimuler de sorte que tu sois le seul à pouvoir les trouver. Et c’est toi-même qui as révélé cette piste à travers le message vidéo. La solution pour lire ce dossier venait donc de toi, de quelque chose que toi seul possède. Et qu’est ce qui est plus personnel que ton génome ?

Ce mot résonne dans l’un de mes souvenirs, je n’arrivais pas à le prononcer lorsque mon père m’avait expliquait ce sur quoi il travaillait.

- En clair, James ? M’impatiente-je.

- Ta bichromie est une particularité génétique, reprend mon ami. C’est un code couleur qui est à la base du chiffrement de cette puce. Une séquence ADN qui aboutit à la singularité que tu possèdes.

- Il nous faut travailler avec un logiciel de reconnaissance faciale qui capture l’image de tes iris, enchaine le blond. Ce n’est pas qu’une simple analyse optique qu’il faut viser mais bien la retranscription codée de ton hétérochromie.

Rapidement, grâce à la webcam de James, nous envoyons à Noah une image haute résolution de mes yeux si particuliers.

James et lui travaillent en même temps sur le problème. C’est presque une compétition entre eux. Quand James crispe la mâchoire, je comprends que le plus jeune a été plus rapide que lui.

- Les fichiers sont tous datés, détaille James. Mais il n’y en a qu’un seul qui a pu être décrypté.

- Je ne comprends pas, avoue Noah avec déception. C’est comme s’il y avait plusieurs couches. Comme si on ne voyait qu’un seul arbre planté au milieu d’une forêt.

D’un signe de tête, je fais comprendre que, bien que je remercie Noah pour son aide, je ne souhaite pas diffuser le contenu de cette puce. Le jeune hacker semble de toute façon accaparé par ses visiteurs et s’excuse auprès de James de ne pas pouvoir l’aider davantage pour les données qui leur ont résisté.

- Peu importe, lance-je. James, ouvre ce fichier-là.

L’ordinateur est puissant. Nous n’attendons pas avant que le lecteur approprié lise le fichier. Des lignes fluctuent sur l’écran.


« Je m'appelle Jonathan Wayne et ceci est mon dernier enregistrement… »

Ma gorge se serre autant que mon cœur. Ma voix se brise.

- Papa, souffle-je.


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MessageSujet: Re: La colère est force de mouvement (Chad& Mick)   La colère est force de mouvement (Chad& Mick) EmptyVen 20 Jan 2017 - 16:04



La colère est force de mouvement

Mon stress se calque sur celui de mon compagnon. Je souhaite que Mick trouve le repos de l’âme. Cet apaisement ne se fera qu’après avoir obtenu les réponses à ses questions. Terribles questions dont les réponses nous angoissent tant elles pourraient être dévastatrices. La seule piste que nous ayons pour le moment c’est que Mick est lui-même à l’origine de son amnésie. Je sais qu’il tente de se souvenir par tous les moyens. L’inconnue étant de savoir si le Mick du passé souhaitait que cette perte de mémoire soit définitive ou seulement pour un temps pour une raison que lui seul connait.

J’ai une crainte sur ce que l’on va découvrir. A l’instar de mes propres découvertes sur mes réelles origines, la vie de Mick peut basculer du côté de ce que tous deux nous considérons comme étant l’ennemi. Pendant que James cherche le moyen de faire parler la clé, je scrute Mick, sa nuque, son torse légèrement incliné comme s’il allait bondir sur l’information que l’informaticien allait nous donner. J’aime ce corps que je connais à la moindre imperfection près. J’aime l’âme qui l’anime et me refuse à penser qu’un jour nous pourrions devenir ennemis.

- Je dois lancer un scan complet de la puce, affirme le rouletteux. Ça devrait prendre la nuit. Mais je ne suis jamais trop prudent.

Nous sommes bons pour ronger notre frein… Avec amertume, nous retournons à l’appartement, maussades et frustrés. Je prends sa main dans la mienne, il répond à mon étreinte en la serrant doucement. Je ne vois pas le regard choqué d’un homme qui nous croise, ni ne fais cas de son insulte sifflée entre ses dents. La routine pour notre couple qui depuis le départ ne se cache pas. Mick et moi sommes au-delà des réalités de ce monde. Une bulle intemporelle nous entoure. Tout le reste nous importe peu. Nous retournerons à ce quotidien quand James nous aura ouvert ce qui est peut-être une boite de Pandore.

Une fois dans notre tour d’ivoire, j’efface un à un les plis soucieux de son visage. Je caresse ses muscles tendus et m’approprie à nouveau son espace, sa peau, son corps. J’initie l’acte puis lui laisse les commandes, m’abandonnant sans complexe à sa domination amoureuse.

Condamnés à patienter, je retourne sur les plans de la maison, mais aussi mes ultimes dossiers à rendre en tant qu’étudiant. Pour l’année scolaire qui se profile je me suis inscris à un cours sur l’architecture industrielle. Je commence à regarder ce qu’il faut que je fasse pour me mettre à mon compte. J’avais imaginé au départ me faire recruter par le cabinet où j’avais effectué tous mes stages, seulement maintenant je préfère garder une certaine indépendance. Je compte leur proposer mes services mais en restant extérieur à leur entreprise. Lors d’une dernière entrevue, j’avais senti un stress chez celui qui est le PDG de ce cabinet d’architecte. Il a dû deviner que tôt ou tard j’allais me mettre à mon compte. Il me voit maintenant comme un concurrent et non plus comme un collaborateur brillant et profitable. Ce milieu est un panier de crabe, comme de partout. Mon père m’a appris à nager en eaux troubles. Je compte bien arriver à faire ma place, quitte à m’imposer.

Stiles a contaminé Mick avec ses fils rouges. Il regarde les photos qu’il a prises de son brainstorming. Je souris en me rappelant une remarque de Derek qui s’inquiétait que le fils du sheriff ne transforme leur chambre en parcours du combattant. Mon frère de meute est quelqu’un qui aime la sobriété et les décorations épurées. Stiles… est un accumulateur.

Une aura sombre se dégage de Mick. Il rumine des idées noires comme une vache rumine son herbe verte. Je nous fais un cappuccino et lui donne une tasse en lui massant le dos. Je retourne sur les formalités à faire pour la création d’entreprise. M’étant farcis à nouveau mes cours sur le sujet, je m’étais décidé à une chose. Celle de créer seul mon entreprise. Il y a encore trop d’inconnues sur Mick et son statut civil. Matrim a l’intention d’aller au Tibet. Qui sait quand il rentrera, s’il rentre un jour. Et je ne sens pas dans Matthias l’envie de s’impliquer à cent pour cent dans un cabinet d’architecte. Non que ça ne lui plaise pas, mais il est et reste un artiste. Il est aussi trop gentil pour me l’avouer franchement. Mais en lui proposant d’être un vrai collaborateur, avec des parts de l’entreprise que nous monterions à plusieurs, je l’emprisonne dans un carcan qui finira vite par l’étouffer. Je vais lui proposer de travailler avec moi comme consultant. Il n’aura pas un revenu régulier comme s’il était partie prenante de mon affaire, mais il sera totalement libre. Je suis persuadé que c’est ce qui lui convient le mieux.

Pour Matrim s’était déjà différent, car cela touche à une prestation supplémentaire d’aménagement extérieur. Sa place dans le projet que je leur avais un jour exposé est totalement celui du gars en free-lance. Reste le cabinet en lui-même. Il sera partie prenante de notre maison. Il faut que je prenne conseil auprès d’un notaire pour savoir comment intégrer ça légalement. Mon idée serait que le « loyer » du cabinet sert au fonctionnement de la maison. Mais je ne sais pas si c’est possible. Je ne veux pas gruger Mick avec une occupation gratuite, même s’il s’en moque. Non que je songe à clarifier une potentielle séparation future. Mais c’est plus le bon sens des affaires de mon père qui me pousse à raisonner ainsi.

Mon dossier est prêt. Je dois maintenant attendre l’acceptation du permis de construire de notre maison et la signature des marchés de travaux avec les différentes entreprises qui vont intervenir. Je n’ai encore rien dit à Mick sur ce changement de procédure. Initialement, il intégrait le projet comme spécialiste en protection et sécurité des biens et des personnes. Il pourra toujours intégrer la structure que je monte plus tard, quand nous seront certains que c’est ce qu’il faut faire et que nous sauront le fin mot de son histoire.

***

Nous revoilà chez James. Je reste un peu en retrait de la discussion qu’il a avec Mick. L’espoir est douché par un cryptage. Mais il attend quoi le pro du clavier ? J’ai envie de gronder mon mécontentement. Il n’est pas censé faire ça en dix tapotements fébriles sur son clavier ? Nous voilà donc comme deux couillons inutiles à le regarder faire la dactylo. Ils sont plus efficaces dans les films d’action… Et voilà qu’il se croit au jeu de « Qui veut gagner des millions ? » et demande une aide extérieure. Je suis dépité et cela se lit sur mon visage. Je hausse un sourcil lorsque j’entends la voix de Noah. Notre relation entre lui et moi c’est un peu particulière. J’ai manqué de le tuer quand il s’est interposé entre mes griffes et Shadowscat-Miya. Son « aimable » mère m’avait ordonné de le mordre et de le transformer en loup. J’avais « emprunté » le rang d’alpha de Nathan quelques heures plus tôt siphonnant la magie de ma propre alpha. Noah est donc mon ancien bêta et aussi le seul humain que j’ai transformé en loup. Il n’a été mon bêta que quelques heures, pas assez pour laisser une trace quelconque. Mais techniquement je suis son ancien alpha. Oui, notre relation est étrange, froide comme le pouvoir que le jeune homme a hérité de sa mère.

Mick sursaute quand en toile de fond nous reconnaissons les intonations emplies d’arrogance d’un lycéen que nous connaissons bien. Garnet est chez Noah ! Mick et moi nous nous regardons, effarés. Ce chieur professionnel est toujours dans nos pattes ! Mon compagnon marmonne dans sa barbe, comparant l’adolescent à un chewing-gum collé à sa semelle. J’approuve l’image qui « colle » très bien au personnage. Je ne comprends toujours pas ce qu’Adriann lui trouve. Certes le wendigo a un petit penchant masochiste, mais là… Garnet a peut-être une belle gueule, mais elle est associée à une grande bouche toujours trop ouverte. Miya est avec lui. Je ne crains rien pour mon cousin, il peut être bien plus insupportable que le blousonneux. Mais Miya a le droit d’être insupportable car c’est mon cousin que j’aime ! D’ailleurs j’aimerais le serrer dans mes bras. Je le sais très affecté par le drame qui est arrivé à Ruby et aussi pour… Robin. Ce dernier aussi peut être considéré comme un  chewing-gum collant… Paix à son âme.

Nous attendons encore. Toujours aussi inutiles. J’aurais dû amener mon ordinateur portable, j’aurai pu bosser un peu. J’hésite à aller le chercher, mais Mick est à cran et je veux être présent quand la pièce d’échec délivrera son message. Le cliquetis du clavier devient hypnotique.

- La solution est parfois sous nos yeux, marmonne Noah à des milliers de kilomètres.

- Peut-être pas « sous » nos yeux mais « dans », déclare James. Et c’est Mick qui est au cœur de tout ça, donc…

- Mick ? Comment ? Demandé-je.

Noah et James me répondent, l’un finissant les phrases de l’autre. Ce que je trouve particulièrement agaçant.

- En clair, James ? S’impatiente Mick.

- Ta bichromie est une particularité génétique. C’est un code couleur qui est à la base du chiffrement de cette puce. Une séquence ADN qui aboutit à la singularité que tu possèdes.

- Il nous faut travailler avec un logiciel de reconnaissance faciale qui capture l’image de tes iris, enchaîne le blond. Ce n’est pas qu’une simple analyse optique qu’il faut viser mais bien la retranscription codée de ton hétérochromie.

- Punaise c’est tout de même tordu ! M’exclamé-je.

Voilà que Mick se fait flasher les mirettes. Quand c’est fait, je m’approche de lui et lui matte les yeux comme si je pouvais y lire la solution. Mon air de gamin intrigué fait sourire Mick qui m’embrasse furtivement.

- Ça aurait pu être codé avec les plis de ton trou de balle, imagine la séance photo… Mat’ aurait voulu être de la partie ! Murmuré-je taquin.

Mon insolence et ma bêtise me vaut une pichenette.

- Les fichiers sont tous datés, détaille James. Mais il n’y en a qu’un seul qui a pu être décrypté.

…Peut être que le trou de…, je tais mon ultime connerie, car Mick est sur le point d’imploser.

- Je ne comprends pas, avoue Noah avec déception. C’est comme s’il y avait plusieurs couches. Comme si on ne voyait qu’un seul arbre planté au milieu d’une forêt.

C’est en effet frustrant. Que va nous demander la prochaine étape ?! Pour garder la confidentialité des données, James coupe la communication avec Noah et lance ce qui se révèle être un fichier audio.

- Papa.

Mon cœur bondit en même temps que celui de Mick. Je devine trop bien l’effet que doit lui faire cette voix qui vient d’outre-tombe. L’émotion de Mick est contagieuse. Je l’entoure fortement de mes bras et nous écoutons la suite de ce message. J’ai peur de ce que nous allons apprendre. J’ai peur que Mick ait mal. Pourtant nous avons l’espoir de comprendre ce qu’il s’est passé et que celui qui est ma vie puisse enfin faire son deuil et vivre totalement le présent de notre vie.


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MessageSujet: Re: La colère est force de mouvement (Chad& Mick)   La colère est force de mouvement (Chad& Mick) EmptyJeu 2 Mar 2017 - 21:35




Les échos du passé

Ce simple mot énoncé fébrilement me replonge des années en arrière.

Papa.

C’est lui que nous entendons. C’est la  voix de mon père. Celle qui me revient en rêve et que j’entends à nouveau réellement. Elle ouvre la porte aux souvenirs que le temps a estompés.

Je revois des moments de joie et d'insouciance, son air grave pour réprimander une bêtise, son rire pour une autre. J'aimais ses mots, il m'expliquait la vie, il me racontait son travail et s'amusait de mes questions.

Fierté. Amour. J'avais ressenti ces émotions. Aujourd'hui, elles remontent d'un passé qui me manque tant. Ma crainte d'adulte est de finir par oublier son visage et ne plus savoir à qui m'identifier.

D'un geste tendre, Chad essuie une larme qui roule sur ma joue.

Nous n'avons entendu seulement quelques mots. L'espace d'une seconde, ce que je ressens est intense.

Je tends l'oreille et ferme les yeux pour me projeter dans la scène. Je façonne la pièce comme je l'avais vu lorsqu'il m'avait fait visiter son laboratoire. Je l'imagine.

Puis je prends conscience du ton de son message. D’après lui, c’était son dernier. Quelque chose l'avait contrarié.

- Je dois tout détruire avant que mes recherches ne tombent entre de mauvaises mains, s’inquiète mon père. Je me suis trompé et je le regrette terriblement. Le progrès escompté a un prix beaucoup trop élevé. D'autres ont des intentions pires encore. Ce programme c'est le travail d'une vie. S'il reste un mince espoir, je ne les laisserai jamais mettre la main dessus. Il est trop précieux. Ce...

Des voix, menaçantes, font irruption dans la pièce. Nous les entendons distinctement sur l'enregistrement. Des personnes étaient entrées dans le laboratoire de mon père contre son gré.

Je distingue trois hommes dont l’un s’exprime plus sereinement que les autres. Sa manière de prononcer « Monsieur Wayne » lorsqu’il s’adresse à mon père laisse penser qu’il est conscient de sa supériorité.

Tout mon corps se crispe quand leur dialogue devient plus animé. Le remue-ménage doit causer des dégâts dans le laboratoire. Le bruit de verre brisé faire taire l’altercation.

Les intrus repartent comme l’indique l’éloignement de leur pas et leur conversation trop étouffée pour être compréhensible.

Je ne sais pas si mon père va bien. Avait-il été blessé ou simplement bousculé ?

Lorsque le calme revient, on entend clairement quelqu'un arrêter le dictaphone pour stopper l’enregistrement. Ça pouvait être mon père ou quelqu'un d'autre. Mais qui ? Encore et toujours, j’ai cette question sur les lèvres : ami ou ennemi ?

Chad avait Stephan pour lui parler de son père biologique. Les deux hommes étaient amis et mon fiancé avait pu se construire une image de Christopher.

Intimement, je rêvais qu'une personne qui côtoyait mon père puisse m’en apprendre davantage sur lui. Si tenté qu’elle ne soit pas celle qui l’avait trahi.

Et la preuve est peut-être contenu dans la figure à l'effigie d'une Reine rouge. Cet objet d'apparence insignifiante devient aujourd’hui l’un des plus précieux pour moi. C'est beaucoup plus qu'une pièce d'échec. C'est une relique, un coffre-fort d'informations numériques sur ce qu'a fait mon père et sur, sans doute, ces derniers instants. D'après la date, l'enregistrement a été fait quelques jours avant le drame de mon enfance. L'altercation que nous avons entendue ne peut être une coïncidence. Et si l'un des hommes qui avaient fait irruption était responsable de la mort de mes parents ? Je ne connais pas le visage de mon adversaire mais ça pouvait être sa voix.

Mon père savait donc que sa vie était menacée. Ma mère était-elle aussi au courant ?

Quel était lien entre le Baron qui me tourmentait et mon père, ainsi que ma propre histoire ? C'est évident, à présent, que je ne suis pas impliqué uniquement parce que je cherche à faire tomber le Baron pour ces crimes et les choses ignobles que j’avais faites pour son compte mais aussi pour quelque chose que j'ignore encore. Mon père m'aurait-il confié un secret ou avais-je été témoin d’un fait que j'aurais volontairement décidé d’occulter de ma mémoire ?

Je suis tellement plongé dans mes pensées que je ne réalise pas que la fin de l’enregistrement laisse place au silence autour de moi. James me regarde, attendant ma réaction ou une quelconque consigne.

Cette puce pourrait contenir tous les travaux de mon père. Le numéro de l’enregistrement indique qu’il en existe 93 autres mais, comme le reste, ils sont encore inaccessibles. Nous devons analyser le moindre détail de ce que nous venons d’entendre.

- Tu serais en mesure de clarifier ce qu’ils se sont dit en repartant, questionne-je.

- Je peux essayer d’amplifier l’enregistrement sur cette partie en isolant les voix, confirme James.

Ses doigts connaissent par cœur l’emplacement de chaque touche sur le clavier. Ses ajustements font fluctuer les lignes qui représentent les sons de l’enregistrement à l’écran.

- Et pour le sénateur Morra ? Demande l’un des hommes.

- Riggs s'en occupera, il faut qu'il fasse ses preuves, confirme l’autre.

Le voilà le lien que je cherchais à l’instant. Riggs. Je connais ce nom. C’était celui de l'homme que Miya avait tué avant que je puisse lui soustraire des informations, il y a trois ans, quand je venais d'arriver à Beacon Hills et que Chad avait été kidnappé lors du Bal d’Hiver. À ce moment-là, c'était l'un des hommes de main du Baron.

Réentendre ce nom après tout ce temps me confirme que je suis malmené par ces histoires depuis longtemps. Est-ce qu'on me poussait à chasser un fantôme pour m'éviter de regarder ailleurs ?

Depuis, les hommes du Baron frappaient dans l'ombre. Ils n'avaient pas réussi à m'atteindre en faisant du mal à Chad. Mais ils sont parvenus à tuer Robin, plus tard.

J’explique à mon fiancé et à mon ami ce qu’évoque ce nom. Le souvenir est déplaisant pour Chad car ces hommes n’avaient pas été avares de coups.

- James, y-a-t-il un moyen que tu mettes un nom sur l'une ces personnes qu'on entend ? Demande-je.

- Effectivement, j’ai peut-être une idée, propose-t-il. Ça pourrait prendre du temps et ne rien donner mais parmi toutes les conférences scientifiques depuis ces dernières décennies, on peut espérer avoir de la chance et obtenir un résultat sur une reconnaissance vocale.

J'accepte l'idée sans me faire d'illusions sur les probabilités de réussite. Mais nos découvertes ne sont pas infructueuses. À présent, j’ai des noms, des cibles. Ce n’est pas une nouvelle impasse mais une voie qui s’ouvre. Dans les cultures anciennes, connaitre le nom d’une personne c’est gagner de l’ascendance sur elle. La motivation de retrouver ceux qui ont malmené mon père s'ajoute à cette vengeance qui marque ma vie depuis mon adolescence.

On s’en est pris à mes parents avant de s’en prendre à moi. Pourquoi ? C’est la question la plus terrible de mon existence. Sa réponse est la clé de mon passé, celle sans laquelle je ne pourrais jamais me tourner totalement vers l’avenir malgré tout l’amour que j’ai pour Chad et les projets que nous avons ensemble.

Je baisse les yeux sur la pièce d'échec connectée à l’ordinateur de James. C’est une relique précieuse mais aussi un symbole. Son apparition à plusieurs reprises dans un jeu de pistes complexe montre qu'elle est la preuve que quelqu'un est sûrement au courant pour toutes ces données et pour une partie de mon histoire. C'est la personnification d'un ou une inconnue impossible à débusquer. Sauf si on l'oblige à sortir de l'ombre.


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MessageSujet: Re: La colère est force de mouvement (Chad& Mick)   La colère est force de mouvement (Chad& Mick) EmptyJeu 9 Mar 2017 - 21:30



La colère est force de mouvement

Ce passé qui s’invite dans le present a une force à la mesure des attentes et des espoirs de Mick. L’homme qui partage ma vie est fort et solide. Pourtant je ne vois pas de faiblesse dans la larme qui roule sur sa joue, mais juste son amour d’enfant pour un papa qui n’est plus. Tendrement j’essuie cette eau qui vient de ses yeux.

J’appréhende ce que nous allons entendre. Je ne connais pas le père de Mick, mais l’homme qui parle n’est pas serein. Cela se sent dans l’intonation de sa voix et la précipitation de ses phrases. Il parle de détruire ses recherches pour qu’elles ne tombent pas entre de mauvaises mains. De quelles genres de recherches parle-t-il et de quelles mauvaises mains ? Des réponses se font, ajoutant autant de nouvelles questions. Il enchaine disant s’être trompé. J’entends une grande amertume dans sa voix. Quel mauvais choix a donc fait le père de Mick ? Sa mort et celle de sa femme en sont-elles les conséquences ? Il parle de progrès qui ont un prix trop élevé, de travail d’une vie. Je ne sais que penser et un malaise s’installe dans mon cœur. Une pensée insidieuse me traverse l’esprit. Quel est ce prix trop élevé ? Quelle est la nature des recherches du père de Mick ? A force de plancher avec Maxence sur « le travail d’une vie » d’un chercheur cinglé, j’en deviens méfiant et suspicieux. Ce sont les regrets avoués de Jonathan Wayne qui me donnent ce sentiment de mal-être.

La suite de l’enregistrement coupe court à mes réflexions intérieures. Nous sommes les témoins à postériori d’une intrusion malveillante. Trois intrus font du grabuge dans ce qu’il semble être un laboratoire si j’en crois les bruits de casse que nous entendons. Je grimace car cela donne un élément de réponse à ma première question quant à la nature des travaux du père de Mick. De ce que j’en sais et aussi par expérience, surnaturel et laboratoire ne font pas un bon amalgame, surtout pour le monde surnaturel.

Nous entendons encore des bruits, mais plus de paroles échangées. L’enregistrement est stoppé. Je suppose que c’est par l’action du père de Mick, car dans le cas contraire cet enregistrement ne nous serait pas parvenu intact. Il aurait été effacé.

Je sens Mick torturé et frustré. J’imagine sans mal que ses pensées ne font pas le même cheminement que les miennes. Il est lié à l’homme que nous avons écouté. Un homme qu’il a vu mourir dans une explosion. Je ne dis rien, laissant mon fiancé encaisser et se reprendre. Je lance un regard interrogatif au rouleteux. Il hausse les épaules, n’ayant rien à ajouter.

Nous avons entendu des objets se briser. Le père de Mick disait vouloir détruire son travail. Il était donc menacé. Un flash de mémoire me remémore le juge Linch soit disant égorgé par Mick. Il est finalement en sécurité car tout le monde le croit mort. Mick m’a raconté ce jour maudit où l’appartement où il vivait, a été soufflé par une explosion. Pourquoi se donner tant de peine pour éliminer une famille, alors que ses parents pouvaient très bien se faire descendre dans la rue. San Francisco déborde de crimes crapuleux non résolus. Pourquoi, sinon pour effacer des preuves, ou l’absence de preuve, l’absence de corps. Mick a vu son immeuble exploser, mais vraiment ses parents mourir. Leur urne funéraire est vide de cendres. Je note à moi-même de faire quelques recherches pour savoir ce qu’il advient en règle générale des corps lors de ce genre d’explosion.

Pourquoi Mick a-t-il été épargné ? Pour lui donner une chance de vivre autrement que dans l’ombre ? La mémoire effacée de Mick n’est-elle pas une action pour protéger des morts encore bien vivants ? Cela pourrait expliquer la présence de cette dame rouge. J’échafaude des hypothèses folles, je tergiverse à donner  à Mick le contenu de mes pensées. D’un, je ne voudrais pas lui donner de faux espoirs et d’autre part nous savons que c’est lui-même qui s’est privé de sa mémoire. Ce fameux Baron a-t-il tourmenté Mick pour faire sortir de l’ombre les cibles qu’il vise réellement ? Cela commence à faire un bon paquet de « si »…

Mick se reprend et demande à James s’il peut nettoyer et améliorer la qualité de l’enregistrement. L’as du clavier s’active. Je dois reconnaitre qu’il est un professionnel dans son domaine. Et également l’ami idéal pour un homme comme Mick. La bande son dévoile deux noms, celui du sénateur Morra et d’un certain Riggs qui a tout l’air d’être un homme de main. Ce que me confirme Mick. C’est le type qui s’en était pris à moi lors de mon premier enlèvement par les hommes du Baron et que Miya avait tué. Je garde un très mauvais souvenir de ma détention où j’avais été copieusement passé à tabac.

- James, y-a-t-il un moyen que tu mettes un nom sur l'une ces personnes qu'on entend ? Demande Mick.

- Effectivement, j’ai peut-être une idée, répond James. Ça pourrait prendre du temps et ne rien donner mais parmi toutes les conférences scientifiques depuis ces dernières décennies, on peut espérer avoir de la chance et obtenir un résultat sur une reconnaissance vocale.

J’hésite encore à glisser mon idée. Mais si je me trompe, j’aurais donné de faux espoirs à Mick. De plus si j’ai raison, il y a également une possibilité qui ne plaise pas à Mick.

… il a sciemment effacé sa mémoire… Savait-il quelque chose ? Je suis heureux que ni Mick, ni James ne peuvent entendre mon cœur s’emballer. Mick est-il complice de quelque chose ? Son passé de chasseur était-il vraiment un engagement forcé ? Soudainement j’ai peur. Peur qu’une fois la vérité éclatée, que celle-ci nous sépare. Stephan a dit que mon père et celui de Mick se connaissaient. Il faut que je le rappelle pour qu’il m’en dise plus sur la nature de cette relation.

Comme Mick, je fixe la pièce d’échec. J’ai envie de la détruire, de crainte que le Mick du passé n’ait rien à voir avec celui que je connais et que j’aime.

- C’est que je commence à avoir faim. Tu penses pouvoir décrypter les autres fichiers en combien de temps James ?


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MessageSujet: Re: La colère est force de mouvement (Chad& Mick)   La colère est force de mouvement (Chad& Mick) EmptySam 15 Avr 2017 - 15:26




Mordre à l'hameçon

Tout se bouscule dans ma tête. Les doutes et les certitudes se mélangent. Je dois me focaliser sur un ordre logique, une stabilité de raisonnement qui m’empêche de me laisser aller à l’angoisse et au défaitisme.

Je dois faire passer un message à une personne dont j’ignore l’identité et dont l’existence même n’est qu’hypothétique. J’en ai assez d’être malmené par le baron dont je sens l’ombre constante sur ma vie et de suivre les miettes que me laisse la reine rouge selon son bon vouloir.

Toutes ces informations intangibles et inaccessibles font brûler ma frustration. Mon histoire ne semble plus m’appartenir depuis que j’ai sciemment décidé d’en dissimuler une partie. Aujourd’hui, je revendique ce qui est légitimement à moi. Ma liberté est en sursis, quand bien même Robin se soit sacrifié pour que je sois innocenté aux yeux des fédéraux, le bracelet électronique n’était qu’une entrave physique. Mes chaines sont ailleurs. Elles me retiennent au passé et m’empêchent de m’épanouir avec Chad.

C’est d’ailleurs lui qui rompt mes réflexions intérieures.

- C’est que je commence à avoir faim, intervient mon fiancé. Tu penses pouvoir décrypter les autres fichiers en combien de temps James ?

- Je n’en ai aucune idée, répond mon ami. Mais vous avez bien quelques heures devant vous avant que j’espère en savoir plus.

Nous ne serions pas utiles à attendre impatiemment derrière lui.

En remontant la rue principale, nous nous arrêtons devant les vitrines de magasins d’aménagement, les boutiques de décoration intérieure. Être en amoureux en rêvant de notre future maison nous fait du bien. Nous avons déjà validés les plans, ensemble, ce qui a nous donné une idée plus précise de ce à quoi ressemblera notre chez nous.  Sans grande cérémonie, je voudrais que nous soyons tous les deux présents pour la pose de la première pierre. Ce sera une étape symbolique.

