Mes mains me font atrocement souffrir. Je crois qu’une brulure est la pire des blessures. Chaque terminaison nerveuse touché m’envoie son alarme et avec elle la douleur. Autour de moi c’est le chaos. Instinctivement je reste courbé pour ne pas inhaler les vapeurs toxiques qui s’accumulent peu à peu. L’ennemi le plus mortel est invisible.
Du coin de l’œil, je vois Arès prendre en main une tentative de sortie et faire son possible pour forcer une issue. Il y a suffisamment d’êtres surnaturels dans la salle pour que nous puissions nous en sortir. Mais cela ne sera pas le cas de tout le monde. Déjà plusieurs victimes jonchent le sol. L’odeur de barbecue humain en incommode plus d’un. Pour ma part, j’ai trempé dans assez d’horreur pour ne pas m’émouvoir plus que cela de ce qu’il se passe. Je cherche simplement à sauver ma peau et celle des personnes que je connais.
Super-Girl apparait comme dans un film. Je reste un peu bête. Ce n’est qu’une humaine et pourtant la voilà qui arrive à ma hauteur, salvatrice comme l’héroïne qu’elle incarne. Je plonge avec un grand soulagement mes mains dans le seau à glaçon qu’elle me donne. C’est la douche écossaise, après le brulant, la glace.
-Grazie mille.
Le chariot qu’elle a amené, nous permet de caler les extincteurs meurtriers sans nous bruler. La chaleur devient intenable et l’air de plus en plus opaque.
- Cela tiendra ce que ça tiendra. Allons les aider à enfoncer la porte. Ça devient intenable ici.
Super-Girl a utilisé sa cape pour étouffer les flammes et orienter les lances meurtrières dans une direction neutre. Lorsque nous regardons vers la porte qui vient enfin de céder, je vois le shérif dans les bras de Hale. Qu’a-t-il fait d’Alex ? Inquiet, je regarde la foule, mais les flammes qui dansent devant moi, la fumée et les gens qui s’agitent ne me permettent pas de le situer. C’est Super-Girl qui me secoue pour que nous bougions.
Nous avons un mur de flammes à traverser, elle n’a plus son chariot car il bloque les extincteur et sa cape n’est plus que cendre. Le reste de son costume est en matière synthétique. Il va s’incruster dans sa peau si elle tente de franchir les flammes qui nous séparent de la sortie. Je n’hésite pas et quitte mon long manteau de cuir et le lui colle sur les épaules. Comme elle proteste, je lui montre mes mains partiellement cicatrisées. Je lui dévoile ma nature, mais je doute la surprendre réellement.
- Je cicatrise, pas toi. Avanti ! Presto !
Nous prenons un court élan avant de foncer droit devant nous. Les flammes lèchent la peau nue de mes bras. Je suis bon pour un coup de soleil puissance dix, toutefois mes vêtements ne prennent pas feu. C’est avec un bonheur inégalé que nous respirons de l’air neuf et frais dehors.
- Belle présence d’esprit avec les glaçons ! Grazie.
Nous nous sommes un peu écartés de la sortie. Je regarde mes mains. Elles sont pleines de cloques, mais là où un humain en aurait perdu l’usage, je sens la cicatrisation se faire. C’est douloureux, mais la certitude de retrouver la parfaite maitrise de mes doigts m’aide à supporter ce supplice.
- Tu n’es pas blessé ?
Je ne sais toujours pas qui est l’homme qui se cache derrière Super-Girl. Néanmoins je mémorise son visage, car après tout il sait maintenant que je suis un loup garou.
Dans les derniers qui sortent de la salle des fêtes en flamme j’aperçois Alex et Therencio. Mon regard croise celui du druide. Je ne cherche pas à m’approcher, mais le scrute attentivement. Il ne semble pas blessé, cela me rassure, ainsi que Therencio. Je leur fait un signe de tête qui se veut amical. Quelle soirée !
Je n’ai pas le temps de m’éclipser qu’un secouriste me prend en charge pour mes brûlures. Je tente de dire que ce n’est pas grave, mais évidemment quand il voit l’état de mes mains il en fait toute une histoire. Je n’ai qu’une envie, m’en aller de là et d’aller coller mes main dans le bac à glaçon du Pink.
