Sujet: Le poulet et le chat en vacances || feat Richard Sam 6 Fév 2021 - 17:02
Le poulet et le chat en vacances
Mafdet ft. Dick
Wagner rugit dans les enceintes faisant vibrer l’air avec la chevauchée des Valkyries. Je ferme ma valise et d’un coup de pied l’envoie rouler jusque dans le hall. C’est un bagage XXL de couleur vert pétant à roulettes renforcées. Il résiste à toutes les maltraitances possibles. Sa poignée est confortable, surtout pour le balancer en monde boulet de canon contre un ou plusieurs pénibles. J’avais fait un beau strike une fois à Houston où une bande de louveteaux pensait manger du chat. J’attrape mon portable qui vibre sur la table basse : ma souris m’envoie un message vocal. Je souris à l’idée de la soirée que nous allons passer tous les deux.
Euh... Coucou ! Je suis avec les gars. Rien de nouveau sous le soleil… Enfin, ils sont plus là, ils m'ont laissé. Je massacre Alex et Brian s’ils me perdent ma souris ! Mais ils vont revenir, ils sont juste allés chercher les cadeaux pour moi dans la voiture d'Alex. Braves petits ! Et ils vont revenir ! Juste qu'ils se font sûrement aussi des bisous. Des bisous... Des bisous dans le cou ou peut-être sur la bouche. J’espère pour eux ! En fait je sais pas. Bref Alex a dit qu'il fallait mieux que je te demande ton adresse avant d'être trop saoul, mais là ça va. Tu la connais mon adresse ! Je vois, il est fin saoul ! Je regarde ce que j’ai préparé sur la table basse, et claque la langue. OK ! Plan B… J'ai juste bu de l'alcool. Misère ! Katie va gueuler... C’est qui celle-là !? Brian aussi a picolé. Ça va le décoincer du derche ! Mais c’est qui cette Katie ! ? Donc je sais pas s'il va longtemps faire des bisous ou pas. J'ai signé un papier pour un gentil monsieur ! Pas un chèque en blanc j’espère ! Il n’est pas sortable ! Et où sont les deux autres pignoufs ? Au lieu de vous bécoter, surveillez donc l’enfant de la soirée ! Il m'a même dit bon anniversaire ! La serveuse a pas voulu. Je pense qu'elle est fâchée parce que j'ai pas voulu manger de poulet. Je m'ennuie. Toi, je te promets que tu ne vas pas t’ennuyer une fois ici !
Je pianote rapidement un message lui demandant d’arrêter de picoler et de ramener ses fesses au plus vite. Avant d’envoyer, j’efface tout pour remplacer par une simple question : qui est Kathie ? Je glisse mon téléphone dans la poche arrière de mon pantalon en cuir et me dirige vers mon labo : plan B + plan C comme Kathie !
(…)
Un tas de copeaux se consume doucement dans une coupe de métal posée sur le guéridon. L’air sent l’encens et d’autres fragrances qu’un nez aviné ne pourra pas détecter. L’avantage de ma nature est de profiter des senteurs de bois de rose, la base combustible que j’utilise, mais de rester insensible aux principes actifs que j’ai ajoutés à mon mélange. La composition était usitée dans le temple d’Apollon à Delphes, ou encore dans ceux de Gizeh, ou encore sur mon île natale.
J’ai entendu leur voiture ralentir, puis s’arrêter devant la maison. Cachée derrière une tenture, j’ai regardé mon homme peiner pour s’extraire de son siège, puis ramer autant avec ses paquets. Démarche chaloupée, il arrive sur le paillasson sans rien avoir fait tomber. J’ouvre, lui épargnant la réflexion sur comment actionner la sonnette avec les mains encombrées. Je lui offre mon sourire chat N° 6. Celui du félin qui scrute une souris tentée de courir alors que sa queue est bloquée par une patte griffues. À nous deux, mon mignon. Carton et tasse trouvent leur salut dans un coin de l’entrée à côté de ma valise.
Dick tangue un peu, retrouve son équilibre et s’approche pour m’enlacer. J’évite son haleine chargée et lui tends une timbale argentée.
- Bois !
Est-ce l’alcool, la docilité habituelle de Dick à mon égard, mon homme attrape le verre et boit d’une traite sans vérifier ni la couleur ni l’odeur du breuvage. Il me le rend vidé de son contenu avec un drôle d'air, un sourire indécis aux lèvres.
- Brave souris, dis-je avec un sourire satisfait. Maintenant, comptons jusqu’à cinq. Je lève le pouce : un. L’index : deux.
Amusé, Dick compte avec moi, fier de pouvoir suivre le décompte. À cinq, il file en courant dans les toilettes pour s’y retrouver l’estomac. Pendant qu’un concert de borborygmes couvre Vivaldi qui a viré Wagner des enceintes, je lave la timbale avant de la remplir d’une autre mixture, puis me poste à la sortie des toilettes, timbale dans une main, serviette en papier dans l’autre. Quand Dick ressort, je lui tends l’une puis l’autre. Son regard vacille sur le verre. Le fragment de raison qui ne s’est pas fait la malle se fait suspicieux.
- Bois ! Dis-je avec un sourire engageant.
(…)
Le deuxième verre a déposé un pansement dans le système digestif de Dick, calmant les aigreurs de son vomissement. Mon plan B a fonctionné et les neurones de mon policier favoris sont à nouveau fonctionnels. J’accepte enfin son baiser et le conduis au salon pour le pousser dans un fauteuil pile devant un paquet de la taille d’un étui à stylo. Papier blanc neige et ruban bleu outremer.
- C’est pour toi.
Je regarde Dick déballer son présent en ruminant sur mon plan C : savoir qui est cette « Kathie ».
Sujet: Re: Le poulet et le chat en vacances || feat Richard Lun 8 Fév 2021 - 12:25
Le poulet et le chat en vacances FT Mafdet Mahes
Ils ne se sont pas attardés plus longtemps qu'il n'aurait été raisonnable de le faire une fois que chacun a eu le temps d'ingurgiter son café. Le pas chancelant et aidé par son compatriote, Richard tente de rejoindre la voiture de ce dernier qui lui semble être garée à des années lumières du restaurant mexicain. La caféine fraîchement consommée par le père de famille ne se marie que très mal avec tout cet alcool dont son estomac paie à présent les frais. Son ventre lui paraît comme barbouillé et il manque de trébucher en loupant le trottoir au moment de se placer sur le siège passager avant de la voiture du druide. Le regard chocolat de Richard rendu brillant par l'ivresse en devenir croise celui de son collègue installé sur la banquette arrière. Brian a eu une bonne descente lui aussi, mais ne se doutait pas que l'erreur à ne pas commettre durant cette soirée était de laisser son ami pompette seul, attablé face à un pichet de sangria. C'était comme laisser un enfant sans surveillance. Un enfant un poil turbulent et parfois trop enthousiaste pour son bien.
Le cœur du presque quadragénaire se lève un instant tandis que la voiture démarre. La distance entre la maison de Mafdet et le restaurant est réduite, mais le trajet n'en demeure pas moins laborieux car un canadien passablement saoul n'est pas le plus fiable des GPS. Regard froncé d'une manière à booster sa concentration défaillante, Richard crie plus qu'il ne dit à son ami que l'instant de tourner à gauche est arrivé lorsque face à eux s'impose le feu de signalisation qu'il avait grillé la première fois qu'il est venu chez sa belle.
-C'est là !
Les gestes frénétiques du flic ne servent à rien, sinon à déstabiliser Alex qui était déjà en train de dépasser le carrefour. Brian se marre, Richard soupire. Sa propre bêtise parvient encore certains jours à le déstabiliser.
-Euh.. C'était là. À dro... Gauche. Faut faire gaffe le feu peut devenir rouge.
Il ricane seul à cette pensée, songeant à ce souvenir de cette première soirée passée avec sa belle. Leur première fois également, et les deux autres qui ont suivi. Richard a décidé d'oublier la fin de soirée qui avait pourtant été désastreuse. Son cœur presque en miette lorsqu'il avait quitté cette maison et cette femme qui lui avait fait oublier en quelques heures les méandres de sa vie épuisante. Dick sourit à l'idée de retrouver Mafdet, sa tasse toujours en main.
[...]
Alex a loupé le carrefour une seconde fois. La faute reposant encore une fois sur Richard dont la mémoire à court terme se fait défaillante après cette soirée trop alcoolisée pour son bien. C'est heureux qu'il voit enfin la maison de sa belle se dessiner et il fait sauter l'attache de sa ceinture de sécurité sans plus de cérémonie. Se penche vers Alex pour le serrer contre lui. Le policier bafouille des remerciements à l'intention de ses deux amis, leur souhaite une belle fin de soirée. Brian quitte lui aussi l'habitacle pour aider son collègue à sortir, ses deux présents en main. Evidemment l'ancien marin ne peut lui non plus échapper à un câlin, ne doit son salut qu'au manque d'envergure dont disposent les bras encombrés du père de famille.
-Merci les gars. Vous êtes top et super mignons tout les deux. Bon anniversaire Brian et surtout ne faites rien que je ne ferais pas.
Cela offre à ses deux amis un large champ de possibilités. Richard pose un pied sur l'allée qui le sépare de la demeure de sa chérie. Son pas se faisant chaloupé tandis qu'il serre fort contre lui les présents de ses amis pour ne rien laisser chuter au sol. Un pas après l'autre, comme dans une drôle de danse qu'il mène avec son oreille interne, le flic tout sourire parvient à rejoindre le seuil de la maison de sa minette. Il n'a pas le temps de trouver un moyen d'appuyer sur la sonnette que déjà la porte s'ouvre grand pour lui. En quelques mouvements trop vifs pour qu'il ne parvienne réellement à suivre cette cadence, les présents faits par ses deux amis sont posés dans un coin de l'entrée. Le policier vaguement éméché tend immédiatement les bras pour obtenir un câlin et se fait recaler tout aussi rapidement. Sa démarche est chaloupée, ses jambes et sa cervelle peinent encore à se synchroniser.
-Coucou chérie !
Il attrape la timbale tendue, la vide sans sourciller. Il ne sait ce qu'elle contient, devine juste sans mal que sa belle ne tenterait pas de lui faire ingurgiter quelque chose qui pourrait lui être nocif. Ce n'est pas très bon et cela lui laisse un drôle de goût sur la langue qui se marie bien mal avec ce qu'il a pu boire ou même manger durant ce début de soirée. Fier d'avoir su sans mal obtempérer en faisant preuve de tant de docilité, il rend le verre en métal argenté à sa propriétaire, manquant d'éclater de rire lorsque la féline lui demande de compter avec elle.
-Un. Deux..
Il imite Mafdet, décomptant lui aussi en se servant de ses doigts. Ce jeu est amusant et ce n'est que lorsque son cœur et son estomac se lèvent de concert qu'il flaire l'arnaque. Le cinq se voit remplacé par un juron disgracieux, un de ces vilains mots dont il tente d'interdire l'usage à Troy. Le flic court aux toilettes, manque de laisser échapper ce qui essaie force à tout de ressortir de manière précipitée. Au dernier moment, mué par un instinct de survie qui vient de se rappeler à lui, il soulève l'abattant des toilettes pour éviter de repeindre ce dernier. Tête dans la cuvette le flic rend son repas, boissons comprises évidemment. Gémit sous le flot d'acide qui lui traverse la gorge, s'accroche à la porcelaine pour ne pas chuter tête la première dans le trou des cabinets. S'il était en position de le faire, si sa bouche n'était pas déjà occupée il grognerait à propos des fourberies toutes félines de sa compagne. Par manque de jugeote, ou bien tout simplement car l'amour rend aveugle il ne s'est pas méfié.
Richard se racle la gorge, achève de rendre ce qui finalement ne sera pas resté bien longtemps dans son estomac. Lorsqu'il lui semble certain qu'il n'a plus rien à vomir Dick se redresse, le pas chancelant il fait face à sa belle tout en lui offrant un regard qu'il espère noir mais qu'il devine rougit par l'exercice qu'elle vient de lui imposer. Une seconde timbale en main, Mafdet l'attend avec un étrange sourire rivé aux lèvres. Richard fixe l'objet du délit.
-Même pas en rêve.
[...]
Il l'a finalement bu ce second verre. Après quelques négociations toutefois. Le policier a enfin gagné un baiser de la féline qui à présent le conduit jusqu'au salon de sa demeure. Il se laisse guider comme un grand enfant, chute en arrière pour atterrir le cul dans un fauteuil lorsque Mafdet le pousse en direction du meuble. Le mauvais goût qui a suivi les renvois indésirables s'est estompé avec la seconde mixture proposée par la brune, son estomac se fait à présent plus léger. Plus vide également. Sa mère lui servait de l'eau fortement salée qui avait ce même but, celui de vider l'estomac de Richard lorsqu'il abusait des mauvaises choses pendant ses soirées entre amis. Avec les années il était parvenu à publier cette méthode, tout comme son corps a mit de côté sa capacité à métaboliser l'alcool de manière convenable au fil du temps.
Sous ses yeux un paquet qu'il devine lui être destiné. Une pensée bien vite confirmée par Mafdet qui l'intime à ouvrir ce présent emballé de manière chic. Le canadien tend une main, dénoue le ruban bleu foncé. Il y a moins d'une heure si ses gestes se faisaient plus empressés qu'autre chose, c'est parce que les présents faits par ses amis n'avaient pas la même signification. Rien ne peut égaler cette saveur, ce sentiment de plénitude qui parcourt l'être tout entier du policier en cet instant. Celle qu'il aime a eu une pensée pour lui, et il ne sait même pas s'il pourra lui rendre la pareille dans un cas de figure semblable. Il y a peu de chances pour que Mafdet ait une idée concrète de sa propre date d'anniversaire.
Dans l'écrin, une chaine. Plus élégante que celle que Richard a pu lui même arborer durant ses jeunes années. Un bijou qui surpasse et de loin tout ceux qui ont pu être en sa possession durant sa vie. Même sa médaille de baptême et la chaine qui l'accompagne font pâle figure en comparaison. Les mains du policier se font un peu tremblantes tant l'émotion qui le transcende est puissante. Il se mord les lèvres, détache enfin son regard chocolat du bijou pour quémander muettement un peu d'aide auprès de la féline.
Le père de famille se redresse, tend la nuque pour mieux en offrir l'accès à sa compagne. Il frémit un peu lorsque les mains de cette dernière glissent sur la peau de son cou, lorsque le métal froid entre en contact avec son épiderme. Une de ses mains se dresse, caresse une de celles appartenant à la druide. Son cœur vibre sous l'impulsion de cette émotion un peu folle que l'on nomme amour. Sa gorge se tend, sa pomme d'Adam remonte dans son cou. Puis enfin il murmure avant de porter la main qu'il a précédemment capturé à ses lèvres.
-Merci.
Quelques lettres, des lettres presque banales qui ne suffisent pas à exprimer ce qui vit entre ses côtes et dans son crâne. D'un geste ample et mesuré il crochète la taille fine de la brune, l'attire à lui pour la faire retomber sur ses genoux. Nez enfoncé dans une jungle de cheveux bruns, il se reprend.
-Merci. J'avais pas fêté mon anniversaire depuis des années, enfin pas de cette manière. Je suis... Je suis heureux que tu sois là. Je t'ai envoyé un message tout à l'heure, j'étais un peu saoul... Je suis désolé. Alex et Brian ont sauté le pas.
Sujet: Re: Le poulet et le chat en vacances || feat Richard Ven 12 Fév 2021 - 14:05
Le poulet et le chat en vacances
Mafdet ft. Dick
J’atterris sur ses genoux. Son geste a la maladresse d’une personne pompette, pourtant je devine son émotion : brute et sincère. Dick est un magicien. Si je dresse un portrait de mon flic préféré, rien ne le distingue d’un américain lambda. Divorcé avec deux enfants qu’il élève seul, il peine à payer ses factures, ne brille pas par une intelligence éclairée, et se montre souvent enfantin. Ce soir, il empeste même l’alcool. L’image d’un beauf. Et pourtant, je ne l’échangerais pas contre un autre plus savant, plus dégourdis ou plus valorisant. Il y a chez cet humain une étincelle. Celle de la vie. Une flamme qui brûle dans son cœur. Une lumière qui l’élève plus sûrement qu’une bordée de diplômes ou de médailles.
- Merci. J'avais pas fêté mon anniversaire depuis des années, enfin pas de cette manière. Je suis... Je suis heureux que tu sois là. Je t'ai envoyé un message tout à l'heure, j'étais un peu saoul... Je suis désolé. - J’avais compris pour l’ivresse. Avec ce que je t’ai fait boire, tu devrais éviter la gueule de bois demain matin.
Je reste serrée contre cet homme-enfant plus ému qu’il ne devrait l’être devant un cadeau pour le moins banal à mes yeux.
- Alex et Brian ont sauté le pas. - Je sais.
J’ai fait la connaissance de Truc il y a quelques mois. Drôle de matou avec un pouvoir que je ne m’explique pas. Personne ne fait attention aux minets qui se lèchent le poil avec application, même ceux qui savent que derrière une paire de moustache se cache une femme curieuse.
- Ils vont bien ensembles. Complémentaires.
Dick semble si bien, que je renonce – pour l’instant – à enquêter sur cette Kathie. Nous restons blottis sur le fauteuil un long moment. Je n’avais pas de réelles illusions quant à cette fin de soirée après un repas arrosé avec ses potes. Alex et Brian l’ont gâté, touchant une corde sensible de mon homme. La mixture que je lui ai fait ingurgiter n’est pas non plus miraculeuse, elle limite seulement les dégâts. Demain, il nous faut être à l’heure à l’aéroport pour enregistrer nos bagages et passer les services de sécurité.
La respiration de Dick s’est apaisée tout comme le rythme de son cœur. Demain sera assez éprouvant pour que l’on songe à des folies ce soir. Je me relève doucement et, un sourire malicieux au coin des lèvres, je soulève Dick, le portant comme un prince charmant porte sa princesse pour l’emmener jusqu’au lit.
- Au lit, mon grand !
Deux bras entourent mes épaules. Ce que j’aime chez mon homme est qu’il ne se vexe pas quand les rôles traditionnels dans un couple s’inversent. Il ne cherche à jouer le mâle alpha. Non parce que c’est foutu d’avance, juste qu’il s’en contre fout. Et ça, pour moi, ça vaut tout l’or du monde. Être soit même pour ce en quoi on croit et non paraître pour satisfaire les clichés. C’est ça la lumière de Dick, cette innocence que d’autres confondraient avec de la naïveté.
Couchés en cuillère, je colle ma poitrine contre son dos, ma main prisonnière de la sienne posée sur son cœur. Je m’endorts bien après lui. Demain je vais rencontrer ses parents. À part Gloria, ces gens-là n’ont vu aucune autre amante de leur fils. J’ai conscience de la portée de la rencontre, de la place implicite que cela me donne.
