[Event] "Crasse" Over - Phase III | Classe du professeur Minerva Hale

Maison des SERPENSEURS

Je ferme les yeux, ayant peur d’échouer.. Et évidemment, lorsqu’on a peur d’échouer, on ne peut qu’échouer… Le gobelet m’explose pratiquement à la figure et je ne dois d’éviter d’être éborgné qu’à mes reflexes avec la bestiole, qui arrive à le dévier à temps..
Je dois prendre le problème d’une autre façon… Peut être qu’il faut supperposer les couches de matière sur une structure qui m’aide à faire vivre l’âme de l’objet..

Cette fois ci , je prend un peu plus de temps, et je ne prononce pas la formule à voix haute.
Bien entendu, la punition dont j'écope n'aide pas à se concentrer...

Maison des SERPENSEURS

Rien a faire.. C’est trop frustrant et ma rage éclatte, alors que les colibets, les moqueries des autres me prennent pour cible.. Me revoila au temps de l’apprentissage avec mon père, et n’y tenant plus, je fais taire ces moqueries de la seule façon que je connaisse : je relache la bride à ma bestiole.. Des choses se brisent, des chaises craquent, cassent, des élèves tombent, des bancs se deplacent et je peine à entendre chad et mick essayer de me calmer. Je ne suis que colère et je ne supporte plus ces moqueries..

Maison des SERPENSEURS

Je regarde partout autour de moi et vois James me faire un sourire. Je me souviens alors de sa demande. L'aider a en savoir plus sur un membre de Griffonnel... Je tenterai mais forcerai personne...

Je souris tout content d'avoir réussi mon sort et lève la tête, encore plus heureux. Liam est arrivé. Il est à mes côtés et me chuchote un « salut » pour ne pas se faire repérer. De toute façon, s’il est puni, je reste avec lui. Il y a pas moyen que je le laisse tout seul.

Impossible.

Je resterai avec lui, même si les profs sont contre.

Je le regarde, rougis en le voyant et touche sa main. Son chien, très beau en plus, est posé sur sa tête. Liam se concentre, il regarde les objets sur la table et en choisit un. Il lance son sort et, réussi son sort pour moi. Une belle fleur apparaît sur la table. Je ne sais pas quoi dire, baisse la tête quand il me sort la plus belle des phrases, accompagné d’un bisou sur la joue :
-Pour le plus adorable des petits amis que je n'ai jamais pu rêvé.

Je prends le bouquet et le sens un bon coup. L’odeur est super, j’adore. En plus, les pétales sont bleus. Ma couleur préféré.

J'ai le coeur qui bat plus vite. Comme si c'était son premier cadeau, même si ce n'est pas le cas. J'adore qu'il m'en fasse comme cela, sans rien demander en retour. Il le fait souvent, et moi aussi...

Je me retourne et lui souffle un merci. Lui aussi n’ose pas me montrer ses rougeurs et son sourire.

— Je…

Je n’arrive pas à dire mes mots.

— Je… je veux personne d’autre que toi…

Je n’arrive pas à voir sa réaction et lui tends mon parchemin pour qu’il découvrir la formule à son tour. Je ne le laisserai jamais tomber, l’aiderai quand il en aura besoin…

Je pose les fleurs devant moi et cherche un objet, espérant pouvoir le transformer en vase. Je ne désire pas voir son cadeau disparaître si vite. Peut-être qu’il existe un sort pour qu’elle reste belle éternellement ? Mais, je trouve que ça serait mauvais. Les fleurs ne sont pas faites pour durer éternellement…

Je lance un nouveau sort pour tenter de créer un vase, mais je ne connais pas la formule.
Puis, pense à tout autre.

Je fouille dans mon sac et entends un membre de ma maison tenter un sort. Après quelques échecs, sous des moqueries, il commence à s’énerver…

— Pourquoi il se moque de l’échec des autres ? C’est nul et ça n’aide pas. Tu crois que je peux faire quelque chose…

Vu que je ne sais pas quoi faire, j’écris sur un papier un petit message pour Matrim. Une petite phrase que je vais lui envoyer, je ne sais pas comment.

« Ait confiance en toi et tu vas réussir. Ou pense à une personne qui t’apaise en oubliant les moqueurs. Ils servent à rien. »

Puis je me retourne vers Liam lui sourit et tente de l’encourager pour qu’il lance son sort à son tour et, si par malheur il rate, je ferais tout pour qu’il réussisse.

