Crêpes aux pignons ou Crêpage de chignons ? (alex, aless, charlie (?))
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Sujet: Crêpes aux pignons ou Crêpage de chignons ? (alex, aless, charlie (?)) Mer 22 Mar 2017 - 16:26
Crêpes au pignons ou crêpage de chignon ?
Les crêpes sont délicieuses… C’est du moins l’avis de Charlie qui nous en a boulotté au moins la moitié avant même qu’on arrive chez alex… Je sens bien qu’Alessandro est nerveux. Mais il a aussi ce petit sourire en coin qui le rend si sexy. En fait, je le soupçonne de laisser libre court à sa nostalgie et au plaisir de retrouver Alex et Charlie. Sa vieille bande. D’habitude, c’est MA spécialité, la nostalgie. Il faut croire qu’on se change, lui et moi. On s’influence.
Car je me sens un peu « bad boy » depuis quelques temps. Je n’en suis pas venu aux mains, à l’école, mais j’ai menacé. Je n’en ai rien dit à Alessandro, mais il suffirait qu’il me dise « raconte-moi tes problèmes à l’école » pour que je lui déballe tout.
C’est en partie pour ça qu’on est réunis, aujourd’hui. La malédiction du gui. Alex est mon espoir. Je pense qu’il peut trouver une solution. Il est à la fois savant et inventif. Et on a besoin des deux… Je ne suis pas sur qu’on trouve une solution miracle dans ses bouquins, mais je suis persuadé de son intelligence supérieure et qu’a nous quatre nous trouvions une solution. Ou a nous trois. Je soupçonne Charlie de servir de gouffre à crêpe et d’argument de vente … Alex en pince pour lui, ça me parait évident. Mais je ne me mêlerai pas de ça. Sauf si ça peut nous aider. Je deviens calculateur, je pense que c’est l’influence d’Alessandro. Mais je crois que ça lui plait. Janice aurait appelé ça de la stratégie. Nulle honte à avoir. Elle en serait même fière.
Puisque personne ne se décide, c’est moi qui finit par sonner à la porte. Charlie est presque gêné, et Alessandro surement en train de penser au jugement que pourrait avoir Alex. Je me doute que, bien qu’aucune des deux têtes de mules que sont Alex et mon italien ne l’avouent un jour, les deux ont envie que l’autre le considère d’un œil plus appréciateur.
Hmmm.. a la réflexion, pas trop non plus. Alex est plutôt beau gosse, et bien que notre récente aventure avec un certain pompier m’aie émoustillé, je n’ai pas envie de partager Alessandro avec quiconque d’autre… Possessif…. Un autre trait de caractère qui déteint, visiblement.
La porte s’ouvre sur des sourcils en chapiteaux, visiblement en train de chorégraphier un mouvement complexe destiné à Alessandro. Immédiatement ma main se retrouve dans celle de mon amant. Je ne sais pas si c’est lui qui me l’a prise d’autorité, ou si c’est moi qui me suis approché de lui de la sorte…
Toujours est-il que nous formons un front unis.. Pourtant, rien d’agressif dans le comportement du jeune druide.. Simplement de la gêne, de la curiosité.
Nous finissons par franchir le seuil que j’ai déjà franchi le jour ou nous avions combattu ma sœur transformée horriblement. Notre combat avait été sanglant et rude, mais notre amitié était née alors. « merci de bien nous recevoir, Alex… Je pense que tu es la seule personne qui puisse m’enlever cette malédiction… Et oui, je sais, je suis idiot de me l’être infligé tout seul, mais on a jamais dit que l’amour rendait intelligent »…
Je rougis à cette déclaration. J’ai déjà dit à Alessandro que je l’aimais. Mais je n’ai jamais dit ça devant une tierce personne.
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Sujet: Re: Crêpes aux pignons ou Crêpage de chignons ? (alex, aless, charlie (?)) Mar 28 Mar 2017 - 22:32
Crêpes aux pignons ou Crêpage de chignons ?
Je suis bien plus à l’aise avec mes activités de gangster que ces affaires de cœur. La bataille dans la sylve des femmine qui avaient enlevé mon danseur avait fait évoluer ma relation avec Jansinio. Une évolution à laquelle je ne suis pas préparé. C’est une chose de dire être attaché à quelqu’un, mais une autre que de le démontrer en risquant de façon inconsidérée sa vie. Pour le Drus j’avais foncé bille en tête, partant au hasard de la route, inconscient et irréfléchi dans mes actes. La logique aurait dû me faire encadrer par la squadra. Jansinio est ma force et ma faiblesse. Il a le pouvoir de me faire agir contre ma nature. Et là encore, je vais prendre sur moi et espérer que Cormier soit à la hauteur des espoirs de celui qui partage plus que ma couche.
Nous avons longuement parlé sur la manière d’approcher le druide. C’est qu’il a des gênes de diva canadienne, sans les qualités vocales. Il a été convenu que c’est mon danseur qui prenait contact avec l’irascible manitobain. Mes relations avec lui ont toujours été entachées de phrases assassines. Toutefois, ce que Cormier n’a jamais remarqué, c’est que contrairement à tous ceux qui m’irritaient un peu trop, je ne lui ai jamais collé mon poing en pleine face. La présence de Crowley m’a toujours empêché d’aller lui coller les points sur les i à coup de mandales bien senties. Dix ans plus tard, je me réjouis de m’être abstenu…
(…)
Phœnix dix ans plus tôt.
Dos contre la façade de brique, la semelle en appui sur le mur j’observe la scène avec un sourire malveillant. La bande entoure le nerd qui est dans la classe de Crowley. Sérieusement comment il est possible d’avoir un look pareil ? C’est comme si un lapin se dessinait une cible sur le dos avec la mention « frappez-moi ». Je ne sais même pas où il peut trouver di vestiti pareils ! A croire qu’il fait ses achats à l’armée du salut. Quoi qu’il en soit, la raison pour laquelle il se fait remuer par la bande est qu’il a collé notre ours dans la merda. Ce fayot est allé moufter que Charlie avait rendu un devoir copié sur un élève de ma classe particulièrement doué et qui revend aux plus jeunes ses anciens devoirs. J’ai un arrangement avec lui, il fournit Charlie gratos avec ses devoirs et moi je lui déniche ce qu’il veut de totalement illégal.
Jusque-là ça ne marchait pas trop mal. Les soucis de concentrations ursidiennes faisaient que mio amico ajoutait quelques erreurs en recopiant, donnant de la plausibilité à ses devoirs. Restait les devoirs faits en classe où là Charlie devait se débrouiller à se coller à côté de quelqu’un pas trop mauvais et de coopératif. Je m’occupais des récalcitrants et rares étaient ceux qui refusaient d’aider l’ours.
Les petites tapes sur la tête pleuvent. Le nerd a ses lunettes de travers. Il nous invective avec des mots qui nécessitent de se balader avec un dictionnaire pour le comprendre.
Un des gars le pousse vers moi. L’autre premier de classe trébuche en reculant, je le rattrape par son ceinturon que je soulève brutalement, lui coinçant les joyeuses dans l’entrejambe de son pataloni. Il beugle, son cri grimpant dans les aiguës sous les quolibets du gang.
- Je crois que pour préserver la société, ce serait un geste humanitaire de te castrer. Bien qu’avec ta tête de anatra, pas une femelle ne peut avoir envie de t’approcher à moins de dix mètres.
L’autre tremble comme une feuille. Si je ne le tenais pas, il s’écroulerait sur le sol. Je reste dans son dos à lui murmurer ce que je pourrai lui faire subir s’il n’arrangeait pas la situation de l’ours. Mais la résistance physique d’un tel être dépasse l’entendement. A croire qu’ils sont bâtis pour subir. Je le repousse violemment, il se vautre lamentablement dans une flaque d’eau. La bande se gausse et s’esclaffe de son infortune.
- Tony, passe-moi son sac !
Le pote en question m’envoie un sac couleur vert armée. Une lueur de panique passe dans le regard du nerd. Ces mecs sont incroyables. Il est possible de les castagner sans qu’ils mouftent, mais toucher à leurs précieuses affaires les rend subitement dociles. Je vide le contenu, envoyant choir un à un le contenu sur le sol crasseux de la ruelle où nous sommes. Le contenu de sa trousse y passe, puis ses cours, éparpillant ses feuillets comme des confettis.
- Alors ? Tu vas aller voir ce prof et lui dire que tu as menti ! - Je n’ai pas menti ! Charlie triche ! - Ok, je continue.
Je sors une console de jeu. J’aime la musique que se met à faire son petit cœur. - Je parie que c’est ça qui te fait jouir !
J’ai lâché le sac et manipule le gadget technologique sans ménagement. Le nerd me couine d’arrêter. Mon regard se fait acéré et sans pitié alors que mes mains déplient la console à la limite de la rupture.
- Tu vas innocenter Charlie ? - … oui… - Va bene ! Je garde ta chérie en otage le temps que tu t’exécutes. Dégage !
Nous le regardons ramasser ses affaires tant bien que mal. Il bouscule un des gars en s’enfuyant. Dans la rue perpendiculaire, sur le trottoir opposé un type nous observe. Lui aussi est dans la classe de Charlie. Il fait assez sombre, mais ma vue perçante me permet de bien discerner son visage et ses sourcils qui dialoguent avec le vide. « Quelque chose à redire Cormier ? » disent mes yeux qui se sont plantés dans les siens. Malgré la distance, je ne doute pas que mon regard ne lui échappe pas. Sans attendre sa réaction, je lui tourne le dos et entraîne la bande dans la ruelle vers le bar qui nous sert souvent de base de ralliement. Les gars commentent notre petit amusement.
(…)
Pour mettre tous les atouts de notre côté, Jansinio a mêlé Charlie à l’opération « désenvoutement ». Fait étrange à mes yeux, Crowley a toujours eu le bénéfice du doute à ceux de Cormier. Je n’ai jamais compris ce qu’il tolérait à l’ours et pas à moi. Peut-être le côté assez manipulable de Charlie qui est impossible d’avoir avec moi. D’ailleurs ils se reparlent depuis qu’ils se sont recroisés à Beacon Hill. Le sens de la moralité du canadien est assez flou à cerner. Je me souviens de ses grandes diatribes sur mes actes répréhensibles et ma façon à me cacher derrière le nombre. Ce que Cormier n’a jamais vu, c’est qu’avant d’arriver à un rang de chef de bande, il faut se battre seul pour obtenir ce respect.
C’est en repensant à ce passé à Phoenix que nous arrivons devant la demeure du druide. C’est une tranche de ma vie que j’ai aimé. Un temps où je forgeais mes armes et fais des erreurs de jugement dues à ma jeunesse et ma fougue. J’étais bien moins calculateur que maintenant et vivais au jour le jour.
A côté de moi, Charlie se lèche les doigts. La moitié de la pile de crêpes qu’il avait préparées pour que nous ne nous pointions pas en rustres se fait lentement digérer dans son estomac sans fond. Je fronce les sourcils.
- Ben quoi ! - Niente… T’es un affreux gourmand !
L’ours me sort une justification dont seul lui a l’art. Il voulait vérifier que les crêpes étaient correctes pour les papilles d’Alex.
- Tu n’es pas obligé de les lui prémâcher non plus. - Greuh !
Je ne peux masquer mon sourire quand Cormier ouvre la porte. Avant qu’il n’ait dit un mot, son visage expressif nous fait tout un monologue. Ça et Charlie qui empeste le miel, j’ai vraiment l’impression de revenir dix ans en arrière. Venir demander de l’aide au canadien me crispait un peu, pourtant là je dois reconnaitre que je suis heureux que l’on soit à nouveau réuni tous les trois. La raison en est bien moins contrariante que par le passé.
Le sourcilleux a fini par s’effacer pour nous laisser entrer. Discrètement je bourre du coude les côtes de Charlie qui s’apprête à enfourner une nouvelle crêpe. Il va finir par donner une assiette vide à Alex. En vrai, je suis à la limite du fou rire. Quand Charlie boulote ainsi, ce n’est pas seulement par gourmandise, mais aussi quand il ne sait pas trop quoi faire de sa carcasse. Serait-il possible que Jansinio ait vu juste concernant ces deux-là ? Alex me semble trop à cheval sur ses principes pour que ça colle avec l’approximation qu’est l’ours.
- Greuh ! - Merci de bien nous recevoir, Alex… Je pense que tu es la seule personne qui puisse m’enlever cette malédiction… Et oui, je sais, je suis idiot de me l’être infligé tout seul, mais on a jamais dit que l’amour rendait intelligent.
Le Drus regarde subitement ses pieds, quant à moi je le regarde étonné. Je n’ai rien dit, il a parlé de son propre chef. Sa sincérité me désarme quelques secondes, ce qui ne passe pas inaperçu au regard du manitobain. D’ordinaire, je me moque de ce que les gens pensent de moi, mais là je ne souhaite pas qu’Alex se fasse un jugement basé sur notre passif. Je me glisse dans le dos de Jansinio et passe un bras protecteur et possessif en travers de son torse.
- Cette maledizione est dangereuse pour sa survie. Il obéit à tout ce que je dis. Prend mes phrases au premier degré. Cela devient harassant de constamment de choisir mes mots et faire attention à l’interprétation qu’il peut en faire.
Je ne veux pas qu’Alex pense que cette situation me plaise. Je n’ai pas besoin d’une maledizione pour que Jansinio fasse ce que je veux. De plus je n’ai que faire des gens dociles, mis à part pour les porte-flingues que je recrute.
- Alex, je te serais redevable si tu arrives à délivrer Jansinio de cette maledizione.
Ces mots me coûtent, mais ils sont sincères. Je sens Jansinio s’appuyer plus fortement contre mon torse. Sans dire tout haut l’amour que je ressens pour lui, il sait la valeur de ce que je viens de prononcer et ce que cela me coûte en fierté.
Un angelo passe dans la pièce. Le silence est ponctué par un bruit de mastication. Étrangement je me sens bien là. Je suis loin de mon territoire où j’ordonne et lance des ordres. Ici, dans la maison du druide, je suis obligé de mettre de l’eau dans mon vin et pourtant… Je crois que j’ai un coup de spleen et la nostalgie d’une fin d’adolescence insouciante. Un passé que la présence simultanée de Charlie et Alex me rappelle. Je serre mon danseur contre moi avant de le relâcher. Il est ma force et ma faiblesse.
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Sujet: Re: Crêpes aux pignons ou Crêpage de chignons ? (alex, aless, charlie (?)) Ven 7 Avr 2017 - 13:41
De crêpes et de chignons
Un biscuit à la mélasse au bec, Alex était en train de terminer de transférer ses affaires dans sa nouvelle chambre. La cabane lui semblait étrangement vide maintenant que son père avait officiellement déménagé avec son cadet. Non pas que ce soit excessivement plus silencieux, ou qu’il soit parti avec tout le mobilier. Simplement, Alex s’apercevait désormais de la différence qu’avait eue la présence de Gabriel au quotidien, même lorsqu’ils s’engueulaient et ne s’adressaient plus la parole pour quelques jours. Le laborantin prit une bouchée du biscuit avant de soupirer profondément. Il fallait qu’il passe chez cet imbécile de loup d’à côté. Il n’était pas question qu’il entrave les relations de qui que ce soit, et son voisin devrait le comprendre. Derek et Stiles méritaient une chance supplémentaire, ce n’était qu’un simple malentendu, après tout. Et Alex avait toujours été un fervent des secondes chances, même à répétition, après tout.
Ce n’était pas pour rien qu’il s’était lié d’une amitié aussi incongrue qu’imprévue avec Crowley. L’ours avait eu droit à sa deuxième chance, et s’en était montré à peu près à la hauteur. Ellis l’avait également regagnée, durant le bref temps de leur rencontre, et bien qu’il le nierait avec passion et énergie, Alex était prêt à donner une chance de salut à n’importe quel autre membre de la bande des lourdauds de Phoenix. Même à leur chef, bien qu’il ne risquait pas de se l’admettre de sitôt et que, le cas échéant, il était hors de question de mettre le lupo solitaire au parfum. Pour l’instant, Charlie restait une exception qu’Alex ne savait s’expliquer autrement que par son rôle de simple exécutant.
Avalant ce qui restait du biscuit en ajustant l’heure de son réveil, Alex nota mentalement qu’ils arriveraient bientôt. Il avait encore beaucoup de bric-à-brac à ranger et nettoyer au sous-sol, bien que son paternel soit parti avec beaucoup de ces choses. C’était dans son atelier, en fait, qu’Alex ressentait le plus l’absence de son père. Ses notes éparpillées sur la table, ainsi que le bouquin encore presque vierge qui appelait à devenir son propre grimoire, alors qu’il laissait à Michael l’honneur d’hériter de celui de son père, n’avaient pas la prestance de ce dernier et c’était comme si le vide qu’il avait laissé derrière son départ était rehaussé au surligneur.
