[EVENT] : La mort en sursis | la ville

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Malus : aucun

La mort en sursis

Jordan regarde le groupe de recherche rassemblé devant le poste de police. Les regards expriment la peur, la fatigue, l'inquiétude. Certains sont malades ou affaiblis. L'heure est au bilan et il n'est pas joyeux. Il a rassemblé les informations de chacun. Il rappelle le nom des victimes : Peter Hale dont il manque le cœur, Le shérif privé de ses globes oculaires, Vicky Anderson mutilée de son utérus et le dernier connu, Derek Hale amputé des deux mains. Un étudiant... Il a un coupable devant lui, trop de témoins pour que le crime passe inaperçu. Pourtant Jordan ne se passera pas de ces mains meurtrières, l'enjeu vaut le risque. Si la ville survit à la malédiction de Jack, Tobias Rapier finira ses jours en prison.

- Il est certain que Mister Jack est responsable de tout cela. Mais pas directement, comme les années passées. Cet être maléfique permet à des choses horribles d'arriver. Il est d'une nature telle qu'on ne peut pas le détruire et de toute façon il sera chassé de la ville au plus tard le 25 décembre.

Jordan regarde chacune des personnes présentes.

- Il faut tenir jusque là…

Un raclement de gorge dans son dos le fait se retourner : à l'entrée du poste de police, une policière est là avec le petit Ian qui lui tient la main. L'enfant cherche un visage connu dans l'assemblée. Il se précipite vers l'unique personne qu'il connaît : Alex Cormier.

- Mafdet est prisonnière, crie-t-il. Il faut la délivrer !

L'enfant éclate en sanglots et se cramponne à Alex. Tout le monde réagit en même temps, les avis fusent, divergent et convergent. Jordan doit élever la voix pour calmer tout le monde.

- Nous avons deux taches : retrouver Mafdet. Si on empêche son sacrifice, cela devrait stopper le maléfice qui est en train de détruire la ville. Et pour cela...

Il n'a pas le temps de poursuivre qu'il est brusquement interrompu par une sinistre apparition.

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Malus : entendre des voix

La mort en sursis

« Vous commencez à m’ennuyer avec le port… »
— On va au Néméton… Pas besoin de laissez-passer, mais d’un druide ou d’un loup, me dis-je pour me rassurer.

Je ne pose pas de question à Alex, ne voulant pas l’obliger à rajouter des 123 à chaque phrase…

« 123 qu’il doit dire… »
« Allons… Chêne… 3

J’écoute les voix. Elle me parle, me dérange de plus en plus. Elle grignote ma santé mentale rapidement. Comment faire pour les oublier ? Mais ce n’est pas le pire. Une chanson s’infiltre doucement. D’abord faible, elle augmente à chaque pas. C’est une chanson tirée d’un roman.

“Allons, allons au pied du grand chêne
Où il lui a dit de vivre pour qu’il puisse mourir libre
Là où tant de mystères ont hanté ce pays
Pour combattre la peur du grand chêne dans la nuit”

Je comprends le sens de la chanson quand j’aperçois le néméton. Sur l’arbre, ou plutôt, le tronc coupé, un homme gisait. Je n’ai même pas eu le temps de m’approche que son odeur infiltre mes narines. Le shérif. Devant tout cela, je ne sais que faire. Je pense d’abord à Stiles. Sait-il que son père est mort ? Je n’ose même pas le prévenir… Je regarde mes mains, oublie tout ce qui se passe autour de moi. Même les voix ne sont plus… J’ai l’impression de me retrouver dans un monde où la vie est la mort est aléatoire.

“Toi, tu vis. Toi, tu vis. Toi, tu crèves. Toi, tu vis. Toi, tu vis. Toi, tu vis. Toi, tu vis. Toi, tu crèves.”

Des phrases et une image d’un gamin, jouant avec des playmobils me vient en tête et me demande qui joue à ce jeu. D’autres arrivent aussi vite. Un bruit vient titiller mes oreilles. Je tourne la tête, regarde un lapin détaler au loin, fuyant la mort de la nature.