HRP:

Maison des SERPENSEURS

Le sort a réussi et j’espère que ce message lui sera utile. Je souris et me retourne vers Liam. Il s’apprête à lancer son sort.

Je le regarde et lui donne une partie de moi pour qu’il réussisse. Je ne dis rien pour ne pas le déconcentrer et attends.

Maison des GRIFFONNELS

« Civet, tu restes sagement ici. Les fantômes, c’est pas pour les petits lapins. »
La chasse aux spectres, ça allait quand même mieux que les prises de tête sur les noms. L’ours suivit ses camarades jusqu’au potager en se grattant la nuque, toujours perplexe de cette histoire de lettres, mais il finit par évacuer le problème en concluant que Derek était plus malin que lui et qu’il devait donc avoir raison. Plus sordide encore que l’apparente masure qui les avait accueillit en lieu et place de leur maison, le potager ne donnait vraiment pas envie de s’attarder. Des formes diaphanes erraient entre les citrouilles et il fronça le nez, dégoûté. Pragmatique à l’excès, l’ours n’aimait pas ce qu’il ne pouvait pas fracasser contre ses poings.

« Comment on est censé filer une rouste à ces trucs ?? »

Ah. Oui, les baguettes, évidemment. Imitant les autres, il agitait sans trop de conviction sa toute nouvelle arme sorcière. Difficile d’obtenir des résultats probants lorsqu’on avait jamais ouvert son livre de sortilèges.

« Charlie, sur ta droite !

— Uh ? »

Merci la vitesse surnaturelle, il évita de justesse l’attaque fourbe du spectre qui ne tarda pas à se faire disperser par ses compagnons. Crasseux jusqu’aux sourcils, les cinq compères reprirent le chemin de leur maison, victorieux. Pas pudique pour un sous, l’ours ne tarda pas à rejoindre druide et loup sous le jet brûlant, tandis que Brian se détournait discrètement pour se caler dans un coin. Les rires fusèrent rapidement, entre commentaires peu discrets sur la silhouette de leur canadien préféré et de futurs projets de tatouage mielleux, si bien que la beuglante ne parvint pas à détruire leur belle humeur. Il faut dire que sa triste fin, anéantie sous la flotte par un druide nu comme un ver, prêtait plus au rire qu’aux larmes. Evidemment, le trajet jusqu’à leur salle de cours se fit dans la précipitation et c’est les cheveux encore humide que Charlie y fit éruption derrière ses camarades.

« C’est bon, leur glissa-t-il, la prof est pas encore là. »

Sur le bureau, un chat les toisait et avant qu’il ait eu le temps de se faire la réflexion que cette école en était vraiment infestée, voilà que le félin se prenait de métamorphose. Bouche bée, l’ours observa la vieille Hale qui, le regard sévère, se tenait maintenant dans l’allée, et posa en vitesse ses fesses sur la chaise à côté d’Alex, le plus loin possible du bureau de leur professeur.

« Animagus mes fesses, chuchota-t-il à son voisin. Moi aussi je peux me métamorphoser hein ! »

Oui bon, pas de façon aussi parfaite, mais c’était un détail. Occupé à bailler aux corneilles, il fut obligé de faire répéter son enseignante lorsque les consignes furent données, et son regard soupçonneux tomba sur sa baguette. Et les autres, comment s’en sortait-il ? Rappelé une nouvelle fois à l’ordre alors que la baguette pendait mollement dans sa main pendant qu’il observait le travail de ses voisins, il finit par se décider :

« Imana… Ini… Inanimatus Apparitus ! »

Maison des GRIFFONNELS

Ça a marché ! Pour la première fois de sa vie, il ne s’est pas planté en cours ! Devant lui, le pot de miel rayonne presque d’une aura mystique. Fasciné, l’ours s’empresse de dévisser le couvercle pour humer à plein nez le délicieux parfum… et y plonger directement deux doigts qu’il lape goulûment.

« C’est vraiment du mie… »

Pas le temps de finir sa phrase : autour d’eux, les meubles tremblent et sa chaise craque sous les fesses de l’étudiant.

« Hey ! »

Heureusement, le pot serré contre son cœur est sauf. Furieux, Charlie jeta un regard à la cantonade. Qui s’amusait à le faire tomber ??

