Meute & Clan : Clan des Gardiens Âge du personnage : 33 ans
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Sujet: Go back to hell | Feat Jordan ou le Toutou de l'enfer Ven 17 Juin 2016 - 17:28
Go back to hell
Feat : Jordan Parrish
Pour me faire pardonner de l’avoir blessée, j’avais amené une boite à chat dans le bureau de Jordan. Le shérif avait fait une remarque, j’avais rétorqué que j’avais hésité avec un arbre à chat plus voyant et que Mafdet avait aidé deux agents de police à apprendre à se gérer et ce au péril de sa vie. C’est ce dernier argument qui avait conduit Stilinski à tolérer l’affaire. Je ne sais pas si mon présent a été apprécié, les genoux de Jordan semblent avoir la préférence de la druidesse à mon plus grand regret.
Le quotidien commence à prendre un rythme de routine. Jordan avait eu la réponse à ses questions existentielles. L’explication obtenue avait apporté une nouvelle angoisse. L’âme de Jordan se délitait au fur et à mesure que le Hellhound s’activait. Nous ne savions même pas comment qualifier l’état de Jordan. Était-il un mort en sursis, ou un ex-vivant dont l’âme finit de se décrocher du carcan terrestre ? Mais quelle que soit la réponse, l’issue est la même, la fin de celui que j’aime et qui partage ma vie. Tout mon être se rebelle à cette éventualité. Si bien que Cerberus a fini par me marquer la chair d’un sceau brûlant pour me reconnaître lorsque nous tenterions d’aller chercher la part de Jordan qui erre dans le monde du Hellhound, l’enfer. Facile à dire… mais comment aller se balader en enfer ? Cerberus n’avait rien dit d’autre, ni donné de piste sur la manière d’accéder à son monde. Internet est riche en icônes et descriptions imaginaires sur le Pandémonium. Mais cela reste totalement fantaisiste et abstrait. La druidesse Mafdet cherche de son côté pour savoir s’il y a quelque chose dans son ordre qui pourrait nous aider.
(…)
Le Mariage de Ruby a occulté le temps d’une journée nos préoccupations morbides. Pendant cette journée j’ai réussi à me sortir de mon propre carcan de honte. J’ai tenu la main de Jordan en public. Cela semble ridicule, mais c’est un pas de géant pour moi. Je sais que le traumatisme que j’ai subi à la Navy restera à jamais gravé dans mon esprit. Mais grâce à Jordan, pas à pas j'arrive à sortir de ma coquille. Je me sens revivre auprès de lui. Sa mort équivaudrait ma propre mort.
(…)
J’ouvre le coffre pour sortir les sacs de courses. J’ai fait le plein car avec deux chiens, deux flics, deux surnaturels, ou simplement deux hommes et un chiot, cela fait trois morfales à qui il ne faut pas en compter. L’ouverture du coffre s’accompagne d’un miaou faiblard. Au milieu des paquets de pates, il y a une boule de poil duveteuse de couleur pale avec un museau plus sombre.
- Mais quand es-tu monté dans le coffre toi ? - Miaou.
C’est un jeune chaton de type siamois. Je ne comprends pas comment il a pu atterrir dans le carton où j’ai rangé une partie des courses. Il me semble faible et effectivement quand je le pousse doucement du doigt, il réagit à peine. Alors escalader le coffre puis le carton… Je me souviens avoir laissé le hayon ouvert le temps de poser le chariot à même pas dix mètres de la voiture. Je plisse la bouche de mécontentement, car j’ai la ferme certitude que quelqu’un a abandonné ce chat en le posant dans ma voiture ! Je soulève doucement le chaton et le pose sur le sol.
- Désolé minet, mais j’ai déjà deux chiens à la maison… - Miaou. - …
La pauvre bête s’affale contre ma chaussure. Le chaton n’est visiblement pas dans son état normal. Je ne suis pas un sans cœur, puis si Jansen apprend que j’ai abandonné un chaton à son triste sort… Avec résignation, je reprends le chat et le repose délicatement dans le carton sur les paquets de pates. Je laisse le hayon ouvert, Jordan viendra prendre les sacs de croquettes pour Machin. Machin que j’entends aboyer car il a senti ma présence. Le chaton baisse les oreilles en arrière en entendant le chiot. Cela promet de l'animation ! J’ouvre la porte, le carton en équilibre sur une main et la referme du pied. Dans le salon, la scène est comique. Mes deux toutous sont là pour m’accueillir, l’un en battant de la queue, l’autre... avec un grand sourire. Un miaou les met tout deux d’accord sur une expression de surprise.
- J’ai trouvé ce truc dans le coffre. Quelqu’un l’a abandonné là. Il…
Les yeux de Jordan s’agrandissent quand la tête du chaton dépasse soudainement du carton. Je n’ai pas le temps d’expliquer la situation qui sera temporaire, que le chat est soulevé, cajolé et pompeusement présenté à Machin qui ne sait pas s’il faut grogner, japper ou aboyer.
- Holà ! Ne nous emballons pas ! On lui donne à boire et à manger et demain nous le confierons à la SPA.
Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai le sentiment que cela ne va pas être aussi simple que je l’énonce. Bien entendu « Truc » attire toute l’attention des deux corniauds de la maison. Je ne cherche pas à demander de l’aide et retourne à la voiture vider le reste du coffre. C’est avec un soupir exaspéré que je les vois en admiration devant la boule de poil qui lape avec contentement un bol de lait que Jordan lui a donné.
- Il faut lui donner de l’eau pas du lait !
Parle à mon… L’expression de Jordan est trop attendrissante pour que je poursuive à le morigéner. Partant dans la direction de la cuisine pour ranger les achats, je préviens le plus grand des deux chiens sur la suite des événements.
- Ce chaton ne peut pas rester vivre ici !
J’ai commencé par ranger les produits frais et termine par les sacs de croquettes, quand j’entends un léger couinement plaintif dans mon dos. A la porte de la cuisine, le chaton vient de se gameler sur le carrelage. Machin arrive en trottinant, la truffe au ras du sol. L’espace d’un instant je crains qu’il ne croque le chaton, mais le chiot colle son museau sous le derrière du chaton et le relève. En arrière-plan de cette scène digne d’un vidéo-gag, Jordan regarde Machin avec la fierté d’un père. Je maudis la personne qui a osé abandonner ce chaton de cette manière dans mon coffre. Toutefois, je dois avouer que je ne suis pas insensible au trio à l’entrée de la cuisine. Dire que Jordan est le chien de l’enfer ! A quand le lapin domestique pour compléter le tableau ?
- Il est beau Cerberus le chien de l'enfer !
Je file en riant à l’étage pour passer sous la douche évacuer la transpiration de la journée. Ma bonne humeur retombe alors que je ferme les yeux sous le jet d’eau chaude. Toutes mes recherches sur l’enfer et son accès me donnent un résultat commun. Seuls les morts peuvent passer les portes de l’Hadès… Techniquement Jordan est déjà mort, mais hors de question que je le laisse aller se perdre seul dans cette dimension dont nous ignorons tout. Du bout des doigts, je suis la cicatrice que le Hellhound m’a laissée sur le torse à côté de mon tatouage en forme d’ancre marine. Lui aussi s’attend à ce que je sois du voyage... Il n’a rien dit d’autre, sinon que cette marque lui permettrait de me reconnaître. Nous n’avons donc pas moult solution, mais bien qu’une seule. Et plus j’y pense, plus cela me fait froid dans le dos. Mon âme se braque contre l’aboutissement de ma logique. Mon cœur se manifeste disant qu’aucun choix de renoncement ne nous est possible. La peur de mourir et celle de perdre Jordan se mêlent.
Seuls les morts entrent en enfer… Il m’est impossible de mettre moi-même fin à ma vie. La proposition que j’ai à faire à Jordan ne va pas lui plaire. Comment le persuader ? Le bruit d’un objet qui se fracasse sur le sol suivit d’un aboiement et d’un miaulement me ramène au présent. Quand je dis que ce chaton ne peut pas rester…
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Sujet: Re: Go back to hell | Feat Jordan ou le Toutou de l'enfer Jeu 23 Juin 2016 - 23:13
Go back to hell
Brian me fait rire. Chaque fois que je le remet dans la case bien pratique « bourrin craquant », il s’en extirpe, laissant le bourrin derrière lui et ne gardant que le craquant. Donc quand il s’était amené avec son « cadeau » pour Mafdet, cette dernière était restée sous forme de chat, mais a voir la façon dont elle ronronnait, ça ne lui avait pas trop déplu. Il faut dire qu’au Nemeton, elle avait eut de nouveau un aperçu plutôt avantageux de la plastique de Brian, ce qui n’était pas arrivé depuis un moment, vu que je l’avais chassé des douches quand on en prenait avec Jansen et mon nonos…
Cette expédition et entrainement improvisés au Nemeton avait été riche en enseignement et aussi en saignements… Le plus perturbant, après bien sur le fait d’avoir vu mon mec littéralement matérialiser un serpent de sable, avait été d’apprendre que j’étais pour ainsi dire mort, et mon âme en sursis. Bon sang, il y a à peine quelques mois, je ne croyais même pas au concept d’âme. C’était avant d’avoir vu celle de Fiona s’élever dans les airs, en poussant un cri d’oiseau déchirant…
Je continue à faire le pitre, pour lui, pour dédramatiser, mais je n’en mène pas lourd. Depuis notre retour, je remercie les puissances occultes de ne pas m’avoir donné un loup comme compagnon, qui aurait pu sentir que je jouais un rôle, et surtout sentir mon anxiété. J’ai beau retourner le problème dans tous les sens, je ne vois pas comment aller la bas, et surtout comment y amener cette tête de mule sans mettre sa vie en danger.
Le soir, quand je le vois se déshabiller, quand il me rejoint dans notre lit, je ne peux que remarquer cette marque que mon alter ego lui a faite, sur le torse. Mes doigts parcourent doucement le symbole, cherchant à trouver une solution, mais quand je vois que ça le met mal à l’aise, je lui souris et l’embrasse. Si ça ne suffit pas, je le chatouille, profitant honteusement de cet avantage sur lui.
Je crois bien qu’aussi bien lui que moi cherchons de notre côté sur internet, y compris le dark net, mais ce que nous y trouvons est soit un ramassis de conneries, soit bien trop angoissant pour y prêter foi.
Même le mariage que nous avons vécu ensemble, qui devait être une parenthèse agréable, idyllique, a tourné au cauchemar, et mon alter ego s’est déchainé une fois de plus. Cela devient urgent, je dois reprendre le contrôle, partager ce pouvoir, aider l’autre à accomplir sa mission, sans pour autant me sacrifier. Si encore j’étais sur que ça serve, je le ferais sans hésiter, après tout, je suis déjà mort. Mais je suis persuadé, dans mes tripes, que sans moi, le vrai moi, Cerberus ne pourra pas mener à bien sa mission. Et puis je ne peux pas me résoudre à laisser Brian seul, l’idée même de le voir souffrir à cause de moi me révulse.
Pour la nieme fois, je relis le passage sur internet. Les descriptions des enfers ont ça en commun qu’ils ne donnent pas envie d’y aller en villégiature… Machin se met à japper, ce qui est le signal pour que je me mette à zapper. Je vais donc retrouver mon marin sexy et l’aider à prendre les courses, lorsqu’un « meow » qui n’est pas le « meow » de mafdet me fait ouvrir des yeux ronds comme des billes.
- J’ai trouvé ce truc dans le coffre. Quelqu’un l’a abandonné là. Il…
« oh mais regarde-moi cette boule de poil, il est trop .. trop.. ; » trop je ne sais pas quoi, mais me voilà en train de le soulever, de le cajoler, ravis des ronronnements que j’entends. Il a l’air faible, et Brian a beau temporiser mon enthousiasme, parlant déjà de la spa, que je le sèche sur place.
« Il a tes yeux. Je peux pas résister ». Oui, c’est déloyal, mais ça marche. - Ce chaton ne peut pas rester vivre ici !
« hmm hhmm… Dis, il peut rester ? Il devrait pas poser de problème, et machin semble déjà l’apprécier ». Surtout que machin vient d’aider le chaton à se relever. - Il est beau Cerberus le chien de l'enfer !
« hmmhmm… on l’appelle comment ? ». Brian file à l’étage pour se doucher. Son éclat de rire est un phare pour moi, et habituellement je serai aller le rejoindre pour une douche prenant un peu plus de temps que nécessaire, mais je suis trop obnubilé par ce chat. Il a des yeux superbe et c’est juste un attrape main pour un type comme moi. Comment résister ?
M’amusant à le soulever, pour le faire reposer sur mon torse, machin battant joyeusement la queue au pied du canapé, il m’arrive soudain un truc bizarre. Je suis la, pratiquement hypnotisé par les yeux de ce chat, quand je sens presque le détachement caractéristique qui annonce l’arrivée de l’autre. Sauf que je suis encore la, et c’est plutôt comme si moi je me tendais vers l’autre… J’ai une drôle d’odeur dans les narines et un gout sulfureux sur la langue. Ça ne dure qu’un instant, mais suffisamment pour m’angoisser.. Qu’est-ce que c’était ?
En tous les cas, il faut absolument que je présente ce chat à Mafdet. Sans le lui laisser non plus, elle serait capable de lui apprendre des trucs vraiment tordus. Déposant le chaton dans un panier improvisé, à savoir un grand tupperware rond en plastique, que je garnis d’un t-shirt rescapé miraculeusement d’une de mes combustions spontanée, je regarde le spectacle, attendris.
Mais c’est un autre spectacle que je veux voir, montant l’escalier quatre à quatre, pour trouver en arrivant un Brian en plein doute. Mon humeur joyeuse redevient son reflet immédiatement. « On va affronter ça ensemble, mon nonos… Ok ? » Je le prend dans mes bras, sentant sa respiration s’accélérer. « hey… Regarde moi.. ; Ensembles, toujours ! » Son sourire triste et son hochement de tête me bouleverse.. Je ne peux que l’embrasser dans le cou, me mettre derrière lui et le prendre dans mes bras en reposant ma tête sur son épaule. « On peut en parler, si tu veux. Il le faudra bien de toute façon… On est tous les deux des flics. On a fait des recherches, je te connais trop pour que tu me dises que non… Et ce qu’on a trouvé tous les deux n’est pas très réjouissant hein ? Mais n’oublie jamais que tu ne seras plus jamais seul, je te le jure. Plus jamais. ».
Pour tenter de le faire rire, je le pousse doucement avec une partie de mon anatomie trop souvent à l’air libre et qui prend très vite des proportions indécentes. C’est naturel pour nous, on se demande pas qui prend quel rôle, nous acceptons les deux avec une simplicité déconcertante. « Tu vois dans quel état tu me met ? »
« t’es con ! » dit-il en riant aux éclats.. Ce n’est qu’un répit, on sait très bien tous les deux qu’il faut qu’on en parle.
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Sujet: Re: Go back to hell | Feat Jordan ou le Toutou de l'enfer Dim 26 Juin 2016 - 22:09
Go back to hell
Feat : Jordan Parrish
Je suis plongé dans mes pensées quand Jordan me ceinture par derrière. Je n’ai pas le temps de lui cacher ma mine anxieuse.
- On va affronter ça ensemble, mon nonos… Ok ? Hey… Regarde-moi.. Ensembles, toujours !
Je regarde son reflet dans le miroir et lui souris doucement. J’aimerai avoir son enthousiasme, mais j’ai trop peur de le perdre. Et l’expédition qui est en train de murir dans ma cervelle me parait si improbable… J’aimerais tant pouvoir savourer la quiétude de le savoir près de moi, sans crainte que cela se termine un jour. Mon dos se chauffe contre son torse, son menton cherche un appui sur mon épaule. Où trouve-t-il cette énergie et cette capacité à rebondir ?
- On peut en parler, si tu veux. Il le faudra bien de toute façon… On est tous les deux des flics. On a fait des recherches, je te connais trop pour que tu me dises que non… - Jordan… - Et ce qu’on a trouvé tous les deux n’est pas très réjouissant hein ? - Non, hélas. - Mais n’oublie jamais que tu ne seras plus jamais seul, je te le jure. Plus jamais. - Je ne veux pas te perdre.
Jordan ressert ses bras autour de moi. Dans mon métier c’est moi qui ai ce rôle, protéger et rassurer les gens. Avant de rencontrer Jordan, jamais je n’avais eu besoin que l’on me serre ainsi. Après mon départ de l’armée, il n’était même pas envisageable que quelqu’un s’approche de moi ainsi. Pourtant avec ce sac à puce exubérant, j’ai appris tout ce qu'un contact avec un autre peu apporter, joie, sérénité, sentiment de sécurité ou celui d’être important. Jordan me donne un coup de hanche pour me sortir de ma mélancolie.
- Tu vois dans quel état tu me mets ? - T’es con !
Je ris, amusé de sa bêtise. J’ai remarqué qu’avec lui, je ris plus qu’avant. Et quand ses pitreries ne fonctionnent pas, il me chatouille. J’ai beau râler, et lui dire que c’est totalement déloyal, mais que faire quand il me regarde avec sa tête de type heureux ? Je suis incapable de lui refuser quoi que ce soit. Je le laisse m’emmener jusqu’à notre chambre. Comme Jordan est resté collé dans mon dos, nous cahotons un peu. Le truc miaule en bas des escaliers. Il semble trop jeune, ou n’a jamais expérimenté les marches pour arriver à grimper jusqu’à nous. Machin ne sait pas quoi faire, il fait l’aller-retour entre le palier et le chaton. Le chiot veut être avec nous, mais semble ne pas vouloir abandonner son nouveau copain. Alors comme seul un chien peut le faire, il fait la navette, manquant de nous faire tomber quand il se mêle à nos jambes.
- Y a le truc qui miaule !
Cependant Jordan ne se fait pas détourner de ce qu'il a en tête, et le chaton passe après la séance de câlins. Nous chutons ensemble sur le lit dans une belle bataille de bras et de jambes. La serviette qui me ceignait les hanches est tombée sur le sol depuis longtemps. Notre lit se transforme en navire et nous partons au grand large, nos corps tanguant sous la houle de l’amour. Je n’ai plus aucune crainte ou réticence lors de nos ébats. Ma confiance totale en Jordan m’aide à me libérer de mes chaines. Il me reste à faire des progrès en public. J’ai tenu sa main lors de ce mariage, avant que cela ne dérape au désastre. Cependant, je ne sais pas comment je réagirais maintenant à des propos homophobes. L’autre fois à la salle de sport, ma réaction avait été violente. Heureusement, Jordan m’avait amené loin de la ville. Je n’étais pas capable de maîtriser mes émotions, devenant dangereux. Ce qui est une certitude, le premier qui fait une remarque à Jordan sur ses préférences, se prend mon poing dans la tête....
(…)
Un souffle me chatouille le cou. J’ouvre vaguement un œil. Jordan a le nez sur ma clavicule. Il somnole paisiblement, son bras enserrant ma taille. J’ai pris l’habitude de dormir avec une entrave corporelle. Je ne sais qui de Jordan ou de son alter égo éprouve ce besoin de me garder contre lui. Il m’est toujours très difficile de m’extirper du lit sans le réveiller. Je bouge une jambe et rencontre un obstacle. Machin dort étalé entre nous. Il est sur le dos, ses pattes pendant mollement en l’air. Autant dire que notre chien n’a vraiment aucune classe. Je me tourne pour changer de position et coller mon dos à Jordan quand mon nez atterrit dans une boule de poil duveteuse. Il semble que le truc miauleur a réussi à escalader l’escalier et le lit. J’ai déjà compris qu’avec deux cabots contre moi, le chat a de solides alliés pour squatter la maison à demeure. Jordan bouge à son tour, resserrant son étreinte. Nous ne sommes pas vraiment endormis, ni tout à fait réveillés. Je me sens bien ainsi, et j’espère de tout cœur pouvoir savourer de tels moments de bien-être. La chambre est plongée dans une demi-pénombre. Le soleil est presque couché, il va falloir songer à se faire à manger après cet intermède fripon. Et comme l’a souligné Jordan, il faut que l’on parle de ce que l’on va faire.
(…)
La cuisine raisonne de cris, d’aboiements et de miaulements faiblards. Pendant onze années j’ai vécu dans la proximité que contraint un navire de guerre. Je ne suis donc pas dérangé par le raffut que fait le zoo qui s’est imposé dans cette maison. Jordan se bagarre avec Machin qui veut laper le lait de Truc.
- Machin va apprendre plein de bêtises à Truc ! - Truc, quel truc ? - Ben ça. Le chaton, le truc qui miaule. Truc quoi !
Je n’aime pas le sourire de Jordan qui lui fend la gueule en deux, ni son regard de « il est choupinou mon marin sexy ». Ok, je ne suis pas doué pour donner un nom. D’ailleurs c’est plutôt une bonne chose que deux hommes ne puissent pas procréer ensemble. Car je ne sais pas de quel nom stupide notre enfant aurait écopé.
- Rho ! Si tu as mieux comme nom, ne te gêne pas sac à puce !
Je me retourne vers la gazinière en bougonnant sur le non sérieux des canidés en général et de Jordan particulier. Je ferme les yeux en entendant une gamelle se renverser sur le carrelage. Je me force à ne pas regarder l’étendue des dégâts, laissant monsieur l’adjoint gérer les saletés de la ménagerie.
(…)
La quiétude est revenue. Truc dort étalé sur Machin dans le panier du chiot. Ils sont encore petits et dorment encore beaucoup. Jordan s’appuie sur le dossier de sa chaise, visiblement rassasié. Je m’épluche une pomme dont je me fais voler un tiers des morceaux par l’être infernal qui partage ma vie. Je ne sais comment aborder le sujet, mais tourner autour du pot ne sert à rien. Alors je pose mon jeu sur la table et annonce la couleur.
- L’enfer n’est pas accessible pour quelqu’un de vivant. Il faut donc biaiser. Cerberus nous a dit que tu es déjà considéré comme mort, tu devrais pouvoir y aller grâce à lui. Par contre hors de question que je te laisse faire ce voyage seul. Ton alter-ego s’attend à ce que je sois de la partie…
Je me tais devant la mine soudainement grave de Jordan. De ma paume, je touche mon torse là où sous le tissu de mon t-shirt une marque symbolique me marque aussi surement que du bétail.
- Je… au Nemeton j’ai sentis une force qu’il n’y a pas ailleurs. Cet endroit particulier pourrait bien contenir la faille que nous cherchons.
Jordan ajoute que c’est là que son instinct l’emmène pour brûler les corps des chimères et d’en quelque sorte laver leur âme pour le passage vers l’ailleurs.
- Jordan… il faut que tu me tues sur le Nemeton. Je pourrais ainsi t’accompagner sous une forme spirituelle ou quelque chose de ce gout-là.
C’est irrépressible, mais la tête de Jordan dénie ce que je dis dans un refus catégorique. J’attrape sa main et la serre fort.
