[EVENT] : La mort en sursis

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Malus : aucun

La mort en sursis

Les voilà devant le poste de police, un lieu qu'habituellement le britannique évite comme la peste. Il a toujours aussi froid mais se force à camoufler toute émotion parasite qui pourrait venir briser son masque flegmatique. Ils vont à la mort, c'est ainsi qu'il a décidé de traduire les informations que lui a donné son ami pendant le trajet en voiture depuis le bar. Une idée peu perturbante la plupart du temps, mais qui aujourd'hui en ce jour de Samain prend une toute autre dimension. Il ne sait à quoi s'attendre et prend encore un peu plus connaissance de ce danger qui leur tombe dessus lorsque débarque son ancienne collègue. Si on a fait appel à cette femme, c'est qu'en effet les choses sont au plus mal. Il fait la sourde oreille, se barricade dans un silence méprisant quand cette dernière approche et se moque. La vieille chose radote et l'attaque au sujet de sa taille, encore une fois. Comme elle l'avait fait ce jour où ils ont ensemble partagé un amphithéâtre à la faculté. L'indifférence de l'anglais se traduit par un simple nuage de fumée qu'il souffle au visage de l'agaçante.

Il n'avait pas prévu de mettre son existence en péril pour sauver cette ville. Se tenue n'est donc fatalement pas des plus indiquée pour une traque forestière. Lui qui habituellement s'habille de sobriété se sent en effet sous la lumière des projecteurs. Les regards passent sur lui, parfois s'attardent un peu trop pour qu'il parvienne à trouver cette situation amusante. Sur le parking les voitures continuent leur balai, faisant régulièrement débarquer de nouveaux volontaires pour cette chasse à la citrouille démoniaque. Tobias manque d'échapper un rire nerveux quand d'une familiale grise sort un homme de taille respectable avec un gamin bien plus petit accroché à lui telle une ombre. Cette vaste blague ressemble à une mauvaise scène de série télévisuelle. Une de ces choses que l'on diffuse la nuit. Sur des chaînes pour lesquelles personne ne veut payer, entre les émissions de cuisine et le dernier échec de la téléréalité.  

En tout cas Mafdet semble oublier de l'ennuyer depuis l'arrivée de ce Dick, qui se révèle fatalement être un flic... La fréquentation de cet endroit est donc à la hauteur de sa réputation. Décevante et sûrement basse de plafond sur un niveau purement intellectuel. Le chasseur manque d'éclater de rire une nouvelle fois quand les deux se bécotent. Un drôle de mélange qui fait naître sur ses lèvres un sourire moqueur. L'anglais tourne la tête vers son ami, puis devine à l'expression de ce dernier que l'homme de loi qui vient de les rejoindre, est aussi celui qui lui colle le train depuis plusieurs mois. Immédiatement le poulet remonte dans l'estime du chasseur. Les facultés cognitives ne sont que peu de choses face à ce que l'on nomme encore parfois sens du devoir. Sens de l'honneur. Cet homme semble fiable et fera un bon bouclier humain en cas de besoin.

Les yeux de l'anglais deviennent deux simples fentes trop maquillées quand après un discours du policier venu les chercher au bar, le couple grimpe sur la moto de la féline. Puis part, si vite qu'il devient évident que leur oubli n'en est pas un.

Tobias se cambre un peu, fixe le gamin qui leur fait face. Cet enfant qui vient de le saluer timidement quelques minutes plus tôt.

-Monsieur O'Brien... Je crois que vous devriez aller avec ce policier. Celui qui s'appelle comme Brian ? Et qui parle beaucoup...?

Ou pas. Une voiture de police bien chargée quitte le parking, Tobias les hèle. Naïvement il espère que son conducteur aura cette idée, celle de s'arrêter pour servir de taxi au lycéen.

-Vous oubliez Caracole ! Il faut qu'un adulte responsable veille sur lui.

Evidemment personne ne s'arrête. De l'autre côté de la rue, un homme siffle l'anglais. Agrémente le tout d'une proposition qui aurait pû être alléchante dans un autre cas de figure. C'est pour ne pas sortir son arme et tirer dans le tas que naturellement, le professeur choisit de retrouver sa place dans la voiture de son ami.  Rapidement il est rejoint par un inconnu, Alessandro et l'enfant qui ne se fait pas prier pour rentrer dans la voiture de son chauffeur nouvellement désigné.

[...]