Sortant de la chambre des maîtres en refermant la porte derrière lui, Alex arriva dans la pièce principale, qui faisait office à la fois de cuisine, de salle à manger et de salon. Il mit de l’eau à bouillir en attendant ses visiteurs et son regard tomba sur l’objet du dernier et plus virulent litige qu’il avait eu avec son père. Il avait peut-être bien eu le dernier mot, et gagné son point, mais Alex ne s’en ressentait pas forcément plus vainqueur pour autant. Certes, il avait su faire valoir son point et avait pu conserver l’héritage de son grand-père, mais un goût amer lui revenait en bouche, lui rappelant que pour Gabriel, c’était un héritage de son père qu’il avait dû laisser derrière lui. N’avait-il été qu’un enfant gâté, spolié, dans cette histoire? Avait-il causé plus de mal que nécessaire? Le sifflement du canard tira Alex de ses démons et il versa l’eau bouillante dans la cafetière à piston.
Lorsque la sonnette avertit enfin le druide de l’arrivée de ses visiteurs, il se dirigea rapidement vers la porte pour y accueillir ses amis et Alessandro. La moitié du Pink sur son seuil, Alex haussa deux sourcils surpris devant la pile de crêpes que tenait son futur colocataire.
-Vous avez invité tout le quartier, ou bien on est supposés passer à travers ça rien qu’à nous quatre? taquina-t-il en s’assurant que l’écran de sorbier était levé pour faire entrer ses camarades.
Autant la présence des deux autres gardiens de la forêt lui seyait parfaitement, autant le druide éprouvait une gêne à savoir que le mafieux était sur le point d’entrer chez lui, de le juger – car, honnêtement, ce n’était pas là tout ce qu’Amaro aimait faire – et d’analyser l’endroit. Il sentait son intimité ébréchée, sa vie privée violée. C’était de la pudeur extravagante, probablement, mais le sentiment n’en était pas moins là. Et la déclaration de son ami dru n’aidait pas Alex, qui considérait la présence du fumeur comme un mal nécessaire. Et encore, il doutait de la nécessité réelle de la présence du manipulateur, mais si cela réconfortait Jansen et l’aidait à affronter cette épreuve, qui était-il pour refermer la porte au nez du loup? De toute manière, ça impliquerait visiblement de couper une main à l’un des deux amants.
Le biochimiste retint de toute sa volonté ses dents bien en place les unes contre les autres, pour ne pas envoyer une réplique cinglante envers l’italien de service. Du genre que si l’amour rendait intelligent, ce serait déjà une qualité qu’il pourrait trouver à Alessandro. En réalité, Alex avait bien trop conscience de l’intelligence de son némésis, car il en voyait le danger, mais il la considérait comme une mauvaise intelligence, tournée vers son propre nombril et ses desseins opaques. Peut-être que l’affection de Jansen, dans sa vie, le tournerait vers l’extérieur, petit à petit, mais mamie dirait qu’il rêvait en couleur, d’espérer une telle chose.
Un sourire amusé balaya tout de même le faciès d’Alex lorsqu’il réalisa que l’expression un peu bête qu’il venait de surprendre sur le visage du sicilien en était une d’étonnement. Comme quoi, ce n’était pas en embrassant Jansen sous le gui qu’il s’était mis à l’abri des surprises. L’italien s’était vite repris, forcément, et adopta une attitude ouvertement protectrice envers Jansen. Comme si Alex pourrait vouloir du mal à son ami. Il allait croire quoi, là, le louloup?
- Cette maledizione est dangereuse pour sa survie. Il obéit à tout ce que je dis. Prend mes phrases au premier degré. Cela devient harassant de constamment de choisir mes mots et faire attention à l’interprétation qu’il peut en faire.
-Tu voudrais dire que les gens sont plus intéressants quand ils ont leur total libre-arbitre? Qui l’eut cru... Se moqua ouvertement Alex, après avoir jaugé un instant que d’insulter l’accent du mafieux était trop risqué. Et tu as mis combien de temps pour t’en rendre compte?
- Alex, je te serais redevable si tu arrives à délivrer Jansinio de cette maledizione.
Le silence se planta au coeur de la discussion comme s’il s’agissait d’un vulgaire goret. Le regard du druide planté dans celui du loup, ils se jaugeaient, ou du moins c’était ainsi qu’Alex le percevait. Ce fut Charlie qui le rompit, demandant ce qu’ils attendaient pour rentrer et se mettre à table, et dissipant la tension du même coup. Le druide fila à la cuisine pour en revenir un instant plus tard, chargé.
-Si ça peut te soulager la conscience, Amaro, tu n’as pas à m’être redevable. Je ne le fais pas pour toi, mais pour Jansen. Café? interrogea-t-il sans attendre de réponse pour remplir la tasse de l’ours et de son patron. J’ai du thé et de la tisane, si tu préfères... ajouta-t-il à l’intention du dru, avant de reprendre sur un ton beaucoup plus sérieux.
-J’étais sérieux, les mecs. Est-ce que ça fait longtemps que ça dure? De ce que j’en ai compris, c’est le genre de truc qui peut devenir de plus en plus difficile à dissoudre avec le temps qui passe.
Charlie lui en avait parlé il y avait déjà quelques semaines, mais l’ours lui-même n’avait peut-être pas été mis au courant de cette mésaventure immédiatement, et il y avait la maigre chance qu’il ait tenu sa langue durant un long moment...
Sujet: Re: Crêpes aux pignons ou Crêpage de chignons ? (alex, aless, charlie (?)) Jeu 20 Avr 2017 - 8:55
Crêpes au pignons ou crêpage de chignon ?
C’est pas vraiment un de ces moments. Ceux qui restent gravés à jamais dans la mémoire. Mais c’est un de ceux-ci : Ceux qui reviennent, quand même, comme un combattant acharné, pour combattre les moments de morosités. Oui, je sais déjà que plus tard, quand ça n’ira pas, quand je douterai, je me rappellerai de l’effort qu’a fait Alessandro d’avouer ce qu’il ressent pour moi devant une autre personne, et qui plus est Alex, avec qui il a quelques comptes à régler.
Charlie est fidèle à lui-même, et je sais parfaitement qu’il cache un trop plein d’émotions sous des dehors pataud et maladroits. Son obsession pour la bouffe nous fait tous rire, mais je me rends bien sur compte qu’il y a autre chose qu’un lourdeau rigolo dans sa démarche de plantigrade.
Quant à Alex, il a beau être le champion incontesté des dressages de sourcils, et l’inventeur génial de tours avec les siens, il est aussi émotif que n’importe qui dans cette pièce. La différence entre nous quatre est une différence de comportement, pas de fond. Je ne suis pas naïf, je sais ou m’entraine Alessandro. J’y vais avec volupté. J’y allais déjà avant de me condamner moi-même avec cette malédiction. Mais je me dis que, chemin faisant, peut être que j’arriverai à amener un peu de lumière dans ces ténèbres. Et qu’elle n’en sera que plus belle, car uniquement visible à quelques initiés. Ceux qui plongent suffisamment profondément pour ne plus entendre les clameurs du monde, pour ne plus voir les lumières des miroirs aux alouettes, réfléchies par un soleil artificiel qu’on entretien avec des faux espoirs, comme des charbons sur lesquels on souffle avec conviction. Ici, dans le fond, il y a le silence, les lumières subtiles sont enfin visibles, le temps est suspendu et la lenteur devient un atout, pas une faiblesse.
Plus de pesanteur. Celle du quotidien. Plus de but. Plus besoin de chercher son oxygène, car on sait qu’on meurt doucement, mais qu’on fait partit d’un tout. Et que, même si on est seul, même si on ne voit rien à l’horizon, on est entouré. Mes abysses des profondeurs, c’est Alessandro. Et le courant marin qui m’entoure et m’attire plus au fond, est chaud, aimant.
La demeure d’Alex, que je redécouvre pour la deuxième fois, semble différente de mes souvenirs. Il ya quelque chose de plus chaleureux ici. Comme si il s’y était passé des choses importantes. A voir comment Charlie se comporte, j’ai comme une petite idée de la question. Lorsque je lui explique que je me suis infligé ma malédiction tout seul, par amour, son regard se concentre sur le plancher… Mon sourire s’élargit. J’avais vu juste. Charle ne remarque rien, bien sur, ou fait semblant de ne rien remarquer, allez savoir avec lui.
Je sens soudain la chaleur d’Alessandro m’entourer. Oh comme j’aime ce contact. Il me protège. Il m’émoustille. - Cette maledizione est dangereuse pour sa survie. Il obéit à tout ce que je dis. Prend mes phrases au premier degré. Cela devient harassant de constamment de choisir mes mots et faire attention à l’interprétation qu’il peut en faire.
Je fronce les sourcils. C’est la première fois que les inconvénients de cette malédiction sont énoncés aussi clairement de la part d’Alessandro. Je n’avais pas réalisé les efforts constants qu’il doit fournir pour me parler sans que j’interprète des mots anodins comme des ordres impérieux. L’étreinte de mon amant se fait plus présente, puis il me relâche. Je suis bien contre lui. Près de lui. Je sais que même si la malédiction est levée, je continuerai de me plier à sa volonté. Mais la différence sera de taille. Je pourrai me demander si c’est bien ou non. Les questions reviendront. Mais surtout ma liberté et ma conviction totale qu’il est celui que j’aime.
Les remarques cinglantes d’alex, ponctuant les déclarations d’Alessandro ne changent rien à la situation. Je pense que ces deux la s’envoyaient des pics bien avant que je sois né… Etant donné ma croissance rapide et non naturelle, ce ne serait pas étonnant.
« je veux bien un thé, oui, merci alex… Même si j’aime le café, je crois que ce serait plus approprié… Le moindre symbolisme ici aura son importance, je crois… Un Geis plante ses racines profondément dans la foi et la conviction…OH.. » je ris moi-même de mon expression. Parfois j’emprunte des mots à connotation sylvestres sans même m’en rendre compte. Et je sais que Janice, ou plutôt la cinquième ronce, qui partage mon corps habituellement, le fait plus souvent, voir parle en rimes…
-J’étais sérieux, les mecs. Est-ce que ça fait longtemps que ça dure? De ce que j’en ai compris, c’est le genre de truc qui peut devenir de plus en plus difficile à dissoudre avec le temps qui passe. Je regarde Alessandro avec anxiété.
« plutôt oui… juste après noël… ».. Je me rappelle ma décision. Et la joie pure qui se lisait sur le visage d’Alessandro. « et il y a autre chose… Jusqu’à récemment, je pensait que je changeait de sexe et de personnalité, selon certaines conditions.. Principalement l’extase.. » c’est rouge pivoine que je regarde Alessandro et Alex. Cormier est bidonné.
« mais j’ai compris que c’est plus complexe que ça. C’est belle et bien une autre personne, totalement séparée de moi normalement, qui prend ma place.. Janice. Autrement appelée la Cinquième Ronce, et qui a disparu de ma sylve d’origine quand je me suis enfuie. C’est très grave. Ce genre de chose ne s’est jamais produit auparavant. Et je crois comprendre pourquoi. » Je prend une pause, pour expliquer notre récent combat dans la sylve.
Lorsque je raconte ce qui m’est arrivé, mon kidnaping, mon presque viol, mais surtout l’aide apportée par Brian et Alessandro, Alex et Charlie sont sidérés. Ce dernier m’insulte pratiquement de ne pas avoir pensé à son nom, comme il me l’avait dit, pour l’appeler à la rescousse. « je vais bien, je vais bien.. Mais j’ai reçu mon héritage… Je sais qui je suis. Ce que je peux faire. Et ce que peut faire Janice… »
Alors, pour étayer mes dires, je reprend mon apparence de Hyacinth. Je vois la fierté et l’envie dans le regard d’Alessandro, la joie d’un enfant dans celui de charlie, et l’incrédulité mêlée d’enthousiasme dans celui d’Alex.
« Certaines dryades ont un pouvoir qui leur est personnel. Le mien est de transformer ma sève, mon sang. Et la sève de ce que je touche. C’est comme ça que j’ai pu transmettre certaines de ses qualités à Brian. Ou que je transforme un bâton en épée de sang-bois. Janice, quant à Elle, transporte en elle un microcosme sylvestre. Comme si elle était une petite sylve vivante. C’est comme ça que même ses cheveux deviennent une arme. C’est unique dans l’histoire de la sylve. Je crois que c’est nos deux capacités intrinsèques qui a donné ce résultat. »
M’approchant d’Alex, avant qu’Alessandro, par inadvertance ou volontairement, m’ordonne de ne pas en dire plus, pour garder un avantage.
« Toutes les dryades au sang pur peuvent fusionner dans un arbre. C’est ce que nous avons fait avec Janice. Mais nos pouvoirs personnels se sont emmêlés. J’ai transformé notre sève pour n’en faire qu’une, et elle a apporté le pouvoir de la sylve pour rendre ça durable. Depuis nous partageons le même corps, et comme c’est mon pouvoir qui a initié la transformation, elle n’a aucun souvenir entre chaque incarnation… Je crois que ça complique et renforce la malédiction du gui..Evidemment rien de tout ça n’était voulu.. Il doit y avoir un moyen de nous séparer à nouveau, et de rompre la malédiction.. »
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Sujet: Re: Crêpes aux pignons ou Crêpage de chignons ? (alex, aless, charlie (?)) Dim 30 Avr 2017 - 16:02
Crêpes aux pignons ou Crêpage de chignons ?
Cormier me fixe d’un étrange regard après que j’ai affirmé lui être redevable s’il arrivait à débarrasser Jansinio de sa maledizione. Il n’est pas coutumier de ce genre d’aveux de ma part. Le Drus me mène à un comportement qui ne m’est pas familier. Toutefois si je m’écrase, c’est aussi parce que j’ai conscience que si j’avais laissé ma verve habituelle prendre le dessus et ordonné à Cormier de s’exécuter, il aurait agi en âne buté et entravé le projet.
Seulement le bourricot n’est pas si loin…
-Tu voudrais dire que les gens sont plus intéressants quand ils ont leur total libre-arbitre? Qui l’eut cru... Et tu as mis combien de temps pour t’en rendre compte?
Le spectre de boots en béton renforcé vole dans la pièce jusqu’à ce que Charlie casse la dynamique meurtrière qui vient de s'installer, en parlant de manger.
Sauvé par l’appétit d’un ours…
Le contact visuel se rompt et Cormier va vaquer à sa tache de femme de maison. Mon regard sur sa nuque se fait interrogateur. La balance entre ce qu’il peut m’apporter de positif et le lourd poids de sa langue bien trop active pour son bien, oscille vers les profondeurs d’un lac bien vaseux. La main de Jansinio qui caresse mon dos me sort de mes envies de meurtre. Je le suis dans ce qui doit être le salon-salle à manger- salle à tout faire.
La feuille d’érable revient avec un plateau chargé comme une ménagère exemplaire. Le ventre de mon cuisinier montre son contentement dans un grouik sonore qui amuse la galerie.
-Si ça peut te soulager la conscience, Amaro, tu n’as pas à m’être redevable. Je ne le fais pas pour toi, mais pour Jansen. Café?
Je vais l’étriper, le peler comme une patata, le découper en cube et le donner à manger à des maiali. Je veux le rôtir à la lave de l’Etna, lui casser les doigts un à un et coudre sa bouche avec du barbelé.
Pendant que Jansinio et Cormier jouent à la dinette avec des manières de bonnes femmes, je rumine ma colère. J’ai fait profil bas. Je me suis même abaissé à m’avouer redevable, mais l’autre sirop de sucre rigide n’est même pas capable de changer de registre et rejoue nos vieilles rengaines. En parlant de sirop... je pourrais l’attacher sur une fourmilière enduit de miel... non cela attirerait Charlie. Et si je lui...
-J’étais sérieux, les mecs.
J’ai dû louper un épisode ! Quand a-t-il été sérieux le Cormier ? Ça devait être quand je lui imaginais mille morts, toutes plus artistiques et imaginatives les unes des autres.
- Est-ce que ça fait longtemps que ça dure? De ce que j’en ai compris, c’est le genre de truc qui peut devenir de plus en plus difficile à dissoudre avec le temps qui passe. - Plutôt oui… juste après Noël…
Alors que Jansinio rappelle les faits, je me remémore cette soirée. C’était au Pink Print. Nous avions fait une belle recette pour ce réveillon du jour de l’an. Je me souviens de m’être isolé un moment avec mon danseur, juste avant minuit alors que les clients déclamaient le compte à rebours du changement d’année. Je me souviens qu’au moment où nos lèvres nous tendaient l’un vers l’autre pour nous embrasser, Jansinio a eu un léger recul. Cela n’a duré qu’une seconde ou deux avant qu’il m’embrasse fougueusement. Je ne savais rien de ce qu’il se passait. Et pour être tout à fait honnête, je pense que je l’aurais laissé faire si j’avais été au courant de la maledizione. Avec le recul, il apparait évident que c’était une belle sciocchezza. Jansinio me surprend par ce qu’il ajoute. Son aveu montre à quel point il a confiance en Cormier et Charlie.