C'est une viking se rhabillant à la hâte aux côtés d'une louve à l'air grave que je prend en flagrant délie dans les waters. La situation urge trop pour s'attarder sur la scène, les extincteurs sont plus mortels que salvateurs, les portes sont bloquées, et je ne veux même pas parler des hurlements de panique et de douleur qui retentissent quand je jette un œil furtif à l'extérieur des toilettes. Lorsque je me retourne, Alex s'accroche désespérément à son téléphone. L'affolement se perçoit dans sa voix malgré le ton mesuré quelle se donne, et culmine aux derniers mots qu'elle prononce sur un bouleversant air d'adieux. J'ai de la peine pour elle et l'autre au bout du fil à l'idée dramatique que prend cette soirée...
- JE NE SUIS PAS UN BICHON ! Se hérisse subitement la boule de poil de la bande.
Et on ne vexe pas un bichon. Installés de force prêt de la faïence, la surnaturelle nous inonde à grand jets, m'arrachant quelques cris de protestation. La situation serait autre que je jurerais qu'elle y prend un malin plaisir...
De retour dans la bouche de l'enfer, une seule chose m'obsède : sortir de là. L’héroïne amérindienne entend mon appel et je me précipite avec Alex vers le mobilier adéquat pour agripper à plein bras. Mais si la tâche n'aurait surement pas été évidente d'ordinaire, je me souviens avec énervement que ma condition féminine ne me dote plus de la masse musculaire d'hier... Le banc se dresse tout seul sous nos bras. Je soupçonne ma camarade verdoyante aux biceps menues, puis darde un regard rond sur Pocahontas pour saisir l'évidence de sa nature. Oh...
La manœuvre est facile à comprendre et à tous les trois, Pocahontas en première ligne, nous nous dirigeons vers la porte. Je cramponne ma partie, me concerte avec les autres. Au signal, on fonce!
-Aller!
Je ferme les yeux, la résistance de la porte nous revient en choc dense dans les bras. La chaleur du feu est insoutenable et je m'emmêle dans mes pas, trop pressé de reculer. Il faut recommencer! Nouvel échec, la porte n'a pas cédée. Regard pénible aux deux autres porteurs, la fumée nous irrite et la chaleur nous monte à la tête. Il faut y mettre toutes nos forces!
Des flammèches commencent à grignoter la tête de notre bélier de fortune que nous éloignons une nouvelle fois. B*rdel! Mais c'est le banc qui va finir par casser!
-ALLER!
Mais ouvre toi! On doit sortir d'ici!!!
Il me semble qu'une nouvelle paire de bras se joint à nous. La présence d'une Supergirl, comme un regain d'espoir incarné, ne serait pas de refus.
Le bruit d'un gros craquement surgit du chaos, et avec lui un retour de flamme que nous évitons de justesse. Quelques plumes de la Squaw on sacrément roussi, mais aussi inquiétant que ce pourrait se révéler, je veux croire qu'elle a la capacité d'en guérir rapidement.
Les débris écartés comme ont peux, les convives valides se précipitent à l'extérieur en évitant le cadran embrasé. Je cherche Derek entre mes paupières plissées, mais n’aperçois qu'une silhouette aux bras chargés.
-Alex?
Je tourne sur moi-même en me protégeant le nez du bras, les poumons en feu. Et où est-elle passé celle-là? Je décide à passer moi aussi la porte qu'il me semble l'apercevoir accaparé avec un fardeau. Il manquait plus que ça... je pousse un soupir, fais un pas égoïste vers la sortie, puis m'élance la rejoindre non sans pester. Sur mon épitaphe on lira "Ma gentillesse Alex m'a tué". Et le premier qui me sort que je suis influençable, je l'emporterais avec moi dans la tombe. Mais si le druide n'avait des airs de bon samaritain aussi il ne se ferait pas alpagué par le premier blessé venu!
