[Event Halloween] R∃Λ∃RS∃ WORLD | Manoir Hale

Une nuit dans l'année

En maîtres, ils régneront sur vos cauchemars

J'ai attendu leur départ feignant le légume léthargique. Les voilà à survivre à la journée qui s'annonce et la nuit qui la suit. Car évidement,je prends mon temps, celui de les voir galérer et s'entre déchirer sur la stratégie à adopter.

Les deux humains ne sont pas la norme en ce temps reculé. Mais leur camarades surnaturels ne sont pas à l'abri de la rébellion paysanne. Je suis curieux de voir comment ils vont s'en tirer. Alors solidaires? Ou pas du tout ?

Je regarde cette frêle cabane. Difficile d'y voir le futur manoir de la famille Hale.

:copyright:Codage by Mr. Chaotik from Never-Utopia

R∃Λ∃RS∃ WORLD

Feat : La courge, Hell Toutou, la princesse, le rebel, Brise de friture, la canadienne et le citadin

— « Voilà une réponse juste, mais ne t’enflamme pas, j’ai d’autres tours dans ma manche.

La courge parlant met en garde Jordan. Instinctivement je me porte en avant. Le protéger… toujours… Pourtant dans l’immédiat je ne sais pas quel est le danger le plus grand et le plus imminent.

— « Les entendez-vous grogner ou hurler ? Certains ne sont pas les bienvenus ici.

Les garous en jabots et vestes capitonnées lorgnent du côté de l’adolescent rebelle mais ignore notre princesse en mini-jupe. Le mangeur de sirop d’érable semble aussi les intéresser. Je quitte donc Jordan pour me placer entre ces fauves et Therence. J’ai sorti mon arme et vise la tête du plus proche. Ils sont bien trop nombreux, bien trop fort, quoiqu’il me semble entendre réagir les garous de notre groupe. Brise de friture semble avoir doublé de carrure. Ses traits sont plus épais que celui qui est arrivé en dernier ou encore de Princesse Sisi. Sa morphologie me fait penser à un plantigrade, un ours… Il semble que le bonhomme a le caractère qui va avec…

Alors que la citrouille fredonne, la clameur des paysans s’approche dangereusement, intéressant quelques membres des garous de l’époque. J’y vois un bon moyen de diversion. Tête de courge, avec ses phrases alambiquées à laisser sous-entendre que les deux groupes qui sont sur notre piste sont antagonistes. Je questionne Jordan du regard. Il comprend, mais fait une moue. L’affaire va être une question de tempo et avec notre groupe disparate, comment agir de concert sans couac ? Deux lycéens, un probable cuistot de mal bouffe, un bucheron et un… citadin, ça ne va surement pas obéir comme de bons soldats. Déjà que le rebelle proposait d’abandonner lâchement Sisi impératrice…

- Jordan ?

Je le questionne juste pour la forme et souligner son rôle d’adjoint du shérif. L’uniforme, le badge, il y a moyen que cela incite les autres à le suivre sagement. Bien que j’émets de forts doutes sur l’ours.

(…)

Nous avons finalement réussi à fuir. La journée est rude car en l’an de grâce 1692, si les villes ne sont pas grandes, le gros de la population est dehors dans les champs. Notre groupe attire l’ire des deux partis opposés. Nous cherchons un abri pour y passer la nuit. Peut-être la cabane, dont parlait la tête de bowling, prêt du prochain lieu de rendez-vous, pourrait nous offrir le gite à défaut du couvert. Pour l’instant la seule pitance que nous avons pu nous mettre sous la dent sont des pommes chapardées dans un vergé.

Invité

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Toujours sur l'épaule de l'homme des cavernes, j'écoute d'une oreille attentive le discours du caïd à propos de sa dernière mésaventure avec l'épouvantail que j'aimerai bien brûler vif. Quelqu'un doit bien avoir un briquet dans sa poche. Sinon j'irai demander à nos poursuivants de me passer leurs torches. Ces chasseurs d'un autre temps ne résisterons pas à mes yeux de chiots et ma bouille de pauvre âme égaré dans la forêt.

Bref, après les déboires digne d'un bon Resident evil version Halloween, un sourire narquois dont je suis à cent pour cent sûr d'être dirigé vers ma personne me donne l'envie de l'arracher de force à son propriétaire. C'est pas parce que la terreur des bacs à sables à vécu mille et une péripétie qu'il doit s'en vanter devant moi. Si j'avais les mêmes années d'expériences dans le domaine surnaturel que lui, il aurait moins à se la raconter. Oui, esprit compétiteur de retour. La star qui brille sous le feu des projecteurs, c'est moi. Je suis le meilleur quoi ! Et modeste en prime. Je réponds donc à ce sourire par un grognement et un bref flash de mes yeux lupins.

M'énerver dans cette situation ne serait pas très bénéfique. Je risquerai d'attaquer aussi bien mes ennemis que mes alliés. Enfin, alliés est un mot assez fort. On va dire camarade de galère. Sauf le nounours. Lui même mon loup n'irait pas s'y frotter sans raison. Trop dangereux et imposant en combat. Par contre, le taquiner c'est autre chose. Sa presque naïveté ou comme certains diraient, sa lenteur de réflexion, est une source inépuisable d'amusement. Enfin, passons. Après le rare moment où Jordan a hausser la voix, je redescend avec panache de ma monture de fortune. Soit en donc honorer de ma courte présence sur tes épaules.

Dès que j'ai mis pied par terre, je me déleste de mes horribles chaussures qui ne serviront à rien ici bas. Même pas comme projectiles mortels à lancer sur des individus suspects. Ou pas.... Je vais quand même les garder sous le coude au cas où et les ramasse dans mon sac citrouille qui à survécu. Par contre, les bonbons dedans ont du se déverser dans la boue pendant notre fuite. Crotte. Je peux même pas tenter une overdose de sucre pendant le voyage. Le seul réel soulagement que j'ai, c'est que je peux enfin marcher par mes propres moyens. Avancer sur un ours, c'était cool et pas du tout fatiguant. Mais vu les crampes que je me tapais au ventre et mes dessous de jupons qui aimaient se dévoiler, je préfère largement m'en abstenir.

C'est tout heureux d'être libre de mes mouvements que je regarde le canadien s'approcher me moi et précisément du bas de ma robe. Hé ho ! Mais qu'est ce qu'il fait là ? Pervers !!! Nan mais oh, ça va pas bien de tenter d'aller jeter un coup d'oeil sous les jupes des filles... euh des gars... bref me reluquer, quoi ! Que fait donc la police au lieu d'arrêter ce voyeur ? A ce que je constate, elle préfère se mettre en colère contre une citrouille. Je me décide donc à grogner contre l'individu qui ose empiéter mon espace vital et m'éloigne comme je peux de lui. L'humain à mes pieds me déclare de lui faire confiance. Euh... désolé mais c'est pas mon truc de faire confiance à des gens qui sont pencher en dessous de ma ceinture.

C'est un déchirement de tissu qui me fait enfin comprendre ses réels intentions. Ok, après le grand frère ours qui me trimbale pendant tout le chemin, j'ai le petit ami de celui ci qui se la joue styliste spécial voyage dans le temps. Dois-je rappeler que je ne suis pas un gamin et que je sais me débrouiller par moi même ? A part si ce n'est pas son idée d'origine et que c'est un fanboy qui veut un bout de ma robe pour l'utiliser comme doudou ou pire, renifler le tissu dans sa caverne emprunter à l'ursidé ici présent. Creepy comme hypothèse. Cependant, avec tout ce que j'ai vécu, ça ne m'étonnerai même plus d'avoir eu raison.

Je sais bien que ma robe vous fait tous fantasmer mais bon, faut pas dépasser les limites. Ayez un peu de pitié pour le pauvre garou sexy que je suis qui doit supporter ce fardeau. Devoir émettre des hypothèses farfelues puis se laver le cerveau à la javel est la croix que je dois porter à vie. Sans compter les regards que j'attire de certains. D'ailleurs en y parlant, ils y en a qui ne détache pas leur yeux de mes jambes. Quoi ? C'est trop court ? Faut se plaindre à mon styliste imposer alors. Si c'est pour mater par contre, va falloir payer. Je ne suis pas un garçon facile à avoir en un clin d'oeil. Non mais oh, faut pas exagérer non plus.

En grommelant un remerciement au canadien, je fusille du regard toute personne dont son regard dévie plus bas tout en croisant des bras dans une veste bien trop grande pour moi. J'ai l'impression d'être une fille qui flotte dans les vêtements de son petit ami à forte carrure. Ma taille de crevette viens de s'en prendre un sacré coup à cette réflexion. Je sais que sans les escarpins, je suis le plus petit du groupe mais pas besoin d'en rajouter une couche. Je complexe déjà bien assez. Promis, dès que je rentre à la maison, je m’initie à un régime de lait pour grandir d'au moins quelques centimètres. Enfin, si l'on arrive à rentrer chez soi en un seul morceau.

Tout à coup, je perçois une odeur de haine, de vengeance et un parfum animal. Des garous ? Je dirais même que ce sont des loup-garous. Et ils n'ont franchement pas l'air d'être très accueillant par ici. Entre les chasseurs qui veulent nous embrocher et des garous nous dévorer, on est tombés dans une guerre surnaturelle vs humain ou quoi ? ... .... ... ... OH MON DIEU !!! On est réellement tombé dans une guerre d'inter-espèce ! Et vu le groupe hétéroclite que nous formons, on est en plein feu de mire. Je m'approche des buissons, près à en découdre accompagné de l'ursidé qui entame son quart de transformation. Therence sous entends qu'en tant que loup garou de la même espèce je pourrais me lier d'amitié ou de les faire peur.

- Bien sûr et pourquoi pas faire salon de thé tant qu'on y est ! Et entre deux cookies, on parlera broderie et crochet. Disais-je ironiquement.

Toutefois, quelque chose tiqua. C'est moi ou le brun à la langue acérée est parti se protéger derrière mon dos ? Aww... Alors comme ça monsieur "j'ai sauvé le monde de la zombification l'année dernière" viens se planquer sous mes jupons dès qu'un groupe de loup rapplique ? T'inquiète pas mon coco, je vais pas te lâcher avec ça pendant au minimum une décennie. Vu comment tu t'es moqué allègrement de ma tenue précédemment, ne crois pas que je laisser couler une tel affaire. Je vais la ramener sur le tapis jusqu'à que l'hilarité de la chose passe.

-Alors comme ça t'as besoin de Princesse Liam pour te défendre ?

Bizarrement, apprendre ça me remet de bonne humeur. Néanmoins, mes oreilles captent des hurlements venant de la direction où nous avons précédemment débouler. Les chasseurs reviennent pour le bain de sang. On va être en plein milieu du champs de bataille si ça continue. Bon on fait quoi maintenant ? Je me tourne vers les adultes en leur questionnant à ce sujet.

-Quelqu'un à un plan pour survivre ? Parce que là entre les crocs aiguisées et les pics pointues, on va morfler.

J'espère au moins que l'un d'entre eux va bien jouer le rôle de leader, surement l'un des deux flics. Parce que là entre les loups qui arrivent à grand pas pour nous dévorer, l'ours qui se tape la discute avec un loup caché dans l'ombre et les chasseurs à nos trousses ont est mal parti pour rester en vie jusqu'à l'aube. En plus, il faut qu'on trouve cette foutu cabane qui a grandi afin d'y débusquer la prochaine énigme. Ça va pas être drôle je le sens. Je me transforme en quart de travail et pousse un rugissement pour tenter de dissuader les loups d'attaquer notre groupe. Normalement on attaque pas les humains d'une meute sans motif réel. Mais je ne pense pas qu'ils vont appliquer cette règle tactique. Au moins ça les a fait stopper leur progression. A part si c'est la carrure de l'ours qui les ait arrêter. Dans les deux cas, ils n'avancent plus. Ni les chasseurs derrière nous, ni les loups devant.