Maison des GRIFFONNELS

Faisant semblant d'étudier les autres, tout mes sens sont concentrés sur une unqiue personne. Celle assis juste à ma droite, la seule qui me soit chère et dont son avis compte plus que tout. J'aurai voulu pouvoir nier le pouvoir qu'il a sur moi mais c'est impossible. Donc je préfère que cela reste secret. Ou tout du moins dans les limites du possibles de notre intimité au sein de notre couple. Oui, je pars loin pour des broutilles et alors ?

Son cœur battant la chamade et son doux remerciement est un baume au cœur, un concentré d'amour pour un assoiffé de tendresse. L'amour ne me réussi pas niveau mièvrerie. Mais tant que je ne crache pas des petits cœurs et des arc en ciel, je me dis que ça peux y aller. Toutefois, je ne m'attendais pas du tout à une déclaration de sa part assez... Comment dirait-on ? Confessionnel ?

Je ne sais pas comment réagir après qu'il m'est dit un truc pareil. Ça devrait être interdit dans plusieurs états de l’Amérique même ! Caracole ou l'art de me mettre dans des situations inédites. J'aime bien charmer, être momentanément romantique et roucouler dans le bonheur. Mais là, c'est autre chose. C'est une promesse. Et je ne suis pas sûr d'en être capable.

Pour donner le change et ainsi me laisser du temps pour trouver une solution convenable, j'observe les autres élèves. Je reconnais quelques têtes bien distinctes présente et ayant fait apparaître des objets sur leur table tel qu'une maison, un bateau, un triskèle, un pot de miel ?! Je secoue la tête incrédule et cherche mes têtes connus du regard.

C'est étrange que monsieur n'est pas encore ramené sa fraise genre c'est moi le meilleur bande de naze. Très étrange même vu que je ne vois aucune trace de son blouson en cuir ni la queue en tire bouchon de son animal. Parce que oui, je suis persuadé qu'il a un cochon au vu de ses précédentes fascinations envers eux de type kidnapping porcines. Par ailleurs, ce n'est pas le seul à sécher les cours au vu des places encore vide dans la salle....

Tout à coup, j’aperçois Caracole me pousser devant moi un bout de papier annoté. Je me penche sur son parchemin, curieux. Oh... oh ! Bien sûr, j'aurai dû m'en douter. Le seul sortilège que j'ai réussi de ma vie n'est pas le bon. A croire qu'on m'en veux à mort dans le pays magique ! Pourtant je ne pense pas avoir touché à Dorothée ni à Merlin.

Déjà découragé avant de passer à l'acte, je fusille du regard mon bout de bois. Toi et moi, on va avoir une discussion face à face. Je sais qu'on vient tout juste de se rencontrer, que notre relation est en état de bourgeon mais que c'est pas grave on s'aime quand même parce que ça à été le coup de foudre entre nous -littéralement-.

Néanmoins, je ne pensais pas que tu serais aussi désobéissante et têtu. C'est normalement le rôle de mon chiot d'en faire qu'à sa tête. Les meubles autour de nous commencent à bouger mais j'en fais fît, plongé dans mon débat. Je soupçonne ma baguette d'être jalouse et de me faire des crasses pour se venger de ma soi disant infidélités. Ce qui expliquerait mes explosions permanentes ou presque.

C'est malheureusement le fardeau que je vais devoir porter durant toute ma scolarité. Etre adulé de tous et apparemment d'une branche d'arbre avec une plume dedans. Je réalise que ma vie est devenu n'importe quoi depuis que j'ai mis les pieds à Beaconlard. Je respire un bon coup, priant ma baguette magique de réussir ce sort afin de ne pas enfumée la classe ou tout faire exploser dans un feu d'artifice gigantesque et pointe la coupe sur ma table avant de réciter la formule.

-Avifors

Maison des GRIFFONNELS

-Avifors

Grand moment de silence de ma part, stoppant même ma respiration. Comme si je pouvais plus perturbé la magie que Matrim et sa bestiole. C'est quasiment impossible. Mais je le fais quand même tel un idiot. Pendant un court instant j'ai cru que ça marcherai, ne voyant pas d'épaisse fumée noire ni d'étincelle sortant de ma baguette.

Toutefois mon fantasme s'écroule bien vite. Trop vite même. Parce que lorsque je dis que rien ne se passe, c'est que rien ne se passe du tout ! Même pas un mini truc du type pschiit, paf, boom crac... Même pas de Tadam, si c'est pas malheureux ça ! Rien de rien.