Tout ceux qui le pouvaient sont sortie, Alex, moi et notre blessée aussi. La demoiselle sauvée s'est foulées la cheville dans la débandade, et j’admets, le cerveaux à l'air libre, qu'il aurait été déplorable qu'elle grille pour un pied de tordu. Les secours sont arrivé, les pompiers maitrisent l'incendie et prennent en charge les blessés et les derniers disparus encore secourables.
-... On dirait que quelqu'un va pouvoir retrouver les bras de sa moitié, plaisantè-je d'une voix un peu éraillée une fois délesté de la fille.
Nous sommes en vies. Mais je détaille la canadienne au visage barbouillé de noir avec inquiétude quand elle demande sérieusement après Derek... qui surgit indemne de la masse. Nos visages s'éclairent, mais pas le temps de se réjouir qu'il nous étreint d'une puissante brassée. Humph. J'ai l'impression d'étouffer... Mais je crois que c'est à ce moment là, collé les uns contre les autres, le bâtiment en flamme sous les yeux, que je prend pleinement conscience de ce à quoi nous venons d'échapper. Tout le monde ne s’épanche pas que de soulagement autour de nous. Et d'autres ont déjà subit ce cauchemar une fois de trop. Je caresse gentiment le dos du lycan à cette pensée.
Nous nous écartons doucement les uns des autres, et j'observe autour de moi. Le shérif est dans les brancards, Stiles à son chevet, la grande italienne a les mains dans un sale état, Squaw cherche après la tatouée. Je reconnais la blonde que je soupçonne nous avoir aidée dans le coups décisif à percer la porte. Je crois comprendre qu'elle a contribué à gagné un gain de temps non négligeable avec Trinity. Les survivants se rassemblent, et je m'apprête à saluer son acte que je reste la bouche ouverte comme un poisson hors de l'eau quand nos regards se rencontrent très clairement.
-... Wayne?!
Je rêve?!... Je le reluque comme si le redécouvrais. Ce qui est un peu le cas en fait.
-Non vraiment... tu me déçois. Tu me déçois beaucoup!
Wayne qui n'incarne pas un Bat-quelque-chose... mais autant confier Noël à une citrouille!
Alex n’était que tremblements et traumatismes sous la lueur du brasier mortel dont elle venait d’échapper. Elle était restée accrochée à la vie comme une feuille tenace sur un chêne, qui refuse de partir malgré la pluie et la neige. Et comme elle, elle tremblait de tous ses sangs. Elle se souvenait de l’odeur âcre dans les toilettes, du cri orgueilleux de Derek, piquée au vif tel qu’Alex l’avait prévu dans son plan. Elle croyait se souvenir de Pocahontas et Therence qui l’aidaient à… porter quelque chose? Puis rien. L’adrénaline avait dû prendre le dessus et saisir la commande automatique de son cerveau. Aucune mémoire, aucun contrôle de ses actions des dernières minutes. Comme un instinct de survie. Elle aurait voulu pouvoir dire qu’elle se souvenait d’avoir frôlé la mort une fois, puis une deuxième lorsqu’elle s’était retournée pour aider quelqu’un à ressortir, entraînant Therence dans son généreux sillage. Elle ne se souvenait plus d’avoir vu ou non un long tunnel, une lumière aveuglante, ou qu’importe vide. Elle se retrouvait simplement là, l’oeil vitreux, bardassée* par Derek sans se souvenir de l’avoir appelée. Les chocs de l’épaule de Therence contre la sienne finissent par la ramener parmi les vivants et elle retint un petit cri en saisissant le drame, sa conclusion et l’épilogue qu’était la liste des survivants. La gorge sèche, nouée, Alex répondit au-dessus de l’épaule de Derek par un hochement de tête absent à celui de la louve-garou mafieuse.
Lorsque l’étreinte se relâcha, Therence s’évada à leur présence et, doucement, elle prit Derek par les épaules, la fit pivoter sur place et la poussa en direction de la Shériff auprès de laquelle sa fille se trouvait.
-Vas lui parler, vide-toi le coeur.
Alex songea se rendre elle-même à la fac, rejoindre Adriann. Ou peut-être directement à la maison, au cas où il n’avait pas spécialement envie de la voir le harceler de la sorte. Elle se contenta de lui envoyer un SMS pour lui garantir qu’elle allait bien, puis remarqua le nouvel ami d’Alessandra. Elle rejoignit le duo.