Le plan est très simple en soi. Même Charlie a du immédiatement le comprendre. Se barre d'ici au plus vite et fissa. Sauf que c'est plus facile à dire qu'à faire. Ca se vois qu'aucun d'eux ne s'est fait pourchasser par un loup. Parce que pour semer ces fins limiers, il faut avoir une chance de cocu. Ou un plan superbement bien rodé. Mouais, avec nous tous, c'est presque mission impossible. Ou pas...

(...)

Comble du miracle, je ne sais comment mais nous avons réussi à les semer dans la forêt. Au moins elle n'a pas trop changer comparé à notre époque. Vu toute les balades que j'y est faite dedans, je la connais comme le dos de ma main. C'est au moins un petit bonus pour nous. Cependant, pour les champs, je ne peux rien y faire à part me planquer au fond de la veste de l'ours pour ne pas que l'on me remarque. Au pire si je me fait choper, je pourrais me faire passer pour une pauvre fille agresser par une vilaine créature ou inversement si ce sont des loups.

Mais bon, ce n'est pas ça qui va me remplir l'estomac. Entre deux champs, nous tombons sur un verger rempli de pommes. Sachant que mon ventre d'adolescent n'arrête pas de grogner, je ne me fais pas prier pour manger. Marcher à travers champs, ça creuse l'appétit. Et on a même pas croisé un seul animal entre temps pour avoir un bout de viande à se mettre sous la dent. Il m'est en plus interdit de chasser du gibier pour ne pas se faire repérer. Injustice totale. C'est pas avec trois malheureuse pommes que je vais me remplir le gosier ! Il me faudrait au moins deux-trois lapins ou un bon cerf. Mais malgré mes protestations et ma crise de colère, je n'ai pas eu le droit.

Fatigué de notre fuite, quelqu'un du groupe propose d'aller se reposer dans la cabane cité par tête de citrouille. Je suis d'accord. A cent pour cent d'accord. C'est ainsi que nous nous mettons à la recherche de cette cabane perdu je ne sais où. On pourra peut être dormir ou se reposer un peu là pas. Mais que d'un oeil pour moi. Je me méfie de Chad. Il puait le même parfum que nos poursuivants au début dans les bois. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé entre temps mais du gentil loup amoureux, il est passé à autre chose. Quelque chose de plus sombre et dangereux. Et mes instincts de loup n'aiment pas ça. Mais bon, ça doit être la faim et la fatigue qui me rendent suspicieux. Et aussi le fait que tout le monde dans cette foutue ville veulent notre peau !

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Je jauge mes contemporains ici présents. J’écarte Jordan, Liam et Therence dont je cerne les capacités niveau failles et bonus. Reste le deuxième flic qui semble du genre à se coller au garde à vous, les doigts sur la couture du pantalon, à la moindre action de Jordan, et reste deux autres types. L’un ressemble à un « ami de la nature », l’autre, un garou, est… assez néandertalien…

- Yo. T'as trouvé un raccourci moins cradingue ?

- Yo… J’ai pris un taxi…

Le garou hoche la tête comme si ma réponse était tout à fait recevable à l’époque où nous avons atterri. Je le catégorie dans les bourrins de base. Avec les bons stimulis, il doit être possible de le manœuvrer à sa guise, dans les limites intellectuelles du personnage cela va sans dire. La situation se corse quand une troupe de loups nous aborde. Instinctivement, les flics font leur job de flic, encadrant notre groupe ou plutôt les deux non-surnaturels du lot. Griffes, crocs et flingues sont de sorties. Je me soumets à la mode locale et affiche la couleur de ma nature avec mes prunelles jaunes.

J’ai besoin des dons de la citrouille. Mais comment l’amener à transposer ce binz au 21ème siècle ? L’animal cucurbitacée semble assez diabolique et plutôt retors pour imaginer qu’une simple demande ou négociation le ferait agir suivant mon désir. Il faut que je l’amène à penser que l’idée viendrait de lui… Rude tâche. Son attrait du moment : nous en faire baver. J’endosse donc le rôle du pantin plus ou moins docile, serrant l’intérêt du groupe qui est pour le moment le même que le mien.

Sous la double pression des paysans en révolte et la faune locale qui agit totalement à découvert, nos flics trouvent le bon moment pour nous de tirer notre révérence et laisser les deux partis se prendre le bec, nous oubliant pour le moment. J’ai bien compris que la mixité de notre troupe était considérée comme une hérésie en ce temps et lieu.

Heureusement que j’étais sorti un tenue décontractée avec un bon jean, basket. Ma veste en molletonnée est un peu limite pour nuits en plein air, mais ma nature animale compense pour l’instant. Le froid et l’humidité sont plus un problème d’inconfort qu’un réel danger d’hypothermie. Puis au pire on peut toujours demander à Jordan de nous servir de chauffage central.

***

Dire que j’ai envie de baffer la princesse, est un euphémisme. Le mioche nous sort tous les caprices possibles et inimaginables. On a tous l’estomac dans les talon, l’affirmer haut et fort ne le remplira pas pour autant. Je me garde toutefois de trop le remettre en place. Il semble avoir les bonnes grâces de Neandertal.

Quand l’un de nous propose de trouver la cabane dont parlait la citrouille pour passer la nuit, je me félicite d’être au moins tombé sur quelques-uns qui n’ont pas laissé leur cervelle dans le futur. Notre progression est difficile. Les champs sont le territoire des humains, la forêt celui des créatures. Nous louvoyons entre les deux biomes en fonction de nos rencontres.

C’est presque à la nuit tombante que nous arrivons en vue de la cabane. Une forte émotion me noue le ventre. Si la masure en bois n’a rien à voir avec le manoir qui s’érigera ici, la clairière et certains arbres me rappelle le lieu… et les drames qui se passeront dans quelques siècles. Alors que les autres explorent déjà ce qui va être notre gite de la soirée, je reste planté là, les bras ballants. La douleur du souvenir me coupe le souffle. Ce lieu est pour moi chargé d’émotions fortes et contradictoires. C’est là où je réalise mon premier gros projet en tant qu’architecte, c’est là où je perds ma mère peu de temps après l’avoir connue. Quelqu’un me parle, mais je n’entends pas vraiment. Mon chagrin est immense, ma haine sans limite.

Demain nous retrouvons la citrouille… il faut que je parvienne à me fins…

la cabane au fond du jardin

La réponse de la citrouille ne laisse aucun doute quant à ce qu’il sait ou pas sur moi. Ne t’enflamme pas, m’avait-il dit. Il était donc au courant pour ma spécificité. En fait, une fois mon accès de colère passé, la glaçante vérité calme ma flamme de façon plus efficace que toutes ces paroles provocatrices. Nous sommes tous, bel et bien, dans un autre monde, à une autre époque… Je savais que cette nuit n’allait pas être de tout repos, mais je n’imaginai pas une telle démonstration de puissance. Toute la ville de Beacon Hills semble être sous le coup du maléfice, et nous avons bel et bien été transportés ailleurs.

Je vois bien Brian tenter de s’interposer, et son geste me touche, car il a une nature protectrice avec moi. Malheureusement les circonstances ne me laissent pas le temps de le lui dire et de m’émerveiller de cette nouvelle relation, car nous sommes rapidement entourés et pris entre deux feux. D’autres garous, hostiles, et les paysans avec les fourches. Hors, notre groupe, lui, est hétéroclite et composé des deux parties prenantes.

Je suis surpris de retrouver Chad, qui m’a l’air bien sombre, encore plus que ce que je ne pensais, et le jeune homme qui avait pris en charge Liam semble gagner en muscle et en carrure. Ce n’est définitivement pas un loup, mais la force qu’il déploie est impressionnante.

Lorsque Brian m’interroge du regard, je comprends le levier qu’il compte utiliser pour nous faire gagner du temps, mais je le trouve dangereux… Jouer sur les antagonismes demande une habitude certaine en manipulation mentale, hors je n’ai, pour ma part, pas ces compétences et ne me risquerai pas à les apprendre de façon empirique au dernier moment.

Lorsqu’il prononce mon nom, une interrogation dans le ton, je finis par hocher la tête.
-très bien, on met de côté nos doutes et préjugés, s’il vous plait. Que vous puissiez pas blairer l’autorité, j’en ai rien à fiche, à ce moment précis.

J’appuie mon discours en regardant l’ours et le rebelle, ainsi que Liam.
-mais la, on est tous dans le même bateau. Hors de questions de laisser qui que ce soit derrière, mais nos ennemis sont communs, et nous poursuivrons tous… Les surnaturels contre les humains, visiblement. Mais on est ENSEMBLE. Je vous laisse pas tomber, je compte sur vous pour en faire autant.

Je voyais bien qu’à leur regard, certains devaient penser à tord que je faisais parties des humains ordinaires, et surtout mon badge et mon flingue ne leur plaisaient pas trop… Mais encore une fois, je m’en fichais royalement.

Nous courrons dans les bois, poursuivis par deux groupes aux compétences très différentes, mais avec un point commun qui n’est pas à notre avantage : une rage inextinguible.
Nous arrivons cependant, grâce au canadien, à marcher où il le faut pour dissimuler nos traces, pendant que les garous guettent, truffe au vent, pour nous éviter une confrontation directe.
Elle a cependant lieu, alors qu’un petit groupe de garou bondit sur nous par surprise. Mais nos propres garous sont également prompts à réagir. Dans le peu d’intervalle laissé par leurs actions, j’ai clairement pu voir que les garous s’en prenaient aux humains de notre groupe, et leur stupéfaction de voir que nos propres garous les défendaient.

J’écope pour ma part d’un coup de griffe sur le torse, qui lacère mon uniforme. J’arrive a repousser la douleur suffisamment longtemps pour continuer a courir avec mes camarades. Depuis le rituel au Nemeton, j’arrive à présent à guérir de ces blessures, mais il me faut parfois du temps. Les lacérations laissent à présent des marques de chair rose sur mon torse, que Brian regarde avec inquiétude.

- ça va aller, t’inquiètes… Me faut juste un peu de temps…

Je regarde Chad, espérant qu’il vienne m’aider à absorber la douleur, ou Liam. Mais ni l’un ni l’autre ne semble vouloir m’aider sur ce point. Liam semble surexcité et perdu à la fois, et Chad me regarde avec amertume, et une certaine haine qui me blesse autant que ces coups de griffes.
C’est donc épuisés, mais vivants, et ayant réussi pour le moment à semer nos ennemis, que nous arrivons près d’une cabane, que je n’arrive pas à reconnaitre tout de suite. Mais soudain, comme un flashback, je reconnais les lieux, et inévitablement le drame qui s’y est déroulé il y a si longtemps, il y a si peu de temps.

La douleur au cœur est immédiate, et une vague de tristesse et de désespérance me submerge, m’empêchant de formuler une phrase intelligible quand Brian me demande ce qu’il se passe.

-c’est là... C’est la que nous avons étés attaqués... Que Fiona… Que…

La rage et la douleur s’emparent de moi, mes yeux luisent soudain de flammes vengeresses, mais le regard, toujours, de Brian, arrive à me faire reprendre mon contrôle… Combien de temps ?
Je tente de parler a Chad, mais il est pris dans ses propres ténèbres et ne m’écoute pas, me renvoyant ce regard de reproche que je ne comprends pas...

