Sujet: Fouiller entre les cadavres [FT Alessandro Amaro] Dim 28 Avr 2019 - 19:07
Fouiller entre les cadavres FT Alessandro Amaro
-Mon petit pote t'auras au moins eu le mérite de me faire quitter mon bureau. -Vous savez qu'il ne va pas vous répondre ?
Il quitte le cadavre des yeux, pose son regard chocolat sur le coroner qui vient de s'adresser à lui. Le doc le regarde comme s'il était fou. Réaction justifiée puisqu'il vient de parler à un type qui s'est prit deux balles. Une dans la gorge et l'autre en pleine tête. Dick prend une photo de plus, souvenir mortel de la fin de la vie de ce gars, ses yeux grands ouverts vers la mort. Triste à dire, mais il est en effet heureux d'avoir quitté son bureau dont l'emplacement ressemble à une punition. Lorsque le shérif lui a demandé s'il avait le cœur bien accroché, il a tout de suite su que le spectacle ne serait pas beau à voir. Stilinski l'a chargé d'aller donner un coup de main au coroner, prendre des photos supplémentaires de la scène du crime et de passer un coup de propre par la suite. Le genre de job qui fait que les volontaires ne se bousculent pas. Un de ceux dont personne ne veut.
Le premier était pire que le second, et il faut bien avouer que le cœur du flic s'est soulevé lorsqu'il a retiré le couteau qui traversait de part en part la tête de la première victime. C'est presque un soulagement pour lui d'en arriver au deuxième cadavre, même si ce dernier flotte dans une marre de sang. Contrairement au premier il a du avoir le temps de souffrir en voyant la mort arriver, en témoigne la quantité de sang qu'il a perdu qui signifie que son cœur à continué à battre pendant un moment avant qu'on ne l'achève.
Un double homicide, ce n'est pas le genre de choses auxquelles il s’attendait en débarquant dans cette petite ville. Dans les grandes métropoles ces scènes peuvent devenir habituelles, blasant les flics au bout d'un moment. Le coroner ferme les yeux du macchabée, Dick le soulève, devient blême en apercevant les traces de fluides corporels qu'il va devoir nettoyer par la suite. Ce soir hors de question qu'il raconte sa journée à ses enfants. Leur innocence en prendrait un coup. Jo sait que le boulot de son père implique parfois ce genre de scènes, des crimes qui montrent que l'humanité est loin d'être belle. Mais pour le petit, il reste un papa avec un super boulot. Un de ceux où on sauve les gens.
Le coroner referme le sac en plastique, demande à Dick un coup de main pour transporter les morts. Le canadien soulève sans mal le sac, essaie de ne pas penser à son contenu. Savoir établir une distance émotionnelle avec les victimes est une des choses les plus importantes de son boulot de flic. Pour ne pas perdre la tête au fil des années et des scènes dignes de films d'horreur qui s'enchaînent.
[...]
Les mômes sont à l'école pour encore quelques heures. Fraîchement douché, en boxer, il dévore le steak qu'il s'est fait cuire et les dernières feuilles d'épinard qu'il a trouvé dans le frigo. Bouteille de bière à la main, il fait défiler sur l'écran de son ordinateur portable les photos qu'il a prises. Il les a transférées sur clé USB pour pouvoir les emporter chez lui, demandant l'autorisation de le faire au shérif. L'homme a donné son accord sans se faire prier, exigeant juste un rapport où le flic annoterait ses conclusions.
Ce qui défile sous ses yeux ne ressemble en rien à un crime classique. Ce n'est pas un vagabond qui a fait ça. Il n'y avait rien à récupérer dans l'arrière boutique de cette vieille laverie automatique qui aurait pu intéresser un voyou de bas-étage. La mort des deux asiatiques ressemble plus à une exécution qu'à un vol qui part en sucette. On a visé des points stratégiques du corps humain. Pour donner la mort sans perdre de temps avec des gestes inutiles. Des empruntes ont été collectées, Dick a prit le temps de chercher partout, mais il ne serait pas surpris que les analyses ne donnent rien. La personne qui a tué ses deux hommes savait ce qu'elle faisait, et visiblement savait également comment le faire de façon méthodique. La dernière fois qu'il a vu ça c'était à Sacramento il y a quelques mois. Cette affaire ressemble à celles que certains de ses collègues tentaient d'étouffer. Des professionnels, il est certain que c'est ce genre de criminels qui se cache derrière ce double homicide.
Demain il regardera dans les archives du poste de police. Ce crime n'est sans doute pas le premier. Ces coups d'éclats ne sont jamais des exemplaires uniques. Et les coïncidences ne sont pas des variables fiables dans la vie d'un flic.
[...]
-Mais monsieur j'ai déjà connu des affaires semblables. Je suis suffisamment expérimenté pour... -Turner ! Je sais que vous pouvez gérer des cas d'homicide. Je sais lire et j'ai eu votre dossier entre les mains. J'ai dit non !
Le shérif se lève, n'aimant pas que le nouveau qui se montrait pourtant docile jusqu'ici lui tienne tête. La main de l'homme s'abat sur son bureau, un son sec qui fait bien comprendre au bleu que la discussion est arrivée à sa fin. Dick se redresse à son tour, campe sur ses positions. Le ton monte entre l'agent de police et le shérif.
-Il faut me laisser l'enquête. Vous avez lu mon rapport. -Turner j'ai dit non. On a déjà quelqu'un en ligne de mire. Si on a pas trouvé de preuves vous ne ferez pas mieux que nous tous. Nos criminels ne sont pas plus charmants que ceux des grandes villes. Cette affaire ira à un de vos collègues, vous vous restez avec vos PV et vous obéissez aux ordres.
Dick ne se fait pas prier, ouvre la porte du bocal et claque cette dernière derrière lui sans s'inquiéter des réprimandes qui lui tombent sur la tête. Regard fixant le sol, il rejoint son bureau en traînant les pieds. Il serre son crayon entre ses doigts, ses phalanges blanchissant sous l'effort alors qu'il mitraille sa pile de paperasse du regard. Il ne bronche pas quand une de ses collègues passe derrière lui, s'inquiétant de son état. Alors qu'elle lui demande s'il arrive à tenir le choc, si l'image des cadavres de la laverie ne l'empêche pas de dormir, la lumière se fait sous son crâne. Si son supérieur ne veut pas lui laisser les rênes, il va devoir les prendre lui même. La blondinette qui lui sert de collègue va peut être même pouvoir lui offrir sur un plateau les informations dont il a besoin et auxquelles on ne veut pas lui donner accès. Il relève les yeux vers sa collègue, ses yeux faussement tristes alors qu'un sourire enjôleur prend place sur ses lèvres.
-À vrai dire, je ne sais pas à qui me confier à ce sujet. C'est pas facile d'être le nouveau.
Blondine lui sourit, le cœur au bord des lèvres alors que sa main continue de pétrir l'épaule du canadien.
[...]
Alessandro Amaro.
C'est le nom qu'il a réussi à soutirer à sa collègue. Il s'en veut de l'avoir manipulée de la sorte pour en arriver à ses fins, mais il ne peut s'empêcher d'être fier de son coup. De retour chez lui, il met en route son ordinateur, commence des recherches qu'il lui est impossible de faire au poste de police. Le shérif lui remonterait les bretelles s'il savait que qu'il est en train de faire en ce moment, mais il est sûr que le vieil homme sera heureux quand cette affaire aura été réglée.