Il ôte un de ses faux cils qui commençait à se faire la malle et observe le paysage qui s'offre à son regard noir. L'atmosphère est sombre. Le beau soleil de la Californie semble s'être couché prématurément, et plus surprenant encore : Il neige. Des flocons légers et souples, qui doucement s'échouent autour d'eux. Un décor mortifère que l'anglais peine à ne pas trouver magnifique.  Le monde tombe en ruine et il ne peut s'empêcher de demeurer bouche bée devant ce spectacle ahurissant. Il fait un pas, puis un second. Oubliant toute notion de sécurité tant il est intrigué par cette vision. Tout ce qui baigne de plus ou moins près dans le domaine du surnaturel est ventre à terre en train de traquer l'odeur du shérif un peu plus loin.  

Un bruit ôte tout sentiment d'allégresse au chasseur. Des pas qui approchent. Aussitôt il dégaine pour se retrouver nez à arme avec un inconnu. Le brun qui lui fait face le dévisage, muet. Tobias cherche l'erreur sans jamais quitter sa cible des yeux, puis finalement suit la direction visée par les prunelles de celui qu'il ne doit pas confondre avec une possible proie. Les zygomatiques de l'anglais retrouvent leur place habituelle, son sourire de gamin disparaît immédiatement. Il jauge l'inconnu une fraction de seconde avant d'enfin se reprendre.

-Le rassemblement trente millions d'amis c'est un peu plus loin. Ils se gavent de l'odeur du shérif.

Il ne faut que quelques minutes à leur petit groupe qui ne l'est pas tant pour s'organiser. La battue se met en place, la ligne progresse en douceur. Alessandro n'est pas bien loin, il entend Mafdet parler à son ami un peu plus loin. S'il place une confiance totale en l'italien, il devine aussi sans mal que la féline ne les laisserait pas tomber. Pas avec son compagnon comme donnée importante de cette équation. Tobias feule quand un de ses talons vertigineux se coince dans une feuille dont l'emplacement est on ne peut plus déplacé. Il décide d'agir au plus vite, se penche, ôte ses douloureux souliers en cuir noir pour les laisser derrière lui.

Puis il reprend sa progression, silencieux. Dans ses veines court la chaleur rassurante de l'adrénaline, une bouffée de bonheur aussi pure que simpliste née par ce retour aux origines de la chasse. La vie se fait parfois joueuse.

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Malus : aucun

La mort en sursis

Alex fut surpris de voir Caracole sortir de la mini-fourgonnette* de Richard. Il ne savait pas que le louveteau et le père de famille se connaissaient. Peut-être était-ce via Jo, qui était dans la même année scolaire que le garçon. Il leur fit un geste de la main et, au moment où Jordan amorçait son discours, il se rapprocha du reste du groupe. Mafdet et Richard furent les premiers à partir, et Alex se dirigea ostensiblement vers son "amico". Il était hors de question qu’il monte avec Parrish, ou même avec ce flic inconnu.  Si Alex avait appris à apprécier Richard et Brian, cela ne voulait pas dire qu’il avait une confiance aveugle ou même du respect pour tous les représentants des forces de l’ordre. Il fut donc soulagé de les voir partir ensemble et de se retrouver avec les deux loups sans uniforme ni badge, et la sombre drag-queen. On aurait dit une rencontre entre Frankenstein et Morticia Addams.

Le druide prit place à l’arrière de la voiture avec Caracole, dont il prit des nouvelles et voulu s’assurer qu’il allait bien.  Alex ne pouvait croire qu’ils entraînaient un gamin avec eux.  Certes, ses lectures lui avaient bien apprises qu’il n’y a pas d’âge pour être un héros, toutefois le laborantin croyait qu’il y avait bel et bien un âge où on était trop jeune pour mourir, ou pire : se sacrifier.  De temps à autre, le druide lançait des regards à l’épouvantail fardé qui semblait être un réel amico de l’italien. Il ne pouvait s’empêcher de se méfier de ce personnage, et pas parce qu’il traînait avec Alessandro : Willem était la preuve que ce critère seul était insuffisant. Non, il y avait autre chose. Cette froideur dédaigneuse, peut-être. Alex espérait bien que, bien qu’il se sache plutôt asocial, il ne donnait pas cette impression à la ronde.