Cela m’effraye un peu. J’ai vécu bien des vies à l’échelle humaine, mais jamais celle-ci. Dick est important pour moi. Depuis, je veille sur Jo au lycée et bourre Troy de bonbons qui lui rendent la langue colorée
(…)
Maison Turner, sept heures du matin. Je bois un thé à la cuisine, alors qu’une espèce de tsunami ravage l’appartement : Troy a défait sa valise pour des raisons que seul un enfant de son âge trouve primordiales. Mon thé terminé, je lave mon bol, le range, puis fuis le vacarme en emportant les bagages intacts, c’est-à-dire ceux de Jo et de Dick.
- J’attends dans la voiture !
Une chose a surpris Dick quand je suis sortie de la salle de bain : ma tenue. Une robe immaculée de facture très chic qui souligne ma silhouette, loin de mes jeans ou cuirs auxquels il est habitué. Il a gobé les mouches bien dix secondes en me voyant dans cette allure très sage et délicate. L’innocence incarnée.
Sujet: Re: Le poulet et le chat en vacances || feat Richard Lun 15 Fév 2021 - 12:06
Le poulet et le chat en vacances FT Mafdet Mahes
Pour Brian et Alex, Mafdet s'en doutait déjà finalement. Il faut dire qu'il suffisait de connaître les amis du canadien pour savoir que ces deux là se tournaient autour. À moins que ce ne soit Dick lui même qui ait lâché cette information dans le flot de sottises qu'à dû être le message qu'il a envoyé à Mafdet plus tôt dans la soirée. Il se contente d'opiner du chef lorsque sa belle précise que ces deux là sont complémentaires. Richard soupire, se demandant pendant un bref instant si cette pensée étreint les gens qui les connaissent lui et la féline. Ils sont très différents l'un de l'autre, on eu des vies, des cheminements contrastés. Leur couple fait sourire, que ce soit Will qui semble craindre pour les fesses de son ami ou bien Joanie qui a déjà mentionné que son père était loin d'être aussi brillant que la professeure de chimie.
Mafdet est spontanée, franche et sans filtre dans ses réactions. Un caractère fait pour se marier avec celui du père de famille. Né enfouit dans les cheveux de son atlante, le flic soupire. Son crâne le lance encore, ce soir il a abusé d'un poison qu'il n'avait que peu fréquenté durant ces dernières années. Non loin de s'endormir, il étouffe maladroitement un bâillement dans la nuque de sa compagne. Se frotte les yeux et termine sans trop savoir comment porté par la druide. Il devient princesse d'un nouveau genre. Passe ses bras autour des épaules de la brune pour ne pas risquer que cette dernière ne perdre son équilibre. Chavirer et chuter au sol serait certes comique, mais ce soir ils n'ont pas de spectateurs auxquels offrir cette drôle de vision. Et cela n'est pas plus mal. Joanie comme Troy ne comprendraient pas par quel miracle Mafdet parvient à soulever du sol leur père avec tant de facilité, Richard lui même n'aurait pas saisit la mécanique de cet instant s'il s'était joué lors de son premier rendez-vous avec la féline.
À présent il ne s'étonne même pas de cette scène. Si certains hommes pourraient se sentir émasculés dans une telle position, ce n'est en rien le cas du canadien. Il n'éprouve aucuns doutes au sujet de sa virilité, laissant donc à ceux qui ont quelque chose à compenser le besoin de s'affirmer comme mâle dominant en tout instant.
Savoir pisser debout n'a jamais été une marque de force.
Arrivé à bon port, le flic se complaît quelques secondes à faire l'étoile de mer sur le lit, puis rapidement vire chaussures, pantalon et tout ce qui pourrait se faire gênant au moment de partir dans les bras de Morphée. Il remue d'aise, chipe une des mains de sa compagne lorsque cette dernière vient se glisser tout contre son dos. La main ainsi dérobée termine sa course contre le torse du père de famille, si près de son cœur qui pour le moment ne sait vibrer que pour Mafdet. Leurs jambes se mêlent et entremêlent. Leurs souffles quant à eux se conjuguent pour ne faire qu'un. Un unisson bien vite rompu par les premiers ronflements du policier.
[...]
Sept heures du matin, le père de famille presse le pas pour refaire le bagage de son garçon. Pour une sombre histoire de tube de dentifrice, ce dernier s'est donné le droit de saccager ce que son père avait mit plusieurs jours à parfaire. Richard peine à ne pas cirer, à conserver son calme tout en sachant que sur l'horloge de la cuisine petite et grande aiguilles font la course pour mieux les mettre en retard. Mafdet et sa surprenante robe blanche achèvent de boire un bol de thé vert, celui que le canadien achète pour sa voisine lorsque celle-ci passe le voir. Le policier ne jure que par les bienfaits du café, et ce depuis ses plus jeunes années. À huit ans déjà il faisait les fonds de tasses là où d'autres enfants tentaient de chaparder les fins de verres d'alcool lors des réunions familiales.
Mafdet annonce qu'elle descend pour les attendre à la voiture, Joanie ne perd pas de temps avant de décider de suivre celle qu'il paraît impensable de nommer belle-mère. La brune fait pourtant de son mieux pour s'adapter à cette vie qui implique deux enfants qui ne sont pas à elle, qui ne partagent rien avec elle si ce n'est leur père.
-Je vous rejoins dans 5 minutes ! Juste 5 foutues minutes pour ranger le bordel de l'autre zouave.
Le zouave en question a disparu du champ de vision de son paternel, ce qui ne manque pas de faire monter une nouvelle source d'inquiétude chez Richard. Tout en fourrant les affaires de son fils qui se sont retrouvées disséminées à travers tout leur appartement en boule au fond de la valise rouge du môme, Dick part à la recherche du joyeux farceur.
C'est juché sur une chaise, à moitié grimpé sur le plan de travail de leur petite cuisine que Troy l'attend. Richard fulmine, fait ses derniers adieux à sa patience. Une vertu dont on l'a fortement doté mais qui comme toutes bonnes choses a aussi ses limites.
-Merde Troy qu'est ce que tu fous ? -Mes bonbons sont au dessus du frigo ! Je suis trop petit pour les attraper sans grimper et Joanie m'a dit qu'elle voulait pas m'en donner. -Tu as encore la langue bleue de ceux que Mafdet t'a donné en douce il y a dix minutes.
Duel de regard, le père défaitiste qui n'a pas de temps à perdre finit pas trancher en faveur de son garçon pour éviter de prendre du retard avec ce combat qu'il n'est pas certain de pouvoir gagner sans mal. Un dernier t-shirt achève sa course roulé en boule au fond de la valise, il referme le zip derrière cet acte désorganisé. En quelques gestes vifs, il chope son fils, le coince contre lui, chipe le paquet de bonbons du gamin pour éviter une crise de nerfs inutile avant de prendre la poudre d'escampette pour aller rejoindre les femmes qui doivent déjà les attendre dans la voiture.
[...]
Troy se gave de sucre depuis la banquette arrière, ce qui n'arrangera en rien leur actuelle situation. Ils ont quitté l'enceinte de la ville depuis quelques minutes lorsque la sonnerie du téléphone de Richard décide de résonner dans tout l'habitacle. Sur l'écran tactile de la voiture relié au cellulaire, un nom s'affiche. Un nom prévisible. Du bout d'un doigt, Dick décroche.
-Dickey ! Pourquoi réponds-tu au téléphone à cette heure ? Tu devrais déjà être parti depuis quinze minutes, tu vas finir en retard !!!
Joanie se marre, Troy hurle quant à lui un bonjour Nessa qui achève de parfaire ce désastreux tableau. Sur le siège passager Mafdet est en train de perdre quelques couleurs, se met à lisser des plis inexistants sur sa robe immaculée.
-Bonjour maman. On est dans la voiture. On sera à l'aéroport dans quinze minutes. On est pas en retard. -Tu n'as pas intérêt à être en retard Richard !
Le passage de Dickey à Richard fait se crisper les mâchoires du père de famille. Il ne sait pas encore quelle bourde il a bien pu commettre pour mériter un tel traitement, mais devine sans mal que ce ne sont là que les prémices d'une dispute entre sa mère et lui qui sont en train de se jouer. Pour ne pas s'attirer les foudres maternelles, il se contente de garder le silence. Visiblement coupable pour un crime qu'il ne se souvient pas avoir commit, le policier se fait tout petit. Dans la ford le silence se fait entendre, uniquement coupé par le doux ronronnement de l'automobile en train de prendre de la vitesse.
-Tu n'as quand même pas oublié d'aller cherche ton amie j'espère ? -Non maman. -Mafdet est dans la voiture avec nous Nessa ! Elle m'a donné des bonbons !
Cet instant de calme fut bien trop court pour que Richard parvienne à en apprécier les bienfaits. Sa mère reprend, intarissable.
-Bonjour Mafdet ! Je suis Nessa, la maman de Dickey.
Captain Obvious bonjour.
-Il m'a beaucoup parlé de vous.
Oh la menteuse... À moins que Hank ne soit un vilain cafteur, Vanessa n'a que peu d'informations au sujet de la compagne de son fils en sa possession. Richard sourit comme un gamin tandis que près de lui Mafdet tente de faire la conversation.
-J'ai fait ton lit avec de nouveaux draps Dickey. Ne me les abîmez pas !
Sujet: Re: Le poulet et le chat en vacances || feat Richard Lun 15 Fév 2021 - 15:28
Le poulet et le chat en vacances
Mafdet ft. Dick
J’ai posé ma main sur la cuisse de Dick et la tapote gentiment dans un rythme lent pour calmer celui de son cœur. Si ses mômes n’étaient pas sur la banquette arrière, je ronronnerai tout simplement. La sonnerie d’un portable résonne dans la voiture : celui de Dick. Je vire ma main de sa cuisse, anticipant un déluge d’ennuis. Je grimace quand il répond : mauvaise idée.
- Dickey ! Pourquoi réponds-tu au téléphone à cette heure ? Tu devrais déjà être parti depuis quinze minutes, tu vas finir en retard !!!
Pourquoi t’appelle ?! Je lève les yeux au ciel. Je me suis promis de ne pas faire de peine à Dick, donc à sa mère. Seulement, j’ai déjà envie de lui coudre les lèvres pour qu’elle la ferme. Je ferme les yeux quand Troy hurle presque dans mon oreille. Dick rassure la reine mère, lui promettant que nous ne serons pas en retard.
-Tu n'as quand même pas oublié d'aller cherche ton amie j'espère ? -Non maman. -Mafdet est dans la voiture avec nous Nessa ! Elle m'a donné des bonbons !
J’aurais dû les bourrer de somnifères ! J’ouvre les yeux, regarde vers Dick, reçois son SOS muet qui dégouline de ses yeux. Ce voyage va être long…
- Bonjour Mafdet ! Je suis Nessa, la maman de Dickey. - Bonjour, Nessa. Je suis Mafdet, répondis-je perfide.
Mais Nessa ne relève pas le sarcasme. Ma voix se veut polie, assortie du sourire chat N°3. C’est un sage japonais qui m’avait confiée que la mimique des joues changeait le message même si votre interlocuteur ne vous voyait pas.
- Il m'a beaucoup parlé de vous. - Pareillement !
Je sais à quoi m’attendre : une maman qui surcouve son enfant.
- J’ai hâte de vous rencontrer, Nessa. Ajoutè-je.
Balivernes… Je fais cela pour Dick. Je sais que cela compte pour lui. Passer après Gloria n’est pas difficile, sauf si sa mère en a conclu qu’aucune femme n’est à la hauteur de son fils chéri. La docilité n’est pas mon fort, me plier aux exigences des autres non plus. Oui, ce voyage va être long. Je me demande si Tobias est déjà en Angleterre. Lui aussi va voir sa mère. Je souris en me disant que j’aimerai voir ça.
- J'ai fait ton lit avec de nouveaux draps Dickey. Ne me les abîmez pas ! - Il serait sage d’en mettre qui ont déjà vécu, Nessa. Nous sortons de la voiture, à bientôt.
J’appuie pour raccrocher. L’aéroport est encore à cinq kilomètres.
(…)
Habituée à voyager, je passe la douane avec le minimum. Rien de métallique dans ma tenue. Passeport, papiers, carte bancaire, téléphone, lunettes de soleil et clés de maison, le tout tient dans une petite pochette assortie à ma robe. J’attends avec Jo devant la première boutique duty-free que Dick s’explique avec les douaniers. Troy a fait brailler le portique. Le môme est bon pour une fouille corporelle approfondie, c’est-à-dire à poil ou presque. Le fait que c’est un enfant n’entre pas en compte et même au contraire. Quand le père et le fils nous rejoignent, Jo arbore la nouvelle casquette que je viens de lui offrir aux couleurs d’un célèbre jeu sur console.
- J’en veux une, clame le marmot. - D’accord, à une condition. - Laquelle, questionne l’innocent. - Que tu ne parles plus jusqu’à ce qu’on arrive chez Nessa, sauf pour répondre succinctement à la question d’un adulte. D’accord ?
Je précise, car ce corniaud serait capable de tenir sa langue même devant un douanier. Troy fronce les sourcils mu par une intense réflexion.
- Ça veut dire quoi « tinktement » ? - Bref, clair et sans crier. - D’accord.
Nous sommes rangés sur les fauteuils du milieu. Troy avait commencé à ouvrir son museau pour réclamer un siège vers le hublot, je lui ai montré la casquette de sa sœur du doigt et mimé un cadenas sur ses lèvres. La menace constructive semble porter ses fruits. Seulement, cela demande une surveillance constante que je ne suis pas certaine de tenir longtemps. D’un commun accord, nous avons mis les gars au centre, Troy entre Jo et Dick. Jo ayant compris le pouvoir temporel de sa nouvelle casquette ne manque pas de l’agiter dès que son frère s’agite un peu. J’incline mon dossier, pose la main sur celle de mon compagnon et ferme les yeux.
Sujet: Re: Le poulet et le chat en vacances || feat Richard Mar 23 Fév 2021 - 12:53
Le poulet et le chat en vacances FT Mafdet Mahes
Lorsque Mafdet a raccroché au nez de sa mère, Richard n'a su s'il devait se faire outré ou tout simplement éclater de rire. Vanessa Turner n'a pas l'habitude que l'on vienne lui tenir tête, et il faut bien avouer que la mère du policier parle parfois trop, pour finalement ne pas dire grand chose. Dick est certain qu'il entendra parler de la fin de cette conversation téléphonique durant leurs congés à Vancouver. Nessa n'abordera sans doute pas le sujet devant la compagne de son fils, mais elle doit actuellement bassiner les oreilles de son mari en lui parlant de celle qui vient de lui raccrocher au nez.
Les quelques kilomètres qui les séparaient de l'aéroport ont vite été franchit. Une fois leurs bagages enregistrés un nouveau grain de poussière vient faire dérailler ce que le père de famille aurait aimé voir demeurer une organisation parfaite. Joanie et Mafdet ont passé l'épreuve du portique de la sécurité sans rencontrer le moindre problème, c'est quand est arrivé le tour de Troy que les choses se sont mises à déraper. L'appareil n'a pas tardé avant de se mettre à brailler, faisant hurler son innocence au gamin qui finalement ne l'était pas tant. Richard a voulu se faire tout petit, se terrer dans un trou de souris, se forçant finalement à s'activer pour éviter à son fiston l'inévitable fouille.
Troy n'est qu'un môme de presque dix ans, trop insouciant et turbulent pour tenir compte des recommandations précédemment faites par son père. Richard négocie, fait de son mieux pour aider l'affaire à se tasser au plus vite. Mais ses efforts demeurent vains. Les douaniers ne pouvant se permettre de faire une exception, cette histoire se termine au fond d'un bureau qui sent la sueur et le mauvais café. Visiblement le fournisseur de l'aéroport semble être le même que celui des postes de police de l'état. Troy est en slip et t-shirt, son père lui faisant les poches. L'objet du délit ne perd pas de temps avant de se faire connaître, le douanier peine à ne pas sourire lorsque Dick lui tend une médaille métallique à l'effigie de Spiderman.
-Je suis désolé.. Je lui avais dit de ne pas mettre de jouets dans ses poches. -C'est pour la montrer à papy ! -J'avais dit non Troy !
Troy se moque des remontrances paternelles, trop occupé à s'examiner l'oiseau pour se soucier des conséquences de sa désobéissance.
-Troy remonte moi ce slip ! Et vite sinon elles vont partir sans nous.
[...]
Après avoir passé sans ombrages l'épreuve du portique de sécurité, Richard a confié le gamin à la surveillance de sa sœur et de Mafdet, filant rapidement à la recherche d'un peu de café. Cette journée commence sur les chapeaux de roues, dans un joyeux bordel qui finalement était prévisible. Il ne sait comment il a pu parvenir à se persuader que leur arrivée à l'aéroport se déroulerait dans le plus grand des calmes. Deux gobelets en cartons floqués d'un logo vert bien connu en mains, il revient vers les siens.
-Chouette ta casquette Jo.
Seul le silence répond au père de famille, ce qui ne manque pas de l'intriguer. Il fixe son gamin qui trépigne comme s'il avait besoin d'aller faire un tour aux cabinets. Le petit semble en souffrance alors que les expressions des deux femmes ne sont que connivence. Richard observe cet étrange spectacle qui s'offre à lui, ouvre la bouche pour questionner avant de finalement se raviser. Troy a l'air calme. Il ne sait de quelle magie Joanie et Mafdet ont bien pu user, mais cela fonctionne pour l'instant. Le policer ne va pas tout faire voler en éclat à cause d'un mot malheureux. Il tend un café à Mafdet, achève de vider le sien.
La politique de l'autruche est parfois la bonne manœuvre à suivre.
[...]
Coincé entre son fils et sa compagne, le flic soupire d'aise lorsque la tête de cette dernière s'affaisse tout contre son épaule. Il n'a pas mit bien longtemps à comprendre le manège auquel il doit la soudaine sagesse de son fils. Du chantage à la casquette. Un bon père s'offusquerait de la méthode utilisée, l'homme fatigué qu'il est se contente de remercier celle des deux femmes qui a pu avoir cette idée. Richard chausse ses lunettes de lecture, ouvre un bouquin qu'il s'est promit de trouver le temps de lire durant ses congés. Un énorme pavé expliquant le fonctionnement d'une méthode qui lui vend du rêve, promettant gain de temps et d'argent le tout avec un minimum d'implication. Le Batch cooking. Lèvres pincées, l'homme se plonge dans sa lecture, espérant ne pas regretter l'achat de ce livre qui lui a été conseillé par la libraire de son quartier. Troy gesticule, donne un coup de coude dans le bouquin de son père par la même occasion.
-Chhhhttt. Pense à la casquette.
Un peu moins de trois heures les séparent de Vancouver. Il ne sait combien de temps ce miracle va durer, prie juste pour que la manœuvre résiste à la fin de la lecture de premier chapitre de son livre de cuisine.
[...]
L'avion s'est enfin posé en territoire canadien. Troy a su se montrer sage, si l'on oublie ses cinq visites aux toilettes et autant de moments d'excitation. Le petit a toutefois su demeurer muet comme une carpe, n'ouvrant la bouche que pour remercier le personnel de l'avion lorsque l'on est venu lui porter ses verres de jus de fruits. Et quémander un changement de dessin animé à plusieurs reprises.
Môme sous le bras et bagage à main dans l'autre, le flic progresse dans l'aéroport. Sa démarche n'est pas des plus éveillées, il faut dire que ses abus de la vieille laissent des traces qui entachent cette grâce dont il a déjà été peu pourvu à la naissance.