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Sujet: Re: Fouiller entre les cadavres [FT Alessandro Amaro] Ven 3 Mai 2019 - 22:36
clickAlessandro & Richard xxx« Fouiller entre les cadavres. » La dérouillée que j’ai prise est flagrante. Les stigmates de ma mise en condition pour une vidéo « amateur » sont encore très présents. Trop. Et ce couillon de Will’ qui est en sortie scolaire pour trois jours. Son aide pour ressouder mes os n’aurait pas été un luxe. Seulement, je n’ai pas bonne presse auprès de sa tante ou de son fratello. Je souffre en silence – de mon point de vue – avec Therencio en garde malade. Il me fatigue avec des sermons sur la prudence et tutti quanti. Depuis que Tobias m’a ramené, je me concentre sur mes jambes afin de récupérer ma mobilité en premier. Le corollaire est que c’est aux dépens du reste. Bras gauche en écharpe avec un plâtre confectionné par Therencio. Une œuvre d’art qui fait planer des doutes sur les compétences de l’hôpital où je suis supposé être allé. Ma tête fait figure de melon trop mûr. J’évite de trop montrer ma gueule au Pink et encore moins au Fight Club. Trop de questions d’un côté et mauvaise presse de l’autre. Je ronge mon frein en buvant comme un trou dans mon appartement.
La Squadra s’est prise une sérieuse brassée pour sa médiocrité dans l’affaire. Sans Tobias et son instinct… Avachi dans mon lit en bas de survêtement, je gère ce que je peux du bar, en faisant confiance à Jerry pour me remonter les problèmes. Seulement, je pense que mon personnel me ménage et je suppute que Therencio joue au piccolo capo en mon absence en bas. Il y a trop de bruit et trop de cloisons pour que j’entende ce qu’il se passe dans le bar.
Ryan semble mettre les bouchées doubles et fait un excès de zèle pour compenser sa connerie. Le Fight Club coule sous l’alcool si j’en crois Largo, ce qui va finir par faire repérer le hangar. Le mieux est l’ennemi du bien. Mais convoquer Ryan ici, c’est prendre des risques de mêler le Pink à mes affaires illégales. Il passe de temps à autre comme un client récurrent. Deux fois sur trois, il se contente de prendre un verre pour donner le change.
(…)
Ce sont les mecs de la voirie qui me réveillent. Therencio dort à côté de moi. Je l’aime beaucoup, mais là, sa présence m’exaspère. Je n’aime pas dépendre de quelqu’un. Je tâte ma jambe droite, celle qui a morflé le plus. Je bouge un peu, ma cuisse me renvoie une douleur diffuse, mais plus aiguë comme la veille. Le fémur a dû se consolider. Sans faire de bruit, pour ne pas réveiller le moulin à paroles, je bascule mes pieds hors du matelas dans une grimace. Mes côtes se rappellent à leurs bons souvenirs. J’ai épuisé mes ressources de loup, je dois attendre pour une régénération plus rapide.
Je cherche mes appuis, un pied après l’autre et me lève comme un vieillard. Je rêve d’un hachis de Chinois à la sauce piquante et maudis ma propre imprudence. Il n’y a pas que des conneries dans les sermons de Therencio. Content de ma station debout, je me contrefiche de mon plâtre au bras et file sous une douche brûlante. Je n’ai eu jusque-là qu’une toilette de chat, dû mon état qui m’interdisait l’accès à la salle de bain. Situation aux combien humiliantes pour moi, même si c’était exécuté avec tendresse par figlio mio. Je n’ai pas encore l’âge qu’on me lave l’entrejambes !
(…)
Je peux marcher, bouger et vociférer. J’ai renvoyé Therencio dans sa chambre d’étudiant. La menace de faire un trou gigantesque dans son blouson de cuir l’a contraint à obéir. Kada’an a demandé à Madison Shepherd de me refaire un plâtre digne de ce nom. Si la tante de Will’ m’a laissé avec mes douleurs, son instinct maternel et d’infirmière ne pouvait pas me laisser avec mon bras cassé.
Officiellement, je suis tombé d’un échafaudage. Pas un de mes employés ne croit cette version. Ce n’est pas grave, tant que cela tient auprès des clients. J’ai déjà récolté quelques signatures et messages de bon rétablissement sur mon plâtre.
(…)
Je n’en peux plus. Je cicatrise à vitesse escargotique. Je sais d’où ça vient : surmenage. Mais je suis infoutu de rester tranquille et cette immobilité forcée loin de mes activités est pire que tout. Alors quand Ryan m’appelle pour une question de cache secrète trouvée dans les environs de Beacon Hills, je décide de l’accompagner pour voir ce qu’il en est. Mon activité prenant de l’ampleur, il me faut des lieux pour pouvoir y cacher soit de la marchandise de contrebande, soit l’alcool avant que le Fight Club explose sous les vapeurs de stocks trop importants.
- Ce n’est pas sérieux patron ! - Une main suffit pour conduire Jerry. - Votre voiture a une boîte manuelle… - Lasciami andare, bordello !
Je grogne, enfile mon holster soulagé d’un de ses deux flingues et m’empêtre à enfiler un bras de ma veste. Mes clés de voiture m’échappent des mains quand je sors par la sortie de service dans la ruelle où se trouve ma voiture. Je prends dieu à témoin et tous les anges du ciel et leur dit d’aller se faire voir chez les napoletani, car ce sont eux l’origine de mes maux.
Dos droit, je fléchis les genoux, et me baisse en sollicitant le moins possible mes muscles intercostaux. Je n’aime pas l’image que je donne, celle du petit vieux pour qui regarde mal, ou celle du type passé à tabac pour qui possède un regard avisé. Clé récupérée, je file à ma voiture.
Non, ce n’est pas une sinécure d’extirper sa caisse coincée entre les conteneurs poubelles avec une seule main. J’ai fini par me faire de la place en les poussant du bout du pare-chocs. Avec ma veine, je vais tomber sur Stilinski, ou ce boy-scout d’O’Conner.
Sortir de la ruelle qui longe l’arrière du bloc où se trouve le Pink m’épuise. Je fais une pose au bout de la ruelle. Ensuite, je joue la prudence et respecte le Code de la route, m’astreins à mettre les clignotants de la main droite, le volant coincé par un genou. Ryan m’a donné un point GPS, ce qui aurait dû être une balade de santé, ou presque se révèle devenir un cauchemar. Les poulets ont bloqué des artères pour une braderie au centre-ville. Cela m’oblige à de multiples détours et de solliciter mes côtes cassées. Ma mobilité réduite rend ma conduite éreintante.
(…)
Enfin, j’arrive à l’endroit indiqué par mon second. Le rétroviseur me renvoie l’image d’un spectre. Je suis pâle comme la mort. Ryan s’inquiète de ma lenteur à m’extraire de la voiture. Il vient pour m’aider, je l’envoie chier. Je lui en veux encore. - L’accès est un peu difficile patron… - Andiamo !
(…)
En effet, il a fallu passer par une faille naturelle très inclinée. Mes côtes n’ont pas aimé. Ma capacité à aspirer la douleur revient, mais cela reste encore marginal devant ce qu’il y a à atténuer en souffrance. La cache est désaffectée depuis longtemps. C’est ça que je voulais vérifier. Mon odorat reste celui d’un loup malgré ma faiblesse passagère. Personne n’est venu là depuis de nombreuses années. L’étroitesse de l’entrée interdit le stockage de marchandise ou d’alcool, mais cela ferait une très bonne cache d’armes.
- Il faut sceller l’entrée avec une porte et piéger l’accès. On n’est pas à l’abri qu’un petit malin se rende compte de l’activité autour de ce coin de nature censé être désert.
La route est à trente mètres à peine, il s’agit d’un fond de colline rocheuse avec une végétation agressive. L’idéal pour écarter les curieux.
- Bon travail Ryan. Cette planque est parfaite.
Le trajet retour vers les voitures est aussi épuisant que l’aller. Je ne suis pas avare de compliments, le zèle de Ryan porte ses fruits.