- Et il y a autre chose… Jusqu’à récemment, je pensais que je changeais de sexe et de personnalité, selon certaines conditions.. Principalement l’extase.
Cormier se marre, Charlie fronce les sourcils pour comprendre ce que le druide trouve drôle. Je regarde le plafond en soupirant. Ma come ingenuo ! Le Drus explique sa fusion avec la cinquième ronce, puis sa voix baisse d’un ton. Je devine qu’il va tout leur dire. J’attrape sa main et la serre doucement. J’aimerais être capable d’effacer ces souvenirs qui le meurtrissent encore. Cormier ne rit plus et Charlie a le visage grave. Le cuisinier râle de ne pas avoir été appelé à la rescousse lors de l'enlèvement. C’est vrai que je suis parti du Pink en prenant la route pour l’est au hasard. A ce moment-là, je n’avais aucune idée où été retenu Jansinio, mais j'étais incapable de rester immobile et inactif. Sans son lien avec Brian…
Le danseur rassure ses amis, dit qu’il va bien et pour le prouver prend sa véritable forme. Dieu qu’il est beau ainsi. Mon prince… C’est Hyacinth qui explique ses incroyables pouvoirs. Il est bien plus fort que moi, mais aussi très naïf. Je n’ai pas le temps de lui ordonner de ne pas en dire plus, qu’il finit de déballer toute l’histoire.
Je reste silencieux pendant que les autres digèrent ces informations. Je comprends qu’ils soient impressionnés car il y a une belle différence entre le danseur qui se produit au Pink, et le prince Hyacinth et toute sa dangerosité, sans parler de son panache. J’aime l’idée que mon amant ne soit pas une frêle orchidée. Savoir qu’il a potentiellement du répondant plait à mon côté combatif. J’ai toujours eu la facilité en horreur ainsi que les gens acquis d’avance. Je laisse un moment passer puis je prends la parole
- Alex, je finance ce qu’il y a besoin de financer.
Je fixe le druide avec fermeté. Qu’il n’essaye pas de m’arnaquer, car à ce jeu j’ai plus d’expérience que lui.
- Que faut-il faire ? As-tu besoin d’ouvrages qui te manquent ?
Je me doute bien qu’il n’a pas la solution là tout de suite, et qu’il va devoir plonger son nez pointu dans ses grimoires. Une image d’un Cormier bien plus vieux avec un air à la Dumbledor me tire un sourire qui ne s’affiche que dans ma tête et non sur mes lèvres.
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Sujet: Re: Crêpes aux pignons ou Crêpage de chignons ? (alex, aless, charlie (?)) Jeu 4 Mai 2017 - 4:55
De crêpes et de chignons
Stupéfait. Stupéfait et terriblement mal à l’aise. Voilà ce qu’était Alex. Pourquoi diable Jansen semblait complètement étranger au concept de pudeur. Trop de détails venaient de mettre Alex dans un inconfort tel qu’il ne savait plus où se mettre et, immédiatement, un rire nerveux s’échappa de ses lèvres jusqu’à en faire tressauter ses épaules. Seuls ses sourcils, peut-être, trahissaient complètement son embarras ainsi que son désarroi le plus complet. Il avait beau savoir que les deux surnaturels n’avaient certainement pas une situation chaste, l’obliger ainsi à y penser était un coup traître. Et puis bon. Il y avait tout de même un brin de comique dans l’histoire, réalisa Alex en se demandant de quoi son ami pouvait avoir l’air en femme. Et la conclusion était qu’il ne pouvait qu’être un joli brin de demoiselle. Et s’imaginer l’expression d’Amaro la première fois qu’il s’était réveillé avec la mauvaise personne n’avait pas de prix, il fallait bien l’admettre.
Le dru poursuivit son histoire, faisant tomber un joug sérieux sur le rire du châtain. D’un clignement d’oeil, Alex posa son regard sur le langage verbal des amoureux. Amaro avait toujours été un excellent menteur, et il n’était pas difficile de croire que s’il voulait entourlouper ses trois convives et leur faire des accroire, il y arriverait sans peine. Pourtant, Alex trouvait que c’était là de petits gestes bien trop peu dramatiques et grandiloquents pour qu’ils soient mesurés, joués et exagérés. En somme, il croyait que le sicilien était, peut-être, réellement spontané.
Pâle comme le torchon qui pendait devant le fourneau, Alex écoutait le récit de l’homme végétal avec autant d’attention que d’effroi. Les insultes de Charlie lui passèrent six pieds au-dessus de la tête, alors qu’il réalisait toute l’ampleur de celui qu’il venait d’inviter à prendre le thé. Chacune de ses deux natures, si l’on pouvait le dire ainsi, était déjà exceptionnelle. Jansen avait beau assurer qu’il allait bien, de telles épreuves… de telles choses devaient bien laisser des traces, quelque part et…
Et que faisait-il là? Comment… Qu’est-ce que… quoi? Comment venait-il donc de faire cela? De se transformer de la sorte. C’était hallucinant. Le druide songeait déjà à vérifier dans sa copie du grimoire si le phénomène avait déjà été observé, répertorié. Mais d’abord, il devait se montrer attentif et écouter ce que Hyacinth lui expliquait. À l’évocation de Brian, et de l’épée que Jansen avait forgée le jour de leur rencontre, Alex hocha ostensiblement de la tête. Il se rappelait d’avoir rencontré le flic à la clinique vétérinaire, une éternité auparavant.
La demande à demi-mots de Jansen était lourde de sous-entendus et de sens. Ce n’était pas à ce genre de missions que le canadien s’était attendu. Et il ne reprocherait pas au messager d’avoir mal fait son travail, à voir la surprise qui brillait dans le regard hébété de l’ours. Ce fut l’italien qui rompit d’abord le silence. Évidemment, il abordait immédiatement son sujet de prédilection. Le blé.
-T’en fais pas, ça devrait pas trop te coûter cher. avait-il lâché sur un ton blanc, dans ce qui s’apparentait à un automatisme. Il ne s’était pas trop aperçu que, par le fait-même, il avait accepté l’offre du mafieux. Mafieux qui s’empressait et le bousculait de question. Un peu de discipline, pardi! On n’abordait pas un tel problème comme un navire. Il fallait un plan, de l’ordre, des étapes et une suite logique. Évaluer les hypothèses et les solutions des plus simples et efficaces vers les plus complexes. De force, Alex fit tourner sa langue sept fois contre son palais, épargnant le lupin d’un commentaire sarcastique sur la nécessité de trouver les chroniques de Sylvebarbe et Vifsorbier, ouvrage dont il venait d’imaginer l’existence.
Il réalisa alors que son précédent commentaire aurait également pu passer pour ironique, compte tenu de leur relation habituelle, et qu’il aurait pu sous-entendre que Amaro n’avait pas à craindre pour ses précieux dollars. Alex décida donc de rectifier le tir.
-Je veux dire que, pour l’instant, on ne devrait avoir besoin de rien. Juste de réfléchir. Mais si j’ai besoin de financement, j’irai te trouver.
Le laborantin offrit un regard exempt d’hostilité à son ennemi, marquant ainsi son désir de faire une trêve dans leur querelle, puis s’offrit une longue lampée de thé, pour remettre un peu d’ordre dans ses idées.
-Alessandro, j’imagine que tu as essayé d’ordonner à Jansen de cesser de t’obéir? Et sans attendre de réponse, il se répondit à lui-même. Non, c’est stupide. C’est circulaire et paradoxal. À moins de trouver la formulation parfaite, qui soit claire et sans ambiguité, ni ne pose personne en danger. En lui imposant de toujours utiliser son libre arbitre, peut-être? Non, non, non. Il doit y avoir une meilleure solution...
Les doigts d’Alex s’agitaient, tantôt contre sa tasse, tantôt sur la table, tantôt sur sa cuisse ou contre ses lèvres, à la recherche d’une idée, ou d’une solution. Puis une nouvelle idée jaillit du néant.
-La branche sous laquelle vous étiez, vous l’avez probablement pas conservée? Il y aurait peut-être eu quelque chose à faire avec.
Charlie tira un sourire sardonique au coin des lèvres du biochimiste lorsqu’il dit à ses deux collègues qu’il leur avait bien dit que son druide était brillant, mais Alex démentit rapidement ses propos.
-Encore que je ne saurais pas quoi faire. Détruire la branche pourrait libérer Jansen de l’emprise de son pouvoir, comme il pourrait le sceller pour de bon.
Sujet: Re: Crêpes aux pignons ou Crêpage de chignons ? (alex, aless, charlie (?)) Mar 9 Mai 2017 - 8:51
Crêpes au pignons ou crêpage de chignon ?
Le jeune drus se rendait compte qu’il était comme suspendu aux lèvres d’Alex. Pour la première fois depuis des mois, le problème avait été formulé clairement, les limites fixées, l’urgence décrite et les modalités encore à trouver.
Le danseur devine que la tension qui s’installe entre Alessandro et Alex le fait sur un très vieux canapé, au cuir patiné par les années, et devant une vieille télé. Sans doute cette tension se sirote-t-elle un bon vieux whisky. Oui, ces deux la se connaissent depuis longtemps, et se détestent et s’admirent depuis longtemps, Jansen en est persuadé.
Non loin de se cannapé, Charlie prend ses aises, et pianote sur la télécomande des non dits et des souvenirs d’un autre temps, d’un autre lieux. Il est une constante, qui met tout le monde d’accord. L’estomac de l’ursidé. Sourire en coin, Jansen se demande si Charlie était déjà un ours à l’époque ou ces trois la firent connaissance… Et Alessandro ? Déjà un loup ? En tout cas, surement, déjà un grand prédateur…
Mais la main d’Alessandro dans la sienne est une pulsion de chaleur, quelque chose qui lui rappelle, s’il en était besoin, que l’italien n’est pas qu’un prédateur. C’est aussi un protecteur, et bien que cruel et sauvage, autant capable d’aimer que n’importe qui.
Le Drus ne commet pas l’erreur de croire que la proposition d’Alessandro n’est que matérielle. Bien sur son amant propose de l’argent, des ouvrages, des éléments tangibles, mais ce que ça implique est bien plus intéressant. Il se mouille pour lui, il veut l’aider, vraiment. Il ne peut s’empêcher de regarder le profil de son amant, et d’avoir envie de lui, la, maintenant. L’ironie de la situation ne lui échappe pas. En tant normal, avoir eut la révélation évidente de l’amour de son italien préféré aurait peut être suffit à déclencher sa transformation, et Janice aurait sans doute fichue une belle pagaille ici, avant de s’enfuir, paniquée… Mais la malédiction même qu’il essaie d’endiguer ou de faire disparaître, paradoxalement, le protège pour l’instant d’une telle bévue…
Charlie n’avait pas eut l’occasion, tout comme Alex, de voir la forme véritable de Jansen. A leur rencontre, et pendant leur combat contre la chimère, Jansen avait un peu changé, mais pas à ce point la… La tête de l’ursidé était presque comique, du miel pendant au bout de ses doigts gourmands.. Pour le détourner de la bouffe, il fallait vraiment mettre le paquet…
Evidemment, les premières idées, bien qu’intelligentes, d’Alex, ne furent pas les bonnes. Ils avaient déjà essayé des ordres complexes…. Une fois, même, Jansen était resté bloqué, du sang coulant de son nez et de ses oreilles, jusqu'à ce qu’Alessandro annule son ordre et le couvre de baisers en s’excusant… La suite avait été très agréable, mais peu importe…
« non nous n’avons pas gardé cette branche.. Mais mon pouvoir spécifique devrait m’aider à recréer exactement la même, et puisqu’elle aurait mon empreinte, ce serait, d’un point de vue symbolique et surnaturel, la même.. Mais effectivement, quoi en faire ensuite ? Même si ça me dérange pas d’embrasser Alessandro autant de fois qu’il faudra pour nos tests… » Son sourire leur est destiné à tous, mais c’est dans les yeux d’Alessandro qu’il se reflète, comme une lumière brillante au milieu des ténèbres.
« la détruire serait un risque, oui… Tout comme… désolé mais il faut que j’en parle avant que tu m’interdise de même y penser.. tu sais, ce genre de phrase que je prendrai au pied de la lettre « je t’interdis ne serait-ce que d’y penser »… »
Et effectivement, Alessandro ouvrait déjà la bouche quand Jansen lâcha d’une traite : « si je transmet mon sang à Alessandro, et que je l’embrasse immédiatement avant qu’il le rejete dans son processus de guérison, je serai soumis à mon propre sang, en quelque sorte.. Je ne sais pas si ça peut marcher, mais avec le bon rituel, si tu en trouve un, ou les bons ingrédients, pour que le paradoxe n’annule pas tout, est ce que, en quelquesorte, je serai soumis à « moi même », et donc, par extension, libre de toute entrave ?... Mais maintenant que je connais la vérité, je ne veux pas condamner Janice. Elle A le droit de vivre et d’avoir sa propre vie.. »
Alessandro est furieux… Il sait très bien le risque réel mortel que cela implique que son danseur transmette ainsi son sang.. De plus, il venait sans doute de prendre conscience qu'effectivement, Brian avait pu recevoir son sang sans le rejeter, car sans don de guérison. Cet acte si intime, ce lien si profond, Alessandro et Jansen ne pourrait le partager longtemps, car le corps d'Alessandro et sa nature lupine rejetterait le sang de Jansen comme un corps étranger.. Colère.. Tristesse... Cette fois ci, c'est la main de jansen qui serre celle de son amant. Je t'aime, lui dit elle, cette main. Vraiment...
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Sujet: Re: Crêpes aux pignons ou Crêpage de chignons ? (alex, aless, charlie (?)) Dim 14 Mai 2017 - 22:41
Crêpes aux pignons ou Crêpage de chignons ?
-T’en fais pas, ça devrait pas trop te coûter cher.
Par sureté, je ferme les yeux suite à la réplique de l’autre fastidioso avec son accent qui mange les mots, comme si c’était nécessaire sur de l’anglais qui se raccourcit déjà bien assez. Je sens mes prunelles s’illuminer d’un bleu intense. Sérieusement, si je ne pensais pas qu’il peut vraiment aider Jansinio à se dépêtrer de sa malédiction, ours ou pas ours, cette bicoque de bois aurait déjà vu sa décoration refaite avec les tripes de son odieux occupant. Et au diable les projets que j’ai avec le manitobain. Alex a depuis un moment dépassé ce que je tolère habituellement.
J’expire lentement, contenant la sauvagerie qui a commencé à s’emparer de moi et rouvre doucement les yeux. Jansen devine mon agacement, mais ne se doute pas que je suis sur le point de dépasser la limite du non-retour. Dans ma vision périphérique, je devine Charlie se redresser. Mon cuisinier est peut-être quelqu’un de placide, mais il n’en est pas moins un métamorphe avec des sens aiguisés. Il est prêt à s’interposer. Sera-t-il assez rapide ? Ses baffes sont puissantes, mais il est lent et... ne peut rien contre l’arme qui est accrochée dans mon dos à la ceinture de mon pantaloni.
-Je veux dire que, pour l’instant, on ne devrait avoir besoin de rien. Juste de réfléchir. Mais si j’ai besoin de financement, j’irai te trouver.
Je croise le regard de celui qui j’imaginais étriper il n’y a pas dix secondes. Son regard est stable, mais sans affront. A-t-il deviné qu’il allait trop loin ? Charlie lui a-t-il fait un signe discret de ne point trop pousser le rital volcanique que je suis ? Quoi qu’il en soit, le canadien vient de gagner un sursis. J’inspire profondément. Le parfum boisé de Jansinio m’aide et m’apaise. Il est le garant de mon contrôle les nuits de pleines lunes. Tant qu’il est dans les parages, Cormier devrait vivre. Du moins s’il arrête ses provocations gratuites. Je me suis abaissé une fois de lui dire que je serais reconnaissant de son aide. Il n’y aura pas de seconde fois.
Cormier part dans des questions auxquelles il ne nous laisse même pas le temps de répondre. Que croit-il ? Des exercices de sémantique, c’est ce que je me tue à faire à chaque fois que je parle avec Jansinio. Tournant et retournant mes phrases avant de les prononcer afin d’être certain de l’interprétation que peut en faire le Drus. Pour un être volubile comme moi, c’est épuisant. Si nous venons voir Cormier, c’est bien que nous avons échoué à trouver la bonne formulation d’un ordre qui libérerait mon amant.