“Le petit lapin sort de son trou et court autour de l’arbre. Mais il se moque de toi. Alors tu l’attrapes par la queue et elle te reste dans la main ! Tu suis les traces de sang jusqu’à son terrier ! Et là, tu tends la main, tu l’attrapes et tu lui serres le cou ! Après, tu peux aller te promener.”

— Mais je ne veux pas tuer de lapin…


Je ne regarde personne autour de moi. Pourquoi je parle à voix haute alors que tout est dans ma tête ? Je me tourne vers Alessandro. Il téléphone et répond à l’appel de l’adjoint. Il faut rentrer. Je regarde à nouveau le Shérif, écoute les voix et serre des poings. Je me promets de tout faire pour retrouver son tueur. Pour Stiles, et le futur métier que je veux faire.

***

Arrivé devant l’adjoint, j’écoute le discours et les moqueries qui s’infiltrent dans ma tête pour se moquer de ce qu’il se passe. Juste en entendant la voix, je vois des images se dessiner. Un jeune homme qui fait des grimaces et se fait repérer.

“Reese, il y a un miroir devant toi !”

Pourquoi j’ai des images en tête ?

Le discours de l’adjoint se colle au voix et doute même de ce qu’il dit, de ce qu’il se passe, mais au nom de Mafdet, je me retourne directement vers Dick. Comment va-t-il réagir ? Le comprends-t-il ? La peur me happe doucement.

J’essaie de me calmer pour ne pas devenir fou, mais l’immense fatigue qui me prend et me donne envie de dormir m’en empêche. Je ferme souvent les paupières, comme si on me volait mon énergie. Mais un brin de stresse et d’adrénaline m’en redonne un peu. Une citrouille vient nous parler ! Je la regarde…

— Pas vous ? Comment vous croire ? Après tout ce que vous avez fait par le passé ?

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Malus : Débuter ses phrases par 1, 2, 3  

La mort en sursis

C’est le coeur serré qu’Alex avait appris le funeste sort de Derek.  Lui qui attendait de le voir pour lui demander de confirmer son impression. Il y avait des similarités, mais aussi des dissemblances notables entre ce qu’ils voyaient ici et les sacrilèges rituels de la Darach dont Derek lui avait déjà fait mention. Le nombre trois, notamment, qui ne semblait pas revêtir la même importance en cette journée éprouvante d’Halloween.

Ce chien infernal de Parrish leur déblatérait l’état de la situation lorsque Ian apparut dans la pièce, pour se diriger directement vers Alex. D’un geste fluide, le druide le cueillit dans ses bras et le ramena contre lui. Il frottait le dos du gamin pour le rassurer, et murmura pour Ian autant que pour Richard.

- Un, deux, trois, on va la retrouver avant qu’il lui arrive quoi que ce soit. Un, deux, trois, tu as été brave. Un, deux, trois, reste avec moi, je vais te protéger.

Le shériff à la place du shériff reprit l’attention de la salle pour souligner ce qui semblait être évident au laborantin, et fut interrompu de nouveau, par Jack cette fois. Par réflexe, Alex raffermit sa prise sur Ian, lui enfonçant la tête dans le creux de son épaule. Caracole se rebella et s’emporta contre la courge, faisant naître un sourire fier aux lèvres d’Alex, qui tenta de se montrer stratège.

- Un, deux, trois, pour le moment on n’a pas le choix. Un, deux, trois, c’est le meilleur indice qu’on ait.

Il dégluti afin de reprendre son courage et s’adressa à la petite assemblée.

- Un, deux, trois, on a affaire à un Darach : un druide maudit, ou maléfique, qui va à l’encontre de l’état naturel des choses. Un, deux, trois, s’il retient Mafdet prisonnière quelque part, c’est que le moment ou le lieu des sacrifices est important.

Une question persistait : où se trouvait-elle?  C’est Caracole qui, en leur partageant les indices glanés auprès de la courge diabolique, fit allumer les synapses du laborantin. Il bourra gentiment le louveteau en l’étreignant de son bras libre.

- Un, deux, trois, elle est au zoo!  Un, deux, trois, c’est le seul endroit où une panthère n’attirera pas les soupçons.  Un, deux, trois, il faut y aller.