- Si nous ne faisons rien, Tu vas disparaître ! Je ne sais pas comment le temps s’écoule là-bas. Ce n’est pas une certitude, mais je crois que le Nemeton conservera mon corps pendant notre absence.
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Sujet: Re: Go back to hell | Feat Jordan ou le Toutou de l'enfer Lun 4 Juil 2016 - 9:30
Go back to hell
Son rire. Je tuerai pour son rire, je crois. Surtout qu’en ce moment, c’est une bataille pour avoir le droit de l’entendre, pour gagner ce cadeau. Je le guide vers notre chambre, me faisant la réflexion incongrue que nous n’aurions pas fière allure si nous étions filmés ou suivis d’une autre façon, cahotant comme nous le faisons pour atteindre notre cocon privé.
La boule de poil couine en bas de l’escalier, mais j’ai beau le trouver craquant, il ne peut pas lutter avec Brian en terme de priorité. En revanche, machin semble déjà décidé à nous accompagner. J’ai été trop laxiste avec lui, il va falloir que je remédie à ça. C’est moi qui l’ai imposé à Brian, et maintenant, selon toutes probabilités, nous allons aussi hériter de la peluche vivante qui peine à aborder les marches d’escalier. Machin ne doit plus dormir avec nous, surtout qu’il va grandir, même si je ne connais pas la marque de machin. Je fais souvent rire Brian en parlant de marque, comme une voiture, mais lui non plus ne connais pas la race. Ça doit être un croisé… Nos recherches sur internet n’ont pas été d’une grande aide et je n’ai pas envie du tout qu’un passionné de chien vienne m’expliquer les origines de machin.
- Y a le truc qui miaule ! -qu’il miaule, ça l’entrainera !
Je sais ce qui nous attend. J’aborde cette nuit comme un amant partant en guerre, voulant emporter avec lui le gout, la texture, l’amour, de celui ou celle qu’il aime. Je connais Brian et bien que nos ébats soient souvent passionnés, je sais que de son côté, il voit cette nuit comme un marin devant partir longtemps en mer, loin de son amour. Nous nous connaissons trop bien. Nous savons ce qui est en suspens, et nous savons que nous ne pouvons plus faire trainer ça.
Au mariage, l’autre a encore pris le contrôle. Ça ne peut plus durer. Je ne peux pas continuer à servir d’hôte sans contrôler ce que je fais, et, surtout, je sais que Cerberus à une mission, et qu’il est affaiblis en étant pas en symbiose avec moi. C’est d’ailleurs sans doute pour cette raison qu’il a indiqué ou je me trouve vraiment lorsqu’il prend ma place. Je ne vais pas mentir, même à Brian. Surtout pas à Brian. J’ai peur. Il le sait. J’ose montrer mes faiblesses avec lui. Mais je dois aller en enfer, et je dois entrer en symbiose avec Cerberus.
Je m’endors en le serrant contre moi, ne pouvant m’empêcher de craindre de le perdre. Je sais aussi que Cerberus éprouve quelque chose pour lui, et qu’il est encore plus possessif que moi. Est-ce lui qui prend ma place, parfois, lorsque je dors ? Mon esprit vagabonde –t-il dans cet enfer, lorsque je rêve ? Je ne me rappelle que rarement de mes rêves, alors que Brian me raconte souvent des univers marins, ou colorés, avec beaucoup de détails.
Si j’arrive à être enfin moi-même, entièrement, vais-je enfin pouvoir rêver et m’en souvenir ? Brian s’agite contre moi, et je me réveille à demi, souriant en voyant le spectacle. Hors de question que notre lit devienne l’arche de Noé.
(…)
Ça fait cinq bonnes minutes que je tente de faire comprendre à Machin qu’il ne doit pas bouloter la nourriture du chaton, lorsque Brian m’interpelle, en appelant la boule de poil « truc ». - Rho ! Si tu as mieux comme nom, ne te gêne pas sac à puce ! -Non je suis pas doué non plus pour ça. Par contre, je vais serrer un peu les vis. Machin ne doit plus dormir dans notre lit. Et.. Truc non plus… J’irai acheter de quoi construire une niche, quand à Truc il aura une panière et une chatière adaptée. Pas d’animal dans notre lit.. Enfin à part toi !
C’est a ce moment-là que machin renverse la gamelle et me regarde, les oreilles baissées, un air malheureux sur le visage. Mais je ne cède pas et l’engueule copieusement, pour qu’il comprenne. Une fois les dégâts nettoyés, il se colle à moi pour se faire pardonner. Il n’a aucune idée de l’agacement que j’ai ce matin à l’avoir dans les jambes, aussi je me force à ne pas l’engueuler de nouveau, car il n’y est pour rien, et il est juste débordant d’amour pour Brian et moi… Je ne sais pas vraiment si j’ai vraiment sentis le moment ou Brian allait aborder le sujet. Après coup, souvent, on croit avoir une sorte de sentiment, de prémonition, on SAIT ce qui va se passer. Mais la plupart du temps, c’est juste notre cerveau qui recolle les morceaux et nous fait croire qu’on a eut une intuition.
L’enfer n’est pas accessible pour quelqu’un de vivant. Il faut donc biaiser. Cerberus nous a dit que tu es déjà considéré comme mort, tu devrais pouvoir y aller grâce à lui. Par contre hors de question que je te laisse faire ce voyage seul. Ton alter-ego s’attend à ce que je sois de la partie… Je me raidis à ces mots. Je ne veux pas entendre la suite. Bordel, je SAIS ce que va être la suite et je ne veux pas l’entendre ! Mon regard suit, hypnotisé, le mouvement de sa main vers son torse, là ou mon alter ego l’a marqué. Cette marque que j’ai parcouru des doigts assez souvent depuis quelques temps pour que ça m’angoisse. Je lui cache du mieux possible, mais c’est un flic, et un bon. Il sait très bien ce que je pense de tout ça.
- Je… au Nemeton j’ai sentis une force qu’il n’y a pas ailleurs. Cet endroit particulier pourrait bien contenir la faille que nous cherchons. Je déglutis, mal à l’aise… Oui, je connais cette force, je l’ai sentis, avec Mafdet, et sans elle… Il y a presque un appel lorsque je suis à proximité du vieil arbre « Oui. Je le sens aussi. Ça me fait peur d’ailleurs. On n’a aucune idée des forces que renferme cet arbre. Ni leur nature. Est-il neutre ? Bon ? Mauvais ? J’angoisse en pensant à ce que me fait faire mon alter ego. Officiellement, c’est pour purifier les dépouilles surnaturelles, pour que les habitants de Beacon Hills n’aient pas conscience de leur existence. Mais je me suis demandé souvent si je ne donnais pas une sorte d’énergie à l’arbre. Et je n’ai aucune putain d’idée sur la nature de cette offrande.. »
Mais le regard presque fiévreux de Brian me fait taire. - Jordan… il faut que tu me tues sur le Nemeton. Je pourrais ainsi t’accompagner sous une forme spirituelle ou quelque chose de ce gout-là. Non ! Je secoue la tête énergiquement. Non ! « non ! » Non ! Je ne peux pas permettre ça, surtout pas pour moi.
«non on trouveras une autre solution. Je veux pas… Je peux pas te laisser faire.. » Il me serre la main, fort. Il est décidé. Je le connais trop bien pour ne pas être pris dans un étau de glace. Il est déterminé, il a déjà pris ça décision. Des larmes de frustrations coulent déjà sur mes joues. - Si nous ne faisons rien, Tu vas disparaître ! Je ne sais pas comment le temps s’écoule là-bas. Ce n’est pas une certitude, mais je crois que le Nemeton conservera mon corps pendant notre absence. Mes propos sont incohérents. Je lui parle d’amour, de voilier, de niche pour chien et de roses bizares… Je n’arrive plus à parler correctement. Je ne veux juste pas faire ça. Je ne peux pas faire ça. « j’y arriverai pas. Je peux pas faire ça. Je t’aime trop.. ». Mais il me couvre de baisers, il me serre fort, il s’est déjà sacrifié. Je n’ai que l’écho de sa détermination à serrer dans mes bras, Brian, lui, est déjà parti. Si je veux avoir une chance de le rattraper, je dois être à la hauteur de sa bravoure. « je n’y arriverai pas, » « mais Nous, oui. »
Nous sommes loin de ressentir autant d’assurance, en regardant le gardien du vent, le façonneur de sable. Nous reconnaissons la marque apposée sur son torse, nous la parcourons, délicatement. Il y a quelque chose qui nous dérange, nous savons que c’est la bonne solution, mais nous répugnons à faire ce qu’il demande. Pourtant, nous avons réclamé notre vaisseau de chair car nous savons que Jordan ne pourrait se résoudre à commettre un tel acte. Nous cherchons un moyen pour qu’il ne souffre pas. La lueur dans notre regard lui indique qui nous sommes. Mais il n’y a pourtant aucune appréhension lorsque nous nous rapprochons de lui et que nous l’embrassons.
Alors, fort de cette nouvelle assurance, nous sortons, au pas de course, sachant qu’il peut nous suivre, pour nous retrouver rapidement à l’abri des regards, dans la forêt. De là, nous nous dirigeons vers notre salut ou notre perte. Nous n’avons jamais concédé un tel pouvoir à quiconque, mais aussi surement que nous l’avons marqué, il nous a marqué à sa façon. Et, étrangement, nous trouvons ça réconfortant, même si le risque existe que nous soyons plus faible. Nous pensons que Jordan nous influence beaucoup. La logique voudrait que nous le laissions disparaitre, mais la logique semble fuir notre corps, au contact du sien.
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Sujet: Re: Go back to hell | Feat Jordan ou le Toutou de l'enfer Ven 22 Juil 2016 - 13:50
Go back to hell
Feat : Jordan Parrish
Bien évidement Jordan n’aime pas mes propos. Seulement il est fait du même bois que moi. Il connait parfaitement ce moment, celui qui précède l’ordre de foncer à l’assaut, le calme avant la tempête. C’est comme être dans l’œil d’un cyclone. Le moment est encore paisible, pourtant il n’y a aucune échappatoire et tôt ou tard nous allons devoir affronter notre destin. Le mien est prêt de Jordan ou n’est pas. Il n’y a pas de choix intermédiaire possible. Il sait que j’ai pris ma décision et que rien ne me fera reculer. Que valent mes serments si je ne reste pas à côté de lui pour affronter sa vie, notre vie ? Je ne peux rien lui garantir, ni que nous trouverons son âme errante, ni que je reviendrais de ce voyage vers l’au-delà. Je ne veux pas lui mentir sur mes doutes, mes peurs et je lis les mêmes sentiments dans son regard si clair. Machin et Truc semblent avoir compris que le moment n’est plus ordinaire. A croire que les animaux ont un sens qui nous fait défaut, car ils sont l’un comme l’autre sagement assis sur leur séant, nous regardant presque avec une gravité dans leur attitude. Truc a les oreilles couchées en arrière et il tremble un peu. Jordan a parlé de construire une niche au chiot, d’acheter une panière et de placer une chatière pour Truc. Il disserte de ce quotidien, comme la promesse d’un futur, d’un encore et d’un toujours… si la vie nous le permet.
Quand je parle du Nemeton, Jordan s’inquiète de la réalité qui se cache derrière cet arbre. Avant, il recevait les offrandes des druides. La profession a changé et les cérémonies mystiques semblent avoir disparues ou sont devenues très confidentielles. Cependant Cerberus perpétue un peu ce rite avec la crémation des chimères. Est-ce que Jordan cache ce qui ne doit pas être connu ? Libère-t-il les âmes de ce qui ne sont finalement que des victimes ? Ou plus inquiétant, nourrit-il d’énergie spirituelle cet arbre mystérieux ?
- Si nous ne faisons rien, tu vas disparaître !
Jordan élude mes propos et me parle de nos projets. De ce voilier qu’il a promis que nous achèterons quand nous en aurons les moyens. Du chiot et du chaton qui font maintenant partie intégrante de notre vie. Il évoque le jardin et ses roses pire qu’un chien de garde. Il me noie de paroles, se coupe et saute du coq à l’âne. Je m’avance et le prends dans mes bras.
- J’y arriverai pas. Je peux pas faire ça. Je t’aime trop… - Il le faut et tu y arriveras parce que tu m’aimes et que je t’aime. A quoi sert ce sentiment entre nous, s’il ne nous permet pas de nous dépasser ? - Je n’y arriverai pas… - Mais Nous, oui. - Cerberus !
Le regard de Jordan a changé, Cerberus a pris les rênes, soulageant son hôte d’un acte contre nature. Je lui souris et le remercie d’un clignement de paupière. Doucement il touche sa marque sous mon t-shirt. Je ne recule pas, car je ne crains pas son contact. Il est une part de celui que j’aime. S’il n’y a aucun doute que Jordan et Cerberus sont deux entités différentes, deux volontés, ils n’en cohabitent pas moins dans le même corps. En fait, je considère Jordan comme un garou. Il y a sa part humaine, le flic et sa part surnaturelle, le chien de l’enfer. L’un et l’autre ne sont que les deux faces d’une même pièce, mon compagnon. Alors quand Cerberus me serre dans ses bras et m’embrasse, je m’accroche à lui et lui retourne son baiser.
- Merci de lui épargner cela.
Je me sens bien dans ses bras. Son contact est plus frustre que lorsque c’est Jordan qui est aux commandes. Cerberus n’est pas à l’aise avec le lien que nous avons. Les sentiments sont une valeur humaine et terrestre. Le chien de l’enfer est par définition neutre. Jordan n’est pas le premier corps qu’il emprunte pour basculer dans notre monde, et ne sera pas le dernier... Qu’a donc Jordan de particulier pour avoir infléchi la route de cet être immortel ? A mes yeux c’est la marque qui prouve qu’il est un homme exceptionnel et pour lequel je suis prêt à tous les sacrifices. Je lie doucement mes doigts au Hellhound. Je sais que même lui hésite sur ce que nous devons faire. Je pose mon front contre le sien, ses doigts serrent les miens, m’insufflant la conviction que je fais le bon choix. J’ouvre la bouche pour lui demander une faveur, puis la referme. N’est-ce pas égoïste de lui demander de laisser partir l’âme de Jordan si jamais je ne devais pas revenir ? Puis, qui dit que nos deux âmes se retrouveraient ?
Non, ce que nous nous apprêtons à faire est risqué pour ma vie. Mais c’est l’âme de Jordan que je vais chercher. Le risque à prendre est à la hauteur du bénéfice. Ma mort pour sa vie. L’échange est équitable, juste et sans concession. Cerberus me lâche doucement et après un long regard sort de la maison. Je le suis après avoir fermé la porte à clé. La nuit est presque tombée, la forêt est un peu loin, mais je suis Cerberus qui adapte sa vitesse à ce qu’il sait que je suis capable de suivre.
(…)
Le noir recouvre le paysage quand mes pieds foulent la terre d’un chemin forestier. J’ai étendu mon don pour percevoir les obstacles que mes yeux humains ne voient pas. L’obscurité est brusquement percée par une torche vivante. Le Hellhound éclaire mon chemin. Je souris et resserre mon emprise sur le sac de vêtements de rechange qui ne quitte plus la proximité de la porte de la maison. Je ne cherche pas à reconnaître le chemin, Jordan est le phare qui me mène à son port. Oui c’est cela. Je vais prendre la mer sur un radeau qui s’appelle Nemeton. Nous allons nous perdre dans les cinquantièmes hurlants ou les quarantièmes rugissants. Nous allons en enfer. L’océan s’apparente parfois à un gouffre infernal où le navire plonge dans des creux de trente mètres avec l'espoir de revoir l'horizon. Je suis un marin, je n’ai pas peur d’affronter une immensité terrifiante et obscure.
La souche est là. Les ombres provoquées par Jordan jouent sur sa surface, créant des forment fantomatiques. Je reprends doucement mon souffle. C’est étrange, j’ai l’impression d’avoir une acuité exacerbée de ce qui m’entoure. Le bruit de la forêt m’apparait comme plus profond, et l’air plus pur. Est-ce la perspective de mourir ? Regardant l’homme avec qui je partage ma vie, je me confirme à moi-même que je suis en accord avec ce que nous allons faire. J’ai songé à plein de scénarios morbides sur la manière de passer l’arme à gauche. J’en ai retenu qu’un, l’asphyxie. C’est ce qui endommagera le moins mon corps pour mon retour. Il ne s’agit pas de foi, de croyance ou de superstition. Je prends ce risque, comme un soldat s’engage sur un champ de mines car il n’a pas d’autre choix. Mon passé militaire a déjà mainte fois exposé ma vie. Je n’ai pas peur de mourir pour une cause que je crois juste. Ce dont j’ai peur, c’est de perdre Jordan.
Cerberus attend. Il ne dit rien, mais son regard est accroché à moi. Je me sens un peu gauche. Faut-il faire une prière, demander les bonnes grâces du Nemeton ? Je n’en sais rien, alors je pose un pied sur la souche, puis l’autre. Il ne se passe rien. Je suis presque déçu de ne pas retrouver cette sensation que j’avais eue lors de l’entrainement avec Mafdet Mahes. Avec un sourire un peu contrit je regarde Cerberus, puis je hausse les épaules un peu fatalistes.
- Je propose que tu m’étouffes sans rien me casser.
Jordan est bien plus fort que moi, il pourra facilement me contrer si je me débats. Je n’ai pas l’âme d’un suicidaire. Mais pour vivre ma vie, il faut d’abord que je meure pour retrouver Jordan.
- Go !
Le Hellhound n’est pas d’un naturel causant, mais quand il parle, c’est pour dire les choses importantes. Je souris à ses mots succincts quand il me rejoint sur la souche.
- Tu me rattrapes hein ? Que je ne me fasse pas une bosse en chutant.
Jordan me traiterait de chochotte pour dédramatiser cet instant. D’ailleurs n’est-il pas revenu effleurer la conscience de son corps ? Je ne sais pas quelle est la couleur de ses yeux car j’ai fermé les miens. Deux bras puissants m’entourent et me serrent doucement. Une douce chaleur irradie mon corps. Des lèvres fermes et impérieuses prennent possession des miennes pour un baiser qui va s’avérer mortel.
D’abord le manque d’air, puis le réflexe du noyé, je me cabre. Je garde les yeux obstinément fermés, j’ai peur de ne plus avoir le cran d’aller jusqu’au bout si je les ouvre. Des flashs lumineux éclairent ma nuit, puis je sombre dans une chute interminable.
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Sujet: Re: Go back to hell | Feat Jordan ou le Toutou de l'enfer Ven 5 Aoû 2016 - 18:05
Go back to hell
Nous avons amplement le temps de nous poser plein de questions, pendant que nous calons notre rythme de course sur celui du façonneur de sable. Nous ne lui faisons pas l’affront de regarder en arrière, nous le savons parfaitement capable de nous suivre et même de nous devancer, si l’envie et la malice lui en prenait. De la malice, nous n’en ressentons plus. Malgré notre belle assurance, nous répugnions à faire ce qui sera nécessaire, pour l’emmener avec nous de l’autre côté.
Nous savons que l’image est fausse. En vérité, ce que les humains appelle l’enfer n’est qu’une représentation particulière de ce que projette leur expectation et leur psyché. La seule différence entre eux et nous, c’est que nous pouvons y aller et en revenir, mais pas sans danger, ni sans effort. Nous avons beau avoir une patte dans l’autre monde, nous ne le contrôlons pas pour autant. Il est des nuits, quand beaucoup d’humains cauchemardent sur cet enfer particulier, ou ce dernier se renforce, et devient plus concret. D’autres fois, ce n’est qu’une sorte de brouillard, dans un monde calciné, ou en formation. Nous ne pouvons savoir où nous allons atterrir, nous n’avons qu’une certitude, nous n’y allons pas seuls.
Nous n’avions alors aucune idée de la pertinence de cette pensée. A quel point elle était vraie. Cela allait être, par la suite, source de nombreux ennuis et aussi de nombreux moments de joie… Nous ne savons pas ce que nous allons trouver là-bas, mais nous savons que nous le faisons pour lui, pour l’homme du vent, de l’eau et de l’horizon…
Il nous a remercier, pour épargner ce fardeau à Jordan. Nous avons, pour la première fois depuis longtemps, une crainte. Que se passera-t-il si nous parvenons à le sauver ? Que deviendrons nous ? Plus faible ? Plus fort ? Inexistant ? Nous ne pouvons tolérer de ne plus être. Nous avons une mission. Elle doit passer avant toute chose. Même avant lui ?
Nous nous retournons sur lui, pour le regarder. Maudit Jordan ! Nous sommes si faible. Nos doigts sont liés aux siens, et nous aimons ce contact, ce qu’il implique. Car nous savons qu’il nous est en partie dédié. Nous sentons l’hésitation du façonneur, elle fait écho à la nôtre, mais nous devons être fort, lui comme nous. Nous comprenons, la peur de la mort est bel et bien un sentiment humain. Mais nous ne voulons pas le perdre, lui. Est-ce nous qui parlons, ou Jordan, qui nous à teinté plus que de raison ?
La souche est le témoin de notre conviction et de l’affection que nous lui portons. Il y a comme une solennité dans l’atmosphère. Nous la ressentons. L’arbre sait que nous allons ouvrir le passage. S’il était contre, il nous l’aurait fait comprendre, et Brian n’aurait pas pu approcher.
- Je propose que tu m’étouffes sans rien me casser.
Nous sommes fiers de lui. Nous tressaillons devant sa conviction et sa détermination. Nous voulons le lui dire. « Nous t’aimons. Le mot nous est étranger mais il sonne juste, et nous l’apprivoisons avec toi. De l’autre côté, nous serons fiers de batailler avec toi. »
Mais au moment de l’embrasser, nous sentons une lutte en nous. Jordan tente de s’imposer, ce n’est pas le moment !
La passion nous déconcentre, alors que nous ouvrons le passage. Nous enlevons de la plus douce des façons le souffle vital de Brian, mon mec, mon amour... Je ne te laisserai pas... Nous empêcher d’aller te chercher, Jordan... Hors de question de te tuer, je t’aime, je t’aimerai au-delà de ma mort, j’empêcherai ce salaud d’ouvrir la porte… que nous arrivons avec peine à forcer. Notre nature nous octroie d’habitude le passage, c’est le retour qui est plus dur, mais l’esprit de Jordan lutte avec le nôtre, comme jamais auparavant, et nous peinons à ... Qu’est-ce que je fous, bordel, je suis en train de tuer l’homme que j’aime... Et... C’est quoi ces lumières rougeoyantes autour de nous ?
Je me regarde, comme dans un miroir, en train d’étouffer Brian, je suis dans un endroit sombre, balayé par les vents, et j’ai l’impression de regarder à travers un gouffre, de m’être éveillé. Pourtant, quelque chose cloche, je. Je .. Les pensées semblent s’enfuir, je tente de les retenir mais c’est peine perdue… Au moment où Brian bascule, de mon côté, une boule de poil semble sauter depuis la poche de sa veste, et me fonce dessus.