- Tyron s’y connaît en soudure, voit avec lui pour la porte et demande à Eiden pour les pièges. Il nous faut aussi une alarme. Qu’on sache s’il y a une intrusion.
Ryan s’inquiète de ma sale mine, je le renvoie de la main, affirmant que je prends le temps d’en griller une avant de rentrer. Mon second se barre après avoir vérifié que j’étais capable de dégainer correctement. Merda, ils ont fini de me materner !
(…)
Je tire allègrement sur ma sigaretta tout en me massant les flancs. Je laisse mes pensées dériver sur cette nouvelle planque, les Chinois et Therencio et ma proposition qu’il emménage chez moi après les travaux.
Un bruit de pas à ma gauche me crispe. Je plante ma sigaretta entre mes lèvres et rapproche ma main valide de mon flanc, là où se trouve mon arme. La colère qui m’anime me ferait presque tirer sans sommation.
La tête du type qui arrive me dit quelque chose. Une alarme rugit dans un coin de ma cervelle. Il me faut du temps pour trouver ce que c’est, car dans ma mémoire, cet homme porte un uniforme de flic. Manquait plus que ça : la volaille.
C’est un nouveau, arrivé il n’y a pas bien longtemps. L’effectif des flics de Beacon Hills est une donnée essentielle pour un gars tel que moi. Je note un détail, le nouveau est un simple flic, il opère donc en tenue, or là il est en civil. Fausse alerte ? Peut-être qu’il ne fait que découvrir la région ? S’attendre au pire quand même. Je garde un air nonchalant et crache ma fumée par le nez sans décoincer ma sigaretta de mes lèvres. Il ne peut pas me verbaliser pour conduire avec un plâtre.
Sujet: Re: Fouiller entre les cadavres [FT Alessandro Amaro] Mer 8 Mai 2019 - 13:42
Fouiller entre les cadavres FT Alessandro Amaro
Morceau de réglisse collé dans la bouche, il ne quitte pas des yeux sa cible. Où plutôt l'endroit ou il sait que cette dernière vit, et bosse par la même occasion. Un bar en ville, c'est la première information qu'il a pu relier à l'italien quand il a commencé ses recherches à son sujet. Depuis il vient régulièrement, planqué dans sa voiture, le regard quittant rarement cet endroit, le Pink Print. Il a fait des recherches à ce sujet, le lieu semble être aussi clean que possible, impossible pour lui de venir chercher des noises à son propriétaire sur ce point. Le gars semble savoir camoufler ses traces, si traces il y a à camoufler évidement.
Présomption d'innocence, une règle qui devrait régir la vie de tout bon flic. Mais cette enquête n'a rien d'officiel et les informations que Dick a trouvées en cherchant dans le passé du trentenaire en devenir lui soufflent qu'il est sur une piste valable. Natif de Los Angeles. D'origine sicilienne. Un jeune frère, un père mort en prison après s'être fait choper en train de convoyer de la drogue. Il a tiqué en trouvant cette info, se rendant compte qu'on avait fait taire l'homme avant qu'il ne puisse parler de ceux pour qui il bossait.
Puis Amaro a quitté la Californie à l'adolescence. Dick a un peu pataugé avant d'en retrouver une trace nette en Arizona. Quand il a vu que l'italien avait passé son permis de conduire là bas, il n'a pas perdu de temps à dégoter le lycée où ce dernier a fait une partie de sa scolarité pour finalement retourner à LA, et arriver à Beacon Hills il y a plus d'un an.
Le dossier à beau prendre de l'ampleur, il n'y a pourtant rien de suffisant pour justifier une interpellation. S'il arrive avec de si maigres informations dans le bureau de Stilinski il va se faire rire au nez avant de se faire remonter les bretelles par son supérieur. Donc il a décidé de le suivre, chercher une erreur qui ne manquera pas d'arriver un jour ou l'autre. Il est borné et bien décidé à justifier le fait de désobéir consciemment aux ordres qui lui ont été donnés.
Il sursaute quand Amaro quitte le bâtiment, une démarche de petit vieux, bras plâtré. Plâtre qui brillait encore par son absence la première fois que le flic à surveillé le patron de bar. Depuis, ce dernier a disparu de la circulation, renforçant encore les doutes que le canadien avait à son sujet. Puis il est réapparu, plus amoché, dans un état minable qui laisse présager que ces petits congés hors de la ville n'avaient rien de doux. Et sans doute pas grand chose à voir avec la légalité par la même occasion.
Richard s'engage dans la circulation, laisse une voiture se glisser entre la sienne et celle de l'italien pour ne pas se faire griller comme un bleu. Se calant sur le rythme ralenti de l'homme dont il refuse de perdre la trace.
[...]
En dehors de la ville, à quelques kilomètres à peine. C'est là que le suspect s'est arrêté, vite rejoint par un second homme. Ils se sont ensuite faufilés dans ce qui semble être une cache. Les difficultés d'Amaro en train de suivre son ami aurait pu être risibles, mais c'est une expression vide de joie que le flic affiche alors qu'il les voit ressortir. Il rajuste ses jumelles autour de son cou avant de se laisser glisser au sol, quittant son perchoir en limitant les sons inutiles qui pourraient trahir sa présence et le mettre en danger inutilement. Il soupire, prend mentalement note de cet emplacement ou il faudra qu'il revienne, seul pour voir ce qui peut bien intéresser les deux hommes dans cet endroit où la nature reste reine. Mais pas aujourd'hui, dans quatre heures il doit récupérer ses enfants à l'école et il prend son service en début de soirée. Rien n'est prêt chez lui, chose qui pourrait faire éclore le doute dans les esprits de ses gosses, souvent bien trop vifs pour leur bien.
Il s'éloigne, l'emprunte de ses chaussures bien ancrée dans la mousse encore humide sur laquelle il atterrit. Sa voiture est garée non loin de là, hors de la route, dans un sentier qui n'en est pas vraiment un. Discrétion oblige.
[...]
Il s'approche d'Amaro sans chercher à être discret, ce dernier est quand à lui occupé à s'encrasser les poumons tout en se massant les flancs. Le plâtre n'est peut être que la partie visible de l'iceberg. L'homme ne met pas de temps à s'apercevoir de la présence du canadien, il le jauge du regard sans un mot, clope coincée entre les lèvres. Il tente de jouer la carte de l’indifférence, visiblement suffisamment sûr de lui pour se croire hors de portée de tout soupçons. Un sourire sans chaleur apparaît sur le visage du flic, puis il salue l'italien d'un geste de la tête.
Bien décidé à lui mettre un coup de pression pour chercher où se trouvent les limites de cette assurance, il fait un pas de plus vers le blessé avant de désigner son plâtre d'un geste de la main.
-Conduire avec ce genre de chose ne doit pas être ce qu'il y a de plus pratique.
L'autre hausse un sourcil. Aux yeux du père de famille ça ressemble plus à une provocation qu'autre chose. Le genre de comportement qui le fait sévir quand ses enfants jouent les effrontés. Alors qu'il cherche à camoufler toute trace de son agacement, il reprend, se voulant indifférent tandis que l'italien pompe sur son poison. Il a fumé lui aussi, quelques semaines alors qu'il était encore au lycée. Pour tenter de se donner un genre. Quand son père l'a apprit il les a tous punis lui et ses amis. Les forçant à fumer jusqu'à les rendre malade. Créant un dégoût total pour la nicotine dans leurs jeunes esprits écervelés.
Il continue, fausse compassion inscrite sur le visage alors qu'il enfonce le clou.
-En tout cas vous aviez du mal à suivre votre ami tout à l'heure.
L’indifférence laisse place à l'agacement puis la colère un bref instant dans les yeux de l'autre. Il sait de quoi Dick parle. Que cet endroit a perdu tout son caractère secret. Le visage du flic retrouve une neutralité totale, sa voix devient froide, plus professionnelle.