Toujours son koala-garou dans les bras, Alex s’apprêta à s’élancer vers la porte.  Il s’arrêta toutefois en croisant le regard de Parrish.

- Un, deux, trois, il me faut une arme, si je dois défendre Ian.

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La mort en sursis

Il n'a pas eu le temps de laisser son chagrin l'envahir autant que son cœur ne l'aurait souhaité. Sa collègue s'est adressée à lui, faisant vent de nouvelles catastrophes, de nouveaux morts dont il ne sait rien. Tout ce que sa raison affaiblie par le deuil a pu saisir est que le shérif, cet homme qu'on les avait envoyés rechercher dans les bois est également passé dans le monde de l'au delà. Mutilé lui aussi, comme le professeur Hale, comme la petite Victoria qu'il tenait encore fermement tout contre lui. Il n'a eu que le temps de souffler un dernier adieu à cette enfant perdue, ses lèvres se sont posées brièvement sur le front de sa petite Vicky dont la foule de curieux venait de se désintéresser. Puis sans un regard pour l'étudiant mort, sans un remord, il s'est lancé à la poursuite de Mafdet.

[...]

La féline a été bien trop rapide pour qu'il ne parvienne à tenir le rythme imposé par la course de celle-ci. Pieds nus, salis par le sang et la terre, il se fige devant la vision d'un corps allongé sur le sol. Face contre terre, un inconnu l'accueille. Un inconnu dont on a également prit le soin de mutiler le corps vidé de toute vie. Mafdet n'est évidemment plus là et le voilà ainsi, abandonné et isolé loin du reste du groupe. L'anglais n'en peut plus de ce jeu de fous, de ce sinistre amusement dont la tournure ne lui plaît guère. Si voir le corps de son collègue, un homme qu'il pensait doué d'une rare intelligence et d'un tempérament rigoureux lui a serré le cœur, trouver celui de celle qu'il en était venu à considérer comme sa nièce lui a retourné l'estomac, et l'âme par la même occasion. L'anglais frissonne, proie totale pour ce froid qui les accable tous aujourd'hui. Le monde n'est plus que cendres autour de lui et il ne sait ce qui peut se cacher derrière tout ces drames. Alessandro lui a bien parlé de cette citrouille infernale au sens de l'humour douteux, mais cette pillule est bien compliquée à avaler. Le chasseur se passe une main sur les hanches, tapote à la recherche de son téléphone portable qu'il n'a pourtant pas prit avec lui. Un geste mécanique, celui de l'habitude. Ses mains gercées par le froid et souillées par le sang ne rencontrent que de la dentelle qui a déjà vécu ses meilleures heures.

Son regard noir se pose sur la sinistre vision qui s'offre à lui. Un soupir lui échappe quand enfin il s'agenouille et fait les poches du mort. Fort heureusement pour lui, la reconnaissance faciale fonctionne même lorsque le visage du propriétaire du cellulaire est figé dans un trépas sûrement prématuré. Ses doigts glissent sur l'écran, composent un numéro qu'il connaît par cœur. Une sonnerie, puis une seconde et enfin la voix de son ami se fait entendre. Tobias inspire, fatigué par avance à l'idée d'entendre le son de sa propre voix. Ce jeu de malice dont il est la proie ne l'aide en rien à se calmer.

-Un, deux...trois J'ai trouvé un mort de plus. Un, deux, trois je crois qu'il s'appelle Derek. Un, deux, trois par contre j'ai perdu Mafdet, évite de le dire à son ami. Un, deux, trois il semble déjà perturbé.

[...]