-il.. il faut qu’on trouve à manger…

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Les agents de l'ordre s'étaient entendus sur une réponse commune. La porte tombait sous le sens, pour ce qu'Alex pouvait en juger. Si on lui donnait un exercice d'arithmétique, la prochaine fois, il ne se plaindrait définitivement pas, par contre. L'ado au blouson leur résuma sa relation avec leur ensorceleur. Au ton qu'il employait, Alex comprit qu'il devait prendre ses paroles avec un grain de sel : il semblait bien empli de lui-même. Un bruissement trahi l'arrivée d'un nouvel arrivant. Serait-ce l'un de leur poursuivants ? À en juger du jeans, c'est plutôt l'un de leur contemporain, qui devait n'être qu'une victime supplémentaire de l'affreux Jack. Au ton qu'employa Charlie pour l'accueillir, il crut qu'ils se connaissaient, ce qui rassura le druide.

La courge sur poteau accepta enfin de valider la réponse des policiers. Étaient-ils tombé sur les deux seuls policiers de Californie avec du plomb dans la cervelle? Oh, ils semblaient aussi rapides sur la gâchette que n'importe quel autre de leur collègue - et Alex n'était pas pour s'en plaindre en ce moment - mais le moment n'est pas de briser des préjugés tenaces : les annonces de l'épouvantail se manifestent rapidement. Si le canadien est parmi les derniers à voir, entendre ou sentir la présence des nouveaux prédateurs, de par sa position précaire, il se releva et fourra le bout de tissu dans le revers de sa veste en rendant sa politesse au louveteau. À nouveau, plus subtilement, le blouson suggéra de se débarrasser de la princesse, pour ensuite se cacher derrière elle. La princesse Liam lui souligna son désaccord avec sa solution en tirant un sourire à Alex. Ah, les gamins ! Personne ne prit la peine de répondre aux interrogations de Liam, pas plus qu'aux siennes propres, en fait. Pour les uns, la réponse était évidente : courir encore et toujours. Pour les autres : on ignorait probablement les réponses, même si les circonstances apportaient leurs lanternes.

De son côté, le druide n'eut pas besoin de bouger pour que le mur lycanthrope devant lui fasse un pas de côté et se place devant lui. Alex protesta d'un grognement digne de l'ourson : si on pensait que quelques dents mal taillées lui faisaient plus peur qu'à un autre, ou l'empêcherait de se défendre, on serait surpris. Alex réalisa sur le contrecoup les manifestations lycanthropes de la princesse et du nouveau-venu, puis la position protectrice du flic vis-à-vis du prénommé Therence. Étaient-ils les deux seuls humains, ou les flics l'étaient-ils aussi ? Celui qui s'était emporté ne l'était probablement pas, à en croire les insinuations de leur tortionnaire.

Bon, si c'était comme ça, il comprenait mieux le réflexe de son ancien camarade de classe. Dans leur dos, la clameur des paysans était également audible. Le regard du potiron sembla se volatiliser, comme il leur donnait un nouveau lieu de rendez-vous. Alex tira sur le bras de Crowley, qui ne bougea pas d'un millimètre, mais daigna tout de même tourner la tête pour lui donner un peu d'attention. En suivant son regard vers les porteurs de flingues, Alex n'eut pas besoin d'être télépathe pour comprendre ce que le bourru pensait. Ils partageaient les mêmes retenues, jusqu'à un certain point. Le biochimiste fronça les sourcils et remua négativement la tête, mais il n'eut pas le temps de prendre la parole, que le gueulard la prit d'abord. Il appuyait ce que le scientifique voulait faire comprendre à son... son ami ? Alex lui resserra le bras et tira de nouveau, pour lui faire comprendre qu'il ne lui laisserait pas le choix.

- Crowley, tu suis les autres et tu piles sur ton orgueil. Aujourd'hui, et demain, tu apprends à vivre en meute. marmonna-t-il à son ancien camarade de classe, avant de s'adresser à Jordan, d'un ton plus audible. Ouais, sauf qu'en ce moment, l'autorité ne découlent ni du badge, ni du flingue : si on est ensemble, on décide ensemble, sans chef.

Que voulez-vous. Passer trop de temps en Colombie-Britannique vous donne des idéaux plutôt hippies. En même temps, compte tenu des caractères et des spécificités de chacun, il ne voyait pas de meilleure option qu'une espèce de démocratie du compromis.

Trêves de bavardage, c'est la fuite. La bande hétéroclite parvient miraculeusement à filer entre les griffes et les fourches des deux groupes, qui doivent s'être rencontrer pour s'entre-déchirer, derrière eux. C'est peut-être cet affrontement qui les a sauvés, qui sait ? Comme par acceptation de ses conditions, il est promut guide en chef. Ni les savanes du Manitoba, ni les forêts de la Nouvelle-Angleterre ou de la Colombie-Britannique ne ressemblent à ces fanges californiennes. Malgré ses pieds détrempés et transis, Alex ouvrit sa veste, suant de chaleur à force de courir ainsi, en écoutant les soupirs et les plaintes des locaux. Ils appelaient ça froid ? Elle était passée où leur fourrure? C'était peut-être lui, aussi, qui avait de l'antigel dans le sang. En tous les cas, son ventre commençait à crier famine, et il faut avouer que ça nuisait à combattre la fraîcheur automnale. Alex tâtait régulièrement une petite boursouflure à l'intérieur de sa veste, comme s'il s'agissait d'un talisman ou d'un porte-bonheur.

Un arrêt dans un verger sonne comme une bénédiction. Quelques fruits plus tard, Alex songe qu'il faudrait aller pourparler avec les paysans, ou leur voler, un peu de pain. La satiété durerait plus longtemps. Alex profite de cet arrêt pour se trouver un bâton de marche, une branche plutôt droite et d'une longueur qu'il évalue longuement. Une attaque surprise les pousse à courir de nouveau, Alex en tête, flanqué de son ursidé de garde du corps. A priori, il y a des blessés, mais pas de pertes d'aucun côté. De toute manière, Alex ne regarde pas derrière lui. Tant que sa bande se porte bien... Il remarque toutefois que l'adjoint s'est fait griffé. Une fois arrivé avec les autres devant la cabane, qui deviendra le manoir qu'il ne connaît que de réputation, par le truchement de son père, Alex sort le bas de robe et se dirige vers le blessé. Celui-ci semble sous le choc, ses yeux s'embrasent. Le druide fait un pas vers l'arrière. C'est également un loup ? Peuvent-ils faire ceci avec leurs yeux ? Lorsqu'il se calme et parle de bouffe, Alex s'approche de nouveau.

-Au repos, officier. Quand on est blessé, on cuisine pas. Les griffus peuvent tenter de se trouver du gibier, mais j'ai comme des réserves. Il n'était pas impossible que les bois soient déjà évidés par les lycanthropes qui les pourchassent. Et je ne suis pas sûr que ça soit une bonne idée de faire un feu. Ni de dormir chez les Hales... Ton ami peut s'occuper de toi? J'tiens pas à jouer les infirmières pour un inconnu.

Et sans attendre de réponse, il fourra le tissu rose dans les mains de Brian. À lui de se débrouiller pour trouver un morceau pas trop sale pour pouvoir éponger le sang et faire un bandage sans risquer d'infecter l'homme incendiaire. De son côté, il observa les arbres aux alentours et alla donner un coup de coude à Charlie, en pointant un marronnier.

-Tu m'aides? Ce serait déjà mieux que rien...

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©Nausicäa Kaer

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Merci Matrim & Chuck!

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« Yo… J’ai pris un taxi… »

Il y eut comme un flottement dans les yeux bruns du cuisinier puis il haussa les épaules et hocha la tête. Il n’avait jamais été un garçon très contrariant et vu la situation surréaliste dans laquelle ils se trouvaient, il n’aurait pas été tant surpris d’apprendre que l’inconnu avait effectivement pris un taxi. Derrière lui, Liam gigotait entre les mains du canadien aux prises avec sa robe, ou plutôt ce qu'il en restait. Charlie leur jeta un coup d’œil désabusé par-dessus son épaule.

La situation devenait tendue. Apparemment, le flic énervé avait vu juste, quand bien même l’ours n’ait compris ni la question ni la réponse, mais l’irritant épouvantail semblait au final le dernier de leur soucis. La confusion régnait dans les rangs, ou, en tout cas, dans la tête du pauvre nounours pour qui les données à gérer simultanément étaient déjà trop nombreuses. Sur le front Est, pris entre deux feux, le petit groupe resserrait les rangs. Lui-même ne quittait pas la meute menaçante des yeux, quoique son attention versatile soit de plus en plus attirée vers le front Ouest dont les clameurs paysannes leur parvenaient. Pas jouasse le garde-manger de l’époque. Dixit un homme-frite, ce qui n'était pas peu dire : ça puait un tantinet.

Et voilà que l’empêcheur de manger des bonbons en rond se mettait à jouer les supers poulets en s’interposant entre les prédateurs et leur pauvre petite proie en blouson de cuir. Charlie eut un reniflement méprisant –ce type se croyait dans un film ou quoi ?- mais fit un pas pour se placer devant Alex. Tout humain qu’il était, il n’avait pas l’attention de laisser le druide servir d’amuse-gueule à ses comparses surnaturels. Après un rendez-vous sibyllin, l’épouvantail profita de la confusion pour abandonner sa peau de courge mais l’ours n’y prêta pas attention. Buté dans son intention de protéger son ancien condisciple, il en avait presque pris une allure minérale, refusant de bouger la moindre patte. Lorsqu’il sentit Alex tirailler sa manche, l’ursidé statufié daigna tout de même tourner la tête vers lui et les deux hommes échangèrent un regard lourd de sens. Avec le druide dans les pattes, il ne pouvait pas vraiment jouer la carte du « je cours tout droit et je cogne tout ce qui passe à portée de griffes » mais ils pouvaient par contre larguer les voiles et laisser les autres se démerder comme ils voulaient. A la grimace d’Alex, Charlie comprit qu’un plan de ce style ne lui convenait pas et il se renfrogna. Y avait pas marqué l’armée du salut sur son front hein ! Surtout que franchement, pour deux poulets… Si encore on avait pu en tirer quelques nuggets, mais il était à peu près sûr que le druide serait aussi contre le cannibalisme. Même avec un peu panure, triste monde.

« Très bien, on met de côté nos doutes et préjugés, s’il vous plait. Que vous puissiez pas blairer l’autorité, j’en ai rien à fiche, à ce moment précis. Mais là, on est tous dans le même bateau. Hors de questions de laisser qui que ce soit derrière, mais nos ennemis sont communs, et nous poursuivrons tous… Les surnaturels contres les humains, visiblement. Mais on est ENSEMBLE. Je vous laisse pas tomber, je compte sur vous pour en faire autant. »

Les poings de l’ours se refermèrent sur un reniflement menaçant. Pourquoi est-ce qu’il le fixait en disant ça ?? La main d’Alex affirma sa prise sur sa manche.

« Crowley, tu suis les autres et tu piles sur ton orgueil. Aujourd'hui, et demain, tu apprends à vivre en meute. »

Charlie grogna faiblement en guise de réponse. Les meutes, c’était bon pour les caniches ! Ok, ça avait été un peu son fonctionnement jusqu’il y a encore peu, mais ça ne l’obligeait pas à faire ami-ami avec la première volaille venue, au contraire ! Puis la voix du druide s’éleva à nouveau, déposant au passage un mouchoir sur la colère naissante de l’ours. Ses poings se décrispèrent alors qu’il dardait un regard perçant sur les deux flics. Il ne ferait pas scission, d’accord, mais à la condition dictée par le druide : hors de question que ces deux là profitent de leur uniforme pour s’imposer. Charlie était un bon suiveur, certes, mais il n’acceptait pas des ordres de n’importe qui, loin de là et l'uniforme était le meilleur des moyens pour le braquer.