- Tu as faim, mon loulou, me souviens-je. Nous pourrions prendre à manger et nous incruster au manoir.

Le soleil est radieux et entendre Derek et Peter râler l’un contre l’autre nous fera peut-être un peu oublier ce qui nous tourmente. La meute est aussi un réconfort.

* * *

- Tu sais, j’ai compris quelque chose qui me terrifie tout à l’heure, avoue-je en tournant sur le chemin qui mène à la demeure des Hale.

Les odeurs savoureuses qui imprègnent la Camaro mettent à mal l’estomac de Chad mais ses sourcils froncés n’ont rien à voir avec son appétit. Mon inquiétude fait souvent échos à la sienne. Et inversement.

- Ce n’est pas l’âge qui me fait avoir peu de souvenirs de mon enfance mais bien le processus qui bloque ma mémoire encore aujourd’hui, juge-je.

La main de Chad sur la mienne signifie beaucoup. Il ressent ma peine et à défaut de ne pas savoir quoi faire pour m’aider, il est présent pour moi.

-  Si j’ai effacé ma mémoire et des souvenirs en commun avec mon père, c’est que la situation était critique, ajoute-je. Sinon comment aurais-je pu vouloir oublier une grande partie de ma vie avec lui ?

Il sait à quel point mes parents me manquent. Leur mort était le point de départ d’une vengeance aveugle. Aujourd’hui, beaucoup d’autres raisons me poussent à trouver le fin mot de l’histoire qui me malmène.

Quand je me gare à proximité de la voiture de Ruby, j’ai l’impression que Chad tourne les mots dans sa tête sans savoir comment aborder le sujet qui lui brûle les lèvres.

- Tu cherches à me dire quelque chose ? Dis-je.

* * *

Alors que nous finissons le repas, Derek est le premier à fuir lorsqu’il repère le signal. Chad grimace autant que son frère de meute.

- Cette fois-ci, je ne m’y colle pas, grogne le fils de Talia.

Ce sont les yeux doux de Ruby qui me font abdiquer. Son fils ne se met pas à pleurer mais notre odorat ne nous trompe pas. Sa couche est pleine.

Je n’étais pas entré dans la chambre depuis que Derek y a apporté quelques modifications. Je trouve l’endroit sain malgré la vérité que le seul lit de la pièce nous rappelle.

- Bon sang, bonhomme, m’exclame-je en le déshabillant. Je comprends pourquoi ton cousin a détalé comme un lièvre menacé de finir en civet.

La tâche n’est pas compliquée mais olfactivement désagréable. Pauvres parents que d’avoir ce sens-là également surdéveloppé.

Je vérifie de ne pas avoir refermé son habit en sautant un bouton et reprends Ian contre moi.

En le berçant dans mes bras, son innocence me provoque un pincement au cœur. Il est si paisible, si naïf du monde difficile qui l’entoure. Je fais la promesse que son enfance soit radieuse, que rien ne vienne la bouleverser comme ça a été le cas pour moi.

Dans le secret de notre lien de parrain à filleul, je lui murmure que je suis prêt à tout pour la paix que nous méritons.

À ce moment, Chad se glisse dans mon dos. Je me demande s’il a entendu ce que j’ai dit.

Nous nous étreignons en cajolant Ian comme s’il était notre enfant.

- Pas de bêtises avec mon fils, intervient Peter en entrant dans la pièce pour nous reprendre le bébé.

- Tu fais un super parrain, me souffle mon fiancé dans l’oreille avant de me pincer les fesses pour me faire sortir.

* * *

Depuis son retour de l’hôpital, j’ai un peu honte de profiter de la convalescence de Chad pour échafauder un plan auquel il n’adhérerait pas du tout. Il ne lui faudra pas plus de quelques jours pour retrouver sa pleine forme. Melissa lui a dit d’être raisonnable. Peut-être que le conseil venant de Madame McCall aura plus d’effet que lorsque je lui dis de ne plus prendre de risques inconsidérés.

Mais sur le chemin pour rejoindre James, j’aboutis certainement à la même conclusion qu’ont pu avoir mon fiancé et Maxence. Parfois la fin justifie les moyens et à vaincre sans péril on triomphe sans gloire. Les deux adages illustrent bien la situation. Pour que celle-ci se débloque, je dois me mettre en danger.

Et quoi de plus efficace que de menacer de révéler les manigances pour lesquelles je suis ciblé depuis des années. Le dark web, comme l’appellent les hackeurs, est un réseau d’informations et de communication privilégié pour ceux qui contournent la légalité et vivent de secrets.

La rumeur lancée d’une révélation fracassante à venir prochainement en lien avec mon patronyme ne tardera pas à faire s’agiter quelques personnes. Il y a une part d’incertitude et de hasard indéniable sur qui seront-elles. Je n’aime pas manquer de contrôle sur les évènements. Pourtant, je dois m’y résoudre une fois de plus.

En revenant au pied de notre immeuble, j’ai l’envie fugace de tout abandonner. Je reste bloqué devant la porte, la main figée à quelques centimètres de la poignée.

Suis-je vraiment obligé de faire ça ? Chad et moi pourrions fuir loin de nos problèmes, occulter les questions sans réponse. Mais ce serait une décision égoïste car ça ne me concerne plus moi uniquement. Et ça n’a finalement jamais été le cas. D’autres sont impactés par le complot dont je n’aperçois que les conséquences et jamais les causes.

Chad a été le premier élément extérieur à avoir été mêlé à cette histoire. Ensuite James, qui, après être resté longtemps à l’écart, s’était retrouvé sans protection et avait été kidnappé. Puis Robin avait été gravement blessé et a fini par mourir dans mon salon.

Et puis, bien avant ça, beaucoup d’autres personnes ont été impliquées. Leurs noms tournent dans ma tête depuis la nuit dernière. Lynch. Riggs. Morra.

Wayne. Argent.

En entrant dans le hall, je sais que je ne peux que continuer. Me battre. Et avancer.

* * *

Rue déserte. Les derniers mètres. Plus rien ne bouge. Une porte de service, à l’arrière d’un bar, éclaire le trottoir, d’un néon rouge.

Comme si elle attendait que je sois arrivé pour signaler sa présence, une voiture noire avance doucement pour bloquer le passage. Une autre se gare derrière moi. Portes qui claquent, démarches lourdes. Ceux qui viennent me chercher n’ont pas l’air commodes. Ils ont le visage fermé des exécutants.

Je me satisfais intérieurement que la menace que j’ai formulée ait été prise au sérieux. Elle n’était pas fictive car je suis prêt à tout. Même à m’exposer volontairement pour atteindre ceux qui gardent un œil sur moi. J’ai bien compris que je suis un objet de convoitise, tant pour le baron que pour d’autres organisations.

J’ai lancé un hameçon. J’espère que ceux qui y ont mordu s’avèrent bien être de mon côté. À défaut, les moins disposés à me nuire.

J’ai besoin de réponses. Même si ça implique de quitter Beacon Hills pendant un temps. Je prie pour que Chad comprenne ce qui m’a poussé à agir ainsi et qu’il ne prenne pas de risques inutiles pour me retrouver. Je sais qu'il ne tardera pas à lire le message que je lui ai laissé. Nous n’avons jamais été séparés aussi longtemps que lorsqu’il avait été enfermé au Mexique. Pour l’avoir vécu, j’imagine sans mal combien il sera inquiet. Mais contrairement aux horreurs qu’il a endurées dans un laboratoire clandestin sous l’Iglesia, j’ai choisi de confronter ceux qui viennent à ma rencontre.

Les hommes de main me fouillent vigoureusement. Je ne suis pas armé. Et j’obtempère. Je sens l’aiguille entrer dans mon cou. C’est une mesure de précaution qui m’empêchera de savoir où je vais être emmené.

Avant de sombrer, je n’ai le temps que d’apercevoir la silhouette de la femme qui a commandité notre entrevue.

Who is she ?:


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Chad Wilder
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MessageSujet: Re: La colère est force de mouvement (Chad& Mick)   La colère est force de mouvement (Chad& Mick) EmptyLun 17 Avr 2017 - 14:56



La colère est force de mouvement

Je me sens mal à l’aise. Si je suis heureux de l’avancée dans les recherches de Mick en comprenant que la pièce d’échec était une clé de données, je commence à avoir des craintes sur ce que nous allons y découvrir. Je connais suffisamment Mick pour savoir qu’il ne s’est pas auto-bloqué la mémoire pour rien. Deux hypothèses s’entrechoquent dans ma cervelle. La première est celle qui me plait le plus, et qu’il aurait fait cela pour une raison de sécurité, pour sa survie. Peut-être qu’ainsi, il s’empêche d’aller fouiner là où cela le mettrait en danger. Il n’est plus seul maintenant, ensemble nous sommes plus forts. Je crois que nous avons des chances à accomplir ce qu’il ne pouvait envisager de faire seul… Si tenté que c’est de cela dont il s’agit.

Car ma deuxième hypothèse risque de secouer notre couple dans ses fondements. Mick peut avoir voulu oublier temporairement sa véritable identité. Mais pourquoi ? Une mission d’infiltration ? Cela a-t-il un lien avec sa participation à l’incendie du manoir de la famille Hale. Maintenant, il est un membre à part entière de la meute des Hale, le parrain du fils de Peter. Tout cela n’est-il qu’un leurre ? Une macabre façade ? Ruby lui a confié ce qu’elle avait de plus précieux.

J’ai soudainement peur. Alors que nous marchons dans la rue, mes pensées se font de plus en plus sinistres. Je ne pourrais pas vivre sans Mick, quoi qu’il soit, bon ou mauvais. Je sais aussi ce qui est inscrit dans mes gênes. Jamais je ne pourrais me soustraire à ma tâche. Un rôle qui prend ses racines bien loin dans mon arbre généalogique. J’ai le poids de la culpabilité de la tribu des Kawaiisu sur les épaules. Un des nôtres aurait dû être là pour empêcher la famille Hale de périr carbonisée dans sa propre demeure. Je serre fort la main de Mick. J’ai beau avoir les pensées en désordre, je sais que je ne faiblirai pas. J’ai déjà une issue si d’aventure Mick se révélait ne pas être celui que tout le monde pense être.

Je le regarde alors qu’il me montre une commode dans une vitrine. Je lui souris avec tout l’amour que j’éprouve pour lui. Quoi qu’il se passe, mes sentiments pour lui ne changeront pas d’un iota. Mick propose d’aller nous incruster au manoir. Je sais qu’il veut aller voir Ian. Il s’implique sincèrement à son rôle de parrain.

Sur le chemin qui nous mène au manoir, Mick me fait part de sa peur. Paradoxalement, je crois qu’il fait les mêmes déductions que moi sur ce qui a justifié ce blocage de mémoire. Dans un sens cela me rassure, car cela prouve qu’il a un cœur et une conscience. J’ai espoir que si cela s’avère être la pire des hypothèses qui est juste, que nous ayons une marge de manœuvre et d’infléchir ce qui a été programmé il y a des années de cela. Je serre encore la main de Mick un peu plus fort.

Ensemble nous sommes plus forts. J’ai l’audace de croire que nous pouvons braver la fatalité. Bien que dans mon cas, ma destinée semble être déjà écrite.

-  Si j’ai effacé ma mémoire et des souvenirs en commun avec mon père, c’est que la situation était critique, affirme Mick. Sinon comment aurais-je pu vouloir oublier une grande partie de ma vie avec lui ?

- Oui, c’est forcément pour te mettre en sécurité, ou protéger ce sur quoi ton père travaillait.

J’essaye de me convaincre que cela ne peut être que ça et rien d’autre. Mick note mon trouble, car après avoir coupé le moteur de la Camaro il me pose une question bien dérangeante.

- Tu cherches à me dire quelque chose ?

- Euh… oui. Que quoi qu’il se passe, je serai à tes côtés. Pour le pire et le meilleur.

En espérant que le meilleur l’emporte. Je n’ai pas acté ma décision avec des mots dits à moi-même, pourtant je sais que je le ferai quoique cela me coute.

***

Notre venue est accueillie avec joie et nous partageons notre repas avec les habitants du manoir. Le fumet est léger au début, mais rapidement il gagne en ampleur. Avec amusement, je vois tous les loups de la maisonnée plisser le museau. Derek craque le premier.

- Cette fois-ci, je ne m’y colle pas.

Mon frère de meute fuit littéralement. J’avoue avoir du mal à masquer mon hilarité. Je lève les mains de manière impuissante. Je suis architecte, pas changeur de couche. C’est lâche, mais j’estime que je me plierai à ce genre de corvée que lorsque les parents du sac à caca ne seront pas dans les parages. A chacun sa m…

Mais c’est sans compter Mick et son incommensurable gentillesse. Tous les loups de la maisonnée sont soulagés. Je laisse mon fiancé emporter le cadeau olfactif et aide Ruby à débarrasser la table. Peter s’est trouvé des copies à corriger comme excuse. La louve me questionne sur l’avancée de notre projet de maison. Je lui dis que nous en sommes au stade de choisir les entreprises et d’établir un planning avec les disponibilités de chacun.

- Le plus gros du chantier, n’est pas tant de construire, mais de viabiliser le terrain et de préparer les fondations. Avec la bâtisse que j’ai prévu de construire, nous n’avons pas droit à l’erreur.

Notre nid d’aigle est un pur exercice de style d’un point de vue architecture. Rares sont ce genre de construction, car leur construction est très technique et onéreuse. D’ailleurs trouver les entreprises capables de suivre le cahier des charges n’est pas évident. J’en suis à prospecter du côté de Sacramento qui n’est pas vraiment à côté. Vers Los Angeles je pourrais trouver facilement avec toutes les constructions de stars capricieuses et friquées. Mais nous cherchons la discrétion et évitons les boites qui ont un lien avec le business du monde des paillettes et du cinéma au sens large.

Une fois la cuisine rangée, je rejoins Mick à l’étage. Je m’arrête au chambranle de la porte sur lequel je prends appui. J’aime la scène à laquelle j’assiste. Mick cajole le bébé, lui murmurant toute son affection et son engagement envers lui. Étrange de voir cet homme si doux, alors que je le sais capable de planter un poignard dans le sternum d’un homme sans la moindre hésitation  si cela peut sauver quelqu’un à qui il tient. Sans bruit, je me glisse dans son dos et l’entoure de mes bras, posant mon menton sur son épaule pour regarder le bébé. L’espace d’un moment nous oublions où nous sommes et notre futur incertain. Nous sommes sortis de notre bulle un peu rudement par Peter à qui je lance un regard noir.

***

Finalement, je ne suis pas mécontent que ce soit Mick qui conduise. Ma blessure près du cœur me lance et me fait souffrir. Je suis contraint au calme et au repos. Je demande à Mick de me poser chez nous avant qu'il ne file chez James.

- Je vais faire une sieste. Mais appelle-moi si tu as du nouveau.

***

J’ai dormis bien deux heures. Mon téléphone n’a pas affiché de message. Lorsque Mick rentre enfin, il me dit que James travaille toujours à décoder les fichiers. Que cela va être plus long que prévu.

***

- Mick ?

L’appartement est désert. Je pose le sac de course à la cuisine avant d’appeler mon fiancé. Pas de réponse, je tombe sur sa messagerie. Je ne m’inquiète pas trop. Il doit être chez James à se creuser les méninges. Je lui sonnerai les cloches quand il sera temps de manger.

***

- Allo James ? Tu peux dire à Mick de regarder ses messages ?

-…

James me dit que Mick n’est pas chez lui. Il y a un quelque chose dans sa voix qui ne me plait pas. Mais rien à faire, cette tête de mule à roulette refuse de me dire quoi que ce soit, sinon l’heure à laquelle Mick est parti de chez lui. C’est-à-dire il y a plus de trois heures. OK…

***

Je pouvais y aller à pied, mais ma poitrine m’oppresse. Le moteur de la Maserati ronfle ma fureur. Ma blessure me fait mal et je suis aussi très inquiet. Je défonce presque la porte de James qui tarde à m’ouvrir. L’ami de Mick s’obstine et me répète qu’il ne sait rien.

- Mentir à un loup… D’après Mick t’es un mec intelligent. Il a visiblement tort. Où est-il ?

- Je ne sais pas.

Je ferme les yeux. Dans quoi ses deux nigauds se sont-ils engagés. J’élève la voix pour en savoir plus, mais le rouletteux s’obstine. La seconde suivante c’est un loup tous crocs et griffes sortis qui lui fait face.

- Je vais te lacérer en fine lamelle jusqu’à ce que tu causes. Car tu vas parler ! Et si au final de tout ça, Mick devait en souffrir, je reviens te sectionner la moelle épinière si haut que tu n’auras même plus l’usage de ta bouche !

***

L’immeuble a tremblé quand j’ai refermé violemment la porte de l’appartement de James. Il ne m’a pas cru capable de faire couler son sang. Il avait tort… Je remonte dans la Maserati et place mon téléphone dans son support. J’ai soutiré à l’handicapé la géolocalisation du portable de Mick, sans parler de leur opération insensée. Mais avant de foncer sur le point bleu, je file à notre appartement. J’ai aussi appelé Derek, il me rejoint chez moi.

***

La valise que Mick garde planquée sous notre lit est grande ouverte sur la couette. Derek est venu avec l’arme que Mick lui avait donnée. J’ai beaucoup discuté avec mon frère de meute sur ce qu’il a vécu et son ressenti quand il était redevenu humain. Il en a tiré quelques leçons que ce soir je fais aussi miennes. Foncer oui, mais pas sans quelques atouts. Mon frère de meute me montre comment charger et utiliser une arme à feu. Dans d’autres circonstances, je me sentirais ridicule. Mais là je suis déterminé à sortir mon mec de la merde où il s’est collé. Y en a pas un pour rattraper l’autre dans notre couple ! Cependant Derek et moi avons bien conscience d’une chose, nous ne devons pas compter uniquement sur nos capacités surnaturelles, mais aussi faire appel aux êtres humains que nous sommes encore. Mick nous a largement prouvé que l’homme n’est pas un être inférieur. Donc si nous combinons les deux, il y a moyen d’être réellement de force supérieure.

- La Camaro ou la Maserati ? Me questionne Derek.

- Au cas où les Hale sont dans la ligne de mire, on va prendre ma voiture. Mick doit se douter que je vais bouger, mais pas que je demande de l’aide. J’ai appelé Mafdet aussi. Elle est à deux heures de route de Beacon Hills. Faudra la rappeler pour lui donner notre position si besoin.



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MessageSujet: Re: La colère est force de mouvement (Chad& Mick)   La colère est force de mouvement (Chad& Mick) EmptySam 29 Avr 2017 - 16:45


La Reine trône sur son socle sans émettre ni son ni lumière. Pourtant, elle camoufle un secret que je cherche à percer. La cachette est ingénieuse. Mick s’était précipité chez moi pour m’en faire part. Par chance, nous avons la technologie nécessaire pour lire les informations que la puce contient. Mais malgré l’aide de Noah, les premières données sont encore trop incomplètes et sorties de leur contexte pour aider mon ami.

- C’est que je commence à avoir faim, intervient Chad. Tu penses pouvoir décrypter les autres fichiers en combien de temps James ?

- Je n’en ai aucune idée, dis-je. Mais vous avez bien quelques heures devant vous avant que j’espère en savoir plus.

Je sens leur agacement. Pour ma part, je tente de juguler mon excitation face à la figurine qui me résiste. La frustration est un moteur. Alors que je ne suis pas libre de mes mouvements, j’aime les défis intellectuels.

Je me retrouve seul, plongé dans un monde numérique complexe.

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Ces derniers jours, Mick vient me voir à plusieurs reprises. Son tempérament calme n’est pas incompatible avec le repos dont Chad a besoin pour se remettre de sa blessure, mais ce n’est pas pour cette raison qu’il profite de sa convalescence.

Étrangement, c’est moi qui évoque la réticence que son petit ami aurait face à la stratégie risquée qu’il m’expose.

- C’est te mettre en danger sans certitude d’aboutir à quoi que ce soit, justifie-je. Chad ne serait pas d’accord avec ça.

- Je le sais bien, avoue mon ami. Mais je n’ai pas le choix. Si je suis à ce point précieux pour qu’on me rode autour de la sorte, je dois en découvrir la raison.

- Tu feras plus que t’exposer, rétorque-je. Ce serait clairement un appel aux ennuis. On ne sait pas qui te tomberait dessus.

- J’ai une petite idée, du moins un espoir, continue Mick.

- Tu es bien sûr de toi ? Demande-je une dernière fois.

- Entièrement, me répond-il avec assurance.

- Tu ne veux toujours pas en parler à Chad ? Insiste-je.

- Non…je sais qu’il n’approuvera pas et tentera de me faire changer d’avis, déclare mon ami. Il y arriverait sûrement, même. Mais si nous voulons avancer, je ne dois plus rester en retrait.

- Alors, je t’aiderais, conclue-je, en avançant mon fauteuil vers l’ordinateur.
Grâce à mes contacts au sein d’Everywhere, j’avais pu obtenir un accès au Dark Web il y a plusieurs années. Plus récemment, Noah et moi formons un duo particulièrement remarquable dans le monde des hackeurs.

- Qu’est-ce qui fera office d’appât ? Demande à Mick.

- Le meurtre dont s’est accusé Robin, répond-il avec une légère culpabilité dans la voix.
Je sais que le sacrifice de son ancien compagnon l’a beaucoup touché. S’il n’avait pas pu prévoir l’attaque dont nous avons été victime, salir son honneur en s’accusant d’un crime était un choix délibéré.

- Robin était en contact avec certaines personnes dont je ne connais ni les intérêts ni les motivations, explique Mick. Il est très probable qu’elles n’apprécient pas que leur implication, même plus ou moins directe, dans l’assassinat du juge Lynch soit mise en lumière.

- Mais elles doivent savoir que tu es le coupable, interviens-je.

- Certainement, reprend-il. Mais aux yeux de la justice et pour l’opinion public, Robin est le meurtrier. Si les fédéraux mettent le nez dans les affaires de ces personnes influentes parce qu’un informateur anonyme aurait révélé un lien entre elles et Robin, je doute fort qu’elles en soient satisfaites.

- Dans ce cas, à l’instant où tu auras transmis ce message, tout sera précipité, préviens-je.
Les gens que nous visons doivent certainement être d’une réactivité sans faille, filtrant les informations et les données de multiples sources pour s’assurer que leur non-existence perdure.

- Tu es prêt ? Demande-je.

D’un signe de tête, il acquiesce avec ferveur. Sans le lui dire, je retrouve une lueur familière dans son regard. Une certaine dureté qui l’avait toujours caractérisé auparavant.

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Il a fallu moins d’une heure pour que les destinataires du message mordent à l’hameçon. Je le sais à l’instant où toute trace de la transmission que nous avons diffusée disparait des réseaux.

Un seul message m’est parvenu en retour. Une heure et une adresse. Mick se prépare pour le rendez-vous et file sans que nous parlions davantage. Il a longuement réfléchi sur ce qu’il devait faire. Si je l’ai conseillé quelques fois, c’est lui seul qui a planifié ce qui adviendrait par la suite.

Mon téléphone vibre sur mon bureau. J’inspire profondément avant de décrocher.

- Allo James ? Tu peux dire à Mick de regarder ses messages ? Demande Chad d’un ton légèrement agacé.

Il ne peut pas entendre mon cœur battre mais mon silence avant de lui répondre l’inquiète.

- Il n’est pas ici, Chad, dis-je. Il est reparti il y a environ trois heures.

- Tu sais ce qu’il faisait, où il devait aller ? Persiste le loup-garou.

- Aucune idée, mens-je.

Je sais que je n’ai pas été convainquant et je m’attends à l’arrivée de Chad d’une minute à l’autre. Je m’approche lentement de la porte dès que j’entends le ronflement féroce de sa voiture en bas de l’immeuble. Mais je ne suis pas assez rapide à lui ouvrir. Le verrou cède dans sa main tant il entre en furie.

- James, où est Mick ? M’interroge-t-il vivement.

- Je ne sais pas, dis-je. Comme je te l’ai dit, il est reparti il y a plusieurs heures maintenant.

Il se précipite vers moi. Mon mouvement de recul est bloqué par le dossier de mon fauteuil.

- Mentir à un loup…souffle-t-il. D’après Mick t’es un mec intelligent. Il a visiblement tort. Où est-il ?

- Je ne sais pas, persiste-je à répondre malgré la boule qui se forme dans ma gorge.

Il ferme les yeux et serre la mâchoire. J’ai l’impression de l’entendre grogner. Par respect pour l’amitié entre Mick et moi, il contient son agressivité.

- Qu’est-ce que vous fabriquez ? Crie-t-il. Dans quoi vous vous êtes engagés ? J’espère que Mick va bien sinon…

- Il est parti, dis-je. Mick sait ce qu’il fait.

Mes mots font s’écrouler la retenue de Chad qui bloque mes bras sur les accoudoirs de mon fauteuil et approche ses crocs de mon visage.

- Je vais te lacérer en fine lamelle jusqu’à ce que tu causes, me menace Chad. Car tu vas parler ! Et si au final de tout ça, Mick devait en souffrir, je reviens te sectionner la moelle épinière si haut que tu n’auras même plus l’usage de ta bouche !

Je sens ses griffes se planter dans ma peau. Sous la contrainte du lycan, j'abdique à regret et révèle ce que mon ami a entrepris de faire.

Chad est bouleversé, comme Mick l'avait prévu. Je ne refuse pas sa requête de localiser son téléphone. Le muscle de mon bras me fait mal lorsque j’utilise la souris de l’ordinateur.

- Je pense que les personnes qui viendront à sa rencontre s'assurerons qu'ils ne soient pas suivis, précise-je.

Le téléphone de Mick sera sans doute détruit avant qu'ils ne quittent Beacon Hills.

Si Chad parvient à le trouver avant qu'il disparaisse, toute la stratégie de Mick tombera à l'eau. C’est pour cette raison qu’il n’a pas souhaité le prévenir, même si c’est dur à encaisser.

Quand il claque la porte, je regarde longuement le point bleu sur mon écran. Il est encore fixe sur la carte. Mick est dans une ruelle éloignée du centre-ville. Mais pour combien de temps ?

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Je n’ai pas de nouvelles de Chad qui s’est lancé à la poursuite de son petit-ami mais je peux le suivre en localisant son téléphone  alors que j’ai perdu la trace de celui de Mick.

Je remonte le fil des données à contre-courant sur le dark web pour déterminer qui a pu prendre connaissance de l’appel lancé par Mick.

Mais bien avant que je puisse découvrir quoi que ce soit, mon écran se fige sur un symbole écarlate que je connais bien.

Un fin sourire me fait plisser les lèvres.

- Votre majesté, murmure-je en feignant le respect.


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MessageSujet: Re: La colère est force de mouvement (Chad& Mick)   La colère est force de mouvement (Chad& Mick) EmptyMar 16 Mai 2017 - 15:46



La colère est force de mouvement

« Il est parti. Mick sait ce qu’il fait. »

Les mots de James raisonnent en boucle dans ma tête. Ils sonnent comme un glas. Je suis mal placé pour en vouloir à Mick de m’avoir mis de côté, mais l’erreur que nous répétons l’un et l’autre va finir par nous coûter la vie.

« Ensemble nous sommes plus forts…. »


Pourtant nous faisons de plus en plus souvent cavaliers seuls. La tournure que prend notre couple ne me plait pas. Les cachotteries, les mensonges par omission, et nos chemins qui prennent une direction différente sont les signes précurseurs d’un bouleversement que je me refuse d’envisager. Où sont passées ces promesses faites sur un banc du parc avec l’échange hautement symbolique de nos alliances ?

« Ensemble » J’ai fait face au berserk avec Maxence et non avec Mick. Sans parler de mes virées avec Adriann toutes plus dangereuses les unes des autres. Voilà maintenant que Mick m’imite et m’écarte, m’isole. Alors qu'avec Derek, je fonce pied au plancher vers la dernière position connue de mon fiancé, je m’interroge. Ce que Matthias et Chris m’ont rapporté du concile n’augure rien de bon. Faire la connaissance de mon cousin avait mis un frein à l’envergure de mon projet. Mais la guerre ouverte que nous déclare le clan des chasseurs et Mick qui se jette seul dans la gueule du loup sans même m’en parler, sont deux facteurs déclenchant.

Nous arrivons devant un gouffre, une faille qui si elle est franchie, il ne sera plus possible de revenir en arrière. Pour le moment ma priorité est de retrouver Mick sain et sauf, mais après cela nous allons devoir clairement étaler nos jeux respectifs, sinon le mot « ensemble » va rapidement perdre son sens.

- Derek ?

- Oui ?

- Pourquoi tu as largué Stiles ?

- C’est pour son bien et sa sécurité. Il se colle naturellement dans les emmerdes. Inutile qu’il soit avec un type comme moi qui les attire.

- Garde ça pour Ruby ou Peter. Donne-moi la vraie raison s’il te plait

- …

Derek reste muet quelques instants et alors que nous arrivons à l’endroit donné par le signal GPS du téléphone de Mick, mon frère de meute me répond par un seul mot. Pas besoin de plus. Celui-ci raisonne dans mon cœur, il vibre avec mon esprit. Je comprends trop bien son sens, cruel et implacable. Ma mâchoire se crispe.

- La décision est difficile à prendre, répliqué-je. Pourtant c’était effectivement la meilleure des options.