Joanie pousse le chariot à bagages devant eux, Mafdet baille comme une bienheureuse après cette sieste dont elle a pu profiter durant le vol. Richard ouvre la bouche pour informer les siens de la suite des opérations.
-Mon père vient nous chercher pour nous éviter de payer un taxi. Il s'appelle Hank et il est moins expansif que ma mère. Enfin moins chiant. Il est petit, avec une bonne tête de Turner. -J'en connais une qui serait ravie de t'entendre parler d'elle comme ça. -Nessa est brise-burnes par moment, elle serait capable de vous reprocher d'avoir cassé son petit fils. -Vous avez cassé Troy ?
Richard se fige à l'entente de la voix de son paternel. Il tourne la tête, cherchant celui qui a été son papa, mais aussi son supérieur hiérarchique pendant de longues années. Hank a prit sa retraite après le départ pour la Californie de son fils, arguant qu'il repoussait cette date uniquement pour mieux surveiller sa progéniture. Dick tombe des nues en constatant que son père marche derrière eux. Il ne sait depuis combien de temps ce dernier les suit, mais il devine que son paternel serait capable d'avoir conservé le silence pour mieux parvenir à les espionner.
-Salut gamin. Mafdet ne l'écoutez pas, je ne suis pas si petit.
Voilà que papy Turner colle un baisemain à sa belle fille.
Sujet: Re: Le poulet et le chat en vacances || feat Richard Lun 1 Mar 2021 - 21:06
Le poulet et le chat en vacances
Mafdet ft. Dick
Je m’étire et m’arcboute sur le peu de place qui m’est réservée. Les gens sont debout et encombrent l’allée de leur agglutination. J’écrase quelques pieds et bourre du coude quelques côtes pour me faire un passage. Les protestations meurent dans l’œuf sous mon sourire chat N° 1, celui du prédateur sadique. Je laisse les Turner gérer et suis la troupe en bayant aux corneilles. Jo ouvre la marche avec un chariot encombré de nos bagages. Dick tient son fils comme une baguette de pain ou presque. Je suis étonnée que Troy ne rompe pas notre pacte. C’est sa sœur qui a sa casquette, vu que je voyage qu’avec un simple portefeuille qui contient l’essentiel.
- Mon père vient nous chercher pour nous éviter de payer un taxi. Il s'appelle Hank et il est moins expansif que ma mère. Enfin moins chiant. Il est petit, avec une bonne tête de Turner. - J'en connais une qui serait ravie de t'entendre parler d'elle comme ça. - Nessa est brise-burnes par moment, elle serait capable de vous reprocher d'avoir cassé son petit-fils. - Vous avez cassé Troy ? - On a trouvé le bouton off… - Salut gamin. Mafdet ne l'écoutez pas, je ne suis pas si petit. - Bonjour, Hank. La taille, ce n’est pas ce qui compte…
Mon audace me vaut un baisemain. L’ancien sait mettre les formes. J’apprécie la délicatesse du geste et lui offre mon sourire chat N° 5, élégant et raffiné comme le parfum.
- T'es pas si grand non plus ! - Dick ! grondé-je.
(…)
Il y a fallu un moment de réflexion pour trouver la bonne configuration pour ranger nos valises dans la voiture de Hank.
Le père de Dick se marre. J’embarque à l’arrière avec les enfants. Non que cela me plaise, mais je sens la joie déborder de mon compagnon et autant éviter à Hank un torticolis. Je fais signe à Jo de donner la casquette à son frère. Fin du silence. Sur le trajet, je surprends les coups d’œil de Turner père dans le rétroviseur. Regard de mâle appréciateur qu’il a du mal à cacher. Je joue l’innocence et lui renvoie un sourire confiant. Dick m’a parlé de ses parents. Son père devrait être facile à amadouer, reste Nessa, mère possessive. J’attends de la rencontrer avant de me donner une stratégie.
Nous sommes arrivés. Hank et Dick soulagent le coffre des multiples valises, tandis qu’une bande de jeunes oisifs traînent sur le trottoir d’en face. Regards de bêtes en rut, sourires vicelards et les sifflets qui fusent. À côté de moi, Jo se rembrunit. Sans me faire voir de nos hommes, je lève mon majeur aux jeunes cons. Qu’ils viennent donc tâter de mes talons. Cela me démange, mais avec deux flics de ce côté-ci de la rue, cela risque de ne pas arriver. Dommage. Je casserai bien quelques os.
Sujet: Re: Le poulet et le chat en vacances || feat Richard Mar 2 Mar 2021 - 21:28
Le poulet et le chat en vacances FT Mafdet Mahes
Ils ont enfin pu quitter l'aéroport une fois que l'épreuve du rangement des bagages dans la voiture du père de Dick a pu être franchie. Il faut dire que la voiture de Hank n'est pas bien grande, plus adaptée aux sorties entre copains pour aller à la pêche le samedi matin que pour les grands rassemblements familiaux et le lot démesuré de bagages qu'ils impliquent. Madfet est allée s'installer avec les enfants sur la baquette arrière ce qui a permit à Richard de se ruer sur la place du mort. Un large sourire égaille les traits des deux hommes, père comme fils sont heureux de se retrouver après une trop longue séparation. Ce retour au pays implique des frais qui ne vont guère de paire avec l'état du compte en banque de Richard, et l'organisation à tenir pour mettre en place un tel voyage n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît. L'argent ne fait pas le bonheur mais simplifie largement l'accès à ce dernier dans certains cas. L'argent ce n'est rien de plus que des chiffres et des portraits de présidents imprimés sur des morceaux de papier trop petits pour être utilisés comme essuies-fesses, mais Richard sait que ses soucis financiers récemment épongés grâce à des exploits peu avouables étaient devenus un poids l'empêchant parfois de trouver le sommeil du juste une fois la nuit tombée.
Il a mal agit mais ne regrette en rien ce qui pourrait être qualifié de bêtise. Pourtant fort attaché à sa plaque et à ses valeurs, il ne compte pas se vanter d'avoir glissé du mauvais côté de la loi le temps d'une soirée.
La voiture de son père se fraie aisément un chemin dans les rues pleines de vie de cette ville qui ne dort jamais. Une métropole bruyante, un lieu d'apaisement pour Dick qui n'a connu que ce paysage pendant sa vie. En tout cas avant de venir élire domicile à Beacon Hills. Ici le béton est roi là où les lapins du bois de sa nouvelle ville d'adoption se reproduisent sans arrêt. Les filles sont belles, les gars ne sont pas mal non plus. On peut vous faucher votre portefeuille, voir même votre vie si vous mettez les pieds au mauvais endroit en moins de temps qu'il ne le faut pour dire ithyphalle. Puis leur voiture s'égare, quitte la civilisation rassurante pour une de ses cousines plus inquiétante pour un non-initié. Troy a eu sa casquette et joue à nouveau les pipelettes. Le môme tapote sur sa vitre, parle d'une dame qu'il dit trouver jolie. Richard lève les yeux au ciel pour quémander un nouveau miracle au bon Dieu. Un miracle qui forcerait son fils au silence pour encore une petite demie heure. Il ne veut pas avoir à préciser à son garçon que cette dame n'est sûrement pas là par hasard.
-C'est une prostituée Troy. Ne va pas lui parler avant tes seize ans.
Dick trop surpris par son propre père qu'il a connu bien plus sévère pour répliquer, manque de s'étouffer avec sa salive. Son salut se dessine finalement à l'horizon, prenant la forme de cette maison que ses parents ont achetée après le départ à la retraite de Hank. Une demeure modeste dans un quartier moins populaire que celui qui avait été le théâtre de leur jeunesse, les économies d'une vie.
Son père gare la voiture, puis tous s'en échappent sans perdre de temps. Richard offre un grand sourire fier à sa belle. Ici tout n'est pas parfait mais il est fier de ses origines. N'est pas Atlante qui veut après tout. Dick n'aurait pu trouver compagne plus différente de lui. Ces contrastes les enrichissent, mettent en place une drôle d'harmonie dont ils apprennent encore la mesure. En quelques gestes il range Troy sur le trottoir en lui ordonnant de ne pas bouger, tapote la tête de sa fille, se glisse finalement derrière la féline pour mieux aider son paternel à délester le coffre de leurs bagages.
Tout à sa tâche Richard peine à réagir au bon instant. Il faut que le coffre claque, que son père laisse choir deux valises au sol pour que le plus jeune des deux hommes saisisse l'ampleur du problème.
-Barrez-vous où je file dire à vos mères que vous jouez au con devant chez moi ! Allez ! Psst ! Psssst !
Hank Turner vient de lancer un gros caillou sur un des mômes, le confondant visiblement avec un pigeon.
-Mais m'sieur elle nous a fait un doigt l'autre ! -Morveux rentre chez ta mère qu'on te dit ! Si j'te chope t'as intérêt à courir.
Les deux coqs interviennent avec un temps de retard mais décident de ne pas s'en formaliser. Ils se font ensuite guide pour que toute leur troupe les suive sans mal dans la petite maison. Les bagages finissent abandonnés dans l'entrée dès que celle-ci est franchie. S'ensuivent les chaussures qui terminent tour à tour dans le meuble installé pour l'occasion. Fatalement le meuble est conçu pour deux utilisateurs ce qui rend les choses compliquées. Un tas fébrile de chausses en tout genre ne semble tenir que par magie sur le haut du meuble en faux bois blanc signé Ikea.
Jo file bien vite dans la direction des WC, suivie dans cette quête par son frère.
-Nessa on est là ! -Cuisine !
Richard file dans la direction offerte, main de Mafdet serrée dans une des siennes. Leurs doigts s'entrelacent un bref instant, suffisant pour qu'il espère parvenir à se faire rassurant auprès de sa belle. Sa mère redresse la tête tandis que déjà Hank part fouiller dans le réfrigérateur à la recherche de bières.
-Coucou mon chéri ! Bonjour Mafdet.
Richard dédie sa mine la plus réjouie à sa maman, s'approche sans pouvoir s'empêcher de darder d'un regard méfiant ce qui est en train d'occuper l'assistante dentaire. Main dans le croupion d'un poulet, saladier en verre plein de choses qu'on peut difficilement aimer manger posé juste à côté de la bête qui ne fera plus jamais cot-cot, la femme de la maison s'active. Du poulet dans une maison pleine de flics pour fêter le retour à la maison de son fiston devenu presque végétarien. Vanessa a des idées étranges.
-Je fais ton plat préféré ! Avec du sirop frais sorti de la canne juste pour toi pour que ça dore bien. Et plein de petites patates. Mafdet vous aimez les petites patates ? -Mais maman.. -Oui je sais, tout le monde aime ça. -Le gamin ne mange plus de viande Vanessa. Tu le sais pourtant.
Elle le sait mais Richard n'est même pas surpris de constater que sa mère ait pu décider d'agir de cette manière. La vile n'en a fait qu'à sa tête, espérant faire revenir son garçon dans la grande famille des carnivores en usant du pouvoir trop souvent sous-estimé des pommes de terre rôties. Vanessa retire sa main qui semblait s'être perdue dans le fin fond du poulet puis s'approche de sa progéniture qui n'a pas le temps de faire un geste de recul. Elle l'enserre de ses deux bras, colle un baiser sur la joue de Richard lorsque ce dernier accepte finalement de courber l'échine pour se faire plus petit qu'il ne l'est.
-Il va être malade s'il ne mange pas correctement. On ira faire une prise de sang pendant tes congés pour vérifier ta ferritine.
Sujet: Re: Le poulet et le chat en vacances || feat Richard Sam 6 Mar 2021 - 14:51
Le poulet et le chat en vacances
Mafdet ft. Dick
- Barrez-vous où je file dire à vos mères que vous jouez au con devant chez moi ! Allez ! Psst ! Psssst !
Hank Turner vient de moucher l’un des pénibles avec un caillou. Je regarde le père de mon amoureux avec une admiration non feinte.
- Mais m'sieur elle nous a fait un doigt l'autre ! couine l’un des ados.
« L’autre »… Je feule sans le vouloir.
- Morveux rentre chez ta mère qu'on te dit ! réplique Dick. Si j'te chope t'as intérêt à courir.
Euh… Si tu le chopes, chéri, il ne peut plus courir ! Dick est amusant avec ses contresens. J’ai passé mon bras sur les épaules de Jo pour observer cette scène d’épanchement de testostérones. Lorsque le match est terminé, nous frappons nos poings l’un contre l’autre. Jo est complice de mon geste obscène.
Nous suivons les hommes à l’intérieur de la maisonnette. Ce n’est pas Byzance, mais cela a le mérite d’avoir un peu de verdure autour, de ne pas s’entasser dans un immeuble. L’intérieur est le témoin d’une accumulation au fil des époques, le meuble à chaussures IKEA côtoie du mobilier marqué d’une autre décennie. Je me plie à la mode qui me semblait japonaise d’abandon de ses chaussures à l’entrée. Les mômes s’occupent de leur carcasse et d’une envie pressante.
- Nessa, on est là !
L’évidence même avec le raffut que nous faisons.
- Cuisine !
Nouvelle évidence… La maîtresse des lieux me salue sobrement. Je lui retourne son bonjour avec un sourire poli. Sa main droite est occupée à violer une volaille.
- Je fais ton plat préféré ! Avec du sirop frais sorti de la canne juste pour toi pour que ça dore bien. Et plein de petites patates. Mafdet, vous aimez les petites patates ? - Je préfère les petites souris. Mais ne vous inquiétez pas, je mange de tout.
En fait, il vaut mieux m’avoir en photo qu’à table. Elle a le temps de s'en rendre compte. Je m’attends à une réaction de Dick concernant la viande. La suite me fait comprendre où se trouve l’autorité dans cette maison. Certainement pas du côté des flics ou ex-flics.
- Mais maman… - Oui je sais, tout le monde aime ça. - Le gamin ne mange plus de viande Vanessa. Tu le sais pourtant. - Il va être malade s'il ne mange pas correctement. On ira faire une prise de sang pendant tes congés pour vérifier ta ferritine.
Oups, ils risquent de trouver des traces de taurine qu’ils mettent dans les croquettes pour chat. La mère collant son fils, je me rapproche du père qui me tend une bière. J’ai bien compris qu’en présence de sa mère, Dick était redevenu l’enfant d’un point de vue maternel. Et au peu de réactions de Dick, il se pourrait bien que cela lui convienne. Je trinque ma bouteille contre celle de Hank qui m’entraîne dans le salon, laissant mère et fils empêtrés l’un avec l’autre, une humant la chair de poulet fraîche.
- Vous visez bien Hank ! Vous tenez un tableau de chasse ?
Mes yeux pétillent. Je crois savoir de qui, Dick tient son caractère d’éternel gamin. Hank sort une vanne, je ris sans filtre. Quand Nessa et Dick arrivent dans le salon, Hank me montre des dossiers relatant des enquêtes dont il a eu la charge avec des photos bien gore. Je m'extasie, nullement indisposée par ces tripes à l'air.
- Chéri ! Ce ne sont pas des histoires qui vont intéresser une femme ! - Au contraire, Nessa ! J’adore les jouer au chat et à la souris !
Je fais un clin d’œil à Dick qui déglutit difficilement.
- Regardez la casquette que m’a offerte Mafdet ! hurle Troy en revenant des toilettes, un bout de son oiseau pointant par sa braguette mal remontée.
Sujet: Re: Le poulet et le chat en vacances || feat Richard Ven 12 Mar 2021 - 11:31
Le poulet et le chat en vacances FT Mafdet Mahes
Prit au piège par sa mère dans une étreinte qui ne peut demeurer à sens unique plus longtemps, Dick finit par agir, tapote le dos de Nessa tout en regardant les deux autres adultes qui l'abandonnent bières en mains. Richard soupire, peine à sourire tant il est tendu. Même lui n'était pas assez naïf pour croire que sa chère maman lui ferait le plaisir de se comporter comme une mère normale, pas trop intrusive si possible. Il était le petit garçon chéri, fils unique couvé comme un poussin précieux. Et le départ brusque de Gloria n'a rien arrangé à cette situation. Lorsque Richard s'est vu débordé après cet abandon, ce sont ses parents qui ont prit le relai. Sans le soutien de Vanessa il ignore comment il aurait pu finir par se tirer de cette sale affaire sans devenir fou.
-Maman. -Mmmh mon chéri ? -Pas de prise de sang. -Mais ! -Je suis un grand garçon, je ne suis pas malade. Donc pas de prise de sang. Ne me fait pas passer pour un guignol devant Mafdet s'il te plaît.
Nessa Turner s'éloigne de son garçon, le fixe un bref instant de son regard vert le plus inquisiteur. Elle juge plus qu'elle ne jauge la détermination de son fils. Pour elle le départ de ce dernier et des enfants a semblé être une trahison. Ils se parlent régulièrement par écrans interposés mais cela ne suffit pas à combler ce fossé affectif qui s'est créé entre eux. La brune devenue grisonnante au fil du temps ne se démonte pourtant pas, se dirigeant vers le réfrigérateur pour y saisir deux nouvelles bières et un bidon de jus de pomme, elle prend le temps de tacler son garçon.
-Elle et toi êtes ensemble depuis plusieurs mois mon grand. Elle sait que tu n'es pas le plus affuté des hommes. Mais elle n'a pu passer à côté de ta gentillesse. Jo m'a dit qu'elle avait rencontré Gloria. Et cette jeune femme est tout de même venue ici, avec toi. Chez des gens qui se méfient de ce qui peut ressembler à une belle fille. Je l'aime bien. Même si elle m'a raccroché au nez.
Dick s'efforce de ne pas broncher tandis que sa mère souligne en usant du plus grand des naturels son côté un peu simplet. Elle n'a jamais prit de gants, en tout pas quand elle ne jugeait pas cela nécessaire. Si elle et Mafdet finissent par s'entendre ces congés risquent de devenir un enfer. Et ce sera pire encore si les deux femmes ne se supportent pas. Le flic accepte la bière que sa mère vient de lui fourrer dans une main. Lève les yeux au ciel pour la forme, ouvrant la bouche pour rétorquer.
-Elle sait donc déjà que tu es un guignol. -Hey !
C'est sans prendre la peine d'ajouter quoi que ce soit suite à cette déclaration que Richard juge déplorable tant elle peut paraître véridique que la maitresse de maison s'éclipse dans la direction du salon pour y retrouver les deux autres larrons.
Il ne faut que peu de temps à la mère du canadien pour saisir ce qui intéresse Mafdet et le policier à la retraite. Bien vite l'assistante dentaire s'exclame au sujet de ce métier qu'elle juge principalement destiné à la gente masculine. Richard n'a pas le temps de couper cette dernière pour lui affirmer que même si ses collègues masculins sont légions, il y a également bon nombre de femmes qui travaillent avec lui à Beacon Hills. Mafdet vient d'en rajouter une couche, parlant de chat et de souris. Des dires innocents qui ne le sont pas tant aux oreilles de celui qui sait. Dick passe du blanc au rouge vif, déglutit fortement. Puis ose un signe destiné à sa belle en réponse au clin d'œil de cette dernière. Doigt levé, Richard mime une parodie d'invitation au silence. Son père n'est pas l'homme le plus vif qui soit en toutes circonstances mais sa mère est quant à elle bien plus rapide lorsqu'il s'agit de saisir les doubles sens.