A nouveau, leur fuite fut plutôt chaotique, mais moins du fait de l’incompréhension du monde dans lequel ils se trouvaient que de quelques tensions. Fidèle à lui-même, Liam pleurnichait et l’ours finit par lui envoyer une bourrade agacée mais retenue –il ne tenait pas non plus à l’envoyer sur orbite.

« Mange ta pomme en silence ou c’est moi qui la bouffe. »

Affamé, il avait rongé jusqu’au trognon de sa pitance. Ça manquait définitivement de miel. Ou d’un bon gros steak. Excepté l’escarmouche dont ils se tirèrent sans trop de casse –et avec quelques baffes qu’il eut grand plaisir à distribuer, à la force de ses petites papattes d’ursidé-, seuls la boue et le froid de ce monde terne se démarquèrent de leur pénible périple. Enfin arrivés à la fameuse cabane qu’il ne savait trop qui avait supposé être sur le futur domaine des Hale, l’ours se laissa tomber sur le tronc renversé d’un arbre mort sans plus de façon. Derrière son air vague de brute sans cervelle, il avait pris l’habitude d’observer les gens, quand bien même il ne sache pas toujours quelle conclusion en tirer. Dans un coin, les deux flics discutaient à voix basse et l'ours flaira l'odeur du sang. Il n'avait pas fait attention qu'un des leurs avait été blessé dans l'embuscade et Alex se porta à leur rencontre, sans doute pour donner un coup de main. Chad quant à lui restait bloqué sur le pauvre cabanon et Charlie le fixa longtemps, incapable de deviner ce que le jeune homme voyait derrière ces trois planches de bois vermoulues. Il avait l'air bouleversé. Se relevant pesamment lorsque le druide revint vers lui, il le suivit jusqu'à l'arbre auquel il envoya un grand coup de pied pour en faire tomber les fruits.

« Ça t'embête tant que ça la cabane ? Si elle est aussi abandonnée qu'elle en a l'air, on prend pas trop de risque. »

Il n'avait pas franchement envie de se taper une autre nuit à la belle étoile mais avouer directement à un flic qu'il était d'accord avec lui, ça, jamais !

[Event Halloween] R∃Λ∃RS∃ WORLD | Manoir Hale 302222charlie

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Merci pour la sign Chuck & Mat' !

Une nuit dans l'année

En maîtres, ils régneront sur vos cauchemars

Je suis là ou ailleurs. Je suis le petit groupe et me délecte de leurs turpitudes. Les caractères s’affrontent et s’opposent. La faim se fait sentir, ici point de supermarché et de mal bouffe facile.

Le druide préconise la démocratie. Je me gausse de sa naïveté. En temps de guerre la politique s’efface au profit des armées. On ne vote pas la fuite, on prend ses jambes à son cou et on court ! Caché au milieu de mes sœurs, je les espionne, les guète et me délecte.

Les adolescents souffrent dans un non silence qui provoque l’ire des adultes, mais se reprennent quand la troupe ne peut éviter un affrontement. Je jubile mais m’inquiète un peu. Je n’espère pas de trépas dans l’immédiat. Quoiqu’une petite perte… pourrait les motiver…

Quand ils me rejoignent enfin dans la clairière, je devine aux traits tirés que la nuit a été courte et inconfortable.

- Bien le bonjour messieurs ! Aller, je ne vous fait pas languir plus qu’il ne le faut. Voici donc la prochaine énigme. A vos cervelles !

En ce lieu, Newton aurait vu la pomme s’envoler,
Et les rivières vers la montagne s’écouler.
Ce lieu ne se trouve pas partout,
Le chercher vous rendrait fou.
Il n'y a nul horizon,
Ni palais, ni prison,
La boussole n’y pointerait pas le nord,
Et la vie succèderait à la mort.

- Ne faites donc pas cette tête d’ahuris ! Et la princesse devrait fermer la bouche, les mouches risquent de s’y égarer… Aller, qui a la réponse ?

©Codage by Mr. Chaotik from Never-Utopia

Invité

[Event Halloween] R∃Λ∃RS∃ WORLD

Une porte. L'adjoint a raison, ce que le versificateur nous fait savoir en évoquant ses gouts musicaux et la qualité de ce qui lui sert de figure, sans nous aider d'avantage. Évidemment, ça aurait été trop facile. Aussitôt après nous sommes bloqué par une bande de lycans. Le mini Rebel devrait-être en mesure de les impressionner à défaut de pouvoir négocier, non?

- Bien sûr et pourquoi pas faire salon de thé tant qu'on y est ! Et entre deux cookies, on parlera broderie et crochet.

-Fais le malin, en attendant on est tous mal barré.

Ce qu'il continu à faire, ce crétin, quand il jette un œil par dessus son épaule pour constater que j'appréhende l'attaque dans son dos. Ce que j'aime pas ce sourire qu'il me lance...

-Alors comme ça t'as besoin de Princesse Liam pour te défendre ?

Tsss! Je montre les dents, pour une fois je me retrouve à cours de justifications. Mais viendra un moment où c'est lui qui me demandera de l'aide! Et on verra s'il rira autant. Pour l'heure, je suis entouré d'hommes armés et de créatures sur l'offensive, et les loups pointent un peu trop leurs gueules édentée et leur regards fauves sur moi et sur le canadien. Je recule d'avantage en triturant le canif contre ma cuisse. Si l'un des carnassiers ne l'a pas vu j'ai peut-être une chance de le surprendre en cas d'une attaque... mais l'adjoint n°2 se place devant moi, son arme rivé sur l'une des têtes hirsutes. Un geste dont je m'offusquerais plus tard, j'ai pas vraiment les moyens de jouer les fortes têtes pour l'instant.
Les cris familiers des paysans approchent et nous interpellent tous. Ils nous ont retrouvés, et de l'autre côté, une bande de loups peu affable est prête à nous accueillir comme le résume très bien Liam.

-très bien, on met de côté nos doutes et préjugés, s’il vous plait. clame le flic. Que vous puissiez pas blairer l’autorité, j’en ai rien à fiche, à ce moment précis. Mais la, on est tous dans le même bateau. Hors de questions de laisser qui que ce soit derrière, ça va, c'était une plaisanterie... mais nos ennemis sont communs, et nous poursuivrons tous… Les surnaturels contres les humains, visiblement. Mais on est ENSEMBLE. Je vous laisse pas tomber, je compte sur vous pour en faire autant.

Je cherche l'avis des autres dans leurs regards. Aussi éloquent ce veut-il, je suis pas particulièrement sensible aux discours sur la solidarité... Mais l'idée d'une fuite concertée me va très bien vu la situation.
D'un commun accord nous prenons tous les jambes à notre coups, et au prix d'une belle frayeur, de beaucoup d'endurance et de savoir-faire, nous arrivons à leurs échapper. Les demi-bestiaux flairent le danger à éviter, les flics couvrent les côtés, et celui de nous tous qui jusque là me paraissait être le plus banal en dehors de son accent étranger se montre particulièrement utile pour traverser la forêt et échapper au mieux à nos poursuivants. Moi, je me tais et me suis, jouant avec le couteau dans ma veste, parce que c'est ce que je peux faire de mieux pour l'instant.

Le voyage a quelque chose de stimulant. La trouille d'être repéré par les gens de ce temps, et l'impression finalement avérée de naviguer dans un Beacon Hill d'autrefois. Je reconnais la courbe des collines qui bordent le plateau quand nous nous arrêtons dans un verger.
A manger, c'est pas de refus. Certainement pas un festin, mais ce sera au moins ça. De bonnes pommes bio, sans aucun pesticides, autant se la jouer bon habitant du XXIé siècle et profiter du prodige. J'en croque une en regardant le petit loup pleurnichard se disputer avec le grand balourd qui menace de lui manger sa pomme. C'est à ce demander si c'est pas plutôt Liam dont il compte ne faire qu'une bouchée avec ses gros airs...
Malgré qu'il suive la bande, le dernier arrivé parait rester en retrait, fait d'autant plus manifeste le temps de ce cours arrêt. J'en profite pour l'approcher et lui toucher deux mots, manière de combler une petite curiosité...

-Robin sans Batman, c'est rare. Alors? Où est ton acolyte? Il s'est perdu en route ou t'as décidé de jouer en solo?

Pendant un moment, j'ai presque cru que le bichrome allait lui aussi pointer le bout de son nez. Je reluque le taciturne et affronte son regard mauvais d'un petit sourire. Pourquoi je le cherche? Y a pas vraiment de raison. Il suffit de comprendre l'attachement qu'il porte à son mec et combien il est facilement irritable pour en avoir envie.
Première rencontre lors d'une soirée entre mecs : le spécimen m'observe de loin comme un animal farouche avant de s'accrocher au bras de son mec en me faisant bien comprendre que c'est chasse-gardée. Toujours dans la même soirée : il reste scotché à lui à me scruter le temps d'échanger deux mots et la carte sim de mon téléphone qu'il m'avait volé avant leur départ. Et dernièrement lors de notre aventure contre la Tisseuse : il rapplique aux côté de Mick en faisant miroiter ses yeux de lupin en guise d'avertissement à cause de quelques nouvelles paroles échangées. La seule chose que je retiens, c'est qu'il est complétement accroché à son bichrome, et qu'il apprécie pas trop que l'on... que je? m'approche de lui. Je crois que si je ne l'avais pas entendu balancer quelques mots au cours de la journée et notre dernière rencontre, je l'aurais pris pour un muet.
J'ai le sentiment de me faire superbement snober. Ça ne me plais pas, mais la bande reprend la route, et mieux vaut garder mes forces pour la suite. On ne sait jamais ce qui va nous tomber dessus...

Non de...!!! Je sais pas trop qui s'est reçu mon point dans la truffe, mais je pense vu l'attaque subite des loups sur nous que ce devait-être l'un de nos ennemis. Les autres ripostent, mais ça parait évident qu'ils cherchent à nous chopper, le québecois et moi plus que les autres. Et quand les garous de la bande contre-attaques, ça les laisse stupéfaits. J'évite un coup de patte de justesse et érafle un bras avec ma lame. Cette histoire de guéguerre entre les deux races et d'humains en infériorités, c'est quand même pas vrai?!...
Les loups coloniaux ne font pas le poids face à l'ours-garou et les deux loups, nous poursuivons notre périple à vives enjambées rapidement alourdies par la fatigue.
J'ai du mal à concevoir un monde ou l'Homme n'a pas la supériorité sur le reste des espèces. Non pas que je dénigres la majorité de la troupe, mais que ce soit la science ou les livres d'histoire, on a jamais entendu parler de l'humain dominé par les animaux, pas depuis qu'il s'en est démarqué en tant qu'espèce... Je suis soulagé quand la marche ralentie aux abords d'une clairière.

-Super. soupirè-je en me dirigeant vers le cabanon où il ferait meilleur et où l'on pourrait enfin vraiment ce reposer.

J'ai du mal à croire que cet abri puisse un jour laisser place au manoir des Hale comme l'un de nous le sous-entend. Mais je suis franchement trop vanné pour m'ébahir de la chose. Pendant qu'il y en a qui reste bêtement planté là à contempler les lieux, je m'assoie contre un mur de la cabane, les bras croisés sur les genoux rabattus, et pousse un long soupir en fermant les paupières.

-... Et je ne suis pas sûr que ça soit une bonne idée de faire un feu. Ni de dormir chez les Hales...

La dernière opposition me fait subitement lever le nez.

-Tout le monde n'a pas l'endurance d'un animal ici! On peut pas continuer à marcher toute la nuit, on a besoin de se reposer.