Nous nous regardons pendant quelques secondes. Derek hausse légèrement les sourcils. La communication est muette, mais pas moins riche. Je soupire de dépit puis sors de la Maserati. C’est une rue déserte, propice à des échanges illégaux loin des regards de la population honnête. D’un côté une porte de service d’un bar miteux. La voie est encombrée de poubelles qui exhalent des odeurs putrides de nourritures périmées et de graisses saturées. Derek et moi sommes immobiles au milieu de cette chaussée peu fréquentée sinon que par le camion poubelle et encore ce n’est pas dit qu’il passe souvent au regard des tas d’immondices qui s’accumulent.

L’endroit est surchargé d’odeurs, rendant notre recherche délicate. Je suppose que le lieu n’a pas été choisi par hasard. Ceux qui traquent Mick savent qu’il est entouré de lycans.

- Partageons nous la ruelle, propose Derek.

J’acquiesce. Dos à dos, nous commençons du point milieu de cette ruelle d’une cinquantaine de mètres de long. Chacun avance doucement les sens en alerte. Mon regard fouille le sol et les murs. Je cherche un indice, quelque chose qui peut être relié à celui que j’aime. Sur le bitume, il y a des traces de gomme qui peuvent appartenir à n’importe quel véhicule. Dans mon dos Derek reste silencieux. C’est à peine si j’entends ses pas sur le goudron. La porte de service du bar s’ouvre soudainement. D’un geste commun, Derek et moi nous nous retournons pour fixer une serveuse qui à notre vue, s’empresse de balancer un sac poubelle et rentrer. Elle a l’attitude des gens qui sont souvent témoins d’affaires non ordinaires.

Je concerte Derek du regard, nous poursuivons notre examen de la ruelle. Trois mètres plus loin je trouve un morceau de plastique d’un violet translucide. C’est le capuchon d’une aiguille hypodermique. L’approchant de mon nez, j’arrive à sentir un produit. J’ai un bon odorat, mais cela ne m’aide pas à deviner la nature du produit que contenait la seringue. Puis cette ruelle est propice aux camés de tous poil pour se doper tranquillement. Par acquis de conscience, je lance une recherche sur mon smartphone.

- Chad, j’ai quelque chose, m’annonce Derek qui est revenu vers moi. Il tient à la main deux objets qui me sont familiers.

- Moi aussi, lui réponde-je en lui montrant le capuchon de plastique.

- Ça peut appartenir à un drogué.

- Non. Je viens de vérifier. La couleur a un sens. Il s’agissait d’une aiguille intramusculaire et non une intraveineuse comme en ont besoin les toxicos et je doute que quelqu’un choisisse cette endroit pour s'injecter sa dose d’insuline. Il faudrait retrouver la seringue, mais je ne pense pas qu’elle soit ici. Vu ce que tu as trouvé, j’en déduis que Mick a été endormi quand il s’est fait cueillir.

Derek me tend le portable de Mick ainsi que la Chad boussole. Il m’explique que c’est la boussole qui l’a attiré vers la poubelle où le téléphone de Mick a été abandonné. Il est impossible que les ravisseurs de Mick sachent ce qu’est exactement cet objet.

- Tu penses que ça peut fonctionner comme l’autre fois lorsque tu étais prisonnier au Mexique, me demande Derek.

- Non. Cet objet m’est lié. Cela peut te paraître fou, mais je crois que la boussole a abandonné Mick pour me revenir. Cet artefact revient toujours à son « maître ».

L’idée me glace le sang. Ezéquiel, mon grand-père, m’avait expliqué plusieurs choses sur la tribu des Kawaiisu, de leurs coutumes et de leurs pouvoirs. La tribu de ma mère est enveloppée de mysticisme. Il est difficile d’expliquer clairement les interactions entre cette boussole et moi. Mais en gros elle n’est là que pour suivre le légataire de la tribu. L’artéfact est capable de se perdre par sa seule volonté pour se faire retrouver par une personne qu’elle juge plus apte à me… protéger. La Chad boussole a décidé de quitter Mick pour rejoindre Derek. Le message est clair, limpide et glacé comme l’eau qui coule des glaciers des Rocheuses. L’artefact des Kawaiisu ne juge plus Mick digne d'en être le récipiendaire.

- On interroge le personnel du bar, dis-je d’une voix froide.

***

Il a fallu secouer un peu et tordre quelques bras. Seulement les infos recueillies sont bien minces. Deux voitures sombres, des grands costauds et rien d’autre. En retournant dans la ruelle, j’ai bien senti le parfum de Mick là où il a dû s’écrouler. Mais c’est très fugace et noyé parmi la pestilence environnante.

De retour dans la Maserati, nous faisons le compte de ce que nous avons. C’est-à-dire rien ou pas grand chose. Il nous est impossible de suivre une quelconque odeur.

- Que fait-on, demande Derek.

- Appelle Mafdet et dit lui que nous avons rien. Demande-lui si elle peut avoir de l’aide de la part de son courant d’air de compagnon.

- Ce n’est qu’un spectateur…

- Si j’ai bien compris le rôle des sentinelles, il y a moyen de le faire bouger.

- Comment ?

- En influençant l’avenir dans une voie qui ne lui convient pas. Et j’ai dans l’idée qu’il ne peut pas se permettre de m’éliminer.

- Soit. Et toi que vas-tu faire ?

- Déjà je commence par ça, dis-je en désactivant la géolocalisation du portable de Mick ainsi que du mien.

Vous vouliez faire cavaliers seuls… Mick vient très certainement de se condamner, sinon la boussole serait restée avec lui. Je vais donc agir à ma manière.

***

Derek est reparti de son côté. Il va voir avec Ruby si elle peut l’introduire au poste de police pour visualiser les vidéos de surveillance de la ville. Avec un peu de chance, on peut tracer ces deux voitures au moins jusqu’à leur sortie de la ville. Je me doute qu’ils ne feront pas l’erreur de rester sur Beacon Hills.

De retour chez moi, j’allume mon ordinateur portable. Je l’ai acheté il y a quelques semaines. Je l’ai fait trafiquer par un camarade du campus qui s’y connaît en informatique. Peut-être pas autant que James, mais avec le protocole qu’il m’a donné, je devrais pouvoir passer sous le radar du rouletteux. C’est fastidieux et astreignant, mais le prix à payer pour être libre de mes mouvements. C’est évident que l’ami de Mick va vite s’apercevoir que je me cache de ses intrusions. Mais c’est un hameçon comme un autre. S'il veut des infos, le rouquin va devoir être coopératif.

L’ordinateur réunit toute la base de données que j’ai rassemblée grâce aux amis de Matthias, mais également des précisions que j’ai pu obtenir de la famille Argent. J’ouvre mon mail. Un parmi tant d’autres.

|•|•|•|•|•|•|

De moineau.egare@prout.us
A papy.moineau@prout.us

Mick a été enlevé. Demande de contact

|•|•|•|•|•|•|

De papy.moineau@prout.us
A moineau.egare@prout.us

Vois avec qui tu sais à San Francisco.

|•|•|•|•|•|•|

De moineau.egare@prout.us
A leveilleur.29A@gmail.com

Besoin d’aide. Mick a été enlevé.

|•|•|•|•|•|•|

De leveilleur.29A@gmail.com
A moineau.egare@prout.us

Demain. 11h à l’angle de Lincoln boulevard et de Graham street.

|•|•|•|•|•|•|

***

Je ne sais pas où est Mick. Mon cœur s’angoisse de savoir s’il est mort ou vif. J’ai appelé Adriann pour l’avertir que les chasseurs n’allaient pas faire dans la dentelle et qu’il devait planquer ses cornes et faire profil bas. Je lui ai indiqué quelques cibles potentielles. Des familles de chasseurs rivales. Il est temps de mettre notre plan en action. J’ai tempéré, le temps de laisser à Chris de tâter le terrain. La tempérance n’est plus de mise.

Sortant de la douche, je vois mon téléphone clignoter avec quatre appels en absence tous issus du même numéro. J’appelle mon correspondant. Je m’attends à me faire brasser sévèrement. Il n’a pas dû apprécier la nature de mon message hier soir.

- Allo Pa’.

- Tu es sérieux Chad ?!

- Oui. Alors tu as un moyen de pression sur Amaro ou pas ?

- Tss…

Les activités de l’italien sont connues de beaucoup de monde. Toutefois c’est tout l’art de la mafia, d’agir au nez et à la barbe de la police. Je sais que Jordan brûle d’impatience de le cueillir. Pour le moment, je vois le boss du Pink Print comme un mal nécessaire. Il y a des années lumières de cela, jamais je n’aurais imaginé me corrompre avec ce genre de type. Il faut croire que la vie se charge de vous faire dévier du droit chemin. Puis Mick n’est plus là pour me servir de garde-fou, bien qu’une fois il avait évoqué l’idée de faire appel à l’homme de l’ombre pour sa propre quête. Mon fiancé serait malvenu de critiquer mes choix. Je raccroche. Je me suis pris un sermon digne de Stephan Wilder. J’ai tenu bon et obtenu ce que je voulais. Il me reste à rencontrer l’italien et de ressortir de cette entrevue vivant et en un seul morceau. L’homme est un charmeur et un beau parleur. Mon expérience du panier de crabes que sont les salons mondains de Boston devrait m’aider à négocier. J'ai un moyen de pression, et un atout à lui opposer contre son aide et l'accès à son réseau d'information.

***

Je roule sur l’autoroute 5 nord en direction de San Francisco. La circulation est fluide, il me reste une heure avant mon rendez-vous. Je ne sais pas ce que cela va donner. L’homme que je vais rencontrer sait bien des choses sur Beacon Hills. Il semble que l’histoire de Mick soit mêlée à cette ville, avec un point de départ à SF. J’espère qu’il pourra m’en dire plus sur mon père, celui de Mick et ce mystérieux troisième homme.

Mafdet m’appelle. Erick est insaisissable comme je m’y attendais. L’ancien dieu nordique devrait y prendre garde, car tout immortel soit-il, la chatte égyptienne pourrait bien se lasser de ses absences et aller faire ses griffes dans d'autres bras que les siens.

***

San Francisco. J’ai choisi de passer par Oakland pour éviter les bouchons du sud de la mégapole. Je ne suis plus très loin de mon point de rendez-vous. Attendant que le feu passe au vert, je regarde les piétons traverser devant ma voiture comme des colonnes de fourmis. Un grand ploc et une fiente d’un blanc verdâtre vient éclabousser mon pare-brise, pile dans ma zone de vision. Je grogne et me penche pour fustiger du regard le pigeon coupable. Une buse vient se poser nonchalamment sur le feu piéton à trois mètres de moi, attirant la curiosité des passants.

- Saloperie d’emplumé !

- Croa ! Crie le volatile en s’envolant non sans un vol plané arrogant au-dessus de mon capot.

J’enclenche le lave vitre. La fiente s’étale copieusement de partout sur le pare-brise. J’ai des envies de volailles rôtis à la broche… C’est d’une humeur de chien que j’aborde mon contact quinze minutes plus tard.



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MessageSujet: Re: La colère est force de mouvement (Chad& Mick)   La colère est force de mouvement (Chad& Mick) EmptyJeu 29 Juin 2017 - 23:59




Ghost and Memories

- Das Verfahren ist bereit, ins Leben gerufen warden.

L’accent n’est pas exagéré. Pourtant, lorsque l’homme donne des indications en anglais à un autre confrère, celui-ci perd cet indice précieux sur sa langue natale.

Je sens quelque chose de froid sur mon bras puis sers la mâchoire lorsque la canule perfore ma peau.

J’acquiesce en silence d’un signe de tête.

J’ai déjà revu ce souvenir il y a plusieurs mois. À présent, des détails complètent ce pan de ma mémoire. Les voix sont plus claires, le décor moins flou.

Je me rappelle sentir une main sur mon bras. Quelqu'un qui m'accompagne dans la procédure dangereuse que j'ai entrepris pour brider ma mémoire.

Je n’étais pas seul.

La voix grave compte les secondes avant de débuter le processus.

- Un, deux, trois, énonce l’homme d’origine allemande.

Ces mots me portent ailleurs. Un autre souvenir surgit.

* * *

- Un, deux, trois, tourne-toi, dit l’enfant en retenant ses larmes.

- Un, deux, trois, je suis-là, murmure la mère qui se veut rassurante.

Cette comptine est leur petite habitude en cas de chagrin. Bienveillante, Nora cajole son fils, réveillé en pleine nuit par un mauvais rêve.

Mick s’est agité dans son sommeil et ne parvenait plus à se situer dans son lit qui lui a soudainement semblé trop grand.

- Ton pyjama est tout débraillé, mon chéri, remarque sa mère. Ton oreiller est tombé et tu as plein d’épis sur la tête.

- Et toi tu es toujours bien coiffée, pas comme papa, remarque-t-il.

- Tu tiens de lui pour ça, se moque gentiment la femme en lui passant la main dans les cheveux.

L’enfant fait une mimique boudeuse, en pleine réflexion sur ce que vient de dire sa mère.

- Et pour mes yeux, s’inquiète le petit Mick. Je tiens ça de qui ?

- Je dirais, un peu de nous deux, répond Nora. C’est aussi une part de hasard et de génétique.

- Papa a déjà essayé de m’expliquer plein de choses sur ça, se rappelle l’enfant.

Mick détaille le regard allongé de sa mère, ses yeux sont légèrement en amande comme elle le lui explique.

- Comme le gâteau qui sent un peu ton parfum ? Demande-t-il.

La femme sourit de la comparaison de son fils.

- Tu as l’odorat très fin, jeune homme, le félicite-t-elle. Il y a aussi du jasmin dans mon parfum.

Se rappelant ce qui l’a tiré du sommeil, l’enfant retrouve un visage inquiet.

- Tu sais le petit garçon qui est obligé de partir loin de sa maman, raconte Mick. Je ne voudrais pas vivre ça un jour.

- Nous serons toujours là pour toi, mon chéri, promet Nora en désignant un paquet sur le chevet. Une petite boite que Mick n’avait pas vue avant.

- Ton anniversaire n’est que demain, rappelle-t-elle, mais puisque tu as fait ce vilain cauchemar, tu peux ouvrir ce premier cadeau dès ce soir.

Empressé de découvrir la surprise, Mick saisit à la hâte le paquet que sa mère lui tend.

Ses yeux s’ouvrent en grand lorsqu’il découvre le médaillon suspendu à une chainette.

- Nous serons toujours avec toi, répète avec douceur sa mère. Ce bijou est une petite part de nous qui ne te quittera jamais.

- Je le garderai pour toujours ! S’exclame l’enfant en se jetant dans ses bras.

- Maintenant, il faut dormir mon chéri, lui dit-elle en l’embrassant. Demain sera une grande journée.

En fermant les yeux, Mick garde en mémoire le sourire chaleureux de sa mère qui lui murmure de passer une bonne nuit.

* * *

Une forte pression sur mon épaule me tire d’un sommeil artificiel. Mon corps peine à s’éveiller mais je suis forcé de me mettre debout et d’avancer. À partir de cet instant, je dois être capable de réfléchir intensément et analyser mon environnement.

Si on ne me violente pas, je ne suis pas non plus ménagé. Rendu aveugle par une cagoule opaque sur le visage, on m’oriente brusquement dans la bonne direction. Ceux qui m’entourent prennent toutes les précautions. Autant pour éviter d’éventuelles représailles que pour me laisser la possibilité de découvrir le complexe secret dans lequel j’ai été amené.

À l’extérieur du véhicule, je repère le crissement de pneus et des mouvements sur un sol lisse. La réverbération des sons me fait comprendre que nous sommes entrés dans un hangar. Il ne doit rien y avoir en dehors, c’est la solution idéale pour ne pas être repérés par avion ou par satellite. Les installations non référencées sont très souvent en partie souterraines ou dans des endroits méconnaissables depuis l’extérieur.

Je mémorise le chemin que nous empruntons dans le bâtiment. Plusieurs portes verrouillent les accès.

Il y a moins d’échos quand nous traversons un couloir et encore moins lorsque nous entrons dans une plus petite pièce.

Celui qui n’a pas retiré sa main de mon bras depuis que je suis sorti de la voiture me fait assoir. On me démasque le visage qu’après m’avoir menotté une main à la table qui est scellée au sol, comme la chaise sur laquelle je suis. Il n’y a pas d’autre mobilier autour de moi.

- Bois, me dit le surveillant d’une voix forte en posant une bouteille d’eau devant moi.

Un simple verre aurait attisé ma suspicion. Mais je ne suis pas naïf, j’observe tout de même le contenant avant de vérifier que le bouchon était correctement fermé.

Le sédatif a eu l’effet désagréable d’assécher la gorge. Pourtant, bien qu’entravé, je suis en pleine possession de mes moyens. Car ce n’est pas une lutte physique qui va s’engager. J’écoute, observe et réfléchis à tout ce qui se passe autour de moi.

Lorsque j’ai décidé de prendre ce risque, c’était pour avoir de vraies réponses à mes questions. Je peux paraitre dans une position de faiblesse et n’être qu’un pion mais agir au lieu d’attendre me semble le plus favorable.

L’homme qui m’a conduit ici rejoint ses collègues, immobiles dans le couloir, et me laisse seul.

Je fixe le miroir devant moi. Je sais qu’on me regarde attentivement de l’autre côté de la vitre sans teint. Je reste stoïque et affiche ce masque que je me suis construit au fil des années. Un calme froid qui dissimule mes émotions, ne laissant qu’entrevoir à quel point je suis déterminé.

Où que je sois, mes pensées sont tournées vers Beacon Hills.

Je ne doute pas que Chad ait réussi à faire parler James. Mon ami ne pouvait lui mentir plus longtemps. Dans cette ruelle où j’ai été récupéré, j’ai volontairement laissé mon téléphone à l’écart. Mon fiancé le trouvera, j’en suis persuadé.

J’espère que le message que j’ai enregistré dans les brouillons le rassurera un peu. Je sais pertinemment comment il peut réagir.

« N’en veux pas à James, c’est ma décision. Je sais combien tu seras en colère contre moi. Si les personnes que j’ai alertées se présentent au rendez-vous, je ne pense pas être en danger. Je serai de retour en moins de temps qu’il te faut pour t’attirer des ennuis. Ne prends pas de risques inconsidérés. Sois prudent. Je t’aime. »

Je n’ai pas de montre et il n’y a pas d’horloge dans cette salle. Faire perdre les repères est la conduite habituelle pour déstabiliser celui qu’on cherche à dominer.

Mais je demeure serein. Les battements de mon cœur sont réguliers, seconde après seconde. Je comptabilise le temps mentalement.

C’est précisément trente sept minutes plus tard que j’entends des bruits de pas qui approchent. La salle n’a donc pas d’insonorisation renforcée ce qui exclut une volonté d’user de la torture. En général, ces pratiques ont lieu à l’écart. Psychologiquement, les autres collaborateurs peuvent être dérangés par le bruit et les éventuels cris.

À moins que toute l’aile de ce bâtiment soit réservée à ça, dans ce cas les heures suivantes seront particulièrement difficiles.

* * *

- Épargnez-moi tous vos trucs de bon et mauvais flic, dis-je. Vous savez comme moi que c’est la technique la moins efficace.

- Vous n’avez pas conscience du risque que vous avez pris et du travail que ça requière de corriger votre bêtise, argue celui qui mène mon interrogatoire.

- Si je me suis exposé, c’est pour parler à celle qui dirige votre unité, continue-je.

- Vous n’êtes pas encore prêt pour vous entretenir avec elle, répond mon geôlier.

Une petite liste de noms lie mon passé et mon présent. Je suis confronté à des dizaines de questions sur ce que j’ai pu faire auparavant. Je suis lassé que la balance penche en faveur des non-réponses sur les interrogations qui sont les miennes.

- Est-ce que le nom de Riggs vous évoque quelque chose ? Demande-je.

- Il n’apparait pas dans votre dossier, répond-il.

Je ne peux avoir aucune certitude sur ce qu’il me dit savoir ou non. Déceler la vérité ou le mensonge chez un expert comme cet homme n’est pas chose facile.

Je retrace mentalement le fil que je suis depuis plusieurs mois. C’est un homme en particulier qui m’avait mis sur une piste sérieuse.

- Et le nom de Lynch apparait-il dans votre rapport ? Questionne-je.

- Le juge Lynch est mort, déclare froidement mon vis-à-vis.

- Vous semblez posséder beaucoup d’informations sur moi, rétorque-je, alors vous savez que je ne l’ai pas tué.

- Les deux policiers qui veillaient à sa sécurité ont également été retrouvés avec le trou d’un calibre 9 en pleine tête, déclare-t-il. C’est arrivé hier.

Je crispe les poings sous la table. Un homme a été tué par ma faute. Une personne que j’avais décidé d’épargner par le passé. Quelqu’un à qui j’avais confié un enregistrement vidéo qui n’était destiné qu’à moi seul.

- Comme je viens de vous le dire, votre comportement a eu des répercutions non négligeables, conclut-il.

Pour dissimuler mon trouble, je mets de l’ordre dans mes réflexions.

Une approche plus directe me laisserait peut être apercevoir une réaction de sa part.

- À quoi rime tout ça ? Je veux voir celle qui vous commande, dis-je avec insistance. Elle s’est suffisamment amusé à me faire aller où elle le souhaitait. J’ai suivi ses pistes et j’ai bien compris que plusieurs informations qui m’étaient destinées ont transitées par son organisation. La puce dissimulée dans la figurine d’échec, à son effigie par ce surnom de Reine rouge qu’on lui attribue, a été en sa possession. Sinon pourquoi l’avoir cachée ainsi sur la sépulture de mes parents ?

L’espace d’une seconde, l’attention de mon interlocuteur est portée ailleurs. Ses micros expressions et son regard de biais me font comprendre qu’il porte une oreillette soigneusement cachée et discrète. Ce qu’il vient d’entendre l’a fait réagir.

Soudain, un autre homme entre dans la pièce et pose une mallette métallique renforcée sur la table.

Celui qui me fait face utilise son empreinte digitale pour la déverrouiller. Deux cliquetis confirment son ouverture.

Devant moi, il en sort délicatement un casque muni de deux électrodes. Je comprends rapidement quelle est l’utilité de cette machine. Je me prépare à la douleur qui me vrillera le crâne.

Ma mémoire est inaccessible. Je l’ai su au prix de terribles souffrances dans le but d’extraire des informations des méandres de mon passé.

* * *

J’ai fini par perdre la notion du temps. Il me semble que la journée touche à sa fin. S’ils se sont suffisamment éloignés de Beacon Hills, j’en déduis que nous avons dû rouler de nuit.

J’ai juré de ne plus rien dire avant d’avoir pu rencontrer la personne que je vise. J’affiche à nouveau un masque hermétique à toute sollicitation. Mais je ne suis pas certain que ce chantage ait l’effet escompté.

Lorsque des voix filtrent dans le couloir, m’indiquant l’arrivée de plusieurs personnes, c’est parce qu’elle le veut bien.

L’inconnue est toute proche.

- Coupez les enregistrements. Tout ce qui sera dit dans cette pièce ne devra jamais sortir d’ici, ordonne la femme derrière la porte. Est-ce que je me suis bien fait comprendre ?

Son insistance ponctuée d’autorité ne laisse aucun doute sur le sort réservé à ceux qui trahissent ses directives.

La porte s’ouvre sur une figure de pouvoir.

Pourtant sans aucun apparat, son allure lui confère la prestance d’une reine, pièce majeure d’un échiquier. Elle porte les mêmes talons rouges que lorsqu’elle est venue, en personne, me récupérer à Beacon Hills.

Mais quelque chose d’autre me saisit à la seconde où elle entre.

Bien que ma mémoire me fasse défaut, je reconnaitrais cette femme entre mille.

Cette chevelure soignée, ses yeux effilés. Des lèvres qui peuvent afficher un sourire chaleureux autant qu’un pincement sévère.

Un visage que jamais je n’aurais pu oublier.

Mon masque stoïque se fissure. Mon cœur explose dans ma poitrine.


(c) Fiche par Mafdet


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MessageSujet: Re: La colère est force de mouvement (Chad& Mick)   La colère est force de mouvement (Chad& Mick) EmptyLun 3 Juil 2017 - 21:00



La colère est force de mouvement

San Francisco, ville cosmopolite.  Son Golden Gate, Alcatraz sa prison mythique, et ses maudits pigeons qui n’en ratent pas une pour me faire une mauvaise blague.  

- J’vais où j’veux ! S’pô un emplumé qui va m'en empêcher.

Je regarde le ciel avec un air de défi. Personne ne répond, personne ne crotte. Message reçu !

Le gars qui m’attend dégage une si forte aura, que sans s’en rendre compte, les passants fond un détour pour ne pas le frôler. Il est planté au milieu du trottoir tel un roc dans un torrent. Le non-dit est tacite, s’y frotter revient à s’y fracasser. Je suis un peu intimité par son regard pénétrant et sa peau sombre.

- Bonjour Chad. Les pigeons volent bas aujourd'hui, tu ne trouves pas ?

- …

J’ai envie de répliquer que le prochain qui m’embête, je l’attrape, le plume et le fais rôtir à la broche, foi de Wilder ! Et si j’entends un rebelle de pacotille se marrer, il subira le même traitement.

- On se met au calme pour discuter ? Demandé-je en désignant le bar le plus proche.

- C’est bientôt l’heure de manger, je nous ai réservés une table à deux blocs de là.

***

Je m’attendais à un restaurant en accord avec le pardessus élimé de mon correspondant, seulement c’est dans un établissement sélect qu’il me conduit.

- Avec ton look de SDF, on va se faire refouler… Dis-je ennuyé d’avance des tracasseries que son choix va nous créer.

Pourtant, pas de refus poli, pas de vigile nous poussant vers la sortie. Lorsque mon compagnon retire son pardessus, il arbore un complet gris dont la coupe n’aurait pas déplu à mon paternel. Le banquier, pas le chasseur déchu. Je dois attendre que le serveur nous ait fait son cinéma avant d’attaquer dans le vif du sujet. J’aime ce type de restaurant, mais là je suis à cran, Mick est peut-être en train de souffrir au moment où l’on nous apporte des amuses bouche pour patienter.

Je raconte comment Mick a lâché un hameçon sur la toile, et comment un requin a mordu, l’enlevant par la même occasion. Je suis agacé par la table à côté de nous où trois types en costards sombres parlent fort et en italien. Je leur balance un regard assassin qui m’est retourné avec le même aplomb.

- J’ai besoin d’aide et de renseignements. Avec vos trucs, vous devez bien être capables de localiser Mick, ou la route que les salopards qui l’ont enlevé, ont prise.

- Tu nous confonds avec Bison futé(*) Chad…

- Je ne suis pas d’humeur à plaisanter. La vie de celui que j’aime est en jeu !

Le plat principal nous est servi avec moult fioritures, cependant mon regard reste planté dans celui de mon vis-à-vis.

- Vous avez bien un réseau d’information ?

- Un homme ne peut jamais avoir de connaissances certaines.

- Pardon ?

- C’est une citation d'Hérodote.

- … Mais encore ?

- On ne doit s'occuper que de ce qui nous regarde. Même auteur.

- Ce qui en clair veut dire ? Demandè-je de moins en moins patient.

- Que nous ne pouvons pas d’aider. Tu dois trouver seul la voie.

- Sérieusement ! Si c’était pour me donner une fin de non-recevoir, pourquoi ne pas me l’avoir dite au téléphone et m’éviter un voyage inutile ?

- Es-tu certain que ce voyage est inutile ?

- J’ai besoin que l’on me parle clairement. Là je suis hermétique aux sous-entendus !

- On ne réussit ordinairement dans les grandes entreprises qu'en courant de grands dangers.

- Hérodote ?

- Gagné !

- Je perds mon temps… Je retourne à Beacon Hills. Salut !

Je me lève brusquement. L’un des bruyants personnages de la tablée d’à côté me regarde étrangement. Je me retiens de lui montrer mon doigt. Un dernier regard pour mon contact puis je me retourne et sort du restaurant. Cela ne m’empêche pas de l’entendre  énoncer une énième citation.

- La hâte engendre en tout l'erreur, et de l'erreur sort bien souvent le désastre.

Je suis en colère puissance infini ! Mick ! Où es-tu ? Dehors, je regarde autour de moi cette ville où une stèle vide porte le nom de Wayne. Je ne comprends pas l’entrevue frustrante que je viens de vivre. J’en ai assez des pigeons symboliques et des phrases sibyllines. D. n’avait pourtant pas l’air de plaisanter, ni se moquer de moi. Qu’ai-je raté ? Était-ce un stupide test que je viens de foirer ? Je rebrousse chemin et entre à nouveau dans le restaurant. A la place que nous occupions, le serveur est en train de débarrasser les assiettes. D. n’est plus là.

- Et chiotte !

***

Je mets le régulateur de vitesse pour rentrer, sinon j’explose le compteur. Je repense à ce qu’il m’a dit. En gros je dois me débrouiller, ma visite n’aurait pas été inutile, bien que là à part bruler du carburant, je ne vois rien de constructif et ce charabia aurait pu être dit par téléphone. Dire que je le croyais plutôt porté sur l’écologie…

« On ne réussit ordinairement dans les grandes entreprises qu'en courant de grands dangers. »

C’est ce qu’a fait Mick. Il s’est volontairement mis en danger pour avoir ses réponses. J’espère pour lui que le jeu en valait la chandelle. Mon téléphone sonne, c’est Derek.

- Alors ?

- Alors quatre heures de route pour quatre citations d’Hérodote.

- C’est qui ça ?

- Un emmerdeur de l’antiquité grecque je crois. Hum… au cas où, tu peux faire des recherches sur ce type ? D. semble assez tordu pour me donner une solution cachée.