- La branche sous laquelle vous étiez, vous ne l’avez probablement pas conservée? Il y aurait peut-être eu quelque chose à faire avec.
L’idée n’est pas bête, mais Jansinio répond avant moi. Le Drus n’a rien dit de la malédiction qui le tenait quand le personnel a rangé le bar après le réveillon. Jansinio dit qu’il pourrait la reproduire à l’identique, et que même si cela ne le dérange pas de m’embrasser autant de fois qu’il le faut, il doute que cela agisse. Mon amant ne peut s’empêcher de sourire à l’idée de cet exercice. Sa candeur me surprend toujours autant. Il est si pur et si fairplay. Il est mon Némésis. C’est vraiment incroyable que nous soyons ensemble.
L’idée de recommencer avec une branche de gui est écartée car dangereuse comme une autre possibilité qu’il évoque d’une traitre, ayant peur que je le coupe. S’il me transmet son sang et que nous nous embrassons à nouveau sous une branche de gui, il pourrait devenir son propre maitre.
- Mais maintenant que je connais la vérité, je ne veux pas condamner Janice. Elle a le droit de vivre et d’avoir sa propre vie..
J’apprécie Janice, mais je n’en suis pas amoureux. Je pensais l’être quand je croyais que c’était Jansinio. Mais cela tenait plus à de l’auto persuasion et au fait que Janice est une belle femme aux charmes envoutants. Seulement maintenant je sais que je ne mettrai pas ma vie en danger pour elle contrairement pour lui. Honnêtement je me moque de Janice, mais ce n’est pas le cas de mon amant… Puis je pense à O’Conner. Mes mâchoires se crispent rien qu’en pensant au lien qui l’unit à Jansinio. J’ai déjà vu la réaction du danseur quand il avait « encaissé » les émotions des ébats des deux volailles avant que ces « frères de sang » arrivent à bloquer leur communication. Une nouvelle rage me traverse. Elle est colorée du sentiment de jalousie. Jalousie pour ce flic qui en sait souvent bien plus que moi sur l’état émotionnel de Jansinio, jalousie pour cette dryade qui partage son corps comme un parasite.
Une main sert la mienne. Je réponds à la pression des doigts du danseur à lui en broyer la main. Un gros doute me submerge. Est-ce la malédiction qui le fait agir ainsi ? J’ai peur de savoir, mais je refuse de continuer à vivre avec ce doute. Le visage de Lyly me revient en mémoire. L’amour réchauffe autant qu’il fait mal. Est-ce seulement une bonne chose que Jansinio reste auprès de moi ? Il me suffirait de lui ordonner de partir loin de moi… Non… Il m’est autant indispensable que la nicotine que j’absorbe quotidiennement. Celui qui est vraiment envouté, n’est pas le danseur…
- Alors si tu refuses de refaire le rituel avec ton sang dans mes veines pour ne pas contraindre Janice. Si détruire une branche de gui similaire est dangereux…
J’écarte les mains en signe d’impuissance.
- Cette maledizione doit être brisée ou contournée d’une manière ou d’une autre, car elle t’expose. Je ne peux pas faire attention à ce que je te dis constamment. Un jour ou l’autre je vais prononcer une phrase ambiguë qui te mettra en danger…
Une solution m’apparait, évidente et cruelle. Pour qu’il ne soit pas soumis à mes ordres, il faut simplement qu’il ne soit pas soumis à ma présence.
- En fait, c’est simple…
Cormier fronce les sourcils ne comprenant pas là où je veux en venir. Jansinio comprend le cheminement de ma pensée, affolé il secoue la tête. Si je lui ordonne de se tenir loin de moi, il ne pourra plus être affecté par ce que je dis, sauf au fait de se séparer. Le choix est cornélien. Il est mien, tout mon être refuse de me séparer de lui. Pourtant il en va de sa survie. Je lis la panique dans le regard du Drus. Je n’ai encore rien formulé à voix haute, mais je le pense si fort… Il faut que je m’éloigne quelques instants avant qu’il ne prenne cette idée qui vient de germer dans mon esprit à la lettre.
- Je vais m’en griller une dehors. Je reste à portée de voix.
Je me tais ayant peur de trop en dire. Je laisse le soin à Jansinio d’expliquer aux deux autres ce à quoi j’ai pensé. Dehors, un caillou fait les frais de mon énervement et de ma détresse. D’un coup de pied, je l’envoie balader à cent mètres de là. Je finis par m’adosser à un tronc d’arbre qui jouxte la maison de Cormier. Je suis à une quinzaine de mètres du salon que je viens de quitter. S’ils ne se mettent pas à parler à voix basse, je peux les entendre parler clairement.
Ma main qui tient ma sigaretta tremble. Bordelo que m’arrive-t-il ? Il est beau le Don, comme m’appelle Arès. Je suis en train de me ramollir et de m’affaiblir. Et pourtant, je n’arrive pas à me résoudre à rompre. Jansinio que m’as-tu fait ? Mon téléphone me sort de mon expectative.
- Sì ?
Gérer et discuter de mes affaires me ramène à un rôle que je maitrise et auquel j’excelle. Quand je raccroche, je sens un regard posé sur ma nuque. Je tourne le dos à la maison de Cormier.
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Sujet: Re: Crêpes aux pignons ou Crêpage de chignons ? (alex, aless, charlie (?)) Mar 20 Juin 2017 - 7:31
De crêpes et de chignons
Évidemment, Jansen se proposait d’embrasser le mafieux aussi souvent que nécessaire, mais Alex n’était pas aussi amusé de la spontanéité du dru que s’il sortait avec quelqu’un de plus… humain. Et pas dans le sens garou du terme. Toutefois, le druide doutait de l’efficacité de la stratégie du baiser, qu’ils avaient probablement déjà expérimenté plus que de nécessaire. L’homme des bois enchaîna immédiatement avec une nouvelle idée. Elle avait bien effleuré l’esprit du laborantin, mais comme il ne connaissait pas vraiment le fonctionnement de ce processus, comme Jansen le nommait, et ne comprenait pas du tout ce dont il s’agissait de manière précise et détaillée, il avait préféré ne pas en parler et poursuivre ses recherches.
Attentivement, la main devant sa mâchoire, l’index et le pouce triturant ses lèvres autant que le gras du bout du menton, le biochimiste écoutait, prévoyait quelques embûches et problèmes, hésitait à répondre trop rapidement, récoltait l’information en pesant le pour et le contre, les risques réels autant que les bénéfices réels et potentiels. Aussi bien dire que la colonne des réels étaient désespérément vide. Et la mention de Janice ne vint que planter le clou dans le cercueil de la bonne idée qui aurait pu être.
Et là il hallucinait ou quoi. Amaro baissait les bras? Lui, le grand parleur, mafieux en chef de leur bourgade, abandonnait si facilement la course à la liberté de celui qu’il prétendait aimer plus que tout? Et dire que le druide avait été prêt à lui laisser le bénéfice du doute, lui laisser une chance de prouver qu’il pouvait accorder de l’importance à quelqu’un d’autre qu’à sa propre personne et à son égo surdimensionné. Mais non, le loup à la cigarette n’était toujours que l’égocentrique bavard à voyelles qu’il avait toujours été. Au point où l’image qu’il entretenait était devenu sa personne. La menace muette qu’il fit avant de sortir en griller une fit froncer conjointement les sourcils de l’ours et du druide, alors que Jansen semblait angoissé à l’idée de deviner ce que trafiquait son amant.
-Sérieux, les mecs. Qu’est-ce que vous lui trouvez?
À peine la porte fut-elle refermée, Alex avait sifflé sa désapprobation entre ses dents. Il balaya d’un mouvement de tête la rhétorique de sa question et interrogea plutôt Jansen sur les intentions du lupin. C’en était révoltant.
-Et pourquoi ce s’rait pas lui qu’irait loin, bout d’crisse? Tu es à ta place ici, avec nous, il a pas l’droit d’te forcer à partir!
Un grommellement fusa du côté de l’ours, qui s’était rapproché du dru comme un garde du corps, une étincelle de panique dans le regard. C’était pas vrai qu’ils s’étaient fait un pacte, ou peu importe le nom qu’ils pourraient y donner, pour se désunir aussi rapidement. Alex se dépêcha vers la porte.
-J’vais lui parler, lui r’mettre les pieds sur terre un peu.
Cependant, il fut retenu dans son élan par la poigne ferme de Crowley qui le retint sur place. Tentant de dégager son bras, Alex tomba nez à sourcils avec le regard grave de l’ours, qui ne savait plus pour quel camp miser.
-J’ai dit parler, Crowley, pas casser les pieds. Promis, je reviens en un morceau et je le ramène.
À l’extérieur, Amaro était au téléphone. Alex l’observa raccrocher, un sourcil haussé, les bras se balançant le long de ses côtes, évoquant assez clairement son malaise.
-Je sais que ça ne te fais pas plus plaisir qu’à moi d’être ici, mais on veut tous les deux le bien de Jansen. Si tu veux bien rentrer, ton cerveau nous sera sûrement utile. Il est trop tôt pour jeter l’éponge… J’ai encore une carte à mon arc, au moins.
Alex grimaça, se trémoussant vaguement sur place comme si il n’arrivait plus à contrôler son bras, qui se tendit finalement devant lui, en direction du mafioso. S’il pouvait éviter de lui écraser les phalanges, Alex apprécierait : ils savaient tous deux lequel des deux avait le plus de force brute. Piler sur son orgueil le faisait déjà bien assez souffrir comme ça.
-On devrait faire une trêve, pour Jansen. De toute manière, Charlie et lui sont embarrés à l’intérieur jusqu’à ce que tu reviennes.
Une lueur de sourire passa sur les lèvres du druide, qui se doutait bien que ce petit chantage émotif n’était pas nécessaire, mais il évoquait tout de même le sérieux par lequel il désirait traiter de la situation.
Sujet: Re: Crêpes aux pignons ou Crêpage de chignons ? (alex, aless, charlie (?)) Ven 28 Juil 2017 - 8:43
Crêpes au pignons ou crêpage de chignon ?
C’est un membre fantôme, une extension qui existe même quand les lois de la physique capitulent. La main est toujours emprisonnée dans la sienne, même si ce n’est plus le cas dans la réalité étriquée de tous les jours. Même amaro devient une extension de son être. Peut-être qu’a force, il pourrait comprendre ce que c’est. Ce lien qui va au delà d’un contact. Ce que les humains nomment l’amour, est ressenti d’une autre façon chez les dryades. Ni plus fort, ni plus sincère, car les humains peuvent l’être véritablement, mais différent. Une façon plus ancienne, plus sauvage et plus absolue.
Le jeune Drus est presque triste en repensant aux implications de ce qu’il proposait. Contrairement à Brian, qui ne pouvait pas rejeter son sang, Alessandro, lui, considérerait son sang comme une intrusion et le rejetterai dans son processus de guérison, quand bien même il ne le voudrait pas. Le don ultime, ce qui pourrait faire qu’ils seraient unis comme il peut l’être avec Brian, lui est donc refusé.
Charlie semble totalement absent de la conversation mais Jansen sait très bien ce qu’il en est. Il n’en perd pas une miette, ni des sandwichs d’ailleurs. La façon dont les muscles de son cou se tendent montrent à quel point il est aux aguets. Car il y a une véritable tension entre Alessandro et Alex… Ils se connaissent depuis longtemps. Le jeune Drus pense qu’il y a certaines choses à régler entre eux, et qu’il ne fait pas bon se trouver entre ces choses et eux deux…
Alessandro. Si absolu, lui aussi. Jansen sait ce qu’il en est. Il a désiré Janice, il l’a même convoité, puis il en est presque tombé amoureux, pensant qu’elle et lui était la même personne. Mais il ne la sauvera pas si il doit choisir entre elle et le danseur. Ce dernier ne veut pas avoir ça sur la conscience. Surtout depuis qu’il se rappelle qui elle est véritablement et ce qu’elle a fait pour lui, l’enseignement qu’elle lui a prodigué et les sacrifices qu’elle a fait. C’est pratiquement une légende parmi la sylve. Une légende survit à sa mort, par définition, mais le jeune Drus ne veut pas de sémantique poétique. Il veut une réalité. Janice, la première ronce, doit survivre.
- Alors si tu refuses de refaire le rituel avec ton sang dans mes veines pour ne pas contraindre Janice. Si détruire une branche de gui similaire est dangereux…
Non… pas ça, non.. non, non non non !
Jansen ne veut pas entendre la suite. Il ne veut pas que les mots soient prononcés, le couteau planté, le doute cultivé. Il ne veut pas que le lierre de l’amertume pousse sur les frondaisons de leur amour…Il secoue la tête vivement, et la main fantôme reste plantée dans la sienne. Mais il ne veut pas de fantôme, il veut de la chair, la chaleur du sang qui pulse, la texture et la callosité qui lui donne des frissons.
Devant un Cormier et un Charlie perplexe, le Drus formule ce que son amant, merci Oh Sylve, n’a pas prononcé. Quand Alex lui demande, à lui et à Charlie ce que les deux lui trouvent, Jansen se lance.
« Il veut me forcer à m’éloigner de lui. S’il me l’ordonne, je n’aurai pas le choix… Mais je l’aime. J’aime sa peau, son odeur, sa voix. J’aime qu’il m’aime. J’aime qu’il soit fait d’ombre et que sa lumière se révèle parce qu’il fait un effort pour ça. Un effort qui lui coute énormément. Vous vous connaissez depuis longtemps, mais connaissez-vous sa lumière éblouissante ? Savez-vous à quel point, au milieu du goudron, de la noirceur, de l’implacable décision qu’il prend, tous les jours, il y a une pureté incandescente ? écorchée, masquée, murée dans une tour noire, mais bien présente… C’est ma lumière, j’y puise ma vie… »
Une larme au parfum de menthe coule sur sa joue. Il la laisse vivre sa vie de larme. Alex part vers Alessandro, Charlie le retient. Ils sont trop rapides, trop impulsifs pour le Drus, qui n’est pas habitué à ces changements soudains, même si avec Amaro il a un entrainement intensif. Les deux compères, qui avec du miel sur les doigts, qui avec de la chlorophylle sur la joue, regardent les deux autres à l’extérieur. Jansen ne peut pas les entendre, mais Charlie oui. « Alors ? verdict ? Ils se battent ou ils s’embrassent ? Enfin je veux dire, ils se prennent dans les bras ? »
Charlie à un petit sourire rassurant. C’est la que Jansen attaque . « et donc, je sais que les plantigrades sont plutôt lents, mais tu comptes le kidnaper quand ton beau blondinet de druide ? Et lui dire ce que tu as sur le cœur ? c’est-à-dire lui ? »
Vous avez déjà vu un Charlie tout rouge ? Ben voilà, c’est fait. Pas peu fier de sa tirade, comme quoi le jeune danseur apprend à être spontané et trop rapide pour qu’on le voit venir, lui aussi, il lâche quelques instants des yeux son amant et son ami…
Les humains ont le don de trouver toujours de quoi se réjouir ou rire dans les pires situations. C’est cela, entre autres, qu’il aime chez eux. Il envie quelque peu le druide d’avoir connu son amant avant lui, et de connaitre un pan de son histoire qui lui est fermé, du moins pour le moment. Quand il retourne la tête, il voit arriver Alessandro et ce dernier a même un petit sourire… Il le connait se sourire, c’est celui avant un combat. Or, il s’agit bel et bien d’un combat à mener… Le fantôme palmaire le démange. La nicotine et la peau appellent ses lèvres… Il voudrait le kidnapper, lui faire gouter à la plénitude de la sylve. Un jour, peut-être, quand les deux amants auront fini de se sacrifier pour préserver l’autre…
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Sujet: Re: Crêpes aux pignons ou Crêpage de chignons ? (alex, aless, charlie (?)) Dim 6 Aoû 2017 - 14:47
Crêpes aux pignons ou Crêpage de chignons ?
Ryan et Andrew ont chopé un gars qui roule pour Barns en train de fouiner du côté du HCC. Mes hommes attendent mes instructions. Le type avait un flingue et une lame, rien de bien anormal dans le milieu. Pas de quoi renverser un plat de pasta. Et honnêtement si je devai ordonner l’exécution de tous ceux qui fouinent autour de mes affaires, le lac proche de la ville déborderait de cadavres. Je pousse un long soupir. Le moment s’y prête mal, je n’ai pas la tête à jouer mon rôle de parrain. J’ordonne à Ryan de se contenter d’effrayer le gars en menaçant d’aller rendre visite à sa petite amie, sa sœur ou je ne sais qui, qui pourrait avoir de l’intérêt pour ce pauvre bougre qui s’est trompé de camp.