J'ai pas envie de jouer les provocateurs, c'est juste du bon sens. On cours, on marche et on se fait attaqué sans avoir fermé l’œil depuis notre arrivée ici. Je sais pas ce qu'il en est des autres, mais... Je lorgne sur les deux gradés et le guérisseur qui a lui-même émit l'idée et je soupire entre mes genoux. Je suis pas un sur-homme, moi. Alors juste un peu de repos.

-... De toute façon, c'est ici qu'on devait se rendre, non? Et en cas de pépin, on sera plus efficace si on se repose un peu. marmonnè-je en replongeant le visage entre mes bras.

Je somnole en restant malgré moi à l'écoute des vas-et-viens et de ce qui se dit dans la cabane. J'ai soif. Faudrait voir avec les connaisseurs s'il n'y a pas une rivière à proximité de chez les Hale... J'aiderais à chercher s'il y a besoin, mais quand j'aurai récupéré un peu. C'est quand on revient avec des vivres et que tout le monde se réuni que j'émerge.

-... "Pas une bonne idée de faire du feu"? Pour manger des marrons? ricanè-je du discernement étrange de notre guide dont je ne connais toujours pas le nom. ... Et si on faisait les présentations? Therence. rappelè-je pour ceux qui ne l'aurait pas déjà noté.

Je suis pas contre les sobriquets, mais ça facilitera les choses si on doit poursuivre cette galère "ensemble", comme avait dit le dénommé Jordan. Je serais curieux de savoir qui est exactement quoi aussi là dedans... L'autre doit avoir une bonne mâchoire pour mâchouiller ses châtaignes crues...

-On devrait faire des tours de gardes, par équipe de deux ou trois pendant que les autres dorment. émis-je aussi en rassemblant des brindilles à mes pieds en vu d'un possible feu. Ça évitera les mauvaises surprises.

Et en terme de surprise, je lâche un juron à l'apparition du cucurbitacée. Il ne me manque que pour une seule raison celui là...

- Bien le bonjour messieurs ! Aller, je ne vous fait pas languir plus qu’il ne le faut. Voici donc la prochaine énigme. A vos cervelles !

En ce lieu, Newton aurait vu la pomme s’envoler,
Et les rivières vers la montagne s’écouler.
Ce lieu ne se trouve pas partout,
Le chercher vous rendrait fou.
Il n'y a nul horizon,
Ni palais, ni prison,
La boussole n’y pointerait pas le nord,
Et la vie succèderait à la mort

Ok... J'ai l'estomac dans les talons, je ne sens plus mon corps, mais je crois que même au summum de la forme, ça m'aurait fait le même effet. Je me la récite une fois, deux fois, et ça reste aussi vague qu'à la première écoute.
Un lieu... La pomme s’envole et les rivières remontent, mais ce n'est surement pas le ciel. Cette énigme est pleine de paradoxe, la logique semble s'invertir. Un miroir? Quelque chose de réfléchissant?... Je visualise chaque strophe, je vois la pomme s'envoler, les rivières faire marchent arrière... et si c'était le temps? Comme notre bond dans le passé? Mais mêler espace et temps, ça me parait un peu louche... Non, ça manque de sens, ce lieu ne se trouve pas partout, le temps, lui, est omniprésent, enfin je me comprend. Puis le lieu revient souvent, mais est-ce que c'est nécessairement un endroit tangible?... Il n'y a nul horizon, ni palais, ni prison. Un endroit... sans limite...
J'ai un concept, plusieurs mots pour le décrire en fait. Reste à savoir lequel convient le mieux... Je sais combien le légume aime la précision, mais... Un rêve? L'imaginaire?!

Je sais.

-Nulle part. ancrè-je un regard sûr dans ceux flamboyants du cavalier.

Pourtant ça sonne comme un gong dans ma tête, soit ça passe, soit ça casse sans demi-mesure. Un tel lieu, ça n'existe pas. Nulle part. Mais un énorme doute et l'impression d'avoir parlé trop vite m'ont pris d'assaut aussitôt ma réponse lâchée, un "et si" un peu tardif. Dans un univers ou les loups-garou, les rêves lucides et les bonds dans le temps sont possibles... est-ce qu'il n'existerait pas bel et bien un lieux ou les pommes s’envolent, les rivières coulent à contre-sens, et ou la vie succède à la mort?...
Pire que ça.
Dans un univers ou Mister Jack, ce versificateur tordu dicte ses énigmes... N'y a t-il pas, quelque part, un lieu à l'évidence aberrante où de tels phénomènes sont la norme?!

Non. J'ai utilisé mon tour. Alors je reste à l'écoute des idées des camarades, prêt à en débattre s'il le faut, mais jusqu'à ce qu'on me propose le contraire, je balais le doute et reste fermement sur ma position.
J'ai confiance en moi.

Dernière édition par Charlie Crowley le Jeu 5 Nov 2015 - 10:11, édité 1 fois

R∃Λ∃RS∃ WORLD

Les feuilles d’automne et l’herbe rase séchée par les gels successifs craquèrent sous les pieds du garou alors qu’il regagnait les abords de la cabane en compagnie du canadien. La « cueillette » des marrons façon gros bourrin était terminée et pour preuve, il fit choir sa part de petits fruits bruns au sol.

« Charlie. »

L’ours laissa retomber son auguste séant sur le tronc abandonné. Si on ne pouvait pas exactement parler de peur parce que, il faut bien l’avouer, l’épouvantail l’avait bien calculé sur la question, la situation l’ennuyait. Il avait faim, soif et pas particulièrement chaud. Résistance d’animal ou pas, il était plutôt pour l’idée de passer la nuit à l’abri, et si possible auprès d’un feu. En face de lui, Therence Blouson-de-cuir aurait fait peine à voir si l’ours avait eu quelque chose à carrer de son état. Evidemment, si l’on en croyait l’odeur subtile des flics, lui et Alex étaient les deux seuls humains pur jus du lot, et à canadien adepte des grands espaces vs petit citadin, on pouvait facilement se douter duquel résisterait le mieux physiquement à la situation. Le jeune homme, qui semblait pourtant avoir la langue bien pendue, avait rangé ses piques et s’était laissé tomber assis dans un coin, plutôt piteux. Aurait-il était installé plus près que Charlie l’aurait sans doute agacé du bout d’un bâton pour vérifier qu’il était toujours vivant. L’étudiant n’échappa à ce test que parce que le cuisinier avait lui-même la flemme de se relever et d’ailleurs, il prouva l’inutilité d’une telle démarche en ouvrant la bouche à cette instant précis.

Le tour de table terminé, ou du moins, le tour de clairière, l’ours s’ébroua. Les deux flics étaient revenus vers eux et princesse Liam s’était posée à son tour, non loin du dénommé Chad. Le garou était occupé à scruter ce dernier lorsque Blouson-de-cuir prouva qu’il était plus résistant qu’il n’en avait l’air en l’ouvrant à nouveau. Charlie haussa les épaules, la proposition avait le bon sens de ces idées de base auxquelles il se ralliait facilement, et il allait assentir dans le sens du jeune homme quand la brusque apparition de la grosse courge le prit au dépourvu.

Devant l’évidente satisfaction de l’épouvantail à l’idée de jouer à leurs dépends, l’ours s’assombrit. Même un pion de naissance, habitué à être déplacé sur des échiquiers dont il n’avait pas conscience par plus calculateur que lui, pouvait se vexer lorsque son manque de libre arbitre était aussi criant. Jetant un regard noir à leur poseur d’énigme attitré, il détourna ostensiblement les yeux mais ne put s’empêcher de laisser traîner l’oreille cette fois-ci. Autant la première devinette de l’épouvantail lui avait semblé bien trop compliquée pour lui, autant celle-ci paraissait plus vile, utilisant des mots simples pour mieux les embobiner. Avec un peu de chance, ils avaient deux-trois têtes dans le lot qui pourraient en fait leur affaire. Ce flic par exemple, Jordan qu’il avait dit. Tout poulet qu’il était, il avait trouvé la première fois ! Alex était loin d’être un abruti lui aussi. Quant à Chad, il dégageait une aura dangereuse, celle de ces types que Charlie suivait si facilement. Et ces derniers, à défaut d’être très discipliné, étaient rarement des crétins finis.

Quant à sa pauvre cervelle personnelle, elle était si peu habituée à cogiter par elle-même qu’il pouvait presque entendre les rouages rouillés se remettre en branle avec difficulté, fumant abondamment à défaut de produire quelque chose. On aurait vraiment tout vu… Des pommes qui volaient, des boussoles qui ne savaient plus où donner de la tête… Crétine de citrouille, est-ce qu’il poserait toujours des questions aussi idiotes s’il lui arrachait la tête du bâton qui lui servait de corps ? Jetant un coup d’œil aux marrons, le regard qu’il lança ensuite à Jack était plutôt explicite sur son envie pressante de lui balancer leur maigre récolte. Des trucs qui volaient… Sur la lune ?? Nan, c’était débile. Ou alors… Non, surement pas. Les autres cogitaient aussi et profitant qu’un ange passait, l’ours brisa le silence.

« La flotte ? »

Il eut l’impression d’avoir dit un gros mot. Personne ne s’attendait sans doute à ce qu’il tente sa chance, lui le premier. Son regard croisa celui d’Alex :

« Quoi ? J’ai soif. »

Et comme si cette explication se suffisait à elle-même, il retourna à ses marrons.

Merci pour la sign Chuck & Mat' !

la cabane au fond du jardin

Tout bouge autour de moi, les gens s’inquiètent, essayent de s’organiser pour la nuit à passer. J’entends mais n’écoute pas. Je reçois, mais ne comprend pas. Je suis de nouveau pris dans ce moment de panique, de désespoir profond, qui me ramène à ce que j’ai vécu dernièrement. L’horreur de la perte, l’incompréhension et l’inéluctabilité. Et moi, enfin, qui ne peut pas agir, moi qui suis trop lent pour la sauver, pour empêcher que ça arrive. Puis le regard de Chad, sa demande, et ma promptitude à exercer la vengeance demandée. Cette rage infinie, ce besoin d’écraser, de brûler tout sur mon passage. Ma longue errance, pour arriver au Nemeton, et me rendre compte de ce que j’ai fait. Et ma plus longue errance, encore, dans mes propres ténèbres, sans but, sans avenir, sans même l’envie d’avoir un avenir. Mes pas, sur une route grise, entouré de brouillard gris, avec des pensées grises. Mes pas qui m’amènent à une porte, ma main qui sonne à cette porte, puis soudain ce regard, cette lumière, ce bleu azur qui m’éclaire enfin et le chemin parcouru depuis, baigné par ce regard. Celui de Brian.

-Brian ?

J’entends enfin ce qu’il me dit, il a réussi, de nouveau, à me ramener à moi. Ses mains, délicatement, nettoient mes plaies, qui se referment déjà, et la sollicitude dans son regard clair me réchauffe aussi surement que ma propre chaleur l’enveloppe chaque fois que je peux le faire.

-M.. merci.. C’est … ici que ça arrivera, plus tard…

Instinctivement je me tourne vers Chad, qui doit forcément avoir reconnu les lieux, et je vois sa détresse. Une main sur son épaule, je lui promets qu’on traversera cette épreuve dans l’épreuve ensemble. Il me regarde, a la fois reconnaissant, mais toujours avec cette amertume et ce reproche, ce qui me fait reculer, attristé.

Il est temps de faire les présentations, et chacun, bon grés, mal gré, se plie à la demande. L’ours s’appelle donc Charlie, et le représentant en carreaux c’est Alex. Quant à blouson de cuir, c’est Therence. Je connaissais les autres.

-Jordan.. Juste jordan. Pas d’adjoint ou toutes ces conneries. Ça servira a rien ici.