- Richard Turner. Autant vous dire que je ne suis pas venu dans le coin pour observer les oiseaux. Mais vous vous en doutez sûrement.
Dernière édition par Richard Turner le Mar 21 Mai 2019 - 17:14, édité 3 fois
Alessandro Amaro
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Sujet: Re: Fouiller entre les cadavres [FT Alessandro Amaro] Mer 15 Mai 2019 - 17:28
clickAlessandro & Richard xxx« Fouiller entre les cadavres. » J’en ferais presque une crise d’urticaire. Je suis allergique au poulet, celui qui se balade avec un insigne. L’ombre d’un sourire effleure les lèvres du flic. C’est qui ce gus ? Un nouveau Martin Riggs ? Ce type sent le terrain, le fouineur de première : un fourmilier. Sonny avait surnommé ainsi son « amico » du poulailler central de L.A. Roger, un homme qui même avec ses galons de capitaine trouvait encore le moyen de traîner sur les scènes de crime. Roger avait pris sa retraite anticipée quand le landau de son petit fils, âgé à peine d’un mois, s’était retrouvé en plein milieu d’une autoroute à six voies. Il avait connu la circulation dans sa jeunesse et savait les chances de survie d’un simple piéton sur une autoroute. Alors un landau…
-Conduire avec ce genre de chose ne doit pas être ce qu'il y a de plus pratique.
Je décoince ma sigaretta de mes lèvres et crache un trait de fumée par les narines. Je ne réponds pas et me contente de hausser un sourcil. Il va à la pêche et je compte bien à ce qu’il rentre bredouille. Ma réaction l’agace, je ne donne pas de prise, mais mon comportement n’en dit pas moins de tout le mal que je pense de lui. Je crois que ça commence à me gratter sous mon plâtre. Je reprends une dose de nicotine pour oublier la démangeaison. Il pense que je me tue à petit feu. S’il savait, il serait vert le poulet. Je souris intérieurement.
- En tout cas vous aviez du mal à suivre votre ami tout à l'heure.
Bam ! Celle-là fait mal. Une partie de mon cerveau analyse seul les conséquences : planque grillée, plus un lien entre Ryan et moi. Sans parler de ma tronche de fraîchement passé sous un rouleau compresseur. Merda ! J’ai envie de poulet à la broche. Mon regard se durcit. C’est bien un putain de fourmilier. Cela devait bien arriver un jour, un flic moins fainéant ou moins idiot que les autres. Un poulet qui a le sens du devoir, mais pas celui de la survie.
- Richard Turner. Autant vous dire que je ne suis pas venu dans le coin pour observer les oiseaux. Mais vous vous en doutez sûrement. - Je n’apprécie pas non plus les volatiles, du moins pas vivants. Alessandro Amaro, mais j’imagine que vous le savez déjà.
Il annonce la couleur. Est-ce de la stupidité ou un trait de génie ? Pourtant, il ne me semble pas avoir inventé l’eau tiède.
- Un amico pensait avoir trouvé l’endroit idéal pour attraper le lièvre. Une grotte naturelle avec un goulet d’étranglement. Mais, cela serait du braconnage.
Je plisse le nez et souris à pleines dents.
- Votre perspicacité, agent Turner, va me contraindre à rester dans la légalité. Cela mérite-t-il une amende ou simplement un sermon ?
Je hoche pompeusement la tête en le jaugeant. Je le félicite en me foutant de sa gueule.
- C’est que j’adore le lapin agent Turner. Que voulez-vous, tout homme a ses faiblesses. N’est-ce pas ? Quoique… c’est plus sec que le poulet à la broche. Cependant avec une préparation délicate… Déjà, il faut séparer proprement la tête du reste du corps. Un seul coup de hachoir pour éviter les brisures d’os et les éclaboussures. Travailler proprement est primordial en cuisine. Il faut ensuite l’éviscérer avec soin, toutes traces de boyaux laisseraient un goût amer.
L’impassibilité du flic flanche un peu, il n’a pas de mal à saisir mes métaphores.
- Mon cuisinier met du miel, car il est gourmand comme un ours. Personnellement, je préfère mon poulet avec un assaisonnement minimaliste. Du sel, car cela fait éclater les vaisseaux sanguins pour une viande plus juteuse et du poivre pour donner un peu de caractère à tout cela.
Je passe ma langue sur mes lèvres, comme alléché par l’idée. À côté, cela hésite entre gerber ou vomir.
- Passez donc un de ces jours au Pink pour venir goûter à notre carte. Je ne doute pas que vous savez où se trouve mon bar.
J’écrase mon mégot entre mes doigts et le range dans la poche de ma veste, soucieux de ne pas polluer la nature… Il serait capable de me coller une amende si je faisais comme d’habitude. Je galère à faire sortir une nouvelle sigaretta de mon paquet, mais rien ne stoppe un grand fumeur. Je louche sur ses vêtements de civil.
- Le vieux Stilinski sait à quoi vous occupez votre temps libre ? L’affaire concernerait plutôt les rangers. Vos administrations se volent souvent dans les plumes pour des conflits de territoire et Stilinski est connu pour ses coups de gueule.
J’aime mon image, le flic moins. Turner réagit imperceptiblement, son cœur s’accélère légèrement assorti de quelques petites contractions des muscles de son visage.
- Vous êtes nouveau dans la région. Votre famille s’acclimate bien ?
Ma voix est chaleureuse, mon sourire digne d’une pub pour un dentifrice. Il est clair que dès demain je saurais tout ce qu’il y a à savoir sur ce poulet. Je ne vais pas me priver d’exploiter la moindre faille. Un flic c’est : une famille et une ribambelle de vilains mis en cabane, ou pas, qui veulent sa peau. Faire resurgir une vieille affaire… Et si cela ne suffit pas, j’irais tâter du côté familial. C’est sacré pour moi, alors je ne m’en prends aux proches qu’en ultime recours. Et comme je le souligne aux gens que je brise : ils étaient maîtres de leur choix et donc de leur destin.
Sujet: Re: Fouiller entre les cadavres [FT Alessandro Amaro] Mar 21 Mai 2019 - 16:46
Fouiller entre les cadavres FT Alessandro Amaro
Il ne sourcille pas lorsque l'autre se présente, précise par la même occasion qu'il n'aime pas non plus les volatiles. Nul besoin d'être un génie pour découvrir le sens réel de ces mots. En effet il est bien rare qu'un spécimen de ce genre, traînant dans les eaux troubles apprécie les forces de l'ordre. En fait peu de gens apprécient les flics. La majorité de la population ne semble pas comprendre que lorsque l'on a rien à se reprocher il n'y a aucune crainte à avoir face à un policier.
Nez froncé à l'entente de ce qu'il sait être un bobard, Dick laisse l'autre parler lapins, se chercher des excuses qui n'ont rien de crédible. Sauf que sans preuves il ne peut affirmer que ce lieu n'avait pas pour but de servir à du simple braconnage. Cela ne l'empêchera toutefois pas de revenir dans les parages, histoire de vérifier par lui même que cet endroit ne sert à rien d'illégal. Amaro sait sa planque grillée, si sa cervelle est aussi développée que son arrogance il ne s'en servira pas. Mais parfois les criminels se révèlent être des crétins, boostés par un ego surdimensionné il peuvent être poussés à faire des erreurs de débutant.
L'italien continue de le prendre pour un idiot, Richard se contente de serrer les dents face à ce spectacle burlesque. Pour finalement blêmir quand la discussion prend des airs de Cuisine TV. À deux doigts de porter sa main à son propre cou quand l'autre parle de coup de hachoir, il tente de garder contenance même s'il sent un goutte de sueur glacée glisser le long de sa nuque. Cet enfoiré ne cherche même pas à dissimuler ces menaces sous-jacentes. Il doit connaître le système judiciaire aussi bien que la plupart des flics pour ne s'être jamais fait pincer. Il sait donc que ses propos même s'ils sont dérangeants n'ont rien d'illégal. Faute de preuves et de menace directe il va devoir laisser le patron de bar retourner chez lui à la fin de leur petite entrevue.