Sans porter attention au regard méfiant de la louve, Alex rassura la bénévole, lui promettant que son «amie» ne bougerait pas tant qu’un médecin ne viendrait pas l’ausculter, et dès qu’elle fut occupée auprès d’un autre blessé, Alex rassura Alessandra.
-Tu peux filer, hein. Je compte pas réellement te retenir.
Spoiler:
*secouée, plus ou moins violemment ou sans pouvoir agir contre, par quelqu’un d’autre
Brumes du Passé : Humain Meute & Clan : Fonctionnaire d'Etat Âge du personnage : 45 ans
Meute & Clan : Fonctionnaire d'Etat Âge du personnage : 45 ans
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Sujet: Re: [Event] Valentine's Exchange Jeu 11 Mai 2017 - 15:53
Beacon Hills POLICE
Sheriff Stilinski
Valentine's Exchange...
Mon corps est lourd, pourtant il me semble avancer, comme flottant dans l’air. Il y a du bruit autour de moi, mais le son me parvient assourdi et déformé. Je devine l’urgence et le danger, mais mon esprit est comme figé, incapable d’une réaction ou d’un quelconque raisonnement. Je sais que j’ai eu très mal aux jambes, mais maintenant je ne sens plus rien, mis à part mes bras et mon torse qui me brûlent atrocement.
Mes paupières sont closes, mais je devine la lueur d’un brasier. Le temps ne s’écoule plus linéairement, mais de manière stroboscopique. Il y a des accélérés entre deux lenteurs qui me font penser que je suis en plein rêve.
***
Un vent frais me rafraîchit le front. Mes poumons inspirent goulûment cet air neuf et sain. J’ouvre légèrement mes paumières qui sont douloureuses. Il me faut un moment pour reconnaître mon fils. C’est vrai que nous avons changé de sexe ce matin. Cette journée avait déjà bien mal commencé. Je tente de parler, de le rassurer, mais aucun son ne sort de ma bouche. Je réalise soudain qui me porte. Hale. Mon corps se crispe.
***
Au choix ...
Fin N° 1:
Derek Hale me pose sur un brancard. Jordan se précipite vers moi. Je ne peux toujours pas parler. D’un geste fatigué de la main, je lui montre la salle des fêtes en flamme. Mon adjoint fonce voir s’il ne reste pas des gens coincés à l’intérieur.
- ‘Pa ! Ça va ? Tu n’as pas trop mal ?
Il me faut un effort surhumain avant de pouvoir lui répondre. Un ambulancier m’apprête pour le transport jusqu’à l’hôpital. Cela va encore mettre à mal nos finances…
- Ça va fiston. J’ai mal aux bras et au torse, mais je ne sens plus mes jambes.
Je me souviens de l’armoire électrique qui explose, de mes bras que je lève pour me protéger le visage. Je me souviens des morceaux de métal chauffés à blanc qui s’incrustent dans ma chair. Je soulève légèrement la tâte pour regarder mes jambes. Elles sont en sang. Mon pantalon est carbonisé par endroit. Je devrais souffrir le martyr et pourtant non. Je ne peux plus les bouger non plus.
J’intercepte la grimace crispée de l’infirmier. Je ne sens aucune de mes blessures en dessous de mes lombaires. Cet apaisement anormal contraste avec les violentes douleurs que je ressens juste en dessus d’une ligne qui passe juste sous mon nombril. Stiles est en complète panique à côté de moi. Un de mes hommes est obligé de l’éloigner pour laisser les brancardiers me glisser dans l’ambulance.
Je deviens témoin passif du drame. Il est vraisemblable que je ne remarcherai plus jamais. Je me pose la question de savoir si je subis une punition divine ou si les Stilinski ne sont tout simplement pas nés sous la bonne étoile.
J’ai la tête qui tourne et des flashs de lumière dans les yeux. Je vois le visage de l’infirmier se pencher sur moi. L’image est déformée. Il parle, mais le son de sa voix est distordu.
- Accélère, on est en train de le perdre !