Pour bien montrer ma détermination, et tenter de leur faire comprendre que je suis la avant tout pour les protéger, et pas me la jouer « chefaillon », j’arrache ma plaque, sur mon uniforme de toutes façon déchiré à cause des griffes, et la foure dans mon pantalon. Chemise ouverte, donc, les boutons ayant sautés, les marques de griffes sur mon torse, et sans la plaque, je ne ressemble plus du tout à un flic en fonction.

Je n’ai pas froid, c’est un des avantages à ma « nouvelle » condition. En revanche ce n’est pas le cas de tout le monde. Même si l’idée de servir de chauffage central me fais sourire, je ne suis pas sûr de pouvoir le faire toute une nuit, et sans doute celles d’après. Il va donc bien falloir trouver un moyen de faire un feu, mais de l’abriter des regards aux alentours, pour ne pas attirer les ennemis.

-on pourrait allumer un feu à l’abri, et bloquer les ouvertures pour ne pas attirer les… quoique ce soit, avec la lumière… Je ne suis pas sûr de pouvoir réchauffer tout le monde pendant aussi longtemps, donc mieux vaut s’en tenir aux techniques rudimentaires… Alex, c’est ça ? Tu pourrais m’aider à installer de quoi faire un feu et camoufler la lumière du mieux possible ? Branchages, mousse etc… Pour allumer le feu, ce ne sera pas un problème…

Un sourire de Brian à cette dernière affirmation me revigore.

Mais tête de courge revint à ce moment-là, nous proposant sa nouvelle énigme….
En ce lieu, Newton aurait vu la pomme s’envoler,
Et les rivières vers la montagne s’écouler.
Ce lieu ne se trouve pas partout,
Le chercher vous rendrait fou.
Il n'y a nul horizon,
Ni palais, ni prison,
La boussole n’y pointerait pas le nord,
Et la vie succèderait à la mort.

La ou les lois seraient inversées ? Un miroir ? non.. un miroir ne prend pas le temps en compte… La vie succèderait à la mort. Le temps inversé… les rivières du temps….Mais ça n’explique pas la boussole et l’inversion du pole… Le pôle nord ? Non….

-Le Ciel ou l'espace ? Pas de gravité hors de l’attraction terrestre. Il y a les rivières célestes, et , métaphoriquement, on dit « être au ciel » quand on passe de vie à trépas, puis, si on croit à ça, à la réincarnation. Donc la vie après la mort.. Coincé entre quatre mur, on ne le voit plus, il n’est pas partout, et enfin, si on voit une étoile, c'est qu'elle est déjà morte. Le ciel,l'espace telle est ma réponse.

Un coup au cœur me confirme ce que je sais déjà, mes paroles me blessent, et blessent en écho Chad. Mon regard humide sur lui glisse, sans effet apparent. Il me hait donc, à présent ?
Pour masquer ma gêne, je finis d'assembler les branchages, avec ceux qui m'aident, et je me debarasse de ma veste, superflue à ce stade, pour la proposer à celui qui en aurait besoin.
Je n'ai pas à chercher longtemps le feu en moi, il est attisé par ma douleur d'avoir revécu l'événement.
Le feu prend très vite, en même temps que mon regard s'enflamme. J'émet moi même à présent une chaleur a priori agréable.

R∃Λ∃RS∃ WORLD

Feat : La courge, Hell Toutou, la princesse, le rebel, Brise de friture, la canadienne et le citadin

C’est épuisé et passablement irrité que le groupe arrive à ce qui est notre prochaine destination, une cabane au milieu de la forêt. Le jeune loubard s’effondre, le dos calé contre le mur de cette cabane d’un autre âge. Arriver jusqu’ici n’a pas été une partie de plaisir. Les garous ont l’endurance physique, de même que Jordan et moi. Mais celui qui proposait d’abandonner son camarade la veille, réclame maintenant notre clémence et du repos. Ma profession m’a souvent fait côtoyer ce genre d’individus totalement hypocrite et tournant sa veste au gré des vents pour son seul et unique profit. Je le protégerai car c’est mon rôle, toutefois je le classe immédiatement dans les traîtres potentiels. L’ours me semble aussi peu fiable. L’humain au fort accent peut également devenir un problème « idéologique ». Toutefois je lui suis reconnaissant de l’aide qu’il nous apporte en me donnant le reste de la robe de Liam pour panser les blessures de Jordan.

Mon adjoint préféré est là sans l’être. Sa chemise est en lambeaux. Il met du temps à cicatriser, alors doucement je lui nettoie ses blessures et lui parle gentiment. Il me laisse faire comme hébété. Je l’entoure de ma présence, car je comprends soudainement ce qui me mine.

- C’est là... C’est là que nous avons étés attaqués... Que Fiona… Que…

Je serre les dents. J’ai peine de son chagrin. Mais la jalousie déverse un acide insidieux dans mes veines. Pourtant c’est avec douceur que je m’occupe de lui. C’est mon rôle, celui que je lui ai promis. Être là en toutes circonstances.

-M.. merci.. C’est … ici que ça arrivera, plus tard…
- Je suis désolé Jordan.

Ma présence semble quand même alléger le poids qui l’oppresse. Je vois son regard navré pointer le fils de la défunte qui encaisse comme lui les souvenirs qui font surface. Je ne rate pas non plus le regard assassin de Chad à notre égard. Il est évident qu’il a compris la place que je tiens dans la vie de Jordan. Je ne laisse rien paraitre, car dans la situation présente, je dois me montrer infaillible pour garder la confiance du groupe. Mais le jugement du fils de celle que je remplace me renvoi à ma honte. Je remplace une femme… J’encaisse très mal tout ce que cela peut laisser sous-entendre. Les membres de notre groupe se sont présentés. Comme les autres j’ai lâché mon prénom.

-Jordan.. Juste Jordan. Pas d’adjoint ou toutes ces conneries. Ça ne servira à rien ici.

Je n’aime pas son geste, mais je suis son idée et ôte à mon tour mon insigne. Il est évident qu’il faut tenir compte de l’avis de tous. Toutefois cela peut être contre-productif de ne pas avoir un chef de groupe. Si l’armée fonctionne avec une hiérarchie bien définie, ce n’est pas juste pour la beauté des galons, mais bien un découpage des responsabilités et des prérogatives de chacun. Car au-delà de savoir qui commande ou pas, le but final est de rentrer tous sains et saufs.

Insigne ou pas, Jordan reprend naturellement son rôle de leader et coordonne le campement. L’action faisant, nous reprenons contenance. Je ne peux m’empêcher de sourire à son allusion sur le feu qu’il est capable d’allumer. Je n’ai pas le pouvoir de le réchauffer comme il me réchauffe, mais je sens bien la douce chaleur qui m’enveloppe, celle qu’il n’offre pas aux autres. C’est comme s’il mettait sa main sur ma peau. Alors dans ce capharnaüm qu’est notre situation, je me sens bien, car nous nous sommes ensemble.

Le petit matin voit la citrouille réapparaître et avec elle la nouvelle énigme.

En ce lieu, Newton aurait vu la pomme s’envoler,
Et les rivières vers la montagne s’écouler.
Ce lieu ne se trouve pas partout,
Le chercher vous rendrait fou.
Il n'y a nul horizon,
Ni palais, ni prison,
La boussole n’y pointerait pas le nord,
Et la vie succéderait à la mort.

Je suis perdu à la troisième ligne. Les phrases sont des aberrations. C’est bien trop théorique pour moi, j’écoute donc les autres détailler leur réflexion à voix haute. Jordan avait trouvé la solution précédente ainsi que l’énigme qui avait été le facteur déclenchant de ce bazar.

-Le Ciel ? Pas de gravité hors de l’attraction terrestre. Il y a les rivières célestes, et , métaphoriquement, on dit « être au ciel » quand on passe de vie à trépas, puis, si on croit à ça, à la réincarnation. Donc la vie après la mort.. Coincé entre quatre mur, on ne le voit plus, il n’est pas partout.. Le ciel, telle est ma réponse.

La pomme irait au ciel si elle ne tombait pas au sol, soit. En ce qui concerne la rivière, c’est moins évident, le mot « source » conviendrait mieux. Chercher le ciel rendrait fou ? Il suffit de lever les yeux non ? L’arrogant humain y va de son couplet, donnant sa réponse de manière péremptoire et sans détailler son raisonnement.

- Nulle part.

En y réfléchissant, cela colle un peu mieux sauf à la phrase « Ce lieu ne se trouve pas partout ». Si ce n’est pas partout c’est « ici ». Ici est un mot qui désigne un tas d’endroits car il est dépendant de celui qui le dit. Chercher ici rendrait fou, car mon « ici » à moi, n’est pas le même « ici » de mon voisin. La vie succède à la mort… on meute là où on se trouve, donc ici. Pas de nord car ici est un point unique… j’hésite à donner mon avis car je n’ai pas d’explication pour chaque partie de l’énigme. Toutefois je crois malin de multiplier nos chances en donnant une réponse différente de Jordan et Therence.

- Je propose « Ici » comme réponse.

Je fais un sourire gêné à Jordan. Je ne souhaite pas qu’il croit que je le contredis. Au sourire engageant avec lequel il me répond, je sais qu’il n’est pas vexé et bien au contraire.

- La flotte ? Quoi ? J’ai soif.

Je hausse les sourcils en signe d’exaspération. Le groupe compte sept personnes, mais seulement six avec un cerveau… M’éloignant un peu de l’assemblée, j’observe les alentours. J’ai bon espoir que l’on trouve la solution, après cela, il faudra se remettre en route. Se faisant, j’espionne aussi les attitudes de chacun. L’ado arrogant et abandonnateur de compagnon est décidé à se sortir de là. Je révise mon jugement de tout à l'heure, car mine de rien, il semble qu’il restera solidaire au groupe qui est sa meilleure garantie de survie et il semble plutôt doué pour les énigmes. La princesse capricieuse pourrait bien nous surprendre par un éclair de génie. Par contre l’ours me semble potentiellement dangereux… si l’envie lui venait de suivre Chad pour qui j’éprouve de plus en plus de méfiance. Au-delà du malaise personnel qui nous lie, je ne le sens pas. Ce type est une bonbonne sous pression, ou plutôt un fauve qui dort que d’un œil. Il participe au groupe, mais pas comme si sa survie en dépend. Il y a dans son attitude nonchalante, un je ne sais quoi qui me dérange. J’avais craint qu’Alex puisse être un élément de scission du groupe, mais Chad me semble plus dangereux, et ses motivations moins honorables. La manière avec laquelle il a regardé Therence, quand ce dernier est allé lui chercher querelle au sujet d’un acolyte qui semble souvent le suivre, ne m’inspire rien de bon.

Je ne sais pas combien d’épreuve nous avons à passer, mais j’ai peur que le groupe implose en chemin. J’aimerai en parler avec Jordan, mais avec toutes ces oreilles de garous dans les parages, il est impossible d’avoir une conversation privée.

R∃Λ∃RS∃ WORLD

Dans la situation actuelle, avec les circonstances, Alex avait naturellement tendance à serrer les coudes d'abord avec Charlie. C'était un peu obligé par la force des choses. Le Crowley n'était finalement pas aussi terriblement inhumain qu'il l'avait longuement cru, les événements récents lui avaient même prouvé qu'il avait sa fibre plus tendre, comme n'importe qui. Au moins, depuis le début de leur voyage temporel, ils n'avaient pas crié l'un sur l'autre, ni ne c'étaient insultés. Quelle improbabilité! En fait, alors qu'ils étaient tous deux à l'écart du reste du groupe et que la brute cueillait les châtaignes à sa façon, Alex ruminait en pestant. Bien sûr qu'ils devaient se reposer, et manger, et dans un monde idéal se laver (il commençait à sentir sa peau irritée en quelques endroits), mais pourquoi choisir la cabane de la dynastie lycanthrope la plus connue à Beacon Hills? Les ancêtres de Derek Hale n'étaient probablement pas aussi sympathique que celui-ci, et il n'avait d'ailleurs pas une excellente réputation. Quant à ce qui était du feu, le druide ne voulait simplement pas faciliter la tâche aux agresseurs qui tentaient de les retrouver. Ça lui semblait être la prudence élémentaire, non? Bon, il était aussi fatigué que les autres -ou que Therence- à tout le moins, et il arrivait que ses neurones ratent quelques connexions. Comme marrons, sans feu égale marrons crus égale immangeable. Il avait lâché son nom d'un ton amer, à son tour. Le biochimiste profitait également de leur temps à l'écart pour relaxer un peu, se calmer, avant de retourner au centre de la tension, qui était un espèce d’œil d'ouragan précaire.