- Ok Chad. Je te rappelle si j’ai quoi que ce soit.

***

Je suis retourné voir James. Je crois que le rouletteux craint que je le tabasse une nouvelle fois. Il a raison de se méfier, pourtant je mets de l’eau dans mon vin. Il peut toujours m’être utile.

Derek n’a rien trouvé sur l’historien grec. D’un commun accord, nous avons laissé Ruby et Peter dans l’ignorance. Je tourne comme un fauve dans l’appartement quand je reçois l’appel tant attendu venant de Boston.

- Tu es certain de toi fils ?

- Oui, puisque San Francisco me laisse tomber.

- Je vois.

Dans son intonation, j’ai l’impression que mon père s’est déjà fracassé contre l’apparent immobilisme de D. Puis il se reprend.

- Je t’envoie un dossier complet par mail. Je t’ai écrit une stratégie d’attaque, ce qu’il faut dire et ce qu’il faut que tu taises. L'enjeu est gros, pour nous deux.

Je me tais et écoute mon père m’expliquer comment appâter Amaro, m’en faire un allier, et le faire bosser pour moi, le tout sans finir truffé de balles. Je vais devoir assurer, car les données que j’ai en ma possession sont une raison suffisante pour qu’il me descende. Je remercie mon père de sa confiance. Il m'assure que pour Mick, il est prêt à tout.

***

Trouver Amaro est facile, il brille comme un miroir de bordel (**). J’ai fait passer un message par le gars qui garde l’entrepôt où le rital organise des combats clandestins. L’endroit est discret et confidentiel, sauf pour mon réseau de truffes et oreilles que j’ai grâce à Matthias.

J’ai donné mon numéro de portable. L’italien se fait désirer. Il ne m’appelle que le lendemain vers minuit pour une entrevue vingt minutes plus tard. Il me faut trente secondes pour ressortir du lit où je somnolais, une minute pour une douche rapide et cinq pour m’habiller de façon chic. Je mise autant sur mon apparence que sur les atouts que j’ai en main. Je suis à l’entrepôt douze minutes plus tard. On me fait entrer, j’ai exactement une minute d’avance.

Je dénote totalement dans ce lieu. C’est bruyant et crasseux, les parieurs hurlent et encouragent leurs poulains qui se castagnent sur le ring. Le combat attire brièvement mon attention. C’est sans style et totalement bourrin. Un gars en costard et oreillette collée à l’oreille, me fait signe de le suivre. Il me conduit dans un bureau vide de tout occupant.

***

Trente minutes que je poireaute. Le coup est classique et un peu usé. Cela m’agace, mais sachant que c’est une ruse, je calme ma frustration en fouillant le bureau. Il ne fallait pas me laisser seul. Depuis quelque temps, je perds mes bonnes manières... J’arrête mes recherches lorsque je tombe sur une bouteille d’un alcool italien. Curieux, je dévisse le bouchon et colle mon museau au goulot.

- C’est de la Grappa, importée directement de Sicile, clame une voix grave et chaude dans mon dos.

Je me retourne vers le maître des lieux. Nous nous toisons pendant quelques secondes. Alessandro Amaro en impose et cela n’est pas uniquement dû à son costume Armani et ses précieuses godasses italiennes. En quelques secondes, je me sens jaugé, soupesé et évalué. Je résiste à l’analyse et pousse l’audace à secouer la bouteille dans une invitation explicite de m’en servir un verre.

- Jolie coupe, me dit-il en désignant ma veste.

- Cent pour cent américaine…

- Étonnant.

L’italien m’indique un fauteuil sur lequel je prends mes aises. La partie qui va se jouer est une partie de poker. L'enjeu, la vie de Mick ou la mienne.

***

J’ai vendu mon âme au diable, mais j’ai obtenu une adresse et une équipe de gros bras pour m’accompagner. La Squadra comme le sicilien la nomme. Depuis quelques jours j’ai enrichi mon vocabulaire du pays d’origine de mon nouveau « Partenaire d’affaire ». Après mon Partenaire de crime avec l’Allemand, me voilà lié avec un autre ressortissant du vieux continent. Mick va être furibond. Je n’ai rien dit à Derek de mon plan, il m’aurait dissuadé.

La veille de partir sauver Mick du pétrin dans lequel il s’est mis, j’allume une énième fois son téléphone pour regarder les photos qu’il a prises de moi. Il me manque terriblement. Une erreur de manipulation me fait ouvrir le gestionnaire de fichier. J’allais refermer quand une date me fait réagir. C’est le jour de la disparition de Mick. C’est un brouillon.

« N’en veux pas à James, c’est ma décision. Je sais combien tu seras en colère contre moi. Si les personnes que j’ai alertées se présentent au rendez-vous, je ne pense pas être en danger. Je serai de retour en moins de temps qu’il te faut pour t’attirer des ennuis. Ne prends pas de risques inconsidérés. Sois prudent. Je t’aime. »

Trop tard pour les ennuis, trop tard pour James et avec des si, la terre serait un paradis pour tout le monde.

***

J’ai tenu à prendre la Maserati. S’il y a besoin de fuir avec Mick, c’est la meilleure des voitures. Un certain Ryan occupe le siège passager. Il faut rouler pendant une journée, je suis contraint de lui abandonner le volant toutes les trois heures. L’homme de main d’Amaro semble plutôt satisfait de pouvoir conduire ma voiture. J’ai eu peur au début, mais il maitrise très bien sa conduite.

***

Trente minutes, c’est le délai que m’impose la Squadra avant de prendre d’assaut le bâtiment où Mick est censé être détenu. Mon arrangement avec l’italien est limpide, s’il s’avère que Mick n’est pas là, notre accord est brisé. Ce sont des professionnels, tout se passe sans un mot, leur coordination se fait avec des gestes codés. Ils n’utilisent pas leur oreillette car ils ont déterminé que l’ennemi était en mesure d’avoir un système de détection des ondes courtes.

« - A l’ancienne, avait dit Ryan. »

Je devrais être choqué ou ne pas me sentir à ma place parmi ces assassins. Pourtant je les observe avidement. J’étudie leurs gestes, leur façon de se déplacer. Ils ne sont que des humains, pourtant j’ai bien affaire à des prédateurs. je regarde, observe et apprends. De même que les quelques jours passés à côté d'Amaro m'ont beaucoup appris. L'homme a du style, même dans ses menaces de mort. Il ne lui faudra pas cent sept ans pour comprendre d'où je tiens mon entourloupe financière. J'espère que la deuxième phase de mon père est en place, sinon... Apprendre à nager avec du lest comme l'image souvent l'autre tempétueux.

***

Le top départ est lancé. Ryan m’a donné une arme. Je l’ai prise de mauvaise grâce, mais il a réussi à me convaincre en me disant que le combat se ferait essentiellement à distance, et qu’en gros mes griffes et mes crocs me seront peu utiles.

Premiers éclats de voix, bruits de course et celles des armes qui tirent. Mon cœur s’emballe, j’ai peur pour Mick, qu’ils l’achèvent, à moins qu’il ne soit déjà mort depuis longtemps. Un gars se fait descendre alors qu’il me visait de son arme. Notre sniper joue son rôle de couverture. Ryan me rappelle que j’ai une arme. Je grimace, puis la pointe devant moi en la tenant à deux mains. Une silhouette apparait, je la mets en joue.

- Ne tirez pas !

- Mick ! C’est Mick ! Ne tirez- pas ! Couvrez-le.

Mon fiancé est visiblement étonné de me voir. Je me précipite vers lui. Il semble épuisé. Je le tire vers la sortie.

- Nettoyez moi ce nid, que l’on n'y revienne plus, dis-je d’une voix dure.

Seulement Mick s’oppose à cet ordre. Cela tire à nouveau. J’empoigne la main de Mick et l’entraîne  dehors.

***

(*) Bison futé : pour les non-français, organisme d'état censé t'éviter les bouchons ► http://www.couleurgeek.fr/img/bison-fute-logo.jpg
(**) Jack Beau Regard dans Mon nom est personne. Toujours plus amusant que historiens rabat-joie grecs.  Rolling Eyes



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MessageSujet: Re: La colère est force de mouvement (Chad& Mick)   La colère est force de mouvement (Chad& Mick) EmptyMar 25 Juil 2017 - 19:24


La rabbia force le mouvement
[HRP]:

Les affaires suivent leur train-train. Arès peine à trouver le lieu idéal pour ouvrir un tripot de jeu. Il faut avouer que nous sommes bien occupés. Le bar est quasiment plein chaque soir, Jessie a de plus en plus de mal à suivre les commandes. Je l’aide systématiquement pendant les trois heures denses entre dix-neuf heures et vingt-et-une heures. Le Pink est victime de son succès. J’ai affiché sur la vitrine deux offres d’emploi comme serveur. Pour le moment, je n’ai pas eu de réponse sérieuse.  Arès a fort à faire avec les mécontents qui attendent trop longtemps leur consommation. Je suis fautif, car je n’ai pas anticipé le recrutement de personnel plus tôt. Pour calmer les ardeurs, j’offre les consommations qui mettent plus de vingt minutes à être servies. C’est un manque à gagner que j’assume.

Je sens mon téléphone vibrer dans ma poche, mais je n’ai pas le temps de répondre. Un groupe a eu la bonne idée de s’installer pour des heures au bar. Ils enchaînent les consommations, me faisant porter de lourds plateaux chargés de chopes. Les dollars rentrent à flot, je ne peux pas me plaindre d’avoir trop de travail. J’ai envie de m’en griller une, toutefois même mon manque de nicotine va faire comme mes appels en absence, attendre son tour.

(…)

- Largo Il faut réajuster la côte de Donovan. Il n’a plus la pèche en ce moment.
- J’allais justement te proposer de le mettre à trois contre un.


Penchés sur les comptes du HCC avec mon gérant, nous réajustons les côtes des combattants en fonction de leurs derniers combats. Donovan ne pas être ravi d’apprendre qu’il est déclassé, mais force est de constater que celui que j’avais affronté en premier dans ce lieu à fortement baissé de niveau. Il se laisse aller à trop de boissons et de mal bouffe. Il a perdu du muscle, gagné de la graisse. Sur le ring, il en devient presque ridicule.

- Ah j’allais oublier Aless’. J’ai failli jeter le papier croyant à un canular, puis j’ai eu un doute. Un gars est venu me donner ça dans l’après-midi. Je ne l’avais encore jamais vu.

Spoiler:

Je tourne et retourne le papier entre mes doigts. Je regarde sur mon téléphone si j’ai ce numéro enregistré, mais non.

- A quoi il ressemble ?
- Un peu plus petit que vous, blond, yeux bleus, environ 25 ans. Vêtements soignés.
- Et sa tête ne te dit rien ?
- Non Boss. Un problème ?
- Non.


Je ne peux pas avouer à Largo que cette série de chiffres correspond à mon numéro de compte bancaire principal. C’est là qu’il y a l’essentiel de mon blé. Si ce type prend mon fric en otage, il est mort !

(…)

J’ai fait le trajet entre le hangar et le Pink à une vitesse record. Je ne prends même pas le temps d’éclairer mon bureau et me rue sur mon ordinateur. J’allume une sigaretta et pianote nerveusement mon accoudoir en attendant que le système s’initialise.

Je jure des menaces tout en tapant mes identifiants. J’exhale une longue bouffée de fumée en soulagement lorsque je lis le solde de mes comptes. La somme à sept chiffres est toujours là. Je ressorts le message et le relis. J’examine à nouveau mon relevé bancaire. Avant-hier, la somme de 6,66$ a été débitée avec la mention « frais divers».

- Bordelo ! C’est quoi ce complot !

J’appelle la banque dans la seconde. Il est deux heures du matin. Je suis le quatrième dans la liste d’attente. Je sors du bureau et vais fouiller les frigos de Charlie pour trouver quelque chose à me mettre sous la dent.

- Allo ? Hot Line de la bank of Ameica j’écoute. Peter à l’appareil.
- Bonsoir Peter. Je souhaite identifier un retrait qui a été fait sur mon compte.
- Votre numéro de compte s’il vous plait.
- Ny15.Bdty.16YP.96KL.7Yh7   063
- Bien. Maintenant tapez votre mot de passe sur le clavier de votre téléphone.


Je m’exécute. Le type trouve la ligne qui m’intéresse, mais ne peut rien me dire de plus. Je lui explique que je crains une malversation et lui demande d’approfondir ses recherches. Je me retrouve à patienter avec du Vivaldi dans les oreilles. Au bout de ce qu’il me semble une éternité, l’opérateur me reprend en ligne.

- Alors monsieur Amaro, je suis vraiment surpris, car ce retrait aboutit nulle part.
- Je ne comprends pas !
- Les 6,66$ retirés n’ont ni été payés en espèce, ni mis sur un autre compte. Ils sont dans les limbes.
- Bordelo. C’est quoi ça les limbes !
- Euh… C’est quelque chose dont les banques ne se vantent pas, c’est de l’argent réel qui est devenu virtuel.
- Cosa ?!
- Il n’est plus attribué à un compte donné, mais transite pourtant dans les flux des réseaux. C’est un bug extrêmement rare.
- Comment est-ce possible ? 6$ ce n’est rien, mais je suis inquiet sur le reste de mon solde !
- Je vous assure que vous ne risquez rien. Je vais vous re-créditer les 6,66$. Autre chose monsieur ?
- … Non !


Un bug ! Mio culo ! 666 ! Ça ne t’a pas frôlé l’esprit que derrière ton bug y a un mec qui me fait chanter ! Le type veut me proposer une affaire, mon fric ne va donc pas se volatiliser tout de suite. Je retourne au bar et bois à même la bouteille une longue rasade de whisky.

- Faut que je bouge mon fric de là !

J’ai l’espoir que ce pirate ne saura pas retrouver tous mes comptes. Je retourne à mon bureau avec la bouteille avec la ferme intention de dispatcher mon oseille sur plusieurs comptes.

- Il bastardo. Il s’est attaqué à mon compte officiel. Je ne peux donc pas basculer sur un compte offshore, sans me coller dans la panade avec le fisc. Bordelo ! Quand je le tiendrai, il va passer un sale quart d’heure !

Je recherche les références de mes autres comptes et programme un versement.
« Versement refusé – contacter votre agence »

- Bordelo !

Je change le montant en le baissant.
« Versement refusé – contacter votre agence »

- Porca puttana troia !

Mes griffes rayent les touches de mon clavier. Je change de compte destinataire
« Versement refusé – contacter votre agence »

- Pezzo di merdaaaaa !

Je tente un virement de 1$. Ça marche. 100 $ est refusé, tout comme 50 $. Je tente 6,66$, cela passe encore. A partir de 6,67$ c’est bloqué.

- Figlio di puttana. Je vais l’éviscérer vivant.

(…)

J’appelle le type qui m’a fait les programmes pour ma comptabilité clandestine. Je ne lui donne pas mon numéro de compte. Dans ce milieu, on n’est jamais certain de la loyauté des gens, surtout sur des sommes à sept chiffres. Toutefois, dès que je lui explique mon problème, il a un long sifflement qui n’annonce rien de bon.

- Ce genre de bug existe, mais c’est rare. Puis le montant est un message en soi. Trop bas pour que ta banque détecte l’anomalie, et significatif par le chiffre du diable. Tu as du gros et du lourd en face de toi Amaro. Qui as-tu fâché ?

(…)

Je tergiverse, ne sachant pas comment réagir. S’il y a bien une chose dont j’ai horreur, c’est que l’on me tienne par les palle. Ce n’est que le lendemain soir que j’appelle au numéro indiqué.

- Au HCC dans vingt minutes.

Je raccroche aussi sec. J’ai donné des consignes à mes hommes. Les alentours du hangar sont sous haute surveillance. C’est Ryan que je charge de recevoir le colis, pendant que je me fonds dans la foule des parieurs pour étudier ce fou qui ose me menacer de la sorte. Un fou, ou un inconscient.

(…)

Il a une tête d’ange plutôt agréable à regarder. Il est habillé avec classe. Ce n'est pas une mise pour l'occasion. Sa façon de monter l'escalier derrière Ryan montre qu'il a l'habitude de mettre des costumes. Cet enfoiré est vraiment mignon. Il me semble l'avoir déjà vu quelque part, mais je n’arrive pas à resituer le contexte. Comme convenu, on le laisse mariner dans le bureau de Largo une bonne demi-heure. Pourtant c'est moi qui marine, je suis fébrile, que veut-il ? Qu’entend-il par échange équivalent ?

La demi-heure passée, c’est moi qui me rue dans les escaliers pour rejoindre le bureau de Largo. Je surprends mon visiteur à fouiner dans les tiroirs.

- C’est de la Grappa, importée directement de Sicile.

« Ma » grappa. Le loup se retourne, son odeur ne fait aucun doute sur sa nature. Il doit faire partie d’une meute car il m’écrase un peu en aura. Je ne me démonte pas et reste droit sous son regard plutôt tranquille pour un mec qui menace de vider mon compte en banque. Je la joue tranquille et commente la coupe de sa veste. Il réplique que c’est un produit américain. La pique est grossière mais efficace pour moi qui ne porte que du made Italy. Je l’invite à s’asseoir, puis lui sers un verre de Grappa.

- J’écoute.
- Mon fiancé vient de se faire enlever.
- C’est dommage pour lui.
- Dans les coupables potentiels, j’ai au choix, un organisme d’état secret, un groupuscule en lien avec les chasseurs, et une troisième possibilité dont j’ignore tout.
- C’est très précis.


Je reste laconique et sarcastique. Pourtant à aucun moment mon vis-à-vis ne tique, ni ne faiblit. Les battements de son cœur sont réguliers comme un métronome.

- Vous connaissez mon nom, puis-je avoir le vôtre ?
- Chad. Chad Wilder.
- Et en quoi je peux aider à retrouver votre fiancé monsieur Wilder ?
- Il est forcément gardé dans un endroit discret, ce genre d’endroit que ceux de votre métier affectionnent.
- Mon métier ?
- Nous gagnerons du temps en évitant les faux semblants.
- Je vois. Et ce 666 ?
- Une simple assurance vie. Je suis à l’aise financièrement. L’appât du gain n’est pas ma motivation.
- Mais retrouver votre mec oui.
- Exactement.
- Je gagne quoi en échange ?
- Je suis architecte. Je sais que vous allez agrandir le Pink Print. J’ai vu le dépôt de permis à la mairie. C’est franchement la pire des solutions possibles. Je peux vous faire des plans aux normes dont vous ne serez pas déçu.
- Et c’est sensé payé l’utilisation de mon réseau ?
- Plus le prêt d’une de vos équipes pour extraire mon fiancé de là où il est.
- Rien que ça !
- Oui.


Je siffle longuement sur son culot. Cependant, je dois saluer son sang-froid. Son regard est planté dans le mien. Il ne vacille pas.

- Vous devez beaucoup aimer cet homme.
- Oui. Et voilà la suite de ma proposition qui devrait vous satisfaire… Partenaire.


(…)

J’ai appelé tous mes contacts et ratissé large. Beacon Hills a été éliminé en premier. Les vidéos de surveillance de la ville montrant la voiture des ravisseurs quitter la ville par le sud. Ce fut un véritable travail de fourmi réalisé en un temps record.

Chad Wilder a été plus que convainquant. Je n’aime pas l’idée qu’il garde cette mainmise sur mes comptes. Ce n’est pas un architecte qui peut réussir l’exploit de ce bug provoqué. Mais tant que je ne sais pas qui est son pirate, je suis lié à ce « Partenaire » qui finalement va devoir aussi se mouiller pour régler la dette du sauvetage de son mec. L’échange est effectivement équitable. L’amour pousse à faire des folies…


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MessageSujet: Re: La colère est force de mouvement (Chad& Mick)   La colère est force de mouvement (Chad& Mick) EmptyMar 1 Aoû 2017 - 20:11




La patience est mère de toutes les vertues

Je n’ai jamais eu autant conscience à quel point le monde pouvait s’écrouler.

Perdre ses repères, voir balayé  ce qu’on a pris pour acquis, dans la douleur, assister au bouleversement de ce qui fait son être, ses failles, sa force.

- Bonjour Mickaël, salue-t-elle.

Je ne parviens pas à répondre. Ni à bouger. Mon corps pèse lourdement sur la chaise. Je manquerais de tomber si je me tenais debout. Mes jambes ne me porteraient pas. Comment le pourraient-elles alors que les fondations de ma vie d’adulte sont remises en question ?

- Tu as sans doute de nombreuses questions, concède-t-elle. Ma présence à elle seule ne suffirait pas à expliquer ce qui arrive. Toutefois, rien ne peut t’être expliqué maintenant.

Son allocution est imperturbable et pragmatique. À l’exact opposé des réactions qui restent bloquées dans ma poitrine et qui font battre mon cœur lourdement. La consigne est d’une effroyable cruauté. Aucune question.

Aucun regret pour elle. Des milliers pour moi.

Pourtant nous sommes tous les deux présents pour obtenir des réponses.

Comment pouvait-elle brimer le torrent qui dévalait mon âme, refusant d’ouvrir la voie à l’espoir fugace et déstabilisant que le passé n’est pas tel qu’il est censé être.

- Je sais que tu as pu récupérer les informations dissimulées à Colma, déclare-t-elle. Mais bien que nous ayons pu mettre à l’abri la puce qui nous avait été confiée, nous ne sommes pas parvenus à tout décrypter.

J’assemble les pièces du puzzle dans ma tête. La puce contient des données sur mon père, c’est sans doute lui qui est à l’initiative de cette archive numérique. Est-ce lui qui l’a donnée à cette organisation, en legs pour moi des années après ? Ou à quelqu’un d’autre, destinée à une autre personne ?

Je ne sais pas encore parfaitement si je dois être soulagé qu’ils n’aient pas pu apprendre tout ce que mon père avait enregistré.

- M. Kelley est très doué dans ce domaine, argue-t-elle.

James. Elle connait son existence et ses aptitudes. Je ne suis finalement pas étonné même si ça me fait me sentir encore moins protégé.

Ainsi, dans un échange purement cordial, nous apprenons l’un de l’autre certains pans de l’histoire à laquelle je suis mêlé. Les noms que j’énonce trouvent une autre signification dans son regard. Si le sénateur Morra est impliqué dans quelque chose, je me demande si les autorités officielles sont informées de quoi que ce soit en rapport avec mon père ou la mort du juge Lynch.

L’idée terrifiante que le baron puisse être un homme politique influent me traverse l’esprit. Connait-elle cet ennemi contre lequel elle se dispute mon allégeance ou bien n’est-ce qu’une chimère, tout comme elle ?

- Comme tu as pu aisément le comprendre, beaucoup de choses sont à éclaircir, dit-elle. Je compte sur ton entière coopération, Mickaël.

Bien que sa présence me trouble plus que tout, je ne suis pas enjoué à l’idée d’être interrogé, puisqu’il ne s’agit pas vraiment d’un dialogue, par l’un de ses hommes. Et même si je n’ai pas subi de sévices, je préfère nettement le regard fermé et l’expression autoritaire de la femme en face de moi que le comportement austère de celui qui m’a tenu compagnie jusqu’à son arrivée.

Sans un mot de plus, elle quitte la pièce. La porte se referme sans que j’aie pu trouver la force de poser les questions brûlantes qu’elle a fait naitre.

* * *

Je ne l’ai plus vue depuis. Jusqu’à aujourd’hui.

C’est le plus long moment passé ensemble. Malgré ma condition actuelle, bien que le contexte ne se prête pas l’enthousiasme et même si la personne en face de moi semble si étrangère et insensible, je prolongerais l’instant si c’était en mon pouvoir.

Subitement, trois coups sont frappés à la porte. L’homme derrière attend qu’on l’autorise à entrer. Malgré l’impatience et une certaine inquiétude qui se lisent dans ses yeux, il ne nous aurait pas interrompus sans l’accord de sa supérieure.

- Madame, il y a de l’agitation à l’extérieur, prévient l’agent.

En guise de réponse, elle se contente de hocher la tête pour prendre acte de l’information.

- Certainement des personnes qui viennent pour toi, continue-t-elle lorsque nous sommes de nouveaux seuls.

Même si je lui ai demandé d’être prudent et de ne pas tenter d’actions inconsidérées, le visage de Chad s’impose à moi. Il est le seul qui aurait remué ciel et terre pour me retrouver.

- Nous étions amenés à nous séparer aujourd’hui de toute façon, indique la femme. Je n’opposerais pas de résistance, mais il semblerait que nos amis respectifs n’aient pas attendu notre présence pour engager les hostilités.

Le ton employé pour le terme « ami » révèle la manière dont elle considère cette histoire. C’est une femme d’envergure qui ne voit strictement rien de personnel dans ce qui se trame. Tout au plus avec quelques alliés, elle semble se fier à aucun élément extérieur. Ses hommes sont dirigés d’une main de fer, comme j’ai pu le constater.

Lorsqu’elle se lève pour s’approcher davantage de moi, se plaçant à mes côtés, je perds à nouveau la contenance que j’ai eue du mal à reprendre lorsqu’elle est entrée la première fois. Ma vie entière a été renversée par une violente bourrasque à l’instant même où la porte s’était ouverte sur son visage.

Elle me libère des menottes qui me gardent attaché à la table à chaque fois qu’on m’a installé dans cette pièce. D’un geste délicat qui semble être de l’affection, elle pose sa main sur mon bras.

- Avant que tu ne partes, nous devons évoquer un dernier sujet ensemble, déclare-t-elle.

* * *

Elle est hors d’atteinte. Si j’ai réussi à repérer le chemin que j’ai emprunté à l’aller, nul doute qu’elle a su trouver une échappatoire. C’est ce que font les personnes comme elle. Agissant dans l’ombre, elles y retournent si facilement.

Je me rapproche du grabuge qui règne à l’extérieur. Des troupes armées ont ouvert le feu.

Je sors dans la pénombre lorsqu’un point vert vise ma poitrine. Un sniper doit couvrir l’arrière des hommes de terrain qui ont pris d’assaut les bâtiments.

- Ne tirez pas ! Cris-je à l’aveugle.

- Mick ! C’est Mick ! Ne tirez- pas ! Ordonne une voix dure prise entre la panique et le soulagement. Couvrez-le.

C’est une chose de sentir que l’homme qu’on aime est prêt à tout. C’en est une autre de le voir prendre part à cet affrontement, pistolet dans la main, le regard froid.

Chad se précipite sur moi. Son contact ouvre le barrage aux émotions qui ont épuisé mes forces. Mes muscles tressaillent et mes jambes se dérobent. Tendrement, il m’éloigne de la zone périlleuse.

Il me souffle que j’ai l’air très éprouvé. Je le serais pour moins que ça. Il s’inquiète de ce qu’ils m’ont fait parce qu’on dirait que j’ai vu un fantôme. Mon fiancé ne peut savoir combien il est proche de la vérité.

- Nettoyez moi ce nid, que l’on n'y revienne plus, clame-t-il.

Les hommes entrainés et rodés à ce genre d’exercice sont donc sous ses ordres. Quelque chose dans cette réalité m’effraie.

Je lève une main pour décliner les propos de Chad. La reine rouge est partie et je suis libre. Il n’y a rien qu’ils ne puissent faire de plus.

Avant que ces mercenaires ne perdent la vie inutilement, une sourde explosion fait trembler le sol.

De ce site clandestin, il ne restera plus rien.

* * *

Mais ce que je prenais pour une mesure de repli visant à détruire toutes traces de la présence de cette organisation est en réalité une attaque surprise.

Des hommes lourdement armés, vêtus de noirs, sortent du couvert des arbres en limite du terrain. Nous découvrons rapidement qu’ils avaient encerclés les bâtiments, profitant que d’autres attaquent pour débusquer leur cible. Je ne pense pas me tromper en devinant qu’il s’agit de moi.

Et je comprends également par qui ces mercenaires sont dirigés. La deuxième entité qui aurait pu venir à ma rencontre si la reine rouge ne s’était pas présentée la première.

Le baron.

Je doute qu’il soit présent dans les environs, se contentant d’envoyer ces hommes agir efficacement selon ses directives.

Si les choses peuvent mal tourner, elles tourneront mal. C’est l’édifiante loi de Murphy ou l’expression d’un mauvais karma dans d’autres coutumes.

L’agitation n’a rien de comparable à celle des minutes précédentes. Pourtant organisés et coordonnés, les soldats du baron manquent de finesse. Ils sont brutaux, violents.

Chad n’hésite pas à tirer. Je ne sais pas s’il a touché celui qu’il visait. Je parviens à nous dégager d’un corps à corps. Sa force de loup brise plus facilement les os que mes poings. L’un des assaillants se tient les côtes en agonisant de douleur.

Dans l’agitation, il est difficile de repérer les membres des différents camps.

Nous ne devons de nous échapper qu’à l’entraide et l’intelligence des hommes de la reine rouge et des nouveaux alliés de Chad.

Je ne sais pas où nous sommes. Nous pourrions être aussi bien à quelques centaines de kilomètres de Beacon Hills comme à l’autre bout de l’état. Une chose est sûre, le chauffeur, un certain Ryan, conduit la Maserati à vive allure pour nous éloigner d’ici. D’après Chad, le pilote, sûr de ses compétences, a très largement insisté pour prendre le volant.

* * *

Nous sommes à l’abri. Ce n’est pas cartésien comme raisonnement mais passer le panneau indiquant Beacon Hills a un effet rassurant. Je rentre accompagné de Chad, chez nous. Malheureusement, j'apporte avec moi une grenade dégoupillée.