« Truc ? Mais… »
(…)
Il y a quelqu’un qui m’appelle, sa voix semble comme filtrée par du cotton. Une petite langue rapeuse me lèche le visage, et j’ai la sensation d’un froid métallique autour du cou et sur mon torse… J’ai de la peine à me relever.
« ..dan ? Réveilles toi, je suis la.. Jordan ? »
Qui m’appelle ? Voir, ou tenter de voir m’est douloureux. Ma vision arrive enfin à focaliser, alors que je me redresse avec peine. « Jordan ! C’est toi ! C’est quoi ce costume ridicule ? »
Le type me serre d’une façon très gênante et je fais un bond en arrière au moment où il tente de m’embrasser. Ça ne va pas non ? C’est qui ce type ? Et ou je suis ? Et putain, ou est la bombe que je viens de déminer ? J’ai un souvenir d’explosion, j’ai cru que j’y passais et… Je me regarde, et j’ai honte de l’accoutrement dont je suis affublé.
Pantalon moulant rouge, torse nu, une sorte de chaine et un cadenas autour du cou… C’est quoi ce bordel ? Et c’est qui ce type, et le chat qu’il a pris, calé sous son bras et qui semble m’apprécier ?
« Bon sang mais vous êtes qui ? C’est une blague ? J’ai finis dans les vaps après la bombe et vous me bizuttez ? »
Me tournant, et ne voyant que des ruines, du sable, du vent, et des ombres, ainsi qu’une lueur s’apparentant à un brasier, au loin, je cherche les autres gars de ma compagnie.
« Les gars ! sortez, c’est plus drôle, la.. Et donnez-moi la clef de ce stupide cadenas ! » Le type a l’air totalement ahuris. Il bredouille qu’il me connait, et plein d’autres choses qui me font rougir. La, ils poussent la blague un peu loin..
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Sujet: Re: Go back to hell | Feat Jordan ou le Toutou de l'enfer Lun 8 Aoû 2016 - 18:49
Go back to hell
Feat : Jordan Parrish
Cébérus m’assure m’aimer bien que le mot a une consonance étrange pour lui. Je comprends le sens de ce qu’il veut exprimer et je m’en veux un peu de mettre le trouble dans l’esprit d’une créature d’ordre supérieur tel que lui. Pourtant d’un autre côté je suis fier de l’importance qu’il me donne. Je suis l’humain qu’il tolère à ses côtés, l’humain qu’il veut bien écouter. Mes sentiments pour cet être sont inexplicables. Jordan m’a ému par sa capacité d’écoute, ses méthodes pour me faire rire et son inébranlable foi en moi. Cerberus… est de nature hermétique, froid et lapidaire. Pourtant je me retrouve en lui. Cette capacité de marcher vers un objectif sans s’en détourner, l’importance de la tâche et du rôle dont on est le dépositaire. Il est le chien des enfers, je suis flic. Il aide les morts à faire le passage, j’aide les victimes à avoir réparation. Loin de moi l’idée de prétendre être son égal, mais nous avons la même conception de notre tâche. Elle doit être faite, point.
L’air me manque, je me débats c’est instinctif, je ne peux pas m’en empêcher. Mais la poigne de Cerberus est bien plus forte que la mienne. J’ai un vertige et je sombre dans l’obscurité.
Je tombe. Je chute.
Sous mes pieds il y a de grands nuages gris dont certains sont zébrés d’éclairs par intermittence. Le vent me fouette le visage. J’écarte les bras et les jambes dans une parodie d’oiseau. Mes vêtements flottent et claquent contre ma peau. Ma vitesse augmente. Je me souviens des cours de l’armée pour sauter d’un hélicoptère toujours bien trop haut par rapport au sol. Mes réflexes des commandos reprennent le dessus et pousse ma peur au fond de moi. Je m’étends à l’horizontal ou ce que je pense être le plan horizontal. Ma vision périphérique contredit le sens de ma chute par la vision d’une ville que je semble survoler.
Je tombe. Je chute. Je me déplace de manière accélérée dans un sens, quel qu’il soit…
Impossible d’avoir un repère dans ce ciel nuageux où quelques trouées fugaces me laissent plus de questions que de réponses.
- Mon don !
Je me concentre et projette mon don en me faisant l’épicentre d’une explosion d’air. Les nuages gris se dissipent libérant ma vue. Ce n’est pas moi qui bouge, mais l’univers qui m’entoure ! Je ne tente pas de me souvenir de mes cours de math sur les repères relatifs. Je sais que je ne bouge pas !
(…)
L’horizontal prend brusquement la place de la verticale, le monde bascule, je semble chuter à nouveau mais à quatre-vingt-dix degrés. Jordan ! Je suis là pour Jordan. Le simple fait de me souvenir de la raison de ma présence dans ce lieu de dingue suffit à stopper ma chute qui n’en était pas une. Le monde autour de moi semble hésiter à se trouver un haut et un bas. J’ai le tournis à le voir tourner autour de moi, Je finis donc par fermer les yeux et attendre. Sous mes semelles, un sol se matérialise. J’ouvre prudemment un œil puis l’autre. Je ne dirais pas que ce qui m’entoure est normal, mais il y a au moins un haut, un bas et une pesanteur terrestre me maintient au sol.
Je suis dans ce qui se rapproche d’une ville qui a subi un bombardement. Vison apocalyptique, c’est ça l’enfer ? C’est gris, c’est sombre et triste. Je tourne autour de moi cherchant Cerberus. J’ai une petite appréhension. Jordan est son vaisseau de chair sur terre, ici a-t-il une autre forme ? Celle que l’on voit dans les illustrations humaines du chien des enfers ? J’ai peur de ma réaction, peur de le blesser. Mais je suis seul.
- Jordan ? Cerberus ?
Il n’y a pas d’écho. Ma voix semble être absorbée. Que faire ? Puis l’évidence d’une chose me saute au nez, j’ai survécu ! Enfin je suis mort mais conscient de ma mission. C’est un faible miaulement qui me décide à prendre une direction. Je dois retrouver Cerberus et ensemble nous irons chercher Jordan.
- Truc !! Mais que fais-tu ici boule de poil ?
Je ramasse le chaton qui ne demande que ça. Son corps se met à vibrer alors qu’il ronronne comme un fou. Il me lèche le menton et mordille le col de mon… de ma vareuse.
- Attend, attend ! Depuis quand je suis habillé en gentilhomme ? Non en marin du XVIIIe siècle ?!
Je porte une tenue de marin, mais pas comme celle que j’avais acheté dans le magasin où Jordan m’avait mené avec un jeu de piste. La tenue que je porte est bien plus ancienne. Un écusson orne le haut de ma manche gauche. Je n’ai pas besoin de quitter la veste pour savoir ce qu’il représente.
- Le Queen Anne's Revenge, je porte l’uniforme du capitaine du Queen Anne's Revenge. - Miaou ! - Oui Miaou, tu peux le dire. Si tu me dis que le bateau m’attend quelque part, je dis que c’est cool l’enfer !
Pour confirmer mes propos, un vent marin vient me chatouiller les narines. J’entends des goélands et le bruit du ressac. Mes pieds se tournent tous seuls, me dirigeant vers ce qui ne peut être qu’un port. Truc a sauté sur le sol et s’obstine à se planter devant moi.
- Pousses-toi le chat, je dois rejoindre mon bateau. - Miaou !
Le félin s’obstine, me coupant le passage. Il me pousse du museau pour que je fasse demi-tour. J’entends l’équipage qui charge les tonneaux de rhum. Il faut que je veille aux préparatifs, je pousse le chat de la main. Il plante ses crocs dans la chair de ma main.
- Aïe ! Sale… Jordan !
Perdu, je regarde Truc qui prend une ruelle et regarde si je le suis. Je me retourne en direction de là où se trouve le port et le Queen Anne's Revenge, mais je n’entends plus l’océan et mon habit de capitaine a cédé la place à celui que j’avais dans la marine, soit une chemise à manche courte, un pantalon et un képi, le tout d’un blanc immaculé. A mon épaule, mes barrettes d’enseigne de vaisseau première classe. Je me retourne vers Truc qui m’appelle en miaulant.
- Cet univers me montre des chimères… OK, va pour l’uniforme de marin !
J’emboite les pas du chaton qui trottine devant moi, la queue haute, nullement impressionné par ce qui nous entoure. Le trajet est court quand je tombe sur Jordan. Est-ce Ceberus qui a gardé la même apparence ou je suis tombé sur l’âme errante de Jordan. Il est d’ailleurs habillé d’une étrange manière. Un pantalon d’un rouge criard lui moule les fesses. Il est torse nu et a une chaine de cadenas moto autour du cou. Il semble endormi sur le sol.
- Jordan ? Réveille-toi, je suis là. Jordan ! - Miaou !
Ma voix le fait réagir, il se redresse mais semble avoir du mal à faire surface. Je suis si heureux de le revoir que je l’étreins contre moi, le nez dans son cou.
- Jordan ! C’est toi ! C’est quoi ce costume ridicule ?
Il me regarde d’un air ahuri et me repousse de toutes ses forces. Son geste me blesse le cœur, autant que son regard qui me fixe avec colère et… dégout.
- Bon sang mais vous êtes qui ? C’est une blague ? J’ai finis dans les vaps après la bombe et vous me bizuttez ? - Jordan, nous étions au Nemeton souviens toi !
Le paysage autour de nous a changé. Ce n’est plus une ville détruite mais un désert, un champ de bataille. Nous sommes dans le monde de Jordan. De celui qu’il était quand il est mort…
- Les gars ! Sortez, c’est plus drôle, là. Et donnez-moi la clef de ce stupide cadenas !
Je pense au Queen Anne's Revenge. C’est Truc qui a brisé l’illusion. Bien que l’uniforme que j’ai sur le dos prouve que je suis entré dans une autre.
- Jordan, je suis Brian. Tu as quitté l’armé et tu es maintenant adjoint du shérif à Beacon ville. C’est en Californie. Je travaille sous tes ordres.
Jordan secoue la tête niant ce que je lui dis. J’évoque alors notre vie commune, nos sentiments et notre vie de couple. Il rougit comme une pivoine me traitant de fou et de mots péjoratifs humiliants.
- La preuve ! Tu as une de mes plaques d’identification accrochée à la tienne, et moi j’ai la tienne. Tu sais que c’est sacré et que jamais dans un bizutage on ne touchera à ces plaques !
Je sors ma chaine et la lève pour montrer les deux plaques. Mon cœur tombe en lisant mon nom sur les deux bout de métal. Ce monde ne nous a même pas laissé ça. Je tombe à genoux, je suis désemparé. Truc se frotte contre moi. Je me saisis du chaton et je le tends à Jordan.
- Tu te souviens de Truc ? Nous l’avons adopté il y a quelque jours à peine. - Miaou ! - Il y a aussi Machin qui nous attend à la maison. C’est un chiot un peu con comme toi quand tu fais le corniaud...
Je ne lis que de l’incompréhension dans le regard de Jordan. Il s’est mis debout et cherche les gars de sa compagnie.
- Nous sommes en enfer Jordan ! - Évidemment que nous sommes en enfer, une bombe m’a explosé à la figure. Je devrais être mort ! - Tu es mort. Nous sommes vraiment en enfer.
Cerberus n’est pas en lui, je le sens, je le sais. Il faut le trouver. Un tir de roquette nous frôle les oreilles, comme d’un seul homme nous nous aplatissons sur le chat. Nous essuyons un tir nourri. Je suis sur Jordan, je protège sa peau nue des éclats de roches qui volent partout. Le moment n’est plus à la discussion, nous rentrons la tête dans les épaules, attendant que cela cesse, espérant qu’un tir plus précis ne nous atteigne pas.
Truc miaule de frayeur. Le chat est blotti contre le torse de Jordan qui semble faire attention au félin. Comment je sais que la prochaine roquette est pour notre gueule ? Je ne le sais pas. C’est une conviction que j’ai sans argument rationnel pour étayer ce fait.
- Reste couché au sol Jordan ! Protège Truc !
Je me redresse et m’accroupis devant eux. Jordan me crie de me baisser. Même s’il m’a regardé avec horreur quand j’ai évoqué notre vie intime, il n’en reste pas moins un soldat soucieux de la vie de ses camarades.
- Je gère, ne t’inquiète pas.
Je mets mes mains devant moi en bouclier et lance mon esprit sur les particules qui sont autour de nous. Il y a du sable à profusion. Je pense au dragon que j’avais façonné avec de la terre et de la poussière. Le sable sur le sol commence à vibrer. J’entends Jordan s’inquiéter du phénomène, mais reste concentré. Un tourbillon nait devant moi, il soulève le sable. Je visualise une sorte de vortex, le sable en mouvement en prend la forme. Il nous faut un bouclier compact. La dureté, c’est là où j’ai le plus de mal dans ma manipulation des éléments. Mais j’avais blessé la panthère. Le bruit strident de la roquette qui fond sur nous me parvient aux oreilles. Jordan hurle.
- A terre !
Je me sens basculer contre le sol et son poids m’écraser le dos. Mes bras sont toujours tendus devant nous, alors que je mange du sable. Le vortex de sable s’intensifie. J’ai trouvé. Je palie la faible densité de mon bouclier de sable par la célérité avec laquelle il tourne sur lui-même. La roquette devrait se désagréger et le souffle de l’explosion emportée par le vortex lui-même. Du moins je l'espère fortement, sinon nous sommes morts. Peut-on mourir en enfer ?
(…)
Une pluie de sable nous tombe dessus. Je crache les grains que j’ai dans la bouche. Je sens toujours Jordan couché sur moi. Truc qui s’ébroue devant nous, me rassure sur l’état du chat. Je ne sais pas pourquoi, mais je sais que je risquerai ma vie pour sauver cette boule de poil.
- Jordan ? Toujours entier ? Je crois qu’il faut que nous nous bougions de là.
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Sujet: Re: Go back to hell | Feat Jordan ou le Toutou de l'enfer Jeu 25 Aoû 2016 - 12:35
Go back to hell
C’est une étrange sensation. Il n’y a pas 5 minutes encore, je penchai pour une mauvaise blague, mais j’ai comme l’impression d’être dans de la ouate, même mes paroles sonnent comme étouffées, comme un écho à mes propres pensées. Je me secoue, je plisse les yeux, tente de me rappeler, mais rien n’y fait, mon univers se résume à ce moment, et à la bombe. Je me revois clairement approcher mes mains, pourtant sans hésitation, des fils à couper. Le noir était hors de propos. J’ai eu un doute entre le rouge et le vert, et ma pince siccative en main, je me suis demandé si, pour la première fois de ma vie, je ne risquai pas d’y passer.
Alors, approchant délicatement ma main couverte de sueur du fil sur lequel j’avais jeté mon dévolu, j’ai eu l’impression que le temps s’était arrêté. Les derniers sons que j’ai entendus sont ceux du « clic » caractéristique du fil métallique coupé, puis un son plus mat, plus sourd. Et soudain le souffle de la déflagration, la chaleur, le feu, la douleur, puis plus rien.
Et me voilà de nouveau, comme si rien ne s’était passé, sans la moindre trace de bombe dans le coin, et face à ce type qui semble me connaitre, mais que je ne reconnais pas moi-même. Accoutré de façon outrancière, je ne comprends plus rien à ce qui m’arrive, et j’ai soudain une angoisse profonde, celle que tout ça n’est pas un bizutage, une mauvaise blague, mais quelque chose de bien plus tordu et surtout bien plus anxiogène. Le vent cinglant mon visage m’apporte quelques particules abrasives désagréables qui irritent ma peau mise à nue, et mon regard n’arrive pas à reconnaitre réellement les lieux lorsqu’il se pose sur les environs.
La guerre aurait-elle fait autant de ravage ? Je ne vois que ruines, désolation. Mon imagination tente de peupler cette désolation, quitte à ce que ce soit avec des personnes blessées, même des enfants, mais rien. Rien que moi et ce type.
Et pourtant il m’a appelé par mon prénom. Et la façon dont il me regarde me fait rougir jusqu’à la racine des cheveux. Son propre costume est singulier. Il me rappelle un tableau que j’ai vu... je ne sais plus quand. Un tableau accroché dans un musée ou peut être sur le mur de ma chambre ? Bon sang, je délire totalement. Je cligne des yeux et maintenant je le vois en costume de marin, tentant de discerner son grade.
Et ce chat n’a rien d’ordinaire non plus… Il semble lui aussi me reconnaitre, et vu sa taille et son poids, ce doit être un chaton. Il ne devrait même pas survivre à un tel climat et pourtant il a l’air tout simplement heureux de me retrouver, se frottant contre moi en ronronnant, marquant ainsi son territoire... je lui appartiens…
Si on m’a fait ingurgiter des produits psychotropes, j’espère que je vais redescendre très vite. - Jordan, nous étions au Nemeton souviens toi ! Au moment où il prononce ce nom étrange, j’ai un flash qui me fait prendre une grande bouffée d’air puis retenir mon souffle en apnée, le regard écarquillé, alors que des images de feu, de cadavres, de racines, de pouvoir m’envahissent.
Je reprends mon souffle, interdit, dans une grande aspiration. Bon sang ! Qu’est-ce qui m’arrive ? Je réfute tout ce que me raconte ce type, tout en ressentant quelque chose d’intense, comme le poids de la vérité, que je ne suis pas prêt à accepter...
- La preuve ! Tu as une de mes plaques d’identification accrochée à la tienne, et moi j’ai la tienne. Tu sais que c’est sacré et que jamais dans un bizutage on ne touchera à ces plaques !
Au moment où il me montre ses plaques, j’ai l’envie qu’il me prouve qu’il dit vrai, tout plutôt que ce flou angoissant et cette incertitude mémorielle. Mais il tombe finalement à genoux, désemparé. Même lorsqu’il me montre le chat, qu’il a tout simplement appelé « truc », une partie de moi essaie de le comprendre. Mais je dois me rendre à l’évidence : il est aussi paumé que moi. Mais une idée germe en moi.
Je me relève, et ses propos suivants me font enfin réagir. Je refuse de le laisser croire qu’on est en enfer, comme il semble le penser. Je m’approche donc de lui, et, mes mains sur ses épaules, je m’apprête à lui parler de mon idée.
Mais un tir de roquette m’interrompt, et je constate avec soulagement que ni lui ni moi n’avons perdu nos réflexes de soldat. Une chose est sure, il fait bel et bien partie du corps militaire. Si la situation n’était pas aussi angoissante, j’aurais ris de voir deux grands gaillards comme nous faire rempart de notre corps pour protéger cette boule de poil aux yeux bleus… Je ne peux d’ailleurs m’empêcher de trouver les siens très bleus aussi.
Ce qu’il me demande ensuite n’est que pure folie. Protéger ce chaton, certes, mais lui ? Il compte faire quoi ? Je n’ai pas vraiment le temps de lui gueuler dessus, lorsqu’il porte ses mains en avant pour se suicider. Hors de question ! Ce type ne tombera pas au combat, avec moi dans les parages. Beuglant « a terre » tout en me ruant sur lui, je le plaque au sol avant qu’il ne soit trop tard, tout en remarquant l’étrange phénomène atmosphérique dont il semble être l’épicentre. Tout ça ne fait que me conforter dans mon idée.
- Jordan ? Toujours entier ? Je crois qu’il faut que nous nous bougions de là. Je me relêve en grimaçant… J’ai quelques éraflures sur le torse.
« écoutes.. je sais que ça va pas te plaires, mais je crois qu’on est victime d’une expérience psychotropique.. Je pense qu’on nous a injecter des drogues halucinogènes, et qu’on est en plein délir.. Peut être même qu’on nous a mis dans un environnement de test au combat… J’ai lu des trucs la dessus.. Si c’est le cas, on est au mains de l’énnemi et il teste ses drogues sur nous.. » l’ennemi ? Quel ennemi ? J’ai moi-même du mal à savoir qui il est..
J’aide Brian… Brian ? Ce nom me fait comme un coup de poignard au cœur. J’aide Brian, donc, à se relever, et, en voyant son visage, je sais qu’il me croit totalement barge… Mais comment expliquer ses trucs étranges sinon ?
En parlant de ça, la langue râpeuse de Truc finit par me décrocher un rire lorsqu’il vient me lécher le visage, alors que je le porte avec affection. Mon rire sonne comme un pied de nez au décor de désolation… Mais je me sens bien incapable de choisir ou aller. Alors je fais comme n’importe quel soldat. Je suis celui qui semble savoir. Je suis Brian.
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Sujet: Re: Go back to hell | Feat Jordan ou le Toutou de l'enfer Mar 30 Aoû 2016 - 23:03
Go back to hell
Feat : Jordan Parrish
La situation est étrange pourtant je ne me sens pas si perdu que cela. L’environnement qui nous entoure ressemble à ce que j’ai pu déjà affronter quand j’étais dans la Navy. Et l’uniforme que je porte, souligne le « temps » dans lequel le monde de Cerberus nous envoie. Je suis à l’aise dans cet uniforme, dans mon passé il a été toute ma vie. J’ai longtemps regretté d’avoir été expulsé de l’armée, mais à présent il y a un être qui est bien plus important à mes yeux que mon engagement militaire. Jordan s’est redressé. Son regard scrute les alentours. Il me regarde aussi, visiblement toujours aussi out côté mémoire.
- écoutes.. je sais que ça va pas te plaire, mais je crois qu’on est victime d’une expérience psychotropique.. - Jordan, ce n’est pas… - Je pense qu’on nous a injecter des drogues hallucinogènes, et qu’on est en plein délire.. - Je suis d’accord pour le délire, mais c’est une réali… - Peut-être même qu’on nous a mis dans un environnement de test au combat… J’ai lu des trucs la dessus.. Si c’est le cas, on est aux mains de l’ennemi et il teste ses drogues sur nous..
Rien à faire. Il reste méthodique et analyse notre situation pour en tirer des conclusions réalistes. Quelqu’un de sain d’esprit ne peut pas admettre que nous sommes dans le monde des morts. Un constat me serre le cœur. Ce Jordan-là ne me connait pas. Il ne vit pas avec moi… et ne m’aime pas. Il est celui qu’il était au moment où la bombe qu’il désamorçait lui a explosé à la figure. Soudainement j’ai peur, peur de le perdre, peur de ne pas arriver à le reconquérir alors qu’une liaison entre homme semble le dégoûter. Nous devons trouver Ceberus, c’est lui qui a la mémoire de ce que Jordan et moi vivons, notre maison, Machin, Truc, le jardin de roses infernales, notre amour l’un pour l’autre. Il est celui qui m’a permis de m’ouvrir à nouveau à la vie.