Amaro bien lancé ne s'arrête plus, puis se passe la langue sur les lèvres après une dernière touche voulue humoristique. Glauque à souhait, dans le bide du flic ça remue alors que son esprit trop imaginatif lui offre des images mentales dont il se passerait bien. Si ça continue il va finir par rendre son petit déjeuner sur ses chaussures de marche. S'il vise bien, il peut atteindre les pompes de l'autre. À vue d'oeil elles valent au moins la moitié du salaire mensuel du Canadien. Les recouvrir de céréales pré-digérées et de café au lait caillé serait une bonne vengeance. Une partie de sa cervelle note l'invitation à passer dans le bar de l'italien. Il lui rétorquerait bien qu'il a autre chose à faire de ses journées que de traîner dans ce genre d'endroit, mais ce n'est plus vraiment vrai depuis qu'il a passé un charmant moment avec Mafdet dans un pub. Donc il se contente de la fermer, serre les dents lorsque Amaro parle du shérif. S'il se fait gauler il va avoir de gros ennuis. Mais il imagine mal le truand aller se plaindre auprès du shérif de la présence d'un flic en civil dans cet endroit paumé. Cela impliquerait qu'Amaro doive donner des comptes à Stilinski, et il est certain que l'histoire de cette planque doit rester secrète. Tout comme l'identité du second homme. La prise de risque serait bien trop grosse pour qu'il aille au poste de police, alors Dick se détend. De toute façon il faudrait des preuves. La parole d'Amaro contre la sienne. Peu de chances que la crédibilité d'un type connu comme suspect par tout les flics du coin soit meilleure que celle d'un collègue au dossier exemplaire.
Son regard se ternit un bref instant quand Amaro finit par s'intéresser à un sujet délicat : La famille. Le canadien reste toujours très distant lorsqu'on en vient à ce qui se passe chez lui, et surtout à tout ce qui peut toucher ses proches de près ou de loin. Pourtant après un bref instant de flottement, il lève la tête, un grand sourire aux lèvres. Drôle de coïncidence, celui de l'homme qui lui fait face faiblit un peu.
-Ça se passe bien.
C'est le cas. Jo tire de moins en moins la tronche et à même fait mention d'amis. Impossible de savoir s'il s'agit de filles ou de petits dépravés soumis à leurs hormones, pensant uniquement avec leur pénis. Dick a préféré jouer la carte de la prudence, a ressorti son discours sur le consentement sexuel et la protection. Le tout accompagné d'une boite de capotes et d'une démonstration, banane à l'appui. Troy c'est différent, en deux jours il s'était déjà trouvé une amoureuse et un nouveau meilleur ami. Le gamin est doté de la même facilité d'intégration sociale que son père au même âge.
-On est comme ça chez les Turner. Un truc qui doit être dans les gênes. Comme le côté flic. Un peu comme ces gamins de taulards qui finissent eux aussi par aller faire un tour derrière les barreaux une fois devenus grands.
En face ça ne sourit plus du tout. La main d'Amaro se serre autour de la cigarette fumante qu'il a sorti il y a peu. Il est visiblement en train de se rendre compte de l'étendue des informations à son sujet qui sont entre les mains du canadien. Le flic ne prend pas la peine de noter à voix haute ce changement brusque de comportement, sort un paquet de sa poche avant de le tendre à l'autre.
-Chewing-gum ?
Vu sa tête l'italien ne doit pas apprécier ceux au parfum chlorophylle. Dick en fourre deux dans sa bouche, avant de finalement reculer d'un pas.
-Je vais vous laisser vous avez l'air tendu. Vous devriez vous reposer. Bonne fin de journée à vous monsieur Amaro. Et surtout pas de braconnage, je passerais vérifier.
Il laisse l'autre regagner sa voiture avant de faire de même sans jamais vraiment le quitter du regard. Il l'a énervé. Dernier grand sourire hypocrite accompagné d'un geste de la main et il part lui aussi pour retrouver sa Ford.
[...]
Son poing cogne sur la table, fait sursauter les petits pois dans les assiettes, danser la sauce du ragoût par la même occasion alors qu'il dévisage Troy.
-Comment ça un de mes amis est venu te voir à l'école ?
Son regard vient de passer de bienveillant à tyrannique en une fraction de seconde. Tout ça à cause du gamin qui vient de finir de raconter sa journée d'école. Il dégage son bras quand Joanie pose une main dessus, attendant plus d'explications.
-Un gentil monsieur. Avec des chewing-gum. Les verts. Comme les tiens. Il m'a demandé si je me plaisais à l'école. Puis il m'a donné le reste de son paquet. Il va venir chez nous ? -Non.
Le visage du père de famille se vide de son sang. Quelques jours sont passés depuis sa rencontre officielle avec Amaro. Ce dernier n'a pas apprécié la blague. Et vient de se venger de la pire des façons. Sans perdre de temps Dick se lève, attrape sa veste et prend ses clefs de voiture. Il est furieux, sa peur rendant ses gestes saccadés et presque irrationnels alors que deux paires de billes vertes suivent le moindre de ses gestes.
-Papa ?
Il fait volte face, croise le regard de sa fille alors qu'il enfile son cuir.
-Je bouge. Je rangerais en revenant. Si je suis pas là dans deux heures appelle ton grand père. Je te file l'adresse une fois arrivé sur place. Promis tout va bien.
Mensonges. Mensonges ! MENSONGES ! Tout va mal et il va devoir s'expliquer à son retour. Il ferme la porte derrière lui, prévient sa voisine de son départ et descend les escaliers quatre à quatre.
[...]
Dix petites minutes. C'est tout ce qu'il lui a fallu pour rejoindre le bar d'Amaro. Pas assez pour qu'il se calme mais bien suffisant pour faire grimper son énervement d'un cran ou deux. Il entre dans le bar puis s'accoude au zinc sans perdre de temps, juste à côté d'un type en costard à la mine de croquemort. Le mec grogne quand il se retrouve un peu bousculé, Dick s'en fiche, se contente de héler la femme derrière le bar dès qu'elle arrive près de lui.
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Sujet: Re: Fouiller entre les cadavres [FT Alessandro Amaro] Dim 26 Mai 2019 - 15:27
clickAlessandro & Richard xxx« Fouiller entre les cadavres. » - Vous êtes nouveau dans la région. Votre famille s’acclimate bien ? -Ça se passe bien.
Son hésitation est brève, presque fugace. Il ne serait pas un flic, j’admirerais son calme. Je serre les dents, je n’aime pas quand je perds le contrôle d’un échange.
-On est comme ça chez les Turner. Un truc qui doit être dans les gênes. Comme le côté flic. Un peu comme ces gamins de taulards qui finissent eux aussi par aller faire un tour derrière les barreaux une fois devenus grands.
Ce figlio de puttana me cherche ! Mes doigts se crispent sur ma sigaretta. Avance-t-il au bluff, ou a-t-il de solides renseignements ? Il n’est pas difficile pour un flic de retrouver la trace de mon padre assassiné en prison et de là me prêter une vie de délinquant. Mon padre s’est fait serrer avec un kilo de blanche, j’ai de mon côté passé quelques entretiens désagréables dans les locaux de la volaille, mais ils n’ont jamais pu me faire parler ni m’opposer de preuves flagrantes contre moi. Il n’y a pas de fumée sans feu, c’est le raisonnement que doit tenir ce Turner, mais sans preuve... Je rage, je n’avais pas besoin d’un chewing-gum collé à la chaussure.