Arrivés sur les lieux de la disparition, Alex réalisa ce que cet homme lui évoquait.  Un sentiment similaire à celui que Mafdet faisait naître chez ses "proies".  L’impression qu’ils dégageaient tous deux était celui d’un prédateur.

Les garous et autres surnaturels se rassemblèrent un court instant pour humer l’odeur du shérif, et Alex en profita pour observer l’environnement qui se décomposait autour d’eux.  C’était un paysage léprosé dans lequel ils baignaient. Si Alex avait confiance en les capacités des gens ici-présents qu’il connaissait, ce n'était pas forcément le cas pour leur bonté ou en leur altruisme. Seuls Caracole et Richard entraient sans contredits dans cette catégorie. Et Alessandro, se corrigea mentalement le druide. S’ils voulaient former une bonne équipe, il se devait d’avoir confiance en l’oméga.

La ligne pour la battue fut rapidement formée, et Alex se faufila entre la panthère et Amaro au dernier moment. Il offrit un sourire d’excuse à Mafdet, n’ayant pas le temps de lui expliquer pourquoi il chamboulait ainsi l’ordre de la ligne, puis se tourna vers Amaro. Au mafieux, il offrit son sourire le plus confiant.  Ils avaient passé un temps considérable à travailler ensemble pour que le propriétaire du Pink apprenne à mieux maîtriser sa part lupine et si Alex lui servait toujours d’Ancre temporaire, ça impliquait qu’il ne le laisserait pas tomber.

- Pronto? demanda-t-il à celui qui lui avait posé cette question une myriade de fois lors de leurs scéances. Du même geste que les autres, il s'avança ensuite dans les bois.

*:

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Malus : aucun

La mort en sursis

Devant l’empressement et la peur de Dick, je ne pipe mot, même si je m’inquiète, surtout quand j’apprends le nom du disparu. La première chose à laquelle je pense, c’est d’espérer qu’on le retrouve vite. Puis Stiles me vient à l’esprit. Le sait-il ? Sûrement pas… Sinon il serait là. Je regarde la route défilée. Des questions mm'assillent et je ne peux m’empêcher de demander.

— Stiles le sait ?

Dick connaît-il Stiles ? J’en doute, mon ami était déjà parti, quand il est arrivé. Dick tente de me rassurer, répond comme il peut, mais ne sait pas tout, tout comme moi. Je me détourne pour ne pas le déranger trop souvent. La route continue de défiler et je n’ose rien dire, observant simplement mon téléphone et l’envie d’envoyer un message à Stiles, mais ce n’est pas mon rôle si ? Non ? Perdu, je lève le visage de l’écran. Je vois notre objectif en face et différentes personnes qui attendent. Dick s’arrête ; je descends de la voiture et examine tout le monde. Étant un loup, j’arrive à reconnaître des habitants, même ceux déguisés et suis surpris. Surtout par le professeur Rapier. La tenue qu’il porte ne lui ressemble absolument pas, mais je me reprends quand j’entends et vois les regards sur lui. Je savais pertinemment que cela allait l’énerver assez vite. Même si sa colère pourrait être utile… Ou pas.

Suivant Dick, je rencontre une autre professeure.

— Bonsoir professeur Mahes.

Elle me regarde un instant puis revient sur Dick pour lui parler. J’écoute et, lorsque je remarque que cela ne me concerne plus, j’arrête puis observe les personnes qui sont là. Je reconnais certains, d’autres non. J’aperçois Alex, le druide qui m’a un peu aidé au loin, puis le gérant du Pink, qui s’occupait de Therence. Puis, l’adjoint du shérif arrive pour discuter de notre présence. Je comprends que la totalité des personnes ici connaît le monde surnaturel. Quand il en a fini, je vois que Dick désire partir avec sa chérie.

La seule personne qui répond présente pour me prendre, enfin, pour me donner serait le terme le plus adéquat, est Rapier. Je le regarde, et me retiens de rire quand je vois que personne ne l’écoute, faut dire, avec ce qu’il se trame ici, les gens ont d’autres idées. C’est ainsi que je me retrouve dans la voiture d’Amaro, avec Rapier, puis remarque à l’intérieur, qu’il y a Alex. Je lui souris une seconde et me tourne vers la route.

— Bonsoir et merci de m’amener, dis-je au conducteur.

Le monde change vite, trop vite, le goût des aliments se modifie. Est-ce en rapport avec ce qu’il se passe ? Puis me tourne vers Alex.