Il m’aide à me relever. Je ne tiens pas sa main plus que nécessaire alors que je souhaite la garder dans la mienne, la porter à mes lèvres. Son regard égaré me donne envie de le serrer dans mes bras, de le protéger du monde, de le protéger de lui-même. Je dois me faire violence pour ne pas esquisser de gestes qu’il trouverait indécents et inappropriés. Truc arrive à lui tirer un rire. Mon cœur s’enflamme car je reconnais le Jordan que je connais, prompt à s’amuser d’un petit rien. Puis il semble s’en remettre à moi pour le chemin à prendre. Il me fait confiance alors qu’il ne me connait pas. Mon cœur se réchauffe à ce constat. S’il a oublié le nous que nous formions, il y a peut-être moyen de reconstruire ce nous. Je le souhaite de tout cœur.
- Jordan ? C’est Truc qui m’a permis de te trouver alors que je faisais fausse route. Tu vas me croire cinglé, mais nous allons suivre le chaton.
J’ajoute que si son hypothèse est vraie sur le fait que nous soyons drogués, le chat est notre meilleure garantie d’impartialité sensorielle. Le fait que j’accorde du crédit à ses allégations le rassure. Il pose Truc sur le sol. Le chaton commence par nous sentir les pieds et se frotter à nos chevilles, puis il zigzag sans but autour de nous. C’est mal parti. Je m’accroupis à sa hauteur, Truc grimpe sur ma cuisse, joueur.
- Cherche le gros chien, le Helltoutou, tu sais le gros sac à puce.
La mention des noms affectueux que je donne souvent à Jordan en relation directe avec Ceberus semble avoir un effet sur le chaton qui saute à terre et prend une direction dans ce désert de sable et de cailloux. Nous n’avons pas fait cinquante mètres que nous sommes à nouveau dans la ville ravagée dans laquelle j’ai commencé ce périple. Ce changement improbable de paysage conforte Jordan sur le fait que nous sommes drogués. Je ne cherche plus à lui expliquer où nous sommes. Il ne peut pas le comprendre et encore moins l’admettre. Ceberus saura lui rendre la mémoire. Je l’espère.
Il n’y a pas âme qui vive, toutefois nous restons sur nos gardes. Un parfum iodé parvient à nos narine, l’océan n’est pas loin. Nous entendons les bruits caractéristiques d’un port. Si nous tombons sur le Queen Anne's Revenge, il est clair que Jordan n’est pas prêt à me croire sur la nature exacte du lieu où nous sommes. Mais ce n’est pas l’antique bateau qui est amarré… C’est le destroyer où j’ai subi la pire humiliation de ma vie…
Je deviens livide.
Mon uniforme de simple matelot s’est mué en celui d’officier, mes galons d’enseigne de vaisseau 1ere classe ornent mes épaules et le revers de mes manches. L’uniforme est d’un blanc impeccable.
Je m’arrête terrorisé.
- Non ! Pas ça !
Ce monde nous met-il à l’épreuve en nous faisant revivre nos pires cauchemars ? Le jour de sa mort pour Jordan, et mon… viol pour moi ? Jordan s’inquiète de mon état, je tremble comme une feuille, déjà la poussière autour de nous tourbillonne amorçant une tornade qui s’annonce dévastatrice tant mon don s’active anarchiquement. Je me retourne pour fuir ce bateau honni et retourner dans la ville déserte. Mes pieds foulent un sol d’acier. Autour de nous s'étend la pleine mer avec une houle importante. Aucun d’échappatoire possible.
- Non ! Non !
La panique me saisit, et ma terreur se fait infinie lorsque je reconnais le visage de ce conard de Marvin au bout du pont supérieur. Je tente de me raisonner, de me calmer. Mais comment faire quand le capitaine Marvin s’approche de moi avec un sourire contre nature. Il a la mâchoire disloquée qui pend de travers. Je sens une douleur sur mes phalanges. J’ai les articulations des doigts en sang à force d’avoir frappé comme une brute. Jordan m’appelle, mais je ne l’entends pas, je ne le vois plus. Je crois que je rejette violemment sa main qui s’est posée sur mon épaule.
- Ne me touche pas !
Je crie. Je ne sais pas si je hurle contre ce fantôme de mon passé ou contre Jordan. Ma phobie du contact refait surface, implacable. Je ne veux pas que l’on me touche. Je recule, j’ai si peur. Mon dos heurte une cloison métallique. Sans me retourner je sais que c’est celui de la cellule où Marvin m’avait fait enfermé et où il…
Je m’effondre à genoux, la panique me submerge. J’ai oublié pourquoi je suis venu ici. Je crie ma terreur, ma voix se casse.
- JE NE VEUX PAS QU’ON ME TOUCHE !
Les mains plaquées sur le sol d’acier de cette cellule sordide, je ferme les yeux et mon esprit explose en million de fragments. Le décor autour de moi de désagrège comme soufflé par une explosion. Je suis la bombe. J’entends Jordan, mais cela me semble si loin et j’ai si peur.
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Sujet: Re: Go back to hell | Feat Jordan ou le Toutou de l'enfer Dim 4 Sep 2016 - 12:15
Go back to hell
J’ai vraiment du mal à me dire que tout ceci n’est pas vrai. Je ne suis pas spécialiste des psychotropes, mais j’ai eu des enseignements là-dessus, d’autant plus que je pouvais être amené à désamorcer des bombes chimiques… Et dans ces enseignements, j’ai une constante : l’esprit embrouillé mais surtout les sensations manquantes… Hors je ressens tout. Le grain du sable, désagréable, sur ma peau. Irritant. Le vent chaud, parfois aux relents putrides, la matière de mon pantalon ridicule qui m’irrite et me fais transpirer, cette chaine, froide, à mon cou et ce cadenas stupide que je trouve lourd… Je plisse les yeux en avançant…
- Jordan ? C’est Truc qui m’a permis de te trouver alors que je faisais fausse route. Tu vas me croire cinglé, mais nous allons suivre le chaton.
S’il est cinglé, alors nous sommes deux, parce que j’ai envie de le croire. La boule de poil qui nous montre son derche ouvre la marche, la queue dressée, et je finis par éclater de rire alors que les deux grands gaillards que nous sommes fixent un trou de balle à la place d’une boussole… Et pourtant, je me sens moins perdu, avec lui à mes côtés. J’ai laissé tomber l’idée d’un bizutage.
Mais la piste d’un test en environnement hostile, sous psychotrope commence franchement à battre de l’aile aussi. Il n’y a aucune logique dans tout ça, et surtout le chaton ne pourrait pas marcher aussi longtemps dans un environnement contrôlé… Et je ne pense pas qu’on puisse droguer de la même façon un animal… Et pourtant, nous en parcourons du chemin… Mais l’autre solution voudrait dire que Brian a raison. Qu’on est en enfer et que je suis mort… Je peux comprendre pour moi, car la dernière chose dont je me souvienne est l’explosion de la bombe… Et pourtant j’ai le sentiment confus d’avoir des souvenirs d’après qui sont prêt à remonter à la surface eux aussi. Et puis depuis quand l’enfer, s’il existe, nous donne un compagnon de route pour affronter ses affres ?
Cherche le Helltoutou, qu’il a dit… ça m’a fait sourire et en même temps, une grande douleur est venue me percuter avec la grâce d’un papillon et la force d’un 38 tonnes…
Nous ne rencontrons personnes sur le chemin, mais le vent semble s’être calmé. Je ne sais pas si c’est un bon signe ou non. Quoiqu’il en soit, notre progression est maintenant un peu plus facilité. Je lui refais part de ma théorie : le paysage change, donc on est drogué. Mais j’y crois un peu moins à chaque pas... Je n’en vois pas le but… Finalement, l’air nous apporte les embruns marins. Je me retourne vers Brian, pour voir son visage passer de l’espoir à une frayeur que je trouve insupportable, totalement déplacé sur son visage. Sa détresse active tous mes instincts de protection, sans même que je m’en rende compte.
Son costume a changé, lui aussi, et malgré l’horreur qui se lit sur son visage, je ne peux m’empêcher de trouver que ça lui va bien… Lorsqu’il stop, criant son refus de cette nouvelle situation, je me retrouve comme un con, à ne pas savoir quoi faire. J’esquisse un geste vers lui, au moment où je me rends compte que je n’ai plus mon horrible pantalon rouge, mais un treillis militaire, que complète à présent des rangers. Je suis toujours torse nu, et ce stupide cadenas est toujours là, lui aussi. Je touche la matière de mon treillis... Réel. Putain, comment c’est possible ?
J’ai à peine le temps de remarquer la tornade en devenir qui se forme autour de Brian, que le décor change à nouveau. Nous sommes sur une mer houleuse, et Brian tente de fuir. Il jette un coup d’œil sur un type qui ressemble à une ombre sans yeux, pour moi, mais qui représente visiblement autre chose pour lui. Et puis, au moment où je tente de le rassurer, et qu’il me hurle dessus, de ne pas le toucher, j’ai comme un coup de couteau au cœur, et lorsque je relève la tête, je le vois, moi aussi. Ce type, sans savoir comment je suis convaincu de connaitre son forfait, lui a fait subir la plus ignoble des tortures. J’ai envie de le frapper, de le démolir. Je constate avec stupeur que les poings de Brian sont ensanglantés, tout comme les miens. Je ne sais pas comment, mais sa douleur est mienne à présent.
- Ne me touche pas ! - Brian, c’est moi.. Jordan.. Je.. - JE NE VEUX PAS QU’ON ME TOUCHE !
Sa détresse me tétanise, alors que le décor explose autour de nous… Soudain, nous sommes dans un gouffre sans fond. Noir, noir noir.. Au-dessus, le néant. En dessous, rien. A perte d’horizon, le vide. Les sanglots et les tremblements de Brian me sont insupportable. Pas parce que ça m’irrite, mais parce que je ne peux tolérer qu’il lui arrive du mal. J’ai l’impression de souffrir en même temps que lui. Je fais trois pas vers une direction au hasard, et quand je me retourne, il semble si loin, presque disparu. En panique je reviens vers lui, et c’est comme si chacun de mes pas représentait des kilomètres.
Essoufflé, mais de nouveau près de lui, je tente de trouver une solution. Si je ne fais rien, sa détresse, jumelle de la mienne, nous engloutira dans le néant. Alors même que Truc se faufile entre mes chevilles, je déchire mon treillis, et tresse une sorte de corde, puisant dans mes souvenirs de.. de… je ne sais pas ce que j’étais, mais j’ai appris à faire ça.. Pour ne pas le brusquer, je relis un pan de la corde à ma cheville, et l’autre à celle de Brian, opération délicate car je cherche à ne pas toucher sa peau. Fort de ce cordon qui nous relie à présent, je me mets à chercher quelque chose, n’importe quoi. Tout plutôt que ce néant. Et je butte sur du bois, comme des restes d’un navire échoué. Je me mets à ramasser, ahanant et suant, un tas que je place près de Brian. Au moment où je me dis que je ne pourrais pas aller tellement plus loin avec ça, une caisse à outil, rouge sang, apparait derrière un rocher qui n’existait pas quelques secondes plus tôt.
Tel Robinson Crusoé, mais avec une différence de taille, j’ai un compagnon d’infortune, je me met à construire une cabane sommaire autour de nous. Le sol lui-même semble à présent de terre battue. Je nous fabrique un sanctuaire, ou passer un semblant de nuit. De temps en temps, je vois le regard clair de Brian se porter sur moi, étonné. J’avance plus vite qu’il ne serait normal, et la cabane, de bric et de broc, prend forme… Finalement, épuisé, je m’écroule auprès de Brian…
(…)
Je ne sais pas combien de temps se passe, mais lorsque je me réveille, j’ai la surprise de voir que nous sommes dans une véritable maison, le sol est de la pierre, et nous sommes sur un matelas, proche l’un de l’autre… Je me réveille, un peu abasourdis, pour constater que je n’ai plus mon cadenas autour du cou, mais mes plaques militaires… Mon treillis, quand à lui, est intact… Il y a une table, et deux chaises, ainsi qu’une gazinière et une odeur de café agréable… Intrigué, je m’assois, en repérant une tache blanche sur la table… C’est une liasse de feuille. Des documents… Non.. Un dossier.. Avant même de le prendre, je sais que je vais y trouver le nom de Brian en première de couverture… mes doigts tremblent et mes yeux se troublent lorsque je lis ce que j’avais compris, le calvaire qu’il a vécu…
Il se réveille et me regarde… Mu par une profonde conviction, je lui dis : « Brian, viens, suis-moi. On a un truc à faire, dans le jardin… ». J’attrape une boite d’allumettes près de la gazinière et ne sachant pas si il craint toujours le contact, je me contente de l’attendre.
Dehors, le paysage a changé. Nous nous retrouvons dans une ville qui me parait familière, mais notre maison est la seule intacte. A côté d’elle, une roseraie s’étend, rouge sang, vive, pleine de vie… Et je sais déjà ce que je vais faire. Du bout de mes rangers, je dégage un espace, puis je prends le dossier de Brian.
« Ce soir, ou ce matin, peu importe, on va brûler tout ça, Brian. Ensemble. Je ne te laisse pas tomber, ok ? Tout ça, c’est de la merde ! Tu es autre chose que la somme de ton passé, il ne faut pas que ça t’atteigne... je sais pas dans quelle galère on est, mais je te lâche plus…Viens, ce soir ou ce matin, on brûle tout ça ! »
J’éparpille le dossier au sol, et je tends une allumette que j’ai frottée, la flamme tremblotante au bout du stick de bois, pour qu’il fasse le geste final. Il y a une étrange lueur dans son regard, et j’aime beaucoup le sourire qui se dessine petit à petit sur son visage… Ce type me trouble un peu, je dois dire. Instinctivement, je sers mes plaques militaires lorsqu'il se décide à cramer ce dossier... Lorsque je les regarde, prises dans mes mains, j'y lis mon nom, et le sien... Un coup au coeur ponctue un "merde" fort à propos, et je sombre dans l'oublie, ma tête heurtant le sol.
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Sujet: Re: Go back to hell | Feat Jordan ou le Toutou de l'enfer Ven 9 Sep 2016 - 21:17
Go back to hell
Feat : Jordan Parrish
Une peur à l’état pure me tétanise et me foudroie sur place. Je suis incapable du moindre mouvement à par celui de me mettre en position fœtale. J’en suis réduit aux réflexes primaires de survie. Je suis lamentable, mais je ne peux rien y faire. Plus rien n’existe que l’appréhension d’un acte ignoble, humiliant et annihilateur. Je sais ce qui m’attend, ce contact honni et ma révolte brimée par des menottes. Un bruit assourdissant me vrille les oreilles. Ma vision est aveuglée par une lumière blanche. Il n’y a plus rien autour de moi, sinon cette lumière crue, intolérable qui m’aveugle malgré mes paupières closes. Je veux oublier et mourir. Je sais la douleur, et la honte. Surtout la honte alors que je suis la victime.
Je ne sais pas combien de temps je reste ainsi prostré. Quand un infime contact à ma cheville me fait sursauter et lever un peu les yeux de mes bras où je suis caché. Jordan… Pourquoi m’attache-t-il le pied ? Je ne sais pas et ne cherche pas à savoir. Je retourne à la carapace de mes bras, le nez sur mes genoux, recroquevillé sur moi-même. J’ai à peine conscience de l’activité de Jordan, sinon qu’il amène un tas de bric et de broc autour de moi. Je ne cherche pas à comprendre, je ne veux plus être là et plus avoir conscience de mon existence. Un toit, Jordan a fabriqué un abri. Enfin je crois. Mon univers se limite à la vision de mes cuisses et de mes pieds. J’ai les muscles totalement ankylosés, seulement m’étirer m’est impensable. Cela signifierait m’ouvrir à nouveau à ce monde qui ne me veut que du mal. Le sommeil arrive comme un bienfaiteur, mettant mon esprit au repos. Mon corps peut enfin se détendre ou presque.
(…)
Je ressens l'apaisement donné par un sommeil réparateur à mon corps. Je ne suis plus sur un sol inconfortable, mais le moelleux d’un lit. Avec appréhension j’ouvre un œil. Le décor m’est familier. Je reconnais le lit, c’est le nôtre. Le nôtre… ma mémoire afflue et les atroces illusions que ce monde me fait subir reprennent leur place de mise à l’épreuve. Le lieu où je me trouve est différent de notre maison car la table de la cuisine, et la gazinière sont dans la même pièce que le lit. Le carrelage moderne a cédé la place à de la pierre. Un mouvement attire mon attention, Jordan est là avec un dossier à la main. Mon cœur s’emballe, je reconnais la chemise cartonnée. La nouvelle épreuve s’annonce. Mes joues rougissent au souvenir de ce que contient ce dossier et de la vérité qu’il dévoile.
- Brian, viens, suis-moi. On a un truc à faire, dans le jardin…
Interdit je le regarde en m’asseyant sur le rebord du matelas. Son regard sur moi a changé, mais ce n’est toujours pas « mon » Jordan. Il se garde de tout contact et se contente de sortir en prenant une boite d’allumette. Je sais ce que nous allons faire. Le Jordan du passé réagit de la même façon que celui du présent. J’ai un peu honte de savoir qu’il apprend à nouveau ce par quoi je suis passé. Un viol a cela de terrible, c’est que la victime se sent toujours un peu coupable de ce qu’elle a subi. C’est totalement irrationnel, mais c’est aussi ce que les autres vous renvoient sans le vouloir. Si c’est arrivé, c’est que l’on a fait quelque chose pour attirer ce genre de comportement. La naïveté, et l’innocence vous sont interdites.
Dehors je retrouve le jardin et ses roses si spéciales. Je souris rassuré par cet environnement. Je sais les roses capables d’ardeur meurtrière pour me défendre. Jordan a dispersé les feuilles dénonciatrices de mon calvaire sur le sol.
- Ce soir, ou ce matin, peu importe, on va brûler tout ça, Brian. Ensemble. Je ne te laisse pas tomber, ok ? Tout ça, c’est de la merde ! Tu es autre chose que la somme de ton passé, il ne faut pas que ça t’atteigne...
Je ne peux empêcher mes yeux de s’embrumer à ses paroles. Je retrouve l’homme avec qui j’ai décidé de vivre. Mes craintes de le perdre s’envolent. Jordan ne change pas d’un iota ses réactions face à mon histoire. Cela me prouve qu’il est un homme fiable, à qui je peux confier ma vie et mes faiblesses. Une épaule sur laquelle poser ma joue sans honte, ni abaissement de ma part.
- Je ne sais pas dans quelle galère on est, mais je te lâche plus…Viens, ce soir ou ce matin, on brûle tout ça !
Confiant je m’approche de lui, heureux de le retrouver peu à peu et me saisis du bâtonnet enflammé. Dans un acte solennel je réitère ce geste déjà fait dans un autre monde, j’enflamme mon passé sale, lavant le déshonneur et la honte qui ont été miens si longtemps, me rendant incapable de tout contact humain.
Je regarde ce feu de joie prendre de l’ampleur quand j’entends Jordan jurer. Il tient dans sa main ses plaques d’identification. Je regarde les miennes et comprends ce qui l’interpelle. L’enfer redonne la vérité vraie. J’ai à nouveau la plaque de Jordan unie avec la mienne autour de mon cou. Je suis heureux.
Une explosion me martèle les oreilles, j’ai juste le temps de voir la tête de Jordan heurter le sol avant de sombrer moi aussi dans l’inconscience.
(…)
C’est une forte chaleur qui me réveille. C’en est presque douloureux tellement c’est chaud. Je suis obligé de plisser des yeux, car un soleil étincelant m’aveugle. Il me faut du temps pour accommoder ma vision et constater que nous sommes de retour dans le désert où j’ai trouvé Jordan la première fois dans ce voyage en enfer qui tourne au trip initiatique. Il est auréolé de flammes. Le feu lèche sa peau sans le brûler.
- Jordan ?! - Jordan est mort. - Non !
C’est la voix de Cerberus qui me répond monocorde et sans inflexion. Son regard est dur et sans émotion.
- C’est Brian !
Mais l’être infernal ne me reconnait pas. Non ! Juste au moment où Jordan semblait retrouver notre présent, me voilà à nouveau confronté à son corps sans âme.
- Rappelle-toi ! Tu m’as tué pour que nous venions dans ton monde chercher l’âme de Jordan !
Cette tête de pioche me rétorque qu’il ne tue pas lui-même les êtres vivants, qu’il n’est là que pour aider au passage… Plus têtu tu meurs. J’ai beau expliquer, réexpliquer, crier en espérant que « mon » Jordan m’entende mais rien à faire. Le chien de l’enfer m’ignore comme si j’étais un vulgaire moucheron et se met à marcher pour aller je ne sais où.
- Mais tu vas où là ?
Il daigne tout de même me répondre, me disant qu’il a des abominations à bruler.
- Mais non !!! Nous devons trouver Jordan !
Autant parler à un sourd. J’enrage de le voir continuer sans plus faire cas de moi.
- Putain de Sac à puce, Helltoutou à la noix. T’es qu’un corniaud sans cervelle, un bâtard sans pedigree, un…
Je me tais. Le Hellhound s’est arrêté et s’est retourné. Le regard qu’il me lance n’est pas aimable, ni amical. Et que dire de son poing qui se lève et s’enflamme.
- T’osera pas !
Je lève le menton de défi, mais je n’en mène pas large. Monde parallèle ou pas, je sais que s’il se décide à me filer un coup de poing, vue sa force il a une chance pour me défoncer la mâchoire. Bordel nous y étions presque avec le retour à la maison, le jardin et ce dossier que nous avions brûlé ensemble.
Cerberus fait un pas vers moi. Je brime mon instinct de survie qui me conditionne à reculer d’autant.
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Sujet: Re: Go back to hell | Feat Jordan ou le Toutou de l'enfer Mer 21 Sep 2016 - 17:14
Go back to hell
Nous nous trouvons ici, sans vraiment y être. Il s’est passé quelque chose d’étrange. Du moins, étrange pour notre condition, et ce lieu. Nous savons, bien sûr, lorsque nous sommes dans cet état de semi conscience, que nous sommes irrémédiablement lié à cette enveloppe que nous avons choisie. Nous n’en sommes pas à notre première enveloppe, mais les précédentes n’avaient pas cette … résilience, cette force d’âme, qui s’accroche, et nous marque en retour.
Ce jordan parrish est de ce genre d’âme dont on nous avait appris à nous méfier, et pourtant nous n’en avions jamais rencontré jusqu’ici. Nous ressentons, dans cette semi conscience, ce qu’il ressent, lui, pour l’humain maitre du vent. Et nous partageons, à notre corps défendant et contre toute logique, ce sentiment. Pourtant, lorsque nous prenons le temps d’être honnête avec nous même, nous pouvons avouer à notre égo démesuré que nous nous sentons plus fort, grandit, de ce sentiment.
Même notre pouvoir et notre maitrise semble s’en porter garants. Nous pouvons puiser plus loin, plus fort, et plus longtemps dans les flammes abyssales, dans la force de la conviction, et dans les murmures même de l’origine de notre légende. Nous savons qu’il sait. Et nous savons qu’il accepte, qu’il est prêt aux sacrifices pour notre mission. Mais son amour, ce poison pour notre âme, ou peut-être l’élixir de sa guérison éternelle, nous atteint, nous perturbe, nous change.