Se retrouver dans une pareille situation au bout d'une heure seulement passée à Vancouver alors qu'ils sont venus pour y passer deux semaines de congés n'augure rien de bon pour la suite des opérations.
Troy débarque sur ces entrefaites, fier de cette casquette qu'il a gagné en se révélant capable de maîtriser à la perfection le jeu du roi du silence. Malheureusement personne ne prend le temps de regarder ce couvre-chef. Ils mirent tous un spectacle bien plus choquant
-Troy ! Range ça tout de suite !
Hank se contente d'éclater de rire, niveau soutien on a rarement vu pire. Richard se presse en direction de son enfant, pose sa bière sur la table basse. Joanie débarque, le gamin quant à lui ne saisit toujours pas où se trouve son erreur.
-Ah Troy ! T'es sale. -Hein ?
Mafdet se met à rire également et Nessa semble visiblement sur le point de prendre cette voie elle aussi. Seul Richard parvient à garder son sérieux. Sourcils grimpés haut sur son front il se penche, rhabille son garçon de manière plus convenable. Le tuyau termine rangé et caché. Richard soupire, fixant son fils il laisse sa fatigue s'afficher sur les traits de son visage. Les excès de la veille l'ont déjà épuisé et il n'a pas besoin qu'à ça s'ajoutent les âneries, même involontaires, de son fiston. Du coin de l'œil il ne loupe rien des actions de son ainée qui vient de lui faucher sa bière pour la soulager d'une gorgée.
-Jo !
La gamine hausse les épaules, fausse mine d'innocente rivée au visage. Richard n'a lui même pas attendu ses seize ans pour toucher à l'alcool mais il est certain qu'il n'a pas été un jeune homme exemplaire avant de devenir père. Son propre paternel ne perd d'ailleurs pas de temps avant de le faire remarquer à tout ceux qui sont dans cette pièce.
-C'est rigolo que tu lui interdises alors qu'à son âge... -J'étais pas le meilleur des exemples. -Vous avez dû voir sa paire de fesses Mafdet. Lui et son pote Alfie étaient ivres. Les parents de l'apprenti tatoueur étaient eux aussi très en colère.
Richard sourit malgré lui. Il aime cette anecdote, tout comme il apprécie ce tatouage disgracieux qui orne sa fesse gauche. Comme beaucoup de ses amis de cette époque, Alfie a lui aussi fait un tour par la case prison. Une drôle d'affaire de proxénétisme dans laquelle l'ami d'enfance du policier a longtemps crié son innocence. Avant de se raviser sous le regard aussi sombre que déçu de Dick. Finalement le voyou savait bien que sa petite amie de l'époque faisait le trottoir, et c'était même lui qui récupérait une partie du bénéfice des passes de cette dernière depuis le début. Le père de famille se redresse, récupère sa bière qui vient de se prendre une bonne claque.
-Il a pas ouvert un salon après ses années taule ? Faudrait que je voie avec lui s'il peut pas rattraper sa bévue de l'époque. On a une tatoueuse à Beacon Hills mais les tarifs qu'elle affiche ne vont pas avec mon compte en banque.
Sujet: Re: Le poulet et le chat en vacances || feat Richard Mer 17 Mar 2021 - 15:17
Le poulet et le chat en vacances
Mafdet ft. Dick
Je ris devant la candeur de Troy qui ne comprend pas le malaise. Alors qu’une scène de la vie familiale des Turner se joue dans le salon entre l’audace et l’effronterie de Jo et la décadence passée de Dick, je feuillette les rapports d’enquêtes de Hank. Les règlements de comptes entre gangs rivaux occupent la majeure partie du dossier. Hank Turner est un homme méthodique et je comprends vite ce qu’il y a derrière le classement des différentes chemises aux couleurs pas si aléatoires qu’on pourrait le penser. Je m’arrête à la photo d’un type, cheveux corbeaux, un visage en lame de rasoir, le regard noir vide d’expression. Je tourne la page, le même homme pris au téléobjectif, il s’apprête à monter dans une berline sombre aux vitres opaque. Un modèle de voiture connu pour sa version blindée. Je reviens aux feuillet précédent, la fiche identitaire de ce type. Un nom à consonance mexicaine, une adresse peut-être pas anodine vu qu’elle se trouve dans les archives d’un ancien flic canadien : la ville de Sacramento. Je mémorise le nom et quelques informations de base, puis referme le dossier. Me plonger plus longtemps dans cette morbidité n’est pas en adéquation au rôle que je me suis promise de tenir devant les parents de Dick et particulièrement Nessa. Hank semble plus enclin à encaisser les nanas qui n’ont pas froid aux yeux.
Cela parle de tatouage, The tatoo, la chose horrible qui dénature le beau petit cul de mon homme. Nessa pose sur la table basse de quoi grignoter, de quoi faire un repas entier. Troy se jette sur la nourriture, nous promettant un cirque à table quand il ne voudra pas manger car déjà rassasié. Je suis Jo qui aide sa grand-mère et vais prendre une enveloppe dans une poche externe de ma grande valise, puis retourne au salon. Je prends une part de je ne sais quoi que Nessa me tend sans possibilité de refus. J’enfourne ce qui semble être une spécialité canadienne en deux bouchées.
- Ché exchéllent, Nessa !
J’en reprends une part sous l’œil ébahi de la maîtresse de maison qui s’attendait visiblement à une excuse de régime alimentaire ou de possibles allergies pour éviter de me faire gaver comme une oie. Je récupère ma bière à moitié entamée pour faire glisser tout ça. Pour finalement coller mon enveloppe dans ma main de Dick.
- Bon anniversaire, mon cœur.
Les conversations se meurent, tous sont curieux de ce que contient ce papier de vélin épais. Il s’agit d’un bon sans limitation de prix pour un salon de tatouage repéré en ville. Un endroit où je suis certaine que Dick ressortira avec un dessin réussi et non avec le tétanos. Accompagnant le bon, plusieurs dessins que je vois parfaitement orner sa jolie fesse. L’un d’entre eux représente une panthère. C’est complétement mégalo, mais je n’ai pas pu résister. Le reste est sur le thème du Canada et de ce que j’imagine du caractère de mon chéri.
- Ce sont juste des exemples. J’ai déjà envoyé une photo de ton cul. Ils m’ont conseillée sur quoi choisir pour corriger l’œuvre d’art de ton copain d’enfance.
Dick est visiblement ravi que j’ai eu la même idée que lui. Moins sur l'idée de la photo de son fessier qui a fuité sans sa permission. Certes, il avait évoqué son intention de profiter des vacances pour arranger son postérieur, mais cela fait un moment que cela me démangeait de ne pas le faire moi-même. J’ai droit à un baiser en récompense.
Tout le monde installé soit dans les fauteuils, soit le canapé ou directement assis sur le tapis pour le plus jeune, l’interrogatoire commence. Jo est la première à y passer. Je sens Dick se tendre à l’évocation de quelques prénoms comme Therence ou Tobias.
Jo rassure tout le monde en affirmant avoir trouvé sa place à Beacon Hills. Je me souviens de son arrivée, l’adolescente qui observait les autres sans pour autant subir le moindre bizutage. Elle a tout du félin. Elle sait se faire oublier comme remarquer. C’est pour cela que je m’entends bien avec ma belle-fille. L’attention de Nessa passe ensuite à Troy. Je note tout de suite une différence : la mamie n’écoute pas vraiment les réponses. Et un « on aura tout le temps plus tard Troy de discuter de tes exploits », me fait comprendre que Nessa cuisinera Troy entre quatre yeux pour savoir ce que les deux autres membres de la famille Turner de Beacon Hills lui tairont.
Hank prend la suite de l’interrogatoire, Dick passe à la question. Ça parle boulot. Je souris et regarde le plafond. Mon chéri évite de mentionner les fusillades du restaurant libanais. Ils parlent avec les codes réglementaires similaires dans la police américaine et canadienne. Blablas de mecs auxquels Nessa ne participe pas. Son attention s’est focalisé sur ma personne. La mère me scanne du regard. Je lui renvoie mon plus beau sourire. Elle ne sait pas que j’ai des millénaires d’entraînement dans les faux semblant et l’art du faux-cul.
- D’où venez-vous Mafdet ? Ce n’est pas un prénom très courant. - C’est Égyptien. Le nom d’une déesse à tête de panthère qui détruisait les forces du mal avec ses griffes. - Vous êtes égyptienne ? - Non. Je suis de nationalité américaine. Orpheline.
Ce mot suffit généralement à faire taire les curieux, ou pour les plus pénibles, me permet d’éluder légitimement les questions sur mes origines. Depuis le temps, j’ai appris à répondre sans réellement mentir à ce sujet. Je vois bien que Vanessa meure d’envie d’en savoir plus, mais elle s’abstient. Elle se demandera plus tard pourquoi et qu’elle était cette drôle de sensation qui avait conduit son instinct de survie à ne pas essayer de faner le sourire amical muet que je lui adressais. Une souris n’a pas toujours conscience de se trouver devant son prédateur. Mais son inconscient lui… sait.
Jo s’assoie à côté de moi avec un album photo. Elle veut me montrer son père… pas toujours à son avantage. Ma complicité avec sa petite-fille semble endormir un peu plus Nessa. Puis, il n’est pas difficile de paraître mieux que Gloria. Dick s’installe dans notre dos, les avant-bras posés sur le dossier du canapé et, de bonne grâce, commente les différents clichés de lui enfant. Troy lui ressemble beaucoup. Jo a hérité du physique de sa mère. Je croise ainsi le regard d’un petit garçon qui deviendra flic dans un environnement qui le prédestinait à se trouver de l’autre côté de la barrière de la justice. A ses poses de cow-boy fier sur un cheval à bascule, succède un garçonnet rieur et un adolescent frimeur. Je rassure Dick en attrapant sa main par-dessus mon épaule.
- Tu étais choupinoux ! mon cœur.
Nos vies n’ont aucune comparaison. Le garçon que j’observe sur les photographies me rappelle mon plus jeune frère. Je viens d’une famille plus pauvre que celle de Richard. La vie que j’ai vécu entre mon enfance et maintenant, mon temps en tant que sentinelle, n’était pas vraiment la mienne. Au fil des pages de l’album, je comprends ce qui m’a plus chez Dick. Comme moi, il a grandi dans les bas quartiers et à sa façon, il a fait quelque chose de sa vie. Hank y est pour beaucoup, mais il aurait pu mal tourner. Cela aurait été si facile. Je renverse la tête en arrière pour croiser le regard de mon amoureux. Je suis fière de ce flic qui, à bien des égards, supporte sans honte la comparaison avec les grands hommes que j’ai pu croiser. Ma souris prend du galon sans même le savoir. Nous passons à table.
(…)
J’ai réussi l’exploit de manger la presque quasi-totalité de la viande présente dans l’assiette de Dick sans que Nessa et ce délateur de Troy ne s’en aperçoivent. Jo est une complice naturelle, quant à Hank : il n’a jamais vu une femme de mon gabarit bâfrer autant et aussi vite.
Troy s’amuse dans son coin, pendant que nous sirotons un café accompagné d’une liqueur donc je n’ai pas bien compris la provenance. Je m’applique à multiplier les gestes tendres envers Dick. Nessa semble rassurée, mon mec est ravi. Hank parle du fléau de la drogue qui ruine le quartier. Je réponds en jargon de chimiste sur les nouvelles substances de synthèse si faciles à fabriquer avec des produits de base bien moins compliqués à se procurer que la cocaïne ou l’opium. Je tartine ma présence de sourires affables, d’intelligence distillées par le biais de connaissances de niche. Nessa possède des notions en biologie et bactériologie de par son métier. Elle semble apprécier que la copine de son fils n’évoque pas le mot shopping, salon de beauté et autres sujets strictement féminins. Seulement, Nessa reste redoutable.
- Vous m’avez raccroché au nez… - Nessa ! proteste Hank. - Vous nous mettiez en retard, Nessa. Vous auriez préféré que l’on s’éternise dans les politesses et que nous rations l’avion ? Vous reprochiez Dick d’avoir répondu. Il était donc logique de raccrocher. N’est-il pas ?
La fin de ma phrase se fait avec un accent oxfordien parfait. Le summum de l’anglais prétentieux. Même mon ancien collègue de littérature n’arrive pas à ce niveau d’élocution précieuse digne d’une reine. C’est qu’il n’a jamais été reine, moi si. Pour faire simple : Nessa commence à me courir sur le haricot et arrive au bout de ma patience de chat, un moment où l’instant suivant tout bon félin qui se respecte feule et sort les griffes.
Sujet: Re: Le poulet et le chat en vacances || feat Richard Dim 21 Mar 2021 - 17:59
Le poulet et le chat en vacances FT Mafdet Mahes
Sa mère est en train d'apporter sur la table basse ce qu'elle va fatalement nommer grignotage alors qu'il y a là de quoi nourrir une bonne partie du quartier. Dick ne peut s'empêcher de fouiller du regard le contenu des assiettes, cherche ce qu'il peut manger et ce qu'il doit éviter. Il ne sait encore comment il va pouvoir esquiver la viande au prochain repas. Il n'est pas dans les manières de sa mère de céder facilement. Pour assurer sa tranquillité durant ces deux semaines de congés, le canadien va donc fatalement devoir hausser la voix. À un moment ou un autre. Pour l'instant il laisse les choses se faire. Dick est heureux d'être de retour dans ce pays qui est toujours le sien, il aimerait ne pas laisser de mauvais songes et des mots malheureux briser cette douce quiétude qui doucement s'empare de lui.
Hank se poste près de son fils, une assiette de madeleines au fromage dans une main et sa bière dans l'autre. Silencieux et tout à leurs mastications, les deux hommes observent leurs femmes respectives. Le père de Richard baille, contamine son fils par la même occasion. Cette synchronisation involontaire a le don de faire rire Troy qui passe dans le coin. Du cul de sa bière le flic à la retraite caresse les cheveux de son petit fils. C'est sans sourciller que Dick demeure avec son père dos au mur. Il sourit de toutes ses dents lorsque Mafdet approche, se fige un bref instant tandis qu'elle lui tend une enveloppe. Il fixe l'objet, certain d'avoir déjà eu son cadeau d'anniversaire la veille. Et pour preuve, la chaîne offerte par la féline est toujours bien présente autour du cou du policier.
D'un geste empressé, il ouvre l'enveloppe. La première chose qu'il sort de l'écrin de papier épais est un bon. Pour un tatouage, sans aucune mention d'un montant à ne pas dépasser. Richard et Hank le curieux ne perdent pas de temps à réagir. L'exclamation de leur surprise se fait sans filtre.
-Oh merde alors. -Oh merde alors.
Les écarts de langage n'épargnent personne.
Dick ne cherche pas à camoufler la joie que fait naître en lui ce présent. Il reprend bien vite sa fouille. Comme un gamin qui découvre ses cadeaux le matin de noël, le policier ne se sépare pas de son sourire. Toutefois l'expression du flic se fige un bref instant quand Mafdet affirme avoir envoyé une photo de cette partie intime de son corps à de parfaits inconnus. Sans être totalement pudique, le canadien apprécie pourtant le fait que certaines choses qu'il considère comme étant privées puissent le rester. Son cul lui semble être privé, en tout cas c'est ce qu'il croyait jusqu'à aujourd'hui. Mais il est tout aussi logique que pour réparer ce qui ressemble à une catastrophe, il fallait que les tatoueurs puissent avoir en possession une photo de ce qui est avant tout une belle erreur de jeunesse.
-Mais ? Mais à quel moment as-tu pris cette photo ?
Les occasions ont sans doute été plus nombreuses qu'il ne le pense. Et Richard n'est pas sûr de vouloir avoir une réponse à cette interrogation des plus spontanées. Cette drôle de situation arrache un rire moqueur à son père qui visiblement n'a pas perdu de temps avant de se mettre à apprécier cette belle fille dont son fils lui avait déjà beaucoup parlé. Dick range bon et esquisses dans l'enveloppe, se penche vers sa belle pour déposer un doux baiser sur les lèvres de cette dernière. Il souffle un remerciement presque muet, son regard chocolat plus pétillant qu'à l'accoutumée. D'une oreille distraite, il ne loupe rien des dires de sa mère qui tente de rapatrier tout le monde vers le salon.
C'est sans se presser qu'ils prennent tous place sur le fauteuil ou bien encore le canapé. Troy quant à lui se contente du tapis, se gavant des délices préparés par sa grand-mère. Bientôt, quand l'heure du repas aura sonné, l'enfant ne sera plus en capacité de terminer son assiette. Mais personne ne prend la peine de le rappeler à l'ordre. Ce début de congés, ces retrouvailles sont comme une fête. Gâcher la bonne ambiance avec une remontrance serait du plus mauvais goût.
Les interrogatoires commencent. Tout d'abord Jo qui fait serrer les dents à son père en mentionnant des garçons. Therence est parti du jour au lendemain sans prendre la peine de donner des nouvelles. Tobias est quant à lui décrit comme étant l'officiel de Joanie par cette dernière. Le cousin de Will est un chouette gamin à qui Dick ne peut rien reprocher. Savoir que sa fille est parvenue en quelques mois seulement à se faire une place de choix dans leur petite ville est une bonne chose, un fait qui suffit à passer les craintes de Richard au second plan. Ensuite vient le tour de Troy, qui se retrouve poussé au mutisme avant même d'avoir eu l'occasion de conter sa dernière aventure. Le petit n'a eu aucun mal à se faire de nouveaux amis, à s'inclure dans cette vie qu'il ne connaissait pas encore. En deux semaines à peine de vie à Beacon Hills il s'était déjà trouvé une troupe de copains et deux amoureuses.
Lorsque Hank prend la parole c'est pour s'adresser directement à son garçon. On parle de travail, on compare Canada et Amérique. Le sujet est simple à aborder. Un lien naturel qui se forme avec les deux hommes. Une passion, une vocation qui prend aux tripes. Le salaire qui va avec cette fonction qu'ils ont partagée n'est pas mirobolant. À moins d'être la proie de mauvaises intentions, on ne finit pas par devenir flic grâce à un coup du hasard. Dick tait naturellement ses récentes bévues, qu'elles soient ou non connues de Mafdet. Entre ce combat clandestin qui remontre à trop peu de temps pour que le père de famille puisse l'avoir oublié et ce qui s'est passé après le massacre qui a eu lieu au restaurant libanais, Richard n'a pas de quoi être fier de ses plus récentes actions en tant que représentant des forces de l'ordre.
Son père sait pour ce qu'il s'est passé à Sacramento. Lui seul a été témoin de l'entêtement de son fiston. Il a eu le dossier monté par ce dernier entre les mains, a vu les failles, les manquements de cette civilisation censée savoir se réguler. Le camp des gentils et celui des méchants n'ont jamais été si mêlés que dans ce cas. Cette sombre affaire a un goût d'inachevé dont l'amertume trouble encore le père de famille. S'il était fou, il profiterait d'être forcé de retourner à Sacramento pour ce foutu stage pour recoller son nez dans ces affaires dont on a jugé qu'elles ne le regardaient pas.