Une présence, un regard vraisemblablement verrouillé sur ma tête, un cœur qui bat lourdement, le canadien est venu à la pêche au gros. Ordinairement j’aime mes joutes verbales avec Cormier. L’humain a un culot et une audace à toute épreuve. Je me garde bien de le lui avouer, mais je l’admire à oser tenir tête à plus fort que lui et… d’être encore en vie et en un seul morceau.
« - T’avise pas de me le cabosser ! »
La voix grave de Charlie parvient à mes oreilles lupines, feutrée et atténuée par la porte close et les murs qui nous séparent. Je grimace un sourire et secoue la tête. Je n’ai pas non plus la tête à cogner. De plus, jamais je ne m’aviserai à brutaliser le druidon. La victoire serait bien fade et sans honneur. Lorsque je me bats avec le canadien, je le fais sur son terrain. Un terrain qui est également le mien, le sarcasme et les verbes bien affûtés.
Alex veut réellement aider Jansinio, c’est donc sans geste de rébellion que je me retourne pour le regarder. J’ai perdu de ma splendeur, le regardant sans piper mot, les bras ballants, mon téléphone se retournant sans cesse comme une crêpe dans ma main.
-Je sais que ça ne te fais pas plus plaisir qu’à moi d’être ici, mais on veut tous les deux le bien de Jansen. Si tu veux bien rentrer, ton cerveau nous sera sûrement utile. Il est trop tôt pour jeter l’éponge… J’ai encore une carte à mon arc, au moins.
Je hausse un sourcil étonné. Il ne m’a pas crié dessus pour avoir osé briser le cœur du danseur et il affirme avoir une solution potentielle. J’encaisse cet échange qui contredit toutes nos relations passées. Doucement, je me rapproche du canadien. Imperceptiblement je le vois se raidir, il ne lève pas les poings en garde, mais pas loin. Je secoue à nouveau la tête avec un sourire fatigué et lève une main en signe de paix. Mon regard croise le sien, mes prunelles sombres plongent dans son regard océan. Je sais bien pourquoi je ne l’ai jamais cogné alors que par le passé il avait mainte fois dépassé mes limites aux agaceries.
- Tu sais Alex, cela aurait pu être bien différent.
Ses sourcils m’indiquent qu’il ne comprend pas de quoi je parle. Alors je précise le fond de ma pensée.
- Nous, dans un autre temps, un autre univers, nous aurions pu être proches, bien plus proches.
« Intimes »
Je n’attends pas de croiser son regard scandalisé et offusqué pour le doubler et me diriger vers la porte de sa cabane. Arrivé au seuil, je me retourne. Nos vies se sont croisées à un moment qui nous a conduits à ce que nous sommes maintenant l’un pour l’autre. Son affection pour Charlie est évidente, et je suis empêtré dans les lianes de Jansinio parce que je le veux bien.
Lorsque j’entre, je tombe sur un ours rouge tomate et un drus qui affiche un sourire malicieux. Je ne sais pas ce qu’ils se sont dit, mais je devine que le sujet de leur conversation est juste dans mon dos, attendant que je me décale pour entrer. Rejoignant Jansinio, je lui effleure la tempe de mes lèvres.
- Pardon.
Ce n’est qu’un murmure, mais la liane vivante comprend et me sert dans ses bras à m’en couper en deux. On oublie trop facilement la fausse fragilité du drus.
- Quelle est donc cette corde à ton arc qui pourrait résoudre notre problème sans drame ?
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Sujet: Re: Crêpes aux pignons ou Crêpage de chignons ? (alex, aless, charlie (?)) Jeu 7 Sep 2017 - 18:33
De crêpes et de chignons
La tension. Toujours cette tension électrique qui émanait de l’oméga et du druide. Alex enfonça son sourcil dans l’orbite de son œil lorsque Alessandro éleva le sien, comme pour clouer au sol sa proposition et empêcher le nauséabond d’en face de la secouer pour en faire quoi que ce soit d’autre, ou la tourner à son avantage, ce qui était tout de même sa spécialité. Les poings fermés en masse le long de ses côtes, le laborantin s’apprêtait à voir son offre rejetée du revers de la main, comme un moucheron qui serait venu se poser sur le mauvais fruit. Soutenir le regard rempli d’arrogance n’était pas une tâche facile, et pourtant le biochimiste s’y appliqua, sa mâchoire désapprouvant silencieusement le temps que prenait le mafieux pour réfléchir à sa réponse.
Et celle-ci fit froncer des sourcils le druide dont la gymnastique faciale ne semblait pas l’importuner le moindrement du monde. Évidemment que cela aurait pu être bien différent, si ce grand méchant loup n’avait pas décider d’abuser de la bonté de Jansen et de lui voler sa liberté sous le gui. Mais ce n’était pas ce que le loup sans meute entendait. Les yeux d’Alex s’écarquillèrent, croyant en une plaisanterie dont il serait le dindon de la farce, et ses sourcils réagirent comme des ondes sur un lac. Pourtant, le bougre d’italien semblait sérieux et, le temps qu’Alex le réalise, Amaro avait déjà parcouru la moitié de la distance qui le séparait de la porte. Le druide ne put retenir un hoquet de rire, ni un commentaire.
-Peut-être, en effet… Si tu étais la reine de France! et lui le duc d’il-ne-savait-trop-quoi.
Le pas plus calme que son prédécesseur volcanique, mais pas moins nerveux pour autant, Alex alla ouvrir la porte et laissa entrer le poilu, avant de pénétrer dans la bâtisse sans remarquer les relents du malaise qui aurait pu planer dans son aire ouverte un instant plus tôt. Et Amaro le pressait déjà de poursuivre avec sa nouvelle idée. Comment avait-il pu retenir si longtemps Jansen dans sa geôle et maintenant sembler regretter chaque seconde supplémentaire où il y était comme si elles étaient autant d’éternités? Il aurait dû réagir plus rapidement, déjà… plutôt que de profiter de la situation et s’amuser de son amant de la sorte.
-Oui, alors… J’ai rencontré un autre collègue druide.
Alex se tourna vers le dru. La larme qui avait coulé quelques instants plus tôt sur sa joue avait séché et il semblait s’être ressaisi. Ou peut-être était-ce simplement ce dont Alex voulait se convaincre. Il lui offrit un sourire encourageant. Il n’y avait aucune raison que son plan ne fonctionne pas. Deaton lui avait dit que…
Car c’était bien de ce collègue qu’il s’agissait. Celui qui opérait sa petite clinique vétérinaire privée. Celle où Alex s’était rendu avec Civet, plutôt que l’énorme où il avait rencontré Brian, une fois, comme ça, plus par hasard que pour une quelconque autre raison. Et il avait déceler le mobilier de sorbier, et il avait pu remarquer l’enclave qu’il formait, et de fil en aiguille, il avait fini par se présenter comme le fils du garde-chasse. Une lueur de compréhension avait traversé le regard du vétérinaire et ils s’étaient échangé des propos d’une autre nature. De fil en aiguille, la discussion avait évolué et Alex avait changé de clinique vétérinaire pour son lapereau. C’est au cours d’une de leur conversation que l’information lui était parvenue, celle qui venait de faire germer une idée dans le crâne du scientifique.
...car Deaton lui avait dit qu’il y avait un moyen de détacher l’esprit du corps, et de le faire voyager. Qu’il fallait simuler la mort et que, si ses hypothèses étaient bonnes, le Nemeton pouvait capter les esprits, et ensuite… Ensuite il fallait simplement que ceux-ci s’arrangent pour libérer le trio de Janice-Jansen-Amaro de leurs contraintes respectives.
Tout cela, Alex ne l’exprima pas. Il reprit simplement la parole pour résumer l’idée.
-En vous plongeant dans un bain de glace, votre pouls ralentira et votre esprit pourra se détacher de votre corps. Le Nemeton va les capter et devrait vous permettre de lever la malédiction. Je ne sais pas si ça donnera aussi l’opportunité à Janice de se libérer de ton corps, Jansen. Mais ce serait leur choix à eux deux, s’il se révélait possible. Ton essence végétale devrait te permettre de bien encaisser la température. Si je me trompe pas, ton corps sera plutôt en hibernation ou en dormance qu’au bord de la mort, mais je m’assurerai quand même de veiller sur toi.
La question se lisait sur tous les regards. Et Amaro? Certes, il serait plus simple qu’il meure simplement, mais Alex ne souhaitait aucun malheur, ni aucun deuil à Jansen ni à Charlie. Et aussi peu d’importance qu’il pouvait accorder au sort de l’italien, il haussa les épaules pour les rassurer. D’abord, il n’était pas un meurtrier.
-Et Charlie s’assurera de garder Alessandro en vie. Ça vous va?
Sujet: Re: Crêpes aux pignons ou Crêpage de chignons ? (alex, aless, charlie (?)) Jeu 14 Sep 2017 - 12:01
Crêpes au pignons ou crêpage de chignon ?
Comment c’est arrivé ? Ce moment ou il le cherche des yeux. Ou il est rassuré de voir son nom dans les derniers messages ou les derniers appels de son téléphone. Ou il se sent choyé rien qu’en sentant son odeur, mélange de nicotine et de parfum épicé.
Comment c’est arrivé ? Ce sentiment d’urgence absolue, de nécéssité de vivre, bordel.. De vivre pour de vrai..
Comment c’est arrivé ? Ce dénis, cet abandon, ce danger de le perdre si ils ne trouvent pas de solution.
Il arrive devant le Pink Print. Aujourd’hui ils changent de patron. Le type le regarde et il sent la brulure sur son dos, sa nuque, ses reins.
Il arrive devant son bureau, car ses camarades le craignent. Il a hurlé sur tout le monde, et envoyé balader la moindre demande.
Il est au sol, et l’italien veut le violer, toutes griffes dehors.
Il est sur lui, il l’embrasse.
Il est contre lui, il le caresse.
Il est avec lui, il l’aime… Il se bat, il saigne, il se perd dans ses yeux, il se révèle, devient une partie de son destin, une partie du chemin qu’il déroule sous les pas d’Alessandro.
Il est sous le gui et il l’embrasse, scellant son destin.
Il est chez Alex, et Charlie le regarde inquiet, mais avec bienveillance.
Les deux hommes, le druide et le loup, s’affrontent dans une joute verbale, ou il n’y a aucun enjeu si ce n’est protéger le jeune Drus. Ce dernier en est bouleversé. Il n’a jamais vraiment compté pour qui que ce soit jusqu’ici. A part la Cinquième Ronce, qui habite maintenant son corps… Mais ces deux-là ne font pas partie de sa sylve, ils le font de façon altruiste, même si ça ferait probablement rire Alessandro de capter ces pensées la.. Fugacement, le jeune danseur se demande si des êtres sont capables de lire les pensées, et il est effrayé à cette idée…
Le jeu de provocation, à demi de séduction, auquel jour Alessandro ne le surprend pas plus que ça. Alex est un très bel homme et le Drus comprend pourquoi Charlie , même si il ne se l’avoue pas encore vraiment, à jeter son dévolu sur lui.
« Va falloir que tu apprennes à pas hiberner au niveau de ces pulsions la, nounours ».. Son regard est à la fois furibond et amusé, mais il n’y a aucune erreur sur la rougeur des joues de l’ursidé. Il désire Alex et c’est réciproque au vu des coups d’yeux réguliers de ce dernier envers le garou.
Le baiser sur sa tempe est encore plus doux que le « pardon » prononcé pour ses seules oreilles. Le danseur ne peut se retenir. Si Alessandro était un arbre, il serait déjà en lui tellement il le serre fort. A son tour de rougir en pensant que c’est plutôt son patron qui est en lui, techniquement parlant. Le drus est fort, et il sait son amant apte à encaisser un surcroit d’énergie. Alors il le serre au point qu’il ferrait mal à un humain ordinaire.
Quand Alex mentionna un autre collègue Druide, Le Drus haussa un sourcil, de façon bien moins convaincante que son camarade gardien, il fallait bien le dire. -En vous plongeant dans un bain de glace, votre pouls ralentira et votre esprit pourra se détacher de votre corps. Le Nemeton va les capter et devrait vous permettre de lever la malédiction. Je ne sais pas si ça donnera aussi l’opportunité à Janice de se libérer de ton corps, Jansen. Mais ce serait leur choix à eux deux, s’il se révélait possible. Ton essence végétale devrait te permettre de bien encaisser la température. Si je me trompe pas, ton corps sera plutôt en hibernation ou en dormance qu’au bord de la mort, mais je m’assurerai quand même de veiller sur toi.
Le regard surpris du Drus, un peu paniqué, rebondissait entre le bleu azur de son interlocuteur et le noir de jais de son amant. Il n’avait pas peur de la mort. Elle était comme une chorégraphe exigeante, qu’il connaissait bien. Mais il avait peur de se perdre, de s’endormir, et de se réveillé moins que ce qu’il devenait petit à petit. Mais par-dessus tout, il faisait confiance à Alex. Il émanait de lui une autorité différente de celle d’Alessandro, mais non moins puissante.
« je pense aussi que ma température se régulerait. Une sorte d’hibernation, effectivement. Mais il me faudra une ancre pour que mon esprit ne se disperse pas dans la sylve environnante. Je sais depuis longtemps maintenant quelle est mon ancre ».. Un regard vers l’intéressé, qui pris la pleine mesure de cette tirade. C’était plus qu’une déclaration d’amour. Une ancre, le concept qu’un loup comprenait plus que tout. Différent pour un Drus, mais tout aussi intense.
Charlie aurait le rôle de maintenir Alessandro en vie. Quelque part, Jansen avait l’impression que ça avait toujours été le cas. « Au bout du monde, mon volcan.. Jusqu’au bout du monde… »
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Sujet: Re: Crêpes aux pignons ou Crêpage de chignons ? (alex, aless, charlie (?)) Mar 19 Sep 2017 - 18:02
Bagni di ghiaccio
Cormier nous parle d’un autre druide. Je sens Jansinio se tendre. Il est d’un naturel méfiant et reste très secret sur sa nature pour le moins pas très commune. Toutefois le canadien semble relativement assuré au fur et à mesure qu’il nous expose son plan d’attaque.
Il nous parle de bain glacé. Nonobstant, il y a dans ses propos une retenue, un non-dit qui me met sur mes gardes. Son entreprise est liée à la capacité du Nemeton à capter nos esprits. Je ne suis pas très féru de mysticisme, seulement ma propre nature de loup garou m’incline à céder quelques concessions sur mon esprit cartésien. Cet arbre a un effet notable, sinon la concentration d’êtres surnaturels ne serait pas aussi importante sur la région.
Le froid nous mettrait dans un état de conscience proche du coma. Si la puissance du Nemeton opère, nos esprits pourraient se détacher et ainsi régler notre problème. Cela sous-entend que la maledizione est attachée à nos corps. Janice pourrait même être embarquée dans l’histoire. Si jamais les deux dryades finissent par faire corps à part, j’espère que cela ne sera pas aux dépens de celui de mon danseur.
Alex rationalise l’expérience, disant que Jansen devrait approcher l’état d’hibernation. Ce qui n’est pas inconcevable pour sa nature végétale. Je remarque que le druide ne parle que du Drus et de l’impact que peut avoir l’expérience sur sa santé. Ma survie semble être le cadet de ses soucis. Un loup n’hiberne pas, et bien au contraire mon organisme fait tout pour combattre le froid en augmentant ma chaleur corporelle. Le risque n’est pas anodin, le fait que Cormier élude mon cas en dit long sur le gouffre qui nous sépare. Le druide n'est pas enclin aux concessions, ni à tourner la page de notre passé. Je ne cherche pas à plaire à tout prix, mais un grief qui couve dans sa tête bourrée de préjugés pourrait un jour s'avérer fatal pour ma pomme.
Jansinio, perdu dans ses propres pensées et ses propres risques, finit par donner l’état de sa réflexion. Il a besoin d’une ancre pour ne pas se perdre dans la sylve. - Au bout du monde, mon volcan.. Jusqu’au bout du monde…
Je suis celui qui est cette ancre et la puissance de son regard vaut tous les serments. Pour ces prunelles, je veux bien risquer ma peau. Qui es-tu Jansinio pour me faire baisser autant ma garde ?
Toutefois, l’absence de détail sur ma personne finit par créer un silence, que Cormier comble, laconique, avec un :
“Et Charlie s’assurera de garder Alessandro en vie”.
Je regarde mon cuisinier. Sait-il seulement ce qu’il y a à faire si cela tourne mal ? Je crains qu’il ne me faille compter que sur ma bonne étoile. Le biochimiste serait le plus à même à réagir, seulement il laisse sous-entendre qu’il s’occupera uniquement de Jansinio. Il ne va pas me tuer de ses propres mains, mais il ne semble pas disposé à lever ne serait-ce qu'un petit doigt pour me venir en aide au cas ou. Je lâche un profond soupire. Je n’apprécie pas d'afficher mes faiblesses devant ce grincheux, et encore moins de lui confier ma vie à l’aveuglette. Seulement, il semble que c’est la seule piste valable que nous ayons. Le trouble de Jansinio suite à sa déclaration enflammée me détourne de mon courroux anti canadien.