Au milieu de notre rêve d’ambre et de flammes, dans notre parcours des ruines battues par le vent de la justice, de la colère et de l’implacable vengeance, nous rencontrons à présent l’écho d’un rire qui à la tonalité de Brian. Nous nous surprenons à sourire à son regard si bleu, nous admettons notre faiblesse à vouloir le tenir dans nos bras, et même, honte suprême, l’intense plaisir, aussi ardent que nos flammes éternelles, que nous procure le délicat papillonnement des ailes de son baiser.
Soudain, nous perdons cette connexion que nous avons avec lui, pendant notre semi sommeil, ou notre semi conscience. Une grande douleur nous vrille la tête, avant que nous puissions nous forcer à nous rappeler. Nous savons que ce n’est pas la première fois, et nous nous disons, une fois encore « la prochaine fois… »
Nous nous éveillons, vaguement conscient qu’il y a quelque chose qui nous échappe et dont nous devrions nous rappeler. Immédiatement, nous nous entourons de flammes, pour parer à toute éventualité de danger.
Nous regardons un drôle d’humain, qui semble ne pas l’être tout à fait. Nous semblons le connaitre, mais sans nous rappeler vraiment comment nous avons cette conviction. Nous notons cependant qu’il a les yeux bleus.. Un bleu qui nous plait. - Jordan ?! - Jordan est mort. - Non !
Il dit s’appeler Brian. Nous le regardons, penchant sans doute la tête un peu de côté pour mieux l’observer… Il y a –t-il des traces de céruléen dans ce bleu ? Nous devons nous en approcher pour en être sur. Il nous demande de nous rappeler. Il nous accuse de l’avoir tuer, alors que nous n’en voyons pas l’utilité.
Pire, nous réalisons que l’idée même de le tuer nous révulse, nous parait totalement inutile, non productive.
-nous ne tuons pas les âmes vivantes. Nous ne faisons que favoriser leur passage, nous masquons le surnaturel aux yeux des profanes.
Nous croisons les bras, sur de notre tirade, toisant l’homme aux yeux céruléens. Non. Bleu azur. Bleu… Si bleu…
Mais nous n’avons pas que ça à faire. Lorsque nous sommes dans ce monde, c’est pour une bonne raison. L’équilibre doit être rompu quelque part, ou, pire, quelqu’un ou quelque chose est en train de tenter de franchir le portail, le passage. Nous ne pouvons le tolérer. Nous nous mettons en marche, et de petits démons, nés de l’imagination des hommes, fuient à notre approche, couinant et crapahutant comme de petits rats.
- Putain de Sac à puce, Helltoutou à la noix. T’es qu’un corniaud sans cervelle, un bâtard sans pedigree, un…
Nous nous arrêtons. Personne, PERSONNE ne nous a parlé ainsi depuis des siècles. Et nous avons défié en duel le dernier qui s’y est risqué. Il ne reste de lui qu’une dignité blessée, et une âme sans corps. Nous toisons l’impudent, les yeux exprimant notre colère embrasée. Il nous provoque de nouveau, nous défiant de le frapper de notre juste colère. Moucheron. Insecte insignifiant. Perte de temps.. si.. Si bleu, ses yeux..
Nous nous empêchons à grand peine de sourire, d’amusement et de fierté, les deux sentiments étant totalement incongrus et inconnu de notre état normal, mais nous aimons, drôle de verbe, son attitude.
Nous faisons un pas vers lui.
- Tu m'aimes !
Douleur. Celle de la vérité. Nous l’aimons ! Mais nous ne pouvons tolérer qu’il le sache, encore moins qu’il le dise. Dire les choses dans ce monde leur donne le poids de la vérité. Et lorsque la vérité pèse trop lourd, les choses ont tendance à être entrainées vers le fond. Convictions, habitudes, confort…
Nous armons notre poing et frappons de toutes nos forces.
Le démon qui s’apprêtait à lui sauter dessus hurle de douleur, sa cuirasse à présent embrasée, et détalle, à l’instar de ses congénères plus petits… Il semblait incomplet, comme si il lui manquait quelquechose. Le réaliser nous fait nous sentir étrange, et nous ressentons également un manque… Lorsque Brian s’approche de nous, nous réalisons que nous connaissons son prénom, et que nos bras semblent faits pour l’accueillir sans le blesser. Nous le laissons se poser contre nous, ne sachant pas quoi faire, à part le réconforter d’une douleur qui devrait nous être tellement étrangère qu’elle ne pourrait nous atteindre.
Nous avons envie d’ailes de papillons, dans le ventre, sur notre bouche. Nous regardons ses yeux, sa bouche, et nous sourions malgré nous.
A nos pieds une drôle de peluche vivante, si fragile, si petite, miaule de contentement. Elle nous semble étrange, même à nous. Nous savons à quel point ce lieu entre nul autre pareil, peut influencer et changer les êtres vivants. Les chats ont de tous temps eut une connexion avec les autres mondes, spirituels… Celui-ci , par un truchement encore inconnu de nous, à réussi à y pénétrer. Qui sait ce qu’il est déjà devenu ? Comme pour répondre à ma question, il saute et se retrouve soudain, après avoir fait un drôle de « pas de côté », dans nos bras, nous surprenant suffisamment pour ne pas voir Brian s’approcher de nos lèvres. Mais nous le repoussons soudain, alors qu'un bruit fendant le vent nous avertis qu'un projectile mortel est lancé contre lui. Nous ne pouvons tolérer qu'il soit blesser. Nous trouverons plus tard une explication convenable à notre réaction, mais nous le repoussons, et nous mettons devant lui pour prendre l'impact à sa place.
Une lance nous transperce, et nous hurlons de rage et de douleur. Notre corps s'est recouvert de plaques magmatiques que nous n'arborons pas souvent. Sommes nous plus fort ? Et est-ce grâce à lui ? Nous sommes nous fourvoyé tout ce temps en nous coupant des émotions ?
Alias : Hellhound, toutou d'enfer Humeur : Mystérieux Messages : 336 Réputation : 145 Localisation : Bureau du Sherif
Sujet: Re: Go back to hell | Feat Jordan ou le Toutou de l'enfer Jeu 22 Sep 2016 - 13:26
(petit changement à la fin )
#parrishweek
Brian O'Conner
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Sujet: Re: Go back to hell | Feat Jordan ou le Toutou de l'enfer Lun 26 Sep 2016 - 18:43
Go back to hell
Feat : Jordan Parrish
Je défie une créature puissante du haut de mon mètre quatre-vingt. Mes capacités de mentaliste ne font clairement pas le poids face à Cerebus. Je pourrais agiter toutes les particules que je veux, rien ne l’arrêtera. Si je peux envisager rivaliser avec Jordan dans un combat à mains nues, cela devient une utopie quand le Hellhound lui prête sa force.
- Putain de Sac à puce, Helltoutou à la noix. T’es qu’un corniaud sans cervelle, un bâtard sans pedigree, un…
J’ai pesé chacun de mes mots, les lui criant avec force et obstination. La réaction ne s’est pas fait attendre, le chien de l’enfer se détourne de sa tâche pour me faire face. Alors malgré son poing qui se lève, je pense avoir une chance. Sa quête devrait primer sur la pathétique créature que je suis à ses yeux, pourtant il s’est arrêté et retourné. Son regard est sombre et menaçant. Malgré le danger, je le trouve beau ainsi, brut, sauvage et indomptable, sauf pour moi. Il n’y a plus sur ses traits ce côté rieur que Jordan affiche presque en toutes circonstances. Le visage du Hellhound est impassible… Toutefois… Je vois passer l’ombre furtive d’un sourire ? Pourtant il s’avance toujours, le poing encore armé.
- Tu m'aimes !
C’est mon ultime arme, nos sentiments, ce lien qui a fait qu’il a réussi à m’apprivoiser, moi le replié sur moi-même, moi ce cheval farouche épris d’espace et de liberté. Quand son poing s’abat malgré tout, un réflexe me fait fermer les yeux et un autre lever le bras pour parer l’imparable. Mon cœur plonge dans mon ventre. J’ai échoué.
Je l’attends, seulement la douleur ne fuse pas. Par contre je sens une chaleur contre ma joue, j’entends un impact qui ne m’impacte pas. J’ai juste le temps de tourner le visage pour apercevoir une créature de cauchemar détaler en hurlant. Cerberus vient de me sauver d’une attaque ! Je regarde mon roi soleil briller de toutes ses flammes. Mon cœur s’embrase à ce constat, mon sourire s’illumine de mon bonheur de l’avoir lui. Cerberus m’a reconnu sans que j’aie besoin de lui montrer sa marque sur ma chair, marque dont je ne me souviens qu’à présent la présence sur mon torse.
Je m’approche de lui pour combler l’espace qui nous sépare. Je sais que ses flammes ne me bruleront pas comme elles ont meurtri le démon qui m’attaquait. Baissant légèrement la tête, je pose mon front contre son torse. J’ai d’abord trouvé Jordan, mais c’était celui du passé, celui qui est mort. Puis me voilà en présence de celui qui aurait dû entièrement prendre sa place. Mais Jordan s’est accroché par je ne sais quelle prouesse. Même le Hellhound est troublé de ce fait, lui qui n’a pas d’âge, lui qui depuis la nuit des temps emprunte les corps de ceux qui meurent, lui qui découvre la notion du mot sentiments et amour.
Je ne sais pas non plus pourquoi j’aime cette créature. Car j’ai l’objectivité de dissocier mes sentiments autant que de les globaliser. J’aime Jordan, j’aime Cerberus et j’aime le tout qu’ils forment à eux deux, même si je ne me suis réellement uni charnellement qu’à l’un d’entre eux. Cela était flou au départ quand nous ne savions pas ce qui habitait Jordan. Ma première confrontation avec le chien de l’enfer a été… brulante. Est-ce mon obstination, ma tête de cochon à vouloir m’imposer à lui ou encore l’amour de Jordan qui ont fait que le puissant Cerberus s’est arrêté pour me regarder et surtout me voir ? Me voir parmi une multitude dont il fait normalement abstraction.
Nous sommes en enfer, son monde, un monde qui n’a pas de sens propre, régit par des puissances et des volontés qui dépassent l’entendement, pourtant je savoure ce bref instant de quiétude contre Cerberus. Il m’accueille chez lui. Ses gestes restent prudes. Je souris car il me ressemble dans la gaucherie de mes débuts avec Jordan. Il faut encore que j’arrive à le retrouver « entier », lié à Jordan. Toutefois sa présence affectueuse à mes côtés m’apaise. Je sens un de ses bras se refermer sur moi. Le sens de ce geste me fait vibrer et fait monter en moi un désir mal placé en de telles circonstances. Il m’accepte pour compagnon alors que ce mot lui est incongru. Doucement je relève la tête et mon regard accroche ses lèvres finement dessinées. Jordan et Cerebus partage le même corps, pourtant je les distingue l’un de l’autre. Ce n’est pas le moment de batifoler, pourtant j’ai besoin de l’embrasser, de lui donner mon amour et mon affection. Acte futile au regard de ce qui nous entoure, et pourtant… Truc atterrit comme par enchantement entre nous alors que la seconde précédente il tournait autour de nos pieds. Je suppose que c’est lié aux bizarreries de ce monde dont je ne connais pas les règles.
Mes lèvres ne sont qu’à quelques centimètres des siennes quand le Hellhound me rejette brutalement. La douleur du cœur et de l’âme de me faire repousser est vite remplacée par de la peur et de l’horreur quand je le vois prendre à ma place une lance en pleine poitrine. Cerberus ploie un instant sous l’impact et la douleur puis son corps se couvre de plaques de magma m’obligeant à reculer face à une chaleur intense. Il hurle sa douleur comme sa colère.
Regardant en direction de l’origine du projectile ce sont mes genoux qui fléchissent à leur tour. Je suis légèrement en arrière de Cerberus qui tient la lance qui l’empale à deux mains. Ce qui nous fait face n’est ni plus ni moins nos pires cauchemars et doutes à tous trois. Ceux de Jordan qui apprend sa mort, sa réaction primaire face à l’homosexualité et tout ce que je ne sais pas encore de lui. Cela rejoint mes peurs profondes, auxquelles s’ajoute mon enfance sans amour parental, ma carrière de marin brisée. Puis il y a les doutes de Cerberus, ce qu’il considère comme une faille… moi… et son incapacité à stopper les trois docteurs de l’horreur. Tout cela se mélange devant nous en visions irréalistes et exacerbées. Marvin est là aussi… Je tremble comme une feuille alors que Cerberus se débat avec sa lance. Il l’a prise à ma place et je suis incapable de me relever et de l’aider. La peur me vide de mes moyens. Ce monde nous teste et nous met nos peurs viscérales en pleine face. Impossible de faire l’autruche ou de passer son chemin. La seule porte de salut c’est d’y faire face, mais cela équivaut à se jeter dans le vide.
Je laisse échapper une plainte peu virile, un couinement de souris. J’ai honte de moi, de ma faiblesse, de mon corps qui ne me répond plus. Mes doigts empoignent le sable du sol dans une rage contre moi-même.
- Enseigne de vaisseau O’Conner, allez m’attendre dans ma cabine. - N… non.. - C’est un ordre !
Mes joues sont rouges de honte. Je ne souhaite qu’oublier ce moment exécrable de ma vie. A quoi sert-il de me le faire revivre. Un râle de Cerberus me détourne du connard qui m’a volé la propriété de mon corps. La lutte de celui que j’aime me donne la force de me remettre sur mes jambes. A mon tour j’empoigne la lance qui est maintenant brulante et je tire de toutes mes forces. A mes pieds Truc feule méchamment. Il a gonflé ses poils mais reste un chaton inoffensif. Enfin la lance se détache de la poitrine de Jordan dans un bruit de succion innommable. J’aimerais le serrer contre moi, mais son corps est à une température que le mien ne peut pas tolérer. Il a un genou à terre et peine à se relever. Un bruit me fait retourner. Des chimères nous foncent dessus, Marvin les suit ainsi qu’un paquet qui roule au sol que je reconnais comme étant du C4 relié à un détonateur. L’air prend l’odeur iodée du grand large. Comment suis-je sensé réagir à cela tout en même temps ? Celui que j’aime est toujours avec un genou à terre.
Mon regard s’illumine de ce bleu étrange qui apparait quand j’active mes capacités mentales. Un tourbillon de sable nous entoure, je hurle ma colère et mon désarroi. Je crie mon besoin de retrouver celui que j’aime entier. Les premières chimères arrivent, elles se font déchiqueter par les cristaux de quartz qui volent autour de nous. C’est le chaos le plus total. Ma colère intimement liée à ma peur m’empêche de façonner le sable comme lors des exercices qui avaient failli couter la vie à Mafdet Mahes. Nous sommes comme au centre d’un cyclone. Le bruit est assourdissant, le vent fouette notre peau. Mon cœur fait un bond quand je vois la bombe réussir à passer. Il suffirait que je crée une dépression d’air pour l’envoyer au loin, mais la panique m’empêche d’être efficace et concentré. Une masse s’abat soudainement sur moi. J’entends un miaulement étouffé et une vaste chaleur qui m’irradie la peau du dos. Cerberus vient de me plaquer au sol me protégeant de son corps.
Explosion.
J’ai fermé les yeux, mais un flash m’aveugle. Un tonnerre rugit dans ma tête. La déflagration appuie douloureusement sur mes tympans. Puis c’est le silence total. J’ouvre les yeux, j’ai toujours la masse de Cerberus qui me plaque au sol, du sable ruisselle de mes cheveux. Je vois des débris tomber çà et là comme au ralentit. Tout cela le passe dans le silence le plus total. Un mouvement sur mon dos m’assure que le Hellhound est encore en vie. Je pose ma joue sur le sol et ferme les yeux pour ne plus voir la pluie de débris qui nous tombent dessus. Un liquide chaud coule de mes oreilles. Je suis totalement sonné. Mes sens sont comme émoussés, je me raccroche à la chaleur qui pèse sur moi. Je n’ai qu’une envie, m’endormir et me réveiller dans notre chambre dans les bras de Jordan.
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Sujet: Re: Go back to hell | Feat Jordan ou le Toutou de l'enfer Mer 12 Oct 2016 - 16:52
Go back to hell
Douleur. Rage. Pouvoir. Tout n’est qu’une question de pouvoir, en fin de compte. Nous en avons à revendre, mais il nous semble que nous sommes incomplets. Et pour la première fois depuis longtemps, mais pas pour la première fois depuis notre longue existence, nous avons matérialisé un niveau de puissance un peu plus adéquate. Serait-ce la présence de Brian qui nous rend plus fort ? Et par quel artifice ? Certes, nous avons rencontré déjà nombre de créatures, et nombre d’humains aux pouvoirs étonnant. Mais aucun qui puisse nous rendre plus fort.
Jordan, notre vaisseau, nous a influencé, nous en sommes sur à présent, et nous pensons que c’est une première, dans notre histoire. Et si nous avions tord depuis le début ? Malgré notre neutralité concernant les humains, nous ne pouvons nier vouloir les protéger parfois. Notre travail est de masquer le monde surnaturel, les anomalies, aux yeux des profanes. Et nous arpentons ci fait notre domaine, qui n’est finalement qu’une projection de l’idée que ce fait l’humain d’un tel lieu. Nous ne devrions pas être influencés par ces idées, nous devrions pouvoir glisser dessus, comme nous voudrions que notre regard glisse sur celui de Brian sans s’y arrêter. Et pourtant, même à l’instant de notre grande douleur, nous l’observons, nous souffrons avec lui, et nous sommes fiers de le voir se battre. Nous ressentons une chaleur dans notre cœur d’emprunt, qui est bien le seul endroit ou ne se développe nulle flamme d’ordinaire.
Comment être le parangon de la passion sans la ressentir ? Nous avons longtemps cru qu’il nous suffisait d’agir méthodiquement, d’écraser toute résistance et de chercher appuis lorsque notre propre force nous faisait défaut. Mais nous nous demandons une simple chose, qui, comme toutes les choses simples, a le pouvoir de tout changer : à quoi bon si c’est sans passion ? Pourquoi sauver les humains et protéger le monde surnaturel, si c’est pour n’avoir aucune attache réelle, ni pour les uns, ni pour l’autre ?
Nous nous accrochons, car nous sentons que Jordan veut nous revendiquer son corps. Mais si nous cédons, il mourra aussi surement qu’un humain mourrait avec une lance dans la poitrine. Nous le faisons pour nous, pour lui, et aussi pour l’homme aux yeux océan. Nous sommes estomaqué de voir notre adversaire, qui porte un masque. Nous l’avons déjà rencontré, mais pas ici, ni maintenant. Une aberration qui engendre des aberations. Un scientifique dont l’ingéniosité est au service de la perversion. Nous l’avons déjà affronté. Et perdu. Nous ne sommes pas assez forts. Il nous faut devenir plus fort.
Plus rapide. Plus implacable… Il faut que nous devenions autre chose, peut-être la somme de lui et nous.. Jordan… Mais n’est-ce pas déjà trop tard ? Il faut une grande volonté de vivre pour être encore entier, dans ce lieu. Nous ne savons pas si Jordan est de cet acabit. Peut-être, après tout…
Dans une vision fugace, nous nous voyons, enfin en paix, ne faisant qu’un avec Jordan, plus fort que jamais, poser notre main sur le Nemeton. Nous voyons ce dernier nous reconnaitre, nous accepter, et nous honorer, des volutes et des runes de feu parcourant sa souche autrefois si vivace. Nous savons que ce n’est qu’une possibilité, flottant tel un navire en perdition, avec les voiles de l’espoir gonflées par le vent d’un mot murmuré avec amour. La notion même d’amour nous est étrangère. Pas dans le concept, mais dans le vécu. Il ne sera pas dit que nous n’aurons pas tenter de vivre ce concept, parmi notre longue existence. Peut-être est-ce le moment. Quand finalement, avec l’aide de Brian, nous arrivons à extraire la lance,dans une gerbe de sang et de feu, nous nous rendons compte de notre faiblesse. De corps. Et l’autre. Nous l’aimons.. Oui.. Le concept est devenu une réalité. Il nous reste a transformer la réalité en force. Nous ne pouvons le faire sans Jordan.
Je.. Nous le regardons. Nous.. avons peur pour lui, alors que du C4 arrive à nos pieds. Mon nonos réagit pourtant… Nonos ? Je.. Nous sourions malgré la situation, secouant la tête… j’ai besoin de temps, pour me remettre. Nous avons besoin de guérir, avant de laisser la place à Jordan. Je m’appelle Jordan. Je suis mort et je suis en enfer.
MAIS JE NE SUIS PAS SEUL.
Je regarde, douleur, Brian en train de combattre des horreurs.. J’ai l’impression étrange d’avoir déjà vécu ça, ailleurs. J’ai le souvenir d’une grande panthère, superbe, et des blessures qu’elle m’a occasionné. Je regarde ma poitrine, et la douleur est grande, mais sans commune mesure avec la surprise d’y découvrir des lacérations de panthère. Pourtant, sous mes yeux, mes blessures se referment, avec des fumerolles de fumée. Qui je suis bon sang ?
Et Brian, qui déchaine un pouvoir que je ne peux maintenant plus confondre avec des effets de psychotropes. Avec la même acuité, celle de la vérité dans un monde de mensonges, je comprends que je peux le protéger. Je me jette donc sur lui et le chaton, et les protège tous les deux de mon corps, pendant que la déflagration m’insulte, frustrée de ne pouvoir s’exprimer avec toute la violence qu’elle revendique.
Je suis sonné, mais en vie, et plus important que tout, lui aussi. Mais je vois du sang couler de ses oreilles. Cette vision m’est insupportable, j’ai l’impression que mon cœur est gratté avec du papier de verre et que si je n’agis pas au plus vite, il ne restera que des miettes de bonheur. Du bonheur que je sais lui devoir.. Alors je me relève, dans la douleur, dans les craquements d’os, dans la chair qui se remet en place, et je le soulève. Mes pieds sont nus, je n’ai d’autre vêtement que mon treillis déchiré et cette médaille, avec son nom gravé dessus… Pas le mien, le sien..
Alors je marche sur ce désert brulant, avec Brian dans mes bras. J’ai l’impression d’être en plomb, et pourtant les pieds me brûlent. Chaque pas est une souffrance, mais je sais que si je tiens assez longtemps, j’arriverai au but, du moins à un endroit ou lui et moi serons en sécurité. Mes pas sont parfois ralentis par une sorte de mur, de voile à passer. J’ai l’impression de marcher au ralenti. Et chaque fois que je passe finalement ce voile, volonté contre inertie, mouvement contre abandon, des souvenirs me reviennent, dont je reconnais la force du vrai souvenir. Lui et moi, sur un voilier, me souriant de CETTE FACON LA. Lui et moi, dans la douche, il me soulage, me réconforte, et fait s’envoler la vapeur. Lui et moi, encore, dans ce jardin de roses, dans cette forêt, dans cette usine, dans ce lieu obscur. Lui, et moi. Lui est moi.