Les assiettes se vident, les autres ne parlent plus. Ne reste plus que Hank et son fils. Le retraité aborde un sujet sensible, celui de cette ambition qui à ses yeux manque cruellement à son fils. Richard ne voit dans cette idée rien de plus qu'un piège à cons. Il se complaît dans ce rôle qui est le sien, celui de simple flic. Il prend la fuite dès qu'il le peut, se dirigeant vers Joanie et Mafdet qui sont à présent penchées au dessus d'un vieil album photo. Sans le savoir ces deux là viennent d'offrir à Dick une parfaite raison de fuir une conversation qui ne lui plaisait pas du tout.
Mafdet et Jo n'ont eu besoin que de peu de temps pour parvenir à s'entendre sur une foule de sujets. Toutes deux dotées de caractères forts, elles paraissent être plus des amies qu'une adolescente et sa belle mère.
Richard se cale contre le dossier du canapé, sourit lui aussi en apercevant sa frimousse infantile figée à jamais sur papier mat. Troy lui ressemble beaucoup, seule la couleur de leurs yeux diffère. Il anime la conversation, peu honteux de voir certaines photos ressortir. Mafdet attrape sa main, note qu'à cette époque il était mignon.
-Je suis toujours choupinoux !
Son enfance a été assez tranquille. Même s'ils ne vivaient pas dans le plus beau des quartiers, même s'ils n'étaient pas très riches, ses parents ont su le protéger. Il a grandit dans un cadre modeste et assez strict, mais n'a jamais manqué d'amour. Des jouets à la mode il n'en a pas eu autant qu'il ne l'aurait souhaité à cette époque. Mais il a reçu cette éducation qui a fait de lui l'homme qu'il est à présent. Son père était souvent absent, prit par un métier qui ne vous quitte jamais vraiment, même lorsque vous franchissez le seuil de votre maison. Nessa travaillait elle aussi mais a su inculquer à son garçon des valeurs qu'il tente d'honorer au mieux encore aujourd'hui. Les anecdotes s'enchaînent, parfois reprises par Joanie qui connaît déjà la plupart de ces histoires.
L'appel de Nessa se fait entendre, les invitant tous à passer à table.
[...]
Par un astucieux tour de magie la viande présente dans l'assiette de Richard est parvenue à se frayer un chemin vers l'estomac de Mafdet. Dick ignore qui autour de cette table a pu repérer leur petit manège, et finalement s'en moque un peu. Cafés et liqueurs ont prit place, Troy est allé jouer dans un coin tandis que sa sœur négocie pour avoir le droit à un peu d'alcool sur un morceau de sucre. Son père refuse, la rouquine fulmine tout en louchant sur les verres des adultes non sans avoir posé un regard plein d'espoir sur la féline.
Hank parle de la drogue, un problème qui a toujours été présent dans les environs. Mafdet rebondit sans mal sur le sujet. Puis Nessa prend le relais. Dick quant à lui opte pour la sécurité, demeurant muet. En conservant les lèvres closes il est certain de ne pas dire de bêtises.
-Vous m’avez raccroché au nez…
Tout allait bien, avant que Nessa n'ouvre la bouche. Dick se redresse foudroyant sa mère du regard. Hank proteste dans le vide, Mafdet argumente à sa manière. Tout cela manque de diplomatie. Et lorsque la féline achève sur une note britannique, Richard songe immédiatement à l'autre crétin en costume... La brune a de bien mauvaises fréquentations. Vanessa ouvre la bouche, trop outrée pour se faire intelligente. Le père de famille prend la parole pour éviter que la situation ne dégénère.
-Maman, arrête ça. -Richard s'il te plaît ne te mêles pas de... -Maman stop !
Vanessa demeure figée dans son action. Plus personne ne parle autour de la table, et on ne bouge pas beaucoup non plus. Dick sent tout les regards environnants se poser sur lui. Ils sont bien rares ces instants où il ose hausser le ton. En temps normal le flic préfère opter pour l'attitude du roseau. Plier, mais ne pas rompre. Ainsi on évite les ennuis. Cette tactique que l'on pourrait confondre avec un manque de courage est avant tout une preuve d'intelligence sociale qui lui a déjà rendu bien des services. Mais en cet instant le policier ne veut plus jouer au roi du silence. Vanessa vient de dépasser les bornes pourtant larges de la patience de son fiston. En se permettant de parler de cette manière à Mafdet, c'est comme si elle insultait son propre fils par la même occasion.
Vanessa Turner doit apprendre à ne plus mettre son nez dans les affaires qui ne la concernent pas. Richard respire profondément, fixe sa mère d'une manière qui pourrait aisément être considérée comme étant effrontée.
-Maman. Tu allais nous mettre en retard. Tu ne nous as téléphoné que pour jouer les curieuses. Si tu voulais uniquement savoir si nous étions à l'heure, tu aurais dû appeler sur le portable de Joanie. Pas le mien, surtout que tu te doutais que je serais au volant.
Comme il est dur de remettre sa propre mère à sa place. Pourtant les reproches que Dick est en train de faire à celle qui l'a élevé s'écoulent de sa bouche sans que jamais sa voix ne s'offre l'audace de trembler. Nessa vire au rouge, Hank ouvre quant à lui la bouche pour prendre la défense de sa femme.
-Richard ne parle pas comme ça à ta mère ! -Tu sais que j'ai raison ! Vous êtes ensemble depuis assez longtemps pour savoir comment elle fonctionne. Elle a bien eu le culot d'appeler Jo pour avoir des infos sur Mafdet, elle pouvait faire la même chose ce matin. Maman tu dois comprendre que je suis un adulte. Je gère ma vie comme je l'entends, je vis ma vie avec la personne que j'ai choisi et qui m'a choisi. Quoi que tu puisses en penser cela n'y changera rien.
Une tasse atterrit brusquement sur la table en formica. Vanessa change de pièce sans même un dernier regard pour son fils et les autres membres de cette famille qui doit apprendre les règles du vivre ensemble. Richard se mord les lèvres, baisse les yeux pour finalement souffler quelques mots.
-Je suis désolé. Que la vérité soit aussi blessante. Maman a toujours été là pour moi, mais elle doit apprendre à céder la place. Elle est celle qui a fait de moi ce que je suis aujourd'hui. Mais pas celle avec qui je fais ma vie. Ce rôle est celui de Maf.
Le ton utilisé par le policier manque de courtoisie mais il ne laisse aucune place au doute. Il n'est pas le plus brillant des hommes, parfois il ment un peu en se disant que c'est ainsi qu'il saura protéger ses proches. Une bien vilaine manie qui peut finir par lui coûter cher. La manœuvre de l'autruche n'est pas si éloignée de celle du roseau, son tempérament peut parfois faire naître la confusion dans l'esprit de ceux qui le côtoient trop peu pour voir l'homme qu'il est en réalité. Joanie se lève, file dieu seul sait où sans prendre la peine de demander une permission quelconque. Ne demeurent autour de cette table plus que trois adultes, dont un semble moins paumé que les autres.
-Elle va s'y faire. Tu aurais pu adoucir ton flot de sincérité avant de lui jeter au visage. Mais elle va s'y faire.
Richard ne dit rien, lève simplement les yeux vers sa belle. Lui si éloquent il y a encore quelques minutes ne sait plus quoi dire.
-Ah. Et elle a remit de vieux draps dans votre lit au fait. Elle a dit ne pas vouloir que tu les salisses avec des traces de glue fabrication Turner.
Sujet: Re: Le poulet et le chat en vacances || feat Richard Ven 2 Avr 2021 - 22:49
Le poulet et le chat en vacances
Mafdet ft. Dick
-Maman, arrête ça. -Richard s'il te plaît ne te mêles pas de... -Maman stop !
J’apprécie d’entendre la voix de mon mec. Il est évident que Vanessa n’a pas l’habitude de se faire raccrocher au nez ni se faire contrer par son fils. Hank perd quelques centimètres en se tassant sur sa chaise. Il est beau l’ancien flic qui craint plus sa femme que les voyous en face de chez lui. Je reste silencieuse, non que je craigne de l’ouvrir un peu plus, mais parce que c’est le moment ou jamais où Dick s’impose en homme et sort de son rôle d'enfant obéissant à sa maman. Le respect est une fonction réciproque, sinon elle est biaisée. La mère doit apprendre à laisser de l’air à son fils et celui-ci à vivre sans sa permission.
-Maman. Tu allais nous mettre en retard. Tu ne nous as téléphoné que pour jouer les curieuses. Si tu voulais uniquement savoir si nous étions à l'heure, tu aurais dû appeler sur le portable de Joanie. Pas le mien, surtout que tu te doutais que je serais au volant.
Je trouve Dick factuel. Posé même, quand on sait combien il peut vite s’emballer. Notre récente aventure avec le restaurant libanais en est la preuve. Nessa est en apnée, choquée. La pilule est rude, je le conçois. Ensuite, c’est le principe même de la vie. Je n’ai que du mépris pour les gens qui tentent de retenir le temps, autant retenir une rivière avec les mains. Le risque est de se faire emporter par le courant. Hank baisse dans mon estime en intervenant.
-Richard ne parle pas comme ça à ta mère !
Il aurait dû rester tassé sur sa chaise. Mais lui aussi défend celle qu’il aime, même s’il sait où sont les vrais tors. Je me mords la joue pour me forcer au silence, m’attendant à ce que Dick rende les armes. S’opposer à ceux qui nous ont élevés est difficile. De mes propres parents, j’ai les souvenirs d’une fillette de douze ans. Mais après avoir vécu plus de soixante vies, plus qu’un chat ne peut l’espérer, je n’ai plus la garantie que ce dont je me rappelle de ma famille soit exact et non pas une image édulcorée. Je me souviens d’une éducation stricte, mais bienveillante. La vie était rude pour le bas peuple et à douze ans, j’étais presque en âge de me marier.
Dick ne lâche pas le morceau, il prend son père à partie, pointe à nouveau les méthodes malsaines de Vanessa pour s’immiscer dans sa vie. Je réalise que ce courage, il le puise dans son amour pour moi. Si je voulais une preuve de son attachement, je ne pouvais pas rêver de meilleur test : risquer de se mettre la seule famille qui lui reste à dos pour moi. J’apprécie le sacrifice, il m’effraie en retour. Je ne suis pas connue pour posséder une grande empathie. Ma longévité m’a détachée des gens par la force des choses. Je dois réapprendre à vivre dans un temps imparti. J’ai encore du mal à appréhender qu’il ne me reste pas un temps infini devant moi, qu’il faille que je me magne à vivre ma vie. Choisir le bon mec, car je n’ai plus la possibilité de recommencer une vie.
La faïence heurte la table lorsque Nessa se lève brusquement. Est-ce d’être mise face à ses contradictions qui la heurtent ? Ou son fils qui ose changer de l’enfant docile dont elle a l’habitude ? Un peu des deux, je suppose. La reine mère hors de la pièce, mais pas hors de portée de ses oreilles, Dick poursuit, s’excusant auprès de son père, tout en maintenant son argumentaire consensuel. Hank comprend.
-Elle va s'y faire. Tu aurais pu adoucir ton flot de sincérité avant de lui jeter au visage. Mais elle va s'y faire.
Dick ne répond pas, lève les yeux vers moi. il a atteint ses limites. Je lui souris doucement et prends le relais tout en sachant que si on ne la voit pas, Nessa écoute tout ce qu’on se dit.
- Hank, une vérité douce c’est le parfait synonyme de mensonge. - Ah. Et elle a remis de vieux draps dans votre lit au fait. Elle a dit ne pas vouloir que tu les salisses avec des traces de glue fabrication Turner. - Nous ne ferons pas de bruit, promis.
Je n’élude pas le sujet, cela semble plaire au paternel. Je me lève et commence à débarrasser la table aidée de Jo. Le bruit de la vaisselle qui s’entrechoque fait revenir Nessa. En général des armées, elle impose rapidement sa manière de faire. J’obéis aux consignes sans faire d’histoire. La table rangée, je prétexte ma valise à ouvrir pour m’échapper de l’aura pesante de la maîtresse de maison. Je laisse Dick régler un conflit entre ses enfants sur une histoire de lits et roule mon bagage jusqu’à la pièce désignée comme notre chambre pour les jours qui viennent. La pièce est propre, trop propre. Mon odorat sensible se fait agresser par les parfums des produits ménagers utilisés par Nessa. J’ouvre la fenêtre pour aérer.
J’ouvre ma valise, en sors mes affaires de toilettes, une veste et un manteau, puis la referme en veillant à la verrouiller. Je suis presque certaine que Nessa n’aura aucun scrupule à venir fouiller quand on sera absent. Dick me rejoint avec son bagage. Un consensus semble avoir été trouvé dans la chambre d’à côté.
Sujet: Re: Le poulet et le chat en vacances || feat Richard Dim 4 Avr 2021 - 18:06
Le poulet et le chat en vacances FT Mafdet Mahes
Dick se fait rougissant lorsque son père affirme que les draps du lit ont été changés au profit d'une nouvelle literie qui pourrait sans mal supporter un peu de maltraitance. Certes il n'est plus un enfant, vient de le démontrer en se braquant face à l'obstination de sa mère lorsqu'il s'agit de régir la vie de tout son entourage, mais il aimerait que certaines choses demeurent tabous. Sa vie sexuelle est en tête de liste de ces sujets qu'il ne veut pas avoir à aborder en présence de ses parents. Il manque de s'étouffer avec sa propre langue quand Mafdet prend la parole, en rajoute une couche. Si le père du flic trouve cela drôle, les joues du pauvre Richard lui semblent soudainement prendre feu. Il se passe une main sur le visage, camoufle comme il le peut le sourire nerveux qui s'est accroché à ses lèvres.
Hank sourit à sa belle fille, puis à son fils. Cette atmosphère voulue légère n'a pourtant pas l'occasion de s'installer bien longtemps. Joanie et Mafdet s'attèlent à la vaisselle, ce qui fait revenir Vanessa qui n'était visiblement pas partie bien loin. La mère de Richard dicte une méthode qu'elle doit juger être la bonne, une manière d'agir peu éloignée de celle dont use quotidiennement le policier. Lorsque l'on vit seul avec deux jeunes enfants à charge, on apprend bien vite à conjuguer plusieurs fonctions. Celle qui amène un salaire, quelques billets de banque qui permettent de survivre un mois sans trop de mal. Puis un autre rôle, parfois plus ingrat : Celui de papa. Payé en câlins, dessins bariolés et en conflits. Richard se saisit de sa tasse à café vide, la plonge dans l'eau savonneuse. Il doit se faire violence pour ne pas baisser les yeux quand le regard de sa mère croise le sien. Aujourd'hui le petit garçon chéri vient de taper du poing, un acte de rébellion que personne n'avait vu venir. Richard lui même ne s'imaginait pas capable de faire preuve d'autant d'audace. Lèvres pincées, Vanessa fixe son fils. Elle n'aime pas que l'on lui tienne tête. Ce n'est que lorsque Joanie le bouscule un peu pour faire retrouver sa place à une assiette que Dick daigne enfin bouger. Sans se faire prier, il fuit cette scène de guerre.
Dans le salon son garçon joue avec de vieilles voitures qui ont appartenu à son grand père, puis à son père. Les années ont abimé les couleurs de ces petits engins de métal, mais le plaisir procuré par ces autos demeure inchangé.
-Tu as crié sur Nessa ? -Non.
Son fils le fixe, indécis.
-Elle a dit que t'étais un vilain. -...
Cette garce joue sur tout les tableaux et tente de se mettre son petit-fils dans la poche. Richard ne pipe mot, se penche vers Troy pour le prendre dans ses bras. D'une main il soutient le gamin pour lui éviter une chute malheureuse, la seconde lui sert quant à elle à attraper la valise du petit. Direction cette pièce qui sert de chambre, de bureau et de lieu où l'on entasse ce que l'on ose jeter.
[...]
Plongé dans un conflit entre deux enfants qui refusent l'idée de cohabiter durant deux semaines dans la même pièce, Richard tente d'amadouer tout le monde tout en rangeant les affaires de son fils au fond d'une commode dont les tiroirs ont été vidés en prévision de leur venue. Troy n'a pas envie de vivre avec sa sœur dont il connaît le mode de vie. Entre le petit garçon attaché à des rituels classiques qui l'envoient au lit vers vingt-et-une heure et son aînée qui compte profiter de ces heures de temps libre pour surfer sur son téléphone portable rien ne va plus. Le gamin tente de jouer la carte de la candeur, se paie une triste mine tout en désignant sa sœur d'un doigt impoli.
-Elle va m'embêter au moment de dormir ! -Toi c'est toute la journée que tu m'embêtes ! -Les enfants... -Papa je veux dormir avec toi et Mafdet ! Joanie elle ronfle et elle me gronde quand je lui dit qu'elle ronfle ! -Troy si tu débarques dans notre chambre tu seras puni mon grand. -Je ronfle pas espèce de nain ! J'ai passé l'âge de devoir jouer les nounous ! Tu dors et tu fais pas suer.
Richard ferme les yeux un bref instant tout en rangeant un énième bermuda au fond du tiroir. Sa patience se retrouve mise à rude épreuve une fois de plus. Une fois de trop peut-être. Il jette le dinosaure en peluche de son fils à la tête de l'adolescente qui se prend pour la reine de Saba. Ce n'est pas en agissant lui aussi de manière immature qu'il verra la fin de ce conflit arriver, mais il n'en peut plus de subir ces scènes quotidiennes sans broncher. Sa fille hurle en réponse à cet affront dont elle doit se juger victime, manque de chance pour elle son père n'est pas dans l'optique de se laisser marcher sur les pieds. Fatigué par cette semaine qui s'achève, il pointe à son tour sa gamine du doigt.
-Toi tu te calmes ! Et toi aussi Troy. Je suis en congés, j'ai pas envie de jouer les flics de service pendant mes vacances. Mes vacances à moi ! Donc vous vous calmez et vous faites pas suer. Le premier qui bronche je le perd quand on sera à Capilano !
Plus personne ne parle, on se contente de fixer celui qui semble être proche du point de rupture nerveuse. Lèvres tremblantes, Troy fixe son papa.
-Non mais je déconne. Je vais perdre personne. Juste soyez sages et Troy en cas de besoin tu iras voir tes grands parents.
Richard quitte la pièce après avoir posé une pile de slips Spiderman entre les t-shirts et les pyjamas de son garçon. Le père de famille n'est pas peu fier lorsqu'il rejoint sa belle dans leur chambre. Tout sourire, il note l'utilisation d'un nouveau surnom à son intention. Se colle dans le dos de la féline, soupire avant de jouer avec les cheveux de cette dernière. Des plans pour la journée, il n'en a pas vraiment. En tout cas il n'a songé à rien qui ne puisse mériter d'être gravé dans le marbre. Cette proximité fait que doucement son entrejambe s'éveille, il rit nerveusement avant de lancer une idée qui ne demande qu'à être mise en application.
-Mmmmmhhh on aurait pu laisser Casse-Bonbons 1 et 2 à mes parents.