— Bonsoir Alex, ta remarqué la nourriture n’a plus de goût, tu penses que ça à un rapport avec leur citrouille ?


Une fois arrivée sur place, je sors de la voiture et écoute les ordres. Je remarque la voiture, les traces qu’il y a du shérif et vais renifler le tout. Je sens l’odeur du shérif, mais pas d’autres. Il a dû sortir de la voiture lors de son enlèvement. Puis, une fois fait, je retourne me placer là où j’étais. J’entends Tobias tressaillir, me retourne et vois qu’il braque quelqu’un, puis l’ancien chasseur redevient lui-même.

Puis, je m'approche d'Alex.

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Malus : aucun

La mort en sursis

Ryan me rappelle, je vais devoir me passer d’escorte. Tout semble péter en même temps dans la ville. Une bagarre générale au Fight Club occupe nombre de mes hommes. Et Jerry l’a appelé, après mon départ du bar : des « choses anormales » dehors ont fait qu’un rassemblement massif de personnes est venu se réfugier dans le bar dont la capacité à accueillir du monde est de fait largement dépassée.

Je hausse un sourcil amusé en voyant Alex déguisé en flic. Son cœur fait un pied de nez à sa conscience. Il reste néanmoins à l’écart, on n’écarte pas si facilement l’ermite qui vit en lui. Je vais pour le héler quand un visage familier me fait subitement serrer les mâchoires : ce figlio de puttana Turner. C’est blindé de flics en fait, j’ai la peau qui me démange. C’est physique, je suis allergique à la volaille. Je pourrais me moquer de la niaiserie de Turner avec sa belle, si celle-ci n’était pas ce qu’elle est.

Tobias ne passe pas non plus inaperçu, c’est qu’il plafonne presque à deux mètres avec ses talons. Il faut bien ma réputation du patron sulfureux du Pink pour que je ne pâtisse pas de l’aura queer de mio amico. L’adjoint donne ses consignes, un lieu, celui où le shérif a disparu. Je vais aider à retrouver un membre des forces de l’ordre… avec un amico cacciatore fringué en drag-queen… Après tout, ce n’est pas comme si l’ennemi n’était pas une citrouille parlante.

Les portières claquent, les moteurs démarrent, Turner est monté sur la moto de sa hottie, laissant le mineur qu’il avait amené en plan. La tentative de Tobias pour que quelqu’un s’occupe du louveteau tombe à plat.

- Vous oubliez Caracole ! Il faut qu'un adulte responsable veille sur lui.

Je lorgne Alex, qui s’il est déguisé comme un flic, n’a pas pu se résoudre à monter dans l’une des voitures aux sirènes hurlantes.

- Alex ! Viens avec nous.

Ne me laisse pas seul avec ces deux-là ! L’adolescent semble rire qu’on l’abandonne ainsi et Rapier en Drag-queen, c’est un peu Frankenstein en tutu.

(…)
La route est sinistre, du genre de celles qu’on voit dans les films d’horreur. Sur place tout le monde descend de voiture, Jordan propose qu’on aille renifler l’odeur du shérif, Tobias en rajoute une couche.

-Le rassemblement trente millions d'amis, c'est un peu plus loin. Ils se gavent de l'odeur du shérif.

Je lui tape l’arrière du crâne. Ce n’est pas drôle. Je ne m’approche pas de la voiture de patrouille considérant que je reconnaîtrai l’odeur du shérif. La ligne de recherche se forme, je ne suis pas mécontent quand Alex se faufile entre Mafdet et moi. M’éloigner du garde du corps de Turner me convient, puis… je ne sais pas dans quoi on s’embarque, mais je devine que ma maîtrise risque d’être mise à rude épreuve. Alex a bien des défauts, comme s’être entiché d’un flic, mais il est loyal et un fedele amico, quand on a la chance de compter dans ce groupe à ses yeux.

- Pronto ?
- Andiamo.

Tobias grogne, la forêt n’est pas adaptée à ses chaussures. Ni à mes mocassins. Je regrette de ne pas avoir pris le temps de remonter à mon appartement pour revêtir une tenue plus appropriée. J’ai gardé ma cape en me disant que cela pourrait servir à quelqu’un de couverture ou autre. Nous arrivons jusqu’à l’endroit où la trace s’évapore.

- Alex ! Attention !

Je ramasse une branche devant moi et la jette devant le druide. Un grand clac fait sursauter du monde.