J'en reste hagard devant ma coupe qui n'a pas bougé d'un chouia et dont rien n'a l'air de lui être arrivé. C'est pas croyable... J'ai bien lancé le bon sortilège hein ? Je relis encore une fois la formule magique, secoue comme un prunier ma baguette en tendant l'oreille. Aucune réaction. Bon, je suppose que les baguettes magiques ça tombe pas en panne comme ça.

Elle doit être vexé de notre récente discussion à coeur ouvert. C'est pour ça que rien ne s'est passé. Mais faut s'en remettre petite baguette ! Soit forte et surtout soit un ange en me lançant parfaitement ce sort. Je sais que tu en est capable, la preuve t'as fait apparaître des fleurs. Des oiseaux c'est de la pisse de chat comparé à cela.

-Avifors

Maison des GRIFFONNELS

-Avifors

Ah, ah ! J'avais raison ! Je savais que tu en étais parfaitement capable petite chipie de baguette ! Le premier qui ose dire qu'elles ne sont pas têtu, je lui présente la mienne. La reine des têtes de mules. Heureux, j'observe avec fascination la coupe devenu oiseau et sourit comme un crétin à Caracole pour lui montrer mon exploit.

Puis je câline ma baguette et la félicite d'avoir bien travaillé. Là pour le moment, je t'adore ma chérie. Roy, curieux, avance au bord de ma tête, pointant sa truffe vers le nouvel oiseau. Oui, je sais, c'est totalement délirant de savoir qu'en réalité c'était un objet inanimé et que maintenant cela piaille et sautille sur la table, rejoignant les deux oiseaux des serpenseurs m'entourant.

Maintenant que je connais le secret pour faire marcher au pas ma baguette, ça devrait être plus facile. Lui flatter son égo, il n'y a que ça de vrai ! La preuve, ça fonctionne tout aussi bien pour mon chiot, ma baguette que moi.... A part si c'est un trait de caractère de la famille Dunbar. Ce qui est hautement probable.

Maison des SERPENSEURS

Je regarde Liam qui ne sait pas comment répondre à la phrase et me le montre en observant les autres élèves. Je le laisse faire, habitué par son côté peu démonstratifs à certain moment. Pourtant, j’aimerai bien que cela arrive. Qu’il puisse me le dire aussi… Je repense à ma phrase, puis la sienne. Pourquoi je suis pressé ?
Aurais-je dû attendre avant de le lui dire ? Surement.
Puis, je passe à autre chose. Je ne vais pas rabâcher tout cela. Liam me dira quelques choses quand il sera prêt et je ne le forcerai jamais.
J’observe son bouquet et souris en le sentant à nouveau et me demande si mon cadeau lui plaira. De toute façon, il n’est pas encore terminé. Il me reste qu’un petit truc à faire pour le lui offrir.
Mon petit ami lance son sort et échoue.
Je reste là sans bouger. J’aurai bien aimé qu’il réussisse. Comme ça j’aurai pu le voir se pavaner. J’aime bien le voir ainsi. Il est beau.
Comment je peux faire pour l’aider ? Je regarde mes bras et me dis « pourquoi pas » ?
Je prends mon courage à deux mains et m’apprête à lui prêter main forte. Je lui prends la main et lui souffle :
— Tu vas y arriver, je crois en toi.
Je croise les doigts et lui souris. Je sais qu’il va y arriver. Il en est capable comme toujours. Il parvient à avoir ce qu’il veut quand il le désire.
— Allez Liam !
Et il lance son sort et réussir. Je lui souris heureux pour lui. Il me regarde un instant et j’observe nos deux oiseaux tous les deux.
— T’as vu, il se rapproche l’un de l’autre, comme nous. Des inséparables ?
Puis, celui de Stiles arrive lui aussi.

Maison des SERPENSEURS

L'autorité que dégage Minerva est impressionnante. C'est sans doute un trait de caractère des matriarches de la famille Hale. Une prestance qui semble ne pas faire défaut à Derek qui aime briller. S'il partage une arrogance semblable à celle de Therence, le loup-garou a l'air d'être un bon camarade. Ce n'est pas le cas du brun statufié dans le dortoir. Qui d'ailleurs s'en soucie.

Les sorts jetés à travers de la classe créent un bruit de fond désagréable. Entre explosions, destruction de mobilier ou exclamation de joie tout le monde tente l'exercice.