Devant le poste de police le reste du groupe de recherches s'agite. Certains parlent seuls, d'autres paraissent comme l'anglais avoir perdu la maîtrise de ce qui sort de leurs bouches. Tobias devine au regard de l'adjoint qu'il va devoir agir vite et sournoisement s'il ne veut pas dormir en prison ce soir. Il a modifié les paramètres du portable du mort et d'ors et déjà prévenu sa sœur que ce soir, il ne dormirait pas en ville. Récupérer Alice, fuir pour une nouvelle vie dans un autre lieu, plus paisible si possible. C'est là que résident ses bonnes résolutions pour pouvoir envisager un avenir plus serein pour sa fille. Cet étudiant n'est pas le premier cadavre qu'il sème sur son passage, loin de là, mais cela semble être celui de trop. Sans jamais desserrer les dents, réservant des billets sur le prochain vol pour Londres sur le téléphone du mort sans prêter attention à ce qui se passe autour de lui, Tobias se contente d'attendre la fin de cette blague douteuse qui vient de lui arracher Victoria. Il a déjà prit sur lui de glisser un adieu à Alessandro, bien conscient que cette fois ils sont en train de vivre leur dernière aventure à deux.

Un petit braillard arrache Tobias à ses songes malheureux, lui fait redresser la tête. Il grogne quelques mots.

-Un, deux, trois c'était une évidence jeune homme.

C'est sans sourciller qu'il prend connaissance de la suite des opérations, enfin celle espérée par le plus grand nombre. Un peu plus loin les derniers fragments de la raison déjà affaiblie de l'ami de Mafdet volent en éclat. Cette journée n'est douce avec personne, et Tobias se retient de dire à haute voix ce que certains doivent déjà penser. Mafdet est peut être déjà morte et cette excitation ne sert donc plus à rien, sinon à leur faire perdre plus de temps. Sur le point de régler les derniers détails de son proche départ, le chasseur se surprend à sursauter quand une nouvelle apparition s'offre à eux.

La fameuse citrouille. Aussi laide qu'il avait pu l'imaginer. Le jeune O'Brien s'emporte, comportement surprenant et appréciable de la part de ce jeune homme habituellement trop discret pour son bien. Celui qui semble être lui aussi un ami d'Alessandro réfléchit à voix haute, le petit koala pleurnicheur entre les bras.

-Un, deux, trois, si elle est véritablement au zoo c'est que cette chose, ce Darach est doué d'un amusant sens de l'humour.

Les regards se posent sur lui. Il ne prend plus la peine de chercher à adoucir ses propos depuis qu'il a trouvé le corps de sa petite Vicky devant l'université. Si parfois il se force à jouer un rôle, celui de l'homme usant de tact, ce n'est en rien dans ses projets actuellement. Tobias approche d'une voiture, celle d'Alessandro. Se fend d'un sourire narquois quand l'adjoint lui impose sa présence.

-Un, deux, trois je sais que vous m'aimez beaucoup. Un, deux, trois je vous promets que si j'ai besoin de quelqu'un pour me la tenir, je penserais immédiatement à vous mon ami.

[...]

Les voitures se garent devant le parc zoologique, rapidement c'est l'ami de Mafdet qui prend les devants de cette recherche dont le chasseur espère qu'elle portera ses fruits. Sa collègue est un personnage haut en couleur, sa perte lui causerait de la peine.  

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Malus : Entend des voix

La mort en sursis

La mort d’un flic m’a toujours parue être une bonne chose, toutefois là, je suis aussi choqué que les autres. Stilinski ne méritait pas de finir ainsi.

- Polo !

L’ambiance est plombée au poste de police. Parrish résume la situation. Faut croire qu’il croit au Père Noël le chien de l’enfer en affirmant qu’au vingt-cinq décembre, tout sera terminé… si on est encore de ce monde d’ici là.

L’arrivée d’un bambino trouble l’assistance. Perdu, il va se jeter dans le giron d’Alex qu’il semble connaître. Quand l’enfant annonce que Mafdet Mahes est retenue prisonnière, je fais le lien avec Peter Hale. Il s’agit de son fils. Je connais Hale et Mahes par ce que Tobias m’en dit, lorsqu’il vient prendre un verre après ses cours. Ian Hale éclate en sanglots. Il a dû voir son cousin se faire assassiner sous ses yeux, mutilé qui plus est. J’espère que personne ne lui a encore parler de son padre. Mahes semblerait être l’unique parente au sens large qui lui resterait et elle vient de se faire kidnapper. La retrouver devient une priorité.