Je suis lui.
C’est porté par la force de deux solitudes qui se rencontrent que j’arrive finalement à destination. Je remarque une silhouette, au loin. Noir, encre, sombre… Elle est portée par un être de lumière. Je ne mets pas longtemps à m’apercevoir qu’elle fait les mêmes mouvements que moi. Et au moment où, enfin, j’arrive face à elle, il y a comme une sorte de miroir entre nous, constitué des deformations de chaleur du sable et du désert. Je contemple ce que je pensais, a tord, être mon reflet. Mais je remarque que dans ce reflet, c’est Brian, tout de lumière, qui me porte, et le sang ne coule pas de mes oreilles, mais de mon cœur.
Je me rapproche. Et La lumière et l’ombre s’épousent. Je sais ce qu’il me reste à faire. Plus de doute. Plus de doute. Mes lèvres touchent les siennes, au moment ou tous, nous nous réveillons, dans un cocon de lumière blanche.
Au loin, je sais que Cerberus ronge ses chaines, torturé par le doute. « je t’aime, nonos ! ». Mon sourire rencontre un écho très plaisant dans le sien et des quatres silhouettes n'en reste plus que deux. C'est un Brian bien réel que j'embrasse, sans rejet, avec toute la conviction retrouvée et la force d'être à deux.
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Sujet: Re: Go back to hell | Feat Jordan ou le Toutou de l'enfer Jeu 20 Oct 2016 - 17:31
Go back to hell
Feat : Jordan Parrish
Sonné, je suis totalement groggy. L’explosion nous a balayé Jordan et moi. Je sais que je suis encore en vie grâce à la douleur que je ressens. Pourtant je suis mort pour venir ici. Le concept de mort ou de vie devient flou et abstrait dans l’aventure que nous vivons. Peut-être que nous sommes tous deux écroulés sur le Nemeton, comme deux corps sans vie apparente, suspendus dans le temps. Combien de temps cela peut-il durer ? Est-ce que celui-ci s’écoule en ce moment dans la dimension qui nous a vus naître et où nous vivons ? Nous sommes dans un espace-temps qu’il m’est difficile de conceptualiser. Nous nommons cela l’enfer. Ce mot est bien court pour désigner ce monde qu’aucune loi ne régit comme là d’où je viens. Le haut peut devenir le bas, le passé s’invite dans le présent et je n’ose imaginer voir mon futur éclore sous mon nez. Je ne souhaite pas que l’on me montre la couleur de mon avenir.
Je me sens bercé, c’est agréable car le mouvement me rappelle le gite d’un bateau. Je laisse la houle des bras de… Cerberus ? Jordan ? Me balancer doucement d’un côté puis de l’autre suivant la cadence de ses pas. J’ai chaud, très chaud. Je dois avoir de la fièvre, où c’est le soleil qui tape fort. Je ne sais pas. Au moins nous vérifions un point sur la nature de l’enfer. Il y fait rudement chaud ! Je devrais m’inquiéter. J’ai mal partout, Jordan m’a protégé au mieux de l’explosion, mais son corps n’est pas une enveloppe hermétique. Je suis trop assommé pour évaluer l’ampleur de mes blessures. Cela se résume à un constat simple, j’ai mal sur tout le corps. Je tente d’ouvrir les yeux dans cette lumière aveuglante. Je filtre les rayons ardents du soleil entre mes cils et je vois le torse de l’homme que j’aime lacéré et maculé de suie. Le Hellhound guérit, mais pas sans souffrir. J’aimerai être un loup et pouvoir absorber son mal. J’entends du bruit, mais c’est lointain. Mes tympans saignent, la déflagration a dû les endommager. Je suis dans un cocon douloureux. Cependant je suis dans les bras de Jordan-Cerberus, alors qu’importe la douleur du moment que nous sommes ensemble !
(…)
L’air marin caresse agréablement mon visage, rafraîchissant mon front qui perle de sueur. Je suis sur une plage. Je tiens Jordan inconscient dans mes bras. Sur son torse, une plaie béante tarde à cicatriser. Je guette l’horizon, le regard habitué à lire les remous de l’océan. Mais il n’y a aucun bateau à l’horizon. De l’autre côté de la plage, une jungle dense et impénétrable s’offre en barrière d’un lieu que je ne connais pas. Sommes-nous sur une île ? La côte d’un pays tropical ? La plage serait idyllique pour des vacances. Une barrière de corail cerne un lagon aux eaux turquoise. C’est lumineux, c’est beau, mais nous ne sommes pas en vacances. Jordan souffre de la lance qu’il a reçue en pleine poitrine. Le décor a changé à nouveau, la seule constante est le sable fin sous mes pieds. Doucement je sers celui qui compte plus que tout pour moi. Je crains une nouvelle attaque. Nous sommes trop faibles pour lutter à nouveau. Au-dessus de nous le ciel est d’un bleu azur et le soleil bienveillant mais tout aussi implacable. J’ai la bouche sèche, il nous faut de l’eau. La végétation et l’orientation du soleil font qu’il n’y a aucune ombre où je puisse installer Jordan. Il faut s’en aller de là.
Je grimace sous l’effort. Le sable mou ne m’aide pas à garder l’équilibre avec un Jordan qui semble peser une tonne dans mes bras. Je ne suis pas un garou, ni un Hellhound avec une force surnaturelle. Et inutile de penser m’aider avec mes capacités de mentaliste, j’ai un mal de tête qui me serre le crane dans un étau. Je n’ai le choix qu’entre deux destinations, à droite ou à gauche. Je ferme les yeux, tourne sur moi-même pour me désorienter et ouvre à nouveau les paupières. Cela sera à gauche. Lentement, je me rapproche de l’eau et du sable dur pour marcher plus à l’aise. Je porte Jordan de façon à ce qu’il n’ait pas le soleil dans les yeux. En chemin, je remarque des poissons dans l’eau. Déjà mon côté commando de la Navy refait surface. Je pense à notre survie. Se protéger du soleil, trouver de l’eau potable où s’en faire. Dessaler de l’eau de mer, c’est long mais faisable… sauf que si je suis apte à faire du feu sans briquet ni allumette, je n’ai pas de récipient dans quoi faire chauffer de l’eau… Je réfléchis et cogite tout en avançant. Je regarde aussi la blessure de Jordan. Hellhound ou pas, il a pris cher.
(…)
Depuis combien de temps je marche ainsi ? Le soleil ne bouge pas dans le ciel, rendant toute évaluation temporelle impossible. Ma montre s’est arrêtée dès que j’ai atterri dans ce monde. C’est à se demander si je ne fais pas tout bonnement du surplace. Je me suis arrêté trois fois pour me reposer et rafraîchir le front de Jordan. J’ai quitté mes chaussures que je porte en travers d’une épaule pour pouvoir marcher dans l’eau qui vient mourir sur la plage. Cela me refroidit les pieds à défaut du crâne. Mon t-shirt sur les cheveux pour me protéger du soleil, j’ai confectionné un couvre-chef à Jordan avec une feuille de cocotier tombée au sol. C’est quand je réalise que je peux peut-être grimper à un arbre pour choper une noix de coco que je vois une zone sombre apparaître au bout de la plage.
Je reprends un peu de motivation dans cette marche sans fin. L’ombre est attirante pour le répit qu’elle va nous offrir. Raffermissant ma prise sur le corps de mon compagnon, j’avance avec une foulée qui a gagné en entrain. Au fur et à mesure que je progresse, je vois deux lueurs orangées qui viennent vers moi. C’est un regard que je reconnaîtrais entre mille, celui de Jordan quand Cerberus prend possession de lui. L’ombre dans laquelle il se trouve est très opaque, et plus je m’approche, plus je prends conscience qu’il n’est pas sur la plage mais ailleurs. Lui aussi porte quelqu’un dans ses bras : moi.
- Jordan !
Avec ce prénom j’appelle autant l’ex-démineur que le chien de l’enfer. Nous nous faisons face, lui la flamme dans la nuit, moi l’océan sous la lumière. Je fais un pas, il fait de même comme dans un miroir. Mon regard s’embrase des sentiments que j’éprouve. J’oublie la douleur, j’oublie la chaleur et les épreuves que nous avons subies. Lorsque nous arrivons tous deux à la frontière du jour et de la nuit, il ne reste plus que lui et moi. Nos bras sont libres de nous enlacer et nos lèvres de nous embrasser.
- je t’aime, nonos !
Mon rire raisonne haut et clair. J’ai retrouvé mon Jordan. Entre mes bras je sens aussi le puissant Cerberus. Lui aussi est là. Émerveillé, je scrute avec avidité son visage.
- Je t’aime Sac à puce.
Je remarque à peine que nous sommes de retour sur la souche du Nemeton. Nous avons réussi ! Jordan n’est plus une enveloppe vide dont l’âme se délite en enfer. Il est bien à nouveau en pleine possession de son corps. Cerberus n’a plus l’entière maîtrise de ce vaisseau de chair dont il avait pris possession à la mort de son propriétaire. Le chien de l’enfer consent à un sacrifice énorme. Je m’écarte un peu et plante mon regard dans le sien.
- Merci !
Les deux entités que j’ai en face de moi dans un seul et même corps savent à qui je parle. Toutefois c’est d’un seul et même geste que je les enlace. Je pose mon menton sur « leur » épaule, je sens leur bras me serrer à la taille. Je me sens bien, en paix. Le Nemeton vibre doucement sous nos pieds, ou du moins c’est l’impression que cela me donne. Il fait nuit, enfin je crois. Je m’en moque et me laisse bercer par la respiration de Jordan. J’ai les yeux qui papillonnent, je suis épuisé. Alors que nous nous asseyons pour ne pas nous écrouler, une boule de poil vient se coller entre nous.
- Truc !
Le chaton vient se lover contre nous avec force de ronrons. Je finis par m’endormir, Truc en boule sur mon ventre et le dos bien calé contre un roc de muscles tous chauds. J’ai pris le risque suprême d’aller chercher celui que j’aime au-delà de la mort. Maintenant, je me laisse aller et confie mon sommeil à ses bras forts et robustes. Nous nous protégeons mutuellement. Je sais que là je peux baisser la garde, le Nemeton a réagi à Jordan. Ici, avec lui, je ne crains rien. Lui non plus. Cerberus m’accepte, mon sourire me suit dans le sommeil.
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Sujet: Re: Go back to hell | Feat Jordan ou le Toutou de l'enfer Jeu 10 Nov 2016 - 20:28
Go back to hell
Je mets un moment avant de me rendre compte du changement. D’abord, délice suprême, je goute enfin aux lèvres de Brian. Elles m’ont manqué, comme si je l’avais laissé au milieu d’une tempête, sans navire, sans livre, et sans prospero pour transformer ce naufrage en moment magique. Le Duc de Milan aurait pu, d’un mot, transformer notre épreuve en douce promenade enchanteresse, il aurait pu murmurer au vent, comme Brian sait le faire, et demander à Ariel de nous jouer des tours, amusants, étonnants, mais pas éprouvants, comme ceux qu’on a vécu ici. Et en me remémorant cette pièce de Shakespeare et les protagonistes, je sais que cette mémoire en particulier n’est pas tout à fait la mienne.
Le moment est mal choisi pour une introspection, et pourtant je sens en moi sourdre la puissance du chien de l’enfer. Je suis lui, il est moi. Il était temps de s’en rendre compte. Je ne suis pas très à l’aise avec l’idée d’être mort et ressuscité. Deux fois, d’ailleurs, si je compte ma crémation dans la voiture par ce salaud de Buck. Mais le danger est encore présent, palpable. Nous sommes toujours dans ce que mon entité appelle l’enfer. Peu importe si cet enfer est une représentation des délires de la psyché humaine ou véritablement un enfer, les dangers sont, eux, bel et bien mortels. Je dois la vie, et bien plus, à Brian. Et je repense avec effroi à ce qu’il m’a demandé de faire, et que j’ai fait, pour qu’il puisse venir ici. Soudain, j’ai très peur de retrouver son corps inerte, lorsque nous sortirons d’ici. Je ne me le pardonnerai jamais.
- Je t’aime Sac à puce.
Mon rire se fracasse contre ses yeux si bleus, y allumant un écho n’obéissant à aucune loi naturelle. Les sons deviennent des lumières, des couleurs, l’infini tiens au creux de ma main, celle de Brian y est emprisonné.
Nous sommes de retour sur la souche du Nemeton. Le temps semble comme suspendu, et des particules de pollens, ou de poussières, flottent, illuminées par une lumière filtrant à travers le feuillage dense des arbres. Tout est calme. Mais pas de ce calme angoissant ou nul bruit ne filtre. En tendant l’oreille, l’on peut entendre les trilles des oiseaux, des insectes ou des petits animaux fourrager dans les souches, sur la terre, sur l’herbe folle.
Lorsque Brian me remercie, je sais qu’il s’adresse au nouvel être que je suis, somme des deux personnalités qui se livraient une bataille pour le contrôle de mon corps. Loin au fond de moi, avec cette part que j’associe au feu, au pouvoir, je sens l’attention de Cerberus se braquer sur Brian, avec une pointe d’amusement, et de fierté, et une sacrée envie de lui. Eh beh ! je ne pensais pas que Cerberus soit à ce point entiché de mon nonos ! Mais il faut dire que ce dernier à de quoi faire fondre n’importe qui. Non mais regardez-le, si fort, si fier, si craquant ! Son sourire est une bataille à lui seul.
Le németon ronronne contre nous. Ah ! Non ! C’est TRUC qui vient se coller à nous, en faisant se drôle de bond. Un instant plus tard, il est la ou il n’était pas avant. Rien à voir avec de l’agilité féline. Il semblerait que le voyage en enfer soit à l’origine de nombreux changements, y compris pour Truc.
« oulala… Imagine la misère qu’il va pouvoir faire à Machin , maintenant qu’il peut faire se genre de… trucs.. »
Nous éclatons de rire. Je sens cependant que je dois faire quelque chose. Quelque chose de solennel, et en accord avec le Nemeton. Mais Brian a besoin de repos, alors je le laisse s’endormir contre moi, je ne le lâche pas, mes bras formant un rempart entre lui et le monde hostile. Je souris lorsque je me rends compte que je peux à présent contrôler de façon plus précise ma température corporelle, alors je monte un peu le chauffage pour qu’il soit dans un cocon de douceur et de bien être.
Bien plus tard, il finit par se réveiller, et me sourire. Je ne suis pas sur de moi, mais je crois que c’est le bon moment. Il me regarde, intrigué, alors que j’aproche ma main de la souche. « je crois que ça doit être fait. Je ne sais pas ce qu’il en résultera, mais c’est aussi impérieux que d’être avec toi. »
Alors, nous voyons ma main s’illuminer de l’intérieur, sans pour autant produire de flamme, et lorsque mes doigts touchent le Nemeton, les stries de ses nombreuses années deviennent des runes embrasées, dont la signification m’échappe, mais qui semblent dire que le vénérable me reconnait et m’accepte. Mes yeux sont ceux de Cerberus, je le sais, mais je suis toujours moi. Et je me sens vraiment plus fort. Avec une voix qui semble beaucoup trop solennelle, presque prophétique, je m’entends dire
« L’affrontement final n’a pas encore eut lieu. A présent, tu disposes d’une chance d’y survivre, Jordan. Quand Cerberus et toi affrontera la bête, nombreux seront les périls. Des alliés il te faut trouver. Car le projet des docteurs progresse, lui aussi… » Truc crache, et ressemble a une boule de poil, tout hérissé, sans trop savoir ce qui se passe.
C’est alors que j’ai un flash, un de ces cauchemars récurrents que je fais, des monceaux de cadavres calcinés à mes pieds, des morts, partout, et un fardeau si lourd, si lourd.
« Non ! » Je crie, mes larmes sont des brulures sur ma peau. Mais Brian est la, comme toujours. Il sait me parler, me cajoler. J’ai besoin d’autre chose. Je veux briser cette prophétie, cette froideur. Ses vêtements et les miens finissent au sol, et c’est sur la souche même que je retrouve enfin le gout de sa peau.
« je te veux. Encore plus intensément qu’avant. Je n’existai pas avant toi. Je t’aime, Brian. Pour tout ce que tu es et pour tout ce que tu n’essaies pas d’être. »
Mes lèvres se posent sur tout son corps, réveillant sa propre ardeur. Je le veux en moi. Je veux être en lui. Le gout de sa peau me rend fou, maintenant que tous mes sens semblent exacerbés, depuis que Cerberus et moi ne forment qu’un seul être. Je sens son désir sauvage, à lui aussi. Depuis le début, il est tombé, tout comme moi, sous le charme de Brian. Il peut enfin laisser libre court à son envie via notre osmose.
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Sujet: Re: Go back to hell | Feat Jordan ou le Toutou de l'enfer Ven 18 Nov 2016 - 18:47
Go back to hell
Feat : Jordan Parrish
Je ne réalise encore pas bien le genre de voyage que nous venons de faire. A présent je suis un pied d’égalité avec Jordan, je suis mort et revenu à la vie. Nous sommes allés dans un lieu qui n’a d’existence que par la foi pour la majorité des êtres vivants. Je n’arrive pas à mettre en mots, ni même en pensées ce à quoi cela me rattache. Je ne suis pas croyant et quand il m’arrive de dire « que Dieu nous garde », par « Dieu », j’entends l’humanité plus qu’une quelconque entité divine omnisciente et omniprésente. Je crois en l’être humain qui peut être bon comme méchant. Nous n’avons pas besoin de Dieu(s) pour représenter la vie. La diversité humaine s’en charge bien. Pourtant Cerberus est un chien de l’enfer. Le monde où je suis allé chercher l’âme de Jordan était bien un monde onirique ou… ? Je me perds dans un débat interne métaphysique. Je suis allé en enfer et pourtant je n’ai pas plus de réponse sur les mystères de la vie que le quidam moyen.
Je sens que Jordan est excité suite à notre réussite. Il se retrouve entier et avec la pleine maitrise de son corps. Pourtant je n’arrive plus à lutter contre la fatigue. Je ne suis qu’un simple humain avec des capacités mentales particulières. Cela ne fait pas de moi un surhomme. Ce voyage m’a épuisé physiquement et émotionnellement. Je confie ma vie à celui qui m’accompagne et plonge avec délice dans un sommeil réparateur.
(…)
Mon bien être pourrait être total si le bois mort sous mon dos n’était pas si dur. Je suis baigné par une douce chaleur que je devine être à Jordan. Je ne suis pas de nature frileuse, mais je me suis habitué à la chaleur de l’homme qui vit avec moi. J’ai même tendance à la rechercher, car lorsque je la perçois c’est qu’il est près de moi. Je suis un homme parfaitement adapté à survivre dans notre monde sans aide. Pourtant Jordan est celui qui me protège de moi-même. Je suis mon pire ennemi.
Je suis réveillé, mais je tarde à ouvrir les yeux tant je suis bien, le dos calé contre le torse du Toutou de l’enfer. La nature autour de nous s’éveille aussi et bien moins paresseusement que ma pomme. Je sens de l’impatience dans mon dos, alors j’ouvre enfin les yeux et me retourne pour sourire à Jordan. Il y a deux ans de cela je pensais finir ma vie avec une belle blonde à la silhouette galbée. Le blond et le galbe sont bien là, mais il n’y a rien de féminin dans le visage qui me renvoie mon sourire. C’est une vérité qui m’était tombée dessus plutôt violemment, mais je ne regrette pas de l’avoir finalement acceptée.
Jordan me dit qu’il a quelque chose de solennel à faire avec le Nemeton. C’est d’après lui un besoin irrépressible et je crains qu’en m’endormant aussi rapidement je l’ai contraint à patienter. Doucement il pose la paume de sa main contre la souche de l’arbre. Une lueur se dégage de sa main, lueur qui semble se communiquer aux veines du bois. La tranche coupée de l’arbre s’illumine dans un labyrinthe de stries rougeoyantes. Les prunelles claires de Jordan ont viré à un bel orange lumineux. Il est plutôt badasse ainsi, on dirait un super héros ! Il est vrai que je ne suis pas objectif avec tout ce qui le concerne.
- L’affrontement final n’a pas encore eut lieu. A présent, tu disposes d’une chance d’y survivre, Jordan. Quand Cerberus et toi affrontera la bête, nombreux seront les périls. Des alliés il te faut trouver. Car le projet des docteurs progresse, lui aussi… - Les docteurs ? Tu as des renseignements sur eux ?
Mais Jordan est comme dans un état second. Son visage se crispe, il hurle. Son regard s’emplit de larmes. Qu’a-t-il vu pour que ça le mette dans un tel état ? Je l’entoure de mes bras et lui caresse les cheveux pour l’apaiser. Je lui murmure que je reste à ses côtés quoi qu’il se passe et se passera. Mes gestes et ma voix le ramènent à des pensées plus positives. Il me regarde comme s’il me découvrait pour la première fois. Il n’y a que lui pour me donner cette impression qu’il tombe amoureux chaque fois qu’il me regarde. Je rougis vivement sous son nouvel aveu d’amour. C’est si doux et si fort de se sentir aimé.
- Je t’aime aussi Jordan.
Jordan est le plus entreprenant de nous deux. Même quand nous sommes seuls, je reste timide et un peu farouche. Cela n’arrête pas ce sac à puce, ni l’entité qui est en lui et qui pour la première fois se joint à son hôte pour me faire mourir sous des délices suprêmes. Comme à chaque fois, sa fougue m’emporte. Je résiste un peu, mais plus pour préserver l’intégrité de nos vêtements qu’il effeuille dans une impatience gourmande. J’ai toujours ce blocage initial sur l’acte charnel. Mais il sait se faire aimant et rassurant, me laissant autant l’initiative que prendre les rênes quand je lui abandonne enfin mon corps. Je suis toujours étonné du plaisir qu’il me donne et de celui que je lui offre. J’ai trente ans de dogmes sectaires à effacer. Mais Jordan est en train de me « reprogrammer » à sa manière.
(…)
Je ne décrirais pas l’indécence de ce réveil avec le soleil levant. Seuls les animaux de la forêt se sont rincés l’œil. C’est main dans la main que nous retournons à la maison. Nous étions venus en courant, comme si prendre la voiture pour un tel voyage aurait été un blasphème. Truc nous suit, ou nous précède suivant ses lubies.
- Il va falloir lui apprendre à marcher normalement… Il disparait !
Ce n’est qu’un chaton. Je sens que Truc va nous causer quelques ennuis supplémentaires.
- Machin va être jaloux…
C’est d’ailleurs avec un beau concert d’aboiement que nous sommes accueillis. Machin a un temps d’arrêt en voyant Jordan. Il lui tourne autour en le reniflant posément puis s’avachit sur ses pieds en signe d’acceptance du changement qui s’est opéré chez son maitre. Je file à la cuisine nous préparer des pancakes. Nous sommes affamés.