Une seringue, une aiguille que je ne sens même pas tant la douleur est déjà immense. Puis je me sens chuter en arrière. Une chute qui n’en finit pas. C’est le noir total. Le tunnel avec de la lumière au bout ne semble pas être là pour moi.
- Noah !
- Claudia ?
Fin N° 2:
La nuit est éclairée par les gyrophares des ambulances et des voitures de pompier. Cela hurle des ordres de toutes parts. Je vois la cohue des gens qui sortent. Un cordon de sécurité a été mis en place. Jordan gesticule au milieu de tout cela assurant l’interface entre la police, les pompiers et les ambulances. Impuissant, j’assiste à cette terrible scène. Je ne peux rien faire, l’infirmier m’a attaché sur mon brancard, car je tentais de me lever. Je ne suis que plaies et brûlures.
- Stiles détache-moi s’il te plait.
- Tu dois rester tranquille ‘Pa !
- Promis, je veux seulement m’asseoir.
Mon fils s’exécute et avec son aide je me mets assis. Je rassure un de mes hommes qui passe à côté, l’enjoignant de sécuriser la zone. Il y a beaucoup de blessés. Il est encore difficile de faire une estimation des morts, mais déjà dans un coin de pelouse, des corps s’alignent recouverts d’un drap. J’aperçois Hale à quelques mètres de nous. C’est lui qui m’a sorti de cet enfer. Je le remercie d’un signe. Il fait mine de s’avancer pour me soulager de ma douleur.
- Non, va aider les autres, je te prie.
***
Je mets un point d’honneur à prendre la dernière ambulance. L’infirmier vient de me faire une piqûre de morphine. Ma vision se trouble, mais avant qu’un sommeil artificiel m’emporte j’ai le temps d’apercevoir, planqué dans un recoin sombre, un visage avec des yeux globuleux. Un visage de démon qui semble particulièrement satisfait de l’enfer qu’il voit. Buck Lancaster ! Je n’ai malheureusement pas le temps d’avertir qui que ce soit, je sombre quand la porte de l’ambulance se referme sur moi.
Invité Invité
Sujet: Re: [Event] Valentine's Exchange Ven 19 Mai 2017 - 11:59
Valentine's Exchange...
La porte a l’air particulièrement solide et semble avoir été verrouillé à dessein par quelque être malveillant souhaitant faire de cet apothéose de bonheur et de sentiments une hécatombe sacrificielle macabrement brûlante. Je ne suis pas sûre de parvenir à l’enfoncer même en faisant usage de toute ma force surnaturelle alors je regarde à droite à gauche parmi la poignée de survivants à ne pas avoir fini carbonisé par les flammes dansantes et lance un appel à l’aide sonore et sans équivoque. Je suis bien vite rejointe par la jeune bimbo, Alexandra ou Alex pour garder bien en tête l’homme qu’est la femme aux cheveux blonds soyeux et enfin une Sarah Connor dégageant de fortes effluves lupines. Je les remercie d’un vague signe de tète alors que la chaleur du brasier commence à devenir tout bonnement insupportable. Nous n’avons plus beaucoup de temps avant que la fumée âcre et détestablement épaisse n’envahisse toute la pièce et nous étouffe lentement mais surement.
Les cris paniqués des survivants du désastre m’empêchent de me concentrer et je m’inquiète pour mes connaissances présentes sans pouvoir me retourner pour vérifier qu’elles ne sont pas au nombre des victimes car il n’y a qu’une seule priorité en cet instant si nous ne voulons pas tous y rester et c’est d’ouvrir cette foutue porte afin que tout le monde puisse sortir de cet enfer sur terre. Alors, j’empoigne le bout du banc de mes deux mains et soulève de toutes mes forces tandis que mes partenaires de sauvetage m’imitent dans la foulée. Nous voilà affublées de ce bélier improvisé qui sera soit notre libérateur soit notre condamnation. La bimbo fort agréable de sa personne au demeurant lance un petit encouragement presque timide alors que nous fonçons vers la porte dans une charge qui pourrait prêter à sourire dans un contexte bien moins tragique. Le choc est rude et malgré ma nature surnaturelle suffisamment puissant pour que je le ressente dans tout mon être telle une onde d’une brutalité rare. Mes dents s’entrechoquent.