-Chewing-gum ?
Bordelo ! Il lit dans mes pensées ce connard ? Il en enfourne deux dans sa grande gueule. Toi, mon coco, tu ne perds rien pour attendre.
-Je vais vous laisser vous avez l'air tendu. Vous devriez vous reposer. Bonne fin de journée à vous monsieur Amaro. Et surtout pas de braconnage, je passerais vérifier. - Vérifiez donc…
Je te réserve un chiot de ma chienne, tu vas moins rire. Je lui offre un bref salut de la tête et regagne ma voiture.
(…)
Le bambino s’amuse devant son école. C’est le genre vif et débordant d’énergie. Fils de poulet deviendra-t-il poulet ? Quand j’avais questionné Therencio sur la fille de Turner, je n’ai pas eu à attendre qu’il parle pour comprendre. Son penne avait parlé avant sa bouche. Tous les enfants de flic ne sont pas fréquentables, avais-je rétorqué. Seulement, la réaction de Therencio sonnait le glas sur des représailles violentes quant aux poussins Turner. Il fallait changer de tactique, jouer sur la psychologie.
Les amico du bambino s’en vont avec leur parent. Le petit attend son padre que je sais occupé sur un faux appel de détresse. Sa sœur est encore en cours, j’ai son emploi du temps grâce à Tobias. Non que mio amico m’ait donné de lui-même les informations, j’ai simplement joué la carte du padre qui fouille les fréquentations de son figlio.
- Ciao’ C’est toi Troy ? - Oui m’sieur et vous ?
Le môme lève le nez vers moi. Une bonne bouille sans l’ombre d’une inquiétude. Il me renvoie ma question sans filtre, avec la naïveté de son âge.
- Je suis un ami de ton papa. Il me parle souvent de toi. Tu lui ressembles, je me doutais donc que c’était toi. Un chewing-gum ?
Je tends au bambino un paquet de la marque que son padre m’a collé sous le nez. Je discute un peu avec le bambino. Il est heureux de raconter sa journée. J’oriente mes questions et en apprends beaucoup sur Richard Turner, ce qu’il mange le matin au petit déjeuner, ses chamailleries avec ses enfants, la professeure de sa fille sur laquelle il semble avoir flashé et tout un tas d’indiscrétions comme la clé de chez lui planquée dans le troisième pot de fleurs. Je donne le reste du paquet de chewing-gum à Troy et le salue d’un geste d’homme, poing contre poing. Le bambino jubile. Je m’éloigne avant que le poulet revienne récupérer son poussin. Installé dans ma voiture, une sigaretta aux lèvres je compose un numéro.
- Allo, Ryan ? J’ai besoin que tu me fasses quelque chose.
J’affiche un sourire satisfait quand je vois la Ford se garer devant le trottoir. Troy bondit dans la voiture. Je suis planqué dans une rue adjacente, dans une voiture volée. Turner passe devant moi sans me calculer, trop occupé à écouter son figlio.
J’ai demandé à Ryan de laisser quelques cadeaux dans la planque que ce maudit poulet a grillé. Il s’agit du contenu d’un oreiller de plumes et d’un petit bricolage à l’entrée qui devrait salir celui qui s’introduira dans la faille d’encre rouge. Un jeu d’enfant pour Ryan qui est un ancien militaire. Et comme c’est un pro, rien ne pourra relier ces présents à mon organisation : pas d’empreintes, que du matériel de grande distribution.
(…) - Patron, y a un type qui demande après vous. - Déjà vu ? - Non. - Montre-le-moi sur l’écran de surveillance.
Sophie Suraniti est en principe de service le matin, mais elle remplace Jerry qui est cloué au lit avec une belle gastro. Ce matin, j’ai tenu le bar à sa place avec Dan. Elle pointe le deuxième écran d’ordinateur qui est sur mon bureau. Richard Turner… Le flic semble avoir reçu mon message.
- OK. Dis-lui que j’arrive dans un moment.
Un sourire au coin des lèvres, je me replonge dans mon bordereau de commande. J’ai aussi les marchés de travaux établis par Chad à vérifier pour l’agrandissement de mon appartement. J’ai une masse de travail à traiter. Que du légal, n’en déplaise à la volaille qui patiente avec difficulté au bar.
(…)
Je suis sorti de mon bureau. Turner me calcule dès que je passe la porte de service, je ne prends pas moins le temps de saluer les habitués du Pink.
- Agent Turner ! Que puis-je pour vous ?
Il est en civile, mais j’annonce haut et fort son identité. Quelques têtes se tournent dans sa direction. Je suis sur mon territoire, les gens qui viennent au bar m’apprécient. Je ne sais pas quelle stratégie il pensait user, j’attaque donc le premier. Sur mon visage, j’arbore un sourire amical et courtois.
- Un café, un thé ? Quelque chose de plus fort ?
Spoiler:
J'ai pris quelques libertés, si elle te dérangent j'enlève
Sujet: Re: Fouiller entre les cadavres [FT Alessandro Amaro] Sam 1 Juin 2019 - 16:35
Fouiller entre les cadavres FT Alessandro Amaro
Il sent son pouls résonner dans ses oreilles. Lourd, rapide. Trop vibrant pour qu'il arrive à retrouver un semblant de calme. La jeune femme est allée chercher son patron, pour revenir sans lui. Visiblement ce dernier semble trop occupé pour venir le voir immédiatement. À croire que les mots "tout de suite" n'ont pas la même signification pour tout le monde. La brune n'a même pas prit la peine de prendre un air désolé lorsqu'elle lui a annoncé qu'il allait devoir attendre. Elle s'est juste contentée de lui demander ce qu'il voulait boire. Face à l'absence de réponse elle n'a pas retenté le coup.
Près de lui, costard-cravate-balai fait la tronche. Visiblement sa présence le dérange. Bienvenue au club. Dick n'avait pas prévu de faire un tour dans les parages. Que ce soit ce soir ou un autre jour. Il est chez l'ennemi, et sait qu'il n'est pas en train de signer pour passer une bonne soirée. Il a le temps de répondre aux messages inquiets de sa fille et de son paternel. Paternel qui lui demande dans quel merdier il s'est encore fourré. Même si Dick aime à se dire qu'il a apprit la prudence avec les années, le fait que l'italien se soit permis d'aller faire un tour à l'école de Troy lui montre qu'il a tord. Son père sait pour Sacramento, c'est le seul qui connait vraiment toute l'histoire. Quand il en a parlé avec Mafdet il s'est contenté de survoler le sujet, se sentant obligé de justifier son récent déménagement en cours d'année scolaire devant la belle brune.
Il se redresse quand la porte qu'il surveille depuis qu'il est arrivé s'ouvre, laissant apparaître le patron de bar. L'italien prend son temps, traîne, distribue salutations et sourires à qui en veut. Un sourire que le flic considère comme insolent aux lèvres. Quand enfin l'homme arrive près de lui, demande innocemment ce qu'il fait dans les parages, Dick est prit d'une envie subite. Celle de faire bouffer ses dents à cet enfoiré. Il inspire profondément, cherche un peu de calme qu'il sait ne pas avoir en stock, complètement imperméable aux regards qui se posent sur lui.
Un flic qui vient emmerder le patron d'un bar qui tourne bien. Amaro a sa clientèle de son côté et il le sait bien. C'est quand le voyou présumé lui demande ce qu'il veut boire que le canadien consent enfin à desserrer les dents.
-Rien de tout ça. Juste une conversation en privé.
Hors de question qu'il donne de son fric à cet homme. Et accepter un quelconque cadeau irait à l'encontre totale de la ligne de conduite qui est celle du flic. L'autre ne se sépare pas de son sourire, Dick ne prend même pas la peine de jouer à faire semblant. La tromperie ce n'est pas son genre, et même s'il le voulait il serait complètement incapable d'afficher une expression sereine.