- Un piège à loups. Faites attention où vous mettez les pieds !

J’ai crié pour que chacun m’entende. Je me rapproche du Canadien.

- Ça va ? Tu l’avais peut-être vu. C’est une ombre pointue qui m’a mis en alerte.

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Malus : entend des voix

La mort en sursis

Il n'a pas hésité une seule seconde avant de grimper lui aussi sur la moto de sa belle pour quitter le parking situé devant le poste de police. Richard savait bien que parmi ses collègues, il y aurait forcément quelqu'un d'assez fiable pour prendre en charge le jeune Caracole. C'est en voyant ce dernier les rejoindre sur la banquette arrière de la voiture des malfaiteurs qu'il a perdu un peu de sa foi voulue inébranlable en les flics de cette ville. Cet état n'a que peu duré, car bien vite il a su repérer cet ami qui partage sa nationalité quittant lui aussi la voiture luxueuse du patron de bar. Depuis Richard attend patiemment que les derniers ordres donnés par l'adjoint soient exécutés. Voir la voiture de son patron ainsi abandonnée brise les restes de son allégresse. Comme s'il avait pu encore se laisser aller à un tel sentiment dans une pareille situation... Ventre tordu par l'angoisse, il observe ces gens qui sont doués de talents dont il ne dispose pas personnellement se mettre à l'action. Les humains ont leurs limites, des limites qu'il pensait il y a encore quelques mois fixes et communes à tout ces concitoyens. En arrivant à Beacon Hills, en rencontrant Mafdet, en fréquentant la féline, il a vu une partie de ses certitudes voler en éclat.

Il savait déjà le monde terrifiant, mais il ignorait juste à quel point celui-ci l'était.

On lui donne une arme pour l'occasion, pour remplacer celle qu'il a laissé chez lui. Celle de service finit toujours enfermée à double tour. C'est ainsi que le père de Richard agissait lorsque ce dernier était encore enfant. C'est selon Dick la meilleure chose à faire s'il ne veut pas qu'un jour on puisse lire les désastreuses aventures de la famille Turner dans les faits divers. Le vent taquine son oreille, il baisse la tête pour faire disparaître cette gène au plus vite. Se contorsionne, frotte son oreille contre son épaule, se tord le cou pour ne plus être ennuyé. Des efforts qui demeurent vains pour son plus grand regret. Le père de famille ne veut pas prendre le risque de perdre sa concentration à cause de cette étrange sensation qui titille ses nerfs et son conduit auditif par la même occasion.

Le policier râle un sacre, se moque du regard étonné de ces gens qui le voient gigoter comme s'il était un sale gamin incapable de se tenir droit plus de cinq minutes. La ligne se met en place puis en marche. Mafdet est près de lui.

Comme une mouche qui se glisse dans son oreille, qui joue avec ses pattes et ses ailes tout près de son tympan, la gêne reprend. Imperturbable Richard se contente de fourrer un doigt dans son oreille. Enfonce son membre dans l'orifice aussi profondément que possible pour mettre fin à ce petit jeu qui ne l'amuse plus. Il fait un pas, puis un autre. Regarde autour de lui, se fige quand un de ses voisins fait craquer une branche en marchant accidentellement dessus. Puis Dick se retient de crier sa peur quand une voix bien connue se fait entendre.

-Richard Evan Turner ! C'est pour ça que tu as quitté la maison ? Pour aller mourir au fond des bois ?
-Maman...?

C'est finalement un murmure abasourdi qui quitte la bouche du père de famille quand la voix de Nessa Turner se fait entendre. Il marque une nouvelle pause sans même s'inquiéter des actions du reste de la ligne. Sourcils froncés et haussés bien haut sur le front, un exploit en soit, le flic tourne la tête. Manque d'interpeller sa belle, puis se ravise de peur de passer pour un fieffé taré. Il pense à Jeanne d'Arc, car il est certain que sa maman ne peut réellement être dans les parages. Jeanne d'Arc est morte le 30 mai à 11 heures du matin et s'est éteinte à l'heure du goûter. Cette blague de mauvais goût est tout ce qu'il a retenu des cours d'histoire au lycée.  

Le flic toussote, passe une main près de sa bouche. Chuchote pour ne pas se faire remarquer.

-Maman. C'est pas du tout le moment.