La féline approuve ce début de programme. Rien de surprenant là dedans, ils seraient fous de ne pas vouloir profiter d'un peu de temps libre loin des deux enfants parfois survoltés du policier. Dick sait ses parents tout à fait capables de gérer les deux intrépides, généralement les petits viennent en vacances ici sans leur père. Et puis Hank et Nessa sont parvenus à élever Richard qui n'était pas le plus calme des marmots de leur quartier.
Le représentant des forces de l'ordre reprend, parle au fur et à mesure qu'un programme se dessine dans son esprit.
-On pourrait aller voir un tatoueur, pour se renseigner au moins. Manger une glace près de mon ancien lycée. Je sais qu'il y a un chouette restaurant de sushis en ville. Finir la soirée là bas pourrait être sympa. Histoire de manger du saumon qui ne soit pas reconstitué dans une croquette.
Ce restaurant se trouve dans un quartier plus huppé que celui qui a vu l'enfance, puis l'adolescence et enfin le passage à l'âge adulte du policier. Cette idée ne lui ressemble que très peu tant il a l'habitude de surveiller ses comptes en banque. Mais le combat gagné sur ce ring clandestin il y a quelques jours change cette donne. En une poignée de minutes et contre quelques bleus qui sont déjà de l'histoire ancienne, le canadien est parvenu à régler des créances en souffrance et compte bien se servir de ce qui reste de cet argent pour améliorer l'ordinaire. Et cette invitation lui permet aussi d'échapper aux morceaux de viande rouge qu'il a aperçu dans le réfrigérateur de ses parents.
-Tu m'as beaucoup gâté. C'est mon tour maintenant.
Sujet: Re: Le poulet et le chat en vacances || feat Richard Dim 11 Avr 2021 - 17:57
Le poulet et le chat en vacances
Mafdet ft. Dick
- Mmmmmhhh on aurait pu laisser Casse-Bonbons 1 et 2 à mes parents. - J’adhère !
Je me cale contre le torse de mon homme. J’apprécie sa chaleur, le contact de ses bras qui se referment sur moi, son souffle dans mes cheveux. J’oublie Vanessa et ses griefs. Je me laisse porter par le moment, sans calcul. Depuis que j’ai à nouveau les rênes de ma vie, je suis passée par plusieurs phases. D’abord la peur de mourir. Difficile de concevoir la mort quand on la nargue depuis aussi longtemps que moi. À cela a suivi une période un peu déroutante de trouver où était ma place. J’avais aidé, ça et là, ma meute et les autres surnaturels de la ville. Puis était arrivé ce nouveau flic aux cuisses confortables. Adorable souris qui a su charmer le chat.
J’avais entamé ce flirt comme une distraction… Et me voilà présentée à sa famille, et me faire pote de ses deux enfants.
- On pourrait aller voir un tatoueur, pour se renseigner au moins. Manger une glace près de mon ancien lycée. Je sais qu'il y a un chouette restaurant de sushis en ville. Finir la soirée là-bas pourrait être sympa. Histoire de manger du saumon qui ne soit pas reconstitué dans une croquette. - Tu ne veux pas aller voir celui que j’ai trouvé ? Il a déjà le gabarit de ta fesse.
Je tire la langue, mesquine.
(…)
Nous laissons la voiture de Nessa sur un parking sûr et poursuivons à pied. La boutique du tatoueur ressemble à un local de rassemblement de motards. Pas de néon fluo ni de comptoir aux lignes aseptisées des nouveaux salons qui fleurissent depuis que le tatouage est à la mode. C’est dans les vieilles marmites que l’on fait les meilleurs potages, en tatouage c’est la même chose. Je préfère que le derrière de Dick soit repris par un barbu tatoué jusqu’aux oreilles que par une minette à la main peu assurée.
L’ambiance ne semble pas gêner mon homme. Quelques palabres plus loin, nous voilà derrière un rideau, le jean de Dick baissé de ce qu’il faut. L’artiste encreur le conseille sur le dessin qui tiendrait le mieux en fonction de sa peau et de l’endroit.
Les murs sont punaisés d’esquisses et de photos. Certaines prises dans des zones intimes.
- Ça doit faire mal, là, dis-je en montant un chat dessiné sur une chatte…
(…)
Rendez-vous est pris. Nous sortons, main dans la main. Je me laisse traîner par Dick ravi de me montrer son quartier.
Sujet: Re: Le poulet et le chat en vacances || feat Richard Mar 13 Avr 2021 - 21:04
Le poulet et le chat en vacances FT Mafdet Mahes
Après avoir garé la voiture de sa mère qui n'a pas rechigné trop longtemps avant de leur confier son automobile, le flic en congé et sa belle se sont empressés de se rendre dans le salon de tatouage avec lequel la féline avait déjà amorcé un premier contact. Le lieu est sobre, loin du cliché de ses salons modernes où l'on tatoue de l'adolescente à longueur de journée. Pour celui qui a connu sa première et unique expérience affalé sur le canapé des parents d'un de ses amis d'enfance, cette balade prend des airs de première fois. Le dépucelage version dermographe. Dans les deux cas ça pique et ça brûle un peu.
Pantalon et boxer baissés, le policier laisse un grand barbu à la langue fendue lui tripoter le derrière. Dick ne songe même pas à rougir de cette position qui ne l'avantage certainement pas mais qui brille avant tout par sa logique. Dans la bouche du tatoueur la bêtise commise par un Richard saoul et trop jeune pour songer aux conséquences de ses actes demeure une anecdote comme une autre, mieux même cet homme affirme avoir entendu bien pire. En quelques minutes l'affaire est faite, le géant barbu cause grain de beauté et absence de vergetures.
-Y a de la surface et la peau est saine. Faudra quand même faire épiler tout ça quelques jours avant de venir pour la pique. C'est Ok pour toi ? -Épiler ?
Le flic maitrise ce geste lorsqu'il s'agit de son torse, mais il doute de pouvoir mener cette opération à bien si la zone visée est son postérieur. Au second plan de cette discussion dans laquelle on parle poils et infections, Mafdet note l'incongruité de certains emplacements de tatouages. Richard peine à ne pas sourire. La suite de cette rencontre se joue rapidement, une prise de rendez-vous qui implique leur retour dans cet endroit dans quelques jours, le confirmation du motif choisi par le flic et sa belle.
Ce chaton jouant avec une feuille d'érable prendra plus de place que l'horreur qui orne pour l'instant toujours la fesse du policier. Elle grimpera de quelques centimètres sur la hanche du policier, le pelage sombre de l'animal dissimulant à la perfection le tatouage originel de Richard. Après un dernier échange enjoué de salutations et quelques mains serrées pour donner plus de corps à cet accord qui vient d'être mit en place, le couple sort du salon de tatouage. Main dans la main.
Il entraîne Mafdet dans ce quartier qui restera le sien et ce malgré la distance qu'il a mit entre ce lieu et sa vie actuelle. Des choix qui l'ont éloignés du Canada, des décisions qu'il a su regretter durant ses heures les plus sombres vécues à Sacramento. La lumière qui résidait dans le cœur du policer s'était affaiblie bien avant qu'il ne choisisse de quitter Vancouver. Ici tout le ramenait à une vie qui n'était plus la sienne. Sa destinée lui a échappé à plusieurs reprises et c'est en arrêtant d'espérer pour le retour de jours meilleurs, en déposant ses valises à Beacon Hills que la vie a recommencé à lui sourire. Son bonheur, le flic le touche du bout des doigts en cet instant. Il raffermit sa prise sur la main de la féline, détaille ce qui s'offre à leur vue. Parfois il salue un visage qui lui semble connu, que ce soit celui d'un ancien voisin ou bien celui d'une prostituée qu'il a pu verbaliser par le passé.
-Le glacier est pas loin de mon ancien lycée, je suis sûr qu'on peut même entrer dans le bâtiment pour que je puisse te faire une petite visite guidée.
Ce n'est pas vraiment une entrée par effraction lorsque l'on sait quelles sont les fenêtres que l'on ne prend jamais la peine de fermer à double-tour.
[...]
Le policier se pourlèche les babines. La crème glacée à l'érable et celle au chocolat se sont mêlées en fondant, donnant à cette douceur un parfum d'interdit. Dick tend son cornet à sa compagne avant de grimper sur une poubelle. L'édifice est branlant, mais il sait que cette entrée est normalement toujours aussi fiable qu'elle n'a su l'être par le passé. Il pousse contre une fenêtre. Son sourire est victorieux quand le passage se dégage pour eux.
-On va arriver sur les bureaux de l'intendance. C'était plus facile d'entrer ici par le passé, mais avec les vols d'ordinateurs ils ont voulu sécuriser tout ça. Mais grâce à la bande qui crèche dans la libraire de Monsieur Spencer et qui vient vendre sa came ici, l'endroit est jamais vraiment fermé.
Indécise Mafdet regarde son homme qui est sur le point de commettre ce qui ressemble à s'y méprendre à une bêtise. Qui de toute manière ne sera pas pire que la dernière faite par la féline. Richard a su saisir ce que l'on a pas voulu lui dire au sujet de la tuerie qui a eu lieu au restaurant libanais. On a mit la main sur une fourchette échouée au fond d'un aquarium. Ce couvert n'avait rien à faire dans cet endroit. Et il a été trouvé des traces de l'ADN d'une des victimes sur l'objet.
-Tu me files les glaces ? J'adorais ce lycée, j'étais pas bien bon en classe mais les cours de sciences étaient sympas. Par contre je me serais bien passé des mathématiques.
Les glaces changent de mains. Mafdet grimpe sur la poubelle, passe par la fenêtre et fait une arrivée en souplesse dans le bureau du principal adjoint. Les glaces changent de mains puis Dick suit le même chemin. Pour mieux se laisser choir sur un secrétaire qui devait déjà meubler ce bureau du temps de sa scolarité.
-Si on se fait attraper, on s'est juste perdus. Mais on ne se fera pas coincer. Vient on commence par la classe de SVT, j'adorais regarder des bidules avec les microscopes.
Sujet: Re: Le poulet et le chat en vacances || feat Richard Dim 18 Avr 2021 - 17:53
Le poulet et le chat en vacances
Mafdet ft. Dick
Je suis mon homme heureux comme un gardon dans l’eau, comme un Canadien dans son Canada. Un Canada non de lacs et de forêt à perte de vue, mais d’asphalte mal jointé où la nature se résume à des arbres maltraités à la pisse de chien et de la mauvaise herbe qui s’accroche à la vie dans le moindre interstice. Dick est sur un petit nuage. À fil de nos pas, il me narre des anecdotes et des détails qui se cachent derrière des vitrines banales et ternes. Ce n’est pas un quartier mentionné sur les guides touristiques. Pour venir ici, il faut soi être égaré ou y connaître quelqu’un. Je me moque bien du diner où il a passé du temps avec sa bande de potes et peut-être avec Gloria. Ce n’est pas ce qu’il me montre du doigt que je regarde, mais son doigt, sa vigueur à le pointer çà et là. Son sourire de gamin, ses yeux qui pétillent. Je suis heureuse qu’il se livre sans filtre, sans fard et sans honte. J’ai peut-être vécu telle une reine un temps, mais je n’ai pas oublié mes origines modestes.
- Le glacier est pas loin de mon ancien lycée, je suis sûr qu'on peut même entrer dans le bâtiment pour que je puisse te faire une petite visite guidée. - Si tu veux.
Je cache ma déception. Lycée équivaut lieu de travail pour moi. J’imagine celui-ci moins fringant que celui de Beacon Hills ou des précédents établissements où j’ai pu exercer. Mais un bahut reste un bahut avec ses longs couloirs, ses murs de casiers et les salles de classe. Mais Dick semble y tenir et je ne souhaite pas voiler sa joie d’un refus. Ma gourmandise me détourne de mes mauvaises pensées. Je choisis un duo sirop d’érable pistache.
- Le chocolat c’est pour les loups mal léchés.
En vrai, j’aime aussi, autant que l’alpha du manoir au milieu de la forêt. Nous léchons nos cornets avant que le trop-plein nous arrive sur les doigts. Comme je l’imaginais, le lycée fait presque figure de forteresse avec ses hauts grillages qui le cernent de toutes parts. Nous sommes loin de la structure ouverte de la ville californienne qui nous accueille.
- On va arriver sur les bureaux de l'intendance. C'était plus facile d'entrer ici par le passé, mais avec les vols d'ordinateurs ils ont voulu sécuriser tout ça. Mais grâce à la bande qui crèche dans la libraire de Monsieur Spencer et qui vient vendre sa came ici, l’endroit n’est jamais vraiment fermé. - Je vois…
Cela ne me dit rien qui vaille, seulement je lis un défi dans le regard de mon mec. L’ombre d’un géant britannique et une fusillade dans un restaurant flotte entre nous.
- Tu me files les glaces ? J'adorais ce lycée, j'étais pas bien bon en classe mais les cours de sciences étaient sympas. Par contre, je me serais bien passé des mathématiques.
J’obtempère et me faufile par la fenêtre avec l’aisance d’un chat de gouttière rapidement rejointe par l’ex-lycéen de cet établissement.
- Si on se fait attraper, on s'est juste perdus. Mais on ne se fera pas coincer. Viens, on commence par la classe de SVT, j'adorais regarder des bidules avec les microscopes.
Je souris en secouant doucement la tête : un vrai môme. Pas de surprise architecturale, et je suis plutôt surprise. De toute évidence, un coup de pinceau a été passé sur les murs et les portes il y a moins de deux ou trois ans. Je n’irai pas jusqu’à affirmer que cela sent le neuf, mais ça l’est assez pour dérouter l’ancien élève sitôt sorti du bureau de l’intendant soudain perdu dans ses repères. L’infrastructure des salles de sciences fait qu’elles n’ont pas changé de place. En chemin, Dick affirme vouloir me montrer les traces de son passage dûment imprimé çà et là dans la matière à l’aide d’une pointe de compas. Mais, les casiers ont été changés au profit d’autres suivant une norme de sécurité qui permet au surveillant général de tous les ouvrir quand bon lui semble et de s’éviter la pince monseigneur en l’absence de la clé d’un compartiment suspect désigné par un chien policier.
La salle de SVT a aussi été remise à neuf avec des équipements modernes. Plus de robinets de gaz à chaque paillasse où Dick avait, là aussi, gravé ses initiales. Un tableau blanc a remplacé la sempiternelle ardoise et sa poussière de craie. Je tente d’ouvrir la porte qui donne sur le labo de préparation : verrouillée par une solide serrure. Cela n’empêche pas mon homme de me raconter les tours pendables qu’il a pu commettre en ces lieux.
Nous poursuivons la visite. La salle de musique est inaccessible : trop de matériels tentants. L’endroit est bien plus grand que le lycée de Beacon Hills. Je suis un peu perdue après avoir tourné x fois dans les méandres d’un bâtiment qui occupe au mieux l’espace tout en conservant des fenêtres aux salles de classe.
Tandis que Dick m’explique ce qu’il y a de remarquable dans deux anciens trous et que l’on devine au lissage de reprise différent du mur d’origine, un bruit de pas nous parvient. Un homme adulte, au bruit des semelles. Dick me saisit la main et nous courons dans une fuite qui n’a de discrète que le nom. Il ouvre une porte, me pousse dans l’ouverture et m’y rejoint avant de refermer le battant avec le plus de délicatesse possible. Nuit noire. Nous sommes dans ce qui est vraisemblablement un placard à balais. Information confirmée à la lueur de mon portable.
- Pas de réseau, murmuré-je laconique.
Les pas s’approchent, claquent sur le sol comme une sentence.
Sujet: Re: Le poulet et le chat en vacances || feat Richard Sam 24 Avr 2021 - 14:12
Le poulet et le chat en vacances FT Mafdet Mahes
Mafdet lui sourit, peut être un peu dépitée par ce manque de maturité dont est en train de faire l'usage Dick. Ils ont passé l'âge de ce genre de sottises, mais depuis qu'il connaît la belle brune le canadien a apprit une chose. Les années qui passent n'entrent pas en compte la plupart du temps. Il faut savoir savourer l'instant présent pour vivre sa vie sans regrets. Loin de tout ces responsabilités qui entachent son quotidien d'adulte raisonnable, Richard ne veut songer à ce que le monde des grands décrit comme étant la bonne marche à suivre. Ils quittent le bureau de l'intendant, et bien vite le policier se fige en découvrant un décor auquel il ne s'attendait pas. Loin des murs encrassés de son adolescence, c'est là un tout autre tableau qui s'offre à eux. Les murs jaune pisse ne sont plus et ont laissé place à une couleur crème. Merde alors, on lui a changé son lycée.
Bouche soudainement bée, le flic peine à réagir immédiatement. Demeure pantois face à cette vision à laquelle il ne s'attendait pas. Il est bien loin ce décor d'univers carcéral dans lequel il a grandit. Le père de famille pose son regard chocolat sur sa compagne, puis file comme le vent dans la direction qui doit toujours être celle des classes de sciences. Il se remémore à voix haute ses exploits passés, des graffitis douteux faits avec la pointe d'un compas ou bien encore au tipex. L'usage du correcteur blanc n'était pas accepté dans ce lieu, mais il faut dire que personne ne jugeait réellement bon de suivre le règlement de l'établissement. Ici on vous donnait des heures de retenues seulement si vous faisiez une grosse bêtise qui pouvait mettre vos camarades ou bien le corps professoral en danger. Un laxisme profond qui permettait au lycée de ne pas s'attirer les foudres de parents d'élèves aux manières douteuses.
Ils passent près de casiers, Richard compte. Sixième en haut après la fontaine à eau. C'est presque dépité que le canadien constate le changement du mobilier. Il ne reste ici plus grand chose de ce qui était sa vie il y a vingt ans.
Salle de sciences le constat est malheureusement le même. Richard perd de son entrain tandis que les déconfitures s'enchaînent.
-Merde. Il était pourri mon lycée et c'était chouette comme ça. Ils ont tout changé avec des trucs neufs. À l'époque on aimait bien enfumer cette pièce. C'était plutôt rigolo de faire des mélanges avec tout les petits flacons. Quand on était assez bons, ça mettait fin au cours dans la foulée.
Et ce n'était pas réellement faire l'école buissonnière si le professeur les invitait de lui même à quitter les lieux. Un peu déçu par cette visite dont le succès demeure en demie teinte, Richard se laisse finalement porter par l'habitude. Ils trouvent plus de portes closes qu'autre chose, finissent par arriver près des vestiaires dont il a souvent fait l'usage par le passé. Son sourire se fait émerveillé quand sous son regard se dévoile la trace d'un de ses anciens méfaits. Au niveau de sa taille, deux trous dont on n'a su effacer les traces malgré un rebouchage consciencieux.
-Alors ça... C'est une longue histoire. Avec les potes on militait pour la mixité des vestiaires d'une certaine manière. Histoire de pouvoir donner un coup de main aux filles en cas de besoin.
Mafdet lui bourre les côtes, une expression faussement outrée rivée au visage.
-Hey. On voulait simplement se rendre utiles.