- Ne t’emballe pas il mio cuore. Cormier ne nous promet pas un voyage paradisiaque, mais un bain forcé. Tu as ce qu’il faut ?
Je me tourne vers Cormier pour écouter sa réponse puis détaille sa cabane qui nous entoure. Y a-t-il seulement une douche dans cette masure ? Mon inspection froisse la feuille d’érable qui affirme avoir pris l’initiative de nous installer deux cuves d’acier dehors, derrière sa maison.
(…)
Nous sommes à la fin de l’après-midi. Le soleil se reflète sur ces baignoires improvisées. Je me demande à quoi servent habituellement ce genre de cuve, puis je me dis qu’il est préférable de n’en rien savoir. Les deux contenants sont rapidement remplis d’eau de source qui coule non loin de là, fraiche à souhait. A l’idée de me glisser là-dedans, j’en éprouve déjà des frissons. Cormier arrive avec deux seaux de glace pilée. Je n’aime pas le regard qu’il me lance quand il jette la glace dans la baignoire qu’il m’attribue. Maledetto canadese ! C’est le regard planté dans ses prunelles que j’ôte ma veste puis ma chemise. Je le sais prude, il devine mon intention et détourne le regard.
- Ne soit pas complexé Cormier ! Il faut de tout pour faire un mondo.
I miei pantaloni atterri à ses pieds dans un pur geste provocateur de ma part. Je vais risquer ma vie, je peux bien me permettre ce qui pourrait être mon ultime pied de nez à ce non conciliant personnage. Je garde mon boxer par égard pour mon anatomie qui ne va pas apprécier la baignade.
- Pronto Jansinio ?
Je ne sais pas ce que nous allons trouver dans cette eau glacée. J’espère simplement lever la maledizione et pourquoi pas délivrer Janice dans le même temps ? Prenant une grande inspiration, j’enjambe la cuve et y plonge une jambe. La morsure du froid est instantanée. J'ai envie d'une sigaretta, mais le moment s'y prête mal...
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Sujet: Re: Crêpes aux pignons ou Crêpage de chignons ? (alex, aless, charlie (?)) Mer 18 Oct 2017 - 17:57
De crêpes et de chignons
Alex détourna son regard pour qu’on n’aperçoive pas le roulement de ses globes oculaires dans leur orbite. Son volcan allait prendre l’eau, et il était bien mieux de ne pas faire fondre leur iceberg artificiel, le bougre de mauvais joueur. Peut-être n’avait-il pas été assez subtil pour Charlie, qui gloussa. Toujours était-il qu’Alex, malgré ses belles paroles, n’était pas si certain de savoir qui du loup ou du dru il mettait réellement le plus en danger. Il suffisait que la température se réchauffe pour que le dru ne revienne à lui, sans le moindre effet secondaire, n’est-ce pas? Et le loup n’avait-il pas un métabolisme qui lui assurait une guérison accélérée en cas d’engelures? Tout pouvait se passer sans la moindre embûche, ou au contraire tourner au vinaigre en un instant, mais ça semblait être leur seule solution, pour le moment.
Et les commentaires hargneux du mafieux ne faisaient rien pour dissiper la tension ou aider Alex à envisager des solutions à toutes les éventualités. Alex avait vraiment une gueule à avoir envie de jouer les préposés aux bénéficiaires*? Il travaillait peut-être à l’hôpital, mais il s’efforçait d’interagir le moins possible avec les patients, et aussi avec le personnel soignant, à vrai dire.
-Je force personne, Amaro. Et si tu veux un forfait SPA et massages, faut voir avec Crowley.
Crowley qui grogna, comme quoi même sa dévotion pouvait atteindre une certaine limite. Mieux valait s’en tenir à répondre aux questions qui lui étaient directement posées. De plus, le sarcasme du canadien venait en complément gratuit! La chance!
-Bah oui, j’ai une piscine de glace dans ma cour, et un frigidaire à viande, comme tout le monde, quoi… Je pourrai avoir ce qu’il faut la fin de semaine prochaine, il faut juste que j’appelle...
Le regard bleu assassin que lui envoya l’Alessandro était sans équivoque : maintenant qu’il désirait se débarrasser de sa malédiction, il n’avait pas envie de se montrer le moindrement patient. Un soupir plus tard, Alex concéda.
-Avec un peu de chance, on pourra aller les chercher ce soir, et régler votre problème demain.
Pour un peu, et ça aurait sonné comme un « ouste, sac-à-puces ».
***
Deaton les avait attendus le soir-même, Charlie et lui, pour récupéré les grosses cuves de tôle dans lesquelles on pourrait facilement teindre des vêtements, ou… laver des chiens, confirma Charlie qui portait les deux bassines sur son dos et était le mieux placé pour en sentir l’intérieur – même sans odorat surnaturel.
En fin d’avant-midi, Alex avait fait un raid à la station-service, vidant presque entièrement le stock de glace concassée de l’employée qui ne sembla pas plus surprise que ça. « Méga teuf! » se contenta-t-elle de commenter, à mi-chemin entre l’interrogation curieuse et l’affirmation sur le ton de celle qui en a vu d’autres, et Alex se contenta de lui répondre d’un sourire contrit en sortant les billets de son porte-monnaie.
Le danseur et son amant étaient arrivés quelques dizaines de minutes après le retour d’Alex qui avait tenté de garder la glace au frais autant que possible. Maudit climat californien. Sans un mot, il remplit les baignoires d’eau et, majoritairement, de glace. À cette température, un humain normal tomberait rapidement en hypothermie, mais les créatures surnaturelles avaient toutes deux des avantages qui les protégeraient un certain temps. Le druide lança un regard noir au loup, source de tout ce malheur, considérant Jansen purement et simplement innocent, même si Alessandro ne pouvait deviner des effets que ce baiser sous le gui aurait. Et l’autre Italien qui se déshabillait sans perdre son temps! Il pouvait pas attendre que tout soit prêt, l’exhibitionniste? Une fois de plus, Alex roula des yeux en lui tournant le dos, soupira et… manqua de s’étouffer à la pique du mafieux en caleçon.
-Ta gueule, Amaro, et arrête de poser, fucking pr... «Alex!» sermonna l’ours. Ah oui! Leur stupide trêve… Satanée situation. Qui était l’idiot qui avait déjà prétendu que l’ami de mon ami est mon ami? C’était peut-être vrai pour les doubles inimitiés, mais ils avaient ici la preuve vivante que c’était faux dans le cas des doubles amitiés. Et ce n’était même pas Alex qui avait commencé, cette fois! Mais il n’était pas un gamin et, lui, était suffisamment mature pour désamorcer le conflit plutôt que de l’entretenir. Bon, il lui fallait un coup de pouce, mais il prouvait une fois de plus être plus sage que le propriétaire du bar. Ce n’est qu’alors que le biochimiste réalisa que Jansen avait suivi le mouvement engendré par son tortionnaire et, une fois de plus, il ne sut où poser les yeux. Finalement, il s’intéressa à ceux de Charlie, qu’il fixait comme un phare dans la nuit, en allant se positionner près de Jansen et «sa» cuve.
-Tout le monde est prêt? On y va! déclara-t-il juste après que l’italien se soit enquit de Jansen, et sans attendre la moindre réponse, il encouragea celui-ci à pénétrer le bain glacé.
- È freddo ! -C’est de l’eau glacée, c’est sûr qu’elle est frette*. Tu t’attendais à quoi? fit le châtain, un sourire triomphant ourlant ses lèvres un moment.
Alex reprit son sérieux dès que son attention revint sur Jansen, qui était aussi à l’intérieur de sa bassine. Incertain de la meilleure façon de faire – et intimidé par la nudité de son ami – il hésita un moment puis plaça ses mains sur les épaules de Jansen. Sous la chair de poule à la texture de petits boutons prêts à éclore, Alex sentit les muscles tendus du danseur. Entre la résistance du corps qui semblait décider à flotter, et la douceur autrement surprenante de la peau du jeune homme, Alex ne put s’empêcher d’imaginer un tronc lessivé par la mer qui serait venu s’échouer sur la plage à marée basse et viendrait d’être happé de nouveau par la marée montante. Imaginer Jansen en espèce de mélange entre pinocchio et bois flotté était probablement juste assez déshumanisant pour retirer le plus gros de l’inconfort que le canadien éprouvait, et il murmura tout autant pour son ami que pour lui même «Ça va aller.» en le poussant avec une fermeté dépourvue de brusquerie pour que seule sa tête ne soit hors de l’eau. Il fit signe à Charlie d’en faire de même et reçut presque immédiatement des éclaboussures qui venaient une fois de plus prouver la grande délicatesse de l’ursidé.
-C’est parti, prenez votre souffle. lança-t-il en jetant un regard professionnel, rempli d’empathie, aux occupants des deux baignoires improvisées. Sans attendre, il enfonça Jansen sous le niveau de l’eau et l’y maintint, une expression traumatisée sur le visage alors que le froid lui mordait les avant-bras comme des milliards d’échardes. Il était en train de tuer quelqu’un. Du moins, c’était ainsi qu’il semblerait agir pour un observateur extérieur… Et malgré la vague d’incertitudes et de remords qui le submergea, il ne relâcha pas sa pression. Son regard atterré, dégoûté de ses propres actes, croisa celui de Charlie, sur lequel il cru voir un infime reflet de son propre sentiment malgré l’inexpressivité habituelle de ses traits.
-Pas question qu’on les laisse crever, hein.
L’ours n’eut pas même à répliquer, tant sa réponse était évidente. Et oui, il avait englobé Alessandro. Après tout, Alex n'avait pas l'âme froide d'un meurtrier, même si... De toute manière, ils ne pouvaient plus qu'attendre et il ne leur restait plus qu’à espérer que l’opération fonctionne.
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Préposé aux bénéficiaires : Aide-soignant Frette : (très) froide
Sujet: Re: Crêpes aux pignons ou Crêpage de chignons ? (alex, aless, charlie (?)) Jeu 16 Nov 2017 - 12:41
Crêpes au pignons ou crêpage de chignon ?
Le jeune dru enviait parfois la cinquième ronce. Il n’avait d’elle que les souvenirs d’avant leur fusion, mais il savait qu’elle ne lâchait aucune proie, qu’elle ne renonçait à aucun combat, et que sa pugnacité avait déjà vaincu bon nombre d’ennemis ou de situations réputées insolubles. Il n’avait pas la hargne, la rage de vivre et de vaincre de son ex mentor si exigeant. Mais il était lié à un homme qui en avait pour deux. Alessandro était loin de l’archétype du héros, mais personne, pas même son pire ennemi, n’aurait pu douter de son courage et de son acharnement à vivre. Il distribuait pourtant avec facilité la mort, également. Jansen en avait assez de ce doute persistant. Il était sur de l’aimer, cette certitude poussait depuis longtemps en lui, comme les racines d’un arbre tutélaire, mais, pourtant, depuis qu’il s’était volontairement exposé à la malédiction du gui, il y avait toujours ce doute, insidieux, que quoique fasse son amant, à présent, il approuverait. Pire, son libre arbitre, si chèrement acquis lors de sa fuite et des mois qui suivirent, lui était définitivement ôté, de la plus douce des façons, certes, mais non moins cruelle…
La solution que proposait Alex était radicale, et effrayante. Mais en aucune façon le jeune danseur ne montrerait de faiblesse devant son amant. Il le voulait fier de lui, farouche, sauvage, et le jeune Drus ne pouvait pas être en retrait à ce niveau-là. Geler est comme une petite mort. Parfois, certaines plantes ne s’en remettent pas. Le long sommeil est un voyage dans l’inconnu. Malgré l’assurance dont il faisait preuve, rien ne pouvait assurer le jeune danseur qu’il s’en remettrait vraiment. Son instinct le guiderait, pour atteindre cet état de semi conscience, il en était sur…
Mais après ? Contrairement aux humains, l’esprit, l’âme, le cœur et le corps ne formait qu’un tout chez ceux de son espèce. Forcer son corps à entrer dans cet état de détachement, de froid, de non vie, revenait à appliquer le même traitement à son esprit également. Plus que la peur de mourir, c’était la peur de ne plus rien ressentir qui paraissait à présent Jansen. Se réveiller et n’être plus que l’ombre de lui-même. Vivant, mais froid, sans sentiment, voilà ce qui l’effrayait vraiment. Dans sa sylve originelle, les plus anciennes dryades devenaient souvent ainsi. Détachées de la vie, sans une once de compassion ou même de passion.
Alessandro sera son ancre, c’est décidé. Mais, même ainsi, il n’est pas sur de rester lui-même suite à cette expérience. Pourtant, il n’en fait pas part, ne voulant pas ajouter un soucis supplémentaire à son amant, et à Alex. Bien sûr, si son italien le lui demandait, il n’aurait pas d’autre choix que de tout lui dire, aussi faisait-il de son mieux pour masquer son trouble à ce sujet.
- Ne t’emballe pas il mio cuore. Cormier ne nous promet pas un voyage paradisiaque, mais un bain forcé. Tu as ce qu’il faut ?
Jansen lui sourit. Il aime tellement l’entendre lui parler avec ces mots italiens. Et lui dire combien il compte pour lui. Au début de leur relation, rien de tout ça n’arrivait. Les deux amants avaient une relation purement physique. Alessandro était, et est toujours un homme fort, indépendant, et, Jansen l’avait compris depuis longtemps, avec de profondes blessures. Fier, ne voulant pas montrer sa faiblesse ni être dépendant de quelqu’un, l’italien avait pourtant finit par laisser entrer un peu de la lumière du jeune danseur dans ses ténèbres. De noires, elles étaient à présent devenues volutes grises, violet sombre, mordorées, pour qui savait regarder dans son âme. La vraie beauté se révélait alors aux yeux de ceux-là, et la profondeur de ces couleurs de l’âme pouvaient peindre des humeurs si vraies, si profondes, que la lumière semblait alors bien fade… Son prince du crime, son baron du scandale était aussi son roi de cœur et Jansen le chevalier prêt à lui prêter allégeance et à conquérir des royaumes pour lui.
Pourtant, il avait son propre héritage à revendiquer à présent… Plus tard.. Plus tard…
(…)
Les baignoires scintillent à la lumière déclinante, et semblent presque mystiques aux yeux du jeune sylvain. Le jeune danseur, malgré la situation, ou peut-être à cause d’elle, ne peut s’empêcher de sourire à l’attitude bravache de son amant, qui se déshabille, de même qu’il ne peut s’empêcher de le détailler et de le désirer, comme à chaque fois… L’eau glacée, heureusement, a très vite fait de doucher son ardeur naissance, à son grand soulagement. Mais le soulagement est de courte durée alors que le froid fait déjà son office.
Un simple hochement de tête répond à la question d’Alessandro. Les deux jeunes hommes entrent de concert dans l’eau glacée, prêts à affronter l’avenir glacé. Alex l’impressionnait, car bien que bravache, lui aussi, il avait un rôle crucial à jouer, et c’est ses connaissances et son esprit qui était l’ultime barrière entre les deux hommes glaçons et leur mort probable…
« ca va aller », lui souffla le canadien… Jansen le cru sur parole. Il en était ainsi avec le jeune Drus. Si il accordait sa confiance, elle était totale. Mais si on la trahissait, sa vengeance n’en était pas moins absolue.
Le froid n’avait été jusqu’ici qu’un concept, parfois relativement concret. Une glace, trop vite mangée, un glaçon le long de son torse, venant se loger dans son nombril alors qu’Alessandro le léchait et croquait ensuite le glaçon. Le vent, un soir d’hiver, la bise s’engouffrant sous les vêtements. La nage, lors de sa fuite, dans l’eau glacée.. Mais jusqu’ici il y avait toujours eu une échappatoire, la possibilité de choisir, de fuir, de se réchauffer. Le froid était à présent une vérité, et Jansen en éprouva toute la portée instantanément, ses muscles se raidissant pendant que son instant naturel essayait de survivre. N’eut été sa grande discipline, il aurait repoussé Alex aussi facilement que des doutes sur son amant, mais il se força à rester au fond de la baignoire. Un cri mental, étouffé, puis une attention féminine sembla s’intéresser au phénomène. Janice, bien sur. La cinquième ronce… Jansen lui sourit, et Alex du surement prendre ce sourire pour lui, car son visage inquiet se détendit. Alors le jeune Drus entra petit à petit dans cette transe si particulière, comme lorsqu’il ne faisait qu’un avec la forêt. Ça prenait beaucoup plus de temps, et le froid, l’inconfort avait eux tout à fait le loisir de s’installer… Une pensée fugace, puis une autre, sembla former en encre émotionnelle le prénom d’Alessandro. Oui, il serait son ancre.