S'il était si facile de parvenir à faire taire sa mère, cela ferait bien longtemps que son père aurait mit cette manœuvre en application. Richard peine à garder son calme, apeuré par ce qui ressemble à de la folie naissante. Canal Nessa à présent bien lancé ne veut plus se stopper, ruine les oreilles de son garçon avec les derniers potins. Richard tremble, perturbé par ce qu'il ne sait maîtriser. Cela commence à inquiéter ses voisins, et c'est sans trop y croire qu'il essaie de rassurer ces derniers.

-Vous mentez encore jeune homme. Déjà plus jeune vous ne valiez pas grand chose, mais votre cas ne s'est visiblement pas arrangé.

Nouvelle voix. Son cauchemar se meut en enfer. Dick fouille dans sa mémoire, cherche ce qui peut se faire de pire dans ses souvenirs.

Classe 216. Lycée Percival Biggar. Madame Purin, professeure de mathéma..

-Pura espèce d'abruti !
-Non mais elle se calme la vioque ? C'est à mon garçon que vous parlez !
-Maman s'il te plaît c'est pas le moment...

Et s'en est fini pour la discrétion. De toute manière, entouré d'une pareille flopée de surnaturels en tout genre il ne sert à rien de se donner la peine de chuchoter pour répondre à ces voix qui semblent bien décidées à n'en faire qu'à leur tête. Et ce quitte à polluer ce qui pourrait se passer dans celle de Richard.

-Une meilleure professeure aurait su donner envie à mon garçon d'apprendre. Vous êtes une mauvaise bonne femme madame Purin ! Une de ces vieilles biques mal baisées qui gâchent la vie des autres pour oublier à quel point la leur est à chier !
-MADAME PURA !!! Votre gamin était encore plus bête que le radiateur qu'il collait pendant les cours !
-Faites attention madame Purin !
-Pura !
-FERMEZ VOS MOUILLES BANDE D'ANDOUILLES !

Richard vient d'hurler à pleins poumons, complètement détaché du reste du monde. Obnubilé par celui qui se joue dans son esprit. Son arme chute au sol, ses mains se posent sur ses oreilles. Il ne peut plus supporter ce capharnaüm qui ruine ce qui était jusque là une santé mentale plutôt stable. La ligne n'avance plus, et c'est maintenant à lui que l'on crie de la fermer. Le policier enrage et jure sa hargne.

-Elles n'arrêtent pas ! Ma mère dit des gros mots qu'elle m'a toujours interdit de penser. Il faut qu'elles la bouclent. Pitié bouclez la...

Le silence revient, appréciable pendant une fraction de seconde avant d'être entaché par le pire des supplices.

-Dickey. Où est ce que tu ranges le thé ?

Points de vie : 95 points
Malus : Ouïe -50%

La mort en sursis

Ryan avec Barney retrouvèrent Parrish qui semblait avoir prit les commandes. D’après ce qu’avait comprit l’irlandais, le shérif avait disparue et on lui avait parler d’une citrouille. Ryan n’était pas sûr de comprendre et imagina qu’il s’agissait d’une sorte de psychopathe de film d’horreur. Un sourire sadique illumina le visage du policier. Ce qui était arrivé à son patron était terrible, mais pourchasser enfin un vrai tueur plutôt qu’un gosse vendeur de tabac, était bien plus excitant.

L’adjoint demanda au duo de le rejoindre dans la recherche et exposa le plan à suivre. O’connell acquiesça de la tête. La stratégie adoptée lui semblait bonne. Ainsi il se rendit avec les autres près de la voiture du shérif où un étrange spectacle s’offrait à eux. L’irlandais ne cacha pas sa stupéfaction.

"Je sais que c’est en automne que les feuilles tombent, mais là, c’est toute la nature qui tombe en lambeau."

Les arbres autour semblaient morts, des bras tordus de douleur, sec et difformes. Le sol même avait perdu sa verdure, on croirait marchait sur de la cendre. Le ciel même semblait passait au gris. Ce paysage lugubre devait avoir un effet sur Ryan car d’un coup, il se sentait affaiblit. Pas de beaucoup, mais son énergie semblait déjà diminuer. Cela devait être dû avec l’impression de voir tout cela.
Se dirigeant vers la voiture, Ryan essaya de reconnaitre une odeur. La chose était facile en tant normal, mais une autre chose bizarre se manifestait encore. Le loup-garou percevait quelque chose, cependant le parfum était comme étouffer par autre chose d’indéfinissable. Il retourna près de Parrish pour lui en faire part.