Chad, à mes côtés, fronce les sourcils. Si sa baguette magique était compatible avec la technologie, il s'en servirait pour dessiner sur sa palette graphique. Il a cet air qu'il affiche toujours quand il endosse son rôle d'architecte.

- Inanimatus Apparitus, déclare-t-il distinctement.

La maquette est précise et les détails illustrent les qualités de sorcier de mon fiancé. Il a produit un modèle matériel de ce qu'il a en tête.

- J'ai eu peur qu'un mauvais tour fasse apparaître une statue de moi, dis-je en lui adressant un clin d'oeil.

- Ça aurait été bien, rigole Matrim en passant sa tête derrière nous.

Nous savons notre ami perturbé par ses propres démons ces derniers temps. Mais son humour témoigne qu'il se sent mieux et va de l'avant.

La maquette de Chad a sûrement inspiré d’autres élèves qui font apparaitre la version miniature de ce qu’il convoite. Nous passons de longues à visiter notre future maison comme si nous pouvions nous miniaturiser pour entrer à l'intérieur.

Nous sommes surpris par l’explosion juste derrière nous. Matrim ne semble pas blessé mais il parait clairement déçu. Nous connaissons son âme d’artiste et sa grande sensibilité. Ce qu’il imagine est sans doute complexe mais il se concentre pour passer outre l’échec.

À moins qu’il tente de résister à la tentation de faire taire les moqueries. Lorsque le mobilier s’agite autour de nous, Chad et moi savons qu’il se laisse aller à de mauvais sentiments. Nous tentons de le raisonner ce qui n’est pas une tâche facile. Le petit mot qui atterrit sur son bureau lui arrache. L’expéditeur n’est autre que Caracole qui avait supplié qu’on le change de maison lors de la cérémonie de répartition. Il a un côté un peu naïf mais attendrissant.

- Que les plus hésitants se lancent, déclare la professeur. Il me faut voir le travail de chacun de vous.

L'Animagus se déplace parmi les élèves apprentis. Elle ne tardera pas à venir me voir.

- Tu as une idée ? Me demande Chad.

- Je crois, réponds-je hésitant.

J'ai bien saisi que la magie des métamorphoses et des apparitions trouve sa force dans l'intention du sorcier. La formulation du sort n'est que l’expression d'un souhait, un moyen de l’amener dans la réalité.

Si Chad est mon ancre comme je suis la sienne, je cherche la force d'un autre amour, plus ancien. Plus douloureux.

- Inanimatus Apparitus, murmure-je doucement.

Maison des SERPENSEURS

La tristesse l’emporte et le sort échoue. Ma table s’agite comme une chèvre qui ne tiendrait pas sur ses quatre pattes puis se recouvre de flammes glacées. D'un coup de baguette, Minerva annule les effets indésirables magiques que nous avons dégagés dans la salle.

Je n’ai pas canalisé les émotions appropriées. Il ne s’agit pas de force brute mais de subtilité. Le manque est insidieux malgré toutes ces années. Comment trouver la sérénité pour donner vie à ce qui n’est plus. Un souvenir heureux ?

C’est un sortilège classique pourtant il peut refléter de la personnalité et des secrets de chacun.

Je remue entre mes doigts le médaillon de mes parents et lance le sort une nouvelle fois.

- Inanimatus Apparitus, prononce avec plus de conviction.

Maison des SERPENSEURS

La main de Chad se pose sur la mienne lorsque je relâche ma baguette sur la table. Il ne sait pas qu’elle idée me traverse l’esprit mais il sait que l’échec me pèse.

- Peut-être que tu réfléchis trop, me dit-il. Ferme les yeux mais ne te concentre pas. Laisse sortir ce que tu as à l’intérieur.

Autant de pensées se bousculent dans ma tête que de voix s’acharnent autour de moi à réussir leur sort. Ne pas songer à l’échec. Ne pas songer à vouloir faire exactement ce que l’on imagine. Le faire. Tout simplement.

Je suis le flot de mes émotions et ne lutte plus. Ni contre le ressentiment ni contre les bons souvenirs. Le bien et le mal se confondent dans ce pan de mon histoire. Je l’accepte. C’est ce qui fait de moi ce que je suis.

Nous n’avons pas encore appris les sortilèges informulés. Pourtant, je sens la magie opérer sans avoir prononcé un mot.