Je suis incapable d’expliquer à mon fiancé ce qui m’a été dit. Le repos m’est nécessaire pour formuler convenablement certaines choses. Pour le reste, je dois garder certaines informations secrètes. Notamment, la plus importante de toute, une vérité si fracassante que je ne sais pas comment je pourrais lui mentir. Même s’il le faut.

Chad. Mon âme sœur. Pourtant, l’un envers l’autre, nous tâchons de camoufler nos failles, pareilles à des ombres qui nous enveloppent. Un jour, parfaitement libérés de nos fardeaux, nous gouterons au bonheur dont nous rêvons.

Ça ne me ressemble pas, du moins en public, mais je me laisse totalement aller contre lui. Les lumières de la ville défilent par la fenêtre de la voiture alors que j’ai ma tête posée sur son épaule.

Quand nous sommes enfin seuls dans son appartement, il comprend que mes idées ne sont pas claires. Et s’il meurt d’envie de savoir ce qui m’est arrivé, me voir sain et sauf lui retire un poids sur les épaules.

À tour de rôle nous subissons les réprimandes de l’autre quand nous faisons face aux problèmes qui peuvent se poser dans cette ville, et ailleurs. Ce soir, c’est vers moi que Chad exprime son angoisse en réponse à mon absence.

Je ne peux qu’accepter ses mots, quand bien même il a essayé de comprendre mes motivations.

- Comment as-tu réussi à me retrouver ? Questionne-je éreinté. Et qui étaient ces hommes ?

Alors il m’explique que même si Derek et Mafdet ont été mis au courant de ma disparition, c’est vers une tierce personne qu’il s’est tourné.

- Oh Chad, souffle-je inquiet. Dans quoi est-ce que tu t’es fourré ?


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MessageSujet: Re: La colère est force de mouvement (Chad& Mick)   La colère est force de mouvement (Chad& Mick) EmptyDim 13 Aoû 2017 - 15:16



La colère est force de mouvement

Un grondement fait trembler le sol, instinctivement je protège Mick de la déflagration qui fait exploser une partie du bâtiment dans lequel il était retenu. Ils effacent les preuves de leur passage pensé-je avant qu’à nouveau, des balles sifflent à nos oreilles et que ceux que nous prenions pour cible au début deviennent brusquement des alliés de circonstance. Je sais bien que les affaires sombres qui entourent Mick sont bien plus complexes pour me ranger à l’idée simpliste que les ennemis de nos ennemis sont nos amis. Ryan ne s’attendait pas à cette complication, mais la « squadra » qu’Amaro a mise à mon service aujourd’hui est parfaitement rodée aux retournements de situations. Ils ont visiblement l’habitude de se faire doubler et agissent en conséquence, même si pour cela il faut se battre épaule contre épaule avec un type que l’on essayait de descendre deux minutes plus tôt. Il en est de même parmi les hommes qui retenaient Mick.

***

Je repense au sourire de l’italien lorsque nous avions scellé notre pacte d’une poignée de main. Cet homme est le diable en personne. Il est votre dernière solution, celui qui peut vous obtenir ce que vous voulez. Je n’ai rien signé avec mon sang, pourtant je sais que j’ai fait un pas sur un chemin sur lequel il est impossible de faire demi-tour. Mais ai-je le choix ? D’autant que le combat qui a lieu autour de moi n’est pas de l’intimidation, mais bien une volonté implacable qui tente de tuer celui que j’aime. Alors c’est sans aucun état d’âme que je lève mon arme et tire. Enfin quand la configuration change à mon avantage, je range mon arme. Mes adversaires sont des types rompus aux arts martiaux, pourtant je n’ai pas besoin de savoir me battre pour les défaire. Il y a quelque chose d’inné dans mes gestes, sur le moment je me sens dans la peau d’un chasseur, mais aussi dans celle d’un loup, ou celle d’un chaman, un druide qui aide et protège. Je suis tout cela pour Mick. Lui aussi se bat, pourtant je me fais son armure et son arme.

***

La puissance d’un loup ne peut rien contre le nombre et la sophistication des armes de nos adversaire. Ryan nous manœuvre pour un plan de fuite, aidé par nos ex-adversaires. Lorsque nous arrivons à la Maserati, je lance les clés à Ryan. Mick est dans un tel état d’apathie que je ne me sens pas capable de me concentrer sur la conduite avec lui dans cet état-là. Je le pousse donc sur le siège arrière et viens le rejoindre pile quand l’homme d’Amaro démarre sur les chapeaux de roue.

La première partie du trajet se fait avec la crainte d’une poursuite. J’entoure mon homme de mes bras. Mes sens guettent chacun des signes de son corps. Il ne semble pas blessé, hormis ses phalanges meurtries d’avoir cogné nos adversaires. Ce qui m’affole c’est son regard qui n’accroche aucun point fixe. Son cœur bat un rythme lent ponctué de moments erratiques. Lui ont-ils fait subir une torture psychologique ? Je ne le questionne pas, c’est trop tôt, puis je ne souhaite pas que Ryan entende. Alors tout le long du trajet, je me contente de lui serrer les mains et de l’embrasser sur la tempe. Lui d’ordinaire si maitre de lui-même et plutôt meneur de notre couple se laisse aller contre mon épaule. Je suis heureux de la confiance qu’il m’accorde à se laisser aller à une faiblesse. Mais je suis en colère contre ceux qui l’ont mis dans cet état.

***

Ryan m’a rendu le volant peu avant que nous arrivions devant mon immeuble. Il s’est contenté d’un simple salut de la main avant de disparaitre dans la voiture qui nous suivait avec le reste de son équipe. Je ne doute point qu’il va de ce pas faire un rapport détaillé de l’assaut à son patron. Et que maintenant j'ai une dette envers lui.

L’appartement me semble vide lorsque nous rentrons. Mick les épaules basses, semble sonné. Je suis soulagé de le revoir vivant et en un seul morceau, mais j’ai toujours la rage qu’il m’ait écarté de ses ennuis, de sa vie.

- Je pensais que notre devise était : ensemble nous sommes plus forts. Pourtant tu as fait cavalier seul. Pire ! Tu as pris un risque insensé. Tu te serais jeté d’un avion avec l’espoir que quelqu’un t’apporte un parachute en pleine chute libre n’aurait pas été plus absurde !

Mick baisse la tête sous mon accusation. Je m’en veux de l’accabler alors qu’il l’est déjà bien assez. Seulement nous ne pouvons pas continuer ainsi.

- Tu n’imagines pas l’angoisse dans laquelle j’ai vécu depuis ta disparition !

Mon compagnon me dit être désolé. Il m’explique que ma présence aurait pu faire foirer son plan.

- M’en tenir écarté, était la meilleure façon pour que je le fasse foirer au contraire.

Je comprends son argument, mais refuse qu’il ne mette pas notre lien devant tout cela. Si j’avais été mis dans la confidence, et avec les moyens du rouleteux, cela aurait pu se passer bien autrement.

- Comment as-tu réussi à me retrouver ? Me demande Mick au bout d’un long moment de silence entre nous. Et qui étaient ces hommes ?

Je lui explique que j’ai mis Derek et Mafdet dans la boucle, mais qu’ils n’ont rien trouvé. Je tais mon excursion à San Francisco qui n’a strictement rien donné. Il faut que je mette les choses au clair avec  D. avant de le présenter à Mick. Je suis certain qu’il pourrait être utile dans la quête de mon compagnon. Mais encore faut-il qu’il nous réponde autrement que par des citations fumeuses.

- Derek et Mafdet n’ont pas un réseau d’informateurs conséquent et comme j’ai un peu esquinté ton pote à roulette et qu’honnêtement je doute de sa fiabilité envers moi, j’ai frappé chez les professionnels.

- Oh Chad. Dans quoi est-ce que tu t’es fourré ?

- Je t’ai trouvé un parachute alors que tu étais en chute libre en plein ciel ! Tu sais pourtant que je remuerai ciel et terre pour toi ! J’ai convaincu donc Alessandro Amaro de me prêter son équipe.

Si Mick situe parfaitement le patron du Pink Print, il n’a aucune idée de l’ampleur de l’organisation de l’italien. Je lui explique donc que par le réseau d’espionnage que j’ai avec les membres de la fraternité de Matthias, je savais qu’Amaro avait pris de l’importance dans l’univers du crime organisé sur Beacon Hills et qu’il avait à sa solde des professionnels trié sur le volet.

- Il lui a fallu trois jours pour te retrouver.

Mick me questionne sur ce que cela me coute et comment j’ai pu convaincre un parrain de la pègre à me rendre ce service.

- J’ai attiré son attention en faisant bloquer ses comptes bancaire par mon père.

Mick roule des yeux, encore plus estomaqué que son beau-père se mouille sur une pareille affaire. Il ne comprend pas pourquoi mon père n’a pas au contraire tout fait pour m’empêcher de m’accoquiner avec le pire truand de Beacon Hills. Je soupire en regardant mon compagnon. Je sais que son histoire personnelle est terrible, la mort de ses parents, ce trou de mémoire sur une période de sa vie qui l’angoisse. Mais il oublie une chose, nos deux histoires se  télescopent.

- Tu oublies que mon père biologique connaissait le tien. Tu oublies que mon père adoptif a le même regard que toi et que ses yeux lui ont valu de se faire enlever comme ces autres gamins sur les dossiers que Miya avait réussi à faucher à Boston. Mon père est peut être un banquier bien propre sur lui, mais s’il peut stopper ceux qui ont essayé de le tuer et mettre à jour toute cette sale affaire, il n’hésitera pas une seconde quels qu’en soient les moyens à utiliser.

Je lui explique ce que mon banquier de père à fait aux comptes d’Amaro. L’opération était risquée, mais le solde important des comptes de l’italien l’a empêché de me descendre à vue.

- En paiement je lui reprends de A à Z son dossier pour l’agrandissement de son bar et je lui dégote un lieu pour le tripot de jeu qu’il cherche à installer. Je me mouille dans le sens que je ferai les plans de son nouvel établissement avec salles secrètes et issues de secours qui vont bien en cas de décente des flics.

Mick fulmine et me traite d’inconscient.

- Je préfère faire 9 mois de taule que de te laisser mourir…

Je me suis renseigné sur le « tarif » avant d’aller appâter Amaro. Et je compte bien honorer mes engagements, car si je faillis, l’italien serait en mesure de me réclamer bien plus comme ce contrat qu’il m’a proposé à San Francisco et que j’ai refusé.



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MessageSujet: Re: La colère est force de mouvement (Chad& Mick)   La colère est force de mouvement (Chad& Mick) EmptyDim 1 Oct 2017 - 17:34




What about us ?



Qu’en est-il de nous ?
Qu’en est-il de toutes les fois où vous disiez avoir des réponses ?

- Chad, dans quoi est-ce que tu t’es fourré ? Souffle-je.

- Je t’ai trouvé un parachute alors que tu étais en chute libre en plein ciel ! S'exclame-t-il. Tu sais pourtant que je remuerai ciel et terre pour toi ! J’ai convaincu donc Alessandro Amaro de me prêter son équipe.

J'associe immédiatement ce nom à un lieu précis. Le Pink Print. Un bar devenu l'un des plus réputés et fréquentés en ville depuis son changement de propriétaire.

J'étais loin de me douter qu'il s'agissait d'une façade.

Chad me parle alors du contact qu'il a établi avec le chef de la pègre locale. Le cliché est tout tracé : un homme charismatique, d'origine italienne, sicilienne pour une précision non dénuée de sens, capable d'actes de violence et de fermeté autant que de confiance parmi ceux qu'il qualifie de "famiglia". Un mafieux. Au détail près qu'à Beacon Hills, un individu ordinaire, catégorisé d'une manière ou d'une autre, peut se révéler être bien plus que ce que les apparences laissent entrevoir. Et pour cause, Alessandro Amaro est un loup-garou. Une nature animale qui semble parfaitement coller au personnage qu'il incarne. Car c'est bien le cas avec ce genre d'individus. Ils portent des masques.

- Il lui a fallu trois jours pour te retrouver, me révèle Chad.

L'efficacité de l'équipe dont il a obtenu le soutien est impressionnant. Et argumente en faveur de mon inquiétude.

Tout comme l'implication de Stephan dans le plan qu'il a orchestré.

- Tu oublies que mon père biologique connaissait le tien, justifie Chad. Tu oublies que mon père adoptif a le même regard que toi et que ses yeux lui ont valu de se faire enlever comme ces autres gamins sur les dossiers que Miya avait réussi à faucher à Boston. Mon père est peut-être un banquier bien propre sur lui, mais s’il peut stopper ceux qui ont essayé de le tuer et mettre à jour toute cette sale affaire, il n’hésitera pas une seconde quels qu’en soient les moyens à utiliser.

Je n'oublie rien de tout ça. Je sais combien nous sommes dans une spirale qui a commencé son cycle bien avant nous. L'aide apportée par mon beau-père me touche. Il a toujours su se montrer affectif, à sa manière, avec moi.

Je questionne mon fiancé sur ce qu'il sait des intentions du gérant du Pink Print.

Il a su attaquer un point sensible : l'argent. Mais est-ce uniquement ça ?

- Que lui as-tu proposé en échange ? M'inquiète-je.

- En paiement je lui reprends de A à Z son dossier pour l’agrandissement de son bar et je lui dégote un lieu pour le tripot de jeu qu’il cherche à installer, m'explique-t-il. Je me mouille dans le sens que je ferai les plans de son nouvel établissement avec salles secrètes et issues de secours qui vont bien en cas de décente des flics.

- Tu fais plus que te mouiller, tu te rends complice de ce qu'il organisera à l'avenir sans avoir conscience de ce dont il est capable, râle-je.

- Je préfère faire 9 mois de taule que de te laisser mourir…insiste mon fiancé, parfaitement renseigné sur le risque juridique.

- Je préfère que tu fasses 9 mois de taule que de finir lesté de plomb au fond d’un lac quand ces personnes n’auront plus besoin de toi et que tu en sauras trop pour être laissé dans la nature, réplique-je.

Le regard de Chad s'assombrit. C'est la même inquiétude qu'il a ressentie qui me fait juger ses décisions.

- Quand tu fréquentes ce milieu, tu ne peux plus disparaitre, continue-je. Ce genre de dette ne se paie jamais totalement. Et même si un homme de parole te garde en vie, qui sait combien de ceux qui veulent sa place pourraient te nuire ? Qui plus est quand cette mafia est intimement avec le monde du surnaturel. Le facteur risque est démultiplié.

Nous restons un moment silencieux, comme suspendus aux hypothétiques sentences qui pourraient nous séparer.

Qu’en est-il de nous ?
Qu’en est-il des happy-end brisés ?

- J’ai eu très peur, me souffle Chad en gagnant la distance qui nous sépare.

- Je sais, répondis-je avec plus de douceur. Et j’en suis désolé. Mais  je ne regrette pas cette décision, Chad.

- Raconte-moi, demande mon fiancé. Dis-moi que les risques que tu as pris valaient le coup.

Je mets plusieurs minutes à aborder ce qu’il m’est arrivé pendant qu’il scellait une alliance avec un malfrat italien.

Je me sens comme dans un état intermédiaire entre rêve et réalité. La fatigue, les émotions et l’impact psychologique de ces derniers jours entravent mon discours. Attendre pour parler ou parler sans attendre. Ni l’une ni l’autre de ces options ne changera ce que j’ai à dire, si ce n’est que je pourrais être plus clair après plusieurs heures de sommeil. Mais je sais que Chad écoute mon cœur autant que mes mots.

- J’ai rencontré la reine rouge en personne, commence-je.

◘ Quelques jours auparavant ◘

Bien que ma mémoire me fasse défaut, je reconnaitrais cette femme entre mille.

Cette chevelure soignée, ses yeux effilés. Des lèvres qui peuvent afficher un sourire chaleureux autant qu’un pincement sévère.

Un visage que jamais je n’aurais pu oublier.


- C’était ma mère, Chad, elle était face à moi, souffle-je en me remémorant chaque détail de sa personne.

Il n'a pas les mots. Du moins, dans les premières secondes. Il sait combien ce que j’avais découvert, qui j’avais découvert, m'impacte au plus profond de mon être.

Nous ne parlons pas de chance, ni du coup du Destin, ni même d'une injustice qui aurait été réparée. Ce que je lui révèle est factuel. Pour le moment, dans l'émotion retenue et la précipitation de mon sauvetage, je vis ça comme une réalité aperçue derrière une vitre. Inatteignable. Et surtout incompréhensible.

La solitude avec laquelle j'ai grandi, avec laquelle je me suis construit, cette amie fidèle, n'aurait pas eu lieu d'être. Alors pourquoi avoir laissé la situation ainsi ? Abandonner pouvait être un acte de courage, Fiona, la mère de Chad, l'avait montré. Était-ce la même chose pour moi ? Nos histoires, nos passés, malgré quelques différences, convergent-ils autant ?

Qu’en est-il de nous ?
Qu’en est-il de tous les projets qui ont fini en désastre ?

Le voyage de retour s’était fait dans la nuit. Je crains que la journée ne soit difficile malgré le soleil  matinal qui illumine l’appartement et tente de réchauffer l’ambiance.

Chad demeure franc avec moi et m’informe qu’il doit rendre visite à Amaro. Je reste intransigeant sur mon souhait de l’accompagner.

Le Pink Print est proche du quartier dans lequel nous habitions il y a encore quelques semaines.

Avant le rendez-vous de Chad, nous prenons la direction de mon appartement désormais vide. C’est ici que nous nous sommes rencontrés, fruit du hasard ou moment clé d’une fiction déjà écrite.

Mais nous ne nous y arrêtons pas. C’est James à qui je souhaite que nous rendions visite.

J’avais demandé à Chad de le prévenir que nous étions de retour sains et saufs à Beacon Hills. Mais je voulais m’assurer qu’il allait bien après la confrontation que Chad a évoquée.

- C’est à toi, me dit l’informaticien en me tendant mon téléphone. Je suis soulagé que tu ailles bien.

Lui comme Chad sont adultes, mais je ne peux exiger des excuses et des embrassades de réconciliation. Je sais que James est conscient que l’urgence de la situation a fait perdre patience à mon fiancé.

James se masse le bras discrètement. Même si son vêtement camoufle sa blessure, Chad n’y est pas allé de main morte pour faire avouer à mon ami qu’il était impliqué dans mon escapade et où je me trouvais.

Et je peux tout à fait comprendre sa contrariété. Elle est sans aucun doute similaire à la mienne lorsque nous sortons pour nous rendre au bar appartenant à son « partenaire d’affaires ».

* * *

La fuite d'hier soir et les tensions de la journée tardent à disparaitre. Ce n’est qu’au milieu de la nuit que la tendresse nous enveloppe à nouveau.

Je ne sais pas lequel de nous deux se réveille le premier. Mais notre envie devient commune.

Sa bouche trace sur ma peau frissonnante des mots invisibles. Désir. Amour.

Depuis cette confrontation avec…la reine rouge, je commence à penser que tout ce qui me définit n’est peut-être pas immuable. Rien ne l’est sans doute jamais vraiment.

Nous n’avons pas besoin de mots. Notre regard, l’un dans l’autre, suffit à ce que nous nous comprenions.

Je sers mes jambes autour de sa taille, relevant mon bassin.

Aimer, c’est s'offrir.

Qu’en est-il de l’amour ?
Qu’en est-il de la confiance ?

Lorsque James reprend contact avec nous pour me dire qu’il a découvert quelque chose de très important, la surprise dans sa voix me laisse penser que la nouvelle est terrible plutôt que positive.

À Beacon Hills, les secrets ne le restent pas. Je crains les informations que mon ami va nous communiquer. La reine rouge a peut-être sous-estimé ses capacités de hacker ainsi que les informations qui m’ont été confiées. Ou bien tout ça est-il un test ?

◘ Plusieurs jours auparavant ◘

- Que sais-tu de ton père ? Demande celle dont la présence m’intimide.

Mes souvenirs sont aussi précis qu’incomplets à son sujet. Si je me remémore des moments passés ensemble, des histoires fabuleuses qu’il a pu me raconter, je n’ai en revanche que très peu d’informations utiles sur sa vie. Mis à part l’enregistrement audio qui date de quelques jours avant sa mort.

- Aujourd’hui et depuis toujours, raconte-t-elle, les puissances mondiales dépensent des milliards dans la recherche du pouvoir, visent à créer des armes toujours plus vicieuses et destructrices. Notre pays n’échappe pas à ce fléau.

Le nom du sénateur Morra s’impose une nouvelle fois dans mon esprit. Est-il l’un de ces hommes de pouvoir qui précipite le monde vers le chaos ?

- S’il y a des puissances naturelles que l’homme ne pourra jamais dominer, continue la reine rouge, certains scientifiques sont depuis des années persuadés de trouver le moyen de contrôler une facette du monde inconnue de la quasi-totalité des êtres humains et ô combien dangereuse.

Le monde obscur, surnaturel, la faune cachée aux origines mythologiques ou plus mystérieuses encore. C’est de cette réalité qu’il s’agit. Nul besoin d’en dire davantage pour que je saisisse l’ampleur des connaissances de cette organisation.

- Il y a vingt ans, expert parmi d’autres, l’un de ces scientifiques fit une avancée fulgurante, continue-t-elle.

Des recherches qui n’avaient sans doute pas de prix. Pas même celui de plusieurs vies pour quiconque souhaitait en obtenir le contrôle.

- Son nom était Jonathan Wayne, ponctue-t-elle.

Ses mots me font l’effet d’une gifle. Je prends une profonde inspiration.

Mon père ne pouvait pas travailler pour des hommes cupides, des dirigeants sans scrupules, des faiseurs de guerre, des meurtriers.

L'opinion que j'ai de lui ne pourra changer. Vraiment ? Ou bien est-ce simplement mon amour pour lui, bien qu'il ne soit plus qu'un souvenir, qui restera immuable.

J’écoute sans oser la contredire. Que sais-je après tout ?

Ce que j'apprends de lui me bouscule, me froisse. Je sais pertinemment que chaque pièce à un revers et qu'un fait possède de multiples interprétations. Mais une mauvaise action reste une mauvaise action.

Pire que tout, c'est Elle qui m'apprend toutes ces choses. Et la vérité peut être blessante. Même énoncée par ma .... Cette vérité-là m'est imprononçable.

- Tu ne dois parler de ça à quiconque, Mickael, insiste-t-elle. Pas même à ton ami.

Je fronce les sourcils face à son injonction. Chad partage ma vie, mes victoires autant que mes défaites. Nos fardeaux sont portés à deux.

- C’est un sujet bien trop délicat, compte-tenu de sa nature, accentue mon interlocutrice. Parce qu’il est un des leurs, il ne doit rien apprendre de tout ceci.

Mon cœur se pince d’être soumis à un tel dilemme. Il n’y a pas de confiance que le mensonge n’ébranle pas. Et la scission entre l’humain et le loup me perturbe profondément.


La présence de James face à moi me ramène à l'instant présent. C’est rare lorsqu’il quitte son écran des yeux. Même lorsqu’il nous explique ce qu’il a découvert, il est déjà sur la piste suivante, hypnotisé par le son des touches de son clavier.

Aujourd’hui, il est tourné vers nous. Ses coups d’œil à Chad sont furtifs, je ressens une crainte dissimulée davantage que de la rancœur. C’est moi qu’il fixe le plus, comme s’il était prêt à me rattraper malgré son handicap.

- Tu te souviens du reste d’échantillon trouvé dans le caniveau quand tu es allé aider Chad et Maxence ? M’interroge-t-il. J’ai pu reconstituer le composé chimique. Et dans cette affaire nous avons un peu de chance de notre côté. La formule a été brevetée il y a une vingtaine d’années. Le laboratoire a changé de nom et a subi diverses fusions mais il existe encore aujourd’hui.

- Comment as-tu fait pour trouver ces informations alors que tu avais déjà parcouru toutes les sources de connaissances, internet, fichiers fédéraux compris, même ce qu’il y a de plus illicite ? Questionne-je.

- Parce que ce que je viens de trouver ne provient pas du web mais de la puce que tu as découvert dans la pièce d’échec, dit-il, fier d’avoir pu avancer dans son décryptage.

- Quel est le rapport entre moi, ce laboratoire et les scientifiques qui avaient infiltré le campus ? M’inquiète-je soudainement.

- Ton père travaillait dans ce laboratoire, c’est son équipe qui a mis au point ce produit, m’explique-t-il. Mais je ne sais rien de sa réelle utilité.

Le couperet m’assomme pour la seconde fois. Les faits énoncés par la reine trouvent une autre preuve de leur véracité.

C’est déjà bien trop de connivence. Un fil rouge relit mon père avec les atrocités commises sur les chimères. Son implication, même lointaine, distille une culpabilité douloureuse.

Qu’en est-il de nous ?


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MessageSujet: Re: La colère est force de mouvement (Chad& Mick)   La colère est force de mouvement (Chad& Mick) EmptySam 7 Oct 2017 - 22:03



La colère est force de mouvement

- Je préfère faire 9 mois de taule que de te laisser mourir.

- Je préfère que tu fasses 9 mois de taule que de finir lesté de plomb au fond d’un lac quand ces personnes n’auront plus besoin de toi et que tu en sauras trop pour être laissé dans la nature, réplique Mick du tac au tac.

Je me rembrunis. Il n’a pas forcément tort. Alessandro n’est pas un philanthrope. Je ne suis pas naïf au point de me dire que ma dette sera un jour complétement payée. J’écoute le sermon de mon fiancé. Il a raison sur toute la ligne, mais… N’a-t-il pas lui aussi pris des risques inconsidérés ? Il a joué sa vie à pile ou face en lançant cette invitation sur le net. J’ai pris un risque calculé. Ce que je n’avoue pas à Mick, c’est que je garde une option avec le chef de la mafia locale. Une option qui peut nous garantir la vie sauve au prix de quelques illégalités. J’ai été clair avec l’italien sur la limite que je m’impose. Celle qui m’a fait établir un plan complexe avec Adriann. La couleur de mes yeux de loup doit rester jaune.

Nous nous regardons comme des opposants, cherchant à prouver que ses propres raisons sont meilleures que celles de l’autre. Seulement je n’ai pas envie d’être en conflit avec Mick. Pas après avoir eu si peur pour sa vie. Je le lui avoue. Cette torture, ce vide et le désarroi dans lequel j’étais. Il dit le savoir et s’en excuse. Cependant il affirme ne pas regretter sa prise de risque. Qu’a-t-il donc appris ?

- Raconte-moi, murmuré-je. Dis-moi que les risques que tu as pris valaient le coup.

- J’ai rencontré la reine rouge en personne, répond-il.

La nouvelle me scie. Enfin je vais savoir qui est cette personne qui joue avec Mick comme un chat avec une souris.

- C’était ma mère, Chad, elle était face à moi.

La stupéfaction doit se lire sur mon visage. Mick avait eu du mal à me raconter cette partie de sa vie qui reste comme une profonde blessure qui ne cicatrise jamais correctement. Avec une grande émotion il m’avait raconté l’arrivée de ces hommes chez lui, la décision de l’un d’eux de l’écarter et le mettre à l’abri dans la rue, l’explosion qui ne laisse aucun espoir. Puis les familles d’accueil, sa fuite, pour mieux retomber sur les gens qu’il cherchait pour venger la mort de ses parents.

Les bases sur lesquelles Mick s’appuyait pour vivre s’écroulent. Il me raconte ce qu’il s’est passé comme s’il était un observateur extérieur de ce qu’il a subit. Cette femme qu’il m’a décrite comme belle et douce, vire à la sorcière pleine de manigances. Une femme froide, une femme de tête qui dirige un groupe qui n’a rien à envier aux hommes qu’Alessandro m’a prêté.

Je vois Mick se recroqueviller, plus seul que jamais. Revoir cette mère qu’il croyait morte, une mère dont il ignore de quelle côté de la balance elle se trouve. Une mère qui lui affirme que son père jouait à dieu il y a vingt ans avec des manipulations génétiques. Il a de quoi être désemparé. Mais y a-t-il un bon côté et un mauvais ? Et moi où est-ce que je me situe ? Cela dépend du point de vue. Monstre pour les uns, amis et amant pour d’autres. Je sers Mick contre moi, lui murmurant toute mon affection. Je l’assure de ma fidélité et du caractère inaliénable de notre union. Je ne peux pas reconstruire les repères de son passé qui s’effondre. Par contre je peux lui construire un avenir. Et la construction est un domaine qui m’est familier.

Toute la matinée, nous traînons dans l’appartement, avachis dans le canapé, restant en caleçon. C’est quand je m’habille enfin, que je consulte mes messages. Alessandro m’a bombardé de messages. Même à l’écrit ce type est bavard. Il veut me voir. Les tournures de ses phrases sont habiles. Rien ne laisse deviner le caractère totalement illégal des activités que je lui dois. J’informe Mick que je dois aller voir l’italien au Pink Print dans l’après-midi. Je ne suis pas étonné par la fermeté de son ton, quand il m’affirme vouloir m’accompagner.

***

Pour commencer nous passons par l’ancien appartement de Mick. Cela sent le renfermé. Je n’aime pas ce lieu. C’est ici que Robin est mort, sacrifiant sa vie pour Mick. Une offrande à laquelle je ne peux pas rivaliser, même si mon fiancé m’a plusieurs fois affirmé qu’il ne ressentait plus qu’une amitié sincère pour ce type qui fut son amant un temps. Puis nous nous rendons chez James…

J’ai vaguement avoué à Mick que j’avais un peu bousculé son pote, sans lui préciser que j’avais été à deux doigts du pire si James s’était entêté à me tenir tête. Notre visite est emprunte de tension larvée. James ne dit rien au sujet de ses bras, mais Mick n’est pas idiot pour deviner que je l’ai sérieusement blessé. James rend à Mick son téléphone, puis nous quittons l’appartement pour le Pink Print.