Il fait un pas, s'approche de l'homme qui n'est visiblement pas motivé à bouger. Crache quelques mots sur un ton froid.
-Sauf si vous avez envie que tout ces gens sachent que vous faites la sortie des écoles avec des bonbons.
Pas grandiose pour conserver une bonne image. Les personnes les plus proches d'eux ont tout entendu. Une serveuse aux cheveux de feu fixe son patron, le grincheux en costume se tend et des regards glissent sur l'italien. Il n'y a plus grand chose d'amical dans les yeux de ce dernier. Un bar dont la légalité n'est pas à remettre en cause n'est pas l'endroit pour régler ce genre de soucis.
[...]
La porte se referme derrière eux, les yeux de Dick attirés une fraction de seconde sur le grand poster qui montre un volcan énorme. Ça sent la compensation. Son poing s'abat sur le bureau pour ne pas partir dans le visage de l'italien.
-Je sais que c'est vous ! Vous n'aviez pas à parler à mon fils ! C'est un gosse bordel de merde !
Dick fulmine, sa respiration est lourde alors que tout son corps se tend sous l'énervement. Sa voix baisse d'un registre.
-Le double homicide de la laverie. C'est moi qui ai fait le ramassage. Le premier rapport aussi. Votre nom est dans toutes les cervelles au poste. Sauf que moi je ne fonctionne pas comme eux. Je vais chercher, j'ai juste à voir ce que j'ai réuni à votre sujet en deux semaines pour savoir que je finirais par vous coincer.
Son regard s'assombrit, devient aussi froid que celui d'un homme qui s'en va en guerre.
-Mais si vous touchez à mes petits, c'est plus le flic qui vous posera soucis.
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Sujet: Re: Fouiller entre les cadavres [FT Alessandro Amaro] Mar 11 Juin 2019 - 15:39
clickAlessandro & Richard xxx« Fouiller entre les cadavres. » Ce flic est un morceau de C4 ambulant, non pire : de la nytro. Aussi instable, aussi thermique, aussi imprévisible. Il a le culot de venir ici ! Qu’est-ce qu’il n’a pas compris dans mon message ? Il veut un dessin ? Mais vu ce qu’il réplique à mon immobilisme, il lui faudrait des travaux pratiques…
-Sauf si vous avez envie que tous ces gens sachent que vous faites la sortie des écoles avec des bonbons.
Cela se tend dans le bar. On ne plaisante pas avec les bonnes mœurs aux États-Unis. Nier revient à avouer. Je n’ai pas à feindre ma stupéfaction, puis j’enchaîne avec un grand éclat de rire avec une grimace explicite qui affirme que les jeunes écoliers ne sont pas ma tasse de thé. Je hausse les épaules en direction de Tobias. « Tu ne veux pas me descendre un flic ? » Je sais que si je devais en arriver à cette extrémité, ce n’est pas à mio amico que je demanderais ce service. Pas depuis qu’il gère cette chose qui chie dans des couches.
J’invite le flic à me suivre jusqu’à mon bureau. Il mate l’Etna d’un regard méprisant et explose en cognant du poing sur mon bureau. J’ai bien envie de lui dire de regarder le volcan plus attentivement et d’en déduire ce qu’il y a à déduire. Là où la lave passe…
- Je sais que c'est vous ! Vous n'aviez pas à parler à mon fils ! C'est un gosse bordel de merde !
J’ouvre la fenêtre et allume une sigaretta. Indispensable pour conserver mon calme. Je ne réplique rien, ce n’est pas le moment. Le poulet à son horloge qui tic-tac trop vite. Ne pas agiter la nitroglycérine car ça explose. Turner balance ce qu’il sait, montre son jeu. Ne garde rien dans les manches. Je devrais lui proposer une partie de poker, il serait facile à plumer.
- Le double homicide de la laverie. C'est moi qui ai fait le ramassage.
Nous y voilà.
- Le premier rapport aussi. Votre nom est dans toutes les cervelles au poste.
Plus ennuyeux ça. Faut que je voie avec Ryan pour resserrer les boulons, voire arracher quelques plumes…
- Sauf que moi je ne fonctionne pas comme eux.
J’avais hélas remarqué….
- Je vais chercher, j'ai juste à voir ce que j'ai réuni à votre sujet en deux semaines pour savoir que je finirais par vous coincer. - Je doute que mes contredanses de stationnement m’envoient derrière les barreaux inspecteur.
Quelques excès de vitesse, une ou deux places handicapé usurpées, ce sont bien les seules choses avec preuves à l’appui qui puissent m’être reproché. Le reste… des interrogatoires en tant que témoin, une fois en tant que suspect, mais relâché dans l’heure. Il a mon nom, mais rien à se mettre sous la dent de solide. Je pourrais même effacer certain de mes délits mineurs, mais un casier totalement vierge est plus suspect qu’autre chose.
- Mais si vous touchez à mes petits, c'est plus le flic qui vous posera soucis.
Le décor est planté. Il ne peut rien contre moi avec son insigne. Je grimace un sourire derrière un nuage de fumée que je souffle par la fenêtre en lui tournant le dos. Finalement, Turner me confirme que les flics n’ont rien. Sinon, il ne me menacerait pas personnellement, en tant que civil. Visiblement, il n’est pas retourné dans la planque que me montrait Ryan. Il ne serait peut-être pas venu en fanfare au Pink avec le "cadeau" (*) que nous avons laissé… Quoiqu’il ce type ne me semble pas avoir un grand instinct de conservation. Je me retourne, portable en main, le pose sur le bureau, écran bien en vue sur l’enregistreur vocal actif. Je m’en veux de ne pas l’avoir activé en arrivant dans le bureau pour chopper ses menaces et sa violence, mais Turner ne le sait pas. Il semblerait bien que finalement, nous la jouions cette partie de Poker.
- Je n’ai pas touché à vos petits, Inspecteur.
Je reprends ses mots qui ne pourront pas m’être opposé, car c’est la vérité. Je n’ai pas posé la main sur ses gosses. Je lui sers encore ce grade qu’il n’a pas. Un mépris poli dont je ne suis pas certain qu’il perçoive le dédain, tant il me paraît simplet du plafond. La partie n’en reste pas moins délicate.
- Par contre, insinuer que j’ai à voir avec le double meurtre qui a fait la une du journal il y a quelques jours, j’appelle ça de la diffamation. Comme venir me harceler sur mon lieu de travail et débiter des balivernes sur ce que je ferais à la sortie des écoles, du harcèlement doublé d’une fausse accusation.
Je lui cite les articles du code pénal associés, le montant des amendes et des mois de prison qui vont avec. Le code pénal, Sonny me l’avait fait bouffer au sens propre comme au sens figuré.
Se servir de la loi. La connaître mieux que les flics. Retourner le système contre eux. Le B A ba du métier. Et quand on échoue, reste le plomb ou le béton. Les accidents aussi quand on n'est pas pressé.
- Je vous propose que nous en restions là, inspecteur Turner. Vous m'accusez sans me lire mes droits, sans même être en service...
Encore ce grade erroné qui laisse entendre que le flic usurpe ses prérogatives tant sur son grade que sur sa mission. Il a enquêté illégalement sur mon compte. Je compte bien me servir de ça, quitte à aller voir Stilinski en personne. C'est bien à cela que va servir cet enregistrement.
- Continuez et c’est une armée d’avocats qui répondra à vos prochaines questions. Ils ne tarderont pas à prouver votre tempérament potentiellement violent. Cela serait préjudiciable pour une garde monoparentale exclusive…
Tu n’es pas le seul à te renseigner mon gars. J’ai collé Milan pour aller fouiller du côté de Sacramento. Il connaît du monde. Je devrais obtenir facilement le profil de Turner. Un flic, ça ne se fait pas que des amis. Je pourrais certainement ne pas avoir à m’en occuper moi-même. Je regarde le flic, puis mon téléphone, puis à nouveau le flic. A sa tête, je me prépare à esquiver mon cellulaire avant qu'il ne l’aplatisse. Il en serait bien capable !