-On prendra un tour de garde ensemble, Charlie et moi. Si quelqu'un d'autre veut se joindre à nous, sans problème.

Alors que l'ours posait leur collecte au sol, Juste Jordan requit l'aide d'Alex pour faire un feu. Au moins, ils auraient une impression de chaleur et de sécheresse, se convainquit le druide alors qu'il tentait de creuser un trou avec une pelle qui traînait derrière la cabane, histoire de rendre les flammes moins visibles à distance. Il appréciait le geste des flics, même s'il savait que le naturel risquait de revenir au galop. Au moins, ils n'auraient pas à endurer les conflits des adolescents vis-à-vis de la réalité, ou alors le clash serait moins intense... L'épouvantail reparut au milieu de leurs préparations, interrompant la torche et le druide dans leur activité et les autres dans leurs discussions, leurs silences ou leur euh... le Therence, il dormait ou il pleurait?

Chacun y allait de sa réponse. Nulle part, le Ciel, Ici. La flotte propose Charlie. Si telle est la réponse, Alex espère que le Jack ne se formalise pas du choix du vocabulaire. Le druide croise le regard exaspéré du flic de mauvaise foi, celui qui avait hésité à enlever son badge. Brian, donc. Le scientifique gronda gentiment son ancien camarade de classe, mais son but était plus subtil.

-Pourquoi tu te justifies? C'est pas plus bête qu'autre chose, j'avais pensé à un miroir aussi, mais j'sais pas si ça colle ou pas.

Il avait réfléchit aussi. Nulle part pouvait coller, mais semblait trop évident. Les reflets et les substances réfléchissantes collaient pour le début, mais peu pour la fin. Newton, c'était un physicien qui avait donné son nom à une unité de force, qui avait travaillé sur la gravité. Il pencha la tête vers l'arrière, perdu dans ses réflexions, les yeux passant d'une étoile à l'autre, et sur la lune. « La lune tombe comme une pomme » avait dit Newton. Avec sa gravité six fois plus faible que celle de la terre, le rebond d'une pomme tombée de quelques mètres pourrait laisser l'impression qu'elle s'envolait. La lune n'est pas partout : elle est un point précis dans le cosmos et si on peut la voir de n'importe où, on ne pouvait la voir de partout à la fois. Vue de la terre, elle n'a pas d'horizon, définitivement pas de palais ni de prison. Une boussole y deviendrait folle. Il restait trois indices qui le chicotaient. La chercher rendrait fou? Elle est là, sous leurs yeux. À moins que... Aller la chercher, la décrocher, c'est de tenter l'impossible, d'une manière romantique, mais aussi possiblement de façon à développer une obsession à s'en rendre fou. Et la vie qui succède à la mort, pourquoi ce ne serait pas le cycle lunaire? La nouvelle lune, c'est la renaissance de l'astre. N'est-ce pas d'ailleurs un symbole de résurrection de l'époque classique? Son pouls s'emballait! Il pensait bien avoir déjoué les vers et l'embêtante poésie des jeux de mots de la courge. En ce lieu, Newton aurait vu la pomme s’envoler, Et les rivières vers la montagne s’écouler. récita-t-il dans sa tête en se penchant pour aider Jordan avec le tas de brindilles. Newton, la gravité, la lune... les marées! Il avait déjà vu, quand il avait visité sa famille, enfant, dans les provinces maritimes, des marées si hautes que la mer s'engouffrait dans les rivières. Les vagues les remontaient à contre-courant vers les collines qui découpaient le paysage. Les rivières s'écoulaient vers les montagnes! Jordan allumait le brasier, confirmant l'instinct du druide : il n'y avait pas plus de trois humains dans le groupe. C'était quand même fascinant comme spectacle, et au bout de quatre longues secondes d'ébahissement, Alex tenta à son tour.

-Je pencherais pour la lune. Liam, Chad, vous avez d'autres réponses à proposer? demanda-t-il en leur souriant. Aussi bien multiplier leurs chances. Nul ne savait quel serait le prix d'une absence de bonne réponse.

Merci Matrim & Chuck!

Invité

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Faim, faim, faim, faim... Vous ais-je dis que j'avais faim ? On peut pas travailler dans ces conditions sérieux ! Il nous faut de la nourriture entre temps. Genre un buffet à volonté entre deux poursuite pour recharger les batteries. Va falloir faire une réclamation au comité des habitants de BH poursuivi par des méchants très méchants avec leurs panoplies de méchants. Ouais, ça fait beaucoup de méchant dans une simple phrase. Mais on va dire que c'est la faim qui me fait dérailler.

Le nez au vent, tel un grand limier poursuivant son futur repas du jour, je suis surtout là pour débusquer les pièges et les ennemis arrivant de front. Ca serait con de se faire avoir comme ça alors que nous fuyons tout guilleret les abrutis qui veulent nous embrocher sur leurs bûcher respectifs. L'un des deux étant un barbecue, je vous laisse deviner à quel groupe il appartient. Et fait très étonnant, aucun n'a mouché lorsque Jordan à pris les commandes. Enfin, presque pas. Le coup de la démocratie provenant du druide, je sens que ça va mal finir. Chacun à une opinion différente et pour se mettre tous d'accord, ça va finir en bain de sang.

On a tout de même dans l'équipe un hippie canadien, un ours détestant l'autorité policière et un caïd arborant les ordres. Moi, je ne me compte pas. Je sais que je vais être infernal par moment. Et capricieux. Un vrai gamin quoi. Et pas n'importe lequel, non monsieur, je suis le genre vorace ! Le type de personne qui ferait tout pour un bon steak bien juteux au lieu d'une minable pomme. Ou mieux, une énooooorme pizza quatre fromages bien chaude et fondante. Sauf qu'à la place j'ai le droit à de l'herbe et des feuilles. C'est bon pour les lapins ça, pas pour un carnassier tel que moi ! Je pense que ma déception est perceptible et que mes geignements à propos de pouvoir chasser de la vrai nourriture tape sur les nerfs car le nounours ne va pas par quatre chemin pour me faire comprendre de me la fermer pour de bon.

Puis on reprends chemin vers la cabane. Cabane qui je le sais, va briser le coeur de quelques un vu la direction que nous prenons. Cependant, le voyage jusqu'à là bas n'est pas de tout repos. On se fait violemment attaqué en traître par une bande de loups garous assez coriace. A un tel point que j'ai l'impression d'être un petit roquet face à eux. Toutefois, il ne faut pas oublier que je suis hargneux. Surtout quand j'ai faim et qu'on viens de me foutre la trouille de ma vie à bondir comme ça d'un coup des buissons. Je me défends tant bien que mal avec le peu de formation au combat que j'ai eu. Enfin, me défendre est un bien grand mot vu que les garous préfèrent largement déchiqueter la chair bien tendre des humains. Sauf que vu qu'on est en mode mousquetaire, vous savez un pour tous et tous pour un, il faut aller aider et soutenir les malheureuse futures victimes.

Pfff... Triste job d'être un loup. Ma robe à pris un sacré coup avec cette bagarre ci. Je me pelotonne donc dans la veste de l'ursidé à la place et grogne pendant le reste du chemin à propos de citrouille, d'halloween et de voyage dans le temps.Je ne m'intéresse donc en aucun cas aux conversations des autres ni leurs états de santé. La seule chose qui pourrait titiller mon attention, c'est la nourriture. Et un bon jeux vidéo. Devant les lieux où sera dans quelques siècles je pense le futur ou passé Manoir Hale, Jordan et Chad se stoppent comme si revenir ici était trop difficile pour eux. A croire que quelque chose de terrible leur est arrivé ici il y a peu de temps. Toutefois, vu leur regard hanté par ce souvenir, il me serait vraiment irrespectueux de leur poser des questions à ce sujet. Ok, discussion chez les Hales tabou pou l'instant vu comment le flic bégaye.

Alex propose de ne pas dormir dans la cabane ni d'y faire du feu. Il a peur de quoi ? Des fantômes ? Les tragédies c'est pour plus tard. Donc nous avons aucun risque à nous y protéger à l'intérieur. C'est mieux que de dormir à la belle étoile sans protection. Mais bon, ils font ce qu'ils veulent hein. Je tiens juste à signaler qu'il va faire nuit, que les humains vont pas tenir le choc sous le froid et la fatigue et que malgré que nous soyons des créatures surnaturelles, nous ne sommes pas superman vivant d'amour et d'eau fraîche dans une clairière. J'irai dormir où je veux point final.

Dès qu'on parle de chercher à manger, je m'occupe immédiatement de fouiller les alentours à la recherche de petite proie à se mettre sous la dent. Néanmoins, les temps sont dures vu qu'aucun animal n'est dans le coin. Ce qui ne me décourage pas. Je ne rentrerai pas sans viande ou au moins une source d'eau dans le coin. Si mes souvenirs sont bons, il y a un lac à environ 15 minutes en coupant à travers les bois. On aura qu'à s'y faire une expédition là bas après avoir voler des récipients. Ou mieux, demander à Chad ou Jordan s'il n'y a pas une rivière ou un cours d'eau très proche de la cabane. Ça fera beaucoup moins loin et nous faire gagner du temps.

Tout à coup, le buisson à quatre arbres d'où je me situe bouge. Un animal ? Enfin ? Tel un chien de chasse, je me met en position, prêt à bondir au bon moment. A y croire l'odeur et les battements de coeur, c'est une jeune biche. J'attends avec impatience d'enfoncer mes crocs dans sa gorge, avançant à pas de loup. Tout à coup, je marche sur une branche que je n'avais pas vu et fait fuir ma proie. Le craquement l'a alerter et malgré que j'ai bondi dessus, elle m'a échapper. Pas de bol, on aura pas de la biche pour ce soir. Par contre, en regardant ce qu'elle était en train de grignoter, on aura à manger. Des fruits sauvages. C'est pas de la viande mais c'est mieux que rien. Je cueille donc ses fruits en me servant du reste de ma robe comme tablier. Quelques nèfles, des fruits de rosiers sauvages et des mûres. Par contre, je snobe volontairement les navets du diable que je découvre en revenant sur mes pas. Comme si l'on avait pas assez d'une cucurbitacée mortelle dans l'aventure. Et non, je ne leur est pas tirer la langue en prime.

Revenant heureux de mes découvertes même si ma cueillette est pauvre, je retourne à la cabane déposer mes fruits. D'un coin, se trouvait Therence à deux doigts de s'effondrer de fatigue et à l'autre bout le nounours et son acolyte humain. Enfin pas si humain que je ne le pense. Il cache un truc lui aussi. Puis je m'assois à quelques pas de Chad que j'observe alors que nos deux policiers rentrent à leur tour dans la cabane. Il cache un truc celui ci aussi. A croire que le but de ma visite, c'est de démaquer tout les secrets des gens. Au moins, c'est un bon moyen de contrer l'ennui.