"Je crois avoir trouver quelque chose, mais c’est très faible. On dirait qu’on voulait masquer même l’odeur. Mais je crois deviner par où le shérif s’est diriger avec son ravisseur."

Montrant le chemin à prendre, Ryan joua donc les chiens de pistes, une tâche qui ne lui déplaisait pas toujours. Au moins, l’adjoint était au courant pour lui, ce qui facilité cette entreprise. Tous les sens du loup étaient en alerte, cherchant à percevoir quelque chose. Hélas, la malédiction continuait à s’abattre sur eux, surtout sur lui. Car rapidement, de nombreux sons, les plus éloignés, disparurent comme par enchantement et ceux plus près semblaient se distancer comme si tout le monde au tour courraient sans faire de bruit. Surprit, O’connell tapa son oreille, croyant qu’elle était bouchée, mais les sons restèrent faibles. Tout ne devenait que murmures.

"Mais il se passe quoi ici ?!"

Points de vie : 101 points
Malus : aucun

La mort en sursis

Il y a quelque chose de pas normal dans les bois. Je suppose que la citrouille infernale est à l’origine de ce qui semble être une lente agonie de la nature. Mes pas me conduisent vers l’ancienne distillerie désaffectée. Je ne suis plus très loin de l'endroit indiqué par Jordan, où tous ceux qu'il a pu enrôler doivent être.

Je m’arrête avec stupeur, à cause d’une odeur caractéristique : celle du sang, beaucoup de sang.

L’odeur m’est familière. Je contourne le bâtiment avec prudence pour en voir l’entrée. Une vision d’horreur me scie les jambes. Je tombe à genoux, mon poing collé sur les lèvres. Je n’ose pas m’approcher, tant c’est insoutenable. Je sais qu’il n’y a plus rien à faire, personne ne survit à cela.

Pas même un loup-garou.

Je prends mon téléphone, tente de composer le numéro de Jordan. J’ai les yeux brouillés de larmes. L’homme atrocement mutilé a été un guide malgré nos inimitiés passagères. Il était mon aîné, je le respectais.

- Allo ? Jordan ? C’est atroce. Fais venir tes hommes à la vieille distillerie.

J’ai du mal à parler, mon chagrin est immense. Comme ma colère et ma peur.

Avis

Points de vie : 102 points
Malus : aucun

La mort en sursis

Derek est en larme à l'autre bout de la communication. La dernière fois que Jordan l'a connu dans cet état, c'est quand les Berserk avaient attaqué le manoir et que Fiona était morte pour s'être interposée entre l'arbalète d'un chasseur et le cœur de Jordan. Celle qui avait fait battre son cœur et qui était aussi la mère de Chad s'était sacrifiée.

Le visage de l’adjoint se décompose au fur et à mesure que Derek lui décrit la scène. L’alpha lui demande de ramener ses hommes, seulement les flics de la ville sont occupés à maintenir l’ordre à divers endroits de Beacon Hills. Des incidents éclatent de part en part. Jordan a beau avoir ordonné un confinement de la population pour danger extrême, les gens pensent que c’est une animation d’Halloween, d’autres paniquent en constatant que la nature s’effiloche et part en cendre. On n’est pas loin de l'émeute.

Jordan fait passer le mot parmi les volontaires qui cherchent le shérif : rendez-vous vers la distillerie. On reprend les recherches depuis là-bas, car il semble y avoir des traces plus fraîches du tueur. Il appelle le central pour qu’ils envoient une ambulance.


Quand le groupe de recherche arrive à l’ancienne distillerie, il constate avec effroi la gravité de la situation. Sur la porte en taule ondulée de la vieille distillerie, ils trouvent Peter Hale crucifié comme le christ. L’abomination ne s’arrête pas là. Son torse nu est ouvert du nombril au menton. Il lui manque le cœur.

Le médecin légiste arrive. Ses premières constatations sont terribles : Peter Hale a vécu jusqu’à ce que son cœur lui soit arraché.

- Un philosophe nous a quitté, dit-il sobrement.

Il n’y a pas de trace de Derek. Il répond à un énième appel de Jordan et lui dit qu’il est parti récupérer Ian chez la nourrice pour le mettre à l’abri.


Jordan et les valeureux citoyens qui composent le groupe de recherche observent deux pistes maculées de sang qui partent du supplicié. La première semble mener au campus, la deuxième part en direction du Nemeton.