Sujet: Re: Fouiller entre les cadavres [FT Alessandro Amaro] Ven 14 Juin 2019 - 13:03
Fouiller entre les cadavres FT Alessandro Amaro
Ce bureau pue la clope, Amaro en rajoute une couche, noyant la vue dans la fumée. La colère lui a fait décharger tout ce qu'il savait, ses intentions qu'il savait mal dissimulées par la même occasion. Pour seule réaction, l'autre se contente de sourire, mettant un peu plus à chaque instant les nerfs du flic à vif qui n'a pas besoin de ça pour être au bord de l'explosion. C'est quand l'italien se retourne vers lui, pose son portable qu'il tique un peu. Craint la catastrophe. Un regard vers l'écran lui confirme qu'il a été enregistré. En train de menacer un homme, sans prendre de gant. En train de dire clairement qu'il mène une enquête non autorisée. En tout cas pas autorisée pour lui.
La rage est remplacée par un frisson glacial qui court le long de la colonne vertébrale du flic alors que l'autre parle enfin, reprend les paroles qui ont été prononcées quelques secondes plus tôt. Le visage du canadien perd ses couleurs, sa lèvre inférieure tremble, tic nerveux trahissant sa tension et sa colère face au sale coup qu'Amaro vient de lui faire. Ce dernier débite le code pénal sans sourciller, les peines assorties aux manquements à la loi du flic. Amendes qui ne vont pas avec ses bulletins de paie. Peines de prison incompatibles avec ses marmots dont il gère seul la garde, vu que leur mère ne veut plus entendre parler d'eux alors qu'elle a ces dernières années refait sa vie, et de nouveaux enfants par la même occasion.
Du regard il foudroie Amaro quand il lui sert à nouveau un grade qui n'est pas le sien. Car jamais resté assez longtemps au même endroit pour avoir une réelle envie de monter les échelons. L'ambition ce n'est pas dans ses gênes, au grand désarroi de son père qui lui a longtemps parlé de son soi-disant potentiel. Il aime son job comme il est. Sans éprouver le besoin de se placer au dessus des autres pour se sentir à l'aise dans ses rangers. Il se contente de la fermer, pour ne pas ajouter de nouvelles paroles à ce qui déjà été dit, ne pas creuser un peu plus sa tombe. Pourtant son regard se fait noir, et il se dit qu'il serait si simple de mettre fins à ces menaces qu'Amaro débite. Solution inédite qu'il se refuse à laisser s'incruster dans son esprit. Loin de ce qui fait de lui ce qu'il est et a toujours voulu être. Un bon flic. Un bon père. Un homme intégré dans la morale de la société dans laquelle il évolue, qui ne cherche pas à faire de vagues inutiles. Pas un fumier qui règle ses problèmes à coup de balles sans se soucier des conséquences.
-Je vous promets que vous ne me verrez plus ici.
En tout cas pas en civil et sans mandat. Avec les preuves qu'il faudra pour qu'il soit sûr de son coup. Il va juste faire en sorte de la jouer discret. L'autre a l'air futé, le coup de l'enregistrement le prouve. Il doit donc avoir conscience du fait que le canadien ne va pas lui lâcher la grappe aussi facilement et qu'il y a un sens caché derrière ces mots qu'il vient de prononcer. Sens caché impossible à comprendre sur une bande son au vue du ton neutre que Dick vient de se forcer à prendre. Au contraire, il passe pour quelqu'un de bonne foi.
Un dernier regard vers le téléphone, une tension dans le bras alors que l'envie d'écraser du poing le délicat objet se fait sentir. Visiblement le patron de bar a la même idée, remballe son mathos en vitesse. Richard l'observe, cherche le soucis. Un truc qu'il a repéré mais qui dans sa colère ne s'est pas figé dans son esprit. Son nez se fronce alors qu'il cesse son introspection. Son regard figé sur le plâtre au bras de l'homme, ou plutôt la non présence de ce dernier qui brille par son absence. Il ouvre la bouche, un peu surprit avant de finalement jauger une dernière fois l'italien qui semble guetter la prochaine embrouille.
-Vous n'aviez pas un plâtre quand je vous ai croisé avec votre ami ? J'ignore si c'est le repos que je vous ai conseillé qui vous a aidé, mais je suis très impressionné.
Vraiment très impressionné. C'est assez louche même. Le mec plié en deux de douleur à la moindre gesticulation de l'autre jour à laissé place à un fringuant orgueilleux. Bien loin du look simple et abordable du flic.
-Sur ce bonne fin de soirée à vous. J'ai une famille a rassurer, un flic a appeler pour lui confirmer que ma petite promenade s'est bien déroulée.
Le ton est mielleux, le visage fermé, les yeux chocolats sont eux devenus froids comme la glace. Amaro ne perd pas de temps à lui ouvrir la porte, empressé malgré tout de le voir quitter les lieux. Dick traverse le bar, droit dans ses pompes, sans se soucier des regards qui se posent sur lui à son passage. C'est uniquement lorsqu'il aura les fesses posées derrière son volant qu'il pourra laisser sa frustration lui échapper. Il n'est pas resté longtemps, il aura donc tout le temps nécessaire pour retrouver son calme avant de retourner chez lui.
[...]
Il pousse la porte de l'appartement en tentant de minimiser le bruit au maximum. C'est un échec critique. Joanie l'attend juste derrière, laisse éclater son soulagement sans attendre, serrant son père contre elle. Il la soulève, l'enserre de ses bras, son nez fourré dans les cheveux roux, profitant de ce câlin. Chose devenue rare au fil des années. C'est le cas quand les enfants grandissent, les marques d'affection deviennent infantilisantes dans les esprits d'adultes en devenir. La gamine gigote, grogne contre la poigne de son père, ses bras qui sans le vouloir tirent sur ses cheveux laissés libres dans son dos.
-Encore vingt-trois minutes et j'appelais papy. -Je sais que tu l'as fait dès que je suis sorti de l'appartement. Il vient de me passer un savon téléphonique. Ton frère ? -Dans ton lit. Il dort. Il a eu peur.
Il repose sa fille, dès que les pieds de Jo touchent terre il capte son regard. Troy n'est visiblement pas le seul à avoir eu peur. Dick se penche, pose ses lèvres sur le front de sa môme avant de murmurer.
-Je suis désolé. Je le mettrais dans son lit au moment de me coucher.
Il refuse de donner plus d'explications. En tout cas pas ce soir, alors que ses mains tremblent encore et qu'il a eu la peur de sa vie. Sa fille le connait assez pour savoir qu'elle ne tirera rien de plus de sa part pour le moment. Il lui sourit, tente de donner une image sereine alors qu'au fond de lui il est mort de trouille à l'idée de se retrouver un jour séparé de ses petits. Le silence s'installe, ils se dévisagent sans un mot puis la gamine s'échappe dans la cuisine, sort une assiette du micro-ondes, le regard penaud.
-Les Canucks jouent. On a la chaîne. J'ai fait des cookies. Pas aussi bons que les tiens mais ils ont l'air pas mal.
Jo n'aime pas faire à manger, n'est pas fan du hockey ni du sport de manière générale. Elle confirme sans mal à son père, que non ça ne va pas du tout. Il s'en approche en souriant, chipe un biscuit.
-Top programme.
Il vérifiera ses mails plus tard, qui sait il a peut être des nouvelles de la jolie Mafdet qui l'attendent. Pour l'instant il va juste savourer cet instant précieux avec sa fille.