***

A notre arrivée au bar, l’italien est occupé avec des clients qui semblent être des habitués. Pourtant il nous a repérés dès notre entrée. Je n’aime pas son regard qui détaille mon mec comme une marchandise. Il doit évaluer Mick, jaugeant s’il vaut le contrat que j’ai signé pour le sauver.

Enfin, il s’avance vers nous. Je salue mentalement sa présence d’esprit de légaliser notre rencontre en parlant sans se cacher de la restructuration du Pink Print et de mon implication dans ce projet comme architecte. C’est ce qui avait plu à Alessandro dans ma démarche. Lui proposer une affaire totalement légale qui nous permet de nous rencontrer aux yeux et au su de tout le monde sans que cela puisse être mal interprété. Nous donnant ainsi un alibi pour nous voir sur ce qui concerne la partie cachée de l’iceberg qu’est notre relation d’affaire.

L’italien propose à Mick de lui offrir une collation de son choix à déguster en terrasse pendant que je discute avec lui dans son bureau.

Si un regard pouvait tuer…
Si un sourire charmeur pouvait appeler encore plus au meurtre…


Je m’imagine deux lions se faisant face. L’un qui se gonfle avec son panache habituel et un charisme aussi rodé qu’irrésistible et l’autre qui reste de marbre, la mâchoire serrée, le regard fixe d’un sniper. L'un en costume Armani, l’autre en veste de sport, simple et fonctionnelle. Des deux fauves, irradie une forte aura. Mick ne l’entend pas, mais le cœur d’Alessandro sans vraiment marquer une rupture, laisse entendre un léger contre temps. Je sais pour l’avoir côtoyé les jours précédents la délivrance de Mick, qu’il est un adepte des combats traditionnels. Alessandro se sert rarement de ses capacités de loup, préférant ses deux révolvers à ses griffes. Devine-t-il que l’homme qui lui fait face n’a rien à envier aux gars de son équipe ? Il semblerait que oui.

- Mon fiancé s’intéresse à mon travail. De plus je squatte assez notre téléviseur avec mes plans pour qu’il soit au courant de mes travaux en cours…

Voilà un moyen détourné pour dire que je ne peux rien lui cacher et que je ne le souhaite pas non plus. Alessandro ne semble pas s’en formaliser et nous invite à le suivre, non sans un nouveau regard appréciateur sur la silhouette de Mick. J’ai beau savoir qu’il le fait exprès car il est aussi lié que moi de son côté avec un danseur d'une nature étrange que Jordan connait. Mais je ne peux pas m’empêcher de grogner un peu lorsque nous passons dans l’arrière-boutique, là où aucun client ne peut m’entendre. Il me répond par un sourire plus envoutant tu meures. Bon sang qu’il est horripilant, agaçant, énervant et exaspérant.

Je retrouve le poster géant de l’Etna qui orne tout un mur du bureau d’Alessandro. Il nous invite à nous asseoir et nous propose un alcool de son pays d'origine. Nous refusons poliment. N’attendant pas plus, je le remercie pour l’efficacité de sa squadra. J’enchaine sur ce qu’il doit me fournir pour que je puisse lui établir des plans valides pour sa demande de travaux à la mairie. L’italien s’enthousiasme de mes idées. Je pourrais croire qu’il sur-joue pour agacer Mick, mais je sais qu’il est vraiment sincère. Le Pink Print lui tient à cœur. Cet homme est vraiment étrange. Si on pouvait mettre de côté son côté sombre, il pourrait être un modèle à suivre. Il est bosseur, intelligent et a un grand sens des affaires. Ça le rend encore plus dangereux. Mick à côté de moi ne décoince pas un mot. Sa colère le rend hermétique aux charmes de l’italien. Celui-ci a d’ailleurs arrêté son numéro de tombeur. Sachant que les agaceries les plus courtes sont les meilleures.

Alessandro reprend la parole, me parlant de trois lieux potentiels pour son « autre » projet. Il ne détaille pas plus la finalité du dit projet. Les deux loups que nous sommes, entendent le cœur de Mick partir dans un rythme bien frappé. Je tergiverse, et décide de ne pas éclaircir ce qu’il y a derrière ce projet. Il n’y a pas de violence derrière un tripot de jeu. De plus je vais faire mon job d’architecte. Ma culpabilité étant de taire une activité illégale ce qui est bien moins pire que d’utiliser les services d’une bande de tueurs pour sauver Mick.

***

La tension est palpable. Nous marchons côte à côte pour retourner à mon appartement. Pourtant nous sommes à des milliers de kilomètres d’un de l’autre, chacun plongé dans ses pensées. Mick doit penser à sa mère, à ma compromission avec Alessandro. Je pense au danger qui plane sur nos têtes avec ces photos de Mick sur notre terrain. Cette menace qui m’empêche d’être serein sur un projet qui devrait être celui de ma vie : notre maison. Le type qui détenait ces images est mort. Mais il n’est pas seul. Je dois remonter à ses anciens complices. Je n’ai plus Matthias sous la main. Il est quelque part au Tibet avec Matrim. Il a laissé des instructions pour qu’Anna et Parker me transmettent les informations que sa fraternité recueille pour mon compte. Mais ces deux idéalistes ne peuvent pas s’empêcher de filtrer les informations qu’ils ont. Je le sais à leur cœur qui déraille à chaque fois que je les pousse un peu avec des questions. Je pense aussi à Maxence dont je n’ai plus vraiment de nouvelles sinon des échanges de messages fades, comme s’il cherchait à m’éviter. J’ai trop de préoccupations en tête pour aller voir ce qui lui arrive vraiment.

Mick est épuisé. Nous prenons ce prétexte pour nous coucher tôt et ne pas nous éterniser dans une soirée que nous passerions à nous reprocher mutuellement les risques pris par l’autre.

***

Un mauvais rêve me réveille. Je suis en nage. La respiration paisible de Mick à côté de moi et la chaleur de son corps tout près m’apaisent immédiatement. Regardant le plafond j’écoute son corps vivre. Nous avons été séparés pendant trop de nuits. Doucement, je me rapproche pour m’imprégner de son odeur. Mon geste semble le sortir du sommeil. Je n’y tiens plus, et pose mes lèvres sur sa peau. Il frissonne en réaction. Je l’écrase de mon poids, bouclier humain contre le reste de l'univers. Ses bras se referment sur mes reins. Je me noie dans son regard. Désir commun, besoin de ne faire qu’un, nous nous embrassons avec passion.

Surprise et émerveillement quand je m’attends à ce que ses jambes se glissent entre les miennes, et qu’elles prennent le chemin opposé en m’enserrant les hanches. Son sourire à ce moment-là vaut tous les serments d’amour. Je dois me montrer digne de ce don. Je temporise le moment, posant mon front sur son cœur.

- Je suis prêt à bien des choses pour toi Mick. Sauf à bruler mon âme, car tu ne pourrais plus m’aimer ainsi. Et sans ton amour, je perds l’oxygène qui me fait vivre. Ton amour est ma force. Ton amour est aussi mon ange gardien, mon garde-fou.

Aimer, c’est faire confiance.

***

James le corbeau, l’oiseau de mauvaise augure appelle car il a fait une découverte qui demande notre présence à nous deux. Son ton est grave. Je suis inquiet. Et j’ai des raisons de l’être. Car lorsque nous sommes chez lui, il nous explique qu’il a pu avancer sur l’analyse du composé chimique trouvé sur le campus lorsque nous traquions le professeur de biologie impliqué dans la fabrication artificielle de chimères. La mauvaise nouvelle c’est que ses avancées se sont faites grâce à la puce cachée dans la pièce d’échec. James vient de trouver une preuve que les travaux de Jonathan Wayne ont été utilisés dans les abominables expériences sur le campus. Le désarroi de Mick est total. Je m’étais fait une bonne image de son père, surtout depuis que mon propre père nous avait appris qu’il connaissait mon père biologique. De ce que je sais de Christopher Argent, c’est qu’il ne se serait jamais allié à quelqu’un avec d’aussi terribles projets. Je n’ai aucune preuve tangible, pourtant je refuse d'accepter la culpabilité de Jonathan Wayne.

- Mick, ton père n’y est pour rien. Ce n’est pas possible affirmé-je en regardant James, le défiant de me contredire.

Je regarde le salon encombré de fils et de connectique liés à l’activité de son locataire.

- La vidéo ! M’exclamè-je en me rappelant l’un des premiers fichiers que James avait réussi à décrypter.

J’oblige Mick à me regarder.

- Ton père parle de découverte qui ne doit pas tomber entre de mauvaises mains. On entend des bruits de bagarre. Mick, ton père n’est pas coupable des horreurs actuelles. Ses travaux ont été pillés à de mauvaises fins. C’est comme accuser Pierre et Marie Curie d’avoir aidé à créer la bombe atomique. Je suis persuadé que ses études étaient pour faire le bien pour tout le monde.

Mick ne semble pas convaincu. Alors je lui dis que son père étudiait peut-être les gênes des surnaturels pour faire profiter aux humains de leurs capacités régénératives.

- Cela serait louable comme recherches, non ?


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Alessandro Amaro

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MessageSujet: Re: La colère est force de mouvement (Chad& Mick)   La colère est force de mouvement (Chad& Mick) EmptyDim 15 Oct 2017 - 16:07


La rabbia force le mouvement
Ryan rentre dans la nuit, sa mission accomplie. Il est venu au HCC me faire son rapport. Dans le bureau de Largo j’écoute son récit. Ce fameux Mick qui semble s’être libéré sans trop de difficulté, puis mes gars qui s’allient à ceux qu’ils visaient peu de temps auparavant. Étrange configuration. Il me confirme que les deux factions qui semblent être rivales sont des pros, par leurs méthodes de combats, mais aussi par leur armement. Je donne congé à Ryan, puis regarde le combat en cours par la fenêtre du bureau qui a une vue plongeante sur le ring. Un verre de grappa dans la main, comme chaque soir, je fais le bilan de la journée. J’ai effectué ma part de marché, Wilder me doit la sienne. Pour ce que m’en a présenté Ryan, je pense qu’il est préférable que je ne creuse pas trop pour savoir qui retenait le fiancé de l’architecte. Je n’oublie pas non plus qu’il a toujours mes comptes bancaires en otage. J’ai appelé une connaissance à ce sujet. Il m’a donné deux pistes possibles, soit un hacker de valeur, ou quelqu’un dans la place, quelqu’un qui travaille dans une banque. J’ai donc collé un fouineur sur le dos de Wilder. Je veux tout savoir sur ce petit malin.

(…)

Il pourrait décrocher ! Je passe ma mauvaise humeur en harcelant Wilder de messages. J’ai trouvé trois boutiques qui pourraient faire l’affaire. Mais j’ai besoin de son avis. Les affaires du Pink m’accaparent et me font lâcher mon téléphone. Quand enfin Wilder me rappelle, je lui ordonne de passer me voir au bar pour nos affaires.

Une cliente a fait un malaise. Je me passerai bien de ce genre d’animation. Mais me voilà obligé de m’improviser infirmier le temps que l’ambulance arrive. J’ai discrètement soulagé la douleur de la jeune femme qui a repris quelques couleurs sur les joues. L’incident passé, je reprends mon rôle de patron de bar et aide au service ou parle avec les gens. C’est justement ce que je suis en train de faire lorsque Wilder arrive, collé comme son ombre par l’homme qu’il m’a décrit comme étant son fiancé. Je trouve la scène amusante. Le fiancé-garde du corps à son loup a le visage coincé des gens constipé. Il faut que je remédie à cela. Je prends congé des clients avec qui je parlais des derniers résultats de la NBA pour m’avancer vers les tourtereaux. Je détaille ce type pour lequel Wilder s’est mouillé jusqu’au caleçon. J’ai beau savoir qu’il a les yeux vairons, toutefois le bi chromique surprend par ce regard presque dérangeant. Blond à la mâchoire volontaire, mon regard caresse sa silhouette. Ses vêtements ne cachent pas un corps souple et sportif. Il pourrait être désirable… s’il savait sourire.

- Ciao’ Chad! Merci d’être venu pour les plans. Je vais enfin pouvoir lancer les marchés de travaux. Il me tarde que cela commence enfin.

Je serre la main de Wilder puis la tends à Mickael qui après une hésitation étudiée répond à ma sollicitation. Il me broie la main. C’est comme ça ? Ok.

- Je te propose de boire un café en terrasse. Offert par la maison bien entendu. Ou une tisane digestive…

Je m’amuse de son regard qui me transperce. Je réponds par un regard de braise et un sourire charmeur. J’écoute son cœur, il le sait. Comme il sait que son agacement le fait imperceptiblement changer de rythme. Trop droit, trop carré, Mickael Wayne me donne une furieuse envie de le bousculer, de déranger sa tenue bien ordonnée et éparpiller ses certitudes. Wilder vient à sa rescousse, m’imposant sa présence. J’accepte, me disant qu’il ne faudra pas qu’il me grogne après. Ce qui arrive dès que nous avons passé la porte qui mène dans l’arrière salle. Nouveau regard appréciateur sur le bi chromique et Wilder sort les crocs. Adoro ! A ce demander qui est le garde du corps de qui. Je pousse le vice à leur demander de me précéder dans mon bureau, seulement Mickael ne semble pas apprécier de m’avoir dans le dos. Nouveau sourire moqueur de ma part, mais non mon appréciateur. Son mode « pas content » le rend charmant. Toutefois j’arrête mon marivaudage. Je n’ai pas convoqué Wilder pour draguer son mec.

Il me parle des plans du Pink. Aussitôt j’oublie Mickael et son air constipé et écoute ce dont l’architecte a besoin. Je m’enthousiasme sur ses idées. Sa reprise est vraiment pertinente. Nous parlons un moment de ce projet. Puis j’aborde l’autre partie de notre accord.

- J’ai trouvé trois endroits possibles. Il me faut ton avis sur ce qui est le plus pertinent.

Nouvelle crisperie sur le siège d’à côté. Je devrais peut-être lui indiquer où sont le toilettes. Je remarque que si Wilder me répond, il évite soigneusement de mentionner en quoi consiste cet autre projet. Cela promet d’être divertimento ce soir entre eux. Je donne les adresses concernées à Wilder et me lève pour les saluer. Wayne m’écrase à nouveau la main. Je décide de lui tendre une perche et lui trouver un exutoire à sa grognerie refoulée.

- Tu me sembles bâti pour le combat Mickael. Je possède un lieu où on peut se battre sur un ring. Généralement c’est pour de l’argent, mais il n’est pas impossible d’organiser quelque chose d’amical. Chad a mon numéro de téléphone si besoin.

A son regard assassin, je note immédiatement mon erreur quand je rappelle que son fiancé m’a dans sa liste de contact et réciproquement. Ils sont amusants ces deux là, à si vite partir sur la voie de la jalousie ou de la protection de l’autre.

- Arrivederci. On se revoit dans la semaine Chad.

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MessageSujet: Re: La colère est force de mouvement (Chad& Mick)   La colère est force de mouvement (Chad& Mick) EmptyDim 3 Déc 2017 - 18:32




Déviation

Des années auparavant…

- Mon chéri, attache ta ceinture, s’il te plait, demande tendrement la mère.

Après vérification, elle s’installe à côté du conducteur. D’un geste affectueux, la main posée sur celle de son mari, elle tente d’apaiser la tension qui lui crispe les muscles sans qu’elle n’en connaisse la véritable raison.

À la sortie de San Francisco, le jeune Mick tourne la tête vers la fenêtre. Le Golden Gate voit défiler sous le soleil couchant des centaines de voitures qu’il essaie de compter. Fatigué par l’exercice, il se met à bailler en soupirant.

- Essaie de dormir, le trajet te semblera plus court, conseille la mère.

- Moi, j’aurais préféré faire la sieste dans mon lit, se plait l’enfant.

- Je sais mon cœur, mais je t’ai expliqué que papa préférait que nous ne restions pas seuls aujourd’hui, explique Nora.

- C’est pas grave, marmonne le petit en fermant les yeux, déjà gagné par le sommeil.

Et il ne se réveille que lorsque la voiture s’engage sur une petite route où la circulation est beaucoup moins dense.

Sa curiosité en émoi, il observe les paysages en silence sans s’apercevoir que sa mère le regarde avec amour, fière de son fils, si spécial à ses yeux.

- Oh regardez ce rocher tout bizarre, on dirait une vache, s’extasie le jeune Mick.

- Tu as raison, mon grand, c’est là que nous allons, répond le père en se dirigeant vers le motel.


*   *   *

Aujourd’hui...

Chad avait changé. Non pas que je le découvre qu'à cet instant, mais vivre au quotidien avec une personne empêche de voir les évolutions parfois saisissantes. Parce qu'elles sont rarement brutales mais progressives. Et parce qu'on ne désire pas voir l'autre changer. Tout simplement parce que si l'être aimé change, nous ne sommes plus tout à fait sûrs que la connexion qui régit le couple subsiste. Que dire d'une relation dans un contexte instable, cerné de conflits ouverts ou latents. Beacon Hills n'est pas un havre de paix. Pourtant, nous n'aspirons qu'à ça, Chad et moi. Nos vies chassées de leurs démons. Mais les portes de l'enfer semblent impossibles à fermer. Creuser le passé équivaut à déterrer des cadavres. C'est pourtant sur ce terreau que l'avenir se construit.

Et celle ville attire bon nombre d'individus, plus ou moins humains. S'il a le faciès d'un éphèbe sicilien, Alessandro Amaro est un prédateur. Je le saisis immédiatement dans sa façon de nous regarder. Cet homme est l'un des atomes qui gravitent autour de Chad, accentuant son changement de tempérament. Je ne souhaite pas que leur rencontre soit explosive.

Nous nous détaillons mutuellement avec fermeté. Je me sens évalué. Je le jauge tout autant.

- Ciao’ Chad! Déclare-t-il. Merci d’être venu pour les plans. Je vais enfin pouvoir lancer les marchés de travaux. Il me tarde que cela commence enfin.

Je le regarde dans les yeux en marquant volontairement une pause. Son léger hochement  de tête montre qu’il est étonné de la vigueur de ma poignée de main. C’est un message indirect pour signifier que je ne crains pas de me mesurer à sa force. Il semble comprendre le message percevant la mise en garde comme un défi.

- Je te propose de boire un café en terrasse, me tutoie-t-il. Offert par la maison bien entendu. Ou une tisane digestive…

Mon regard est ferme, comme ma posture et ma volonté d’arracher Chad aux griffes d’un homme manipulateur tel qu’Amaro. Nous sommes sur son territoire, son terrain de jeu. Le sourire qu’il affiche à mon égard vaut toutes les provocations. Il sait que je réagis intérieurement. Ma mâchoire qui se contracte ou mon cœur qui s’affole sont des indicateurs pour lui. Mais le contrôle sur mes émotions et mon stoïcisme sont une réponse plus réfléchie. Chad joue l’arbitre de cet affrontement silencieux.

- Mon fiancé s’intéresse à mon travail, répond-il. De plus je squatte assez notre téléviseur avec mes plans pour qu’il soit au courant de mes travaux en cours…

Il comprend le manège de l’italien qui nous invite dans son bureau et profite que nous soyons éloignés de la clientèle pour exprimer son mécontentement. Il n’a d’ailleurs pas employé le terme fiancé au hasard. Cette précision m’offre une indication intéressante sur le tempérament d’Alessandro.

Il nous succède à l’entrée de son bureau puis nous propose un verre comme l’aurais fait un ami de longue date. S’il ne s’offusque pas de notre refus, il ne manque pas d’accepter les remerciements de Chad pour la collaboration de ses hommes de main. Même si la Reine Rouge comptait de laisser partir, la Squadra nous a permis de fuir face à l’embuscade de la milice du Baron.

Lorsqu'il nous convie dans son bureau, je scrute autant ses gestes que tout ce qui se trouve autour de nous.

Tandis que Chad présente son projet avec ferveur, comme à son habitude quand il s’agit d’architecture et de construction, j’imagine plusieurs scénarii.  Si je devais me confronter à notre hôte avec les objets que j’ai à ma disposition, un coupe-papier, du verre brisé ou une statuette en bronze ferraient difficilement le poids face à un loup-garou qui voudrait nous nuire.

- J’ai trouvé trois endroits possibles, annonce le rital. Il me faut ton avis sur ce qui est le plus pertinent.

Cet homme se donne l'air d'un entrepreneur respectable sans évoquer de quelconques malversations. S'il semble pourtant jouer franc jeu, je crains que Chad et lui me cachent autre chose. Certains détails sont gardés sous silence.

Cette situation ne fait que nourrir la colère qui bouillonne comme un noyau de lave en moi depuis longtemps. Chad aussi porte ce même fardeau brûlant. C'est justement ce qui est inquiétant. Et ce qui explique qu’il n’ait plus de garde-fou. Le jeune et bienveillant architecte que j’ai connu en arrivant en ville n’aurait jamais frayé avec la mafia.

Nous finissons par prendre congés à la demande d’Amaro. Je ne me prive pas de tenter de lui broyer la main même si c’est en vain face à un loup-garou.

- Tu me sembles bâti pour le combat Mickael, complimente-t-il. Je possède un lieu où on peut se battre sur un ring. Généralement c’est pour de l’argent, mais il n’est pas impossible d’organiser quelque chose d’amical. Chad a mon numéro de téléphone si besoin.

Par combat amical, j’entends combat d’honneur. Car s’il ne drague peut-être pas Chad, il se questionne sur l’homme que je suis. Il doit avoir perçues certaines choses chez son nouvel acolyte et chercher à comprendre quelle personne peut partager sa vie.

J’aurais tout loisir de pouvoir le lui montrer. Mon regard le lui fait comprendre.

Avec l’allure qu’il se donne, mouille-t-il la chemise par moment ? Est-il un homme solitaire bien qu’entouré par ses hommes de mains ?

Je l’imagine aisément admirer son travail de haut en faisant tourner distraitement un verre rempli de son alcool fétiche et de quelques glaçons flottant tels des macchabées d'eau de vaisselle.

Des macchabées, c'est certain qu'il doit en avoir dissimulé plus d’un au cours de sa « carrière ».

- Arrivederci. On se revoit dans la semaine Chad, prévient l’italien.

Nous quittons le bar non sans entendre quelques clients râler au sujet de travaux à la sortie de la ville bloquant la voie rapide.

Quand nous rentrons dans son appartement, j’ai du mal à être apaisé. Je désigne du menton le projet de construction que Chad mène pour nous.

- Puisque c'est l'architecte qui semble intéresser Alessandro, dis-je en croisant les bras contre ma poitrine, est-ce que vous voudriez bien me dire si le géomètre a rendu son rapport pour notre maison ?

Je ne m'exprime rarement ainsi, gardant une distance par le vouvoiement. C'est un moyen de lui signifier que je ne le reconnais pas dans les manigances sous-jacentes et sa collaboration avec le propriétaire du Pink Print.

La nuit finira par nous réconcilier mais le lendemain, James nous annonce quel lien infime existe entre les travaux de mon père et les expérimentations glauques sur le campus il y a plusieurs semaines.

Plongé dans mes pensées,  je ne fais pas attention à ce qui défile sur l’écran de télévision. Chad s’installe à côté de moi, nous déjeunons dans le salon car plusieurs plans et les premiers tracés pour le projet du Pink Print sont étalés sur la table à manger.

- Ils parlent encore des manifestations pour la fermeture de l’autoroute, déclare mon fiancé.

Les informations font effectivement échos à ce que nous avons entendu au bar la veille. Des travaux bloquent la route principale qui relie Beacon Hills et le reste de la Californie. Les voitures et les poids lourds doivent emprunter l’ancienne nationale.

Ces préoccupations sont loin de ce qui me perturbe aujourd’hui. Je tente d’écarter mes réflexions pour accorder de l’attention à Chad.

- Tu as vu ce rocher, on dirait une vache, me dit-il en me donnant un coup de coude joueur.

Je fronce les sourcils et reste muet. Quelque chose attire mon attention. Je reconnais le paysage derrière le journaliste sur le grand écran accroché au mur en face de nous.

- Qu’est-ce que tu as dit ? Marmonne-je en cherchant à différencier la réalité du souvenir.

- Ce rocher, là, derrière le motel, on dirait une vache, reprend Chad.

Je me lève lentement, pour observer l’image sous tous les angles. Le doute devient certitude.

- Loulou, ça va ? S’inquiète mon fiancé en voyant mon air troublé.

- Je…je suis déjà allé là-bas, révèle-je. Avec mes parents.

* * *

Je ne sais pas expliquer à Chad comment je le sais, ni quand, ni pourquoi, mais c’est une évidence. Le moteur de la Maserati gronde mais nous sommes pris dans les embouteillages. Tout le trafic est perturbé. La circulation est dévoyée sur plusieurs routes secondaires. Dont celle où se situe le motel qui a été montré au journal télévisé.

Nous mettons un long moment à nous garer devant la petite bâtisse située au bord de la route. Les chambres en location sont placées à l’arrière.

Je me revois, tenant la main de ma mère pour découvrir les alentours. Le rocher qui avait attiré mon attention, la balançoire, le bac à sable.

Tout semble inchangé, hormis par le passage des années. Chad est à mes côtés me demandant ce dont je me souviens et ce que je compte faire.

Le reportage indiquait que le gérant du motel n’avait pas vu autant de monde depuis la construction de l’autoroute qui mène à San Francisco. Il travaillait donc ici à l’époque où mes parents et moi sommes venus.

Peut-être que je peux obtenir des informations, ne serait-ce qu’une date.

Mon père était entré sans que nous sachions pourquoi il était venu. Du moins, il ne l’avait pas évoqué devant moi. C’est l’un des souvenirs les plus précis qui me reviennent depuis que le blocage de ma mémoire se délite de manière aléatoire.

Nous entrons poliment à l’accueil. La décoration aurait bien besoin des services de Chad.

- Bonjour Monsieur, salue-je.

- C’est pour une chambre, demande-t-il sans lever les yeux de son écran d’ordinateur.

Je lui explique avoir vu son motel à la télévision et me souvenir être venu ici auparavant. Sans lui confier mes secrets, j’évoque l’importance que ce souvenir a pour moi.

- J’étais enfant, ça doit faire environ vingt ans, raconte-je. Est-ce que les noms Jonathan et Nora Wayne vous disent quelque chose ?

- Vous savez, on voyait passer du monde avant, explique-t-il. J’ai pas conservé les registres aussi vieux, surtout depuis qu’on est passé à l’informatique.

Inutile de demander s’il me reconnait, même par la particularité de mon regard. Ma mère et moi n’étions pas rentrés.

À ma question si des faits particuliers datant de cette époque lui revenaient à l’esprit, le gérant nous confie que c’était un coin tranquille et qu’il avait toujours vécu ici.

Je me sens idiot. Cet homme a dû voir beaucoup de clients depuis tout ce temps. Le motel est un lieu de passage éphémère qui compte les visiteurs par milliers sur l’espace de deux décennies.

La joie de me souvenir d’un moment avec ma mère et la tristesse que ça n’aboutisse à rien se mélange dans ma tête.

Nous quittons ce lieu hors du temps pour retourner à Beacon Hills.

Même si le moteur de la Maserati aurait empêché Chad d'entendre quelques mots précieux, l'homme qui nous a accueillis tire légèrement le rideau suspendu à sa fenêtre pour nous regarder partir. Il constate le nuage de fumée sur la route signifiant que nous sommes loin, décroche son téléphone et contacte un numéro pré-enregistré.

- Il est passé ici, révèle-t-il.


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MessageSujet: Re: La colère est force de mouvement (Chad& Mick)   La colère est force de mouvement (Chad& Mick) EmptyJeu 14 Déc 2017 - 22:28

Tragedy
Chad
ft.
Mick
Mick digère la trouvaille de James. Son père trempait dans des recherches confidentielles. Difficile pour un fils de découvrir les pans cachés de la vie de ses parents. Comme tout enfant orphelin, Mick s’était construit un tableau familial fait de ses souvenirs de gamin. Des souvenirs écornés par la vie, floutés par le temps qui passe et embellis par la nostalgie et la tristesse de la perte des êtres chers. Je me fais le plus positif possible à ce sujet, défendant un homme que je ne connais pas. Mick est quelqu’un d’intègre, je me refuse d’imaginer qu’il ait été engendré par un salopard. Seulement… le portrait qu’il m’a peint de sa mère, ou plutôt de la femme que semble être devenue sa mère, fait froid dans le dos. Le jeune Mick était-il trop jeune pour s’apercevoir du réel visage de ses parents ? Ou la froide résolution de sa génitrice s’est forgée après le drame de l’explosion de leur appartement ? Je tais également une nouvelle interrogation. Si sa mère est encore en vie, qu'en est-il de son père ? Je suis bien placé pour savoir que parfois les morts se réveillent… L’histoire de Mick me renvoie à la mienne. Fiona, Iona, je ne suis même pas capable de l’appeler maman. Nous n’avons eu que de brèves semaines pour faire connaissance. La douleur de sa perte est encore brulante, et ma rage à son égale. Car si l’annonce de ma réelle naissance a commencé par me choquer, je suis devenu fier de ce père et de cette mère, figures emblématiques d’une résistance silencieuse. Ils œuvraient pour le bien dans l’anonymat et le danger. Ma peine est immense d’avoir perdu celle qui m’a mis au monde et de ne connaitre mon père que par les souvenirs qu’il a laissé à celui qui m’a élevé et celle qu’il a aimé. J’ai un noble héritage sur les épaules. Savoir si j’en suis le digne récipiendaire, ça c’est une autre affaire.