(…)
Une attaque de bête sauvage a semé la panique dans le parking qui jouxte le stade de lacross du lycée. Le Shérif, par précaution, nous colle sur l’affaire Jordan et moi.
Jordan se gare et je descends de la voiture de patrouille. Nous avons convenu que lui inspecte les lieux et que moi j’interroge les témoins. Qu’avons-nous cette fois-ci ? Une femme semble être à la limite de l’hystérie. D’ailleurs une ambulance de premiers secours est déjà là et un infirmier tente de l’apaiser. Je ne souhaite pas lui mettre la pression avec mon uniforme et les questions d’usage. J’interroge donc une autre personne tout en laissant traîner mes oreilles sur ce que la femme dit à celui qui s’occupe d’elle.
Le témoin que j’interroge est de seconde main. Il n’a rien vu par lui-même. Il a seulement aperçu d’autres gens crier.
« - C’était un monstre ! »
Je finis par aller près de l’ambulance et de la femme à qui quelqu’un a donné un café chaud. Je me présente et lui demande s’il elle veut bien que je l’interroge, lui précisant que suivant son état j’attendrai qu’elle passe à l’hôpital. Mais elle semble disposée à me dire ce qu’elle a vu.
(…)
- Tu as quelque chose Jordan ? Il n’y a qu’une femme qui a eu un contact visuel. Sa description est vague : grand, sombre, capable de bonds prodigieux, très fort.
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Sujet: Re: Go back to hell | Feat Jordan ou le Toutou de l'enfer Dim 18 Déc 2016 - 18:13
Go back to hell
On ne comprend l’extase que lorsqu’on y goute pour la première fois. En comparaison, les fois précédentes restent de bons moments, de sublimes moments, de douceurs, de force, de plaisir. Mais LA… Peut-être il y aura -t-il une prochaine encore meilleure, qui me fera dire « on ne comprend l’extase que lorsqu’on y goute pour la première fois ». Peut-être, oui, mais je suis avec lui et une chose dont je suis sur, c’est que je serai avec lui la fois prochaine également, et celle d’après. Il est d’une telle complexité, d’une telle intensité. Mon Brian. Mon soldat, mon camarade, mon amant. Celui qui a réussi à émouvoir et à changer un être séculaire. Je ne sais pas quel âge au juste peut avoir Cerberus. Mais nous sommes enfin tous les deux, et je sais, par contre, que dans toute sa longue histoire, il n’a jamais aimé comme il aime à présent. Je le sais car je suis lui. Et la force de mes sentiments semblent donner à mon noyau de feu une puissance qui me fait presque peur. Il n’a pas hésité à braver la mort, à l’appeler de toutes ses forces, pour venir me chercher. Je n’ai jamais vraiment cru au concept d’âme, ou de vie après la mort. Il serait peut-être temps de revoir mes principes, mes convictions, mes piliers inébranlables de vie sont fissurés, mais pas perdus. Dans les fissures, il y a à présent tout l’espace nécessaire pour entrevoir l’éternité, et j’y trouve le réconfort de l’essence même de Brian. Il est responsable de ces fissures, et il est responsable de ma nouvelle force. Il ne détruit rien. Il transforme, renforce, anobli.
Je suis cependant inquiet de ma pseudo prophétie. Ces docteurs ne sont pas des adversaires ordinaires, et j’ai déjà pu voir leur expérience à l’œuvre. Je crains vraiment qu’ils ne bouleversent à jamais ce fragile équilibre que Brian, Scott, Stiles, Derek et bien d’autres tentent de préserver. Je n’étais qu’un simple flic attiré par un trou paumé. C’est ce que je croyais, avant la fameuse liste de Lydia, et avant tout ce qu’on a vécu avec Brian. L’enseignement de Mafdet coule encore dans mes veines, je sens qu’elle m’a enseigné bien au delà de notre combat. C’est comme une séance de sport. Lorsqu’elle est finit, elle continue d’agir. Les muscles continuent de travailler, de se régénérer, de devenir plus fort. Et on se rend compte, bien longtemps après, qu’on peut aller plus loin, qu’on comprend plus de choses, que le souffle ne manque plus.
Nous sommes de retour, c’est ce qui compte. Truc fait de drôles de sauts devant nous, et je soupçonne que cette boule de poil n’a pas finit de nous attirer des ennuis. - Il va falloir lui apprendre à marcher normalement… Il disparait !
J’éclate de rire, car ça a beau être la stricte vérité, il n’y a que Brian pour tenter, avec pragmatisme, de donner un semblant de direction et d’ordre à tout ça. Machin, lui, comprend qu’il y a du changement en moi. Une pointe de crainte, de respect, mais toujours un amour inconditionnel. Il va avoir bien des misères avec Truc.
(…)
Cette fois ci c’est du sérieux, et toutes les fibres de mon corps me disent que ce n’est pas un surnaturel ordinaire. Encore moins une bête sauvage. Lorsque Brian me demande si j’ai trouvé quelquechose, je ne peux que lui faire part de mes craintes. « j’ai tourné, flairé, à défaut d’un autre terme. Il y a quelque chose de très dérangeant. » Devant son regard un peu désabusé et moqueur, je rajoute. « D’encore plus dérangeant. C’est un … truc vraiment pas ordinaire. Pas un loup, ou un autre truc qu’on aurait croisé. Je suis convaincu que ça a un rapport avec ces satanés docteurs, mais c’est peut-être juste ma paranoïa. Mais Cerberus le sent aussi. Il est révulsé car la nature a été bouleversé. C’est une aberration. Quelque chose qui ne devrait pas exister.. qui.. Qui a été fabriqué ».
Brian me rappelle que c’est justement le cas avec les expériences des docteurs qu’on a croisé, mais je ne suis pas satisfait de cette réponse, pourtant très juste.
« non. ça a un vague rapport avec ce que j’ai ressentis dans ma transe, près du Nemeton. Je suis sur que je vais devoir affronter cette chose, et je suis sur de ne pas réussir à l’affronter. Pas seul. Et il y aura des morts, beaucoup. Beaucoup de surnaturels. Cette connexion avec la mort, la porte, le seuil, tout ça me hurle que bientôt je vais sombrer sous le poids de ces morts… »
Il me soutient , bien sur, mais pour la première fois depuis ma résurrection, j’ai froid, je frissonne.
« peut-être que Lydia… »
Je vois son visage s’assombrir. Il est trop craquant quand il est jaloux.
« tu sais bien ce qu’elle est. Elle est dans la liste. Elle sent ce qui arrive, dans le domaine de la mort. Elle entend des choses qui nous dépassent. C’est une piste… »
Et nous n’en avons pas vraiment beaucoup d’autre.
« Je me sens tellement plus fort avec toi, Brian. Et ton pouvoir est impressionnant. Mais cette chose.. C’est… ça nous dépasse. »
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Sujet: Re: Go back to hell | Feat Jordan ou le Toutou de l'enfer Lun 26 Déc 2016 - 14:39
Go back to hell
Feat : Jordan Parrish
Sac à puce me dit avoir tout “flairé” de la zone de l’incident. Je ne peux pas m’empêcher de le regarder de façon moqueuse, bien que nous nous sommes répartis les tâches en fonction de nos aptitudes. Mais le fait qu’il utilise ce terme réservé aux animaux alors que nous sommes en service me fait doucement marrer. Jamais sérieux ! Jordan ne peut pas s’empêcher de faire ou dire une pitrerie. J’hausse un sourcil, me demandant comment se passe la cohabitation avec Cerby qui est plutôt soupe au lait.
Reprenant son sérieux, Jordan m’explique les sensations qu’il éprouve avec ce qu’il a pu capter de la scène. Et c’est tout bonnement inquiétant. Le chien des enfers est aussi inquiet de ce qu’ils ont flairé. A priori cela serait lié aux docteurs. Rien que penser à ces types, j’ai les poils qui se hérissent. Ces hommes nous ont mis face à notre impuissance. Nous étions avec Ruby, à trois nous n’avons pas réussi à les contrer. Ils nous avaient laissé, non pas que nous les ayons repoussés, mais parce qu’ils semblaient être content d’avoir vu Cerberus. Je suis inquiet pour Jordan, ces types en ont visiblement après lui.
- Ils ont créé une nouvelle monstruosité. Nous y arriverons à en venir bout comme pour les autres.
Toutefois Jordan me coupe. Il semble persuadé de devoir combattre cette chose et qu’il ne sera pas assez fort pour y arriver seul. Il me reparle de sa vision d’horreur, des nombreux morts, du poids des âmes à faire passer… Nous sommes peut-être en service et contraints à une réserve, pourtant je me rapproche de lui et l’entoure d’un bras. Je le sens frissonner, cela m’alarme car s’il y a quelqu’un qui n’a jamais froid, c’est bien lui.
- peut-être que Lydia…
Je me rembrunis. Son lien avec la banshee est très équivoque. Je ne lui en ai jamais touché un mot, mais parfois il rêve d’elle, des rêves dérangeants dans lesquels il balbutie son prénom.
- tu sais bien ce qu’elle est. Elle est dans la liste. Elle sent ce qui arrive, dans le domaine de la mort. Elle entend des choses qui nous dépassent. C’est une piste… - Mouais…
Lydia Martin est une belle femme. Moi-même je trouve ses formes généreuses attirantes et sa bouche très sensuelle. Cette fille est de plus très intelligente et à un esprit vif et plein de sagacité. C’est idiot à dire, mais je ne me sens pas capable de rivaliser avec une telle personne. Je préfère donc que Jordan s’en tienne le plus loin possible. Cette dame de cœur pourrait être, dans une autre vie, son amante.
- Je me sens tellement plus fort avec toi, Brian. Et ton pouvoir est impressionnant. Mais cette chose.. C’est… ça nous dépasse. - J’en suis conscient Jordan.
Je me retourne, feignant chercher quelque chose. Seulement je cache mon désarroi. Effectivement nous sommes face à quelque chose qui nous dépasse. Pourtant il est évident que Jordan a un rôle à jouer, ainsi que Lydia, Scott et les autres… Je me sens comme une pièce rapportée, un personnage secondaire qui n’est là que pour la figuration. Non que je cherche les honneurs, quoiqu’un militaire courre bien après les médailles, qui sont les preuves irréfutables de ce qu’il a accompli. Mais là, il s’agit de surnaturel. « Pouvoir impressionnant »… Je sais brasser de l’air… J’ai été incapable d’utiliser ce pouvoir soit disant impressionnant contre les Doctors. Mes épaules se voûtent subitement sous le sentiment d’être inutile et de n’être là que pour faire joli.
Je m’esquive avant que Jordan ne me questionne, il est sensible à mes changements d’humeurs. Je retourne vers la femme et lui redonne mon nom au cas où elle se souviendrait d’un détail. Les badauds que l’affaire a attirés se dispersent. Les collègues retirent les rubans jaunes qui avaient été déployés pour cerner la zone. J’attrape la radio de notre voiture de patrouille et appelle l’hôpital pour les avertir de l’arrivée d’une ambulance avec une personne un peu choquée. Je leur donne mes coordonnées au cas où la femme se souviendrait de quelque chose pour qu’ils me rappellent. « Un monstre, grand et fort qui fait des bonds prodigieux ». La description est mince et colle avec un peu trop de possibilité à Beacon Hills. Je plaque un sourire sur mon visage quand Jordan me rejoint à la voiture.
- Nous allons voir ta Lydia ?
Je m’aperçois que j’ai fourché en même temps que je vois sa paupière tressauter. « Ta Lydia »… En deux mots, je dévoile ce qui me mine…
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Sujet: Re: Go back to hell | Feat Jordan ou le Toutou de l'enfer Mer 4 Jan 2017 - 14:20
Go back to hell
Il y a comme des lettres de feu inscrites sur le livre de ma vie. La reliure est veille de plusieurs siècles, la peau de cerberus, et les pages sont encore vierges des ravages du temps, mais déjà si lourdes de l’encre des révélations. Elles sont un ensemble, qui me définit. Tout comme Brian, à présent. Je ne puis être Jordan sans Cerberus, et, je m’en rend compte, je ne souhaite plus l’être sans Brian à mes côtés. Ce qui fait naitre une nouvelle angoisse pour Cerberus, mais bien connue pour moi : Avec nos vies dangereuses, notre espérance de vie est moindre. Je veux le croire à mes côtés pour les années et les années à venir, mais il y a des chances que ça n’arrive pas. Rien que pour me sauver, il a bravé la mort, sans aucune garantie de succès.
Il me croit exceptionnel. Je ne le suis que dans son regard, et le jour ou ce regard se fermera, ce que j’espère dans très longtemps, je ne serais plus rien.
Cependant, j’ai du mal à contenir un sourire en voyant sa mine renfrognée à la mention de Lydia. Dans d’autres circonstances, oui, je l’avoue, j’aurai pu être séduit par la jeune Banshee. Mais il y a eut Brian, et les cinq lettres de son prénom peuvent affronter toutes les circonstances que la vie mettra sur mon chemin. Néanmoins nous avons besoin de Lydia. La gravité de l’aveu de mon amant me ramène à notre problème immédiat. Les docteurs, si il est vraiment question d’eux, ont sans doute franchi un pas supplémentaire. Je le sens dans mes tripes. Cette chose qui s’est échappé et qui rode n’est pas du même acabit que les chimères que nous avons combattues, et qui étaient déjà un réel problème.
Les muscles qui se tendent sur son adorable cou, les épaules qui se voutent, je vois bien qu’il est troublé, et sans doute pour un peu plus que l’idée de faire appel à Lydia. Mais il me connait aussi l’animal. Si il n’arrive pas à me cacher ses doutes et ses changements d’humeur, il arrive cependant très bien à esquiver mes bras ou mes questions qui suivent invariablement. Fier, blessé, le voila en action, mon écorché vif, mon Brian… Il ne se rend même pas compte que, pouvoir ou pas, ce qu’il a accompli en venant me chercher en enfer, peu de gens sur terre auraient osé l’entreprendre.
Je ne connais pas sa famille, et très peu son passé. Mais je suis sur que personne, jusqu’ici, n’a su le pousser vers la bonne direction. Le récompenser de ses actions, l’encourager et le féliciter de ses exploits. Il parait chercher en permanence à prouver sa valeur, alors qu’il est déjà ce que j’ai de plus précieux.
Finalement, il n’y a pas grand-chose que nous puissions faire sur place pour faire avancer l’enquête. Les gens qui habitent Beacon Hills ont une formidable faculté de tout rationaliser et de ne pas voir ce qui leur brule les yeux. Une telle concentration de surnaturels et d’événements étranges, et les gens continuent à voir des bêtes, des ours ou des loups dans les bois. Même ça , ça devrait leur dire que rien n’est normal. Mais je soupçonne le Nemeton d’y être pour quelque chose. Je fais disparaitre les traces surnaturelles après les morts, et lui … il les efface de l’esprit des gens...
Je crois cependant que certaines personnes, essentiellement les plus jeunes, les étudiants, savent, au fond d’eux, mais se fondent dans la masse pour ne pas passer pour un fou. Il suffirait qu’ils se parlent, qu’ils se confient. Pour quoi au juste ? Je ne sais pas si ça ne déclencherait pas un vent de panique dans toute la ville.
- Nous allons voir ta Lydia ?
Aie. Je vois. Je marque un temps d’arrêt, les deux mains sur le volant, avant de démarrer, soucieux. MA Lydia. Cependant, ça a l’air plus grave que ce que je croyais. Aussi je n’ai pas envie de rire… Il est blessé, je le savais, mais surtout il se croit accessoire, dispensable. Je fais un peu de route, crispé, retournant le problème dans ma tête. Finalement, sans crier gare, je sors de la route, accélérant à toute vitesse, droit vers un magnifique peuplier. Brian me hurle de tourner, tente même de me prendre le volant, mais, machoire crispée, en mode bourricot, je continue de foncer tout droit. Au dernier moment, un matelas d’air si puissant et si contrôlé qu’il me laisse pantois nous interdit toute collision avec l’arbre.
Après m’avoir copieusement engueulé, alors que je le regarde, Brian me laisse enfin un creneau pour parler.
« Tu réalises ce que tu viens de faire ? Tu crois vraiment que tu es dispensable ? Ou même que je te félicite uniquement parce que je t’aime ? Est-ce que tu réalises que même sans ton pouvoir, tu es allé me chercher en enfer. Alors maintenant ça suffit, Brian. A partir d’aujourd’hui tu commences une nouvelle vie ! »
Mon regard est furibond. S’y mêle celui de Cerberus, courroucé et fier.
« merde brian ! Je ne sais pas ce que tu as pu vivres dans ton passé, ni pourquoi les gens qui t’on côtoyés, que ce soit tes amis, ta familles ou tes collègues, sont passés à côté de ce que tu es, mais il est vraiment temps que TU CESSES de te croire en dessous. MA Lydia est juste LA Lydia. Je suis tombé amoureux de toi, pas parce que je veux te protéger, mais parce que je me sens en sécurité avec toi ! Parce que tu es BON, bordel ! »
Je l’attrape par les épaules, car il fuit les compliments, comme d’habitude. Mais je sais être implacable. Cerberus rentre en piste, mes yeux sont de braises, dans tous les sens du terme.
« Tu lui a plus à LUI ! A LUI ! il a vécu des centaines de vies, sans être jamais amoureux, et il t’aime pourtant. Parce que tu vaux plus que ce que tu crois, parce que tu donnes toujours le meilleur, que tes échecs ne sont que des marches vers tes réussites, et que je veux franchir ces marches avec toi. Et si, en haut de l’escalier, on se rend compte qu’on est pas dans le bon immeuble, le bon palais ou la bonne ville, on se lancera dans l’ascension d’un nouveau, toujours et encore, jusqu’à ce que ça rentre dans ta tête d’adorable bourricot ! »
C’en est trop pour lui, et je ne sais pas comment il arrive à être aussi viril, sexy et attendrissant à la fois, mais ses spasmes d’émotions, contre moi, me brulent au fer rouge. Ma voix est plus douce, quand, entre deux baisers, sur son front, ses tempes, ses lèvres, je poursuis, doucement, mais toujours implacablement.
« Tu es quelqu’un de bien. De capable. Tu doutes de toi parce que personne ne t’as jamais dit ce que tu es, et tel que je te vois. Mais tu sais quoi ? Tout le monde, au poste, dit que tu es le meilleur flic qu’ils aient jamais vu. Mais ton pire ennemi, c’est toi. Tu ne t’autorises aucune victoire, tu ne valides aucune réussite. J’ai tellement d’amour pour toi que ça compense, parfois, ton propre manque d’amour envers toi-même. Mais tu sais, la petite euphorie qu’on ressent, toi et moi, parfois, quand le monde nous laisse respirer ? Imagine comme elle pourrait êtardre grande si tu te laissais, ne serait-ce que de temps en temps, valider tes réussites … »
Cerberus est exalté, a tel point que je suis obligé de sortir, et de donner une claque violente sur la voiture, le temps de me calmer. Ce n'est que plus tard que je sens Brian venir se positionner à côté de moi, et me prendre la main, que je serre avec toute ma passion..
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Sujet: Re: Go back to hell | Feat Jordan ou le Toutou de l'enfer Mer 11 Jan 2017 - 18:30
Go back to hell
Feat : Jordan Parrish
Jordan conduit en silence. Ce fait aurait dû m’interpeller. Toutefois j’étais si satisfait du silence qui s’était installé depuis qu’il avait démarré la voiture que je n’y ai pas prêté attention. Je rumine mes pensées comme un bovin un carré de trèfles. Ma jalousie est ridicule, Jordan et l’autre toutou infernal m’ont prouvés leur attachement, mais…. Mais y a rien à faire, je n’aime pas quand il(s) s’approchent trop près de la banshee. Je n’ai pas de preuve à opposer, rien pour les confronter, pourtant j’ai un sentiment de danger quand ils sont ensemble. Il y a entre eux deux une connexion, un lien qui me dérange, comme si dans une autre vie ils avaient été plus l’un pour l’autre que « l’amitié » qu’ils affichent présentement.
Perdre l’attention et l’amour de Jordan me terrorise. C’est lui qui m’a sorti de ma non-vie, lui qui me fait prendre confiance en moi. S’il s’éloigne, je me fane comme une plante que l’on oublie d’arroser. Pourtant, qu’est ce qui l’empêcherait justement de se lasser, et de m’oublier ? Je suis une charge. Celui qu’il doit sans cesse rassurer, pousser et motiver.
Un changement dans le régime du moteur me fait lever le nez. J’essaye de comprendre pourquoi Jordan s’est brusquement mis à accélérer. Il vient de sortir de la route.
- Hey !
Mais Jordan ne réagit pas à mon invective. Il regarde obstinément devant lui. Je tente de redresser le volant, en vain. Il est bien plus fort que moi et mon don ne me permet pas d’agir sur le volant… à part le briser.
- Jordan ! Bordel ! Freine !
Devant nous un arbre approche à la vitesse de la lumière. La voiture ne décélère pas d’un iota. Nous allons nous écraser ! Mon esprit agit presque de sa propre initiative, comme un air bag de sécurité. Je me suis projeté devant nous, condensant l’air pour le rendre palpable et dense comme de l’eau. Je nous évite la collision, cependant je sens bien la ceinture de sécurité se bloquer sur ma poitrine. Nous sommes tous deux projetés vers l’avant sans ménagement. La voiture de patrouille cale à cause de ce freinage brutal. Nous n’avons rien, la voiture non plus. Il me faut quelque seconde pour réaliser cela avant d’exploser de colère contre l’adjoint.
- Putain ! Il t’arrive quoi ? T’as failli nous écraser contre cet arbre !
Je m’agite, râle, brasse de l’air avec les mains et détache ma ceinture pour me masser le torse. Nous sommes saufs, mais je tremble, contrecoup de ma frayeur immense.
- Tu réalises ce que tu viens de faire ? - Je viens de nous sauver la vie car tu étais je ne sais où dans ta tête !
Y a pas plus con comme mort ! Sérieux ! Avec tous les risques que nous prenons, ou que nous avons déjà pris ! Périr dans un bête accident de voiture par inadvertance !
- Tu crois vraiment que tu es dispensable ? Ou même que je te félicite uniquement parce que je t’aime ?
Euh ? De quoi parle-t-il ? Je suis dérouté. Alors que je suis en droit d’être énervé, c’est lui qui semble être en colère.
- Est-ce que tu réalises que même sans ton pouvoir, tu es allé me chercher en enfer. Alors maintenant ça suffit, Brian. A partir d’aujourd’hui tu commences une nouvelle vie !
Je ne comprends toujours pas où il veut en venir. Et voilà que le toutou infernal s’en mêle à jouer les feux de détresse dans les prunelles de Jordan. Holà vous deux ! C’est moi qui suis fâché là, pas l’inverse !