Je quitte des yeux le loup qui a l'air hanté par le malheur et puant la tristesse pour me reporter sur le caïd et son plan de tour de garde. Au moins la fatigue ne lui a pas privé de ses capacités mentales, c'est un bonus. Nonobstant, avant de pourvoir rétorquer quoi que ce soit, T'as le cousin du navet du diable de tout à l'heure qui fait son grand retour dans une entrée remarquable. Ninja ou magicien le légume ? Un peu des deux je suppose. Je reste bouche bée devant son entrée en grande classe. Non, je ne suis pas impressionner. Ou alors juste un tout petit peu, un chouïa même. Mais je ne pense pas que quelqu'un soit crédule à cette déclaration.

L'énigme posé, je reste en flottement quelques instant. What !!! Attends tu peux reformuler ça correctement ? Newton et la pomme, c'est la théorie de la gravité. Sans elle, la pomme s'envolerai. pour les morts et la vie, c'est le cycle de réincarnation. Le seul lien que je fais, c'est avec les lois universelles. Ce sont elles qui régissent les théories à la pratique. Cependant, les paroles de cette énigme n'ont pas de sens. A l'écouter, on se croirait la tête en bas comme un pendu. Tout y est inversé. A croire que ce lieu n'existe pas. C'est à s'en arracher les cheveux. Et dire que Jordan était en train de se plaindre de la facilité de celles ci.

Chacun à leurs tours, ils donnent leur proposition. Chacune peut être juste à leur façon. Sauf celle de l'ursidé. La flotte ? Quel est le rapport ? Je vois pas du tout. A croire que son coup de génie lui est passé. Une bonne réponse et bim ! Plus personne dans les étages. C'est triste. Tout à coup, Alex cite mon prénom. Je hausse un sourcil, confus. Faut que chacun exprime son avis même s'ils n'ont rien ? Très hippie de sa part. Ça ne m'étonnerai pas qu'il se balade en forêt pour taper la discute avec le gibier tout les week-ends. Et non, je ne suis pas méchant. J'ai juste faim et j'ai mal à la tête à réfléchir sur un truc sans queue ni tête. Si je propose de brûler la citrouille pour nous réchauffer, la bande va mal le prendre ou pas ? Je soupire bruyamment quand ma conscience acquiesce. Zut !

-Euh.... Un monde sans dessus dessous ? Franchement, j'en ai aucune idée concrète.

Fait dire que niveau hypothèse c'était soit ça, soit la philosophie et l'univers.

R∃Λ∃RS∃ WORLD

Je reste détaché de ce qui se passe et laisse mes “amis” œuvrer pour le bien commun. Je grimace un sourire sarcastique quand Alex demande à l’ours de l’aider à ramasser des marrons. Si l’ursidé peu manger n’importe quoi, les lycans du groupe ne vont pas se satisfaire de cette pitance ou des pommes mangées dans la journée. Les voir s’agiter me ramène du cauchemar éveillé où je m’étais égaré. Je suis plus décidé que jamais. Mais comment transposer ce sort à notre époque ? La citrouille voudra une compensation, mais je n’ai rien à lui donner. L’être de cauchemar semble aimer tourmenter les autres. Le groupe s’organise et malgré les différences, chacun travaille en bonne cohésion… Si je brise cela, est-ce que cela pourrait amuser la courge ? La satisfaire ?

Jordan joue les modestes et range son insigne. Mais auprès de qui pense-t-il faire illusion ? Même son coéquipier le suit dans ce geste de très mauvaise grâce. Insigne rangé, il n’en prend pas moins des décisions, comme celle de faire du feu alors que le druide conseillait la prudence. Sans le savoir, l’adjoint joue en ma faveur. Alex aide à faire le feu, mais garde dans son cœur le fait d’avoir été contredit par « l’autorité ». Je fais un clin d’œil à l’ours qui m’observe. Mon regard explicite sur les maigres marrons qui sont à ses pieds, lui tire un haussement d’épaule fataliste. J’ai juste le temps de lui faire comprendre que je compte bien manger autre chose que de la bouffe pour écureuil que la princesse qui s’était éloignée revient fièrement avec des baies. Son butin est à peine suffisant pour caler une des joues de l’ours. J’entends les estomacs gronder la révolte. Si je me souviens bien de mes cours d’histoire, Louis XVI a bien énervé le peuple en lui refourguant du pain moisi… Je ne cherche pas à faire tomber la tête de Jordan… Mais… La flèche lui était destinée… Je me rembrunis et observe mon monde en baissant le menton quand potimarron s’invite de nouveau parmi nous.

J’observe le personnage et sa manière d’agir. Je ne prête guère d’attention à l’énigme posée et laisse les autres réfléchir. La tête de courge se délecte de l’état de fatigue et d’énervement dû à la faim. Un bruit dans mon dos attire mon attention. Je me fais souple sur mes jambes, prêt à réagir. Jordan, Therence et Brian donnent leurs propositions. L’ours les imite mais plus pour ne pas rester la bouche close, quand Alex prend la parole j’ai déjà disparu dans les fourrés. C’est donc au vide qu’il s’adresse quand il me demande ma solution.

Je file comme une flèche à quatre pattes, ma cible tente de déguerpir mais elle semble avoir déjà été effrayée, elle n’en est pas à sa première fuite de la journée. La rattraper est si facile, planter mes crocs dans sa gorge est une pure jouissance quand on a l’estomac dans les talons. Je me moque bien du potimarron, où plus exactement de ce que pense la troupe de ma désaffection. Je me rassasie sur ma proie, choisissant le meilleur morceau de cette biche qui a eu le malheur de passer à proximité. Quand je reviens vers la cabane et le reste du groupe, je lance l’animal au pied de l’ours dont l’œil s’éclaire rapidement d’une lueur intéressée.

- A table ! Dis-je en m’essuyant négligemment le menton encore rouge du sang de ma proie. Vous pouvez la faire cuire, mais le fumet risque d’attirer bien du monde…

Les regards convergent sur ma personne. Il est certain que la viande crue et encore tiède de l’animal va rebuter Therence. Mais je m’en moque, car je sais qu’il ne me suivra pas dans la scission et collera les deux flics. Rebelle dans l’âme, mais bon toutou obéissant dans la chaire. La princesse salive mais semble hésiter à s’emparer d’un morceau. Le jeunot semble attendre que les « adultes » décident. Je regarde Jordan avec un sourire malsain. Je me moque du chagrin qu’il affiche. Les gestes et regards qu’il a pour Brian sont bien trop éloquents. Il n’a même pas la décence d’observer une période de deuil. Je devrais prévenir Brian ou pas… L’homme de main de Jordan est vraiment la parfaite caricature du bon petit soldat… Reste le druide et l’ours qui regardent tour à tour la biche et le feu.

- Faites donc cuire que le nécessaire pour les estomacs sensibles dis-je en trouvant un compromis qui comblera tout le monde. Sinon, face de courge, ma réponse est le néant. Je crois que Therence n’est pas loin de la solution, je te donne donc un synonyme au cas où tu sois tatillon et un maladif des précisions à outrance.

Je vais m’assoir à côté de l’ours qui a entrepris de découper la biche avec un sens de l’équité du partage qui lui est propre. La scission du groupe s’amorce. Une partie est attentive à la réaction de Jack O’lantern à nos réponses, l’autre partie s’occupe de la meilleur façon de se remplir le ventre et de ne pas se faire gruger sur les quantités. Il semblerait que je me sois fait des potes.

- On tentera de se trouver de la bière. Dis-je en reprenant un bout de viande bien saignante.

J’essaye de la jouer fine. Je ne m’impose pas en leader d’opposition, mais comme le type qui comprend… et soulage les besoins de ses condisciples. Agrémenté d’un côté un peu obscur, je peux allégrement faire le côté pile d’une pièce où Jordan serait la face. Le gentil toutou ou le dark wolf ?

Une nuit dans l'année

En maîtres, ils régneront sur vos cauchemars

”Jack-o'-lantern, Jack-o'-lantern
You are such a funny sight. As you sit there, at the window
Glowing on at the night.

You were once a yellow pumpkin
Growing on a sturdy vine.
Now you are a jack-o'-lantern
Glowing on at the night.”

Je fredonne cette comptine et tournicote de manière grotesque. Je m’agite à la manière d’un pantin et me paye le luxe de faire un tour complet avec ma tête arrachant ainsi des soupirs d’exaspération à mon auditoire. L’énigme les divise.
Les cerveaux s’échauffent, pour ceux qui s’en préoccupent. Les deux officiers désireux de s’intégrer échangent des regards. Sont-ils en train de réfléchir ou bien cherchent-ils à se parler discrètement.

J’admirerais presque la déduction de l’adjoint. Je m’amuse de voir qu’il est si facile de faire correspondre des explications quand on souhaite que son idée soit la bonne.

- Nulle part, lance sans hésiter le rebelle qui en a plus l’air que la musique.

J’ai le sifflet coupé. L’arrogant maitrise donc l’abstrait pour être parvenu à trouver l’exacte solution. Mais s’il croit obtenir pour sa réponse, l’absolution, j’aimerais lui dire qu’il ne gagne que le droit de continuer.

Je reste néanmoins attentif aux déductions des autres. Je pourrais les libérer, les pousser vers l’étape suivante mais ce serait mal me connaitre. De leurs turpitudes je me repais.

Le second policier du groupe qui semble le plus stoïque du groupe ne vise pas la simplicité. Son explication ne fait pas mouche. J’applaudis en revanche la réponse du nounours.

- Excellent ! Mais totalement faux. J’adore ton raisonnement. « De l’eau parce que j’ai soif ! »

Ils ont faim et soifs, j’aime les savoir suspendus à cette pitance que sont mes énigmes. Ils aimeraient un lit douillet pour se reposer, je me réjouis de ces mésaventures qui mettent à mal leur endurance . Ils aimeraient rentrer. Quoi que… tous ne semblent pas avoir ça pour objectif.

- Je pencherais pour la lune. Liam, Chad, vous avez d'autres réponses à proposer ? S’essaie le druide.

Le louveteau est pris au dépourvu par la question quand à Chad, il disparait purement et simplement dans la forêt. Que dire de la suite... L'architecte joue un drôle de jeu. Cela peut devenir encore plus amusant que je ne le pensais. Mais qui est le pantin de qui dans cette affaire ?

Je suis vraiment satisfait de ce groupe si disparate. Je sens les tensions monter. J’ai de bons espoirs envers Chad. Il faudrait que j’attise son ressenti contre les deux policiers. J’aimerai les voir s’entre déchirer, révéler leur noirceur. Et si je laissais croire à l’architecte que j’accèderai à ses vœux s’il arrive à scinder le groupe en deux ? Mettre en défaut les deux policiers du groupe ? Ils incarnent l’ordre et la justice… Mais aussi la répression… L’ours et le druide ne sont pas fans de l’autorité en général… Les deux ados pourraient rester dans le giron des flics qui peuvent faire figures paternelles à leur yeux. A méditer… Il reste assez d’épreuves pour qu’ils n’aient pas besoin que je leur savonne la planche pour chuter.

“Jack-o'-lantern, Jack-o'-lantern
You are such a funny sight. As you sit there, at the window”

- Et bien, et bien. Où vais-je donc vous envoyer ? Car Therence a trouvé la bonne réponse.

Je me déhanche dans un swing d’enfer… du moins comme je le peux avec mon corps d’épouvantail.

- Dans cette cabane ou ailleurs, il n’y a nulle part où fuir. Alors affrontez le danger. Rendez-vous demain en ville, dans ce parc boisé.

Mon sourire est carnassier. Ils ne vont pas s’y ennuyer quand ils découvriront cette ville qui, bien qu’ancienne et peu étendue, regroupe des habitants d’un genre particulier... Et aucun humain.

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