Mick est quant à lui dans le doute total. Les gens ordinaires qu’il croyait être ses parents se sont transformés en inconnus. Une première fois lors de l’explosion de leur appartement. On ne s’en prend pas de cette façon à des gens qui n’ont rien à se reprocher, ou qui n’ont rien à cacher. Ce fut la première anicroche à l’image familiale de l’enfant qu’était Mick. Un coup de couteau sur une photographie où se trouvent trois personnes, lui, son père et sa mère. Une blessure qu’il traine toute son adolescence et le début de sa vie adulte, jusqu’à ce que je croise sa route. Depuis qu’il est à Beacon Hills, le voile de son passé commence à se déchirer. Accusé du meurtre d’un juge, il est disculpé garce au sacrifice de Robin. Ce fameux juge toujours en vie, mais en cavale. Nous devinons l’emprise de forces parallèles au circuit légal de la justice et des instances gouvernementales officielles. Le niveau possible d’implication donne le vertige. Franchement dans l’état de nos connaissances parcellaires, je ne serais même pas étonné de voir des mecs rattachés à la maison blanche débouler chez nous. Ou pire ! Les men in black avec leur crayon flashouilleur ! Il faut que je me procure des lunettes de soleil !

Les plans de travail du coin cuisine croulent sous mes dossiers. Notre maison, le Pink Print et le tripot d’Amaro m’occupent à cent pour cent. Mick a mis la table sur la table basse du salon qui n’est pas « encore » totalement recouverte de plans et de dossiers d’urbanisme. Je rêve d’un bureau à la mesure de mon imagination. Un espace de travail sans contrainte. Un antre où je pourrais tous laisser en plan, sur le mur, sur le sol. Une caverne où le reste du monde rentrerait sur la pointe des pieds et en rasant les murs.

Alors que mes pensées s’échappent vers l’espace de travail idéal selon Chad Wilder, j’apporte deux assiettes de lasagnes et me cale à côté de Mick qui matte la télé sans vraiment la regarder. Sur l’écran nous voyons un reportage sur le terrain. Des gens avec des banderoles protestent sur la coupure de la principale voie d’accès à Beacon Hills, obligeant tout le monde à se rabattre sur la nationale pas adaptée au flux de la circulation.

- Ils parlent encore des manifestations pour la fermeture de l’autoroute.

Je ne m’intéresse pas à ce genre de faits divers, je tente simplement de sortir Mick de sa torpeur. Je n’aime pas le voir aussi mutique. Ce n’est pas un homme très expansif de nature, seulement habituellement il n’est pas du genre à se morfondre. Comme il ne réagit pas je lui bourre les côtes et tente de le divertir avec ce que je vois à l’écran.

- Tu as vu ce rocher, on dirait une vache.

Nous avons un bon stock de private joke qui ne font rire que nous. Seulement, ma plaisanterie tombe à plat.

- Qu’est-ce que tu as dit ? Marmonne-t-il.

- Ce rocher, là, derrière le motel, on dirait une vache, répète-je sans conviction.

Mick fronce les sourcils et se mord un coin de la lèvre. Je connais par cœur ses tics. Là, il y a quelque chose qui vient de faire tilt.

- Loulou, ça va ?

- Je…je suis déjà allé là-bas. Avec mes parents.

J’écarquille les yeux. Ses souvenirs refont surface. En fait non, c’est une période après la mort de ses parents qui sont mis en dormance dans sa mémoire, non son enfance. En fait je ne sais pas trop ce qui est bloqué dans sa mémoire. Je doute de l’intérêt de cette découverte pour l’affaire présente qui nous occupe. Mais je comprends la charge émotionnelle liée à ce passé jadis heureux qui remonte subitement. Son regard douloureux, crispé sur le téléviseur, me fait mal.

***

Nous avons pris la Maserati pour que Mick soit libre de regarder le paysage et se souvenir. Sortir de Beacon Hills est long et fastidieux. Cela serait presque plus rapide à pied s’il n’y avait pas un peu de trajet à faire ensuite. Enfin nous arrivons devant le motel qui était aux informations. Je questionne Mick sur ce qu’il se rappelle. Il me dit que la balançoire était déjà là, ainsi que le bac à sable. La forme du rocher est singulière et propice à être mémorisée par le cerveau d’un enfant. Le reportage précisait que le gérant était déjà là lors de la construction de l’autoroute, il était donc potentiellement présent quand les parents de Mick sont passés ici. Pourquoi ? Jonathan Wayne est rentré seul à la réception du motel.

L’intérieur est vieillot, comme si le temps s’était arrêté de tourner. L’homme pense que nous voulons une chambre. Nous sommes en plein milieu de l’après-midi, je suis gêné de ce qu’il peut penser de nos intentions. Mick explique la raison de notre venue.

- J’étais enfant, ça doit faire environ vingt ans, raconte Mick. Est-ce que les noms Jonathan et Nora Wayne vous disent quelque chose ?

Une première embardée accélère le cœur du type quand Mick prononce les noms de ses parents. Je fais mine de m’intéresser à la carte de la région accrochée dans son dos pour me pencher un peu en avant au-dessus du comptoir et déployer mon odorat. Sa transpiration qui devient acide.

- Vous savez, on voyait passer du monde avant, explique le gars. J’ai pas conservé les registres aussi vieux, surtout depuis qu’on est passé à l’informatique.

Il ne ment pas en disant qu’il ne possède plus les anciens registres papier. Seulement il n’est pas serein en disant cela. Lorsque Mick le questionne sur d’éventuels évènements à l’époque, l’homme affirme que la région était tranquille. A nouveau son cœur oscille. Seulement ce n’est pas un mensonge franc, plus une vérité tronquée. J’hésite à le questionner de façon plus directe et l’obliger à me répondre par un mensonge franc qui ne me laisserait aucun doute. Cependant je me retiens par prudence. Ceux qui en ont après Mick sont forts et puissants. Ils connaissent aussi les capacités des surnaturels. Pousser la question pourrait me trahir si jamais ce gérant est des leurs. Je décide de procéder autrement.

Trop perturbé par la déception de ne rien apprendre, Mick ne se choque pas de mon numéro de chaton adorable. Je prends ma bonne tête de fils à papa serviable et amical. Je souris au type en lui disant que je suis très fan de ce genre de lieu, un peu intemporel, où l’Amérique moderne n’a pas de prise. L’homme me répond d’un sourire poli, ses prunelles sont braquées sur Mick, ses pupilles se sont réduites à un mince rond noir. Le genre de regard que l’on offre à une cible.

- La carte dans votre dos est très ancienne. J’adore ce genre de document très vintage. Je peux vous l’acheter ?

Ma question le surprend. Il regarde le papier jaunis dans son dos, puis se retourne vers moi. Il me prend pour un fou. Un zinzin de la ville qui achète des vieilleries pour faire genre. J’accentue mon sourire, fossettes à l’appui, à la limite du benêt. Ce qu’il pense de moi est limpide. J’ai l’air d’un jeune homme qui n’a pas à forcer dans la vie pour que l’argent coule à flot. La Maserati garée devant sa boutique accentue encore le trait que je veux qu’il garde de moi. Idiot, naïf et surtout inoffensif. Je m’étonne de la facilité que j’ai à jouer ce double jeu, je fais le fourbe et je dois avouer que cela me plait. Je ne sais pas si je vais avertir Mick que ce type n’est pas net.

- 80 $ D’accord ?

Mick est plongé dans ses pensées, regardant la balançoire par la fenêtre. J’imagine qu’il a dû jouer là en attendant son père.  Le gérant soupire, peu décidé. Je surenchéris de dix dollars. Il se décide enfin, se disant que la carte ne vaut pas des clopinettes, ce qui est parfaitement vrai, et que plumer un gosse de riche est plutôt jouissif. Je sors mon portefeuille avec le regard pétillant du client qui pense avoir fait une bonne affaire. L’argent change de main.

- Vous pouvez me la plier en quatre ? Demandé-je alors qu’il vient de la dé-punaiser du mur.
- Un papier cadeau ? Questionne-t-il sarcastique.
- Non ! Du tout c’est pour moi, réponds-je comme si je ne me rendais pas compte qu’il se fout de ma gueule. Je prends aussi ce dépliant, dis-je en attrapant un papier sur un présentoir vantant des baptêmes de l’air en saut en parapente en biplace.


Je récupère précieusement la carte, la coinçant dans le dépliant publicitaire, évitant tout contact direct. J’ai agi sans vraiment savoir où je vais. Cette carte est là depuis des lustres. Peut-être que Jonathan Wayne a posé son regard dessus, peut-être pas. Au bout de vingt ans les odeurs s’effacent, mais pas celles du gérant, ni ses empreintes. Une fois dehors, je dépose délicatement ma pièce à conviction sur le siège arrière de la voiture. Dans la voiture, je caresse le dos de la main de Mick. Il me sourit faiblement. Je n’aime pas cette mélancolie sur son visage. J’appuie sur le démarreur, puis fais demi-tour  dans un nuage de poussière. Je tente de prendre une autre route qu’à l’aller pour nous éviter les bouchons. Cela fait un détour par le nord. Je conduis à une allure modérée sur une route qui grimpe en corniche sur les contreforts des Rocheuses. Mick reste silencieux, je fais de même laissant l’autoradio diffuser un vieux titre des Bee Gees. La voix de Barry Gibb me transporte dans une dimension intemporelle. Est-ce le décor désuet de l’hôtel, cette carte d’un autre âge sur le siège de la voiture, ou de Mick qui est perdu dans des souvenirs vieux de vingt ans, mais quand je vois la bifurcation pour Beacon Hills, je l’ignore et pousse plus au nord. Les maisons se font rares, le paysage aride de la Californie prend toute son ampleur. Je roule au hasard, me laissant guider par le simple plaisir de conduire. L’italienne se prête à cette route sinueuse qui surplombe la vallée. Nous n’avons pas prononcé un mot. Je finis par stopper dans un virage qui nous offre un panorama magnifique. Je suis sorti de la voiture et me suis calé sur l’aile avant droite de la Maserati, le regard perdu dans l’horizon lointain. Je laisse Mick reprendre pied. J’ai décidé de garder pour moi mes doutes sur le type de l’hôtel. L’homme qui partage ma vie est suffisamment oppressé pour en rajouter une couche. Je crains que son état émotionnel ne le pousse à des actes risqués et dangereux. Je ne sais pas bien ce que je vais faire de la carte. M’imprégner de son odeur, puis quoi ? Voir si les empreintes du gars sont dans les fichiers de la police ? Est-ce que Jordan m’aidera ? Si non, vers qui me tourner ? Le rouletteux ? L’autre rital d’opérette qui colle un mot d’italien à chaque phrase pour faire genre ? Je sens la voiture bouger sous le poids de Mick qui sort enfin.

- Où sommes-nous ? Me demande-t-il en s’étirant et en regardant autour de lui.
- Je ne sais pas, j’ai suivi les lignes blanches de la route…
- Loulou…

J’ouvre mes bras, il vient s’y caler. Une ombre nous surplombe soudain, un oiseau passe et repasse au-dessus de nos têtes. Je lève le nez, lève la main pour ne pas me faire éblouir par le soleil.

- Papy moineau ? Questionne Mick.
- Non un pigeon tout con.

Pas de signe mystique, pas de symbole prémonitoire. Juste le soleil et la poussière. Le nez dans mon cou, Mick tourne le dos au point de vue. Il cherche ma chaleur, s’imprègne de mon odeur, caresse ma peau de sa joue.


- J’ai peur, dis-je subitement.

Il se décale un peu et me regarde le regard attentif.

- De quoi ? Questionne-t-il.

C’est vrai que les sources sont potentiellement nombreuses. Les chasseurs, ma propre famille, les types que je poursuis avec Maxence, ceux que je tente d’annihiler avec l’aide de Matthias, et la horde de tarés qui en veulent à Mick. Pourtant ce n’est pas de ce danger-là dont je m’effraie soudain.

- J’ai peur que tout s’arrête. Toi, moi, nous, nos projets, notre vie.

Résisterons-nous aux pressions de toute part ? A la vie qui file sans nous attendre ? Des lèvres chaudes et douces font taire mes doutes.

- J’ai hâte que nous soyons dans notre maison.

Mon téléphone vibre dans ma poche. Je viens de recevoir un message. Je l’ignore savourant ce moment d’intimité. Le soleil commence à décliner. Adossés côte à côte sur la voiture nous regardons l’horizon. Le pigeon de tout à l’heure vient se poser sur un rocher et nous regarde avec l’air débile des volatiles de son espèce. Nous décidons de rentrer chez nous. Avant de prendre le volant, je regarde ma messagerie. Il n’y a pas de numéro affiché et le message est vide. C’est la troisième fois que je reçois ce genre de truc. J’imagine que mon téléphone bug. J’efface et mets le moteur en route. Phil Collins a pris la place des Bee Gees, les routes sont dégagées, nous retournons à l’appartement dans la quiétude d’un début de soirée. Nous n’avons pas gagné de réponse et nos questions sont toujours aussi nombreuses.


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MessageSujet: Re: La colère est force de mouvement (Chad& Mick)   La colère est force de mouvement (Chad& Mick) EmptyMar 13 Fév 2018 - 23:11

Remedy
Mick
ft.
Chad
Je reconnais lorsque Chad use de ses atouts pour obtenir ce qu'il veut. L'homme derrière son comptoir se fait berner par le masque de jeune bourgeois que porte mon fiancé.

Je ne sais pas, en revanche, la raison pour laquelle il a tant voulu acheter cette vieille carte.

Hormis pour quelques détails pratiques comme le fait de laisser les brosses à dents apparentes ou non dans la salle de bain, nous avons les mêmes goûts en matière de décoration. La relique d'une autre époque représentant la région n'aura donc pas sa place dans notre future maison.

Le sourire de Chad est mutin quand nous repartons. Il a une idée précise derrière la tête mais je ne l'interroge pas.

J'observe le motel derrière nous. Tels des fantômes du passé, je nous revois, ma mère et moi, jouer sur cette balançoire.

Aujourd'hui, cette femme semble être une inconnue, bien plus absente qu'elle ne l'était par la mort.

* * *

Je ne reconnais pas le paysage, pourtant, je sais que nous ne sommes pas si loin de Beacon Hills. Chad a dû faire un détour. Plus pour égarer nos esprits loin de la tourmente que pour éviter la circulation dense causée par les travaux.

L’endroit est magnifique, mais peut-être trop aride pour rivaliser avec la vue que nous offre le promontoire sur lequel sera construite notre maison.

Parmi tant d’autres, une ombre plane au-dessus de nous.

- Papy moineau ? Questionne-je.

- Non un pigeon tout con, me répond mon fiancé.

S’il regarde l’horizon, c’est dans ses yeux que je me perds, bleus comme l’azur. Je détaille sa fine barbe, sans m’apercevoir qu’en observant les traits de son visage, nos bouches se rapprochent.

Ses quelques mots soudains rompent notre étreinte.

- J’ai peur, se confie-t-il.

- De quoi ? Demande-je en prenant ses doutes au sérieux.

- J’ai peur que tout s’arrête. Toi, moi, nous, nos projets, notre vie, s’angoisse-t-il.

Les raisons sont multiples pour que nous n’ayons pas cette fin heureuse que nous souhaitons. Il y a tant de personnes mal intentionnées dans le monde. Et nous affrontons nos propres dangers. Il n’est jamais certain, face à l’adversité, que les choses et les personnes auxquelles nous tenons ne soient pas impactées.

Ensemble, nous sommes plus forts. C’est notre credo. Aussi simple et efficace qu’il est porteur d’une vérité immuable. Il n’est pas de meilleure motivation que d’avoir quelque chose de précieux à perdre.

- J’ai hâte que nous soyons dans notre maison, reprend-il.

C’est le projet d’une vie normale, mené en parallèle de toutes les activités singulières qui font notre quotidien.

- Où en sont toutes les affaires que tu mènes ? Demande-je sans jugement.

Je suis contre son partenariat avec Amaro mais je respecte l’aspect professionnel avec lequel il paie cette dette. Et je ne lui ai pas encore parlé de mon intention de répondre à l’invitation de l’italien. Un désaccord pour un autre. Nous trouvons toujours notre équilibre.

* * *

Nous ne voulons pas faire éclater notre bulle si tôt rentrés. Le temps est propice à une ballade. Pris dans la visite du môtel, nous n’avons pas déjeuné. Mais il n’est pas trop tard pour un goûter.

J’indique à Chad un commerce qui vient d’ouvrir dont la spécialité de donuts et beignet en tout genre serait à se damner.

Je connais cette adresse parce qu’il s’agit d’une ancienne boulangerie dans laquelle je me rendais lorsque j’habitais seul. C’est là-bas que j’avais fait la connaissance de Therence.

Je me rappelle le gamin irascible qui pestait d’avoir renversé son café, précieux nectar capable d’effacer sa mauvaise humeur matinale. Ce-jour-là, l’antidote à son comportement d’emmerdeur avait fini sur le trottoir.

Je crois rêver de ce premier souvenir avec Garnet quand Chad me serre la main un peu plus fermement. C’est bien lui qui apparait face à nous. À croire que nous avons eu la même idée.

J’en suis agacé alors que mon fiancé s’en amuse.

C'est très souvent un jeu pour Chad : tenter de faire rugir Therence de jalousie face à la complicité de notre relation.

La dernière fois, c’était lorsqu’il était venu me demander des conseils amoureux. Je me moque encore aujourd’hui.

D'ordinaire, je ne suis pas expressif en public, je n'aime pas non plus la guimauve qui enrobe certains couples. Mais pour agacer Therence Le Pénible, je ne recule devant rien.

Notre baiser langoureux doit couper court à sa gourmandise car il accélère la cadence pour s’éloigner. D’autres personnes affichent une grimace de dégoût. Les mœurs ne changent que trop lentement.

Avant de rentrer, nous passons voir James. Je n’ai rien découvert au môtel mais je souhaite l’en tenir informé.

* * *

Devant la porte de son appartement, Chad me précise qu’il l’entend être au téléphone. Nous toquons et attendons qu’il nous ouvre.

Il porte constamment une oreillette mais nous fait signe qu’il est en communication.

Le jardon employé et les élans de joie me confirment l’identité de son interlocuteur. Je me crispe car la dernière fois qu’il a fait appel à Noah, Therence était avec lui. Je me rappelle avec la sensation désagréable que ça avait donné un argument à l’adolescent rebelle pour me questionner.

James finit par couper l’appel, plutôt satisfait jusqu’à ce qu’il remarque l’expression sur mon visage.

- Je t’avais demandé de ne pas mêler Noah à ça, dis-je, déçu.

- C’est une question d’ego ? Demande-je. Je sais que tu serais parvenu à décrypter ces données.

- Ne me parle pas d’égo, Mick, reprend mon ami. Noah nous a fait gagner un temps précieux.

- Tout ça est personnel, James, tu as pris un gros risque ! M’inquiète-je. Et tu le mets aussi en danger.

- Je suis autant impliqué que toi dans tout ça, Mick ! Rugit James, en crispant les poings sur son fauteuil.

Il est surpris que j’élève le ton, c’est très rare entre nous deux. à vrai dire, ça n’était arrivé qu’une fois.

- Sans toi, je … commence-t-il.

Je serre la mâchoire. Il n’a pas besoin de finir sa phrase pour que je comprenne. Il est dans ce fauteuil parce qu’il a croisé ma route il y a des années.

- Tu as raison, je me montre injuste, obtempère-je.

Les voix redescendent et les respirations s’apaisent. Mais en reprenant la parole, je crains un nouveau crissement.

- Il y a néanmoins une personne à qui je dois faire part de nos recherches, révèle-je, conscient que ça va à l’encontre de la consigne que je viens de donner à James.

Il comprend rapidement de qui je veux parler pour rétorquer que le risque est le même. Il n’a pas tort. Toute donnée qui transite est susceptible d’être piratée même si l’accès à un serveur connu uniquement de la Reine rouge est gage d’un risque amoindri.

- Elle m'a offert son aide, dis-je.

- Tout comme moi, insiste mon ami.

- Je sais, je ne renie rien, promis-je. Mais les choses changent.

- Ta loyauté va envers elle ? Se vexe James.

- La Reine rouge veille, que ça me plaise ou non, rétorque-je. Elle ne m'a causé aucun mal.

Je sais que mon ami est sceptique. Chad l'est encore plus. Pour une fois, ils sont tous les deux d'accord.

- Pourquoi crois-tu que le Baron n'envoie pas de mercenaires chaque jour pour ramener ma tête et s'en prendre à mes proches ? Lance-je.

Je tiens à Chad plus qu’à tout au monde. James est également un ami précieux. Et je fais partie d’une meute dont le nouveau-né, bien qu’il connaisse une croissance étrange, est mon filleul. Ceux qui vivent autour de moi peuvent être des cibles. Et s’ils sont fort et ont vécu des choses terribles, ils ne peuvent pas résister à la force du nombre et la puissance que peut déployer une organisation aussi meurtrière que secrète.

- Beacon Hills, aussi agitée soit elle, est le cœur du cyclone, explique-je. Depuis tout ce temps, ce sont les factions de la reine qui me laisse du répit en faisant barrage.

Je sais qu'il y a eu des erreurs. La mort de Robin en est l'une des conséquences.

- Mais je ne suis pas dupe, continue-je. Les informations pour lesquelles mon père a été tué, les mêmes que je tente de retrouver, semblent avoir une valeur inestimable. Beaucoup veulent se les accaparer. Ma...la Reine ne fait pas exception. C'est une lutte de pouvoir. Et je ne sais pas dans quelles mains il finira. Aucune n'est propre. Tant d'horribles choses ont été faites.

Je ne veux pas leur mentir. J'en suis incapable, surtout auprès de Chad. Et je dois respecter l'engagement que j'ai pris.

- Fait ce que tu peux, James, conclue-je. Mais je devrais lui faire part de ce que nous trouvons.

* * *

James reste enfermé. Et les circonstances sont propices aux tensions. À vrai dire, je suis un piètre ami. Nous évoquons souvent le restaurant français que nous adorons mais nous ne l'y avons jamais emmené. Il faut remédier à ça rapidement, il est bon de profiter des plaisirs simples de la vie pour prendre du recul sur ce qui nous assaille. Si nous ennemis sont réels, nous créons parfois un poids supplémentaire sur nos propres épaules.

Quand nous le retrouvons le lendemain pour lui proposer de dîner, il ne décroche pas le regard de son ordinateur et ne prononce que quelques mots.

Je crains qu’il ne soit resté contrariété de notre dernier échange. Son ordinateur affiche la progression d’un téléchargement de fichiers.

Lorsqu’il les réceptionne, il regroupe plusieurs documents sous ses yeux, en lit certains pour revenir ensuite sur ceux qu’il avait survolé.

- C’est quoi tout ça ? Demande-je.

Une grande inspiration plus tard, il croise les doigts et se tourne vers nous.

- J’ai pu faire reconstituer le composé chimique dont j’avais découvert la formule dans les notes de ton père, raconte James.

Je note immédiatement qu’il a fait faire, ce qui veut dire qu’il a utilisé des services extérieurs. Il n’est de toute façon pas possible de jouer le chimiste dans son appartement. C’est un hacker, pas un scientifique.

- Écoute, Mick, énonce-t-il calmement. Je déteste le dire, mais je ne parviendrais pas à résoudre tout ça seul. Et puis, j’avais déjà transmis des éléments avant ta remontrance.

Je note une pointe d’ironie, preuve qu’il ne m’en veut pas particulièrement. Mes épaules se détendent en signe d’acceptation.

- J’ai fait appel à un laboratoire privé qui connait l’existence du surnaturel, précise-t-il pour répondre à ma question muette. Les mêmes spécialistes qui m’avaient appris que jamais plus je ne remarcherais.

- Tu as pris toutes les précautions ? Demande-je, incapable de résister à analyser les scénarii dans lesquelles l’histoire tournerait mal.

- Ils ne sont pas idiots mais je n’ai pas donné suffisamment d’information pour qu’ils puissent déterminer ce sur quoi travaillait ton père, précise James. C’est ce qu’on appelle le principe de cloisonnement.

Je sais de quoi il s’agit. Distiller les informations pour qu’elles n’aient aucun sens séparément. La faille de ce dispositif est la communication. Si les personnes sollicitées entrent en contact, elles reconstituent le puzzle et en découvre le sens.

- Il ne fait plus aucun doute que les hommes de ce laboratoire sur le campus et ton père travaillaient sur le même sujet, explique-t-il.

Mais avaient-ils les mêmes desseins ? Pense-je de peur de le dire à voix haute.

Je sens qu’il laisse un certain suspens mais mon humeur n’y est pas compatible.

- Et ? Enchaine-je.

- Et c'est incroyable, s'exclame-t-il. Si ses recherches sont concluantes, elles pourraient éviter le rejet de la morsure et tant d'autres choses.

Il ne faut que quelques instants pour que nous songions à une personne pour qui la morsure d'un alpha avait été mortelle.

La nuit où Chad a été attaqué et transformé par Hugues a été, au contraire, fatale pour sa sœur Emy.

Si mon père n’avait pas été tué, peut-être qu’un remède aurait pu l’aider à cette époque. Mais le passé est immuable. Qui sait ce qu’un tel produit ou ses dérivés pourraient causer aujourd’hui ?

* * *

Après le repas et les chamailleries du débarrassage et de la vaisselle, le téléphone de Chad vibre sur la table basse.

L'heure tardive est suspicieuse. Il fronce les sourcils avant de décrocher.

Je ne sais pas ce qu'on lui dit mais sa réponse m'inquiète.

- Tu l'aurais senti, n'est-ce pas ? Demande mon fiancé.

- Ruby ? Demande-je doucement.

Il hoche la tête en me faisant signe d'allumer la télévision. Sur les chaines d'informations, le crash d'un avion est signalé en Asie.

Les précisions arrivent au compte-goutte mais je sais ce qui nous inquiète tant. Matrim est en route pour le Tibet. Et c'est en tant qu'alpha que Ruby est susceptible de ressentir si quelque chose lui est arrivé.

Je sors également mon téléphone pour contacter James. Il parvient à pirater des sites très sécurisés alors obtenir le plan de vol et le nom des passagers est un jeu d'enfants.

La mâchoire serrée, je confirme à Chad que notre ami et ses compagnons de voyage étaient bien à bord.

Ruby a tout entendu. Elle persiste à dire que la détresse qu'elle a ressentie n'était pas porteuse de cette sensation douloureuse qui accompagne la perte d'un béta.

Je déteste lorsque les journalistes précisent le nombre de victimes américaines lors d'une telle catastrophe. À croire que la vie humaine n'a pas la même valeur selon la nationalité. Ça reste une tragédie pour tout le monde.

Nous restons sans plus de nouvelles. J'ai demandé à James de garder un œil sur les rapports de la police chinoise qui a envoyé des équipes de secours. Il y aura peut-être des survivants.

Nous nous laissons tomber dans le canapé pour nous serrer l'un contre l'autre.

- Loulou ? Demande-je.

Il marmonne en levant le nez de mon cou.

- Tu semblais bizarre lorsque ton téléphone a sonné tout à l'heure, continue-je. Comme si tu ne voulais pas décrocher.

J'avais également remarqué qu'il recevait des appels auxquels il ne répondait pas toujours. Il travaille désormais avec Amaro, celui qui se proclame roi de la mafia en ville, alors j'ai toutes les raisons de m'inquiéter de ce genre de détails. C'est une raison de plus pour moi de mettre le nez dans les affaires de l'italien.

- Tu as un problème dont tu voudrais me parler ? Ajoute-je.

   
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MessageSujet: Re: La colère est force de mouvement (Chad& Mick)   La colère est force de mouvement (Chad& Mick) EmptyDim 25 Fév 2018 - 22:09

Tragedy
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ft.
Mick
— Où en sont toutes les affaires que tu mènes ?

Que lui dire ? Je sais qu’il n’aime pas l’accord que j’ai passé avec le mafieux. Cependant, il sait que c’est pour le sauver lui et qu’à situation inverse, il aurait lui aussi usé de tous les moyens possibles, même ceux qui sont compromettant.

— J’ai réussi à chiper un papier au cadastre et le remplacer par un autre un peu… allégé, sans me faire prendre. Cela me permet d’assurer mes arrières et ceux d’Alessandro. Je me débrouille pour  rester dans la légalité le plus possible.

Le risque zéro n’existe pas. Je prends des précautions, j’en informe Mick pour le rassurer. Il n’apprécie pas l’Italien, mais pour bosser maintenant pour lui, j’ai découvert ce personnage haut en couleur sous une autre facette. Alessandro vit dans un monde fait de violence et d’argent sale. Pourtant, contre toute attente, ce type a une éthique. Déjà, il évite de mêler la population lambda à ses affaires. Seuls ceux qui plongent de leur plein gré dans les bas-fonds de notre société peuvent avoir affaire à ses activités répréhensibles. Je ne parle pas de la proposition qu’il m’a faite et que j’ai déclinée.