- merde Brian ! Je ne sais pas ce que tu as pu vivres dans ton passé, ni pourquoi les gens qui t’on côtoyés, que ce soit tes amis, ta familles ou tes collègues, sont passés à côté de ce que tu es, mais il est vraiment temps que TU CESSES de te croire en dessous.
Sa phrase touche un point sensible. Je me ratatine sur mon siège. J’ai rangé cette partie-là de ma vie dans une boite scellée qu’il est hors de question que j’ouvre. Me rappeler cette période me blesse.
- MA Lydia est juste LA Lydia. Je suis tombé amoureux de toi, pas parce que je veux te protéger, mais parce que je me sens en sécurité avec toi ! Parce que tu es BON, bordel !
« Bon ? » Bon parce que je n’hésite pas à me mettre en péril pour les autres ? Alors qu’en fait je ne fais que fuir. Mes prises de risques ne sont que le reflet de ma lâcheté. Je ne suis pas « bon », je m’expose dans une inconscience suicidaire. Je fonce dans le tas, car lors de ces moments, je ne pense plus qu’au présent et à l’instinct de survie. Le danger immédiat occulte ce passé qui s’invite dans mes pensées.
Jordan se fait presque violent. Il m’attrape les épaules, me secoue comme on morigène un gamin qui vient de faire une bêtise. Je me fais copieusement engueuler. Il a donc fait exprès de foncer sur l’arbre pour que je nous sauve ! Mais quel abruti de prendre un tel risque ! Et si je n’avais pas réussi ? Ou agit trop tard ?
Je rentre la tête dans les épaules au fur et à mesure qu’il martèle ses mots. Je sens sa colère, mais aussi son exaspération. Je m’en veux de le mettre dans un état pareil. Je suis vraiment un fardeau… Il me dit des mots si forts et avec tant de conviction que la boule d’émotion qui me noue la gorge devient trop brûlante et trop étouffante. Je cherche mon air, comme un gamin hoquette après avoir trop pleuré. Mes larmes ne sont pas loin, j’ai les yeux humides. Je ferme les paupières pour les retenir quand il m’embrasse le front, la peau de mon visage. Il est beau le flic qu’il trouve viril… je suis à la limite d’éclater en sanglot. J’ai tant à perdre s’il s’en va. Je me sens vulnérable, brisable à nouveau. Cela me terrorise car je sais que je n’arriverais pas à me relever une nouvelle fois.
Jordan est lancé, intarissable sur moi, sur nous, sur un futur, le nôtre. Je me sens con et misérable d’avoir douté. Je suis comme un enfant avec ce qu’il considère son trésor, mon Jordan. Un trésor si précieux qu’on souhaite ne le montrer à personne. « Mon précieux »… Je suis comme Golum avec son anneau, sourds à tout raisonnement et toute raison.
- … si tu te laissais, ne serait-ce que de temps en temps, valider tes réussites …
C’est fort, c’est immensément fort. Jordan sort de la voiture me permettant de laisser filer mes larmes. Cela me brule les yeux, j’ai le nez inondé de morve. Ma respiration haletante, je reste immobile, les mains crispées sur le tissu de mon pantalon. La vision déformée par les larmes que je laisse couler, je sursaute quand un grand bang raisonne dans l’habitacle de la voiture. Jordan aussi décharge son émotion. Il me faut du temps pour retrouver une respiration normale, et faire disparaître cette boule au fond de ma gorge. Jordan ne mérite pas mes doutes, ni mes apitoiements.
Je me concentre sur le micro de la radio et fais le vide. Un rayon de soleil, qui filtre des branches de l’arbre que nous avons presque percuté, fait apparaître la poussière qui vole dans l’air. Lentement je me concentre sur cette poussière. J’assemble les grains qui volent paresseusement pour les réunir ensemble. Une volute apparaît et tournoie sur lui-même, je la façonne mentalement. Elle prend une forme aimée, une forme qui m’apaise, celle d’un bateau à voile mythique. Puis le bateau se transforme, ses voiles se gonflent et se transforme en albatros.
« Mais tu sais, la petite euphorie qu’on ressent, toi et moi, parfois, quand le monde nous laisse respirer ? » Ces rares moments où nous sommes seuls au monde, libres. Je n’ai pas le droit de tout gâcher et de grever notre relation par mes angoisses. Je dois lui faire confiance et le croire.
Après un long soupir, et un nettoyage de figure qui laisse tout de même mes yeux rougis, je sors enfin de la voiture. Jordan s’est appuyé contre l’angle du capot. Perdu dans ses propres pensées, il regarde dans le vague. Timidement, je crochète ses doigts, sa réponse est immédiate. Je sens mes larmes revenir au galop et je serre les dents pour endiguer mon émotion qui revient avec force. Mon sac à puce doit deviner mon état, car il ne se retourne pas pour préserver ma pudeur. Je me colle dans son dos et pose mon menton sur son épaule. Je ne peux éviter un reniflement pas très élégant, ni très adulte. Cependant, je sais qu’il n’en fait pas cas.
- Désolé. Je… si tu veux, ce soir je te raconterai ce qu’a été mon enfance.
Ce père psychorigide avec qui l’imprévu, l’émerveillement et le contact avec le reste du monde n’avaient pas lieu d’être. Cette mère qui, par facilité et confort personnel, ne m’a jamais soutenu, ni même féliciter une seule fois de ma vie. Jordan est la première personne à vraiment m’aimer.
(...)
Une éternité plus tard, Jordan coupe le moteur devant la maison de Lydia.
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Sujet: Re: Go back to hell | Feat Jordan ou le Toutou de l'enfer Mer 25 Jan 2017 - 17:28
Go back to hell
Mon cœur pulse au rythme de mon agacement. Je suis en colère, contre moi principalement, d’ailleurs, pour ne pas savoir gérer ces moments. Je l’aime tellement, bon sang.. Je suis en rage de constater qu’il s’interdit toute confiance en lui, toute validation de réussite. J’imagine, avec une douleur empathique éprouvante, ce qu’a pu être son enfance, son adolescence, et son arrivée dans l’âge adulte, sans personne sur qui compter, sans personne qui sache lui dire à quel point il est brillant.
Dans le sens ou il éclaire tout sous un angle nouveau, qu’il rend tout plus intense, plus simple, plus beau. Je ne connais personne qui orait oser faire ce qu’il a fait pour moi, venir me chercher en enfer. Et ça n’a rien à voir avec son don. Ce dernier ne le rend pas invulnérable, imperméable à la mort. Il ne lui était pas utile pour échapper à ce terrible destin possible lorsqu’il m’a demandé de lui ôter la vie. Sacrifice. Il est capable de se sacrifier. Mais ce qui m’agace, c’est de savoir qu’il pense pouvoir le faire uniquement car il considère que sa vie n’a pas forcément beaucoup de valeur. Moins que la mienne. MERDE ! Je ne pourrais pas survivre sans lui.
Et je comprends en même temps. Je ne le comprends que trop bien. Je ne suis pas un ancien spécialiste démineur pour rien. Je risquai ma vie tout le temps. Pour les autres. Ou tout simplement parce que rien de spécial ne m’attachait à ce monde. Et je n’ai pas fait que risquer ma vie, je l’ai perdue, auprès d’une bombe… C’est la que je suis devenu le vaisseau de Cerberus, mais il aurait très bien pu prendre n’importe quel autre crétin assez idiot pour considérer que son devoir est de sauver les autres, et pas lui-même. Il aurait très bien pu prendre ce crétin aux yeux d’océan qu’est Brian…
Je m’en veux bien sur. Les yeux brillants de Brian. Cette boule dans la gorge, ce trop plein d’émotions, c’est à mon intervention qu’il le doit. Je lui ai fait du mal, je le sais. Mais j’espère que, comme lorsqu’on arrache une écharde, la peau à présent a vif va pouvoir guérir. Je me ferais onguent, caresses, réconfort, pour lui. Je me le promets. Je nous le jure. Je le lui dédie. Je l’entends, dans la voiture, laisser aller son émotion. Je sais que c’est un passage nécéssaire, mais j’ai beaucoup de mal à ne pas y retourner pour immédiatement le prendre dans mes bras et lui demander de me pardonner. Cerberus m’aide. Il est inflexible. Et d’accord avec moi. Et je sens sa fierté aussi. Il est fier de lui, et aussi de moi, car il n’aurait jamais trouvé les mots pour dire ce qui devait l’être. Je crois qu’il comprend à présent que nous sommes plus forts quand nous sommes un.
J’assiste cependant à la manifestation du pouvoir de Brian, et je ne peux retenir un sourire en coin. Il est sur la bonne voie. Ce bateau, il faudra bien que nous nous l’achetions, peu importe comment. J’ai tellement hâte de naviguer avec lui. Un jour.
Il se passe encore un moment, alors que les dernières particules disparaissent. Mes pensées dérivent, car je pense à la fois à nous deux, et aux problèmes à Beacon Hills. Je ne sais pas si nous aurons un jour cette paix, ce loisir de naviguer à deux. Peut-être qu’il nous faudra attendre que tout soit finit. J’ai peur à cette pensée. Je n’ai pas peur de mourir. J’ai peur de lui survivre. Ou de le laisser seul et désemparé.
Sa main qui se pose sur la mienne est immédiatement engouffrée dans ma poigne, mais je ne me retourne pas de suite, le laissant gérer le trop plein d’émotion. Je lui assure, lui caressant doucement, du pouce, sa peau, que je serai la quoiqu’il arrive.
Lorsqu’il finit par se coller à moi, je sais que la crise est passée, et que nous avons ouvert tous les deux une nouvelle porte. Sans doute vers un lieu pour le moment un peu vide, un peu poussiéreux, peut-être pas encore vraiment construit, mais avec des fondations solides. Nous construirons le reste ensemble, pierre après pierre, étage après étage… Lorsqu’il me parle enfin de son souhait de revenir sur ce passé douloureux, je me retourne, pour le prendre dans mes bras.
« Seulement si tu veux, nonos.. Mais oui, je serai la pour écouter ça, comme le reste. Je t’aime vraiment, tu sais… » Il le sait. Mais je vais lui redire, autrement… « non, pas la et pas maintenant ? T’es vraiment une bête hein ? » me dit-il. Cruelle erreur, je le chatouille. Ce qui me permet de le desapper très facilement. On est sur un chemin détourné, aucun passant, idéal pour lui montrer à quel point je l’aime.
(…)
Je coupe le moteur devant la maison de Lydia, avec un air très satisfait sur le visage. « je me vengerai » me dit-il. « si tu te venges de la même façon, ça me va ». Sa claque sur mon épaule n’est pas vraiment violent, mais le petit vent froid qu’il fait naitre dans mon boxer me fait rouspéter. « hey ! tu triches ! ». C’est donc avec des rires bien mérités, bien qu’incongrus, que nous sonnant à la porte de la maison imposante de Lydia. C’est sa mère qui nous ouvre, un pli soucieux sur le visage. « je peux vous aider ? » « Ne vous inquiétez pas, mais nous aimerions simplement parler à Lydia. Son intelligence hors norme nous a déjà beaucoup servi dans le passé et nous apprécierions qu’elle nous aide à nouveau… »
Je vois bien que la matrone n’est pas ravie, mais qu’elle fait un rapide calcul. Et dans ce calcul, il y a le fait qu’une Lydia énervée est plus difficile à gérer qu’un Parrish énervé… Enfin si elle savait… Finalement, donc, c’est dans le salon de Lydia que cette dernière nous rejoins, jaugeant Brian du regard, et revenant sur moi. Un simple
« oh… je vois… » nous indique à nous deux clairement qu’elle à tout compris… Ils sont beaux les deux flics cramoisis qui viennent demander l’aide à une jeune femme décidément très intelligente…
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Sujet: Re: Go back to hell | Feat Jordan ou le Toutou de l'enfer Lun 30 Jan 2017 - 18:08
Go back to hell
Feat : Jordan Parrish
Appuyé contre le dos de Jordan, je prends la mesure de notre existence. Sa chaleur irradie doucement, apaisante et réconfortante. Je vois les muscles de sa joue rouler sous sa peau, témoins d’une intense réflexion intérieure. Je prends conscience de sa présence, du soutient qu’il m’offre alors que je m’appuie sur lui. Je sens sa volonté farouche de créer un nous, un nous où j’ai de l’importance pour lui.
Mon esprit est encore incertain, pas habitué à émouvoir quelqu’un comme j’émeus Jordan. Il me dévoile une capacité dont je ne me savais pas capable. Par le passé, j’ai reçu des honneurs, des médailles. On a félicité le bon soldat que j’étais, comme on a félicité le camarade qui m’accompagnait dans ces opérations militaires sensibles. Mais jamais on avait honoré l’individu unique que je suis. Jordan m’apprend à être unique et me sort de ce rôle de sauveur dans lequel je me noie pour mieux me perdre.
C’est chaud et doux, ce sentiment de compter pour quelqu’un. J’ai le plaisir indicible d’être l’étoile du berger au milieu de la voie lactée. Un point parmi d’autre, mais un point qui luit plus fort pour une personne donnée. Je découvre mon importance, moi qui ne faisais attention qu’aux autres pour oublier celui que je pensais être, fils insignifiant pour un père froid et rigide, objet sexuel pour un gradé vil et vicieux. Je me regarde dans le miroir des yeux de Jordan, étonné d’y voir un homme qui peut plaire, un homme avec qui Jordan a envie d’être.
Je lui propose d’évoquer mon enfance, de déballer ce que je n’ai jamais dit. Parler, peut être libérateur si l’oreille qui écoute est aimante et bienveillante. Franchise et honnêteté, c’est ce que je lui dois, par respect et par amour. Jordan se donne à moi sans filtre, sans frein, je lui dois un retour équitable.
Il veut bien m’écouter, m’appelle son nonos et me répète qu’il m’aime. C’est si fantastique et extraordinaire que j’ai du mal à m’abandonner à ce bonheur. Ses doigts s’immiscent sous ma chemise, je le traite de bête. Mais dire ça à un bourricot comme lui n’est qu’un encouragement à pire bêtises. Mon dos heurte le capot de la voiture de patrouille sans que je puisse stopper l’effeuillage dont je suis victime. Je me tors sous la torture de ses chatouilles, râle à l’injustice et au coup bas. L’animal rit et s’amuse, je le désarçonne d’une feinte de mon cru. C’est au tour de ce sac à puce de manger le capot, son torse collé à la carrosserie, un bras fermement remonté dans son dos.
- Vous êtes en état d’arrestation pour avoir molesté un policier pendant ses fonctions !
La position est plus qu’équivoque. Le nonos sait aussi montrer son amour. La nature bienveillante ferme les yeux sur deux zigotos pas très sages alors qu’ils sont sensés donner l’exemple.
(…)
- Je me vengerai !
Alors que nous sommes arrivés devant chez Lydia, je prends un air boudeur. Mon arrestation a tourné court, Jordan ayant finalement réussi à se défaire de mon emprise. Foutu chien infernal qui a bien trop de force pour que je puisse le contrer.
- Si tu te venges de la même façon, ça me va.
Je lui bourre l’épaule, comment me venger quand il peut me retourner comme une crêpe quasiment sans forcer ? Je rumine ma vengeance, c’est une feuille morte qui roule sur le trottoir qui me donne une idée. Un vent sibérien s’enroule autour des parties intimes de mon compagnon. Ses yeux s’écarquillent quand les coins de mes lèvres s’étirent.
- hey ! tu triches ! - Toi aussi tu triches en utilisant ta force. Tu noteras que je me suis amélioré en précision…
Jordan blêmit quand il se remémore mes premiers essais où je faisais pas mal de dégâts autour de la zone que je visais. Nous avons du mal à contrer notre hilarité quand la mère de Lydia nous ouvre la porte. Si la pauvre femme savait de quoi nous parlions…
Elle accueille assez froidement notre venue. Dans l’idéal elle souhaiterait que sa fille reste en dehors des « affaires » de la ville. Je laisse Jordan la rassurer et lui dire combien sa fille est précieuse pour le bien de notre ville. L’imposante présence de Jordan l’emporte sur les réticences de madame Martin. Elle nous amène dans le salon avant d’aller appeler Lydia. Nous sommes encore sur nos bêtises, nous faisant des grimaces, promesses d’une future bataille que je compte bien gagner quand la jeune lycéenne arrive.
- oh… je vois…
Son regard perspicace me fait baisser les yeux et regarder le bout de mes pompes. Pas besoin d’avoir des sens de loup garou pour savoir que Jordan n’est guère plus à l’aise. Lydia nous demande ce qui nous amène. J’explique à la jeune femme que nous sommes sur la piste d’une créature qui dépasse ce dont nous avons connaissance. Je pense à la liste de Jordan enfermée dans un presse papier grâce au pouvoir de Matrim Damodred. Il y a là déjà tant de phénomènes, mais pourtant rien qui ne s’apparente à la créature qui rode et dont nous n’avons pour le moment aucun descriptif sinon que grand, sombre et fort.
- Nous nous demandons si cela a un lien avec les morts au lycée et ces chimères qui semblent fleurir un peu partout.
Je repense au mariage auquel nous avons assisté et qui avait fini par un bain de sang. Le bureau vide de l’adjointe Ruby est un triste rappel sur le drame. Dire que j’avais été honoré d’être invité à la cérémonie intimiste réservée aux seules personnes appartenant au monde surnaturel et ses sympathisants.
- Nous n’arrivons pas à la localiser, ni prévoir son comportement ou ses raison d’agir. Cela ressemble à une bête furieuse, mais insaisissable.
Je demande à la jeune femme si elle aurait une idée, une méthodologie pour que nous ne soyons pas comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Je laisse Jordan ajouter les détails que j’ai oubliés. A ce moment-là, je ne pouvais deviner que la délivrance d'un certain Dru allait me mettre hors circuit pour un moment.
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Sujet: Re: Go back to hell | Feat Jordan ou le Toutou de l'enfer Lun 6 Fév 2017 - 10:06
Go back to hell
Cette fille est incroyable. Quand je l’ai vu au début, je la prenais pour une petite écervelée très superficielle, fille à papa. J’ai vite révisé mon jugement. Non seulement elle n’est pas superficielle mais en plus elle est extrêmement intelligente. La plupart du temps elle joue à la godiche populaire pour justement cacher cette intelligence. Elle a vécu nombre d’aventures avec la bande à scott, et je connais son fardeau. La banshee n’a rien à envier au chien de l’enfer concernant la responsabilité et le poids de la mort.
Outre le lien si particulier qu’elle a avec un avenir lié à la mort, c’est bel et bien de son intuition et de son intelligence dont nous avons besoin. En à peine deux minutes, elle nous a percé à jour avec Brian. Je suis plutôt fier de ça. Je sais que Brian a du mal à s’afficher publiquement, mais une fille comme elle doit approuver cette relation. Il y a bien eut des signaux de séduction entre elle et moi, mais c’était avant que je connaisse Brian. Ce mec est tout pour moi maintenant.
Il prend les devants pour éviter que la gêne cramoisie s’installe pour la saison, bien que nous soyons surement dans la cinquième, si j’en crois mon sens temporel. Il explique pourquoi nous sommes venus. Aussitôt, mon sérieux reprend, et une certaine angoisse avec. Cette fois ci, nous n’affrontons pas un alpha psychopathe ou un nogitsune. Nous ne viendrons pas à bout de ce que nous avons appris à appeler « chimère ».. Ce n’est même pas ces étranges docteurs , pourtant effrayants, qui me glace l’échine. Mais cette chose, je le sens, est si puissante qu’elle pourrait même changer les règles surnaturelles universelles… Pas une déité, non. Mais une bête.. LA bête… Quelque chose de sombre, de maléfique, de puissant. Plus Brian parle, plus je me sens dans une sorte de transe, comme si Cerberus se préparait à un combat important, qu’il connait, qu’il redoute. « Hey ! » Je reçois une tappe de lydia sur l’épaule. C’est alors que je me rend compte que la température a sacrément augmentée et que la petite cuiller de mon café est tordue, fondue.
« oh. Désolé »… Aussitôt je refrenne ma chaleur interne, juste a temps pour m’éviter de faire du naturisme au milieu du salon familial. M’est avis que la mère de Lydia n’aurait pas apprécier à sa juste valeur ma plastique. Pour lydia, je ne parierai pas la dessus… Bref..
Habituellement, Brian aurait rit. Mais il sent que Cerberus, en moi, est inquiet, et prêt à se battre. Il me comprend si bien maintenant. Immédiatement je le sens près de moi, alors qu’il n’a pas vraiment bougé. C’est comme si l’air autour de moi me réconfortait.
- Nous nous demandons si cela a un lien avec les morts au lycée et ces chimères qui semblent fleurir un peu partout.
Il continue de lui expliquer ce que nous avons trouvé. Pas grand-chose. Mais.. « et puis il y a ces docteurs.. Ils se jouent des lois physiques… Ils m’ont enlevé et expérimenté sur moi. On les soupçonne d’avoir créé les chimères, mais pourquoi ? Et quel rapport avec cette chose ? »
Lydia semble en intense réflexion… « j’entends des voix, des chuchotement.. comme avec la liste ».. Avant tout ça, j’aurai pu la croire folle. Je sais à quoi m’en tenir à présent… Elle se lève, tourne autour de nous, réfléchis, nous fait part de ses déductions.
« il est évident que les docteurs expérimentent pour créer une chimère. Le fait qu’ils considèrent les autres comme des échecs, et qu’ils les tuent, avant que tu viennes les cacher, jordan, prouve qu’ils cherchent à créer une chimère plus forte. Plus.. vivable.. non ? »
On la regarde, avec brian, comme si nous étions idiots… Et pourtant l’idée de Lydia fait son chemin. Les docteurs cherchent à créer une chimere parfaite ?
« mais.. Il y a une logique dans les morts ? les disparitions ? il doit bien y avoir un lien ? Si ce sont les docteurs qui y sont pour quelque chose, même si ils se jouent des lois physiques, ils ont bien une formation scientifique non ? Ils doivent procéder avec méthodologie ? quand ils m’ont.. »
Un frisson me prend soudain, au souvenir de mes douleurs. Immédiatement la main de brian caresse mon dos. Un effort presque surhumain pour lui, qui semble aussi surpris que moi de cette démonstration spontanée. Mais lydia nous regarde avec bienveillance. « oui » dit-elle « il y a forcément un lien.. Il me faut leur dossier médical. A tous… Et aussi loin qu’on peut remonter. Il doit y avoir un truc qui les intéresse chez eux. Une particularité. Un génotype, un ADN ou un phénomène récursif. Peut-être qu’en regardant les mono.. » je crois que c’est à ce moment-là que je perds le fil. Elle part dans des explications biologique, chimiques, symboliques qui me perdent et j’espère que Brian fait meilleure figure que moi, mais je n’ose tourner la tête vers lui de peur de passer pour un crétin.
Elle nous raconte que Stiles et les autres enquêtent aussi sur le problème. Rassurant de savoir qu’on est pas seul, mais vu la propension qu’ils ont à se foutre dans la merde, pas tant que ça enfin de compte…