Celui qui fut un jeune homme turbulent et un peu voyeur sur les bords avant de devenir un père raisonnable peine à ne pas rire de cette défense pitoyable qui est la sienne. Rien ne sonne juste dans ces justifications qui ne servent qu'à une seule chose : L'enfoncer. Son hilarité naissante n'a pourtant pas le temps de prendre plus de corps. Un son parasite brise ces retrouvailles avec une époque qu'il juge à présent comme étant révolue. On approche de leur position alors qu'il pensait les locaux vides de toute vie. Le pas sûr, l'inconnu presse le rythme. Visiblement Mafdet et Richard ont été repérés.
Bien vite le flic en congés se saisit de la main de sa belle, la traîne avec lui dans une course folle. Sans perdre de temps il les fait tout deux entrer dans ce qui ressemble à un placard à balais avant de refermer délicatement la porte derrière eux. Il fait sombre, tant que le policier ne discerne rien de concret dans ce lieu exigu. Il s'étouffe dans un rire nerveux quand Mafdet affirme qu'il n'y a pas réseau. Il tacle cette dernière verbalement tout en prenant le soin de chuchoter.
-Je crois que c'était pas utile de passer un coup de fil à un ami.
C'est le coup de coude dans les côtes qui signe son grand retour. Dick mime une invitation au silence. Puis en rajoute une couche car la tentation est trop présente pour qu'il ne saisisse pas cette perche tendue.
-Le 50-50 peut-être ?
Il n'a pas le temps de savourer sa dernière sottise, la porte vient de s'ouvrir à la volée. La brusque réapparition de la lumière fait plisser les yeux au canadien. Il réagit toutefois rapidement et se porte au devant sa belle. Son instinct ne vit que pour la protection en cet instant même s'il sait que la féline est parfaitement capable de se défendre par elle même. Mais les vieilles habitudes ont la dent dure, et Dick espère bien ne jamais en arriver au stade où il pensera à se préserver avant de songer au bien être de ceux qu'il aime.
Un homme les détaille, affublé d'un uniforme gris et terne. Heureuse nouvelle, ce n'est donc pas un policier en service qui leur fait face. Si ça avait été le cas, nul doute que toute cette histoire serait arrivée aux oreilles de Hank avant même le retour des deux tourtereaux dans le domicile de la famille Turner. Après quarante ans de bons et loyaux services dans le quartier, le père de Richard a des oreilles et des yeux partout ici.
-Monsieur le concierge. Ce n'est pas ce que vous croyez. On se baladait, puis on a vu une porte ouverte. Comme la décoration était jolie, on s'est dit que c'était peut être une salle de spectacle. Après on a bien vite compris que c'était pas le cas, et puis nous nous sommes perdus. Perdus, c'est ça on s'est juste perdus. Hein qu'on s'est perdus chérie ? -Je t'ai vu sur la vidéo de surveillance Turner. Ton gros cul qui tombe sur le... -Turner ?
Il fixe l'homme qui semble l'avoir reconnu immédiatement. Incapable de parvenir à resituer ce visage dissimulé derrière une barbe épaisse, Richard ne trouve rien de mieux à faire qu'observer Mafdet. Comme-ci cette dernière pouvait l'aider à rendre son identité à cet inconnu qui n'en est pas vraiment un. Le concierge retire sa casquette, dévoilant un crane tant rasé que tatoué.
-Emerson. J'suis le fils du gars qui a finit en taule après avoir éventré sa voisine parce qu'elle avait buté notre chien. T'as quand même pas pu zapper ça, j'étais tout gamin et toi t'étais un jeune flic. C'était sale et t'avais dégueulé par terre. Ma mère a été se faire enlever deux chicots et la tienne lui a dit que tu venais dans le coin. -Emerson ?..
Richard peine a réellement se remémorer ce qui semble avoir été un évènement marquant dans la vie de celui qui lui fait face. Il se fait attraper dans une étreinte par l'inconnu qui finalement n'en est pas un. Mafdet a elle aussi le droit à ce traitement.
-J'suis content de te voir avec ta dame ! Ils vont comment tes chiards ? Vous passez boire un pot à l'appart ? J'ai causé de toi à mon mec tu sais.
Sujet: Re: Le poulet et le chat en vacances || feat Richard Dim 25 Avr 2021 - 17:23
Le poulet et le chat en vacances
Mafdet ft. Dick
- Je crois que c'était pas utile de passer un coup de fil à un ami.
Je feule.
- Le 50-50 peut-être ? - P’tit con !
Je râle, mais la situation commence à m’amuser. Qui va ouvrir la porte ? Car il ne fait aucun doute que nous ayons été repérés. Je m’imagine déjà le cirque à venir. La silhouette en contre-jour est massive et sanglée dans un uniforme qui lui n’a pas bénéficié de la remise à neuf du reste de l’établissement. Dick s’explique avant même d’être invité à le faire. Son bobard digne d’un enfant de cinq ans est amusant. Je peine à ne pas éclater de rire lorsqu’il me prend à témoin. Je prends un air candide - un gros fouage de gueule peu convaincant – et secoue la tête avec force de haut en bas : oui on s’est perdus. Puis de droite à gauche, mes cheveux balayant la joue de Dick : non, on n’a pas fait exprès.
- Je t'ai vu sur la vidéo de surveillance Turner. Ton gros cul qui tombe sur le... - Turner ? - Il n’a pas un gros cul, je l’ai vu tout nu !
Dick, trop estomaqué de tomber sur quelqu’un qui le connaît, n’entend pas mon ânerie.
- Emerson. J'suis le fils du gars qui a fini en taule après avoir éventré sa voisine parce qu'elle avait buté notre chien. T'as quand même pas pu zapper ça, j'étais tout gamin et toi t'étais un jeune flic. C'était sale et t'avais dégueulé par terre. Ma mère a été se faire enlever deux chicots et la tienne lui a dit que tu venais dans le coin. - Emerson ?..
Visiblement, le cerveau de mon homme a soigneusement rangé cette scène traumatique au fin fond des méandres de son cerveau. Le demi-géant nous enlace comme si nous étions des connaissances proches. Mon bras est broyé contre celui de Dick, tandis que mon nez s’écrase sur le torse en béton du surveillant. Je reste en apnée : le gars est propre mais sens le parfum de supermarché, une fragrance forte et prenante.
- J'suis content de te voir avec ta dame ! Ils vont comment tes chiards ? Vous passez boire un pot à l'appart ? J'ai causé de toi à mon mec, tu sais.
Emerson semble prendre pour acquis que Dick l’a remis et sait où se trouve ledit appart. Si on se fait inviter par les vagues connaissances de mon homme, je crains le pire pour le reste. Dick n’est pourtant pas issu d’une famille italienne où il n’y a pas moyen de péter de travers sans que tout le monde le sache.
Je me désincruste du placard, m’éloigne du grand nounours au cas où il lui reprendrait des envies de câlins.
- C’est gentil à vous !
Emerson nous invite à une visite complète du lycée : il possède les clés de toutes les portes. Dick est rassuré de retrouver un peu de son ancien lycée dans des salles moins visibles et où la direction n’a pas jugé bon de rafraîchir. Le plus amusant étant le sous-sol. Nous sortons de là non sans devoir promettre à nouveau de passer pour le verre. Je sauve la mise de mon homme en m’enquérant de l’adresse. Main dans la main, nous poursuivons la visite de ce quartier qui, s’il n’a rien de touristique, n’en reste pas moins vivant et chaleureux… à sa manière.
- Elle est bonne ta meuf, mec !
Je broie la main de Dick et secoue la tête en le priant silencieusement de ne pas intervenir. Un groupe de types nous bloquent le passage : deux devant nous, deux derrière, le schéma classique.
- Aller ! Tu nous la prêtes un quart d’heure, reprend le fier-à-bras en désignant une ruelle étroite cernée de murs aveugles.
Suivent quelques réflexions sur mes fesses, leurs voix se veulent traînantes et nonchalantes, la ponctuation se fait au cran d’arrêt pointé en direction du flic. Évidemment, Dick ne peut s’empêcher de répliquer. Le ton monte, je lâche la main du plus beau Canadien, deux mouvements plus tard, le plus causant ne sait pas qu’il doit se tenir les couilles ou le crâne tant la douleur fuse. Le suivant choisit ses testicules qui ne sortiront plus jamais de spermatozoïdes. Il est préférable de couper net cet arbre généalogique d’imbéciles. Les deux derniers nous montrent la semelle de leur Nike avec la promesse de se revoir.
- Tu disais, chéri ? L’épicier ?
Je m’accroche au bras de mon galant, enjambe le déchet qui se tord de douleur et incite mon compagnon à poursuivre notre chemin.
Sujet: Re: Le poulet et le chat en vacances || feat Richard Ven 30 Avr 2021 - 10:56
Le poulet et le chat en vacances FT Mafdet Mahes
Emerson ne semble pas se soucier de ne pas avoir été immédiatement reconnu par le policier qui au fil des années et des scènes de crimes était parvenu à oublier ces premiers bains de sang sur lesquels il avait pu intervenir. Serré avec Mafdet dans une poigne qui même si elle se veut amicale ne manque pas de rudesse pour autant, le canadien demeure en apnée. Puis se fait soulagé lorsqu'il peut enfin retrouver sa liberté de mouvement. De concert avec sa belle, il marque un geste de recul pour ne plus être à portée d'embrassades embarrassantes. Ils quittent tout deux l'enceinte de ce qui fut pendant quelques instants leur placard à balais.
Emerson ravi de retrouver le policier après tant d'années leur propose une visite guidée des lieux. Armé de son trousseau et de ses multiples passes, il leur dévoile des salles habituellement interdites d'accès pour tout les curieux qui veulent se payer un retour dans le passé en venant visiter ce qui fut leur établissement scolaire. Le concierge ne manque pas de noter le comique de cette situation. Un flic dont on lui a dit qu'il était réglo vient d'être prit en flagrant délit après avoir commit ce qui pourrait ressembler à une entrée par effraction. Mais Richard demeure stoïque. La fenêtre était ouverte après tout.
Finalement il paraît bien vite qu'ici on a refait la décoration uniquement dans les endroits dont l'usage est le plus récurrent. Ce que l'on peut cacher au plus grand public est resté dans son jus. Leur expédition les mène jusque dans les sous-sol de l'ancien lycée de Richard. Un lieu où l'on s'échange autre chose que des cartes Pokémon selon les dires d'Emerson. Cette petite visite prend fin après que le concierge ait réussi à leur arracher une promesse de nouvelles retrouvailles. Mafdet sauve la mise de Dick en pensant à demander son adresse au jeune mastodonte qui devait songer que miraculeusement, le policier savait où se situait son appartement.
Les revoilà maintenant dans une des rues qui fut un des centres névralgiques de l'enfance du flic. Main dans la main, les deux amants se promènent sereinement. Tant que Richard dicerne le traquenard vers lequel ils se dirigent uniquement lorsqu'une voix agressive se fait graveleuse derrière eux. Il doit se faire violence pour garder le silence et ne pas faire volte face pour mieux apprendre la politesse à ces enfoirés qui viennent de les prendre à partie. Mafdet lui broie la main pour lui confirmer qu'en effet ne rien dire dans un pareil cas de figure semble être la meilleure de leurs options.
Richard serre les dents, la situation s'envenime. Ici les malfrats et les emmerdeurs en tout genre font la loi. Cela fait bien longtemps que les habitants de ce quartier n'ont plus peur de la police.
Deux tordus aux projets malsains leur font à présent face, s'estimant vainqueurs de cet affrontement. Le couple paraît innocent, mais Richard ne se démonte toutefois pas. Lorsqu'un cran d'arrêt lui est présenté en guise d'argument de poids il ne peut se retenir de laisser sa fureur éclater plus longtemps.
-Espèce de tocard ! Si tu veux la toucher tu vas avoir à faire à moi !
Richard se met en garde, prêt pour passer à l'action et ainsi protéger sa compagne. Mais il n'a le temps de rien, la féline vient de lâcher sa main. En moins de temps qu'il n'en faudrait pour battre des cils, elle retourne cette scène à son avantage. Deux des branleurs bisent à présent le sol, priant pour que leurs couilles retrouvent un jour leur état naturel. Ces enflures ne sont pas prêts de pouvoir passer à l'étape de la reproduction avec les joyeuses et la tige ainsi réduits à l'état de pâtée pour chat. Nerveusement le policier se marre en se passant la main sur le visage. Les agressions ne sont pas rares dans ce quartier, et les tarés en tout genre ne sont pas habitués à se faire passer au laminoir. Quand les deux autres se barrent en promettant au couple une prochaine rencontre, Richard ne peut s'empêcher de soupirer.
Mafdet vient d'en transformer deux en tapis de sol et voilà que leurs amis se portent volontaires pour subir le même sort.
Dick est incapable de répondre quoi que ce soit à sa douce lorsque cette dernière revient près de lui. Il s'habitue à ce que les rôles puissent être inversés dans leur couple et ce depuis leur première rencontre. Il faut dire que la brune lui avait déjà fait forte impression, et cela bien avant qu'il ne sache qu'elle était la nature réelle de celle-ci. Toutefois c'est en espérant ne pas rencontrer d'autres soucis que le policier se laisse tirer en avant par sa compagne. Le canadien ne parle qu'à l'instant où le prochain carrefour s'offre à eux.
-Ce serait bien que tu montres ça à Jo. Même à Beacon Hills elle peut risquer de rencontrer un apprenti violeur au coin d'une rue.
Richard songe à cette Andy Turing, compagne de l'italien du Pink Print qui avait retourné les poignets d'un homme qui voulait s'en prendre à une de ses élèves. Une femme pas bien grande, certainement trop forte pour que cela soit naturel qui avait tenu tête à Ryan O'Connell quand ce dernier avait confondu agresseur et agressée. Cette petite blonde souriante cumule deux jobs pas réputés pour s'allier : Avocate et prof de yoga. Une avocate et un mafieux présumé ensembles. Une image qui préoccupe le père de famille.
-Si je parle de ça à Joanie, elle va me dire que je suis parano. Vous vous entendez bien toutes les deux, je pense qu'elle t'écouterait.
Sa relation avec sa fille a prit du plomb dans l'aile tandis que celle qui se voit déjà jeune femme progressait vers cet âge que l'on nomme aisément ingrat. Malgré tout, les récentes explications qu'ils ont pu avoir à deux ont changé cette donne dont le policier craignait qu'elle ne sache plus varier. Depuis que Joanie connaît les raisons de leur départ précipité de Sacramento, le regard que cette dernière pose sur son père semble différent. Lorsque l'adolescente était encore une jeune enfant, elle voyait en son père un véritable héros. Mentionnait la profession de Richard comme s'il était un des membres de la ligue des justiciers. Puis en grandissant, elle a su avoir une autre opinion au sujet de ce corps de métier auquel son père s'était dévoué à la sortie du lycée. Un de ces boulots dangereux où tout peut arriver, presque un choix égoïste lorsque l'on élève seul ses deux enfants.
Sacramento, c'est la confirmation totale de cette opinion qu'a pu avoir Jo. Et lorsque Dick songe à ce dossier qu'il n'aura jamais le temps d'achever, à cette enquête qu'il a dû abandonner, le sentiment d'avoir bâclé son travail le prend. Mais en faisant ces quelques confidences à sa fille il a vu dans le regard de la rouquine une lueur inespérée prendre forme. Une étincelle, un peu de fierté que la peur n'avait su parvenir à étouffer. Richard resserre cette main qu'il tient toujours, moue aux lèvres il parodie une bonne humeur.
-Elle m'en veut un peu. Je lui ai parlé de Sacramento. Je lui ai dit pourquoi on avait dû fuir comme des voleurs. Ce qu'elle ignore c'est que cette erreur ne m'a pas rendu moins con.
Ils approchent de l'emplacement auquel ils ont précédemment garé l'automobile de la mère du flic. Ensuite ils devront changer de quartier pour retrouver un décor plus huppé que celui dans lequel ils évoluent pour l'instant. Le restaurant repéré par le flic une semaine plus tôt grâce à l'aide de la fée internet les attend. Il compte bien utiliser ce qui lui reste de cette poignée de billets gagnés à la sueur de ses poings pour améliorer l'ordinaire.
Sujet: Re: Le poulet et le chat en vacances || feat Richard Dim 9 Mai 2021 - 16:01
Le poulet et le chat en vacances
Mafdet ft. Dick
- Ce serait bien que tu montres ça à Jo. Même à Beacon Hills elle peut risquer de rencontrer un apprenti violeur au coin d'une rue.
Je lance un regard vers Dick et me contente de lui sourire. Jo est bien plus mature que son père et a vite compris que je n’étais pas de celle qu’on emmerde dans la rue ou ailleurs sans avoir très mal. Cela se chuchote de garçon à garçon au lycée. Joanie Turner s’est rapidement rendu compte de la différence de comportement des lycéens dans ma classe ou celle de Miss Jouve.
- Si je parle de ça à Joanie, elle va me dire que je suis parano. Vous vous entendez bien toutes les deux, je pense qu'elle t'écouterait. - Pas de souci.
Dick a un train de retard. Sa fille est déjà venue me demander ma recette pour imposer le respect. Nous avons commencé les leçons : attaque des points sensibles de ses messieurs, qu’ils soient physiques ou psychologiques. La différence notable de force physique nous dispense nous les femmes de combats loyaux et honorables. Tout est bon pour gagner, survivre, même s’il faut pour cela planter ses dents dans l’oreille de son agresseur, et ce jusqu’à ce qu’il lâche ou que son oreille le fasse à sa place.
- Elle m'en veut un peu. Je lui ai parlé de Sacramento. Je lui ai dit pourquoi on avait dû fuir comme des voleurs. Ce qu'elle ignore c'est que cette erreur ne m'a pas rendu moins con.
J’ai promis à la jeune femme de ne rien dire à son père. Elle veut être celle qui lui annonce qu’elle n’est plus une fleur fragile.
- Je suis certaine qu’elle est très fière de toi.
Son père est son modèle, pas pour ses bêtises, mais pour son âme noble, son sens du devoir et des responsabilités. Il est un héros à ses yeux et souhaite devenir la digne fille de son père. Ce qu’elle lui reproche est son manque de confiance : elle n’a plus l’âge de Troy. Je veille à ce que ses bleus ne se voient pas. Son ami Tobias est donc au courant que Joanie s’entraîne à se battre. Car une fois qu’elle retire son t-shirt… Puis devenir complice de Jo ne pourra qu’aider à lui faire avaler la pilule que Dick ne lui a pas encore refourguée : le surnaturel.
Nous remontons en voiture pour un quartier plus rutilant. Ma main s’égare sur la cuisse de mon homme alors qu’il tourne en cercles concentriques pour trouver à se garer. Deux fois que nous passons devant ce Buick mal garé qui occupe deux places.
- Pose-moi là, je vais bouger la voiture qui gêne. Fais un tour de pâté, ça sera bon. Je garde la place.
La ceinture de sécurité claque dans son logement en même temps que la portière. Il y a peu de monde, mais quelques badauds çà et là. Nonchalamment, je m’appuie contre le coffre de la Buick et fais mine de consulter mon téléphone. Je teste la résistance en poussant sur mes jambes. A priori pas de difficulté sinon le raclement peu discret des pneus sur l’asphalte. Je profite du passage d’une ambulance sur une voie perpendiculaire pour pousser la voiture que je colle pare-chocs contre pare-chocs à celle qui est devant. Dick peut se garer en une seule manœuvre, le compas dans l’œil aidé par les dimensions réduites de la voiture de sa mère. Il nous faut marcher un peu jusqu’au restaurant.