Je ne dévie pas mon attention de la porte tandis que nous reculons de concert pour une autre tentative. Une minute. Les flammes sont de plus en plus hautes et de plus en plus indisciplinés, la fumée commence à faire son œuvre. Nous n’avons pas une seule seconde à perdre ! Allez ! Du nerf mesdames ! Nous retentons notre chance avec une ardeur renouvelée sans produire un effet notablement différent du précédent. Je commence à me dire avec un pessimisme consommé que cette soirée de Saint Valentin sera mon tombeau. Je vais mourir dans la peau d’une superbe femme au teint caramel. Si on m’avait dit cela ce matin, je n’y aurais pas cru. Nous échangeons un long regard teinté de désespoir mais également empreint d’une férocité bien réelle et le cri d’encouragement de la cadette semble produire ses fruits puisque cette fois nous donnons tout et la porte semble trembler un instant avant que notre nouvel échec ne prenne un tour des plus critiques lorsque le bélier lui-même s’enflamme sur l’avant. Je suis contraint de reculer de ma position pour ne pas finir carbonisé. Une paire de bras supplémentaire rejoint le convoi et je souris en constatant qu’il s’agit de Super Girl. Quelle situation cocasse ! Le terme exact serait tragicomique pourtant il n’est guère venu le temps de la rigolade car nous sommes toujours coincés à l’intérieur, piégé comme des rats dans une fournaise.
Cette fois c’est clair nous allons tous y passer. Je puise pourtant dans mes dernières réserves d’énergie pour une ultime charge d’honneur. Il ne sera pas dit que je me sois laissé agoniser sans me battre pour la survie. Nous fonçons vers la barrière de bois avec l’énergie du désespoir et sommes surprise par un élan enflammé lorsque le bois se brise et que le courant d’air libéré par l’ouverture manque de nous roussir le poil. Le feu embrase mon couvre-chef de plume et je le jette au sol avant de me précipiter vers l’extérieur. Je suis brûlé au passage mais n’en ai cure tant l’appel de l’air pur est intense. Tous les survivants se précipitent à l’extérieur dans un même élan de survie primaire. Je m’écarte rapidement des soigneurs et des pompiers pour me fondre dans l’ombre la plus proche. Il ne faudrait pas que quelqu’un constate que je suis capable de cicatriser de mes brûlures.
Je contemple les flammes d’un air désabusé avant de reporter mon attention sur la foule présente à l’extérieure. Les survivants sont sous le choc et pris en charge par les équipes de soin. Je cherche les personnes que je connais du regard mais me rends compte qu’il en manque une. Niko ! Je me trémousse sur place durant quelques instants persuadé qu’elle va émerger des flammes en toussotant mais le brasier est tel qu’une telle perspective tient plus de la chimère onirique que de la réalité. Je laisse mes pas me mener devant l’entrée dégagée profitant de l’agitation autour du sherrif Stilinsky et du fait que tout le monde soit occupé pour me rapprocher. Un bras me retient avant que je ne puisse me jeter en avant et en tournant la tête je me rends compte qu’il s’agit d’un pompier. Je balbutie des propos incompréhensibles avant de me laisser entraîner un peu plus loin et de laisser des larmes dévaler mes joues dans une coulée de fard à paupière et de blush.
L’homme m’apaise du mieux qu’il peut mais est appelé par son supérieur un peu plus loin. Je refuse de reconnaître que la tatouée est passée dans l’autre monde et m’élance à toute vitesse dans la fournaise. Mes yeux ne voient rien d’autres que des flammes gigantesques. Mes oreilles n’entendent pas un seul cri de détresse. Seule la mort règne en ces lieux désormais. Je reconnais néanmoins l’effluve de la hyène garou malgré les cendres et me précipite en avant mais suis bien vite cernée par le feu…Comment cela aurait-il put finir autrement ? Le plafond s’écroule sous l’intensité du brasier et je finis écrasé sous les décombres. La leçon est que la Saint Valentin craint dans cette ville et que nous sommes tous mortels.