- Marco ?
- Bien le bonsoir braves gens ! Ne me regardez pas avec ces yeux noirs de merlans frits, je ne suis coupable d'aucun méfait ! Et comme je suis magnanime, voici quelques indices.

Face de courge vient de faire son apparition. Des indices… Tu parles. Ça la fait marrer de nous voir courir à droite et à gauche. Un jeune louveteau se permet le culot de mettre en doute ses paroles. L’adolescent semble chétif, mais j’aime son audace. Je reconnais celui qui avait arraché la portière de la Mercedes de Tobias. Quand l’immonde créature disparaît un brouhaha enfle parmi les gens présents. C’est Alex qui comprend où Mahes est retenue. Il réclame une arme pour défendre Ian. Forcément, même dans cette situation critique, la police se refuse à armer un citoyen. Je lui glisse l’une des miennes dans la ceinture de son pantalon.

- Le cran de sûreté est mis.
- Un, deux, trois, si elle est véritablement au zoo c'est que cette chose, ce Darach est doué d'un amusant sens de l'humour.
- Polo !

Il est décidé de ne plus nous séparer, c’est donc à plusieurs voitures que nous arrivons au zoo. Enclos des fauves, la professeure de chimie est rapidement retrouvée. Elle semble bloquée sous sa forme animale. Trouver un gardien prend un peu de temps. Il faut le menacer de lui trancher la gorge pour qu’il concède à délivrer cette panthère qui multiplie les signes d’agressivité. Je me tiens prêt à loger une balle dans le crane de la féline quand ce pénible de Turner l’amadoue en moins de temps qu’il ne faut pour presser une détente.

Retour au voiture, direction le Nemeton quand on aura trouvé le dernier ingrédient qui nous permettra de lever la malédiction.

Points de vie : 42 points
Malus : entendre des voix

La mort en sursis

Devant la citrouille humanoïde, je ne bouge pas. Comment lui faire confiance ? Est-il de bon conseil ? De toute façon, comme l’a révélé Alex, on n’a pas d’autre solution possible que de l’écouter et d’aller sur place. Comment faire ? Je regarde les adultes, essais de réfléchir…

« Tu n’y arriveras pas… »

« Tu n’as pas dit le mot magique ! Haha »

J’écoute les voix, j’écoute la réalité. Je m’embrouille. J’ai trop d’univers qui se mélangent dans ma tête. Je laisse les autres réfléchir à ma place et les suivrais, même si mon utilité s’amenuise chaque seconde. Un mal de tête point dans mon crâne. J’ai de plus en plus de mal à contenir toutes ses voix. Pourquoi, je ne suis pas tombé sur 1.2.3… Cela reste chiant, mais moins qu’entendre des voix ?

« Je… je… suis libertine… »
« Mais, tu vas la fermer oui ? »
« Un jour, je serais le meilleur dresseur, je me battrais… »

Puis Alex trouve la réponse à l’énigme. Le zoo. On y va tous en voiture pour découvrir ce qu’il nous faut pour avancer, et détruire tout ce qu’a engendré le Darach. Autant pour soigner la nature que notre santé. Je m’affaiblis à chaque pas. Je perds ma force, comme si les voix la dévoraient.

« 42 ? Tu as la réponse la plus importante de l’univers… À toi de connaître la question ! »
"Vous serez tout, grâce à La Réponse ! Regarda madame Crap, sur la couverture, le point d'interrogation devient un point d'exclamation."

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Malus : Débuter ses phrases par 1, 2, 3  

La mort en sursis

- Un, deux, trois, merci, glissa Alex à son nemico. Malgré l’explication du mafieux, une crainte vague de se prendre une balle dans le postérieur lui fit serrer les fesses, alors qu’il tenait toujours Ian contre lui. La drag-queen nota l’humour du druide déchu, et le druidon ne put qu’en convenir d’un hochement de tête. Cela restait également le meilleur endroit pour retenir une animorphe qui serait bloquée sous sa forme de fauve.