Les hautes maisons qui encadrent la rue ont un autre cachet que celles du quartier d’enfance de Dick. Les magasins sont proprets et achalandés. Quand je vois l’enseigne du restaurant qu’il a choisi, je suis surprise : établissement chic où le prix d’un dessert vaut un menu entier dans un restaurant lambda.
- Tu as été augmenté ?
Je ne souhaite pas qu’il s’endette pour moi tout en comprenant son besoin de m’offrir un repas dans un tel lieu.
Sujet: Re: Le poulet et le chat en vacances || feat Richard Mer 12 Mai 2021 - 13:37
Le poulet et le chat en vacances FT Mafdet Mahes
Deux fois qu'il fait le tour de ce quartier qu'il ne connaît presque pas, tout cela dans l'espoir de trouver une place non loin du restaurant dans lequel Richard compte bien inviter sa belle ce soir. Dans sa tête apparaît une trombine qui lui est devenu détestable tant il juge son propriétaire antipathique. Rapier, ce type dont il ne sait presque rien, et ce malgré le fait qu'il ait prit le temps de faire des recherches au sujet du professeur de littérature. Joanie n'a pas eu cet étron pédant en guise de prof lorsque ce dernier enseignait encore au lycée. Il n'a donc rien, ou presque rien qu'il pourrait utiliser contre cet homme dont le passé lui semble être trop propre pour que cela soit honnête. La bête immonde de la jalousie dévore le canadien de l'intérieur, il ne peut que se demander combien de fois Mafdet et son ami sont allés au restaurant ensemble.
Le jour qui a suivi l'attaque du libanais, Richard s'est rendu à l'université. Un rendez-vous qu'il avait imposé au britannique pour pouvoir prendre une déposition qu'il devine n'être rien de plus qu'une bordée de mensonges. Dick tente d'oublier le sourire froid de cet homme tandis que sur sa cuisse glisse la main de Mafdet. Rapier s'est révélé capable de se montrer insultant tout en utilisant un langage que l'on ne pourrait qualifier autrement qu'étant charmant et un peu désuet. Le géant brun n'a pas prit de gants pour affirmer qu'il trouvait Richard un peu simplet. Trop pour que le couple que le policier forme avec Mafdet ne lui semble être une idée viable sur le long terme. Il va de soi que le canadien a dû se faire violence pour ne pas envoyer son poing rencontrer la proéminence nasale du croque-mort ambulant.
Richard freine l'automobile quand Mafdet affirme qu'elle va s'occuper de leur libérer un emplacement de stationnement. Sans réagir à ce qui il y a encore quelques mois lui aurait semblé être la plus invraisemblables des idées, le flic observe la féline qui quitte l'habitacle de la voiture pour se diriger vers ce Buick mal garé qui dérobe deux places et non une seule aux autres usagers. Sachant que la brune peut faire preuve de discrétion, c'est sans s'inquiéter que le père de famille s'offre les bienfaits surcôtés d'un troisième tour du quartier.
Lorsqu'il revient vers la professeure de chimie, il ne lui faut que quelques secondes pour se garer dans une manœuvre souple et assurée. La voiture de sa mère est ridiculement petite s'il la compare avec sa propre familiale ce qui rend cette tâche encore plus aisée qu'à l'accoutumée. Le restaurant est situé à quelques rues de l'emplacement que Mafdet est parvenue à libérer. Le couple s'y dirige donc sereinement, Richard ne pouvant s'empêcher de déposer son regard chocolat sur ce décor qui les entoure. Il est bien loin le quartier de son enfance qui pourtant ne se situe qu'à une quinzaine de minutes de route de ce lieu propret et bien achalandé. Des boutiques chics où le flic ne s'imagine jamais mettre le pied, sauf dans le cadre de son travail. Des terrasses de cafés où l'on papote en étant gentiment installé avec son téléphone dernier cri posé sur le table à la vue de tous. Là d'où vient de policier ce serait vu comme de la provocation, une invitation au vol.
Puis enfin les voilà arrivés devant le restaurant qui se révèle encore plus impressionnant que sur les photos qu'avait su dénicher Dick sur internet. Ici on ne vend quasiment pas de viande, le lieu est donc un parfait allié pour le régime alimentaire que le policier suit depuis qu'il a fait une malheureuse rencontre durant ce qui devait être une innocente nuit de camping au fond des bois avec son meilleur ami.
Le père de famille se fige un bref instant lorsque Mafdet note à sa manière les prix exorbitants qui doivent être pratiqués dans ce restaurant. L'homme se sent alors devenir une petite souris, en tout cas plus que d'habitude. Il ne compte pas mentir à sa compagne, et d'ailleurs Keanus lui a déjà expliqué que les battements de cœur étaient traîtres pour qui voudrait se prêter à cet exercice périlleux en présence d'un être doté de dons surnaturels. Richard s'essaie au sourire, se veut rassurant. Pire même il ose un trait d'humour pour tenter de noyer le poisson.
-Alors ce jour là est pas prêt d'arriver. On fait rarement plus ingrat que le salaire qu'on verse aux flics.
C'est une des raisons qui fait que pour certains passer du mauvais côté de la loi est si tentant. Pour un métier dans lequel on risque sa vie quotidiennement, dont on ne sait si le soir on pourra rentrer chez soi, ou bien si l'on dormira à l'hôpital ou pire encore à la morgue on vous gratifie d'une solde de misère. De quoi survivre jusqu'à la fin du mois. À cela il faut ajouter les préjugés dont les porteurs d'uniforme font les frais, rien de bien reluisant dans cette affaire. Si ce n'est l'amour du travail bien fait et dans le cas de Richard un syndrome du héros qui se trouve nourrit par cette vocation qui est la sienne et qui fut celle de son père avant lui. Secrètement il espère que ni son fils ni sa fille ne suivront son exemple.
-En fait c'est un secret.
Regard noir de la féline qui visiblement juge que sa souris en a trop dit pour la laisser dans l'ignorance. Richard souffle, puise un peu de courage au fond de lui comme il le peut. Sourcil gauche haussé sur le front et moue boudeuse rivée aux lèvres il reprend.
-J'ai gagné la moitié de ce que je fais en un mois en quelques minutes. Sur un combat rémunéré.
Il voit bien qu'il ne peut plus reculer en cet instant et même s'il fait de son mieux pour rendre cette situation acceptable, dans tout cette histoire rien n'est légal.
-C'est pas bien, je le sais. C'est tout sauf légal, je le sais aussi. Mais entre la voiture, l'anniversaire de Jo, le déménagement qui a plombé mes économies et les mômes qui pensent que j'ai un arbre à fric je ne pouvais même plus régler l'assurance maladie. Avec Troy qui court tout le temps et qui un jour finira par se casser quelque chose. J'ai étalé un inconnu et je me suis fait huit cents billets. Il m'en reste environ un quart. En même pas vingt minutes j'ai comblé le gouffre que j'avais encore le culot d'appeler un compte en banque. Personne n'est mort, j'ai pas donné mon nom ni ma profession à ces gars. Et surtout je ne regrette rien. Si demain je dois recommencer je le ferais.
Sujet: Re: Le poulet et le chat en vacances || feat Richard Mar 18 Mai 2021 - 12:59
Le poulet et le chat en vacances
Mafdet ft. Dick
- Tu as été augmenté ?
Le sourire qu’affiche Dick est le numéro deux : celui qui m’avertit qu’une connerie monumentale a été commise.
- Alors ce jour-là est pas prêt d'arriver. On fait rarement plus ingrat que le salaire qu'on verse aux flics.
Je m’en doute. J’ai suffisamment entendu Stilinski râler sur les moyens dérisoires qu’on donne à la police et qu’il ne faut pas d’étonner que la profession est entachée de ripoux.
- En fait, c'est un secret.
C’est pire que ce que je pensais. Quoique je ne pensais à rien de particulier. Ma souris canadienne possède la capacité d'être imprévisible. Un trait de caractère qui m’a charmée chez cet homme, entre autres attributs masculins. Je me contente de le dévisager pour qu’il crache le morceau.
- J'ai gagné la moitié de ce que je fais en un mois en quelques minutes. Sur un combat rémunéré. - T’as gagné !
Ça vient de là, ces soit disant courbatures ! Ma souris s’est battue et a gagné ! J’ai envie de le serrer dans mes bras pour le féliciter, mais son embarras est si mignon, que je le laisse mariner un peu quant à ma réaction. Ma souris a gagné ! Quoi qu’il en soit, Dick se lance dans une diatribe de justificative.
- C'est pas bien, je le sais. - Pas du tout ! renchérisse-je. - C'est tout sauf légal, je le sais aussi. - Pas du tout légal, s’pas comme si t’étais flic…
J’ai du mal à ne pas rire.
- Mais entre la voiture, l'anniversaire de Jo, le déménagement qui a plombé mes économies et les mômes qui pensent que j'ai un arbre à fric, je ne pouvais même plus régler l'assurance maladie. Avec Troy qui court tout le temps et qui un jour finira par se casser quelque chose. - Je peux noyer ton dernier, si tu veux… C’est courant chez les chatons en trop ! - J'ai étalé un inconnu et je me suis fait huit cents billets. - Rentable ! - Il m'en reste environ un quart. En même pas vingt minutes, j'ai comblé le gouffre que j'avais encore le culot d'appeler un compte en banque. Personne n'est mort, j'ai pas donné mon nom ni ma profession à ces gars. Et surtout je ne regrette rien. Si demain je dois recommencer, je le ferais. - Mon héros ! Je l’embrasse sur la joue et pousse la porte du restaurant.
Je lui demande où il a perpétué son exploit. Je me mords la joue pour ne pas rire à nouveau. Il n’a peut-être pas donné ni son nom ni sa profession, mais il serait étonnant que dans le tas personne ne l’ait reconnu. La bande d’Amaro la première. Naïve petite souris. Une serveuse nous installe avec une déférence qui perturbe ma souris à muscles. Une fois notre commande passée et le verre d’apéritif servi, je me fais curieuse.
- Alors ! Raconte ce combat ! Il a eu mal, l’autre ? Ils acceptent les femmes ?
Sujet: Re: Le poulet et le chat en vacances || feat Richard Ven 21 Mai 2021 - 11:22
Le poulet et le chat en vacances FT Mafdet Mahes
Là où il s'attendait à de possibles remontrances, ou en tout cas à un rappel à la loi et le fait qu'il doive éviter de se mettre en danger de cette manière, Richard ne récupère que félicitations et finalement un baiser. Il se fait alors plus surpris qu'autre chose, peinant à réagir tandis que Mafdet est déjà partie dans le restaurant. C'est ce choc causé par la brune qui se montre une fois de plus imprévisible qui fait que le canadien demeure une fraction de seconde devant la porte du restaurant qui se referme suite au passage de sa compagne. C'est en la voyant s'éloigner que Dick se met finalement en mouvement pour aller la rejoindre.
Le restaurant est encore plus impressionnant qu'il ne l'était déjà. Richard a bien du mal à camoufler sa surprise lorsqu'une serveuse aussi jolie que polie leur trouve une table. Mentalement il compare cette serveuse à une autre, celle du mexicain sans prétention dans lequel il s'est rendu avec ses amis la veille. Visiblement lorsque l'on paie le prix fort on a le droit à de la nourriture de qualité servie dans de jolies assiettes par un personnel qui ne s'emmêle pas les pinceaux quand vient le moment de s'enquérir de votre commande.
Du bout des lèvres, toujours soucieux à l'idée de parler du combat clandestin dont il a réussi à sortir vainqueur Richard parle des hangars tout en prenant soin de ne pas mentionner l'homme qui l'a traîné dans ce lieu. Franck est un grossier personnage. Et cela même aux yeux de Dick qui n'use pourtant pas du plus charmant des vocabulaires au quotidien. Si dans le cadre de son métier le policier prend garde à ne pas dépasser les limites d'un lexique courtois et professionnel, une fois son uniforme ôté il a tendance à retrouver de vilaines manières. Avec Mafdet ils passent commande et cela sans que Richard soit certain de véritablement savoir ce qu'il est sur le point de manger. Oursin, sèche, d'autres noms de poissons qu'il est sûr de ne jamais avoir eu dans son assiette avant ce soir. La serveuse dépose à leur table apéritifs et d'étranges biscuits qui pour la plupart sont verts. Une nuance qui plaît au policier.
-Alors y pas grand chose à raconter. L'autre cognait comme une brute, plus costaud que moi mais aussi moins rapide. Moins souple. Quand j'ai réussi à trouver l'endroit où frapper, ça s'est mieux passé. Au début c'était assez moche...
Il ne sait pas si Donovan a réellement eu mal, au fond de lui le policier espère même que ce dernier va bien et s'est remit facilement de leurs empoignades. Il élude donc cette interrogation pour immédiatement s'intéresser à la suivante. L'idée de voir Mafdet sur un ring pourrait l'inquiéter, en tout cas c'est ce sentiment qui habiterait en cet instant le canadien si la brune qui lui faisait face et qui partage sa vie depuis plusieurs mois n'était pas ce qu'elle est. Une combattante aguerrie depuis des siècles, une féline douée de dons dont la simple utilisation durant un combat pourrait s'apparenter à de la triche.
Non, Richard ne s'inquiète pas pour Mafdet. Il craint surtout pour l'intégrité physique des malheureux qui pourraient se retrouver face à elle.
-Je pense que c'est mixte.
Disons surtout qu'il ne voit pas pourquoi on voudrait empêcher une femme de monter sur le ring si celle-ci en exprimait le désir.
-Mais la seule femme que j'ai vu là bas, c'était la docteure. Assez sympa sauf quand elle te pique sans prévenir avant. Elle m'a même filé son tube de pommade.
Il songe à cette femme qui lui a parut sympathique. Sa présence et sa douceur, même si cette dernière était toute relative, n'allait pas de paire avec ce qui se passait dans ce hangar puant la sueur et le mauvais alcool. Si le type qui l'a payé après son combat était parfaitement assorti à ce décor, ce n'est pas le cas de Katie. Dick est d'ailleurs incapable de se souvenir d'avoir croisé la femme dans les vestiaires avant que son combat contre Donovan ne prenne fin. Un mystère qu'il veut élucider, en tout cas pour que sa conscience demeure tranquille. Lors de son prochain passage sur le ring, il en profitera pour toucher quelques mots à la docteure sur ce sujet.
-Katie était plutôt cool, elle m'a donné des conseils pour que je puisse me remettre en forme rapidement.
Sujet: Re: Le poulet et le chat en vacances || feat Richard Mer 2 Juin 2021 - 17:57
Le poulet et le chat en vacances
Mafdet ft. Dick
Dick s’attendait à être grondé comme un gamin pris en faute. Son ex aurait peut-être réagi ainsi, sa mère, ou n’importe quelle femme ordinaire. Je le laisse pantois devant la porte et entre. Aurais-je dû réagir différemment ? À force d’être trop différente des autres, il pourrait bien me fuir un jour. Quoi qu’il en soit, poussé par mes questions, Dick se met à table, au sens propre comme au figuré.
Ma souris reste modeste, admet en avoir bavé au début, pour au final trouver la faille de son adversaire. Clair qu’il ne regrette rien, pire : il a aimé ce combat. Et l’argent gagné n’est pas la seule composante de cette joie. J’aime cette facette un peu sombre que je lui découvre. Je le sais homme à s’emporter à chaud, comme la fois où il avait cassé le nez du mafieux local pile dans le champ de la caméra de sa voiture de patrouille. Seulement, les coups de sang que je lui connais sont pour la bonne cause. Là, c’est différent, c’est pour sa satisfaction personnelle, le shoot d’adrénaline et le plaisir de laisser sortir la bête primaire qui sommeille en chacun de nous.
- Je pense que c'est mixte. - Super ! - Mais la seule femme que j'ai vue là-bas, c'était la docteure. Assez sympa sauf quand elle te pique sans prévenir avant. Elle m'a même filé son tube de pommade. - Son tube de pommade ?
Je n’aime pas le sourire benêt qui éclot sur ses lèvres.
- Katie était plutôt cool, elle m'a donné des conseils pour que je puisse me remettre en forme rapidement. - Cool…
« Katie », un prénom de vieille ! J’ouvre la bouche pour le souligner, mais me contente de la refermer avec une moue appréciative totalement hypocrite. Un certain repas avec un certain chasseur pas net me revient à l’esprit. Je n’ai pas envie que Dick me balance ses vérités. Je tais donc les miennes. Des vérités commençant par le j de jalousie. J’ai bien l’intention d’aller voir qui est cette pimbêche.
Les premiers plats nous sont servis. Je me suis composée un menu de poissons et fruits de mer. À l’aise dans l’art de manier les baguettes, je pique une bouchée dans l’assiette de Dick. La qualité des mets, le calme du restaurant certainement dû à l’immense aquarium qui trône au milieu de la salle rendent ce moment agréable. Le sujet combat clos, rien ne vient relancer la discussion. Je me sens bien, ici en sa compagnie.
Je repense à sa mère, une femme que je n’apprécierai certainement jamais. J’hésite à la jouer faux-cul pour m’attirer ses grâces pour qu’elle nous foute la paix. Son père me semble adorable, plus malléable. Le cul entre deux chaises. Un sur deux, ce n’est déjà pas mal.
Dick est heureux, une vraie guirlande de sourires. Pas de môme pour l’interrompre à tout va. Pas d’inquiétudes sur lesdites engeances couvées par Vanessa. Avec le repas la veille avec ses potes, c’est sûrement les premières fois où il peut vivre sa vie sans l’étiquette du flic ou du père de famille. Un type rentre avec une brassée de roses rouges. L’éternel casse-bonbon qui fout la zizanie dans un restaurant. Ceux qui achètent la rose passent pour des pigeons aux yeux des autres qui à leur tour passent pour des radins au regard de leur dulcinée.
Tandis que la bouderie commence à certaines tables et des gloussements idiots à d’autres, le malheureux fleuriste s’approche de nous. Je souris à Dick, souris au type et murmure entre mes dents :
- Dégage, ou je te les colle dans ton fondement. Une à une. Lentement.
Cœur qui s’affole, ma tenue chic contraste mes propos.
- Elles sortent du frigo, dans vingt minutes elles seront fanées ! exposé-je d’une voix plus forte.
Plus de nigaud pour se faire avoir, le rosier sort du restaurant la tige entre les jambes.
- Tu disais, chéri ? Tu crois que je peux redemander une portion de sushi ? J’ai encore un petit creux.
Non que les portions fussent réduites, seulement c’est trop bon et j’ai un appétit sans fond. J’accompagne ma demande d’une caresse de la cheville de Dick avec la mienne.
(…)
Deux assiettes plus tard, je choisis enfin mon dessert. On nous amène nos douceurs avec du saké avec un verre qui montre une femme nue pour monsieur quand il est plein, et qui siffle comme un rossignol pour madame quand elle souffle dedans. L’allusion à une fellation est presque subtile. Je souffle dans l’orifice prévu à cet effet. Trop fort. Dick est vaporisé d’alcool.