Ensuite Mick évoque un repas non pris et une boutique qui vend des donuts à se damner. Je le charrie sur sa gourmandise, il rétorque que je n’ai rien à lui envier sur ce point. C’est une boutique non loin de son ancien appartement. Quelle surprise d’y croiser Garnet. Je sais que cela lui rappelle un mauvais souvenir quand il était coincé avec son bracelet électronique et que cette boulangerie était à quelques mètres de trop de son périmètre autorisé. Garnet s’en était amusé cruellement. Therence Garnet ou le mauvais génie. Je serre mon éteinte sur sa main, en soutien. Je suis un peu estomaqué lorsque Mick se retourne vers moi, pour m’embrasser voluptueusement. Il n’est pas fervent des démonstrations intimes en public. Je devine qu’il prend le relais pour agacer le lycéen. Yeux qui regardent le ciel, moue de dégoût, le mini loubard file au loin.

Je suis bien trop heureux, et du baiser improviste et de l’air agacé de Therence pour m’apercevoir des regards désapprobateurs des gens qui nous entourent.

Les donuts sont à la hauteur des fantasmes de mon fiancé. Il commande aussi un liégeois avec quinze centimètres de chantilly et des Smarties en décoration.

— Tu n’es pas raisonnable Loulou. Va falloir faire du sport pour éliminer tout ça ! Glissé-je avec un regard malicieux.

Pour seule réponse, il essuie avec son pouce le sucre glace que j’ai sur le bout du nez. Ma bonne humeur se terne un peu quand il annonce qu’il faut passer voir le rouletteux avant de rentrer. Entre James et moi, le courant passe difficilement. Cependant je respecte leur amitié. Leur relation a toujours été chaste, cela me facilite les choses, pas comme avec…

J’informe Mick que j’entends James discuter au téléphone. Il frappe à la porte, nous patientons. Il ouvre, poursuivant sa conversation. Je devine que c’est Noah qui est de l’autre côté de la communication. Noah qui a été mon bêta pour les deux jours de ma vie où j’ai reçu le rang d’alpha. Noah me rappelle Boston. Boston me rappelle Hugues et Shadowscat. Je grimace et me colle dans un coin comme à mon habitude quand je viens ici.

— Je t’avais demandé de ne pas mêler Noah à ça, attaque Mick.

Le ton acerbe de mon compagnon m’étonne et secrètement me réjouit. Faut se méfier des rouletteux ! Et des roux… Le ton monte, je me fais oublier, spectateur attentif aux messages des corps de chacun. Jusqu’à ce que James place un coup bas. Je retrousse les babines, mais personne le voit tant ils s’observent en chien de faïence. C’est indirectement la faute de Mick si James est privé de ses jambes… Ce poids pèse sur la conscience de mon fiancé, comme la mort d’Emy pour moi. Indirectement coupables, les remords et la culpabilité sont pourtant toujours présents et bien mordants.

La suite me sidère. Mick veut filer les infos que James découvrira à la fée carabosse ! C’est ainsi que j’ai renommé la reine rouge depuis que je sais que c’est la mère de Mick. Surnom peu flatteur pour une femme que rien ne semble arrêter. Pour une fois, je suis d’accord avec James. Mais tête de pioche, Mick s’obstine à une loyauté envers un être plutôt fourbe. Je découvre une nouvelle facette de mon compagnon, plus sombre, plus calculateur. Mon téléphone vibre dans ma poche, un message. Je donne un coup d’œil furtif. Numéro masqué. C’est un MMS. Une image, un symbole. Pourquoi celui-ci ? Je range mon téléphone, regarde James. Non pas lui, vu qu’il ne semble pas savoir tenir sa langue quand on lui demande un travail discret. J’ai une petite idée de qui pourrait m’aider. Mais… ce n’est jamais gratuit avec celui-là.

— Mais je ne suis pas dupe, continue Mick. Les informations pour lesquelles mon père a été tué, les mêmes que je tente de retrouver, semblent avoir une valeur inestimable. Beaucoup veulent se les accaparer. Ma...la Reine ne fait pas exception

Est-ce que le père de Mick est seulement vraiment mort ? Plus que jamais, je sais qu’il faut se méfier de sa famille.

***

Mick a la super bonne mauvaise idée de polluer un repas chez Marc et Pierre par la présence de James. Le lendemain nous revoilà dans son appartement qui sent le rouletteux pas frais. Il semble snober Mick, le nez collé à son ordinateur. On devrait le lui greffer sur les cuisses !

— J’ai pu faire reconstituer le composé chimique dont j’avais découvert la formule dans les notes de ton père.

Avant même que le cœur de Mick s’agite, je devine qu’on est bon pour une nouvelle scène de ménage. Cela me conforte dans mon choix de ne pas faire appel à James pour savoir qui s’amuse à tenter de me faire peur avec des messages à la con sur mon téléphone. Par sécurité, j’ai changé le code d’accès, Mick connaissait l’ancien.

Pendant que Chapi, et Chapo font leur sketch de :

— Je maîtrise, t’inquiète pas.
— Tu es certain d’avoir vérifié cent cinquante-six fois ?
— Oui ! Cent cinquante-sept fois même !
— Faut revérifier une cent cinquante-huitième fois.
— Tic.
— Toc.
— Pif !
— Paf !

Et si je demandais à Chris ? Mon cousin est plus porté gros calibres, balles et poudre que téléphone portable, hacker… Je lève le nez, ils y sont encore. Enfin James se croit dans NCIS au moment de l’arrêt sur image où, Abigail va dévoiler l’élément clé qui va résoudre l’enquête. Sauf que Pauley Perrette est bien plus badasse que toi le rouletteux.

— Et c'est incroyable, s'exclame-t-il. Si ses recherches sont concluantes, elles pourraient éviter le rejet de la morsure et tant d'autres choses.

Mon cœur tombe. Je serre les dents, mais ne dis rien. Emy… Je sens le regard de Mick sur moi. Je ne lève pas les yeux vers lui, pas certain de pouvoir contenir mes larmes, si je regarde sa compassion.

***

Finalement nous ne sommes pas allés manger dans le restaurant des Français. Je n’étais pas d’humeur à faire bombance. D’ailleurs, est-ce que Pierre Argent pourrait démerder mon problème de téléphone ? Un torchon mouillé m’arrive en pleine face. En représailles, Mick se prend une giclée d’une bombe anti cochenille que j’ai achetée pour le ficus benjamina qui lutte entre la vie et la mort près de la baie vitrée. Je me demande si je n’aurais pas mieux fait d’acheter une plante en plastique et de jeter la souffreteuse. Ou prendre un cactus. Oui c’est bien les cactus. Alors que je vais pour demander à Mick, s’il veut bien qu’on adopte un cactus, mon téléphone sonne avec insistance. Je commence à appréhender les appels en ce moment. Je grimace. C’est Ruby qui tente de me joindre.

« — Chad. Matrim a eu un accident. Mais je suis certaine qu’il est encore en vie. »
— Tu l'aurais senti, n'est-ce pas ?
« — Oui et ce n’est pas le cas. Regarde CNN. »
— Ruby ? Demande Mick.

J’acquiesce et lui montre la télévision. Un crash d’avion sur les contreforts du Tibet. Je tente de rassurer Ruby, pendant que Mick appelle James. Le rouletteux est fort, car il ne met pas longtemps pour confirmer la présence de Matrim sur le vol ainsi que Matthias et les deux amis qui les accompagnaient. Je confirme la triste nouvelle à Ruby, mais elle a entendu Mick. Elle m’assure qu’elle ne ressent pas la douleur de la perte d’un bêta, mais un sentiment de détresse. Nous sommes trop loin pour les aider. Après que Ruby ait raccroché, je tente de me plonger dans le lien de meute. Mais Matrim est trop loin pour moi. Je pense à Matthias. Il ne mérite pas de mourir ainsi, c’est un gars bien. Dépité nous nous écroulons sur le canapé. Je songe à Matrim, toujours si prompt à faire l’andouille, mais si fragile aussi. Il n’avait pas besoin d’une telle épreuve.

— Loulou ?
— Hum ?
— Tu semblais bizarre lorsque ton téléphone a sonné tout à l'heure.

Plus perspicace tu meures. Mick n’est pas un loup, il n’entend pas les battements de mon cœur, ou l’odeur de ma sueur qui devient acide. Mais Mick, c’est Mick. Un extra-terrestre dirait l’autre pénible.

— Tu as un problème dont tu voudrais me parler ?
— Non. Je n’aime simplement pas les coups de fil après une certaines heure. C’est rarement des bonnes nouvelles.

Demi-vérité, omission… Tant que je ne sais pas de quoi il retourne, inutile de l’inquiéter. Puis ce n’est pas comme si j’avais besoin de lui dire de faire attention. Il est déjà sur le qui-vive. Je me blottis contre lui. Mick est tendu, il est inquiet pour un tas de raisons. La disparition de notre ami le photographe nous plombe également. Cette nuit nous allons dormir, collés l’un à l’autre, nous agrippant pour ne pas sombrer dans des cauchemars.

***

Je demande un café à Sophie et lui demande si son patron est disponible. La barmaid du Pink Print commence à me connaître. Je passe souvent depuis que je suis l’architecte officiel d’Alessandro Amaro.


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MessageSujet: Re: La colère est force de mouvement (Chad& Mick)   La colère est force de mouvement (Chad& Mick) EmptyJeu 12 Avr 2018 - 22:43

Le Cavalier de la Reine
Mick
ft.
Chad
À la sortie de Beacon Hills, il y a plusieurs jours…

- La carte dans votre dos est très ancienne, déclare le jeune homme. J’adore ce genre de document très vintage. Je peux vous l’acheter ?

L’homme derrière son ordinateur démodé hausse les sourcils. Il lève le menton pour regarder par-dessus l’épaule de son interlocuteur et revoir la voiture luxueuse garée devant son môtel.

Dans sa tête, il est clair que la carte qui ressemble à un parchemin tant elle a absorbé la pollution du temps n’ira pas avec la décoration contemporaine qu’il imagine orner l’appartement du blondinet.

Il ne s’inquiète pas d’un possible stratagème sur cette proposition particulière. S’il ouvre l’œil comme on le lui a demandé, il croit sincèrement être à l’abri de tout soupçon.

- 80 $, propose l’inconnu. D’accord ?

Le gérant soupire pour signifier que l’offre ne lui semble pas assez alléchante.

- Disons, 90 $, enchérit celui qu’il considère comme un gosse de riche.

L’homme accepte, non sans savourer sa pêche miraculeuse. Deux poissons pour le prix d’un. S’il est exalté, personne ne peut se douter des véritables raisons.

- Vous pouvez me la plier en quatre ? Demande l’acheteur.

- Un papier cadeau ? Ironise le gérant.

- Non ! Du tout c’est pour moi, répond-il sincèrement le blondinet. Je prends aussi ce dépliant.

Lui-même finissait par connaitre par cœur et ne plus lire les prospectus qui jonchaient son présentoir.

L’homme regarde les deux individus sortir du môtel, plaçant soigneusement leur achat dans la voiture et échangeant des gestes amoureux qui le font souffler d’antipathie.

Il attend quelques minutes qu’ils soient suffisamment éloignés et saisit son téléphone. Il compte les tonalités et repère un changement avant que quelqu’un décroche.

-  Il est passé ici, dit-il le premier.

Son interlocuteur le questionne brièvement.

- Le fils, précise-t-il alors.

* * *

Certaines coutumes pensent que nous menons une deuxième vie au travers de nos rêves. Il y a peut-être un fond de vérité.

Je fais partie de ceux qui ont majoritairement un sommeil agité. Si je ne souffre pas de terreurs nocturnes, mes pensées sont souvent en effervescence. L'esprit étant le siège de la mémoire, il est prouvé que dormir permet d'améliorer la capacité à retenir l'information.

Je n’en ai pas toujours conscience, pourtant, mes rêves permettent de recoller des bribes de mes souvenirs effacés. En arrivant à Beacon Hills, le blackout de ma mémoire s’étendait sur plusieurs années. Au fil du temps, les zones d’ombre disparaissent. J’avais même compris récemment que des faits de mon enfance avaient eu aussi été occultés. Mes parents sont la seule clé du coffre qu’est mon cerveau. Ils ne sont plus là mais je marche sur leurs pas. C’est un processus naturel qui demande du temps. Trop parfois au regard de ce que nous avons à affronter. Parfois, je me dis que si j’avais retrouvé l’intégralité de mes souvenirs, tout serait déjà fini. À moins, au contraire, que ça n’empire les choses.

Je ne suis pas une personne avec qui vivre est facile. Chad me dit souvent qu’un être humain peut être parfois beaucoup plus coloré et intéressant qu’un loup. Quand bien même le quotidien d’un être surnaturel peut être délicate.

C’est notre vie ainsi. Nos histoires et nos passés entremêlés. Comment pourrait-il en être autrement ?

Je tâte l'oreiller à mes côtés et découvre que Chad a quitté notre lit. Les rayons du soleil matinal m'indiquent l'heure approximative. Mon téléphone, posé sur le chevet au grand désespoir des chercheurs qui affirment le côté néfaste des ondes sur nos cerveaux, me donne plus de précisions.

J'enfile uniquement un pantalon léger et sors de la chambre.

Mon fiancé est sur le canapé, endormi et lové dans une position inconfortable pour ne pas tomber de son lit de fortune.

Mon nez cherche le creux de son cou pour le réveiller en douceur. Je dégage les mèches rebelles, de plus en plus longues, qui lui couvrent le front.

- Je n'arrivais pas à dormir, dit-il d'une voix faible.

- Tu aurais pu me réveiller, réponds-je en sachant qu’il a voulu me laisser dormir.

Nos étreintes ne parviennent malheureusement pas toujours à nous apaiser.

J’investis la cuisine le temps qu’il se lève, certainement en râlant tout bas de sa mauvaise nuit. Je sais que l’odeur du pain chaud va l’attirer dans quelques secondes.

Le chocolat lui fait toujours envie. Mais je connais mon fiancé et ce dont il a besoin ce matin.

Il s’installe sur le tabouret haut devant le petit-déjeuner préparé avec soin.

- Ça devrait pas être légal un si bon café, mon loulou, s’extasie-t-il après sa première gorgée.

Sa mauvaise nuit le rend plus sensible à ce bienfait matinal. Je glisse mes mains autour de sa taille et chatouille sa nuque avec ma barbe naissante.

- Mon loup grognon va mieux ? Demande-je

Il marmonne sa réponse et me fait sourire. Nous allons faire que nous croiser aujourd’hui, alors ce moment ensemble est précieux.

Je finis par quitter l’appartement avec la satisfaction d’avoir offert à mon fiancé un regain d’énergie. Je descends les étages en petites foulées songeant que ma dernière course dans les bois remonte à loin.

J’y étais, en dernier lieu, avec Derek lorsqu’il peinait à vivre comme un simple humain. Depuis ce jour, je garde en mémoire les pressentiments inquiétants dont il m’avait fait part. S’il partage un lien spécial avec Chad, lui et moi sommes les seuls à partager ces confidences secrètes.

La Camaro n’est garée qu’à quelques pas. James m’a demandé de l’emmener au centre commercial.

Le moteur ne démarre pas lorsque je tourne la clé dans le contact. Mon cœur loupe un battement. Je tiens à cette voiture mais ce n’est pas la raison de mon inquiétude. Une telle anomalie peut présager quelque chose de pire. Par chance, je n’ai pas explosé bêtement assis sur un siège en cuir dans une voiture haute gamme.

En observant sous le capot, je découvre rapidement la cause de la panne : la batterie est débranchée.

Qui aurait pu faire ça ?

Immédiatement je pense à une personne. Therence ? Il est retord mais il n'aurait pas été capable d'ouvrir le capot sans l’endommager. Ne serait-ce que par plaisir de le faire.

Le méfait est soigneusement accompli car je n’avais rien repéré à première vue.

Le message et la violence de la réponse sont signés Amaro. Le mania de la pègre locale affirme fermement qu'on ne plaisante pas avec ses affaires. C’est très clair.

Le chauffeur n'y est pour rien. Mais l'italien s'en moque. Là où je souhaitais le moucher avec subtilité, il dresse un plan pour me faire me sentir coupable. Je fulmine d'autant plus que Chad le côtoie. Ce qui me rassure c’est que s’il est aussi réactif qu’un volcan, sa vie sexuelle doit être brève.

Je ne suis pas étranger au monde implacable dans lequel vit Amaro, mon passé est composé de mauvaises actions. Mais j'en connaissais le but et le résultat.

Quel intérêt à de telles représailles ? J'en déduis que j'ai le potentiel pour lui nuire et il s'en inquiète. Si c'est le cas, il serait idiot de croire qu'il ne possède pas une intelligence et une volonté redoutable.

Jusqu'où aller ? De quel côté faire pencher la balance, la sagesse ou la rancœur ?

* * *

Je n’ai finalement pas le temps de me lamenter sur les agissements d’Amaro. Pas pour le moment du moins. Je crois qu’on s’est donné le mot pour me laisser des messages anonymes. Cette fois-ci, il s’agit d’une invitation et non de menaces. Quoique le terme convocation se prête davantage à la demande formulée par la reine rouge. Je sais que c’est elle qui souhaite que je la rejoigne.

Le point de rendez-vous est situé à Beacon Hills. Que fait-elle si proche ? Je note qu’il s’agit peut-être d’une urgence et prends encore plus de précautions.

Je m’y rends à pieds pour approcher prudemment, repérant la zone en scrutant le périmètre.

La colère est force de mouvement (Chad& Mick) 15235654731959665613

Elle est seule, assise sur un banc, les yeux rivés sur une portion du lac qui s’étend jusqu’ici.

Le vent qui dessine des ridules sur l’eau balaie aussi ses cheveux. Elle ne bouge pas quand je m’assois à ses côtés.

- Ce lac est le témoin impassible de bien des choses, dit-elle d’une voix sibylline. Qui sait ce que cachent ses profondeurs.

- Que voulez-vous dire ? Demande-je, surpris.

- Prends garde aux ennemis que tu te créés ici, dit-elle froidement. Si je peux laisser le Baron à l’écart, je n’ai pas d’emprise sur Beacon Hills.

Je sais que cette partie est composée de plusieurs joueurs. Et que rien de tout ça n’est à prendre à la légère. Fait-elle allusion à Amaro qui semble entrer en éruption ?

Sa remarque soulève une question que je ne lui poserai pas : s’inquiète-telle pour moi ou se soucie-t-elle seulement de ne pas perdre un précieux atout s’il m’arrivait quelque chose.

Je restais pour ma part placide face à une inconnue.

Nous ne partagions que notre sang. A-t-elle changé jusqu'à son nom, celui de mon père qui est également le mien ?

Chad avait pu revoir celle qui l'avait mis au monde. Leur relation était toute autre. Fiona était une femme forte, nous l'avions perçu aussitôt. Et malgré cette fin tragique, mon fiancé avait pu recevoir quelque chose d'elle, renouer un lien de cœur et d'esprit qui était né il y a 24 ans. Elle lui avait transmis une histoire, une vérité et un amour qui ne s’était jamais estompé.

Le silence pèse comme le monde sur les épaules d'Atlas.

J'aimerais partager un moment agréable, échanger des banalités. Mais surtout, parler de ces années manquées, de la torture que j'ai vécue après que mes deux parents m'aient été arrachés. Et de tout ce qui a suivi après le drame.

- Est-ce qu'on pourrait... ? Commence-je.

- Pas maintenant, Mickael, tranche-t-elle face à mes pensées torturées.

Y aura-t-il un moment propice, une faille, un instant sans faux semblants ?

Ce qu’elle souhaite est un rapport, comme le ferait un subordonné obéissant. Je sais me battre pour ma liberté, pourtant, face à elle, je suis incapable de rejeter une quelconque requête.

Je lui explique alors nos récentes découvertes, le fruit des recherches de mon père, qu'elle avait connu bien avant moi et bien plus que moi.

- Nous n’avons pas encore la formule, uniquement quelques composants, dis-je.

J'évoque le brevet déposé sur une substance spécifique, réutilisée aujourd'hui à des fins moins éthiques.

J’apprends que les recherches dans les sous-sols de l'université ne lui sont pas inconnues. Tous comme le nombre de disparitions et de morts qu’elles ont engendrés.

Elle ne dit presque rien, se contentant d’écouter les informations précieuses que je lui rapporte.

Soudain, trois voitures noires arrivent dans notre direction. Leur taille et leur sigle témoignent de moyens financiers importants. Elles sont sans doute blindées pour protéger leurs passagers, qui peuvent pertinemment être armés.

Je réfléchis rapidement, cherchant un trajet pour fuir.

- Ne t’inquiète pas, ces hommes sont avec moi, dit-elle sans ciller.

La seconde suivante, je me serais levé en cherchant à la mettre en sécurité sans savoir si elle aurait coopéré.

Les véhicules se garent à distance.

- Je souhaiterais te présenter quelqu'un, ajoute-t-elle.

Un homme est alors sorti d’une des voitures. Seul.

Je le détaille avec minutie. Il est grand sans pour autant avec la carrure d'un ursidé. Il n’en a pas non plus la gestuelle gauche. Sa manière de bouger démontre une certaine assurance et l’appartenance à un milieu digne des parents de Chad.

Tout de noir vêtu, je pense à une tenue en kevlar mais, de plus près, il s’agit d’un costume. Seules quelques finitions plus claires tranchent avec cette allure sombre. Il dégage un magnétisme impressionnant.

Arrivé à ma hauteur, c’est son regard qui m’attire le plus : deux iris aux couleurs différentes, l’une marron, l’autre bleue.

Malgré cette similitude rare entre nous, ma méfiance est extrême.

- Voici le sénateur Franz Monroe, déclare la Reine.

- Bonjour, Marta, salue-t-il. Monsieur Wayne.

Je réponds à sa poignée de main en gravant deux informations dans ma mémoire. Le prénom de celle qui se fait appeler la reine rouge et leur degré d’intimité. Néanmoins, si les premières impressions sont cruciales, je sais que ces personnes sont des maîtres dans l’art du mensonge et des illusions.

J’affiche mon masque stoïque habituel. Cette rencontre est à leur initiative, je les laisse en expliciter les raisons.

Une sensation étrange me parcoure la nuque. Un bourdonnement gronde dans un coin de mon esprit. Mon instinct est en alerte, mon corps se tend.

- Je comprends votre méfiance, dit l'homme. Ce serait mépriser votre intelligence de croire le contraire. Néanmoins, nous avons déjà collaboré ensemble, Monsieur Wayne.

Il sait susciter mon attention mais je tente de ne pas exposer ce que je pense et ressens. Si je dis ne pas m'en souvenir, il risque de trouver ça étrange. Si je mens en prétendant le reconnaître, je finirais inévitablement par me contredire.

Le sénateur reprend son discours, ne voyant aucune réaction de ma part.

- Je sais que vous n'en gardez certainement aucun souvenir, révèle-t-il.

Ainsi, il sait pour le blocage de ma mémoire. À quel point ? Est-il impliqué ?

- Permettez-moi de mettre en lumière certaines zones d'ombre, ajoute-t-il.

Celle qu'il a appelée Marta écoute avec attention. Pourtant, je suis intimement persuadé qu'elle sait déjà tout de ce que cet homme va dire.

- Il y a de cela plusieurs années, j'ai été contacté par une organisation non gouvernementale pour diriger un groupe restreint d'experts en neuroscience, raconte l'ancien spécialiste.

La reine rouge acquiesce. Était-elle déjà aux commandes ?

- Le projet concernait la mémoire, précise-t-il, et sa falsification. Je vous épargne les raisons et les objectifs poursuivis par mes employeurs. Les applications envisagées étaient multiples et nos résultats très probants.

Cet homme est à l'origine du processus utilisé pour occulter de nombreux souvenirs de mon passé. C'est une certitude.

- Tu as raison de penser que notre projet a conduit à l'opération que tu as subie, dit-il comme une réponse à mes pensées de l'instant.

Cet homme analyse la moindre de mes réactions, incontrôlables et inconscientes.

- Lorsque je t'ai rencontré la première fois, continue-t-il, j'ai tout de suite su que quelque chose d'important était en train de se jouer. Tu m'as raconté ton histoire. Et son l'égide de la reine, nous avons mis au point le blocage de ta mémoire.

Elle ne m'avait jamais révélé que nous nous connaissions bien avant mon arrivée à Beacon Hills. Je suis sa piste depuis longtemps sans avoir su que nous nous étions déjà rencontrés. La sensation qu'on se joue de moi est désagréable.

Je me laisse emporter par son récit qui se ponctue peu à peu de bribes de souvenirs.

- Vous étiez là, souffle-je.

Je me revois dans cette salle blanche. Elle, me tenant la main. Et lui, une voix à l’accent allemand prononcé qui, pourtant, parlait un américain parfait.

- C’est exact, reprend Monroe. Mais tout ne s'est pas passé comme prévu.

Il me raconte alors comment, lorsque nous allions lancer le processus, des hommes sont entrés dans le complexe pour nous en empêcher.

Et comment, plus tard, j'avais fait irruption dans le laboratoire et pris les commandes de la machine qu'il avait mise au point. J’étais seul, alarmé. Quelque chose s’était produit et avait précipité mes actions.

- Ce que tu as fait, Mickael, reprend-il, était très risqué. Ce jour-là, tu étais seul.

Je recolle les morceaux d'un puzzle complexe. J'avais donc enregistré la vidéo que je m'étais adressée et avait entrepris le processus moi-même.

Une nouvelle inquiétude me saisit malgré la confiance que je pourrais avoir en ce moi du passé. C'est une version de moi antérieure à cette opération sur mes souvenirs qui a orchestré une partie de ce qui m'arrive aujourd'hui.

- Je ne suis pas en mesure de te dire quels souvenirs tu as choisis de brouiller, explique l’ancien scientifique. Comme tu as pu le découvrir depuis, c’est diffus. Ta mémoire comporte un blackout de deux années pour lesquelles tu ne conserves aucun souvenir. Ton enfance semble, quant à elle, être parsemée de zones d’ombres précises.

- Qui était derrière cette intrusion ? Demande-je.

- Leur commanditaire a su rester anonyme, répond la reine qui est restée silencieuse jusque là.

J’essaie de ne pas montrer mon trouble.

Quelqu’un avait voulu m'empêcher d’altérer ma mémoire. Était-ce pour nuire à mon projet ou pour me protéger ? Avais-je agi dans l’urgence ? Était-ce réfléchi ?

Plus que tout, avais-je fait un bon choix ?

- Il est temps que nous nous quittions, déclare mon vis-à-vis.

- Je vais être indisponible quelques temps, explique la reine. Franz sera ton interlocuteur. La procédure de communication reste identique.

- Je demanderais la même rigueur, complète l’homme en face de nous. Et je tâcherais de tenir mon rôle autant qu’il sera possible.

J’acquiesce d’un vague signe de tête et le regarde s’éloigner.

- Je ne sais pas quand nous nous reverrons, Mickael, déclare-t-elle en se levant.

- À votre convenance, ironise-je avec un pincement au cœur.

Nous entretenons une relation par intérêt. C’est douloureux et surréaliste.

- Sois prudent, souffle la reine avant de s'éloigner.

C'est la première parole non dénuée de sentiments qu'elle m'adresse.

* * *

Mon téléphone indique un message de Chad me précisant qu’il ne sera pas présent ce soir. Je change donc de plan et passe la soirée chez James. Je n’avais prévu de lui apporter mon aide que le lendemain pour installer ce qu’il a acheté au centre commercial.

En chemin, je me demande avec qui mon fiancé est en train de dîner. Son message est finalement peu précis mais j’en déduis qu’il est allé dans le restaurant français que nous affectionnons.

Je réalise d’une manière désagréable combien je me suis trompé lorsqu’il rentre, peu après moi.

Quand il passe la porte, son sourire est sincère. Tout comme notre baiser. Mais nos retrouvailles sont rapidement gâchées par un détail qui ne passe pas inaperçu.

- Tu n’es pas allé chez Pierre et Marc, dis-je sans qu’il s’agisse d’une question.

Il hausse les épaules certainement pour me répondre que ce n’était pas ce qu’il m’avait dit non plus. J’ai effectivement extrapolé son message.

Je reprends la parole avant qu’il ne le fasse.

- Tu as passé la soirée avec Amaro ? Demande-je.

S’il peut se servir de son ouïe pour écouter mon cœur lorsque j’aurais à lui mentir, aujourd’hui, c’est mon odorat qui amène une agaçante vérité.

- Tu sens la cigarette, râle-je.

Sa grimace est un mélange penaud de surprise et de gêne.

Ma mâchoire et mes muscles se crispent. Je n’aime pas la lueur que je lis dans ses yeux.

Nous expliquons, échange de questions et de reproches. L’exercice est rendu difficile par les émotions qui nous serrent depuis plusieurs jours. J’ai un nœud d’angoisse et de jalousie qui fausse mon jugement. Chad est aussi en proie à des sentiments qui l’empoissonnent.

L’un et l’autre ne sommes pas véritablement la cause de ce qui nous ronge intérieurement. Mais un homme à l’accent italien a su mettre le feu aux poudres.

Je finis par sortir prendre l’air, en fermant la porte peut être trop violemment.

Le ciel dégagé de nuages offre une nuit étoilée mais fraiche. Je me mets à courir pour évacuer les tensions. Pour fuir un peu aussi et me vider l’esprit.

Je ne vais pas chez James car je n’ai pas envie de le mêler à une dispute de couple.

Quand je remarque que je n’ai pas desserré les poings depuis que j’ai quitté l’appartement, mes pas m’ont mené du côté des hangars abandonnés.

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La colère est force de mouvement (Chad& Mick)
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