Profitant du trajet en voiture, Alex gardait Ian violemment contre lui d’un bras, et de l’autre il naviguait sur son téléphone portable. Il se rendit sur le site web du zoo, en téléchargea la carte et dirigea ensuite la petite troupe vers la cage aux fauves. Alessandro s’occupa de convaincre le gardien de leur laisser voir la panthère nouvellement arrivée, et voulut filer immédiatement  vers la voiture.

- Un, deux, trois, les nouveaux indices!

Ils parcoururent d’abord le zoo en direction de la grotte artificielle où se trouvaient les chauves-souris. Là, il laissa les garous et leurs capacités surnaturelles en capturer une. En route vers le bâtiment où un environnement tropical était imité, Alex insista pour s’arrêter.  Une fois la porte du local de services réservé au personnel médical sortie de ses gonds, il indiqua où trouver le pangolin et il courut ensuite dans le corridor à la recherche du laboratoire. Là, il récupéra un paquet d’écouvillons et un tube de culture avant de poursuivre sa course jusqu’au parking.  Il eut à peine le temps de reprendre son souffle que leur petit groupe se ramenait, le mammifère tropical en plus.


Alex avait prit l’initiative de guider la bande vers le Nemeton, mais il fut rapidement doublé par cette engeance infernale qu’était l’adjoint du shériff.  L’arme qui frottait contre sa hanche le démangeait de plus en plus.  S’il tirait dans le crâne de cet énergumène, personne ici n’oserait rien dire contre lui. Sauf peut-être Dick et son collègue, s’ils étaient du genre à aimer le mec qui avait démoli leur ami. Et Ian. Il ne pouvait se résoudre à une telle violence depuis le gamin.  Certainement pas après les pertes qu’il venait de subir.

Le druide se résolut donc à suivre en silence le chien des enfers. Il pressa le pas en pénétrant la clairière mystique de son ami le Nemeton, et ne réalisa pas immédiatement ce qui venait d’émettre un claquement sourd.

- Un, deux, troaïeuh! s’exclama-t-il alors que la douleur à sa jambe le lançait.  Il sentait bien la viscosité poisseuse de son sang alourdir son jeans. On s’arrêta près de lui, inquiet.

- Un, deux, trois, mais vous occupez pas d’moi! Un, deux, trois, allez libérer Mafdet et arrêter le Darach d’abord.  Un, deux, trois, je survivrai bien le temps que vous le fassiez.

C’était sans contrer le grondement qui fit tressaillir la forêt, et l’énorme bête qui se pointa entre le groupe et la souche. Ian se mit à pleurer dans les bras du druide, qui lui demanda un, deux, trois, de boucher ses oreilles de ses mains, alors qu’il ne le tenait plus que d’un bras.  Avec une seule main libre, il avait du mal à se débarrasser du cran de sûreté du flingue prêté par Aless’. Lorsqu’il y parvint, Ian était sur le point de lui glisser des mains et le choix se présentait au laborantin : poser Ian et tirer, ou le garder en sûreté contre lui et laisser aux autres de jouer les héros.

Points de vie : 42 points
Malus : aucun

La mort en sursis

Un cercle de sorbier, un foutu cercle de sorbier. Voir Derek mort et Ian en larmes et terrorisé m’a fait perdre toute prudence. Je ne sais pas quelle substance la druide noire a usée, mais je reste coincée sous ma forme animale et pas celle-là plus discrètes. Les barreaux de cette cage sont assez espacés pour laisser le champ libre à un chat, pas à une panthère. Je rugis, fulmine et tourne en rond. J’ai du mal à réfléchir, tant ma fureur est immense.

Pourquoi ne m’a-t-elle pas tuée comme les autres ? Je ne crois pas à sa magnanimité envers une consœur. Je tourne en rond, le zoo est quasiment désert. L’atmosphère de fin du monde a fait fuir les visiteurs. Dans l’allée, libre comme l’air, le tigre dont j’ai pris la place déambule. Seulement, je crois qu’il préférerait retourner dans sa boîte plutôt que d’affronter ce monde qui tombe en cendre.