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Sujet: Re: Crêpes aux pignons ou Crêpage de chignons ? (alex, aless, charlie (?)) Jeu 16 Nov 2017 - 22:18
Bagni di ghiaccio
La pudibonderie de Cormier est un petit plaisir qui contrebalance le froid mordant de l’eau glacée. Pudibonderie ou gros malaise à s’assumer pour ainsi me tourner le dos et ne pas admirer ma tablette de chocolat ? Généralement je me vante de rapidement cerner les gens. Toutefois Cormier échappe à mon radar. Il ne réagit pas comme je le pense, sauf là alors que j’ai les fesses à l’air. C’est moi qui suis nu, c’est lui qui est gêné. C’est trop bon de moucher ce donneur de leçon. Cormier – Amaro, ou la longue histoire d’un non-amour. Je ne l’avouerai jamais, mais cela m’agace, car j’aime bien plaire et avec lui j’échoue à chaque fois. Cependant toute velléité en moi se tait sitôt que j’ai de l’eau jusqu’aux épaules. Le froid me coupe le souffle, un long frisson me secoue méchamment. Je sens mes muscles se tétaniser sous la morsure du froid et je dois me faire violence pour ne pas pousser sur mes jambes et m’extirper de cette baignoire d’un seul bond. La seule chose agréable dans cet enfer glacé, ce sont les mains de Charlie sur mes épaules, chaudes et rassurantes. J’ai à peine le temps de prendre ma respiration que l’ursidé m’envoie sott'acqua.
Les sons s’effacent, la sensation est désagréable au possible. Je ne sais pas ce que je suis censé faire. Immergé, je n’ai plus accès aux odeurs. J’ai fermé les yeux, l’eau gelée me brûle les prunelles. Ma peau tremble et tente de résister au froid. Je sais que Jansinio est à côté, mais je ne le sens plus, ne l’entends plus, ne le vois plus.
Combien de temps s’est-il écoulé ? Trente secondes ? Cinquante ? Je commence à ne pas aimer l’expérience, car elle me demande de puiser dans une facette de ma personne que je refoule. Le loup. Celui-ci commence à sérieusement ruer à l’intérieur de moi. La poigne implacable de Charlie me maintient la tête sous l’eau.
Une minute trente, je ne sens plus ni mes pieds, ni mes mains. Le froid m’oppresse, mes fonctions vitales se réorganisent, visant l’essentiel. Mon cœur ralentit, il privilégie l’irrigation des organes vitaux. Bon, il est où ce Nemeton ? Je m’impatiente.
Deux minute trente. Ai-je dis que je me les gèle grave ? Puis il fait noir la dessous. Ho freddo! Je tente de visualiser l’Etna en éruption. Ses projections de lave tel un coïte tellurique. J’imagine le magma brûlant et sa lueur qui passe du jaune presque blanc au rouge carmin.
Trois minutes. Rouges sont les yeux de ce type qui me saute dessus. Jaunes sont les miens le lendemain lorsque je me regarde dans le miroir. Bleu après que j’égorge ce SDF qui pue la vinasse. Où suis-je ? C’est le noir total. Ho freddo. Je marche sans savoir où je vais. Le sol est glacial, lisse comme un miroir qui ne renvoit aucun reflet. J’avance à l’aveuglette, les mains tendues devant moi. Aucun son, aucune once de lumière, rien que les bruits de mon propre corps, de mon propre cœur. Puis enfin je perçois une lueur faiblarde. Je suis cette étoile fluette et bleuté. Cette marche est interminable, comme si la lueur recule à chacun de mes pas. Quand enfin elle semble se stabiliser et s’intensifier. J’avance pour voir, seulement je sais ce que je vais trouver. J’ai compris où je suis. Je ne veux plus avancer, mais un mur invisible m’empêche de revenir en arrière. Pire, ce mur avance, me faisant glisser sur ce sol lisse et glissant comme de la glace. Le mouvement infernal s’arrête alors que du bout des doigts je peux toucher les barreaux de la grande cage qui est devant moi.
Cette cage, c’est moi, mon esprit, ma volonté. A l’intérieur, un loup sauvage et féroce me fait face. Son pelage est d’un noir profond aux reflets bleutés. Ses yeux étincellent d’une fureur bleu électrique.
« Libère moi ! » « Non ! »
Mon cœur s’emballe. Je sais trop bien ce que signifie de le libérer. C’est lâcher toutes les chaines de ma raison et de me laisser envahir par la violence et la sauvagerie. Devenir un loup m’a permis de survivre dans un milieu hautement dangereux. Devenir un loup m’a damné et fait de moi un monstre. Dans cette cage se cache mon vrai visage. Celui d’un tueur sans pitié, capable d’assassiner froidement la femme qu’il aimait. Lyly… Où es-tu maintenant ? J’ai l’âme bien trop empli de noirceur pour croire à l’existence d’un paradis, même pour toi qui était comme un ange blond.
« Libère toi ! » « Non ! »
Je contourne la cage, cherche vainement à m’en éloigner. Mais c’est comme tenter de s’éloigner de son propre corps. Le loup suit ma progression, ses prunelles bleues plantées dans les miennes. Je dois avouer que c’est une bête magnifique. Terrifiante, mais belle.
« Libère le ! » « … »
Une lueur d’une nuance entre le jaune et le vert troue l’obscurité non loin de la cage. Sur le sol une motte de terre. De ce terreau fertile sort une jeune pousse qui grandit. La plante devient un arbrisseau. Celui-ci prend une forme humaine que je connais bien.
« Jansinio… »
Mais il ne m’entend pas. Il semble perdu et chercher quelque chose. Quelqu’un ? Moi ?
« Libère le ! » « … »
Je vois d’autres plantes qui le menacent. Mais au lieu de fuir, il reste là. Il me cherche. Des ronces l’entourent et s’agrippent à lui. Elles lui déchirent la peau, le blessent.
« Libère le ! Ou il va mourir.» « Comment ?! » « Ne l’aime plus. » « Ça ne se commande pas ! »
Qu’il est idiot ce loup ! S’il y a bien une chose sur laquelle la raison ne peut rien, c’est le cœur. J’entends Jansinio souffrir. Je cours pour l’aider, mais un mur végétal inextricable s’interpose. Je hurle, lui crie de se défendre, qu’il est largement plus fort que les ronces. Nos regards se croisent. Je plonge dans ses yeux si envoutants.
« Fuit Jansinio ! Défend toi ! »
Mais Jansinio ne bouge pas. Il reste là à me regarder, à m’attendre. Seulement il m’est impossible de le rejoindre. Alors je réalise avec effroi que notre lien est un poison pour lui.
« LIBÈRE LE ! »
La porte de la cage apparait à côté de moi. Je n’ai qu’à défaire le cadenas dont la clé est dans ma paume.
« Ce n’est pas Jansinio que je libère en ouvrant la cage, mais toi. » « Tu le libères en redevenant toi-même. »
Jansinio saigne, mais il me regarde et reste au lieu de fuir. La maledizione le condamne à rester pres de moi en dépit de sa survie. Je lève la main vers le cadenas. Je lis la peur dans le regard du Drus. Il comprends ce que je vais faire. Il refuse.
« LIBERE MOI ! »
Je suis coincé entre la détresse de celui que j’aime et la sauvagerie du loup. Si j’épouse l’une, je sauve l’autre. Seulement toute compassion disparaitra de mon âme, mon amour également. Je ne vois presque plus Jansinio, les ronces le lacèrent, l’étouffent et le tuent.
Le cadenas choit au sol dans un bruit de verre qui se brise. Les barreaux de la cage s’estompent. Je cherche le loup du regard. Il n’est plus là.
Je suis le loup. Mon regard est d’un bleu glacial et mon sourire carnassier laisse échapper des crocs acérés. Une lueur me fait lever le museau. La lune.
« Ciao amico mio. »
Je penche la tête en arrière et pousse un long et lugubre hurlement. Une froide fureur parcourt mes veines. Mon regard est celui d’un prédateur et d’un meurtrier.
Sujet: Re: Crêpes aux pignons ou Crêpage de chignons ? (alex, aless, charlie (?)) Mar 21 Nov 2017 - 16:52
Crêpes au pignons ou crêpage de chignon ?
Le son aurait pu être comique, dans d’autres circonstances. La liane fouettant le vent, avant d’atteindre sa joue, avait fait un bruit de dessin animé.
« aie ! ».. Le sang coulait le long de la joue juvénile du garçon. Son regard plein de reproche était aussi farouchement fixé sur son mentor exigeant, au grand plaisir de cette derniere. Le jeune drus était encore maladroit, avec son corps d’adolescent. Il avait poussé vite, très vite, même selon les normes dryadiques… Mais il n’était pas encore le jeune homme musclé qu’il allait devenir, notamment grâce à ces entrainements. La cinquième ronce avait la réputation d’être intransigeante, peut être même cruelle, si on considérait que les guerrières commençaient à s’entrainer bien après cette période d’adaptation. Ce qu’elle avait entrepris avec le jeune homme était l’équivalent d’une floraison forcée en plein hiver. Mais nulle dryade n’aurait pu imaginer, à cette époque, qu’elle avait tout prévu, et que son entrainement impitoyable n’aurait comme but, que celui de fournir tous les outils nécessaires au jeune Drus pour s’enfuir, se battre.
Car oui, n’ayant pas encore atteint l’Age adulte, il ne pouvait être le reproducteur, mais elle savait, tout comme la sylve dans son entier, quel serait son avenir, esclave, violé, encore et encore, pour assurer la survie de son espèce. Alors elle avait utilisé le seul créneau qui lui restait. La ou toutes les dryades jouaient, batifolaient, s’essayaient à charmer les humains dans des jeux plutôt innocents, elle le forçait à s’endurcir, se battre, affuter ses techniques et connaissances guerrières. Personne n’avait trouver à y redire, car personne n’avait la moindre idée de son plan, et de sa prévoyance.
(…)
Jansen avait senti son pouls ralentir, et avec ce dernier, sa connexion avec la nature se renforcer, comme à chaque fois. Il n’en avait plus peur depuis qu’il connaissait Alessandro. La ou il pouvait se perdre, il y avait maintenant une odeur de tabac et de musc, une voix chaude et un accent typique, des prunelles noires et des éclats de colère bleu. Alors il n’avait plus peur, car il n’était pas l’ennemi de ces prunelles bleues, et il ne le serait jamais. Mais le froid, lui, n’était pas du même avis. (…)
« j’ai peur.. je ne sens plus mes pieds ».. « ils sont encore la ! Alors arrête de geindre… De toutes façons, vu comment tu t’en sers, tu ne mérites pas d’en avoir… On t’entend à cinq lieues à la ronde. Tu sais comment on t’appelle pendant les grandes chasses vertes ? Diling diling ! »
La belle rouquine aux longs cheveux faisait allusion aux bracelets d’argent qu’elle avait offert à Jansen. Ce dernier avait été ravi d’un tel cadeau, avant de comprendre que c’était la aussi un test, car accroché au bracelet, des petites clochettes en forme de feuilles finement ouvragées teintaient. Non seulement la Cinquieme Ronce, son mentor, avait exigé de ne plus l’entendre pendant les chasses Vertes, mais en plus, qu’il ne perde pas une seule de ces feuilles. Elle avait un regard qui ne laissait rien au hasard et une fois, il avait du chercher pendant trois jours une minuscule feuille perdue. Depuis il faisait très attention à ne pas les perdre. La chasse verte consistait à se poursuivre, entre dryades, dans des sortes de compétitions athlétiques, et donc le vainqueur pouvait choisir une dryade qui devenait son « esclave » pendant un mois et 3 jours, le temps nécessaire à la chasse suivante. Jansen n’avait jamais gagné jusqu’ici et commençait à avoir une idée assez précise de ce qui lui était réservé à l’avenir, les « jeux » de ses congénères devenant de plus en plus osé alors qu’il était esclave de la chasse verte.
Mais présentement, Jansen s’en fichait éperdument, ses jambes enfoncées dans l’eau glacée de la rivière, sous l’œil sévère de son mentor. Régulièrement elle le fouettait avec les ronces environnantes, et il devait en prendre le contrôle, sans perdre son lien avec son propre corps. C’était le plus dur. Jansen avait un contrôle hors du commun sur la flore locale, mais il avait tendance à se perdre, or, comme tentait de lui apprendre la Cinquième Ronce, si il n’était plus conscient de son corps, il pouvait ne plus être tout court. Chaque fois qu’il tentait de ressentir ses jambes, il perdait le contrôle d’une liane ou d’une ronce et son torse ou son visage arborait une nouvelle cicatrice cinglante.
(…)
Couché dans la baignoire, Jansen tentait de sentir son corps, malgré la morsure du froid. Mais déjà son esprit vagabondait. Diling, diling, faisait le bracelet à ses pieds. Jansen le regarda, surpris d’être debout dans ce décor végétal tout droit sorti d’un conte de noël. Les arbres, dont les feuilles étaient des flocons, dont les branches était des cristaux bleues, or, reflet de la lumière du soleil fuyant, avaient une beauté cruelle, tout comme la situation qu’il affrontait.
Diling, diling.
Le bracelet était à présent à son poignet, et semblait l’attirer vers une direction précise, alors le jeune drus se laissa guider., tentant de remporter la chasse Verte, de ne pas être esclave… Cette fois ci il serait vainqueur… Enfin le bruit cessa, il n’était qu’une ombre dans les feuillages d’argent, un murmure inaudible dans le vent cinglant…
Il s’approche, car il sait que sa proie n’est pas loin. Il le sent, il reconnait déjà ce parfum si envoutant, et il l’entend parler, s’adressant à des fantômes qui lui sont propre. Son bel amant est debout, dans sa glorieuse nudité, parlant dans le vide, et pourtant Jansen a l’impression de voir une sorte de prison, devant lui, lorsqu’il plisse les yeux. Dans cette prison, Alessandro n’est plus Alessandro. Il est le chaos, la bête, la liberté et il rage de ne pas pouvoir l’exprimer.
DILING, DILING..
Alessandro se retourne, vers lui. Le bracelet n’est plus à son poignet, mais à présent une chaine d’argent relie le cœur du jeune danseur à celui d’Alessandro… Les petites feuilles accrochées à la chaîne semblent frémir alors que l’italien est sur le point de prendre une décision. Une à une, elle se flétrissent, comme des feuilles véritables à la fin de l’automne, et tombent au sol, dans un bruit de plus en plus dissonant. Chaque fois qu’une feuille tombe, Jansen arbore une nouvelle cicatrice sanglante, comme s’il était fouaillé par des ronces et des lianes. Pourtant, il est incapable de fuir. Il comprend que son amant le lui demande, mais il ne peut pas. Il ne peut pas être loin de lui. Alessandro sort ses griffes, et déchiquette le cadenas de sa prison. Mais ce faisant il, coupe le cordon d’argent qui le reliait au danseur.
Une douleur, aigue, en plein cœur, fait se plier en deux ce dernier. Finalement, il ne ressortira pas vainqueur de cette chasse non plus.
En entendant le hurlement, Jansen réalise avec effroi qu’il est une nouvelle fois une proie… Alors il fuit. Avec toute sa vitesse, pensant être pousuivi par son ancien amant. Il fuit et à chaque pas, il sent se lien de cœur se fâner. Il sait qu’au bout de sa fuite, il n’y aura plus rien. Pas même une graine de cet amour à préserver…
Une graine…
Il y a déjà beaucoup de sang sur lui, son propre sang. Et il sait que le prédateur peut être attiré par ce sang… Pensant avoir un peu d’avance, il ramasse une branche, et, comme lors de sa rencontre avec Alex et Charlie, la transforme en poignard rituel… Anticipant la douleur a venir, et sachant avec une acuité issue du rêve sylvain qu’il n’en mourra pas, du moins pas tout de suite, il se plante violemment le couteau en plein cœur, pendant qu’il en a encore un. Son cri de douleur fait écho au hurlement du loup, et une grosse tâche de sang se forme sur le torse du danseur, qui s’écroule au sol.. Puisant dans ses réserves, il visualise une graine.. Une toute petite graine de sang. Un anathème, quelque chose d’inconcevable, mais son mentor lui a appris à concevoir l’inconcevable
DILING DILING…
Une jeune femme athlétique, perchée sur un arbre de cristal, observe son protégé…Pauvre Hyacinth… tu n’as jamais su quand chasser et quand fuir.. Et tu n’as jamais su renoncer non plus.. Son sourire est enigmatique, et elle éprouve déjà sa nouvelle liberté…
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Sujet: Re: Crêpes aux pignons ou Crêpage de chignons ? (alex, aless, charlie (?)) Ven 24 Nov 2017 - 11:44
Bagni di ghiaccio
Libre.
Je sens distinctement chacune partie de mon corps. Mon acuité est grandie. J’ai l’impression de pouvoir déménager des montagnes. Un violent sentiment de libération semble arracher toute douceur de mon âme. Je me sens plus vivant que jamais, plus sauvage et indompté. Je vois Jansen qui se trouve à une vingtaine de mètres de moi. Je me souviens qui il est et ce qu’il représentait à mes yeux. Mon ancre. Seulement j’ai oublié ce sentiment qui me poussait vers lui. En fait ce n’est pas un oubli, car un oubli ça reste ancré quelque part dans la mémoire pour ressurgir au moment le plus inattendu. Non, le souvenir de ce sentiment m’a bel et bien été arraché. Le souvenir et le sentiment lui-même.
Je regarde le danseur. Il est très bel homme. Il a dans sa démarche et sa façon de bouger cette détresse des chatons égarés. Des chatons qui me plait de cajoler jusqu’à ce que je me lasse. Ma mémoire se fait fuyante. Je ne trouve plus les racines qui m’ont fait tomber amoureux. Le visage de Lyly me revient en mémoire. Tomber amoureux m’est interdit, car s’est m’exposer à de grandes souffrances.
J’avance dans ce lieu sombre que je n’arrive pas à définir. Je suis à nouveau libre de toutes attaches. Comment ai-je pu me lier à cet homme ? Je me souviens parfaitement de l’élan qui me poussait irrémédiablement vers lui, seulement ce sentiment n’existe plus dans mon cœur. « Jansinio ». C’est ainsi que je le nommais. Cette familiarité me semble à présent déplacée et incongrue. Jansen Avery est le danseur du Pink, un membre de mon personnel, certes magnifique, mais un employé tout de même. J’évite de mélanger travail et plaisir. J’observe à nouveau le drus. Pourquoi ai-je failli à mes principes ? Il est beau comme un diable, mais de là à m’aliéner à lui…
C’est comme se réveiller d’un rêve. Les détails s’estompent et s’effacent. On a beau se tendre et tenter de les retenir, mais tous les souvenirs se délitent inexorablement.
Je sors la tête de la baignoire et reprends mon souffle avec avidité. Pendant un moment je suis perdu. Qu’est-ce que je fais là à mariner dans de l’eau glacée au milieu de la forêt ? L’odeur de l’ours est la première chose qui m’atteint. C’est un parfum qui est sécurisant pour moi. Charlie, la force tranquille. Un roc auprès de qui je me sens en sécurité. Rapidement je sors de la baignoire. A côté mon serveur s’agite aussi et sort la tête hors de l’eau. Je l’observe brièvement. Il me semble ne pas avoir subi de dommages de cette baignade forcée.
J’attrape une serviette posée sur une pierre et me frictionne vigoureusement. J’ai du mal à ordonner mes pensées. Je me repasse le film à l’envers et remonte à la raison de tout ce cirque. La maledizione. Sans attendre je me rhabille prestement. Je suis frigorifié. Alex et Charlie semblent attendre une réaction de notre part. Je regarde Jansen qui se sèche de son côté. Le problème est bien réglé. Je pourrais être triste de cet amour perdu, mais on ne pleure pas quelque chose que l’on n’éprouve plus.
- Jansen est guéri de la maledizione.
Je ne sais pas si le terme est approprié. Je tape le cul de mon paquet de sigaretta pour en sortir une. L’ambiance est étrange. Il n’y a plus cette tension qui existait avant notre plongée. Comment ai-je pu me sentir si mal vis-à-vis d’un homme ? Jansen s’avance vers ses fringues. Il a toujours cette démarche altière. Oui, il est magnifique, parfait pour fidéliser les clients du Pink.
Charlie ne dit rien. Non qu’il se moque de notre état, mais simplement qu’il n’a rien à dire. Nous avons obtenu le résultat attendu. Fin de l’expérience. Alex semble plus méfiant et cherche à comprendre ce qu’il s’est passé. Jansen hésite. Il me regarde il semble troublé par l’inadéquation entre ses souvenirs et ce qu’il éprouve maintenant. J'ai moi-même les souvenirs de nos gestes, de mes inquiétudes à son sujet, de ma confiance si poussée que je lui ai montré mes faiblesses. Seulement cela semble être les souvenirs d'un autre que moi. Un gars qui était fou amoureux. Je vais encore passer pour un sans-cœur aux yeux du druide et il aura raison sur le fond. Car le Nemeton m'a arraché tout ce que j'éprouvais pour Jansen. Je ne peux même pas dire que cela me manque. C'est un sentiment indéfinissable. Je me souviens du plaisir que j'ai reçu de cette union, qu'il soit charnel, ou affectif. Toutefois, il n'y a plus rien dans mon cœur qui me pousse à de nouveau, chercher ce lien. Non pas que je m'en moque, ou que j'ai la crainte que les problèmes recommencent. Je n'éprouve simplement rien, sinon une attirance purement physique. Jansen Avery est la beauté incarnée et je reste un homme bien faible devant ses pulsions.
- Il n’y a plus la maledizione. Le Nemeton nous a retiré les sentiments que nous éprouvions l’un pour l’autre. Le sortilège n’ayant plus de prise, disparait de lui même. C’est bien ça Jansen ?
Je me tourne vers le danseur. Mon regard est amical. J’apprécie l’homme qu’il est. Il s’entend très bien avec Dan, Sophie, Jerry et les autres. Je sais que je peux compter sur lui lors des coups de feu et que les commandes s’enchainent plus vite qu’il nous ait possible de les prendre. Jansen est travailleur et sa nature de drus le rend résistant à ce travail souvent harassant. J’ai posé mes natiches sur un rocher au soleil et tire sur ma sigaretta. Ma peau frissonne encore de ce bain glacial.
- Et bien Cormier. Il semble que tu sois bel et bien un druide confirmé. Ta proposition a fonctionné. Jansen ne va plus obéir bêtement à la moindre de mes paroles. Il ne s'exposera plus à la convoitise de ses puttana de sorella.
Ça par contre, est un sentiment qui est resté, le besoin de le protéger, comme pour Kada'an, Jessie ou le figlio de Jerry. Je devine aux mines graves de mes deux anciennes connaissances tout un tas de non-dit. Mon téléphone s’excite dans ma poche. La terre et les affaires ne se sont pas arrêtées de tourner pendant notre baignade. Je me lève et écrase mon mégot.
- Je suis certain que le résultat dépasse tes attentes Cormier.
Ce qu’il pensait de ma relation avec le serveur était parfaitement lisible sur son visage et dans ses propos secs et cassants. Seulement maintenant je me me contrefous de son avis, puisque qu'aucune exaltation ne me lie à Jansen.
- Jansen ? Je te ramène en ville ou tu restes avec ces messieurs ?
Sujet: Re: Crêpes aux pignons ou Crêpage de chignons ? (alex, aless, charlie (?)) Mer 29 Nov 2017 - 12:33
Crêpes au pignons ou crêpage de chignon ?
Au cœur des ténèbres, soudain, il n’y avait plus cette petite lueur, ce feu auprès duquel se réchauffer. Mais, en se réveillant petit à petit, alors qu’une profonde tristesse l’étreignait, Jansen su aussi distinctement qu’il savait sa douleur, que la transformation qui œuvrait lorsqu’il ressentait une extase ou une profonde tristesse n’aurait pas lieu. Alors, creusant encore plus profondément dans la caverne à présent vide de son cœur, il n’y trouva pas le sac de couchage de Janice, son double, son « parasite », ou plutôt son symbiote, car il avait un profond respect et une profonde sympathie pour elle. Envolée, la voleuse au reflets cuivrés. Partie, le mentor intransigeant. Disparue, la liberté incarnée, l’insouciante légèreté, la chanteuse au clair de lune.
Le sang qui avait formé la graine rouge, inconcevable jusqu’à ce que Hyacinth, prince en éxil, décrète le contraire, pulsait encore, ramenant de la vie dans le corps du jeune danseur. Il se réveillait, mais, contrairement à Alessandro qui émergea d’un coup , tremblant de froid et aussi vif qu’une anguille, Jansen émergea lentement, comme amorphe, sous le regard inquiet du jeune druide. Le lien d’argent ne le relie plus à Alessandro, désormais, et il ressent cette perte avec un curieux détachement. Comme si le souvenir même de cette perte était ancien. Dans son rêve, il avait vu Alessandro se libérer, devenir le chaos et la bestialité incarnée. Et le coup au cœur porté faisait encore très mal, mais ne correspondait plus à son présent. La frustration n’en était que plus grande, car il aurait voulu, à tout le moins, se rattacher à cette perte, pleurer cette vérité. Hors, même celui lui était refusé, comme si cette histoire n’avait jamais existé.
Sortant la tête de la baignoire, en respirant avec avidité, car Le Drus n’était pas un représentant de la vie pour rien, son regard rencontra celui du druide, avant que les deux visages ne se tournent vers Alessandro émergeant de la baignoire, visiblement exempt de trace.
Alex pointa alors du doigt un bleu aux couleurs inquiétantes au niveau du cœur du jeune Drus, à l’endroit même ou il avait frappé avec son arme improvisée. Jansen fit « non » de la tête pour signifier à Alex qu’il ne devait rien dire à ce sujet, ce qui n’empêcha pas ce dernier de l’ausculter…
Le bleu virait au jaune à certains endroits, au rouge sang à d’autres, et lorsque le druide toucha l’endroit, le jeune danseur se retint son cri de douleur. Comme Alessandro s’habillait, la manœuvre resta inaperçue… Le poing du jeune Drus était crispé , les phalanges pratiquement blanches à force de le serrer, et il ne le desserra pas même lorsque Alex lui demanda de le faire, ne laissant pas d’autre choix à Alex, bientôt remplacé par charlie, moins pudique, de le sécher. Quand le Jansen entendit Alessandro décréter que la malédiction était rompue, il se crispa, dos à lui, mais hocha la tête, sachant que s’était vrai. Et ne ressentant pas la perte tragique d’un amour perdu. Quand enfin il s’habilla, Charlie et Alex purent voir ce qu’il cachait dans sa main. Une graine rouge, brillante, suintante de sang, qu’il mit bien vite dans la poche de son jean.
Au regard du druide, Jansen su que ce dernier était choqué. Il était peu probable, en effet, que cette espèce de plante, de fleur, ou d’arbre soit répertoriée dans un herbier quelconque. De nouveau, Jansen fit « non » de la tête avant même que la question franchisse les lèvres d’Alex ou de Charlie. Se dernier, débonnaire, se contenta d’hausser les épaules, mais Jansen savait qu’Alex ne le laisserai pas filer avec cette chose dans la poche sans lui demander ce que s’était et d’où ça pouvait venir, ni sans être sur que la blessure au cœur, si étrangement symbolique, n’était pas dangereuse pour la santé du danseur.
Une fois habillé et pouvant se retourner vers son ancien amant sans montrer sa blessure, Jansen observa Alessandro, troublé, se rappelant l’avoir aimé, mais sans parvenir à retrouver la sensation de cet amour, bel et bien perdu.
- Il n’y a plus la maledizione. Le Nemeton nous a retiré les sentiments que nous éprouvions l’un pour l’autre. Le sortilège n’ayant plus de prise, disparait de lui même. C’est bien ça Jansen ?
« oui.. Nous.. ne sommes plus amoureux, et donc je ne suis plus lié à Alessandro… Je ne comprend pas, je me rappelle, et je devrais être triste, mais, je ne le suis pas ».. Sa main serra la graine de sang dans sa poche, et en ressortit tâchée…
- Jansen ? Je te ramène en ville ou tu restes avec ces messieurs ?
« on se voit au pink print, patron.. Je reste un peu.. Je connais Alex, il voudra tester mes réactions au refroidissement du à ma nature sylvestre.. un truc du genre ». Le jeune danseur réussit à sourire, sans se forcer. Etrange. Aucune tristesse.
Quand Alessandro fut partie, les questions se mirent à pleuvoir. « je ne sais pas ce que c’est. Je sais juste que je l’ai créé la bas, et que si je ne la plante pas, ça » il ouvrit sa chemise pour montrer sa blessure, qui s’agrandissait, douloureuse « me tuera à petit feu ». Il laissa le temps à ses camarades d’assimiler l’information et remercia Charlie d’absorber une partie de sa douleur.
« il faut la planter. Cormier tu saurais ou ? Un endroit protégé, mais ou on pourrait surveiller l’évolution de cette graine. Et non, je ne sais pas du tout ce que c’est ni ce qu’elle va faire pousser. Je sais juste que si je ne le fais pas, je vais mourir »… Il n’en fallu pas plus pour convaincre le trio lié par le serment à agir… Cette graine serait le début d’une nouvelle aventure aux ramifications aussi nombreuses qu’une vénéneuse des sylves.
Brumes du Passé : Aware Humain Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : Charlatan de 31 ans
Meute & Clan : Clan des Gardiens Âge du personnage : Druidon de 30 ans
Brumes du futur : Druide Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : Papy de 39 ans
Alias : Pichou Droïde Humeur : Serein Messages : 1537 Réputation : 425 Localisation : Hume les roses
Sujet: Re: Crêpes aux pignons ou Crêpage de chignons ? (alex, aless, charlie (?)) Mer 6 Déc 2017 - 16:44
De crêpes et de chignons
La morsure froide de l’eau grimpait le long du poignet d’Alex, conquérait ses avant-bras et se réfugiait jusque dans ses doigts et sa paume, dont l’étreinte resserrée sur les épaules du dru ne suffisait plus à cueillir un espoir de chaleur. Le corps dénudé du breton était aussi froid que l’écorce tout aussi dénudée d’un tilleul par un matin de novembre givré. Un maigre filet d’air sortait à intervalles réguliers des lèvres du danseur, alors que les longues minutes passaient, des frissons enveloppant le corps du druide et de l’ours, à quelques pas, qui avait revêtu sa fourrure pour l’occasion. Alex regretta de ne pas avoir pris de gants de vaisselle, ou quoi que ce soit, qui aurait pu lui offrir une certaine barrière thermique, mais il y avait plus grave en jeu.
Une goutte de sang, minuscule, s’échappa des lèvres entre deux cavités de gaz carbonique, et Alex en fronça les sourcils, intrigué et inquiet. Il allait demander à Charlie si ils ne devraient pas les sortir des baignoires lorsque les yeux de Jansen s’ouvrirent et qu’il remonta à la surface. Aussitôt, Alex plongea ses bras plus profondément dans le bassin pour le soutenir par les aisselles, imbibant au passage les manches de son polo, et aida Jansen à se relever, d’abord en position assise.
La lenteur du serveur était peut-être normale, compte tenu de l’état d’hibernation dans lequel il s’était trouvé, mais si… Si ça ne l’était pas? Alex s’en voudrait éternellement d’avoir brisé son ami. Mais pis encore, c’était avec inquiétude qu’il observait la tache mordorée sur la poitrine de son protégé, qu’il aida à ressortir du bassin. Leurs quatre yeux se tournèrent vers le loup qui ne semblait avoir que faire du reste du monde et Alex pointa l’ecchymose au coeur de Jansen. Était-ce l’omega qui lui avait fait cela? Dénégation de la tête et, curieux, Alex examina l’étrange blessure. Comment ne l’avait-il pas vu apparaître, plus tôt? Toute aussi étrange était l’attitude du dru, qui n’était pas habituellement si… sérieux? Solennel? Et qui s’entêtait à garder les poings fermés au point où Alex dû demander à Charlie son aide pour sécher et rhabiller le danseur. À ce moment seulement purent-ils voir ce qui le leur était jusqu’alors caché et Alex ne sut cacher sa surprise. Qu’était-ce que cette graine et d’où provenait-elle? Une nouvelle négation de l’homme végétal leur fit garder le silence.
-Ma seule attente était que vous soyez satisfaits. Vous m’avez trouvé, je ne vous ai pas forcés, Amaro. répondit avec méfiance le druide aux propos sibyllins du mafieux. Bonne journée.
Dès que l’italien eut disparut, Alex se tourna vers Jansen, qui était déjà rejoins par l’ours dont la curiosité avait prit le pas sur la nature taciturne. La feinte du dru, quant aux tests qu’Alex mènerait, était bonne, et le druide comprit qu’il voulait leur parler de quelque chose. Quelque chose qui se révéla être la source de leurs interrogations.
-On mettra un pot dans le salon. Les conditions sont contrôlées, et la pousse recevra suffisamment de lumière par la grande fenêtre. Je me chargerai de tourner le pot tous les jours pour éviter qu’elle pousse en orgueil*. Charlie, peux-tu aller chercher le sac de terre derrière la maison. Celui qui est bourgogne.
Et il pourrait même passer acheter une lampe et une ampoule spécialisée pour mettre toutes les chances de leur côté.