(…)

Alors que je me creuse les méninges pour sortir de là, j’entends une drôle de troupe arriver. L’Italien qui agace tant Mick menace l’un des gardiens du zoo de lui trancher la gorge s’il ne déverrouille pas la porte de ma cage. Je le snobe lu et son arme en sortant pour filer humer Dick. D’abord Peter, puis Derek. J’ai peur pour ceux qui m’entourent. Mon flic préféré me serre contre lui. Impossible pour moi de parler sous cette forme et de lui expliquer que non, je ne peux pas reprendre forme humaine.

- Af !

Ian ! Je le trouve dans les bras d’Alex. C’est un soulagement immense. Je frotte furtivement mon museau contre le mollet du druide quand il annonce des ingrédients à trouver. L’affaire est rondement menée et c’est serré dans les voitures que nous reprenons la route vers la forêt.

Quel drôle d’équipe chemine avec plus ou moins d’aisance sur un sentier qui semble se rétrécir de plus en plus ! À moins que ce ne soit qu’un effet d’optique dû à la nature qui a viré au gris cendre de toute part.

« Clac ! »

Le hurlement d’Alex suit aussitôt le piège à loups refermé sur sa jambe. Il tient toujours Ian fermement contre lui, alors qu’un réflexe naturel le porterait à le poser et tenter de se défaire de la mâchoire d’acier. Alessandro va pour l’aider quand un rugissement que j’espérais ne jamais entendre à nouveau retentit du côté du Nemeton. J’hésite, plante mes prunelles d’un émeraude flamboyant dans celles devenues plus sombre sous la douleur du laborantin. Je sais qu’il protégera Ian, dût-il avoir la jambe coincée dans un piège. Je me tourne en direction du Nemeton et réponds à la bête du Gévaudan par un rugissement furieux. La suite se résume à une course folle, mes pattes touchent à peine le sol, d’autres pièges à loups claquent, mais pas assez vite pour me retenir. Derrière moi, ça suit le mouvement et la cadence : Jordan, Amaro, Rapier, Caracole et le nouveau collègue de Dick qui a été semé,  à moins qu’il soit resté auprès d’Alex pour l’aider à se dégager.

Trois loups, une panthère et un ancien chasseur, notre attaque se joue à l’instinct de chacun. Nous ne laissons aucun répit au monstre. Alessandro et Tobias ont vidé leur chargeur dans la bête. Je ne saurais dire combien de temps dure la bataille, mais cette erreur de la nature finit par trépasser sous nos griffes, nos crocs, nos coups. Son corps gît non loin de celui du Shérif.

(…)

Ian arrive en courant et s’agrippe à ma fourrure. Alex suit en boitant, un bras passé autour des épaules de Dick. Ils lui ont fait un garrot de fortune avec un bout de chemise. Je laisse faire mon confrère. Sous ma forme animale, je suis incapable de procéder à un rituel. De plus l’esprit de l’animal commence à envahir ma conscience. C’est une forme que je ne dois pas conserver trop de temps sans courir le risque de ne plus revenir. L’anima de la panthère est un esprit extrêmement puissant. Rien à voir avec celui du chat.

Silencieusement, nous regardons Alex agir. Les gestes lui viennent d’instinct, son père serait fier de lui. Quand il a terminé, une lumière jaillit des fissures du Nemeton. D’abord verte, elle vire au jaune puis à l’orange aveuglant. Un rire désespéré nous fait tous sursauter. Julia Baccari arrive, chancelante. Alors qu’autour de nous la nature reprend vie, celle qui a trahi son ordre se désagrège en cendre légère.

Quand plus rien d’elle ne reste, un autre râle retenti : le shérif vient d’ouvrir les yeux, ses orbites ne sont plus vides. Une autre course retentit dans les bois avec un cri de loup : Peter et Derek appellent Ian. L’enfant que je tiens dans mes bras, ma forme humaine recouvrée, leur répond dans un cri plein d’espoir. Alessandro et le flic garou s’occupent à soulager la guibole de Cormier à qui je fais un clin d’œil. Un bras enlace ma taille, je pose ma tête contre l’épaule de mon amoureux.

Tout est bien qui finit bien, jusqu’à l’année prochaine.



[HRP] : merci à toutes et tous pour votre participation